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Le musée Picasso est le musée national français consacré à la vie et à l'œuvre de Pablo

Picasso et aux artistes qui lui furent liés.

Sommaire
 1 Historique
o 1.1 De l’hôtel Salé au musée Picasso
o 1.2 Propriétaires successifs
 2 Architecture
o 2.1 Porche
o 2.2 Façade principale
o 2.3 Corps de logis
 3 Le Musée
o 3.1 Collection permanente
o 3.2 Fait divers
o 3.3 Travaux
o 3.4 Itinérance internationale
o 3.5 Artistes liés à Picasso
o 3.6 Expositions temporaires du Musée national Picasso
o 3.7 Dirigeants du musée Picasso
o 3.8 Polémique autour des exigences financières des ayants droit
 4 Notes et références
o 4.1 Notes
o 4.2 Références
 5 Voir aussi
o 5.1 Transports
o 5.2 Articles connexes
o 5.3 Liens externes

Historique
Le musée Picasso est installé dans l'hôtel Salé, un des plus beaux hôtels particuliers baroques
du Marais, dans le 3e arrondissement de Paris.

De l’hôtel Salé au musée Picasso

Pierre Aubert, seigneur de Fontenay, acheta le 16 mai 1656 aux religieuses hospitalières de
Saint-Gervais, pour 40 000 livres, un terrain de 3 700 m2 situé au nord de la rue de la Perle
afin d’y faire construire son hôtel particulier. Il choisit comme architecte un jeune inconnu
nommé Jean Boulier de Bourges (ou Jean de Boullier). Celui-ci appartenait à une famille de
maçons du quartier et son grand-père avait déjà servi la belle-famille de Pierre Aubert de
Fontenay : les Chastelain. L’hôtel Aubert de Fontenay, typique du Marais, élevé entre une
cour, bordée par des communs au nord et un jardin à l’ouest, fut très vite connu sous le nom
d’hôtel Salé, en souvenir de l’origine de la fortune de son propriétaire, chargé de percevoir
l’impôt sur le sel — la gabelle. Trois ans plus tard, dans les derniers jours de 1659, les
travaux s’achevèrent et Pierre Aubert put s’installer dans son nouvel hôtel. Le décor sculpté,
dont celui, fastueux, de l’escalier d’honneur, a été confié aux frères Gaspard et Balthazar
Marsy et à Martin Desjardins. En 1660, Pierre Aubert de Fontenay se porta acquéreur de
diverses constructions qui gênaient l’accès à la rue Vieille-du-Temple par les jardins. Parmi
celles-ci un jeu de paume qui abrita le théâtre du Marais de 1634 à 1673 où Corneille créa ses
premières pièces, Pierre Aubert ayant maintenu le bail des comédiens qui y exerçaient leur
art. Il ne put cependant jouir longtemps de l’hôtel Salé puisque le procès de Fouquet entraîna
sa ruine et la saisie de ses biens en 1663 ! Après la ruine de Pierre Aubert de Fontenay, ce
fastueux hôtel fit l’objet de la convoitise de nombreux créanciers d’où une procédure qui dura
soixante ans2.

Dès la fin du XVIIe siècle, l'hôtel connaît des destinées variées. Ambassade de la république
de Venise, institution pour jeunes gens, École centrale des arts et manufactures. Cette
dernière destination modifie considérablement l'agencement intérieur du bâtiment. En 1964,
la ville de Paris achète l'hôtel Salé, qui est classé monument historique le 29 octobre 19683.
De 1974 à 1984, l'hôtel est restauré et retrouve la plupart de ses volumes initiaux.

Picasso a souvent vécu dans de vieilles demeures : châteaux de Boisgeloup et de


Vauvenargues, atelier de la rue des Grands-Augustins, Notre-Dame de Vie. L'hôtel Salé, l'un
des plus beaux du quartier du Marais, aurait sans doute plu au peintre qui avait déclaré à
Gertrude Stein : « Je veux une vieille maison. »

C'est en 1974 que la rencontre entre la collection des œuvres de Picasso et l'hôtel Salé est
décidée. En 1976, un concours désigne Roland Simounet pour aménager le musée dans l'hôtel
historique entièrement restauré. L'architecte doit respecter le caractère historique du bâtiment
tout en prévoyant la présentation et la préservation des œuvres, l'accueil des visiteurs. Les
éléments décoratifs, lustres, banquettes, chaises, tables, sont spécialement créés pour le
musée par Diego Giacometti. Le musée est ouvert au public en 1985.

Propriétaires successifs

Le fronton de l'hôtel Salé côté jardin où figuraient jadis les armes Aubert : « d'or à trois têtes
de chiens/lévriers de sable, posées 2 et 1 ».

L’édifice compte quelques locataires célèbres, parmi lesquels l’ambassadeur de Venise (entre
1668 et 1688). Après le décès de Louis XIV en 1715 s'y installe François de Neufville de
Villeroy, maréchal de France, qui se charge de la décoration intérieure. Le Duc de Villeroy
était un ami d'enfance de Louis XIV (enfance passé à Hôtel de Villeroy) et fut précepteur de
Louis XV. Il quitte l'Hotel Salé en 1722 frappé par la disgrace du régent, Philippe d'Orléans.

L’hôtel, mis en vente par adjudication, est ensuite acquis par Nicolas Le Camus (premier
président de la Cour des aides) par adjudication en 1728, puis revendu à Philibert Thiroux de
Chammeville en 1756. À son décès, en 1771, c’est sa fille et son gendre, Louis Leclerc,
marquis de Juigné, qui en héritent. Ils ne l'habitent pas et le louent au comte de La Luzerne,
ministre de la Marine de Louis XVI. Ces deux familles ont émigré.

Saisi à la Révolution française comme bien d’émigrés, l’édifice devient le dépôt national
littéraire dans lequel seront rassemblés les ouvrages provenant des couvents environnants. Par
la suite, l'hôtel est vendu au citoyen Robert Morel pour le citoyen Louis Nicolas Aubry, qui le
revend le 26 messidor an VI (14 juillet 1798) au citoyen Roussille Morainville, originaire de
Valuéjols dans le Cantal (acte de vente établi par les notaires Maistre et Tirou).

Propriété de la famille Roussille, l’hôtel abrite plusieurs institutions, dont la pension Ganser
et Beuzelin (qui aura pour élève Balzac en 1815), puis l’École centrale des arts et
manufactures, à partir 1829 (bail authentique signé le 13 janvier 1829).

Ce bail, qui dure jusqu'en 1884, est ensuite remplacé par une autre location au bronzier d'art
Henri Vian (grand-père de Boris Vian), qui en fait son domicile et y crée une salle
d'exposition de ses œuvres.

Le 27 février 1916, décède mademoiselle Marie-Lucie Roussille, née en 1848. Elle est
l'unique héritière de toute la fortune des Roussille. Par son testament du 12 août 1915, elle
donne l'exclusive propriété de l'hôtel Salé à son petit-neveu, Gabriel Lamouroux, dont elle
fait son légataire universel et exécuteur testamentaire pour le partage des autres biens.

Gabriel Lamouroux, avocat à Mauriac (Cantal), nouveau propriétaire de l'hôtel Salé, a le


mérite d'en avoir réparé toutes les toitures et, après le départ des Vian pour la Gironde,
d'avoir trouvé un nouveau locataire. C'est la ville de Paris pour l'École (parisienne) des
métiers d'arts.

Gabriel Lamouroux meurt le 3 novembre 1962 et, le 24 mars 1964, ses héritiers et certains de
ses locataires sont convoqués au Tribunal de grande instance de Paris pour y entendre la
lecture de l'ordonnance d'expropriation de l'hôtel (la Ville veut y créer le musée du costume).
La décision de la justice, contestée par les expropriés, est confirmée le 3 février 1966 par un
jugement du tribunal des expropriations4.

La ville de Paris ne crée pas le musée du costume mais, après le décès de Picasso, elle cède
l'hôtel Salé à l'État qui y installera le musée consacré à l'artiste.

Architecture

Le musée Picasso côté cour.


Porche

Le porche ouvre sur une cour en hémicycle légèrement ovale bordée d’ailes basses
surmontées d’un toit en terrasse couronné d’une balustrade de pierre. Le côté gauche n’est
qu’une construction en trompe-l'œil. Le passage de l’aile droite donne accès à une petite cour,
qui abritait autrefois les écuries et les cuisines, débouchant directement rue des Coutures-
Saint-Gervais. Un corridor reliait alors directement les cuisines et le corps central du logis.

Façade principale

La façade principale comprenant un étage et un attique au-dessus du rez-de-chaussée,


présente un avant-corps de trois travées, couronné d’un fronton sculpté aux armes d’Aubert
(têtes de chiens), et un second avant-corps, d’une seule travée centrale. Côté jardin, la façade
est la plus grande du Marais.

Corps de logis

Le corps de logis, doublé en profondeur pour y aménager une enfilade côté cour et côté
jardin, permet par la suite la mise en place d’un escalier sculpté. Plusieurs artistes
contribueront au décor de l’hôtel, parmi lesquels Claude Buirette pour les lambris et
menuiseries, son fils Jacques, les frères Marsy et Martin Desjardins.

Le Musée

Intérieur.

L’hôtel Salé, entièrement restauré à l’exception des lambris du salon qui ont été masqués,
abrite désormais le musée Picasso, aménagé par l’architecte Roland Simounet, et inauguré le
28 septembre 1985. Il renferme la plus riche collection mondiale d'œuvres de l’artiste et
couvre toutes ses périodes.

Collection permanente

Les héritiers ont apporté, dans un premier temps, par la procédure de dation en paiement, 203
peintures, 158 sculptures, 16 papiers collés, 29 tableaux reliefs, 88 céramiques, 1500 dessins,
des papiers collés, 1600 gravures et des manuscrits.

La collection personnelle de Picasso, qu'il avait formée au cours de sa vie en rassemblant des
œuvres de ses amis (Braque, Matisse, Miro, Derain…), de maîtres qu'il admirait (Cézanne,
Le Douanier Rousseau, Degas, Le Nain…), des œuvres primitives, avait été donnée à l'État
français en 1978 pour être présentée au musée du Louvre. Elle a naturellement rejoint le
fonds du musée Picasso.

En 1990, après la mort de Jacqueline Roque en 1986, l'épouse de Picasso, le musée a reçu
une nouvelle dation. 47 peintures, 2 sculptures, une quarantaine de dessins, des céramiques,
des gravures, enrichissent et complètent ainsi la collection initiale. Enfin, en 1992, les
archives personnelles de Picasso ont été données à l'État. Avec leurs milliers de documents et
de photographies, qui couvrent toute la vie de Picasso, elles contribuent à faire du musée
Picasso le principal centre d'étude sur la vie et l'œuvre de l'artiste.

Les éléments décoratifs au sein des salles d'exposition du musée, lustres, banquettes, chaises,
tables, ont été spécialement créés pour le musée Picasso par Diego Giacometti.

Fait divers

Le vol d'un carnet de dessins, dont la valeur est estimée à 8 millions d'euros, a été constaté
dans le musée le 9 juin 20095.

Travaux

Le musée national Picasso est fermé au public pour de grands travaux de rénovation et
d'extension, jusqu'à sa réouverture provisoire lors des Journées du Patrimoine des 20 et 21
septembre 20146, puis définitive, avec son nouvel accrochage, le 25 octobre 2014.

En effet, après une période d'études, d'expertises, d'instruction technique et administrative, les
travaux ont débuté en septembre 2011, pour une durée de 20 mois.

Le projet de restauration, modernisation et restructuration architecturale de l’Hôtel Salé a été


confié aux architectes Jean-François Bodin (Bodin & Associés) et à Stéphane Thouin,
Architecte en chef des Monuments Historiques, qui conduisent les travaux dans le respect du
monument et du projet initial de Roland Simounet.

Ce projet prévoit de tripler la surface dédiée aux collections et à l’organisation d’expositions


temporaires.

Lors de la réouverture du musée, le parcours des collections s’en trouvera considérablement


enrichi et ce seront plus de 500 œuvres de Picasso qui pourront ainsi être présentées sur les
quatre étages du bâtiment. La visite des collections bénéficiera de nouveaux moyens en
matière d’accueil culturel, de communication scientifique et d’action pédagogique.

Le nouveau musée Picasso à Paris a été inauguré le 25 octobre 2014 par le président de la
République, François Hollande.

Itinérance internationale

Pendant la durée des travaux, un ensemble représentatif d’œuvres de la collection est présenté
dans le cadre de grandes expositions internationales organisées par le musée sous l'intitulé :
« Masterpieces from the Musée national Picasso, Paris ». Ces expositions, qui ne sont pas
issues de prêts mais de locations, ont rapporté 31 millions d'euros au musée7.
De 2008 à 2012, ce programme a compté les étapes suivantes :

 Australie, Brisbane, 9 juin - 14 septembre 2008, Queensland Art Gallery


 Espagne, Madrid, 6 février - 5 mai 2008, Museo Centro de Arte Reina Sofia
 Émirats arabes unis, Abu Dhabi, 27 mai - 4 septembre 2008, Emirates Palace,
Gallery One
 Japon, Tokyo, 4 octobre - 14 décembre 2008, Suntory Art Museum
 Finlande, Helsinki, 18 septembre 2009 - 28 janvier 2010, Ateneum Art Museum
 Fédération de Russie, Moscou, 25 février - 23 mai 2010, Musée Pouchkine
 Fédération de Russie, Saint-Pétersbourg, 18 juin - 4 septembre 2010, Musée d'État
de l'Ermitage
 États-Unis, Seattle, 8 octobre 2010 - 17 janvier 2011, Seattle Art Museum
 États-Unis, Richmond, 19 février - 15 mai 2011, Virginia Museum of Fine Arts
 États-Unis, Californie, San Francisco, 11 juin - 10 octobre 2011, de Young Museum
 Taiwan, Taipei, 18 juin - 18 septembre 2011, Musée national d’Histoire
 Chine, Shanghai, 18 octobre 2011 - 10 janvier 2012, Pavillon chinois
 Australie, Sydney, 12 novembre 2011 - 25 mars 2012, Art Gallery of New South
Wales
 Canada, Toronto, 28 avril – 23 août 2012, Art Gallery of Ontario

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