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Con clus ion
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Au terme de notre réflexion, affirmons une conviction. Le philosophe porte

la responsabilité de penser le mal, mais aussi de l' affronter. Sa discipline
!'invit e a un engagement éthique vis-a-vis des autres et de la société. D'ou
la nécessité de se confronter ace qu'il y a de plus extérieur, a ce qui échappe
au concept. Sans cela, il n'y aurait plus guere de différence entre la philo-
sophie et "la musique d' accompagnement dont le SS aimait acouvrir les cris
de ses victimes 11º" dans les camps de la mort. Interpréter le monde, ten-
ter de le comprendre, certes, mais aussi se risquer111a le transformer, a
agir dans le sens d' une plus grande dignité humaine • Voila, me semble-
t-il, une responsabilité non seulement pour le philosophe, mais pour toute
personne de bonne volonté.
Chacun porte en lui des potentialités humaines, des riches ses qu' il peut
déployer dans le sens du respect d'autru i et de la construction d'une société
plus juste. Hannah Arendt nous rappelle, a cet égard, que "c'est la possibi-
lité d' action qµi fait de l'hom me un etre poli tique ; elle lui perme t d' entrer
en contact avec ses semblables, d'agir de concert, de poursuivre des buts et
de former des entreprises auxquelles il n' aurait ni pensé, ni meme aspiré,
s'il ne possédait effectivement ce don de partir ala découverte de nouve aux
horizons. Du point de vue de la philosophie, l' action constitue la réponse de
l'homm e au fait d'etre né [... ]. Aucune autre faculté, si l'on excepte le lan-
gage, ne nous différencie plus _radicalement de toutes les autres especes ani-
males 172."

Ne pourrions-nous pas, enfin, lier l'Ídée de masses que l' on retrouve dans
Le systeme totalitaire de Hannah Arendt et la notion d' II y a (l'imp erson-

170 T. Adorno, Dialectique négative, (1966), Payot, 1992, p. 286.

Gustavo Guti{rrez :
171.N' oublions pas, au demeurant, pour équilibrer notre propos, l' analyse du péruvien
e éprouve nt la nécessit é
" ... Ceux qui se trouvent engagés dans la lutte pour une société différent
mes de la société capitaliste, de
urgente de connaitre avec le plus de rigueur possible les mécanis
é privée en vue du profit; car seule cette
cette société centrée sur le profit personnel et sur la propriét
connaissance donnera a leur action toute son efficacité . Les appels vagues et lyriques ala défense
subtiles de
de la personne humaine ne menent arien - et sont meme en fin de compte des maniere s
t pas en cause les causes profond es de
tromper et ele se tromper - dans lQ,mesure oii ils ne prennen
concrete s pour construi re une société plus juste. " On
I' ordre social actuel ainsi que les conditions
"a les structure s sociales sil' on ne change pas le creur
pourrait alors rétorquer quoi sert-il de changer
de l'homm e? Demi-vérité, parce qu'elle ignore que le 'cceur' de l'homrn e se transfor me aussi a tra-
es. Entre ces deux aspects, en effet, il y a une
vers le changem ent des structures sociales et culturell
unité radicale ", Gustavo Guti~rre z La
dépendance et une exigence réciproq ues, fondées sur leur
27 28. '
force historique des pauvres, Cerf, 1986, pp. et

172 H. Arendt, Du mensonge ala violence, Essais de politiqu e contemp oraine, (1969),
Calman n-Lévy,
1972, p. 182.

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