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Travail n°2 : Éthique économique sociale et politique

Du point de vue de la théorie marxiste, faut-il imposer un revenu maximal ?

Le marxisme est un courant de pensée fortement influencé par Karl Marx et Friedrich Engels
datant du XIXe siècle. Politiquement et socialement, la marxisme prône le mouvement de la
lutte des classes dans le but d’arriver à une société sans classe. Économiquement, le marxisme
est une analyse du capitalisme et prend plus particulièrement pour point de départ une critique
du capitalisme. Dans leurs écrits, Marx et Engels compare le capitalisme à un vampire, ils
considèrent que l’économie de marché du capitalisme se fonde dans le vol du travail d’autrui
par autrui. Pour eux, le capitalisme est un système injuste qui conduit à l’exploitation de
l’homme par l’homme et l’aliénation des travailleurs.

Plusieurs réponses aux critiques du capitalisme ont été données par Marx et Engels ainsi que
leurs continuateurs mais la question de l’imposition d’un revenu maximal n’a pas été
clairement abordé par ce courant d’idées. Plusieurs conclusions peuvent certes être déduites et
il est possible de montrer que les marxistes ne considéraient pas que l’imposition d’un revenu
maximal rende la société plus juste. Donc, selon la théorie marxiste, non, il ne faut pas
imposer un revenu maximal.

Plus précisément, ce concept de revenu maximal est une proposition politique, plutôt de
gauche, visant à imposer un plafond de revenu ne pouvant être dépassé. Cette proposition
vise à éviter une concentration excessive des richesses. En effet, le plafonnement des revenus
permettrait une redistribution plus large de la valeur créée.

On peut certes, se dire que l’imposition d’un revenu maximal puisse présenter une solution au
problème de « vol du temps de travail d’autrui » et à la part abusive de richesse que
s’accaparaient les capitalistes. En effet, pour Marx, la richesse accumulée par les capitalistes
est principalement due à la servitude et au vol, il synthétise ces deux actions en définissant un
usage de force de la part du capitaliste envers ces travailleurs. D’après lui, il s’agit de
l’appropriation par les capitalistes du produit du travail qui excède ce qui est nécessaire à la
préservation des moyens de production. L’exploitation des travailleurs par les capitalistes est
également injuste pour Marx. En effet, cette pratique ne permet pas au travailleur d’exploiter
son droit aux fruits de son travail.

Plusieurs tentatives de solution ont été proposées dans le but d’éliminer cette exploitation.
Une tentative a été saisie par John Roemer, philosophe qui propose une réflexion sur l’idée
d’inégalité de dotation. D’après lui, dans le capitalisme, l’injustice liée à l’exploitation naît à
cause de l’accès inégal à la propriété des moyens de production. Il peut donc être déduit que
la solution n’est pas une redistribution des richesses mais plutôt une redistribution des moyens
de production. Cette interprétation admet la possibilité de transferts de richesses. En effet, si
ces transferts ne résultent pas d’une inégalité de dotation, ils pourront se poursuivre. Nous
pouvons considérer le cas des sans emploi ou des personnes handicapées.

Pour Marx, dans le but de mettre fin à l’exploitation et à l’aliénation des travailleurs, il faut
établir une société communiste. Marx et Engels appellent communisme, le mouvement qui
abolit l’état actuel des choses. La société devra traverser plusieurs phases pour atteindre une
société communiste. Dans la première phase, qualifiée de socialisme, la propriété privée des
moyens de production serait abolie. De plus, l’État serait chargé de planifier l’économie et la
répartition des richesses se ferait selon « à chacun selon son travail ». L’aboutissement du
socialisme mènerait à la phase supérieure, qui est le communisme, dans cette phase, on
pourra dire « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ».

Pour les marxistes, le plus important est que chacun ait droit aux fruits de son travail et qu’il y
ait une égalité au niveau de la distribution des moyens de production. Ne serait-il donc pas
injuste d’après eux que quelqu’un travaillant d’arrache-pied ne puisse toucher la totalité de
son salaire car celui-excède le salaire maximum ? De plus si cette argent se retrouve entre les
mains de l’État, qui décide de le redistribuer à des ouvriers, touchant le salaire équivalant aux
fruits de leur travail, ne serait-ce pas du vol ? Cette fois-ci le vol se ferait des personnes les
plus riches vers les moins riches mais cela ne rend pas pour autant la société plus juste, loin
de là.

Pour les marxistes, la solution n’est pas d’imposer un revenu maximal mais plutôt que chacun
ait droit au salaire qu’il mérite ou en tout cas aux fruits de son travail. En reprenant une
phrase précédemment énoncée, seul le travail crée la valeur, le travailleur a un droit sur cette
valeur qu’il a lui-même créée, mais imaginons un travailleur qui travaille très vite et très bien,
il pourrait gagner plus que le salaire maximal imposé. L’État ou les personnes qui viendraient
à s’approprier ce produit excédant, commettrait une injustice. Et dans ce cas-ci, pour Marx, la
richesse accumulée par les travailleurs moins rapides et l’État serait due à la servitude ou au
vol mais cette fois-ci à l’usage de la force par l’État ou les autres travailleurs.

Du point de vue de la pensée marxiste, l’imposition d’un revenu maximal ne rendrait pas la
société plus juste, l’injustice serait uniquement déplacée vers un autre groupe de personnes.

Question subsidiaire :

Le courant du suffisiantisme et celui du marxisme partagent certains éléments. Ce qui est


injuste pour les partisans du suffisiantisme ne sont pas les inégalités en soi mais bien le fait
que certains n’aient pas assez pour mener une vie décente ou épanouissante. D’après eux, si
tout le monde n’a pas le minimum pour vivre, la société est injuste. Dans ce contexte, les
suffisiantistes seront foncièrement pour l’imposition d’un revenu maximal.

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