Chapitre III 

: Phénomènes d’interruption du courant électrique.

Dans les appareils de coupure, lorsque deux contacts

se séparent pour interrompre un courant électrique,
il se produit en générale un « Arc électrique ».
1. Mécanisme de naissance de l’arc.
Un arc électrique est produit lorsqu’on coupe un
courant important sous une tension aussi importante.
A l’ouverture des contacts, la résistance du contact
augmente, la chaleur de l’effet joule dégagée entre
les contacts favorise l’émission cathodique
d’électrons, fig. (a, b).
Le champ électrique né entre les contacts accélère
ces électrons, les collisions génèrent d’autres ions. Le
tout forme une colonne ionisée, lumineuse et très
conductrice entrainant le maintien du courant, fig.
(c). « Le courant ne s’interrompe pas même les
contacts ouverts et éloignés  »
2. Caractéristiques statiques de l’arc électrique.
Des travaux ont montré que l’arc ne peut s’amorcer qu’au-delà d’une certaine puissance
traduite par une courbeU a =f ( I ). « Puissance d’ionisation U a I =P », Fig. (d).

Herta Ayrton a montré l’évolution de la tension d’arc entre les électrodes d’un contact.
- Tensions cathodique et anodique au voisinage des électrodes (1 et2), elles varient avec
les matériaux utilisés et peuvent être augmentées par refroidissement des électrodes.
- Tension linéaire avec la longueur (3). Elle peut être augmentée par allongement de de
la longueur d’arc.
H. Ayrton a proposé une célèbre formule empirique qui caractérise la tension d’arc en régime
statique et valide jusqu’à des centaines d’ampères.

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U a =[ U K ] + [ U S ] + [ U A ]=[ U K ] + [ α ∙ l ] + [ P /I ]

Pour les forts courants (les courts-circuits) on utilise : U a ≈ U K +α ∙ l

Pour les faibles courants (courants normaux) on utilise : U a ≈ P/ I
P : puissance de refroidissement (appelée aussi d’ionisation ou de régénération).
Selon cette formule, la tension d’arc peut être augmentée  ? par :

- Refroidissement (augmentation de la puissance P et par conséquence de[ U A ])

- Allongement de l’arc (augmentation de sa longueurl et par conséquence de[ U S ])
- Fractionnement d’arc (création de plusieurs cathodes : Multiplication de[ U K ] )

3. Conditions d’extinction de l’arc.

di di
L’équation du circuit : E=ua−Ri−L ⇔∆ u=( E−Ri )−ua =L
dt dt
di
Pour que le courant i s’annule, il faut qu’il décroisse constamment <0 . Alors :
dt
∆ u=( E−Ri )−u a< 0 ou bienua > ( E−Ri )

C’est-à-dire, la tension d’arc soit supérieure à la tension du circuit (sa caractéristique statique).

Pour que l’arc s’éteigne il faut que sa tension ua =f (i)≡ U a soit entièrement au-dessus de la
caractéristique statique du circuit u=( E−Ri ) .
En courant alternatif cette condition est toujours vérifiée car la droite u=( e−Ri ) glisse entre
+ E et – E . Donc elle n’est pas suffisante. Il faut que :

- La puissance dynamique de l’arc soit inférieure à sa puissance statique c’est à dire :

P=u a . i< P0=U a . i
- Autrement dit : l’énergie de l’arc est inférieure à l’énergie d’ionisation du milieu
- Autrement dit : la vitesse de recombinaison > à la vitesse d’ionisation
- Autrement dit : la résistance de l’arc croit rapidement.
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En alternatif le courant s’annule naturellement 2 fois par période. Au voisinage d’un zéro de
courant la coupure se produit et l’arc jaillit :
- Si la puissance de l’arc ne peut pas dominer la puissance de refroidissement, sa
résistance augmente rapidement, l’arc s’étouffe et s’éteint.
- Si sa puissance domine celle de refroidissement, l’arc se ré-allume de nouveau.
4. Techniques d’extinction de l’arc. Les objectifs sont duaux et sont :
- Augmenter la tension d’arc, affaiblir sa puissance
- Augmenter la puissance de refroidissement (la vitesse de recombinaison).

Soufflage naturel = augmentation de la puissance de refroidissement (d’ionisation)

Soufflage magnétique = effets combinés du soufflage naturel et de l’allongement d’arc sous
l’action du force magnétique de Laplace (l’arc est 1 conducteur mobile).
Fractionnement d’arc = multiplier le nombre des tensions cathodiques

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