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IV. TEAM X 38 à 61
V. TYPO-MORPHOLOGIE 62 à 70
A.I – 1922, Une ville contemporaine, une ville pour 3 millions d’habitants
Au sein d’une exposition d’art en 1922 au Salon d’Automne à Paris, il propose une ville
contemporaine. Une proposition d’une ville utopique pour 3 millions d’habitants. On peut voir
deux axes routiers principales qui mène à un aéroport au centre de Paris. Un aéroport qui est
entouré de 24 grattes ciels. Ces derniers, de grandes hauteur mais d’une faible empreinte aux sol,
combinent des commerces, bureaux et appartements. On retrouve deux autres typologies plus à
l’exterieur avec d’une part des immeubles à redents puis d’autres part des immeubles cellulaires.
Contrairement aux immeubles cellulaires, les immeubles à redents se détache de l’utilisation de la
route comme axe de circulation.
Sur ces photos, on peut voir des immeubles cellulaires – des immeubles-villas – qui englobent les
qualités d’habitations que l’on peut trouver dans une villa avec les avantages que l’on peut trouver
dans des logements collectifs. Ils sont composés de cellules individuelles, des terrasses extérieurs, et
autres. La double hauteur que l’on peut voir sur l’axonométrie montre l’intention du Corbusier dans
ce projet à réduire un maximum l’emprise au sol pour chercher la hauteur des structures. Au final,
10% d’occupation au sol et 90 % de libre pour le vert, l’air libre, etc. Le Corbusier s’est intéressé à la
typologie de New York où il affirme que les gratte-ciels de Manhattan ne seraient pas assez haut,
dans le but de libérer l’espace résiduelle de la ville. Un plan plutôt académique qui n’est globalement
pas bien reçu principalement pour son côté fermé, càd à ne pas laisser la place à l’évolution de la
ville. La deuxième grande critique est le manque d’isotopie dans le plan, un plan considéré comme
trop hiérarchisé.
A.II – 1925, Le plan Voisin pour Paris
C’est au Pavillon de l’Esprit Nouveau à l’Exposition des Arts Décoratifs de Paris en 1925 que Le
Corbusier présente à la fois le Plan Voisin ainsi que l’Esprit Nouveau. Voisin, constructeur automobile
de l’époque, financera le pavillon et bénéficiera du titre du plan du Corbusier. Similairement aux
projets précédents, on retrouve les immeubles-villas. Dans ce pavillon, il montre des meubles, tables,
peintures puis la présentation du Plan Voisin.
Il réutilise le double axe central avec cette fois-ci 18 grattes ciels. Un plan monumental dans
lesquelles il va intégrer des immeubles à redents qui vont remplacer le tissu considéré comme trop
dense. Il coupe la vielle ville et la remplace avec de nouvelle construction. La seule chose que Le
Corbusier garde sont les grands axes et grands monuments historiques.
B. Le Corbusier : Deuxième période
AA
BB
CC
DD
EE
FF
GG
HH
AA Villes satellites, par exemple : siège du gouvernement ou centre des études sociales
BB La cité d’affaires
CC La gare et Faérogure
DD Les hôtels et les ambassades
EE L'habitation
FF Les manufactures
GG Les entrepôts généraux
HH L'industrie lourde
Le Corbusier présente La Ville Radieuse au Palais des Beaux-Arts
de Bruxelles lors du 3ième CIAM en 1930. Ce congrès
international de l’architecture moderne parle du lotissement
rationnel. Ce schéma est beaucoup plus radical que les
précédents car il divise la ville en différentes zones. On peut
voir sur la page précédente que la ville, sous forme linéaire,
peut se développer à l’infini. Une idée de ville linéaire que Le
Corbusier à volé à des urbanistes russes, notamment Leonidov
qui avait imaginé de remplacer la ville industrielle (Großstadt)
par une ville beaucoup plus égalitaire.
En plus d’être beaucoup plus égalitaire, elle serait beaucoup mieux organisée qui pouvait s’étendre à
l’infini. Le but essentiel de ces villes était d’être isotrope (pas de réel centre et périphérie où tout le
monde est à peu près à égale distances des divers services). On peut voir dans les habitations (EE)
qu’il n’y a plus d’immeubles cellulaires, remplacés par des plans à redents. Le but de ce plan est à
nouveau de libérer Paris de cette sur-densification tout en respectant le même nombre d’habitants
par hectares dans des espaces qui occupe moins de prise au sol. Un plan isotrope qui incorpore les
critiques des plans précédents
. II – 1933, Plan pour la Rive Gauche d’Anvers - avec Paul Otlet Huib Hoste et Fo Loauet.
Le Corbusier va utiliser le plan de la Ville Radieuse et le projeter sur le plan pour la Rive Gauche
d’Anvers. On retrouve une division de divers espaces sans prendre en compte l’industrie qui se
développe le long de la rive. Il propose une cité des affaires, du logement et divers services. Il prévoit
un axe en direction de la cathédrale pour permettre aux bateaux de voir la ville d’Anvers depuis
l’eau.
Un deuxième axe de tunnel est installé mais
comme ce dernier ne respecte pas
l’orthogonalité, il va créer des gratte-ciels non pas
en croix mais en Y qui reprenne ce désaxement
en compte. On retrouve également multiples
immeubles à rendent. Afin de libérer la prise au
sol et de favoriser la circulation, il va installer le
système de pilotis notamment sur les immeubles
à rendant. Finalement, le plan est également
isotrope. Au niveau du tissu urbain, il n’y a aucun
rapport entre la ville moyenâgeuse et le nouveau
plan du Corbusier. Néanmoins, il y a tout de
même une certaine adaptation au contexte à
travers les axes et d’autres éléments paysagers.
C. Le Corbusier : Troisième période
En 1930, Alger était une ville constituée d’une superposition de trois systèmes urbains avec une ville
ottomane, une urbanisation française (similaire à Haussmann) puis une urbanisation spontanée
post-haussmannienne qui reflète une expansion urbaine. Corbusier prend ainsi pour tache de
répondre à la problématique de cette expansion urbaine. Il va laisser la ville ottomane intacte et va
faire trois interventions. Tout d’abord, il prévoit une cité des affaires aux cap d’Alger qui est reliée,
grâce à une grande parcelle, à une zone dans les hauteurs avec une séries de barres constitué
d’habitations et autres. Il prévoit finalement la jonction entre ces derniers et la ville ottonienne.
Une des sources du Corbusier
pour ce projet était un projet
de ville linéaire en Californie
nommé « Roadtown » réalisé
par Chambless. Une
proposition pour la production
de vins où, dans un même
bâtiment, combinait la
circulation, la production et les
habitations des travailleurs.
1. Niveaux d’échelle : D’après Tafuri, jusqu’à ce moment-là, la ville était considérée comme
quelque chose qui fonctionnait avec des niveaux d’échelles – la maison, l’ilot, le quartier, le
district et la ville. Pour Tafuri, le plan Obus rompt avec cette tradition en proposant un
bâtiment qui est à la fois maison et quartier, district, etc.
2. Plan Obus vs Ville traditionnelle dans sa structure : D’après Tafuri, jusqu’à ce moment-là, la
ville était considérée comme une extension d’un bourg où il fallait d’abord acquérir des
terrains puis urbaniser ces terrains. Une manière d’appréhender la ville comme une
urbanisation des terrains vierges. Une approche traditionnelle dont le plan Obus rompt
complètement. Ici, on créer une nouvelle structure et ville que l’on superpose à la ville
existante.
3. Champs topolique pure : Lorsque l’on parle du cubisme, du futurisme, de l’élémentarisme, il
y a, dans ces courants de la peinture, l’invention d’une nouvelle spatialité, contraire à la
perspective centrale, où l’on retrouve l’interpénétration des éléments via l’introduction de
plusieurs perspectives. Cela mène peu à peu à une spatialité beaucoup moins hiérarchique et
ayant beaucoup plus de rapport entre les différents points du champ pictural. Lorsque l’on
parle du champs topolique pure, c’est l’idée d’une topologie où les rapports hiérarchiques
tendent à disparaitre et où une isotropie est recherchée.
4. Styllistique – jeux de lignes : Si au début des années 20’, Le Corbusier peint de manière
élémentariste, vers la fin des années 20’ et début des années 30’, on voit apparaitre des jeux
de lignes et courbes dans les peintures de Corbusier dont Charles Jencks décrit comme
l’apparition d’une rupture stylistique. L’explication serait que Le Corbusier cherchait une
nouvelle propriété de l’objet qui ne doit pas uniquement être fonctionnel mais qui doit
également plaire – la séduction, le jeu entre rationalité, etc.
Le Corbusier, Nature morte au Violon, 1920. Le Corbusier, Deux femmes nues, 1928.
Illustration de la publication Charles JENCKS, Le Corbusier and the Continul Revolution in Architecture, New York,
200.
5. Echelle de l’intervention – MEG : Le Plan Obus est une préfiguration des mégastructures
avec l’idée d’une mégastructure où l’on va par la suite insérer des éléments qui puissent
varier. Ces mégastructures ont surtout été développer dans les années 60’ et 70’, entre
autres au Japon. Le Plan Obus est en quelque sorte un précurseur de ces plans utopiques des
années 60’. Finalement pour Tafuri, le plan Obus est un hippothèse radicale qui est un point
final pour Le Corbusier. Ne pouvant aller plus loin dans une recherche isotopique, il devrait,
dès lors, devenir plus pragmatique.
D. Le Corbusier : 4ème période
On voit apparaitre pour la première fois, dans les plans de Le Corbusier, les unités d’habitations. S’il
n’est pas possible de construire une ville de toute pièce, Le Corbusier se rend compte qu’il est mieux
de couper la ville nouvelle et moderne en plusieurs morceaux, en plusieurs unités d’habitations,
productions et loisirs. Une infrastructure qui permet de réaliser bâtiment par bâtiment et zone par
zone. En conséquent nous sommes moins liées à une vision totale de la chose et on peut procéder de
manière pragmatique.
D.II – 1945, Projet de reconstruction de La Rochelle
4. La ville zonée – décomposition en zone d’habitation, zones des loisires, zones industrielles, etc.
- Développement suburbain : développement sur des terrains qui sont restés vierge (plan
Nemours ou La Rochelle)
Le Corbusier mettait en place toute une autre série de métaphore, dont la cité jardin verticale.
Il y a aussi la métaphore des portes bouteilles où les appartements sont dans cette superstructure.
Des appartements à double hauteurs, toujours avec ce jeu de compression et dilatation.
A droite, le Cloitre des Chartreux à Ema dont Le Corbusier s’en réfère pour le rapport entre
collectivité et cellules individuelles. A gauche puis en dessous, une structure à Moscow dont le
Corbusier s’en inspire pour mettre en place ces habitations en L. Il y a également la programmation
de ce lieu qui inspire Le Corbusier.
Une autre métaphore, celle du paquebot. Si une société est capable de construire un paquebot où
toute une communauté puisse y vivre plusieurs semaines et plusieurs mois alors l’architecture peut
aussi suivre cette logique de construction.
II. Das Neue Frankfurt de Ernst May
I. Introduction
Modernisme programmatique
2/ Urbanisme de détail
5/ Système de financement
6/ Gestion de la réalisation
7/ Information du public
La cuisine de Francfort
C’est le quartier le plus connu et le plus véhiculer dans les histoires de l’architecture moderne. Un des
premiers plans de May en 1926, il va compléter la ville en créant des ilots urbains, plus ou moins
ouvert, qui vont suivre la morphologie de la ville traditionnelle. On peut y voir des zones intérieur
composé de jardin collectifs et autres. Les maisons sont orientées de manière à individualiser les
appartements ainsi que pour s’orienter de manière idéale à la manière entrante.
2. L'aménagement de la vallée de la Nidda - Siedlung Römerstadt (1926-1929)
L’aménagement probablement le plus clair dans l’implantation est celle de la Römerstadt. Situé dans
la vallée de la Nidda, l’implantation rompt avec la ville tout en générant un grand parc. Un peu plus en
hauteur, un quartier-jardin sera créer avec des axes qui le remette en lien avec la ville historique. Par
rapport au plan précédent, on peut voir que l’îlot, comme élément structurant de la ville, va être
abandonné. Les constructions sont relativement basses, de manière générale sur deux étages. Malgré
la fabrication en série, c’est une architecture fortement variée. Le plan de la ville de Römerstadt à été
réalisé par Ernst May en collaboration avec d’autres architectes. Il y a au total 1200 habitations.
3. Heimatsiedlung – Riedhof West (1927)
Vers 1929, il y a une tendance à appliquer le principe de constructions en bande. Le projet a été conçue
pour une coopérative appelée « Hellerhof » où l’on retrouve également des séries d’habitations. Ce
projet, pensé de manière assez radicale, a été réalisé par Mart Stam. Le plan est beaucoup plus
hiérarchisé et articulé.
5. Siedlung Westhausen (1929-1931)
Le quartier, dernière réalisation de Ernst May avant de partir en Russie, est extrêmement grand avec
1532 habitations. L’architecture est réalisée par Eugen Kauffman et d’autres architectes. C’est
l’application la plus orthodoxe du Siedlung Bauer à Francfort. Presque tous les appartements vont être
placés dans la même orientation. C’est un système hiérarchisé avec des rues piétonnes qui mènent
aux habitations. On regarde à nouveau des jardins collectifs mais également certains privés. Un
quartier certes monotone mais où la qualité de vie n’est pas négligeable.
VI. Conclusion
On pourrait comparer Francfort à l’avant-garde. Une certaine ressemblance est visible ente le dessin
de Theo van Doesburg et Cornelis van Eesteren avec la représentation de Hans Leistikow – faisant
partie du « Das Neue Frankfurt ».
Malgré la ressemble au niveau de l’apparence, couleur et autres, d’autres éléments les diffèrent.
Notamment lorsque l’on regarde l’illustration de Theo van Doesburg et Cornelis van Eesteren, on peut
y voir la recherche à une décomposition de l’objet et d’interpénétration des éléments ayant pour
finalité de franchir les limites entre intérieur et extérieur.
Une illustration comparable au livre de Bauen in Frankreich, prônant, également par l’interpénétration,
la mise en place d’une nouvelle spatialité.
Si on compare à nouveau les couleurs de de Theo van Doesburg & Cornelis van Eesteren et Hans
Leistikow, on peut voir que chez Leistikow utilise les couleurs pour mettre en valeur l’architecture
tandis que chez Theo van Doesburg & Cornelis van Eesteren, les couleurs sont utilisés toujours pour la
déconstruction de cette architecture. ». On peut ainsi comprendre les multiples divergences.
Une autre divergence intéressante serait de comparer l’architecture de Ernst May à celle du Corbusier.
On ne remarque qu’aucun des cinq points du Corbusier sont appliqués chez May et que les principes
et préoccupations de leurs architectures ne sont pas les mêmes.
Finalement en 1930, une série d’architectes de « Das Neue Frankfurt » vont partir en Russie étant
invités, par les autorités, pour la construction de villes nouvelles.
I. Introduction
1. L’économie générale
2. L’urbanisme
3. Discussion idéologique
Le deuxième congrès
« CIAM » à Francfort se
déroule, sur invitation de
Ernst May, à Francfort en
1929, le lendemain du crash
boursier de Wall Street.
Le fait que des architectes à position politique ne soit pas là, comme Ernst May – marxistes, la question
politique s’estompe du fait que des acteurs comme Mies Van der Rohe ou Le Corbusier sont apolitique.
A la fin de ce congrès, il n’y aura à nouveau aucune résolution finale. Une exposition sera ouverte à de
multiples éléments – qui vont générer des discussions – comme les vitres en bande, la fameuse cuisine
cubex, etc. Finalement, il y aura à nouveau une publication où l’on retrouvera le déroulement et les
éléments de ce congrès.
CIAM 4 – Patris II, de Marseille à Athènes – La ville fonctionnelle
Plutôt que se réunir dans une ville, ce congrès se déroulera sur une
croisière. Le but de ce congrès n’a pas été d’aboutir directement vers une
déclaration ou un manifeste mais plutôt d’étudier le fonctionnement des
villes existantes et de trouver des solutions aux divers problèmes. Ce
congrès n’avait pas réellement de proposition nouvelle mais on avait
demandé d’aborder la question de la ville de manière analytique. Pas
moins de 40 villes seront étudié à travers le monde. Malgré le titre, le
congrès n’a pas traité la ville fonctionnelle mais plutôt des villes existantes.
C’est un des congrès où le Corbusier prend de plus en plus d’ampleur.
Cette méthode de travail mis au point par Cornelis van Eesteren – directeur des services techniques
du plan d’extension d’Amsterdam. Dans l’histoire de l’urbanisme, c’est la première fois qu’un plan
d’extension d’une ville était basée sur une analyse très pousser des problèmes d’Amsterdam. Van
Eesteren avait mis en place un code unique pour la cartographie qui sera imposé pour identifier les
zones d’habitations, trafics, orientation, etc.
La Charte d’Athènes sera fractionnée sous les quatre fonctions de la ville – Habiter, travailler, circuler,
se récréer. Il y a également un chapitre sur la ville historique – la ville existante. Finalement dans cette
charte il y a une confusion entre ces quatre catégories où ces catégories d’analyse deviennent des
catégories de projet. Ce qui est également problématique c’est que des éléments principaux de la ville
notamment le marchés et commerces ne figure pas dans ces quatre catégories de la Charte d’Athènes.
CIAM 5 – Paris, 1937 - Les loisirs
La réduction du moderne c’est ce projet, venant d’une utopie, de repenser la ville qui devient réalité
en tombant dans les mains de la promotion immobilière. C’est ainsi un autre type de moderne qui se
développe, un moderne qui s’oriente uniquement vers le marché de la promotion immobilière qui est
très spéculatif. C’est le moment où le moderne perd sa signification et sa capacité à communiquer ce
moment utopique vers le public.
Entre 1955 et 1965, il y a une montée spectaculaire la richesse en Europe. La ville est vidée où on
remplace des bouts de ville entier par des opérations tel que le quartier Nord. C’est le moment où la
voiture devient rois et tout se centralise autour d’elle. Tout cela se passe sans protestation.
Après la guerre, la langue change où ce n’est plus le français et l’allemand mais l’anglais qui devient la
langue principale. Une réorganisation du CIAM aura lieu où seront accepter des organisations. Lors de
ce sixième congrès, les américains deviennent en avant-plan où les unités de voisinage seront l’un des
sujets principaux.
Le septième congrès à eu lieu en Italie et est un congrès à plusieurs thèmes. Ce qui est retenu par
l’histoire c’est que le groupe ascoral, groupe français dirigé par Le Corbusier (association des
constructeurs pour une recherche architecturale), va proposer de remplacer les codes graphiques
proposés lors du quatrième CIAM par une grille analytique. Cela va permettre de comparer des villes
selon la même grille de lecture.
CIAM 8 – Hoddesdon, 1951 – The heart of the city
C’est la jeune bande, qui va se réunir à ce moment dans Team X, qui va déclarer la mort des CIAM.
IV. TEAM X
Les CIAM pendant l’après-guerre continuent. A l’intérieur de ces congrès, les architectes vont se
réunir et il y aura une première réaction face au moderne qui perd de sa signification, ils vont faire
comme une autocritique, une autocorrection de leurs travaux. Des nouveaux thèmes sont aussi
amenés au sein du CIAM.
On ne pouvait pas devenir membres comme ça on était dedans ou pas, c’était un cercle d’amis,
d’architectes qui se rencontraient pour discuter. Ils organisaient en qq sorte des « summerschools »
ou ils s’échangeant des idées, se questionnaient et publiaient des documents, mais ce n’était pas très
officiel, pas de vote, pas de carte de membre, pas vraiment d’organisation claire.
En 1981, il y a la mort de Bakema (et pas la dernière rencontre de team 10). Bakema, architecte
hollandais, moderniste d’une génération plus ancienne et était la figure paternelle pour les jeunes
architectes et les tenait ensemble notamment en apaisant les conflits.
Car contrairement à ce qu’on pouvait croire au sein de team 10, les idées était très souvent
différentes et conflictuelles, on est loin de l’image véhiculée d’un groupe homogène et unis. La mort
de Bakema, qui avait ce rôle paternel, de catalyseur au sein du groupe, marques en quelque sorte la
fin du groupe. La dernière réunion de Team X est en 1977.
Les groupes nationaux, chaque nation avait un groupe national, qui était représenté par un délégué
national qui avait un vote dans les congrès même. En 1947, il y a une réorganisation car pour les
grands pays il était difficile de se mettre d’accord et d’avoir qu’un seul délégué national.
- Les jeunes architectes choisis originellement pour préparer le prochaine CIAM, début de la team 10
(1953). On voit que les jeunes architectes étaient beaucoup plus nombreux au CIAM 9 mais
seulement une fraction a été sélectionné pour préparer la 10eme Edition.
- Si l’on compare toutes les différentes éditions des « primers » de team 10, l’on
peut en conclure qu’il y a des membres constants qui restent à travers les
années.
- Ces membres constants sont ci-contre – core membres – et sont aux nombres
de 11.
Quelles était leurs critiques au sein du CIAM 6 (premier congrès après la guerre), le thème était le
rapport entre architecture, peinture et sculpture
Il faut travail sur le rapport entre les choses, intérieur- extérieur le seuil le « in between » etc. C’est
une première critique qui se met en place.
« Community planning » et la « neighbourhoodidea », une idée du quartier qui devait être dessinée,
spécialisée. Les unités de voisinages qui vont apparaitre un peu partout dans l’urbanisme d’après-
guerre.
C’est Clarence Perry et Lewis Mumfort qui vont mettre ça sur l’agenda et c’est une critique face aux
« siedelungen » des CIAM, des constructions en bandes et des quartiers monofonctionnels.
La langue change aussi, les 5 premier congrès était essentiellement en français et en allemand, après
la seconde guerre mondiale, l’anglais va devenir la langue principale employé durant les congrès.
« Pendrechtproject 1 »
La Première phase =
Nagele. Basé sur l’unité
de voisinage, idée de
communauté
Il y a l’apparition d’une grille d’analyse
de projet va également se faire au
CIAM 7, c’est la grille Ascoral qui va
suivre la charte d’Athènes ou l’on va
analyser selon différentes échelles les
différents aspects.
C’est la rencontre et
formation de la team 10.
Les projets des polders
sont montrés et une série
d’autres projets innovants,
« housingcasablanca », les
concepts d’identité, de la
hiérarchie de l’association
humaine, etc.
Autre projet sur les polders de Bakema.
Les Smithson eux reprennent la grilles Ascoral en modifiant les critères d’analyse du CIAM 4, pour
mettre en place une autre lecture et en réduisant chaque critère moins superficiel et rigide a une
série de 3 photos.
Les Smithson
Les Smithson s’oppose au Corbusier et à son principe de géométrie mesurée et mettent un point
d’honneur sur le mouvement. Mais si l’on comparer les anciens Project de le Corbusier au Golden
Lane Project, l’on voit qu’ils ne sont pas si différents.
Les projets des Smithson évoluent et l’idée le cluster
aussi, il va s’épaissir et se complexifié, comme par
exemple dans leur plan pour le « Hauptstadt Berlin
Project » en 1958, à berlin en Allemagne, qui ne sera
jamais construit.
CIAM Alger
CIAM 10,
Marque la fin du système d’origine des CIAM, on dissout la structure et les membre du comité team
10 vont décider de continuer à se voir mais de manière beaucoup plus informelle pour discuter.
Aldo van Eyck va y présenter son projet pour l’orphelinat pour Amsterdam, qui veut être une
« ville » et est un peu un manifeste, une application du « Nagele village ».
L ’unité de van Eyck, le plan se présente comme une cellule que l’on peut assembler et se répète, et
va créer une structure qui aura la même dynamique que la cellule seule mais aune échelles
différentes – même principe que dans le Nagele village project.
Aldo van Eyck parle d’une
ville ancienne oudestadt ou
les 4 fonctions des villes
étaient connecté et articulé
et avec le chaos du 19ème,
l’arrivée des usines et des
habitations populaire a côté
de celles-ci, les couleurs
d’origine de la ville sont
perdues et elles ont perdus
leur pertinence.
Projet de Hertzberger, où il applique ce structuralisme hollandais, ici c’est des bureaux il traite la
construction comme s’il concevait une ville, en mettant en place les mêmes principes.
Koolhaas, et sa thèse contre van Eyck attaquant la
fragmentation de son architecture.
Film I
- Dit que la ville ancienne est écrasée par l’architecture nouvelle et qu’il y a un manque d’unité.
- Veut créer quelque chose qui n’est ni grand-ensemble, ni ville nouvelle car les deux termes sont
devenus très péjoratifs - Grand ensemble= on pense tout de suite à une ségrégation et ville nouvelle=
on pense tout de suite à la science-fiction.
- Toulouse grandis plus forte que les autres villes, de nos jours quand on conçoit un plan de ville on
pense d’abord à la voiture, aux routes, au trafic au lieu de penser à l’homme. La voiture a envahi
notre vie.
- Mirail de Toulouse
- Circulation et trafic
1. Ville = Architecture
2. La Ville et son rapport à la société
3. La Ville et le temps
4. La Ville et ses dimensions individuelles et collectives
5. La Ville en tant qu’espace de médiation
1. Ville = Architecture
Selon Rossi, la Ville est une œuvre d’art construite et réalisée dans le temps. Contrairement au principe
du tabula rasa moderniste, qui voit les villes historiques en tant que formes mal organisées, il faut
préserver la ville, son histoire.
La Ville est une forme construite, un ensemble de faits urbains (= fatti urbani), c'est-à-dire de petites
portions de la ville caractérisées par leur forme et leur structure propres.
La forme donne lieu à la société, il y a donc une étroite relation entre la ville et la société. Ce n’est ni
la fonction, ou l’usage, que l’on fait de la ville, ni les usagers qui créé la ville mais sa forme. La forme
est plus durable par rapport aux sociétés, ces dernières changent sans arrêt et peuvent s’adapter à la
forme. Il n’y a pas de relation directe entre la fonction et la forme, par contre une bonne forme peut r
toute une série d’usages qui changent dans le temps.
L'un des aspects les plus originaux du traité de Rossi est le retour à l'idée du locus après qu'elle ait été
largement oubliée environ quatre siècles auparavant. Il revient à des notions obscures et perdues
d'une relation entre le lieu et le bâtiment qui n'est pas matériellement fondée. Rossi a réinventé le
concept de locus, c’est-à-dire la relation, singulière et universelle, entre une certaine situation locale
et les constructions qui s'y trouvent.
3. La Ville et le temps
La ville est une œuvre d’art construite dans le temps, on peut y trouver des éléments stables et
permanents mais aussi des petits changements dans son récit.
Il y a une sorte de mémoire dans la forme, qui induit à une sélection/oubli : il faut oublier certains
éléments pour pouvoir avancer.
− Monuments propulsant : ce sont des monuments qui peuvent accueillir différents programmes
dans le temps et qui structurent la ville ;
− Monument pathologique, qui reste figé et ne s’adapte pas aux différentes fonctions ou usages
dans le temps.
La ville a deux dimensions : une collective et une individuelle, cette dernière est incluse dans la
première. Le rapport entre les deux dimensions est analogue au rapport entre individu et société.
− Le type : résumé des règles selon lesquelles l’architecture de la ville est produite. Cette notion
permet d’analyser des objets afin de les associer à des groupes. Le type, à la fois concret et abstrait,
permet de conceptualiser les changements/permanences de la ville.
− L’analogie : les types se manifestent en variantes, l’analogie est le rapport entre ces différentes
variantes.
La Ville est un espace de médiation entre des pôles opposés : individuel et collectif, permanent et
changement, public et privé, passé et présent, passé et future, chaos et ordre, fragment et ensemble,
utopie et réalité physique.
Aymonino et Rossi ont travaillé ensemble sur ce projet manifeste à Milan, ils y mettent en place leur
vision de la ville. On observe une tentative d’incorporer une urbanité existante milanaise. Ils révisent
des typologies lombardes : logements organisés en traverse régulière, terrasses renfoncées, pilastres
énormes, fenêtre carrée, etc.
Aldo Rossi, Cimitero San Cataldo, Modena, 1971
Toute une série d’architectes vont tenter de rendre scientifique le savoir de Aldo Rossi pour en faire
un appareil utilisable à la conception du projet. C’est ce qu’on appellera la typo-morphologie. Ça se
développe durant les années 60-70, au même moment que la publication de Rossi. Durant ces années
de crise, les architectes ont beaucoup de temps pour fouiller dans les archives.
Parmi les architectes qui ont suivi Rossi : les italiens Saverio Muratori, Giorgio Grassi et Carlo
Aymonino ; en France : Philippe Panerai, Jean Castex et Bernard Huet.
1. Type consacré
2. Type génératif
3. Prototype ou modèle
4. Type contextuel
1. Type consacré
Le type consacré est plus courant dans l’histoire de l’architecture de la ville. Il est utilisé dans
l’anthropologie pour décrire, à postériori, et classifier des objets architecturaux. Les types consacrés
sont construits avec une force inhérente, une tradition.
L’utilisation du type, selon Panerai, n’est plus liée aux caractéristiques du tissu urbain pris en
considération. Il y a alors, à la fin du XXème siècle, une explosion de types qui est ressentie comme
problématique car il n’y a plus de lien avec le tissu urbain.
− Parcelle de 6 mètres
− Circulation verticale latérale
− 3 pièces en enfilade au RDC
− 2 pièces à l’étage, etc.
− Garage
− 2 appartements
− Living vitré à l’étage
2. Type génératif
Ce n’est pas un type observé à postériori mais c’est un type imaginé et dessiné par un architecte mis
à disposition pour en faire des projets. Ce n’est pas un résumé d’un savoir traditionnel mais une
méthode explicite offerte à la discipline.
3. Prototype ou modèle
NB. Différence entre génératif et prototype : le prototype est de tout de suite reproductible tandis que
le génératif est une série de règle qu’il faut encore interpréter ou adapter.
Le but du type contextuel est de contextualiser les types consacrés. Saverio Muratori, dans son étude
de la ville de Venise, identifie des types à plusieurs échelles. Selon Panerai, il trois éléments
fondamentaux :
− La correction de la définition du type : le type contextuel n’est pas indépendant de son contexte,
Muratori met donc en évidence l’importance du tissu urbain et sa double réalité, synchrone et
diachronie, superstructure (apparition) vs infrastructure (morphologie) ;
− La différentiation des échelles de recherche (parcelle, ilot, quartier) : à chaque niveau il y une
réalité sociologique qui correspond à une échelle.
Dans l’approche française il y a une différenciation entre typologie (bâti) et morphologie (espaces
ouverts). Sur chaque échelle on peut faire des études typologiques et morphologiques. La morphologie
étudie le rapport plus abstrait entre privé et public, entre la structuration verticale et horizontale de
l’espace.
En Belgique, l’approche contextuelle s’est présentée sur le plan
idéologique grâce à l’ARAU (Atelier de Recherche et d’Action
Urbaines) : une alliance entre architectes (René Schoonbrodt, Jacques
Vander Bist, Philippe De Keyser, Maurice Culot), étudiants et habitants.
Ils ont défendu le droit d’habiter en ville et ils l’ont lié à des modèles
d’urbanisme plus ancrés dans la tradition.
Ils ont eu un grand succès dans protection du patrimoine, on leur doit aussi l’installation des
commissions de concertation et les contrats de quartier.
VI. Manière de faire la ville – La saison post-moderne (1970-2010)
L’urbanisme caractéristique de la période moderniste. Le Plan Voisin est un plan typique de cette époque
post-moderne, les logiques se font suivant un retrait par rapport aux rues, les bâtiments sont mis à distance
les uns par rapport aux autres – distanciation sociale dans les immeubles, basé sur la conviction de créer une
ville plus hygiéniste – mise à distance – pour disposer de plus de lumière, d’espaces verts, etc.
L’urbanisme est une sorte de vaccin contre les maladies du 19ème siècle – choléra, peste, etc. Cette manière
de faire disparait dans les années 50’. Le Plan Voisin démolit un secteur entier de la ville et le remplace par un
autre. Il y a une considération pour les tracés anciens – vieux monuments conservés, conception par la tabula
rasa – remplacement d’un tissu ancien par une logique plus moderne.
La découverte des antibiotiques dans les années 40, après la SGM, permet à l’urbanisme de se dessaisir de
cette préoccupation par rapport à l’hygiénisme. Cela modifie la manière de concevoir la lutte contre les
pandémies. A partir des années 50, l’urbanisme n’est plus un outil de lutte mais plutôt une discipline de
formes, d’espaces, d’esthétique, etc.
Otterlo Congress (1959), marque la fin des CIAM. La Charte d’Athènes va être enterrée.
Émerge un retour dans les années 70, une série d’ouvrages dont les idées s’imposent et constituent une
alternative à la Charte d’Athènes. On reprend en considération l’histoire des villes dans la façon de concevoir
l’architecture. On remet l’histoire au cœur de la question architecturale. Cette critique s’oppose à la tabula
rasa. Les tissus anciens sont valorisés grâce à l’invention des antibiotiques. Le problème n’est plus le tissu
ancien ni les rues étroites, mais un virus qu’il faut combattre avec des médicaments. Cette préoccupation
disparait et on revalorise les tissus anciens.
− Rational Architecture (1978) de Léon Krier, publication dans laquelle il répertorie une série de projets
qui essayent de renouveler le vocabulaire de la ville préindustrielle.
− Formes urbaines, de l’ilot à la barre (1977) de Panerai, Castex et Depaule, qui reconstitue la
déconstruction de l’îlot (de l’îlot haussmannien vers l’îlot du Mouvement Moderne). C’est un angle
purement esthétique, c’est un débat sur la forme qu’on donne à ces villes.
− Berlin as a green archipelago (1977) de Koolhaas et Ungers. Au-delà d’un retour à cette ville
constituée d’îlots, de rues, c’est la proposition d’une notion d’archipel vert, ville constituée de
fragments et non d’îlots.
Collage City (1978), de Rowe et Koetter, voit la ville comme une accumulation de couches qui vont constituer
la ville – l’histoire et le temps. On dépasse l’opposition ville ancienne/moderne, la ville qu’on veut détruire pour
des raisons hygiénistes et la ville nouvelle. Cet ouvrage propose un autre modèle, une troisième voie.
Opposition entre urbanisme ancien et moderne, ils militent pour une nouvelle forme d’urbanisme.
Illustration célèbre qui oppose l’urbanisme de la ville ancienne, à gauche, galerie qui est un espace ouvert avec
des alignements parfaitement parallèles et le négatif parfait, à droite, avec une unité d’habitation qu’on
pourrait « rentrer » dans l’espace de la galerie.
Tous ces ouvrages veulent dépasser la Charte d’Athènes – les maladies sont combattues autrement que par
l’urbanisme grâce à l’apparition des antibiotiques – en proposant une nouvelle forme d’urbanisme. Une diversité
d’opinions apparait grâce à des personnes qui poussent des idées à travers des enseignements. Il n’y a plus de
grands mouvements ni de grandes écoles, mais plutôt des personnalités qui incarnent de nouvelles postures pour
penser l’urbanisme.
Architecte très prolifique en termes de production de livres. Il a écrit plusieurs ouvrages. Delirious New York
(1978) : revisite l’histoire urbaine de New York, théorie sur le gratte- ciel. Berlin as a green archipelago (1977)
: relecture critique. S, M, L, XL (1995) : métaphore d’un projet qui compile différentes échelles. Sorte de
dictionnaire qui ne se lit pas chronologiquement. Il fait le constat que les villes sont devenues très génériques
et se ressemblent toutes. Mutations (2001) est une observation sur l’émergence des villes africaines et
asiatiques qui se sont construites en fonction des capitaux et des personnes. Content (2004) & Éléments of
architecture (2019).
OUDE DOKKEN – Rem Koolhaas
Sur la rive gauche, on voit également la combinaison de typologies différentes. Dans les 2 cas, il y a des espaces
non bâtis. Il y a des zones constructibles et non constructibles. Il y a des vis-à-vis entre ces zones, qui annonce le
prolongement de parties vertes. Le projet date de 2004 mais est réalisé en 2019. Le projet est construit par
phases, la première sur un court terme et la deuxième sur un plus long terme.
Notion qui émerge de l’ouvrage Delirious New York dans la fin des années 70, ouvrage qui essaye de
comprendre comment Manhattan a émergé.
1. La grille : permet de faire apparaître une mixité. La grille a été conçue en 1811 pour guider le
développement de Manhattan. C’est une manière d’organiser les espaces avec des formes qui
accueillent différents programmes. C’est une manière d’accueillir la diversité, le développement de
la ville, etc.
2. La manière dont les gratte-ciels sont organisés : ils assurent la mixité des fonctions (logements,
piscines, salles de sport, de conférences, etc.). Cette diversité ne se lit pas en façade. Chaque étage
reçoit un programme différent, ces étages sont reliés les uns aux autres par un ascenseur.
L’enveloppe est neutre et ne laisse rien transparaître. Il développe ce concept en stratégie.
Il développe le principe du gratte-ciel lors du concours du Parc de la Vilette (1982-1983). Il reprend cette idée
du gratte-ciel et horizontalise ses bandes. Il prend les programmes et les organise en bandes, dans une sorte de
gratte-ciel couché. Il y a une analogie entre ce projet et le projet des docks à Gand, la stratégie y est similaire.
Combinaison d’un programme complexe dans un projet d’architecture.
Concept ancien qui a retrouvé une actualité dans le constat que ce concept fait : la ville n’est pas conçue
comme un seul ensemble homogène de bâtiments, mais plutôt comme un ensemble de fragments des
différentes époques qui la constituent.
Koolhaas met en avant cette idée que chaque projet peut disposer de ses formes urbaines propres sans
forcément être dans la continuité des formes existantes. Il développe ces propos dans l’ouvrage Berlin as a
green archipelago, ouvrage d’une très grande actualité aujourd’hui encore.
Koolhaas propose de faire de ce concept une qualité pour composer de nouveaux projets. Tous les projets de
Koolhaas sont un peu anti-contextuels par rapport aux bâtiments qui les entourent, notamment de par
l’utilisation de couleurs qui se démarquent du contexte.
En 1972, Koolhaas enseignait à New York avec l’architecte allemand Ungers. L’idée d’archipel émerge en 1977
dans cet ouvrage. C’est une idée très riche qui part d’une utopie, de projection dans l’avenir de la ville de Berlin.
Cela part d’un constat pour en faire une qualité. C’est un manifeste sur la ville contemporaine que Koolhaas et
Ungers ont développé au cours d’un workshop avec des étudiants. Il en résulte cette théorie sur Berlin comme
archipel vert. Berlin était encore divisé en 2 dans les années 70 : l’Allemagne de l’Est et l’Allemagne de l’Ouest.
Une confrontation idéologique et politique divisent ces 2 parties. Berlin est cogérée par les Alliées de l’époque
(les Américains, les Français et les Anglais). Berlin Ouest était une enclave dans un monde communiste, un idéal
de liberté, contrairement à Berlin Est qui était strictement dirigé par les Communistes.
Archipel Vert car la ville est composée de fragments, ces derniers entourés de nature qui unit ces différents
fragments entre eux.
Collection des formes urbaines isolées dans Berlin. Une collection a pour but de réunir de la diversité (sinon
cela n’a pas d’intérêt). C’est une manière de concevoir le projet d’urbanisme, de créer quelque chose de
complètement différent de ce qui a déjà été construit auparavant. Ce travail sur Berlin date de 1977.
Pourtant, ce n’était pas la première fois que Koolhaas s’intéressait à Berlin car c’était également le sujet de
son travail de fin d’étude. Son travail expliquait que l’ouest isolée était un lieu désirable pour Berlin Est.
Il propose une utopie basée sur cette idée du mur,
d’une ville dans la ville isolée de la ville par des
murs, composée de différents quartiers. L’espace à
l’intérieur du mur est encore plus désirable que
l’extérieur du mur. Ce travail va certainement
influencer Koolhaas dans Berlin comme Archipel
Vert.
Collage City (de Rowe et Kotter) part du constat que la ville n’est pas homogène mais est constituée de
quartiers qui se juxtaposent les uns aux autres.
3. Stratégie du vide
Stratégie que Koolhaas va développer en 1987 à l’occasion d’un concours, le concours du centre urbain Melun-
Sénart. En 1987, Koolhaas revient en Europe et fonde OMA à Rotterdam, il participe à différents concours en
France (les années de l’innocence comme il les appelle). Le concours porte sur le centre urbain. Koolhaas fait un
constat sur l’impossibilité de maîtriser les bâtiments, il est plus facile de se baser sur les vides de ces quartiers
pour les aménager.
Euralille (1989-1994)
Dans la ville d’archipels, les éléments sont liés les uns avec
les autres avec des infrastructures, routes et espaces verts.
Chaque fragment constitue un élément de la Bigness
(Congrexpo, le triangle des gares, le parc, la gare, etc.). Tous
les éléments sont liés entre eux. Cette notion permet de lire
la ville et de la comprendre d’un point de vue analytique,
mais c’est également un outil de projection.
La rupture avec l’existant contribue à une nouvelle diversité. Le contraste et la rupture ne sont pas forcément
des éléments négatifs mais peuvent au contraire servir le projet. C’est un projet radical par rapport au tissu
urbain. Capacité de la ligne à grande vitesse qui va se positionner grâce au TGV et à la connexion vers Londres,
et donc devient un carrefour européen. Ce projet incarne ce carrefour (rupture avec le contexte urbain de
Lille). Il se comprend par la gare TGV qui connecte Lille aux grandes villes européennes (Londres, Paris,
Bruxelles, …). Des sociétés vont certainement quitter Paris pour s’installer à Lille (finalement cela ne se fera
pas). Être différent tout le temps, mais avec une croyance perpétuelle.
S, M, L, XL (1995)
En 1995, il écrit le fameux ouvrage S, M, L, XL. Il y consacre un texte sur la Bigness et sur la Generic City.
Il y a beaucoup de liens entre l’urbanisme, l’architecture et le graphisme. C’est une grosse brique qui est très
variée au niveau de sa composition. Il est composé de strates mais sa couverture est extrêmement neutre.
On peut faire de gros objets avec une richesse de contenue, tout en ayant une couverture assez neutre
d’apparence. L’extérieur ne dit rien sur la richesse intérieur (analogie avec le Congrexpo). C’est un des
premiers ouvrages qui a été fait avec l’ancêtre de InDesign ! L’ouvrage présente tant des projets que des
parties théoriques. Il ne se lit pas de manière continue mais se lit de façon désorganisée.
Extraits sur la Bigness
1. Au- delà d'une certaine masse critique, un bâtiment devient un Gros Bâtiment. Une telle masse ne peut
plus être contrôlée par un seul geste architectural, ni même par une combinaison de gestes
architecturaux. Cette impossibilité déclenche l'autonomie de ses parties, mais ce n'est pas la même chose
que la fragmentation : les parties restent soumises au tout.
2. L'ascenseur – par sa capacité à établir des connexions mécaniques plutôt qu'architecturales – et la famille
d'inventions qui lui sont liées, ont annulé le répertoire classique de l'architecture. Les problèmes de
composition, d'échelle, de proportion, de détail sont désormais caducs. L’art de l'architecture est inutile
dans la Bigness.
3. Dans la Bigness, la distance entre le noyau et l'enveloppe augmente à un point tel que la façade ne peut
plus révéler ce qui se passe au dedans. L’honnêteté attendue des humanistes est condamnée : les
architectures intérieure et extérieure deviennent des projets séparés, l'une traitant de l'instabilité des
besoins programmatiques et iconographiques, l'autre - l'agent de désinformation - offrant à la ville la
stabilité apparente d'un objet. Alors que l’architecture révèle, la Bigness brouille ; elle transforme le
résumé de certitudes qu'est la ville en une accumulation de mystères. Ce que l'on voit n'est plus ce que
l'on a.
4. Par leur seule taille, ces bâtiments entrent dans un domaine amoral, par-delà le bien et le mal. Leur
impact est indépendant de leur qualité.
5. Conjointement, toutes ces ruptures avec l'échelle, avec la composition architecturale, avec la tradition,
avec la transparence, avec l'éthique- impliquent la rupture finale, la plus radicale, la Bigness n'appartient
plus à aucun tissu urbain. Elle existe ; tout au plus, elle coexiste. Son message implicite est : « fuck
contexte ».
De Rotterdam (1997-2013)
La Défense (1990)
Deux projets (Gand et Lille) sont les prétextes pour passer en revue différentes notions propres au
design chez Koolhaas.
Ces trois stratégies constituent les bases conceptuelles de toute composition urbaine chez Koolhaas,les
appliquant à différentes échelles et suivant le principe d’une mise en abîme de celles-ci.
Koolhaas est encore aujourd’hui très actif. Il a commencé par des projets aux Pays-Bas, puis en France, pour
devenir progressivement un architecte reconnu mondialement. Ça a été un des premiers architectes
européens à parler de la Chine comme une future puissance économique. Ça l’a amené à réaliser des projets
en Chine, aux Émirats arabes. Il s’inscrit dans une perspective d’économie globalisée. Le projet Rotterdam
incarne la concentration des capitaux budgétaires/monétaires. Il donne une forme à un projet qui concentre
un capital financier important. Koolhaas est un architecte de la mondialisation. Il n’a pas du tout développé
de propos sur le développement durable.
Le projet de la Défense (1990) parle de l’obsolescence des bâtiments. Condition particulière qui concerne
une partie de l’architecture produite aujourd’hui. Tendance à démolir les bâtiments dès que le programme
n’est plus pertinent pour les remplacer par d’autres bâtiments. L’obsolescence est caractérisée par le cycle
démolition/reconstruction. On appelle même ça l’obsolescence programmée, car elle est voulue et même
engendrée par le système. Elle est très forte dans les immeubles de bureaux (car ils sont très changeants
dans le temps) et dans les parcs d’activités économiques.
Léon Krier est contemporain de Rem Koolhaas, et sa production a une certaine actualité par rapport aux
principes de développement durable – et à un retour à une architecture plus traditionnelle. Il y a un regain
d’intérêt pour les idées développées par Léon Krier.
Architecture mimétique qui s’installe en douceur dans un paysage urbain préexistant. L’intervention
s’intègre parfaitement sans perturber la lecture du paysage urbain (tel un caméléon). Il entre en dialogue
avec le reste et non en confrontation. Le programme est fragmenté en différents volumes et programmes.
Variation des formes pour créer une forme d’hétérogénéité. Valorisation de la fragmentation volumétrique
et pas un seul gros volume.
Hellebrug, Knokke (1998 à aujourd’hui)
Station balnéaire orientée vers la mer. Krier va réaliser un projet d’urbanisme, principalement résidentiel, sur
le front Est. L’ensemble de logements s’ouvre sur l’intérieur des terres (pas commun). Projet qui va avoir pour
référentiel les villages de pêcheurs.
Ensemble homogène quelque peu organique, avec des toitures en pente. Forme un ensemble pittoresque.
Effets des cassures, de variété, à travers des géométries presque organiques (courbes, cassures, pittoresque).
Les voiries ne sont pas orthogonales et rectilignes. On est plutôt dans le vernaculaire.
On peut l’opposer à ce qui entoure cet ensemble de logements (répétition de la série dans une grille
orthogonale). C’est une sorte de dialogue entre un paysage de champs (paysage très verdoyant) et le paysage
plus urbain de logements.
À l’intérieur, cela ressemble à un village datant d’une époque préindustrielle (architecture plus traditionnelle,
artisanat). L’habitat n’est pas conçu de façon collective, toutes les maisons sont différentes les unes des
autres (hétérogénéité). Le pittoresque est atteint par cette hétérogénéité.
C’est une architecture de toitures (de tuile et d’ardoise), la brique est utilisée comme matériau de
revêtement.
Expression d’une architecture à gabarit uniforme, qui reproduit l’habitat des villes. Architecture balnéaire
reproduite, en bord de mer, avec différents quartiers construits autour d’un centre civique (qui regroupe les
fonctions publiques). Décors de Truman Show.
Krier publie beaucoup d’ouvrages sur différents sujets depuis les années 70 jusqu’à aujourd’hui. Koolhaas
écrit sur la ville contemporaine et la manière dont la ville se construit. Chez Krier, les livres sont une forme
de manifeste qui créent une polémique.
Rational Architecture pourrait s’opposer à Berlin comme Archipel Verte, avec sa revalorisation de l’idée du
quartier, de la rue, de la place, du bâtiment public. Il propose un retour à ces éléments de l’époque
préindustrielle.
Il tente de renouer avec la tradition de la représentation du dessin à la main. Il s’intéresse aussi à des questions
d’histoire de l’Architecture. Il écrit une monographie des travaux d’Albert Speer (ministre d’Adolph Hitler), qui a
dessiné pour le troisième Reich. Mise en scène monumentale de l’architecture classique. L’architecture n’a rien
à voir avec une idéologie et peut être déclinée sur différents points de vue. Peut-on parler de l’architecture de
Speer sans parler d’Hitler ?
1. Théoricien et un praticien antimoderne
Critique de cette ville archipel dans laquelle les quartiers sont reliés les uns aux
autres.
Propose une manière d’étendre la ville. Une ville qui grandit ne doit pas se
verticaliser mais plutôt s’horizontaliser en se dupliquant (ci-dessous).
L’ouvrage L’art de bâtir les Villes, présente les villes sous un fait esthétique, avec une réflexion sur la manière
de bâtir la ville au 19ème siècle, avec de grands épisodes sur l’industrialisation. Valorisation de la ville qui a
des qualités d’urbanité via la mise en valeur de bâtiments très diversifiés, construits tout au long de l’histoire.
Membre du mouvement sécessionniste. Il développe un propos sur la ville qui s’organise par quartiers. Krier
s’intéresse à Wagner sur cette manière d’organiser la ville par des quartiers.
Stirling va construire beaucoup de bâtiments qui s’inspirent d’autres architectures (architecte pour qui
l’histoire compte).
3. Principes de Krier
Dès que la ville atteint une taille critique de construction, il faut construire de nouveaux quartiers, qui ont
eux-mêmes une taille limite de croissance. La ville n’est pas un centre et une expansion radioconcentrique,
mais plutôt des quartiers qui s’additionnent les uns aux autres.
Chaque quartier a une limite qui lui est propre, avec un espace central (équipement public, avec des
intensités qui peuvent varier). Chaque quartier a sa propre polarité. Il y a une limite claire entre la ville et la
campagne.
Urbanisme d’ordre fermé avec des bâtiments qui occupent des îlots qui déterminent des structures de rues
et des places sur lesquelles s’implantent les bâtiments publics.
- Idée que le quartier européen n’est pas fait de bâtiments isolés les uns
des autres, mais plutôt d’un imaginaire de bâtiments intégrés dans des
quartiers densément bâtis et peuplés.
- Luxembourg-Ville serait donc l’addition de tous ces quartiers (14 au total). Ces quartiers sont délimités et
reliés les uns avec les autres par des avenues. Tous les îlots ont la même hauteur (pas question de densifier
la ville verticalement, opposé aux buildings !). Il s’oppose aux tours de logements, considérées comme une
privatisation des vues et d’un monopole de certains d’avoir une vue plus intéressante).
- Tous les quartiers sont homogènes et reproduits horizontalement. Les quartiers sont marqués par une
topographie, avec une sorte de canyon qui traverse le centre-ville, qui structure et éloigne certains quartiers.
Les éléments d’articulation des quartiers les uns par rapport aux autres sont des espaces urbains, viaducs,
etc. (chez Koolhaas les éléments sont isolés les uns des autres). Très grande proximité géographique d’un
quartier à un autre, favorisant les piétons (chez Koolhaas c’est plutôt une logique d’urbanisme automobile).
- Proposition intéressante sur la grandeur maximum d’un quartier (33 hectares, définis par le fait de
traverser un quartier en 15 minutes) et son nombre d’habitants (10 000, +/- 100 logements à l’hectare, et
donc un seuil de densité habité pour un quartier urbain). Aspect de durabilité !
- Dans la vision urbanistique de Léon Krier, les gabarits ont tendance à être homogènes (il est anti- tour). En
1978, Krier dit que le quartier doit se traverser en 10 minutes et donner accès à des services de proximité en
lien avec l’habitabilité et la qualité du logement. Ces propos sont encore d’actualité aujourd’hui (approche
très intéressante et avant-gardiste !).
- Dessins à la main et recherche d’une forme de dessins un peu vernaculaires (hommage à l’irrégularité).
Chez Koolhaas, les dessins sont assez abstraits dans des milieux inventés. Chez Krier, l’irrégularité est une
qualité, les dessins sont dans des environnements très réalistes et proportionnés sur l’homme (bâtiments
pas très élevés, …).
- Idée que la campagne est une nature non urbanisée. La nature est préservée en tant que telle.
Séparation claire entre la nature/campagne et la ville.
B. Cité-jardin
Un quartier est un espace déterminé. Cependant, aujourd’hui il est difficile de distinguer tous les quartiers
les uns des autres. Dans la ville contemporaine c’est difficile de parler de quartier distinct sans parler de
chevauchement. L’idée de quartier a souvent été historiquement liée à une communauté (communauté de
gens qui partagent des valeurs par rapport à un lieu). Aujourd’hui les gens habitent plutôt là où ils peuvent
habiter.
Donc, aujourd’hui, peut-on dire que la ville contemporaine est composée de quartiers ou de fragments ?
C’est difficile d’y répondre, personne n’a tort et personne n’a raison, probablement les 2 ont une part de
vérité. Les quartiers existent toujours mais ne sont pas les quartiers du 18ème siècle et fonctionnent + par
fragments.
L’idée du contexte est plus proche de Krier que de Koolhaas (qui n’en tient pas compte, Fuck the context).
Koolhaas nous dit quelque chose sur l’importance d’innover en permanence, pourquoi ce ne serait pas le cas
de l’architecture également ?
Krier quant à lui voit l’architecture comme quelque chose qui ne doit pas trop évoluer, il faut répéter et
reproduire l’existant.
PII. Architecture Choix ou Fatalité (1996)
Livre publié par Krier dans lequel il va conceptualiser ses idées, ces dernières n’ayant pas du tout changé depuis
1978. Ses schémas sont très pédagogiques, très clairs, on comprend assez vite de quoi il est question. Ils ne font
pas appel à des notions conceptuelles complexes à comprendre. Le livre est divisé en plusieurs parties :
Idée que les bâtiments publics se trouvent entre les quartiers. Il y a des espaces piétons entre les quartiers et les
rues sont principalement piétonnes. Les bâtiments publics sont sur des places et des perspectives urbaines
importantes. Chaque quartier possède une place locale sur laquelle se trouvent tous les équipements locaux. La
ville ne se dessine pas par des architectes et l’idée de reproductibilité n’est pas forcément évidente (la hauteur
du bâtiment dépend de la qualité du sol). Le système économique influence la « commande » architecturale.
Définie pas une superficie de 33 hectares. Temps que l’on prenne à traverser un quartier d’un bout à l’autre.
3. Trame régulière
Avec intégration des bâtiments publics qui s’additionne à l’aspect très rectiligne du jeu de rues.
Idée que les bâtiments ne doivent pas former de grands ensembles (anti-urbain).
Krier milite pour une fragmentation des programmes : avoir des bâtiments publics
et des fonctions civiques à la même échelle que les bâtiments situés autour
(contexte existant). Cela s’oppose à la tendance du marché à faire de grands
équipements. Par exemple, la cité judiciaire à Luxembourg-ville est composée de
plusieurs grands objets dispersés. Cependant cette proposition est réaliste pour
certains objets (par exemple une grande salle de concert telle que dans le
Congrexpo ne pourrait être dispersée dans plusieurs petits bâtiments).
Au fil du temps, les espaces publics augmentent et deviennent de + en + importants dans la ville.
Krier propose une bonne proportion entre l’emprise au sol et les espaces ouverts. Il propose des
immeubles sur cour qui occupent à chaque fois un niveau.
7. Le rapport à l’îlot
Peu d’évolution dans les idées de Krier car il garde les mêmes outils d’analyse (contrairement à Koolhaas qui
évolue en fonction des commandes). Krier considère que le fait de ne pas construire dans les années 70 figure
comme une opposition au système de construction industrielle, comme un acte de résistante, sans l’empêcher
d’être considéré comme une architecte : “I am an architecte because I don’t build”. L’îlot est un élément
important, qui s’oppose à la barre. L’îlot comme forme urbaine de référence est un acte de résistance par rapport
à l’industrialisation. C’est à partir de l’îlot que la ville se forme.
Royal Mint Square, Londres (1977)
Projet de papier pour la reconstruction du quartier. Reconstruction à partir d’une rue : proposition d’un îlot
fermé qui va constituer une rue continue avec un front bâtit, ponctué d’une place à un endroit particulier.
Idée de reconstruction de l’îlot en tenant compte des bâtiments existants, intégrés dans 2 grands îlots
triangulaires avec une rue qui les traverse.
Idée que la forme renvoie à une rue, vocabulaire plus traditionnel de la ville. Les bâtiments se font face et
sont relativement proches les uns des autres.
Tous les dessins ont été représentés à vue d’homme et représentent des humains d’une époque plus
ancienne. Il y a une forme d’iconographie d’une manière de vivre qui fait référence à une époque
préindustrielle.
La Villette (1976)
Organise le site avec des quartiers, des rues, des places et des
monuments. Les quartiers sont traversables en 10 minutes. Il y a une
trame régulière et irrégulière qui constitue un tissu maillé avec des
places. Idée de se référer à un contexte monumental. Les immeubles
ont presque tous la même hauteur (sauf certains bâtiments publics).
Un axe monumental Nord-Sud traverse le projet, avec un axe de
bâtiments publics (équipements supra-locaux). Symétrie Est-Ouest de
part et d’autre de l’axe principal. Présence d’un parc urbain à gauche
et à droite de façon identique (symétrie). Densité bâtie assez forte qui
s’oppose à l’ordre ouvert de l’urbanisme moderne. À la différence
d’autres projets, idée d’appropriation locale, de dialogue avec
l’espace public (commerces au rez-de-chaussée).
Projet d’achèvement du centre monumental de Washington DC (1984)
Concept de hiérarchisation des espaces publics. Création de petits immeubles sur cour qui ont une forme
d’autonomie les uns par rapport aux autres. Un immeuble occupe l’entièreté d’une parcelle et forme un
petit îlot en lui-même. L’addition de cette typologie crée une forme de densification.
La notion de villa urbaine émerge au 19ème siècle. Cette notion souligne le rapport de confrontation entre
la ville et les espaces verts. Villa car 4 façades. Manière de faciliter l’appropriation du système capitaliste
(flexibilité).
Chez Koolhaas, le rapport aux infrastructures est exacerbé. Les nœuds sont valorisés dans le projet et sont
même le point de départ du raisonnement (rapport de fascination). Chez Krier, il faut cacher les
infrastructures, les intégrer au paysage urbain et faire disparaître l’effet de barrière. La notion de rupture
n’est pas appréciée. Il faut relier et articuler les quartiers les uns par rapport aux autres, même si elles sont
des éléments de rupture.
Contre-projet où Krier propose d’intégrer les infrastructures dans un grand parcs urbain en jouant sur les
niveaux. Présence d’éléments de jonction et de continuité de manière à réduire l’effet de rupture/barrière.
La continuité est un élément important chez Krier. Il propose 2 nouveaux quartiers qui se fondent dans les
infrastructures. C’est une stratégie d’intégration via un parc. Un niveau de sol artificiel permet d’intégrer ces
infrastructures à la vie urbaine. Possibilité de domestiquer ces infrastructures. Ce propos est « anti-
koolhaasien », diamétralement opposée au travail de Koolhaas.
VIX. Christian de Portzamparc (1944 – A nos jours)
Idée du souvenir. À la manière de Krier, il va regarder vers le passé, vers des formes symboliques qui incarnent
des idées d’architecture intemporelles. Il va s’en souvenir et les réinterpréter (contrairement à Krier qui les
reproduit et les répète). Portzamparc conduit à l’idée de réinterprétation.
Il s’affranchit de la tabula rasa (introduite par le Plan Voisin de Le Corbusier) mais essaye de créer des synergies
possibles entre les éléments d’articulation et de composition entre l’urbanisme de l’âge 1 (la ville se compose
d’îlots fermés) et l’urbanisme en ordre ouvert (les croix du plan Voisin).
Il va essayer de créer une synthèse des acquis de l’urbanisme moderne et prémoderne. Il va tenter de sortir de
cette abstraction entre des formes modernes et des formes + anciennes.
Il se positionne comme un personnage intermédiaire et se réfère à des archétypes qui vont traverser l’histoire
de l’urbanisme.
- Archétypes architecturaux
Un archétype est un élément d’architecture que l’on peut retrouver décliné sous différentes formes mais qui a
des composantes essentielles récurrentes. Production architecturale et urbanistique florissante de Portzamparc
dans les années 70.
2. Principes de CP
- Le repère
Château d’eau (1972) – Marne-la-Vallée. Forme familière car elle rappelle la tour de Babel, archétype de
construction verticale. Dans le cadre de la constitution d’une ville nouvelle, décidée à la fin des années 60 par
l’Etat français pour accueillir une partie de la population parisienne. Infrastructure plutôt technique à laquelle il
adjoint une forme symbolique dans l’idée de se référer à la tour de Babel. Caractéristique monumentale et
symbolique car situé dans l’axe d’une voie routière. Ce bâtiment constitue un repère dans un paysage naturel,
idée qu’il est nécessaire d’avoir des points de repère dans la ville. Ces lieux symboliques constituent des repères
dans le grand paysage et transmettent une idée d’ordre. Éléments de rotonde au centre d’axes visuels routiers.
Idée de donner une forme symbolique à cet élément en l’enrobant d’un treillis métallique qui lui donne de
l’épaisseur, comme une peau épaisse qui camouffle le volume intérieur.
- La clairière / Le vide central
Au 18ème siècle, les espaces verts étaient des espaces privatifs, des
lieux de jouissance et des lieux de purification de l’air. Ambivalence
entre une forme unitaire de la façade, et une grande diversité de
bâtiments disposés les uns à côté des autres. Au 20ème siècle,
Portzamparc en retient uniquement les qualités architecturales du
vide qui viennent contraster avec les éléments de pleins des
bâtiments alentours.
Ce projet introduit une ambiguïté entre le statut des espaces (la clairière publique, avec des bâtiments de
logements privés, et un passage entre les deux qui est l’intermédiaire du privé et du public).
La façade n’est pas tout à fait continue, il y a des ouvertures, des retraits, etc. L’espace à l’intérieur est semi-
public car accessible mais l’effet de franchissement et de seuil est important. On n’est pas dans une réflexion
théorique mais dans une production architecturale.
Ces ensembles sont homogènes, avec une grande diversité à l’échelle des
îlots (composés comme des îlots ouverts).
Idée très importante qu’il développe en 1993 dans l’ouvrage La ville âge III, lors d’une conférence. Manière
intermédiaire de composer qui constitue une synthèse.
Le modèle d’hypothèse de la Ville Age III est le suivant : modèle morphologique de formes urbaines qu’il
développe comme une synthèse de l’îlot fermé.
Ce modèle intègre des éléments du bâti existant, pouvant évoluer dans le temps.
Il comprend les acquis de l’urbanisme fermé et de l’urbanisme moderne (apport
de la lumière). Tension avec des hauteurs, des ouvertures. Qualité
d’ensoleillement au bâtiment et à la rue également. L’ombre portée ne recouvre
que partiellement la rue. On l’éclaire à travers les ouvertures.
L’îlot ouvert reprend de la ville classique le thème de la rue ; il poursuit de l’architecture moderne le thème du
bâtiment autonome.
La rue n’est pas seulement instrument de circulation, elle redevient sensible comme espace architectural.
Ouvrir l’îlot sans perdre en densité c’est accepter de construire plus haut
Il faut garder à l’esprit l’urbanisme et l’architecture de la ville comme un fait plastique aussi…. Nous voulons
introduire ici dans les intérieurs de ces quartiers un jeu de liberté encadrée.
Sorte de paysage urbain très varié qui propose une organisation de rues et de règles
pour l’îlot ouvert (pouvoir construire à l’alignement mais avec des ouvertures vers
l’intérieur, déclinaisons et richesses de cette typologie).
Projet de densification sur une vaste esplanade. Endroit où l’urbanisme de l’âge I (îlots) a été perturbé par des
interventions de l’âge moderne (immeubles à géométrie orthogonale).
Portzamparc densifie cet espace et diversifie cette intervention en travaillant par strates programmatiques
(comme Koolhaas).
Îlots ouverts et grande variété typologique (grande variété d’expression architecturale). Recherche des échelles
de rues et de grande ville (bâtiments de types tours et bâtiments plus bas). Constitution d’un paysage urbain
artificiel.
X. Synthèse des trois architectes étudiés
Monographies de 3 architectes ayant des postures très différentes (caractéristique de la période post-
Modernisme). Les grandes tendances sont incarnées par ces 3 personnages. La crise de la Modernité amène
à un éclatement des manières de considérer le rapport à la ville, au territoire, etc. Il y a bien évidemment
d’autres modes de pensée que celles énoncées lors de ce cours.
Koolhaas
1. Ville-archipel (1977)
Le modèle de la ville-archipel est le modèle dominant sa conception urbanistique et architecturale, basée sur
l’hétérogénéité et la discontinuité.
Points clé
2. Grille manhattanienne
4. Bigness
Point d’attention, idée d’avoir de grands équipements. La ville contemporaine s’exprime à travers un urbanisme
de grands objets qui vont dépasser la question de la fonctionnalité. La forme à grande échelle est assumée.
Urbanisme qui exacerbe et met en scène les réseaux. Entrelacement entre les réseaux et le bâti. L’urbanisme
intègre pleinement les réseaux et en fait un outil.
6. La tour
La tour comme condensateur d’urbanité. Le bâtiment haut est une urbanité qui se verticalise. La tour est
mixte et incarne l’idée de diversité.
Léon Krier
La ville est conçue comme une fédération de quartiers, le modèle spatial est basé sur cette idée de quartiers
et non de fragments, avec l’espace public qui vient relier les quartiers les uns avec les autres. Idée de
complémentarité entre les quartiers.
Homogénéité des quartiers, basé sur un tissu dense d’espace public, de rues, etc.
Points clé
2. Grille viennoise
La grille vient de la ville prémoderne. Il s’inspire d’un plan d’extension de Vienne (1911), il cherche une
référence dans le passé en l’exprimant de manière + historiciste et culturelle sans vraiment la réinterpréter.
3. Formes urbaines
Idée de refuser la grosse forme pour travailler sur un bâti d’équipement disséminé dans des espaces publics.
Urbanisme qui fait disparaître les réseaux dans des méga formes. Continuité des espaces piétons valorisés.
6. La tour
La tour et les bâtiments élevés sont à chaque fois des bâtiments publics. Les tours sont refusées pour des
bâtiments de 4 ou 5 niveaux qui vont dépasser les autres bâtiments. Incarne un refus de l’homogénéité dans
le tissu urbain. Refus de cet urbanisme moderne qui s’abstrait de l’échelle humaine (distribution verticale,
ascenseurs, etc.)
Christian de Portzamparc
Points clé
− Archipel d’îles, fragments urbains.
− Chaque île est composée d’un ensemble d’îlots ouverts, qui s’inscrivent dans une grille
hippodaméenne, commune à l’ensemble des îles.
− Chaque île possède une limite franche avec la nature.
− Chaque île est fonctionnellement complémentaire aux autres.
− La ville est conçue comme union des îles, un archipel vert.
− L’archipel vert, dans lequel se situent les îles urbaines, peut recevoir de grands équipements (sportifs,
de loisirs, commerciaux, etc.). Ils sont implantés comme des repères dans le grand espace.
− Les fragments sont connectés entre eux par des infrastructures de transport.
− Les fragments sont dimensionnés en fonction de leur cohérence morphologique propre.
− Il s’agit d’un modèle d’analyse et d’un modèle de projet. Quand un architecte agit dans la ville
contemporaine, il proposera un nouveau fragment basé sur la reproduction du système d’île
composée d’îlots ouverts.
− Modèle basé sur la valorisation du modèle d’îlot ouvert, ville Age III.
2. Grille hippodaméenne
Esprit du souvenir, grille réinterprétée et réinventée dans le projet d’Atlanpole. La grille est héritée d’un
contexte passé.
Urbanisme qui se protège et dialogue avec les réseaux. Situation de contraste, où les infrastructures sont
dans les espaces verts. Le bâti dispose de sa propre logique, en opposition aux infrastructures et aux espaces
verts.
6. La tour
La tour comme condensateur d’urbanité et point repère. Idée d’avoir un repère qui se positionne dans un
paysage urbain.