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Bulletin de la Société Botanique de France

ISSN: 0037-8941 (Print) (Online) Journal homepage: https://www.tandfonline.com/loi/tabg17

Sidi-Bel-Abbès. Topographie, Climatologie Et


Botanique

M. Edmond Lefranc

To cite this article: M. Edmond Lefranc (1865) Sidi-Bel-Abbès. Topographie, Climatologie


Et Botanique, Bulletin de la Société Botanique de France, 12:9, 383-395, DOI:
10.1080/00378941.1865.10825059

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Published online: 08 Jul 2014.

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SÉANCE DU S DÈCE~IDRE 1865. 383
sur la rase, au bord d'une prairie de la rive gauche de l'étang : une partie
des échantillons étaient en Heur, d'autres étaient en fruits plus ou moins
mûrs. On en connaît maintenant, ajoute-t-il, trois stations assez rapprochées
l'une de l'autre, aux bords de ce même étang : deux sur la rive gauche, une
sur la rive droite. Il est notable, d'ailleurs, que les recherches assidues, en-
treprises cette année par M. Lloyd, n'ont pu lui faire retrouver la plante sur
aucun autre point du département de la Loire-Inférieure.

1\I. Lefranc fait à la Sociét0 la communication suivante :

SIDI-BEL-ABBÈS. TOPOGI1APHIE, CLIJIIATOLOGIE ET BOTANIQUE,


par D. Edmond LEFBANC.

te pays de Sidi-hel-Abbès, en raison de sa situation intel'lnédiaire entre le


littoral ct les hauts-plateaux (1), de la présence d'une chaîne de montagnes
qui l'isole de la région littorale proprement dite, ct de son altitude (2), est,
pour ainsi dire, une moyenne climatologique et botanique entre la région
littorale d'Oran cl les hauts-plateaux où figure le poste militaire de Daya.
D'Oran à Daya, en passant par Sidi-bei-Abhès (trois points sous le Ill ème
méridien), le sol s'élève entrois t·essants :
La plaine de la ~lletaavec son lac (le lac de Miserghin) et la plaine du Tlelat
fot·ment le premier étage (3); ces plaines, d'une altitude de 100 mètn·s
cmiron, ne sont séparées de la mer que· par la chaîne li!lorale (!1) Cjlli court
du cap Figalo au cap Carbon, c'<•st-11-dire de l'ouest à l'est, en rariaut sc~
a hitUlhs cle 200 à .ïOO mètres .•
te sec.ond étage (5) s'appuie tgah•ment à une importante chaîne de mon-
tagnes (6) exactement parallèle à la chaîne maritime; les sommets de celle
deuxième chaîne atteignent des altitudes doubles; le Djebel-Tcssalah, Cjui en
est le nœud principal, s'élève à 10 22 mètres.
r.a \ille cl le territoire de Sidi-bel-:\bhès occupent à peu près le centre
de ce second relè\·emeut.
Du col des Ouled-Ali, où la route d'Oran à Sidi-bel-Ahbi's franchit la
chaîne du Tessalah, on découvre l'ensembl·~ du pays qui apparaît comme une
plaine faihlenH·nl acriclentôr; \ers celle-ci descendent, de tous les points de
l'horizon, de hautes collines étagées en amphithéâtre.

( l ~ La ville de Sidi-bei-ALhès, point central Liu pays Lie ce nom, est située à l:!:l kilo-
môlres sud d'Oran, à 80 et quelques kilomètres nord de Daya.
(2) L'altitude moyenne du pays de Sidi-bel-Abbès serait de 500 mètres environ, celle
rks ltaul;-t'latcaux 'lui le limitent au wd, de 1200 mètres.
(:J) Terrain qua lemaire.
(4) Terrain tertiaire supérieUl'. (~!. Ville, ingénieur au (\Orps impél'ial des mines.)
(ii) Terrain quaternaire.
(6) Terrain tertiaire moyen.
386 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE.
Cette plaine est limitée: au sud, par la chaîne de montagnes {1) qui ter-
mine les hauts-plateaux (2); à l'est, par les hauteurs entre lesquelles descend
du sud au nord, l'Oued-el-Hammam; à l'ouest, par le massif étendu d'Aïn-
Temouchen à Tlemcen et coupé pat· la vallée de l'Oued-Jsser, dont les eaux
courent de l'est à l'ouest.
Ces limites de notre plaine atteignent, à l'est comme à l'ouest, des altitudes
de 100 à 800 mètres. La pente générale de la vallée de Sidi-bel-Abbès est,
suivant une ligne courbe, du sud au nord-est; des montagnes escarpées res-
serrent étroitement le tiers supél'ieur de cette vallée et son quart inférieur :
ici, ce sont les défilés du pays des Guethamia et des Cheurfa; là, c'estla
gorge profonde qui, de Sidi·Ali-ben-Youb, remonte Yers les hauts-plateaux
de Daya, à tra\·ers les nombreux et puissants coutre-forts de la chaîne fJUi
supporte ce dernier et vaste rclè,·ement du littoral africain nord-ouest.
tJn cours d'eau permanent parcourt cette pente: des montagnes de Daya,
il 'a porter la fertilité dans les champs de coton du Sig, après avoir arrosé les
vergers et des champs de la plaine de Sidi-bei-Abbès. Dans cette plaine, cette
petite rivière s'appelle I'Oued-Mekerra; dans les gorges supérieures et infé-
rieures de la \allée, elle est nommée Oued-Tefellis et Oued-Jlebteur; ct enfin
elle prend le nom d'Oued-Sig, dans la plaine où elle débouche, et c~t épuisée
par l'irrigation.
L'Oued-:\lekerra a l'air de ne quitter qu'à regret la plaine et les coteaux de
Sidi-hei-Ahhès : il décrit mille capricieuses sinuosités au milieu des terres
argilo-arénacées qui, par leurs alluvions, ont nhelé le fond de la vallée; il
contoul'lle tous les coteaux. Quand il est gonflé par les orages de la partie
supl'rieure de la vallée ou pat· les pluies souvent diluviennes de la fin de
l'automne, il détache de ses berges taillées à pic d'énormes blocs <tu'il a
bientôt délayés. Ces éléments terreux sont transpot·tés sur les champs pat· les
mille canaux d'irrigation qui les coupent, et surtout dans ceux de la plaine du
Sig. Dans ses jours de colère, l'Oued-1\lekerra détache <Juelquefois des flancs
des coteaux des conglomérats (galets et sables cimentés) qui forment barrage
et ra'entissent fort à propos la rapidité de sa course.
Le sol du pays de Sidi-bel·Abbès est argilo-arénacé; sm· quelfJUes points
s'y mêlent des éléments marneux; mais généralement, dans celle plaine, do-
mine le terrain du premier type. Ce sol, qui présente, dans les parties basses
de la vallée, une (•paissem· souvent de plusieurs mètres, ne recouvre fJIIC
d'une couche parfois très-légère les tufs marneux, les bancs de ralcaircs,
les conglomérats siliceux, les argiles plastiques plus ou moins ocreuses. Ces
di1·crs sédiments constituent les coteaux et les terrasses qui dominent la

( 1) Terrains secondaires
(2) Terrain qualcrnairi.
stANCE DU 8 DtCEMDRE i8G5. 385
Mekerra et la plaine propremŒt dite. Sur qnelqnrs points, la roche sous-
jacentc se délitant a formé, pour ainsi dire, un Yéritablc macadam.
Si ce n'est sur ces points, les éléments du terrain de Sidi·brl-Ahbès ne sont
pas très-agrégés: ce sol qui, par la sécheresse, prcud la dureté de la brique
de pisé, devient, après quelques jours de pluie, meuble et facile à labourer;
mais trop som·ent, hélas ! ces <Jnelques jours de pluie se (ont trop attendre
ou ne viennent pas.
Les argiles arénacées sc laissent facilement pénétrer par les eaux; de larges
surfaces à sous-sol argileux prc~que superficiel les retiennent, mais pour les
laisser s'évaporer sous la double inOuencc du y eut et du soleil; les tc·rrai;;s
rocailleux et compactes les laissent s'écouler vers les ra1i11( s sahlonnew,c·s, où
promptement elles disparaissent; aussi, apri•s quelques seu1aines de séche-
resse, le pays (plaine ct coteaux) prend-il i'air d'aridité que les chaleurs de
!'~té impriment si \Ïtc aux régions décoll\ertes de l'Algérie.
En dehors de l'Oued-.Mekena, pas une source ne se montre en plaine ou
au milieu des coteaux qui précèdent les montagnes: \crs l'col, sur la route
de ~lascara, ce n'col qu'au quarantième kilomNrc, à Aïn-Sfisef, dans la
vallée de l'Cued-el-llammam, que l'on rencontre de l'cau vive; au sud, sur
la route de Daya, Oil parcourt 30 kilomètres sans sources avant d'aniver sut
l'Ouecl-Tcnira, petit affluent de l'Oued-el- Hammam; au sud-ouest, vers
Tlemcen, Aïn-el-Hadjar est presque aussi distante de Sidi-bel-Abbès; au
nord-ouest, il faut arril'er à mi-côte du massif du Tcssalah pour trouver quel-
ques fi:ets d'eau pure: cette montagne a ses sources d'eau live intarissables
sur les rersants !plÎ regardent la plaine de la :\1leta ct le grand lac de l\li-
serghin.
L'extrême facilité arec laquelle la plus grande partie du sol de la plaine de
Sidi-bcl-Abbès se laisse pénétrer par les pluies en détermine, pour ainsi
tlirc, un drainage naturel, se dé\crsant à la :\lckerra; et les caux formant une
nappe intrrrompue sourdent dans le lit de cet oued, par des milliers de prtits
rgouts souterrains, la plupart éphémères.
C'est cette nappe qui alimente les puits de la 'ille. Il suf!it donc d'y creuser
le sol à quelques mètres pour rencontrer une cau qui, bien fJU'Llll peu
chargée de carbonate calcaire, est propre à tous les usages domestiques,
l'ébullition la dépouillant de sou excès de c11aux. Dans les année:; sèches,
beaucoup de ces puits sc tarissent.
Le régime de ces caux est donc de pen d'étendue ; il pat:ail bomé par la
ligne des coteaux couverts de broussailles fJUi circonscri1 cnl la plaine. tes
terrasses et les vallons qui succèdl'nl il ces coteaux, wrs ~lascara et Daya,
sont beaucoup moins fa\orisés: aiusi les trois puits de. ia plaine de Tilmouai
ct ceux de la première étape de la route de Daya, biCn que très-profonds, ne
foumisseut qu'en 1wtite quantité une eau d'assez mauvaise qualité.
Ce n'est pas sans une Yire Batisfaction qu'en allant de Sidi-bel-Abb6l; à
T. XII. _,i;.l;iCES) 25
38G SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE.
~lascara ou à Daya, on anive à Aïn-Sfiscf ou sur l'Oued-Tenira: Aïn-Sftsef! tes
cau:; \'ires et les ombrages de les beaux Peupliers (Sfiscf) et des Pistachiers
atlantiques dix fois séculaires, tes splendides voisins, ne seront jamais oubliés;
sources de la Ténira! le culte du souvenir vous le méritez bien aussi.
Le lieu où la ,·ille de Sidi-bei-Abbès apparaît aujourd'hui luxuriante de
verdure, avec ses places et ses rues plantées d'Ormes, de Platanes et de l\lû-
ricrs, avec les Trembles de ses boulevards extérieurs, sa ceinture de vergers
où les fruits de l'Europe mûrissent si bien, ses champs de l\laïs et de Tabac,
ses beaux jardins potagers; ce lieu, empressons-nous de le elire, n'était avant
l'occupation qu'une bauge de sangliers.
L'activité ct l'intelligence de la légion étrangère, travaillant sous la direc-
tion savante et l'inspiration heureuse d'un officier du génie, ont opéré en
quelques années cette merveilleuse transformation.
La pl~ine qui, sur de nombreux points, présente aujounl'hui l'aspect de
nos cultures de f-rance, était, a\ ant l'arrivée de nos colons, entièrement
livrée aux Palmiers-nains ct à la broussaille, ennemis !jUi chaque jour reculent
d'un pas devant la pioche el la charrue.
L'étendue CJu'occupait le Palmier-nain ne. devait pas comprendre moins
des quatre cinquièmes de la surface de ce pays. Les Quercus coccifera et
Jle.c, le Philly!'ea media, le Pi8tacia Lentisws, le Rhamnus oleoides, le
Rusmarinus officinolis et le Zi::.yfJiws Lot11S, rompaient seuls l'uniformité de
cette monoloue \égétatiou. Ces deruiers éléments de la broussaille dominaient
sur la rive droite de la Mekerra. Le Palmier-nain, au nord-ouest de la ville,
règne encore presque exclusivement sur de vastes espaces.
Entre lt!s buissons de Palmier-nain et de broussaille, vivent en grand
nombre des plantes frutescentes ou sous-frutescentes, et des' espèces herba-
cées à souches \iv aces.
Là, les plantes annuelles trouvent encore assez d'air et de soleil pour
former de maigres et éphémères pâturages; elles y sont protégées contre le
froid des nuits, la violence du vent ct les ardeurs du soleil.
La broussaille constitue la station botanique certainement la plus impor-
tante, mais les espèces y sont diiTércntes, selon que le terrain est meuble ou
rocailleux, plan ou accidenté; viennent ensuite les champs cu iti\ és, les bords
des chemins ct des sentiers, et les pâturages secs.
Les pùturages frais comprennent les prairies proprement dites et les bords
des eaux, tant de la l\lckerra que des canaux d'irrigation.
Les coteaux boisés, c'est-à-dire ceux où fjuelques Pins-d' Alep, ùes taillis de
Chêne, d'Arbousier et de Thuïa ( Callitn's quadrivalvis) dominent les
Cistes, la Globulaire (Globularia Alypum) ct le Homarin, forment une qua-
trième station.
Une cinquième, non moins importante, est la région montagneuse, avec ses
pàtmages fraiti ou secs, ses broussailles et ses bois.
StANCE DU 8 DtCEMBRE 1865. :587
La composition du sol n'a guère d'influence sur la distribution des espèces;
ce sont surtout les circonstances d'état phy,iquc, de séchrresse et d'humi-
dité qui font la lui. Il est vrai de dire que la composition élémentaire du Ler-
rain fait le plus souvent ces conditions particulières: c'est ainsi que les
argiles arénacées, plus meubles, se dessèchent plus vite; que celles plus mé-
langées d'éléments siliceux et calcaires libres gardent plus longtemps l'humi
dité qui les a pénétrées.
L'exposition ne paraît pas non plus exercer une grande influence sm· le
caractère de la végétation des versants, tant fJU'on ne s'élève pas beaucoup
au-dessus de la plaine.
Le froid produit par le rayonnement des nuits est, en plaine, eu !>gard à
la chaleur du jour, relativement très-considérabh•. En interrogeant les ta-
bleaux des observations météorologiques faites par M. Dupotet, conducteur
faisant fonctions d'ingénieur ü Sidi-bel-,\bbès, nous avons tromé que, d'aHil
en octobre, entre les moyennes moxima des jours et les moyPnncs 111t11ima
des nuits, les différences constatées ayaicnt presque la régularité d'une loi:

•JL_-\:\111"1
:::.1.\.\J~J.'L \li:-ï:'llA ~l< IY i ;._:.,[ ..: Mllïi:.\.\E~

Mvh, olt•f;: dL'::i


"i: "' j'lliiL'
lJJllli-
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ulJ:::(Ilu::;, absolu:::. ~1.\XI.:.I.\, :!>11.'\L\!A.
o;,.l

'"
Inl·tt·~:.;, jJlltil:.
--- --- --- ---
ë
--- - - -
:.
~ Avril .... .. 27°,5 3°,5 21° 7" J 4" iOO 11
Mai.. ... . .. .. 3 11° {jO 2:J' 1 0'' 15o 18 G
~
·".[ Juin. . . ........ 3H" go B0° lflO !Go l.i 3
Juillet.. . . • 0 ••• 40°,5 12° 34° 17° 17• 0,011 1/2
.:: Aoùt. .. . . 38° 12°,5 33° 17° fG• 2,29 2
=
:ii
Septembre. . . . .. 32",5 7" 27° -13" 14° 13,22 41/2
\

Les maxuna et minima absolus ne sont pas, en raison de la dispo!iition


des lieux où est placé l'obs~rvatoire météorologique du service des ponts et
chaussées, l'expression exacte des faits (IUi sc passent en plaine. En auil très-
souvent, et souvent aussi jusque dans les premiers jour~ de mai, ccl!(~ plaine,
champs et jardins, a à sonlfrir des gelées blanches.
Les causes qnifont que les effets du rayonnement en plaine ne sont pas accu-
sés par le thcrmométrograph~ du scnicc des ponts cl chaussées, <1t,issent aussi
sur les nwxima, mais en sens inverse, en élcnnt ceux-ci d'autant qu'elll's 1 e-
tiennent les minima (1 ). i\lalgré cette co ml il ion déiectncHsc, les riipporls eut re

(1) Les thermométrographes du service des ponts et chaussf!cs exposés au nord, ~out
à une fenêtre t!'uu premier étage; mais à celle façaùe-nortll'air n'aniyc qu'<~près s'ètre
échauffé sur les toits de maisuus du voisiuagc situé> plus tws; si bien que nous "'·ons pu
constater à l'aide d'un thermomètre-fronde que, par une jonrnc;e de sirocn, entre midi
et deux heures, la température de l'air, le long rie r.etle faç.adc·nord, él3it de 2 rlef:r{cs
plus éJe,èe que vers la façade expo,écc ;1u miùi.
388 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE.
les maxima fel les minima restent justes, et les différences constatées entre
les moyennes des uns et des autres fournissent une expression suffisamment
approchée, qui est propre à faire ressortir le caractère du climat de Sidi-
bel-Ahbès, intermédiaire, comme nous J'avons dit, entre le climat du littoral
et celui des hauts pla~eaux.
En r~sumé, le climat du pays de Sidi-bel-Abbès peut être ainsi repré-
senté : étés très-secs et très-chauds, vents du sud torrides; automnes conti-
nuant souvent l'aridité de l'été; hivers pal'lagés entre des pluies abondantes
et des séries de beaux jours, où à la splendeur des jou mées répond la séré-
nité des nuits, mais alors des gelées de plusieurs degrés ont lieu le matin
(nous avons constaté des minima de- 5° à - 7°), la neige PSt très-rare; le
p.-in temps est Je plus ordinairement pluvieux jusqu'à la mi-mai, et il s'r
produit souvent jusqu'à cette dernière date, dans les nuits sereines, des gelées
blanches très- préjudiciables aux vergers.
En général, les nriations de température sont extrêmes et fréquentes en
toutes saisons; les gelées blanches et les ardeurs du siro co sévissent surtout
au printemps.

De la "é~;étatlon.

Aux limites topographiques, si bien accusées, de la plaine, correspondent


celles des plantes que j'appellerai volontiers plantes-limites du pays de Sidi-
bel-Abbès: au nord, le Withania frutescens et l'Aristolochia longa ne fran-
chissent pas le col des Ouled-Ali; à l'est, la plaine, les collines et les coteaux
boisés de Slisef se distinguent des autres stations de même genre par les
espèces suivantes:
Brassica TournefortiL Lœflingia hispanica.
- varia. Orlaya maritima.
1\lalcolmia ramosissima. Pyrelhrum multicaule.
Cistus ladaniferus. G.alendula suffruticosa.
- halimifolius. Ceptaurea ferox.
llelidnthemum sessiliflorum · - infestans.
Silene nicroensis. Picridium tingitanum.
Rula bracteosa. Zollikoferia resedifolia.
Linum suffruticosum. Lavandula Stœchas.
Pistacia atlan ti ca. Armeria mauritanica.
Genista tricuspidata. Rumex tingitanus.
ûnonis euphrasiœfolia. Passerir.a nitida.
Astragalus Stella. Phalangium Liliago.
- Janigerus. Orchis coriophora vm·. fra grans.
- bœticus. Lamarckia aurea.

Au sud, soit qu'on prenne la route de la vallée de la Tenira ou celle de la


vallée de la Mekerra, par Sidi-Ali-ben-Youb, on rencontre comme espèces
étrangères à la plaine de Siùi-bel-Abbès :
SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1865. 389

Clematis cirrosa. Ceratocapnos umbrosa.


Sinapis hispida. Anagyris fœtida.
Brassica sabularia. Genista quadrillora.
Erysirnum grandillorum, - ramosissima,
Succowia bnlearica. Olea europrea.
Carrichlera Vellre. Atraclylis crespitosa.

Le Phaca hœtica descend bien des bois de la Tenira et des gorges de Sidi-
Ali-ben-Youb juscfu'aux coteaux boisés des Hamarnah, à 6 kilomètres sud de
Sidi-bei-Abbès, mais l'Astragalus nadJonensis (1 ), qui acc(lmpagne le Pltaca
hœtica dans le haut de la vallée, sous Day a, l'a laissé à mi-chemin: 1'Hip-
pocrepis scabra en a fait autant. Les environs de Daya, les coteaux bois~s.
les ravins et les pâturages forestiers des abords de cette place et la plaine de
Sidi-Chaïb nous ont offert, dans une herborisation d'une journée que nous
y fîmes à la fin de mai 1.863, avec notre ami M. le docteur Renard, alors
médecin-chef de l'ambulance de cette place, les espèces suivantes:
Ranunculus spicatus. Ouobrychis argenlea.
cœnosus. Paronychia capitata.
- trilobus. Q11eria hispanica.
- orientalis. Saxifraga atlantica.
Erucastrum leucanthemum. Caucalis daucoides.
Sisymbrium torulosum. Hohennckeria bupleurifolia.
- crassifolium. Cachrys lomentosa,
Arabis pubescens. Achillea spithamea.
Alyssum serpyllifolium. Santolina squarrosa.
Meniocus linifolim. Sl;ehclina dubia.
lberis Pruiti ? Alractylis cœspitosa.
Lepidium granatense. Carduncellus allanticus.
Mu dca ria prostrata. Serratula mucronata.
Helianthemum FontaMsii. Catanance cœspitosa.
Linum suffruticosum. Echium !JUmile.
Dorycnium suffruticosum. Echinospermurn patulum.
Astragalus geniculatus. Linaria aparinoidcs.
- Stella. Sah·ia phlomoides.
- narbonensis. Teucrium fruticans,
Colutea arborescens. Armeria plantaginea mr. leucantha.
Vicia onobrychioides. Passerina nitida.
- polyphylla. Polycnemum Fontanesii.
- hirsuta. Phalangium Liliago.
tetrasperma. Potamogeton densus.
Coronilla minima. Carex distans.
Hippocrcpis scabra.

Les essences forestières sont :


Quercus llex var. Ballota. Juniperus Oxycedrus.
Pinus halepensis. Callilris quadri,·alvis Vent.

(t) Cette belle espèce, dont nous n'avions jusqu'ici rencontré qu'un sujet en Algérie, à
Batna, est très-abondante dans le~ clairières des bois de la vallée de la 1\lekerra, à la hau-
teur de Daya, et à Daya même (à 400 et 500 mètres d'altitude en plus), sur les mamelons
forestiers et dans les clairières des grands bois de Pins-d' Alep qui avoisinent t~e poste ;
elle fleurit dans cette contrée à la même époque qu'à Batna, de mai en juin.
390 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE.
Si ùr Day a, lisirre de la région des hauts-plateaux, limite extrême-sud du
pays de Sidi-hel-Abbès, nous passons à l'ouest, nous trouverons réunies,
dans le massif du Djebel-Tessalah, les plantes qui limitent dans cette direction
le milieu botanique dil notre plaine :
Ranunculus spicatus. Hippocrepis ciliata.
Ficaria eallhifolia. - minor.
Delphinium pentagynum. Ono,hrychis argentea.
Rapi>trum Linnreanum. Cratregus Oxyacantha.
Silene mellifera. Saxifraga atlantica.
Linum corymbiferum. Daucus selifolius,
Lava~ra trimestris. Athamanta sicula.
- olbia. Bupleurum gibraltaricum.
Hypericum pubescens. Smyrnium Olusatrum.
Erodium malacoides. Viburnum Tin!Js.
Rhamnus Alalernus. Cephalaria leucantha.
Piglar.ia Tercbiutlms. Helichrysum Fontanesii.
Telrag'onolobus purpureus. Centaurea sphœrocephala.
Calycotome intermedia. Cirsium giganteum.
Argyrolobium Linnœanum. Campanula rapunculoides.
Ononis ùrachyearpa. Aristolochia L<Btica.
Origanum hirtum. Ephe<lra altissima.
Nepeta rosea. Orchis tridenlata,
- multiuracteata. Tamus communis.
Sitlerilis inc~na. Hordeum bulbosum.
Teucrium Pseudoscorodonia. Muscari atlanticum.
- llavum. Armeria plantaginea vat•. leucantha.
Acanthus mollis. Notochlœna vellea.
Pisum elatum. Cystopteris fragilis.
Hippocrepis unisiliquosa.

l\lais ~nnt d'arril'er au Djebel-Tessalah, on a rencontré bon nombre d'es-


pèces intéressantes, fJUi font des abords de celte montagne une localité bota-
nique à part dans le pays de Sidi-bel-Abbès.
Ce champ d'herborisation si particulier, c'est la vallée du Tessalah.
Comme la vallée de Sidi-bel-Abbès, celle-ci s'étend en une plaine molle-
ment accidentée; un ruisseau, affinent de la Mekerra (l'Oued-Sarno), la tra-
vet·se de l'ouest à l'est, en découpant profondément ses berges dans les dépôts
de terre argileuse qui ont combla le fond de la vallée.
Abritée au nord et à l'ouest pat· la chaîne et !e massif du Tessalah, au sud
par les coteaux de la vallée de la Mekerra, arrêtés 11 pic sur I'Oued-Sarno, cette
plaine a un c\imal plus tempéré que n'est celui du pays de Sidi-bcl-Abbès;
on n'y a pas 11 craindre, pour les Blés et les Orges, pour les belles prairies des
niions frais du pied de la monlagne, l'inlluence si malfaisante des gelées tar-
dives et des coups de siroco du printemps. Sa fertilité est proverbiale : « Les
silos du Tessalah étaient les greniers d' Abd-cl-Kader "·
Comme espèces presque exclusivement propres à la plaine du Tessalah, aux
<'olcaux <JUi sont les premiers degrés de la mont;1gne du même nom, el aux
colline~ le long desquelles passe l'Oued-Samo, nous citerons:
SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1866. 39l
Anemone palmata. Trifolium stellatum.
- coronaria. - tomentosum.
Ranunculus tlabellatus. Hedysarum pallidum.
Brassica Maurorum. Vicia onobrychioides.
Reseda stricta. Œnanthe anomala.
Linum grandiflorum. Ridolfia segetum.
Althrea longitlora. Ferula sulcata.
Plagius granditlorus. Daucus muricatus.
Centaure a algeriensis. Cachrys tomentosa.
Onobroma helenioidès. Muscari ciliatum.
Notobasis syriaca. Asphodelus acaulis.
Scolymus grandiflorus. Orchis condensata.
Cyuoglossurr. clamlestinum. Biarum Bovei.
Salvi a bicolor. Andropogon hirtus.
- algeriensis. - distachyus.
Teucrium resupinatum. Piptatherum crorulescens.
Geranium malvitlorum. Crypsis aculeata.
Calycotome intermedia. - schœnoides.

L'Onobroma helenioides, les Salvia bicolor et algeriensis, et le Lavatera


trimestris sont, en propre, de cette vallée. Ces belles espèces, qui ornent
si richement, <lans les premiers jours de mai, les prairies du Tlelat, ont
fr·anchi la chaîne du Tcssalah pour se créer une colonie dans ce canton, ol)
elles retroment le climat plus tempéré <le la région du littoral, leur patrie.
Dans la vallée de la Mekerra, les plantes de la plaine et tics coteaux Il
broussailles, plus ou moins forestières, qui en forment la ceinture, sont, en
grantl nombre, des espèces de la région des hauts-plateaux de Batna. Toute-
fois, la diiTérence d'altitude et la latitude plus basse s'accusent ici par les dif-
férences d'habitat des espèces communes à ces deux pays.
La plaine de Sidi-bei·Abbès offre des sommes de température utile qui ne
se retrouvent, à l'altitude de Batna, que sur les versants des coteaux exposés
an mitli, témoin:
Psoralea bilumiuosa. Seriola œtncnsis.
Velezia rigida. Anarrhinum frutieosum.
Cachrys pungens. Stipa tenacissima ;
Atractylis caucellata.

toutes plantes des lieux abrités de Batna, qui habitent la plaine et les coteaux
découverts de Sidi-bcl-Abbès.
J'ajouterai que c'est avec étonnement que j'ai vu réunis dans la plaine de
Sidi-Chaïb, à quelques kilomètres est de Oaya, à une altitude de 1100 à
1200 mètres, Salvia p!tlomoides et Catanance cœspitosa. La première
espèce, à Batna, croît en plaine, sur les coteaux secs exposés au midi, à
1100 mètres d'ahitude, tandis que la seconde se tient sm· les sommets, plus
élevés de 700 à 900 mètres, du Djcbei-Chelàlah ct du Tougom· (1.). l\lais,

(1) Deux coléoptères (Graphipterus cxc1amatio!lis el G. mulliguttatus), insectes quj


dans la province da Constantine sout propres, celui-là à la r~gior. des hauts-plateaux,
392 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE.
par contre, je dois rappeler <lUC si les plantes des pentes exposées au midi,
de la région de Batna, habitent en plaine sous la latitude de Sidi-bel-Abbès;
les espèces de la région du littoral rechercheront ici les flancs des coteaux,
les rayins, ou encore la plaine que le Tessalah et les coteaux de I'Oued-Sarno
défendent des intempéries qui séyissent dans la plaine de la ~Iekerra. Les
versants à l'est du coteau du télégraphe de Sidi-bel-Abhès montrent réunis :
Psychine slylosa. Helminthia aculeata.
Cordylocarpus muricatus. Aizoon hispanicum.
Carrichtera Vellro. Hyacinth us serotinus.
Statice œgypliaca. Orchis saccata.
Spitzelia cupuligera.

Les deux premièreg de ces espèces veulent, dans le pays, des terrains argi-
leux, frais et abrités ; elles ne s'y trouvent que sur deux ou trois points très-
limités : sur Je coteau du Télégraphe, sur les bords de l'Oued-Samo et dans
le ravin des Briqueliers, près du Yillage de 1\loulay-Abd-el-Kadcr.
Ce dernier point possède, en propre, une espèce intéressante : le Conium
dichotomum; même localisation pour le Caris monspeliensis. Cette plante ne
quitte pas les coteaux secs et rocailleux des Hamarnah; bien que ces coteaux
regardent le nord, ils garantissent au Coris monspeliensis, au milieu des
éclaircies de la broussaille forestière, les conditions moyennes de chalem et
de sécheresse qu'il trouve à Oran, à mi-côte des pentes rocailleuses du ver-
sant est du Djebel-Santo. Toutefois, cette espèce fleurit à Oran un mois plus
tôt qu'à Sidi-bel-Abbès.
Sur ces coteaux des Hamarnah (partie sud de la plaine) se trouvent : tous
les Cistes (entre autres Cistus seticeus des environs d'Oran et de l\Iosta-
ganem); Phocr1. bœtica, si abondant dans ces mêmes lieux, où il acquiert un
dé1·cloppement beaucoup plus beau, et fleurit et fructifie près de deux mois
plus tôt; Bupleurum rigidum et B. gib1·altaricum.
Ce dernier se présente au sommet des coteaux boisés des Hamarnah avec
une riche régétation, bien différent elu Bupleutum gibraltaricum rabougri du
sommet du Tcssalah. Là, comme ici, le Daucus setifolius l'accompagne, et,
comme lui, !leu rit ct fructifie de septembre en octobre.
Sur les ondulations ct dans les plis de ces terrains se tromcnt encore :

Arabis Thaliana. Serratula mucronata (rare).


Hulchinsia petrroa. Athanasia annua.
Dianthus serrulatus. Orchis undulatifolia.
Scleranthus annuus. Sedum altissimum.
Leuze a conifera. Pistorinia hispanica vm·.

celui-ci au Sahara, nous ont offert aussi, à Sidi-Chaïb, le singulier spectacle de leur réu-
nion. l'lous ferons remarquer que l'espèce snharienno do la province de Constantine se re•
trouve dans la province d'Oran, sur quelques points très-chauds et très-sablonneux du
Tell et du littoral, par exemple à Stlsef et il Moalasanem,
SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1865. 393
Li.mm asperiColium. Ophrys lenthredinifera.
Silene scabrida. ciliata.
Erylhrrea Gentaurium VEtr. sutl'ruticosa. - fusca.
spicata (rare). - lutea.
Corbularia monophylla. Carex Halleriana.
A.slragalus incurvus, Lygeum Spartum.
Ononis bitlora. Stipa tenacissima (très-abondant).
Coronilla juncea, Festuca crerulescena.

La plaine et les coteaux de la Mekerra n'offrent pas moins d'intérêt au


botaniste ; les espèces les plus intéressantes sont :
Ranunculus macrophyllus. Valerianella chlorodonla,
Delphinium pubescens. stephanoùon.
Eruca stenocarpa. Fedia cornuta.
Diplotaxis auriculata. Leucanthemum glabrum.
virgata. Coleostephus macrotus.
Sinapis amplexicaulis, Senecio giganteus.
Arabis parvula ( 1). Echinops Bovei.
Alyssum scutigerum (1). Atractylis gummifera.
Clypeola cyclodonlea (1). eance lia ta.
Ionopsidium albiflorum. 1\Iicrolonchus Delestrei.
lbr.ris parviflora. Centaurea eriophora.
Lepidium lberis. pubescens.
llelianthemum virgatum. - Fontanesii.
Dianthus velutinus. - acaulis.
Silene bipartita. Carduncellus calvus.
Linum )lunbyanum. pinuatus.
Malva œj;'yptia. pectinatus.
Rula montana. cœruleus.
Trifolium sphrerocephalum. fiilybum eburneum.
Vicia lutea. t:inara acaulis.
Ononis antiquorum, Carduus leptocladus.
orni\hopodioides. Cirsium echinalum.
Dehnhartii. - lanceolatum.
binora. Hyoscris radiata.
sicula. Catanance lutea.
Astragalus sesameus. Umbilicus hispidus.
Epigloltis. gaditanus.
scorpioides. Daucus aurcus.
Glaux. - maximus.
Psoralea bitumiuosa. crinitus.
Ebenus pinnata. Elœoselinum Fontanesii.
hedysarum capitatum. Thrincia tuberosa.
Onobrychis Crista galli. - maroccana.
Puterium Duriroi. Scorzonera undulata.
Thapsia villosa. coronopifolia.
garganica. Trachelium cœru!eum,
Ferula communis. Androsace maxima.
Bupleurum protractum. Anagallis linifolia.
Carum incrassatum. Jasminum fruticans.
mauritanicum. Convolvulus lineatus.
Cachrys plerochlrena. Cerinthe gymnandra.
Eryngit1m ilicifolium. Echium grandiflorum.

( i) Ces espèces trouvent très-probablement, d9.ne la rlaine de Sidi•bel•Abbè1, leur


llmile nord absolue en Aliérie,
39h SOCIÈTÉ BOTANIQUE DE t'RANCE.
Echium plantagineum. Iris Sisyrinchium.
Lithospermum apulum. Orchis papilionacea.
Borrago Jongifolia. Ophrys lutea.
Linaria triphylla. Potamogelon natans.
aparinoides. Chamœrops humilis.
- virgata. Arisarum vulgare.
- micrantha. June us multiOorus.
Thymus Fontanesii. Cyperus badius.
Zizyphora hispanica. - distachyos.
Marrubium his panicum. Lygeum Sparlum.
Stachys hiria. Phalaris brachystachya.
Phlomis biloba. - paradoxa.
Passerina virgala. Piptatherum miliaceum.
Co!chicum Bertolonii. Stipa tenacissima.
Tulipa silvestris. - gigantea.
Fritillaria messanensis (très-rare). - tortilis.
Scilla undulata. - parvifiora.
fallax. Ampelodcsmos tenax.
- lingulata. Cynosurus elegans.
- peruviana. - Lima.
- maritima. Melica ciliata;
Ornithogalum sessilillorum. Briza Eragrostis.
Gagea mauritanica. Dactylis pungens.
- reticulata. Bromus machrostachyus.
Allium monspessulanum. - squarrosus.
sphœrocephalum. Festuca geniculata.
Asphodelus microcarpus. c ynosuroides.
H)·pochœris radicata. -- divaricala.
- Salzmanniana. Braebypo,lium pinnalum.
- ncaJ.olitana. distacltyon.
Seriola œtncnsis. Elymus crinitus.
Asparagus horriùus. JEgilops ventricosa.
acutifolius. - ovata.
Trichonema Bulbocodium. Lepturus incurvalus.
Iris scorpioides. Equisetum ramosissimum.

En résumé, la flore de Sidi-bei-Abbès comprend :


1• Des espèces caractéristiques de la végétation des hauts-plateaux ;
2° Des plantes de la région du littoral, dont quelques-unes se retrouvent
dans le sud de l'Espagne;
3° D'autres appartenant aux pays de Tlemcen et de ~lascara.

Nous avons dit et essayé de démontrer que le pays de Sidi-bel-Abbès se


présentait comme un moyen terme climatologique et botanique entre la
région lilloralc et celle des hauts-plateaux; l'expression de cette moyenne
~erait p1 us exacte encore si, aux composantes citées, on en ajoutait deux
autres empruntées aux pays limitrophes, à l'est et à l'ouest, de Mascara et de
Tlemcen.
Les données de la topographie ,·iennent à l'appui de ces vues; en effet,
Tlemcen et 1\Iascara, Oran et Daya, commandent les côtés d'un quadrilatère
(incliné du sud-ouest au nord-est), au centre duquel est située, dans une
dl·pression, la ville, si intéressante à tant de titres, de Sidi-bei-Abbès.
iÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1865. 395
Nous ne terminerons pas cet aperçu de topographie botanique et de cli-
matologie, sans offrit· l'hommage de notre reconnaissance à M. l'inlendant
Spire, dont Je concours bienveillant nous a été si utile pour l'exploration des
environs de Sfisef, de Daya et du Djebel-Tessalah; à lU. Pomel, du bureau
des mines d'Oran, qui nous a si souvent et si gracieusement aidé de ses
connaissances étend nes sur la llo re générale de cette province; à MM. les
docteurs Cosson et Fournier, dont les encouragements pleins d'obligeance
ne nous ont jamais fait défaut, et dont les lumières et l'amitié ont donné à ce
travail la consécration qui lui permet aujourd'hui de se produire (1).

M. Cosson, après avoir appelé l'attention de la Société sur les


plantes intéressantes que M. Lefranc a recueillies dans la province
d'Oran, signale un procédé très-simple auquel ce botaniste a dù la
belle conservation de ses collections : c'est l'emploi de la poudre
insecticide. Pas un seul de ses échantillons, dit M. Cosson, n'a dénoté
la présence des chenilles arpenteuses qui dévorent très-souvent
les plantes des herbiers venant d'Algérie.
M. le Président demande à M. Cosson si ce procédé présene ég·a-
lemcnt les plantes des petits coléoptères dont les ravages sont si
pernicieux.
M. Cosson répond que les échantillons collectés par M. Lefranc
n'en offrent aucune trace, notamment parmi les Légumineuses et
les Oml,ellifères dont la conservation est si difficile. ll croit donc
utile de recommander son procédé aux botanistes voyageurs qui
pourront en obtenir d'excellents résultats.
M. A. Gris, secrétaire, donne lecture dos communications sui-
vantes, adressées à la Société :

<;UR LES Mll'LOBACTER, rar Il. '''· l'WYLANDEB .

.J'ai fait des observations sm· les corpuscules que l\1. Trécul appelle A my-
lnbacter et qui se forment dans des tissus l•égétaux en mie de puu·éfac·
tion (2) Pom· lui, cc sont des Cryptogames autonomes, chez lesquell<'s il
distingue trois genres: 1'roceplwlwn, Amylobutte1· et Clostridium.

(J) Nous publierons prochainement Je catalogue complet des plantes ~ècullées par
110Us tians la subdivision de Sit!i-bel-Abhès. (Voir le Bulletin, séances du 1.2 Janvier 1866
el suivantes.)
(2) ~~. Trér,ulles a fait cnnnt~îtrc pm· deux communicntions à l'Académie des sciences
(Comptes rcndt1s, lHfi:J, p. 1flli-1 (JO et p. lt32-436). Le nom d'An.ylobacter n'implique
aucunement pour N. lrècull'itlée d'w,e allîuilé avec lesllucredi!IH.

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