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M. Edmond Lefranc
( l ~ La ville de Sidi-bei-ALhès, point central Liu pays Lie ce nom, est située à l:!:l kilo-
môlres sud d'Oran, à 80 et quelques kilomètres nord de Daya.
(2) L'altitude moyenne du pays de Sidi-bel-Abbès serait de 500 mètres environ, celle
rks ltaul;-t'latcaux 'lui le limitent au wd, de 1200 mètres.
(:J) Terrain qua lemaire.
(4) Terrain tertiaire supérieUl'. (~!. Ville, ingénieur au (\Orps impél'ial des mines.)
(ii) Terrain quaternaire.
(6) Terrain tertiaire moyen.
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Cette plaine est limitée: au sud, par la chaîne de montagnes {1) qui ter-
mine les hauts-plateaux (2); à l'est, par les hauteurs entre lesquelles descend
du sud au nord, l'Oued-el-Hammam; à l'ouest, par le massif étendu d'Aïn-
Temouchen à Tlemcen et coupé pat· la vallée de l'Oued-Jsser, dont les eaux
courent de l'est à l'ouest.
Ces limites de notre plaine atteignent, à l'est comme à l'ouest, des altitudes
de 100 à 800 mètres. La pente générale de la vallée de Sidi-bel-Abbès est,
suivant une ligne courbe, du sud au nord-est; des montagnes escarpées res-
serrent étroitement le tiers supél'ieur de cette vallée et son quart inférieur :
ici, ce sont les défilés du pays des Guethamia et des Cheurfa; là, c'estla
gorge profonde qui, de Sidi·Ali-ben-Youb, remonte Yers les hauts-plateaux
de Daya, à tra\·ers les nombreux et puissants coutre-forts de la chaîne fJUi
supporte ce dernier et vaste rclè,·ement du littoral africain nord-ouest.
tJn cours d'eau permanent parcourt cette pente: des montagnes de Daya,
il 'a porter la fertilité dans les champs de coton du Sig, après avoir arrosé les
vergers et des champs de la plaine de Sidi-bei-Abbès. Dans cette plaine, cette
petite rivière s'appelle I'Oued-Mekerra; dans les gorges supérieures et infé-
rieures de la \allée, elle est nommée Oued-Tefellis et Oued-Jlebteur; ct enfin
elle prend le nom d'Oued-Sig, dans la plaine où elle débouche, et c~t épuisée
par l'irrigation.
L'Oued-:\lekerra a l'air de ne quitter qu'à regret la plaine et les coteaux de
Sidi-hei-Ahhès : il décrit mille capricieuses sinuosités au milieu des terres
argilo-arénacées qui, par leurs alluvions, ont nhelé le fond de la vallée; il
contoul'lle tous les coteaux. Quand il est gonflé par les orages de la partie
supl'rieure de la vallée ou pat· les pluies souvent diluviennes de la fin de
l'automne, il détache de ses berges taillées à pic d'énormes blocs <tu'il a
bientôt délayés. Ces éléments terreux sont transpot·tés sur les champs pat· les
mille canaux d'irrigation qui les coupent, et surtout dans ceux de la plaine du
Sig. Dans ses jours de colère, l'Oued-1\lekerra détache <Juelquefois des flancs
des coteaux des conglomérats (galets et sables cimentés) qui forment barrage
et ra'entissent fort à propos la rapidité de sa course.
Le sol du pays de Sidi-bel·Abbès est argilo-arénacé; sm· quelfJUes points
s'y mêlent des éléments marneux; mais généralement, dans celle plaine, do-
mine le terrain du premier type. Ce sol, qui présente, dans les parties basses
de la vallée, une (•paissem· souvent de plusieurs mètres, ne recouvre fJIIC
d'une couche parfois très-légère les tufs marneux, les bancs de ralcaircs,
les conglomérats siliceux, les argiles plastiques plus ou moins ocreuses. Ces
di1·crs sédiments constituent les coteaux et les terrasses qui dominent la
( 1) Terrains secondaires
(2) Terrain qualcrnairi.
stANCE DU 8 DtCEMDRE i8G5. 385
Mekerra et la plaine propremŒt dite. Sur qnelqnrs points, la roche sous-
jacentc se délitant a formé, pour ainsi dire, un Yéritablc macadam.
Si ce n'est sur ces points, les éléments du terrain de Sidi·brl-Ahbès ne sont
pas très-agrégés: ce sol qui, par la sécheresse, prcud la dureté de la brique
de pisé, devient, après quelques jours de pluie, meuble et facile à labourer;
mais trop som·ent, hélas ! ces <Jnelques jours de pluie se (ont trop attendre
ou ne viennent pas.
Les argiles arénacées sc laissent facilement pénétrer par les eaux; de larges
surfaces à sous-sol argileux prc~que superficiel les retiennent, mais pour les
laisser s'évaporer sous la double inOuencc du y eut et du soleil; les tc·rrai;;s
rocailleux et compactes les laissent s'écouler vers les ra1i11( s sahlonnew,c·s, où
promptement elles disparaissent; aussi, apri•s quelques seu1aines de séche-
resse, le pays (plaine ct coteaux) prend-il i'air d'aridité que les chaleurs de
!'~té impriment si \Ïtc aux régions décoll\ertes de l'Algérie.
En dehors de l'Oued-.Mekena, pas une source ne se montre en plaine ou
au milieu des coteaux qui précèdent les montagnes: \crs l'col, sur la route
de ~lascara, ce n'col qu'au quarantième kilomNrc, à Aïn-Sfisef, dans la
vallée de l'Cued-el-llammam, que l'on rencontre de l'cau vive; au sud, sur
la route de Daya, Oil parcourt 30 kilomètres sans sources avant d'aniver sut
l'Ouecl-Tcnira, petit affluent de l'Oued-el- Hammam; au sud-ouest, vers
Tlemcen, Aïn-el-Hadjar est presque aussi distante de Sidi-bel-Abbès; au
nord-ouest, il faut arril'er à mi-côte du massif du Tcssalah pour trouver quel-
ques fi:ets d'eau pure: cette montagne a ses sources d'eau live intarissables
sur les rersants !plÎ regardent la plaine de la :\1leta ct le grand lac de l\li-
serghin.
L'extrême facilité arec laquelle la plus grande partie du sol de la plaine de
Sidi-bcl-Abbès se laisse pénétrer par les pluies en détermine, pour ainsi
tlirc, un drainage naturel, se dé\crsant à la :\lckerra; et les caux formant une
nappe intrrrompue sourdent dans le lit de cet oued, par des milliers de prtits
rgouts souterrains, la plupart éphémères.
C'est cette nappe qui alimente les puits de la 'ille. Il suf!it donc d'y creuser
le sol à quelques mètres pour rencontrer une cau qui, bien fJU'Llll peu
chargée de carbonate calcaire, est propre à tous les usages domestiques,
l'ébullition la dépouillant de sou excès de c11aux. Dans les année:; sèches,
beaucoup de ces puits sc tarissent.
Le régime de ces caux est donc de pen d'étendue ; il pat:ail bomé par la
ligne des coteaux couverts de broussailles fJUi circonscri1 cnl la plaine. tes
terrasses et les vallons qui succèdl'nl il ces coteaux, wrs ~lascara et Daya,
sont beaucoup moins fa\orisés: aiusi les trois puits de. ia plaine de Tilmouai
ct ceux de la première étape de la route de Daya, biCn que très-profonds, ne
foumisseut qu'en 1wtite quantité une eau d'assez mauvaise qualité.
Ce n'est pas sans une Yire Batisfaction qu'en allant de Sidi-bel-Abb6l; à
T. XII. _,i;.l;iCES) 25
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~lascara ou à Daya, on anive à Aïn-Sfiscf ou sur l'Oued-Tenira: Aïn-Sftsef! tes
cau:; \'ires et les ombrages de les beaux Peupliers (Sfiscf) et des Pistachiers
atlantiques dix fois séculaires, tes splendides voisins, ne seront jamais oubliés;
sources de la Ténira! le culte du souvenir vous le méritez bien aussi.
Le lieu où la ,·ille de Sidi-bei-Abbès apparaît aujourd'hui luxuriante de
verdure, avec ses places et ses rues plantées d'Ormes, de Platanes et de l\lû-
ricrs, avec les Trembles de ses boulevards extérieurs, sa ceinture de vergers
où les fruits de l'Europe mûrissent si bien, ses champs de l\laïs et de Tabac,
ses beaux jardins potagers; ce lieu, empressons-nous de le elire, n'était avant
l'occupation qu'une bauge de sangliers.
L'activité ct l'intelligence de la légion étrangère, travaillant sous la direc-
tion savante et l'inspiration heureuse d'un officier du génie, ont opéré en
quelques années cette merveilleuse transformation.
La pl~ine qui, sur de nombreux points, présente aujounl'hui l'aspect de
nos cultures de f-rance, était, a\ ant l'arrivée de nos colons, entièrement
livrée aux Palmiers-nains ct à la broussaille, ennemis !jUi chaque jour reculent
d'un pas devant la pioche el la charrue.
L'étendue CJu'occupait le Palmier-nain ne. devait pas comprendre moins
des quatre cinquièmes de la surface de ce pays. Les Quercus coccifera et
Jle.c, le Philly!'ea media, le Pi8tacia Lentisws, le Rhamnus oleoides, le
Rusmarinus officinolis et le Zi::.yfJiws Lot11S, rompaient seuls l'uniformité de
cette monoloue \égétatiou. Ces deruiers éléments de la broussaille dominaient
sur la rive droite de la Mekerra. Le Palmier-nain, au nord-ouest de la ville,
règne encore presque exclusivement sur de vastes espaces.
Entre lt!s buissons de Palmier-nain et de broussaille, vivent en grand
nombre des plantes frutescentes ou sous-frutescentes, et des' espèces herba-
cées à souches \iv aces.
Là, les plantes annuelles trouvent encore assez d'air et de soleil pour
former de maigres et éphémères pâturages; elles y sont protégées contre le
froid des nuits, la violence du vent ct les ardeurs du soleil.
La broussaille constitue la station botanique certainement la plus impor-
tante, mais les espèces y sont diiTércntes, selon que le terrain est meuble ou
rocailleux, plan ou accidenté; viennent ensuite les champs cu iti\ és, les bords
des chemins ct des sentiers, et les pâturages secs.
Les pùturages frais comprennent les prairies proprement dites et les bords
des eaux, tant de la l\lckerra que des canaux d'irrigation.
Les coteaux boisés, c'est-à-dire ceux où fjuelques Pins-d' Alep, ùes taillis de
Chêne, d'Arbousier et de Thuïa ( Callitn's quadrivalvis) dominent les
Cistes, la Globulaire (Globularia Alypum) ct le Homarin, forment une qua-
trième station.
Une cinquième, non moins importante, est la région montagneuse, avec ses
pàtmages fraiti ou secs, ses broussailles et ses bois.
StANCE DU 8 DtCEMBRE 1865. :587
La composition du sol n'a guère d'influence sur la distribution des espèces;
ce sont surtout les circonstances d'état phy,iquc, de séchrresse et d'humi-
dité qui font la lui. Il est vrai de dire que la composition élémentaire du Ler-
rain fait le plus souvent ces conditions particulières: c'est ainsi que les
argiles arénacées, plus meubles, se dessèchent plus vite; que celles plus mé-
langées d'éléments siliceux et calcaires libres gardent plus longtemps l'humi
dité qui les a pénétrées.
L'exposition ne paraît pas non plus exercer une grande influence sm· le
caractère de la végétation des versants, tant fJU'on ne s'élève pas beaucoup
au-dessus de la plaine.
Le froid produit par le rayonnement des nuits est, en plaine, eu !>gard à
la chaleur du jour, relativement très-considérabh•. En interrogeant les ta-
bleaux des observations météorologiques faites par M. Dupotet, conducteur
faisant fonctions d'ingénieur ü Sidi-bel-,\bbès, nous avons tromé que, d'aHil
en octobre, entre les moyennes moxima des jours et les moyPnncs 111t11ima
des nuits, les différences constatées ayaicnt presque la régularité d'une loi:
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Mai.. ... . .. .. 3 11° {jO 2:J' 1 0'' 15o 18 G
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·".[ Juin. . . ........ 3H" go B0° lflO !Go l.i 3
Juillet.. . . • 0 ••• 40°,5 12° 34° 17° 17• 0,011 1/2
.:: Aoùt. .. . . 38° 12°,5 33° 17° fG• 2,29 2
=
:ii
Septembre. . . . .. 32",5 7" 27° -13" 14° 13,22 41/2
\
(1) Les thermométrographes du service des ponts et chaussf!cs exposés au nord, ~out
à une fenêtre t!'uu premier étage; mais à celle façaùe-nortll'air n'aniyc qu'<~près s'ètre
échauffé sur les toits de maisuus du voisiuagc situé> plus tws; si bien que nous "'·ons pu
constater à l'aide d'un thermomètre-fronde que, par une jonrnc;e de sirocn, entre midi
et deux heures, la température de l'air, le long rie r.etle faç.adc·nord, él3it de 2 rlef:r{cs
plus éJe,èe que vers la façade expo,écc ;1u miùi.
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les maxima fel les minima restent justes, et les différences constatées entre
les moyennes des uns et des autres fournissent une expression suffisamment
approchée, qui est propre à faire ressortir le caractère du climat de Sidi-
bel-Ahbès, intermédiaire, comme nous J'avons dit, entre le climat du littoral
et celui des hauts pla~eaux.
En r~sumé, le climat du pays de Sidi-bel-Abbès peut être ainsi repré-
senté : étés très-secs et très-chauds, vents du sud torrides; automnes conti-
nuant souvent l'aridité de l'été; hivers pal'lagés entre des pluies abondantes
et des séries de beaux jours, où à la splendeur des jou mées répond la séré-
nité des nuits, mais alors des gelées de plusieurs degrés ont lieu le matin
(nous avons constaté des minima de- 5° à - 7°), la neige PSt très-rare; le
p.-in temps est Je plus ordinairement pluvieux jusqu'à la mi-mai, et il s'r
produit souvent jusqu'à cette dernière date, dans les nuits sereines, des gelées
blanches très- préjudiciables aux vergers.
En général, les nriations de température sont extrêmes et fréquentes en
toutes saisons; les gelées blanches et les ardeurs du siro co sévissent surtout
au printemps.
De la "é~;étatlon.
Le Phaca hœtica descend bien des bois de la Tenira et des gorges de Sidi-
Ali-ben-Youb juscfu'aux coteaux boisés des Hamarnah, à 6 kilomètres sud de
Sidi-bei-Abbès, mais l'Astragalus nadJonensis (1 ), qui acc(lmpagne le Pltaca
hœtica dans le haut de la vallée, sous Day a, l'a laissé à mi-chemin: 1'Hip-
pocrepis scabra en a fait autant. Les environs de Daya, les coteaux bois~s.
les ravins et les pâturages forestiers des abords de cette place et la plaine de
Sidi-Chaïb nous ont offert, dans une herborisation d'une journée que nous
y fîmes à la fin de mai 1.863, avec notre ami M. le docteur Renard, alors
médecin-chef de l'ambulance de cette place, les espèces suivantes:
Ranunculus spicatus. Ouobrychis argenlea.
cœnosus. Paronychia capitata.
- trilobus. Q11eria hispanica.
- orientalis. Saxifraga atlantica.
Erucastrum leucanthemum. Caucalis daucoides.
Sisymbrium torulosum. Hohennckeria bupleurifolia.
- crassifolium. Cachrys lomentosa,
Arabis pubescens. Achillea spithamea.
Alyssum serpyllifolium. Santolina squarrosa.
Meniocus linifolim. Sl;ehclina dubia.
lberis Pruiti ? Alractylis cœspitosa.
Lepidium granatense. Carduncellus allanticus.
Mu dca ria prostrata. Serratula mucronata.
Helianthemum FontaMsii. Catanance cœspitosa.
Linum suffruticosum. Echium !JUmile.
Dorycnium suffruticosum. Echinospermurn patulum.
Astragalus geniculatus. Linaria aparinoidcs.
- Stella. Sah·ia phlomoides.
- narbonensis. Teucrium fruticans,
Colutea arborescens. Armeria plantaginea mr. leucantha.
Vicia onobrychioides. Passerina nitida.
- polyphylla. Polycnemum Fontanesii.
- hirsuta. Phalangium Liliago.
tetrasperma. Potamogeton densus.
Coronilla minima. Carex distans.
Hippocrcpis scabra.
(t) Cette belle espèce, dont nous n'avions jusqu'ici rencontré qu'un sujet en Algérie, à
Batna, est très-abondante dans le~ clairières des bois de la vallée de la 1\lekerra, à la hau-
teur de Daya, et à Daya même (à 400 et 500 mètres d'altitude en plus), sur les mamelons
forestiers et dans les clairières des grands bois de Pins-d' Alep qui avoisinent t~e poste ;
elle fleurit dans cette contrée à la même époque qu'à Batna, de mai en juin.
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Si ùr Day a, lisirre de la région des hauts-plateaux, limite extrême-sud du
pays de Sidi-hel-Abbès, nous passons à l'ouest, nous trouverons réunies,
dans le massif du Djebel-Tessalah, les plantes qui limitent dans cette direction
le milieu botanique dil notre plaine :
Ranunculus spicatus. Hippocrepis ciliata.
Ficaria eallhifolia. - minor.
Delphinium pentagynum. Ono,hrychis argentea.
Rapi>trum Linnreanum. Cratregus Oxyacantha.
Silene mellifera. Saxifraga atlantica.
Linum corymbiferum. Daucus selifolius,
Lava~ra trimestris. Athamanta sicula.
- olbia. Bupleurum gibraltaricum.
Hypericum pubescens. Smyrnium Olusatrum.
Erodium malacoides. Viburnum Tin!Js.
Rhamnus Alalernus. Cephalaria leucantha.
Piglar.ia Tercbiutlms. Helichrysum Fontanesii.
Telrag'onolobus purpureus. Centaurea sphœrocephala.
Calycotome intermedia. Cirsium giganteum.
Argyrolobium Linnœanum. Campanula rapunculoides.
Ononis ùrachyearpa. Aristolochia L<Btica.
Origanum hirtum. Ephe<lra altissima.
Nepeta rosea. Orchis tridenlata,
- multiuracteata. Tamus communis.
Sitlerilis inc~na. Hordeum bulbosum.
Teucrium Pseudoscorodonia. Muscari atlanticum.
- llavum. Armeria plantaginea vat•. leucantha.
Acanthus mollis. Notochlœna vellea.
Pisum elatum. Cystopteris fragilis.
Hippocrepis unisiliquosa.
toutes plantes des lieux abrités de Batna, qui habitent la plaine et les coteaux
découverts de Sidi-bcl-Abbès.
J'ajouterai que c'est avec étonnement que j'ai vu réunis dans la plaine de
Sidi-Chaïb, à quelques kilomètres est de Oaya, à une altitude de 1100 à
1200 mètres, Salvia p!tlomoides et Catanance cœspitosa. La première
espèce, à Batna, croît en plaine, sur les coteaux secs exposés au midi, à
1100 mètres d'ahitude, tandis que la seconde se tient sm· les sommets, plus
élevés de 700 à 900 mètres, du Djcbei-Chelàlah ct du Tougom· (1.). l\lais,
Les deux premièreg de ces espèces veulent, dans le pays, des terrains argi-
leux, frais et abrités ; elles ne s'y trouvent que sur deux ou trois points très-
limités : sur Je coteau du Télégraphe, sur les bords de l'Oued-Samo et dans
le ravin des Briqueliers, près du Yillage de 1\loulay-Abd-el-Kadcr.
Ce dernier point possède, en propre, une espèce intéressante : le Conium
dichotomum; même localisation pour le Caris monspeliensis. Cette plante ne
quitte pas les coteaux secs et rocailleux des Hamarnah; bien que ces coteaux
regardent le nord, ils garantissent au Coris monspeliensis, au milieu des
éclaircies de la broussaille forestière, les conditions moyennes de chalem et
de sécheresse qu'il trouve à Oran, à mi-côte des pentes rocailleuses du ver-
sant est du Djebel-Santo. Toutefois, cette espèce fleurit à Oran un mois plus
tôt qu'à Sidi-bel-Abbès.
Sur ces coteaux des Hamarnah (partie sud de la plaine) se trouvent : tous
les Cistes (entre autres Cistus seticeus des environs d'Oran et de l\Iosta-
ganem); Phocr1. bœtica, si abondant dans ces mêmes lieux, où il acquiert un
dé1·cloppement beaucoup plus beau, et fleurit et fructifie près de deux mois
plus tôt; Bupleurum rigidum et B. gib1·altaricum.
Ce dernier se présente au sommet des coteaux boisés des Hamarnah avec
une riche régétation, bien différent elu Bupleutum gibraltaricum rabougri du
sommet du Tcssalah. Là, comme ici, le Daucus setifolius l'accompagne, et,
comme lui, !leu rit ct fructifie de septembre en octobre.
Sur les ondulations ct dans les plis de ces terrains se tromcnt encore :
celui-ci au Sahara, nous ont offert aussi, à Sidi-Chaïb, le singulier spectacle de leur réu-
nion. l'lous ferons remarquer que l'espèce snharienno do la province de Constantine se re•
trouve dans la province d'Oran, sur quelques points très-chauds et très-sablonneux du
Tell et du littoral, par exemple à Stlsef et il Moalasanem,
SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1865. 393
Li.mm asperiColium. Ophrys lenthredinifera.
Silene scabrida. ciliata.
Erylhrrea Gentaurium VEtr. sutl'ruticosa. - fusca.
spicata (rare). - lutea.
Corbularia monophylla. Carex Halleriana.
A.slragalus incurvus, Lygeum Spartum.
Ononis bitlora. Stipa tenacissima (très-abondant).
Coronilla juncea, Festuca crerulescena.
.J'ai fait des observations sm· les corpuscules que l\1. Trécul appelle A my-
lnbacter et qui se forment dans des tissus l•égétaux en mie de puu·éfac·
tion (2) Pom· lui, cc sont des Cryptogames autonomes, chez lesquell<'s il
distingue trois genres: 1'roceplwlwn, Amylobutte1· et Clostridium.
(J) Nous publierons prochainement Je catalogue complet des plantes ~ècullées par
110Us tians la subdivision de Sit!i-bel-Abhès. (Voir le Bulletin, séances du 1.2 Janvier 1866
el suivantes.)
(2) ~~. Trér,ulles a fait cnnnt~îtrc pm· deux communicntions à l'Académie des sciences
(Comptes rcndt1s, lHfi:J, p. 1flli-1 (JO et p. lt32-436). Le nom d'An.ylobacter n'implique
aucunement pour N. lrècull'itlée d'w,e allîuilé avec lesllucredi!IH.