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44%
2.1 Mm3 56%
2.7 Mm3
EAUX DE SURFACE :
L’Hydrologie Tunisienne se caractérise par :
Une pénurie des précipitations
Des écarts de la pluviométrie dans l’espace et dans le temps, en
effet:
De 500 à 1000 mm/an dans le Nord.
Une moyenne de 350 mm/an dans le Centre.
Moins de 100 mm/an dans le Sud du pays
De ce fait le nord constitue le château d’eau de la Tunisie
INFRASTRUCTURE DE MOBILISATION
Dès les années 80, sous l’effet de la croissance urbaine accélérée,
de l’augmentation conséquente des niveaux de vie et de la multiplication
des périmètres irrigués, la demande en eau va s’accroitre au-delà des
ressources alors disponible. La mobilisation des eaux est devenue une
des objectifs fondamentaux de l’intervention de l’Etat par la multiplication
des barrages.
L’infrastructure hydraulique actuelle permettant la mobilisation des eaux
de surface du pays est constituée par: 37 grands barrages, 228barrages
collinaires.
Les barrages réalisés pendant la période coloniale et ceux des
premières années de l’indépendance devront être réaménagés pour leur
sécurité et le maintien d'une partie de leurs fonctionnalités
(Mellègue/Nebeur, Beni Métir, el Aroussa, el Kébir-Méliane).
Barrage à noyau
Souvent l’hétérogénéité des matériaux disponibles sur place ou leurs
caractéristiques géotechniques ne permettent pas d’envisager une digue
homogène étanche. Dans ce cas, une solution couramment adoptée consiste
à concevoir un massif en plusieurs zones, dont chacune est constituée d’un
matériau différent suivant le rôle que doit jouer chaque zone.
Lorsqu’il y’a discontinuité importante dans la granulométrie des matériaux
des différentes zones en contact, il y’a lieu d’interposer ne couche filtrante de
transition entre zone.
o Le noyau est la zone centrale d’un barrage en remblai dont la fonction
est l’étanchéité. Le noyau peut être mince ou large, vertical ou incliné,
en matériau argileux ou limoneux
o Recharge : zone latérale d’un remblai dont la fonction est de résister au
glissement. Constituée si possible de matériau imperméable et
insensible à l’eau.
Dans un barrage à noyau, les fonctions de résistance et d’étanchéité sont en
Compactage in Situ
Le compactage des sols est une technique utilisée en génie civil visant à
améliorer la qualité des sols pour la construction. Le compactage d’un sol
consiste à faire diminuer son volume par l’application d’un procédé
mécanique. La diminution du volume se produit par l’élimination des vides
d’air qui existent dans le sol à son état initial, moyennant l’application d’une
charge déterminée
Par conséquent, le compactage est l’ensemble des opérations mécaniques
qui conduisent à augmenter la densité sèche [γd/γw] ce qui conduit à réduire
son volume apparent c'est-à-dire la diminution de l’indice de vide.
Un massif de terre est d’autant plus résistant et moins perméable lorsqu’il
contient moins des vides. Les résultats de compactage dépendent de la
teneur en eau du sol et de l’énergie avec laquelle on le serre.
a. Influence de la teneur en eau sur le compactage : diagramme Proctor
C’est en 1933 que l’Ingénieur américain PROCTOR mit en évidence
l’influence de la teneur en eau et de l’énergie de compactage sur le poids
volumique sec d’un sol grâce à l’essai qui porte son nom : Essai proctor
En effet pour une énergie de compactage donnée, si l’on fait varier la teneur
en eau d’un échantillon de sol et l’on représente graphiquement la variation
du poids volumique sec avec la teneur en eau, on obtient une courbe en
cloche qui représente un optimum appelé OPTIMUM PROCTOR.
L’essai Proctor consiste à compacter dans un moule normalisé, à l’aide d’une
dame normalisée, selon un processus bien défini, l’échantillon de sol à
étudier et à mesurer sa teneur en eau et son poids volumique sec après
compactage.
Si l’on fait varier la teneur en eau de l’échantillon et que l’on représente
graphiquement la variation de γd/γw en fonction de 𝛚, on obtient une courbe
en cloche qui présente un point haut que l’on appelle optimum Proctor.
M l g
a u 1.79
/
s m c
1.78
s i m
e q 1.78
3
)
u
1.77
e
1.77
1.76
8 10 12 14 16 18
teneur en eau
Sur le versant gauche de la courbe, le volume des vides est occupé par de
l’eau et de l’air. Sur le versant doit, appelé versant mouillé, l’eau occupe tous
les vides, ce qui facilite les déformations par cisaillement.
On utilise pour ces essais deux types de moules de dimensions différentes
Le moule Proctor (moule = 101,6 mm) lorsque le matériau est suffisamment
fin (pas d’éléments supérieurs 5mm),
Le moule CBR (California Bearing Ratio) pour des matériaux de dimensions
supérieures à 5mm et inférieures à 20mm (moule = 152 mm).
Avec chacun de ces moules, on peut effectuer (énergie normalisée de
compactage choisie) respectueusement l’essai Proctor normal (pour Travaux
de compactage en bâtiment et/ou de barrage) et l’essai Proctor modifié (pour
Travaux de compactage routier essentiellement).
Le tableau ci-dessous précise les conditions de chaque essai.
Masse de la dame (Kg) Hauteur Nombre de coups par Nombre de
de chute couche couches
(cm)
25 (moule 3
Normal 2,490 30,50
Essai Proctor) 3
Proctor
55 (moule CBR )
25 (moule 5
Modifié 4,540 45,70
Proctor)
55 (moule CBR ) 5
d γ h
1
La plus grande difficulté réside dans la détermination du volume de
l’échantillon prélevé. Plusieurs méthodes peuvent être utilisées :
Densitomètre à membrane
L’essai consiste à creuser une cavité, à recueillir et peser la totalité du matériau
extrait, puis à mesurer le volume de la cavité à l’aide d’un densitomètre à
membrane.
Il se fait de la manière suivante : un cylindre métallique est rempli d’eau qui est
pompée dans une membrane caoutchouc fixée à sa base, la mesure du volume se
lit sur la tige graduée du piston
La membrane caoutchouc très mince est remplie d’eau. Il épouse la forme de la
cavité. Le volume de l’eau, et celui de la membrane (ballon) donnent le volume
de l’échantillon.
Le volume d’eau est déterminé par lecture sur le cylindre gradué
Conformité CCTP :
Remblai
Conforme
Nom
conforme
Récupération des carottes pour l’intégralité des couches de sol jusqu'à une profondeur donnée
Tour de prise : La tour de prise est un ouvrage en béton armée, elle est
constituée avec des prises d’eau destinées à alimenter une conduite,
une galerie. Les prises peuvent être à différentes hauteurs.
C'est à partir d'elle que l'eau accumulée va pouvoir atteindre, par une
conduite ou une galerie, le but qui lui est assigné. Elle est située à
plusieurs niveaux dans la structure d'une tour immergée, ce qui permet
de pouvoir capter l'eau de la qualité souhaitée.
Les prises à différentes hauteurs.
Charge hydraulique
Tous les sols sont plus au moins perméables. L’eau filtre à travers
l’argile comme à travers le gravier. Ce phénomène se manifeste avec
des intensités très différentes.
Pour étudier l’écoulement de l’eau dans les sols, nous ferons les
hypothèses suivantes :
Condition de continuité du liquide
Considérons un certain volume géométrique V de sol saturé, ente deux
instants donnés, il rentre dans ce volume un certain volume d’eau V1 et
il en sort un volume V2. A tout instant, le volume d’eau contenu dans le
volume V est le même si on suppose que les grains n’ont pas bougé, les
deux volumes V1 et V2 sont donc égaux : V1=V2.
Ecoulement en régime permanent
Les particules fluides suivent des trajectoires invariables au cours du
temps appelés lignes de courant, c'est-à-dire les mouvements pour
lesquels les vitesses de l’eau aux différents endroits sont indépendantes
du temps.
Les contraintes totales σ et effective σ’ainsi que la pression
interstitielle
sont liées par la relation de TERZAGHI
σ = σ′ + u
u : pression interstitielle
σ’: contrainte effective
σ : contrainte totale
a. charge hydraulique
On appelle charge hydraulique en un point M d’un fluide incompressible,
soumis aux seules forces de gravité, la somme de trois termes
(théorème de Bernoulli)
U V2
H=Z+ +
γw 2g
H : charge hydraulique en mètre d’eau
w : poids volumique de l’eau
Z : cote de la particule fluide au point choisi M à un plan horizontal de
référence arbitraire, noté généralement z en hydraulique des sols,
valable pour tout le système
U : pression interstitielle au point choisi m
V : vitesse de l’eau au point m
Les vitesses de l’eau dans le sol, en régime permanant, sont faibles et
V2
permettent de négliger le terme d’énergie cinétique devant les autres
2g
(par exemple, pour un gravier de très forte perméabilité, v=1m/s le terme
V2
vaut 0,05m)
2g
La charge hydraulique aura donc en hydraulique des sols l’expression
suivante :
Um
Hm = Zm +
γw
Si le fluide est immobile, nappe statique, la charge est constante, quand
il y’a écoulement la charge hydraulique décroit dans le sens de
l’écoulement.
La charge décroit car le mouvement dissipe de l’énergie au contact avec
les grains du sol on dit qu’il y’a perte de charge.
um/w réservoir dh
um1/w
Hm
m ------sol---------------m1
L Hm1
zm zm1
0
Gradient hydraulique
Le gradient hydraulique entre les points m et m1, noté i, est le rapport de la
perte de charge dh sur la distance parcourue par l’eau dans le sol.
∆h
i=
L
i : gradient hydraulique sans unité
Renards
L’infiltration d’eau sous un ouvrage (barrage, construction, rideau de
palplanches,…) peut provoquer un phénomène similaire au sable boulant
quand le gradient hydraulique observée atteint une certaine valeur critique.
Au départ on assiste à augmentation de la vitesse d’écoulement avec un
entrainement progressif des éléments fins du sol et très rapidement, un
entrainement général des divers matériaux constituant le milieu. Il se forme
alors une voie de circulation d’eau privilégiée à travers laquelle la venue
d’eau prend rapidement une allure catastrophique et qu’on désigne par
Renard.
Il faut donc que le gradient calculé (i) reste inferieur au gradient critique ic
En pratique on recommande d’appliquer un facteur de sécurité Fs au moins
égal à 3 :
ic
Fs = ≥ 3
i
46% des ruptures des barrages en remblai dans le monde sont du à
l’érosion interne (Renard)
b. Formation de sables boulant et des renards
Sable boulant
Considérons deux récipients R1et R2 reliés entre eux par un tube en
caoutchouc.
Le premier R1 est maintenu constamment plein d’eau et le second R2 est
rempli de sable
R1 tube en caoutchouc
eau
ua/w b
R2 sable L
a
za zb
P za
∆ℎ 𝐻𝑎 − 𝐻𝑏 Z𝑎 − Z𝑏 𝑈𝑎 − 𝑈𝑏 𝑈𝑎 − 𝑈𝑏
𝑖= = = + = −1 +
L L L Lγw Lγw
D’où 𝑈𝑎 − 𝑈𝑏 = Lγw(1 + i)
Supposons que l’on augmente le gradient en soulevant progressivement le récipient
R1. Il arrive un moment ou la différence de pression (U a-Ub) devient égale au poids
du sable dans le récipient R2
𝑈𝑎 − 𝑈𝑏 = Lγw(1 + i) = Lγ
γw(1 + i) = γw + iγw = γ
γw + iγw = γ
Ou est le poids volumique du sable saturé
A partir de cet instant l’ensemble (sable+eau) avait une consistance liquide, les forces
d’écoulement s’opposent directement aux forces de pesanteur. Si la résultante de ces
deux forces est dirigée vers le haut, les grains de sol sont entrainés par l’eau cet état
particulier est celui des sables boulant, il se produit lorsque le gradient hydraulique
prend une valeur critique ic dite gradient de boulance
γ − γw γ′
ic = =
γw γw
’ poids volumique déjaugé
Le gradient critique est le gradient hydraulique pour lequel la résultante des forces
d’écoulement et les forces de pesanteur est nulle.
Soit un sol à surface horizontale, submergé, l’eau étant à la hauteur H au-
dessus du sol.
γw H
γ z
𝛔𝐳 = 𝐻 ∗ γw + γ ∗ z
La pression de l’eau est :
𝐮 = (H + z) ∗ γw
𝛔′ = σ − u = (γ − γw) ∗ z = γ′ ∗ z
Drains et filtres
Rôle des drains et filtres
Du fait de la charge hydraulique à l’amont du barrage, l’eau s’infiltre
progressivement dans le massif du barrage et dans ses fondations, bien que le
choix des matériaux de construction et l’implantation de l’ouvrage aient été faits
de manière à limiter les débits d’infiltration.
Il importe donc d’éviter que les résurgences de l’eau infiltrée à l’aval ne nuisent
à la stabilité de l’ouvrage par création de renard ou par glissement du pied aval
du barrage. A cet effet on doit prévoir à l’intérieur du massif du barrage et dans
les fondations de celui-ci un dispositif drainant qui interceptera les eaux
d’infiltration ; ce dispositif est composé de drains et de filtres. En effet un drain
est un organe qui évacue les eaux d’infiltration, alors qu’un filtre est un organe
destiné à bloquer la migration des particules fines éventuellement entrainées par
la circulation de l’eau. Le plus souvent les filtres sont associés aux drains.
Conception des drains et filtres
Les drains sont constitués généralement de graviers, alors que les filtres sont
constitués des sables assurant la transition entre le drain et les matériaux fins du
remblai. Le drain peut être constitué par un tapis filtrant qui s’étend sur environ
le 1/3 aval de l’emprise digue. Cependant le tapis filtrant est souvent insuffisant,
du fait de l’anisotropie (la perméabilité horizontale est plus forte celle verticale).
Ainsi pour remédier à cette anisotropie et assurer l’interception des eaux
d’infiltration, on mettra en place un filtre vertical qui sera généralement suivi
d’un tapis filtrant permettant d’une part la collecte et l’évacuation des eaux
interceptées par le drain vertical et d’autre part le drainage éventuel de la
fondation. Ce filtre vertical sera constitué d’un rideau d’une largeur environ de
0,6 à 1m, en sable grossier qui remontera jusqu'à 2m en dessous de la cote
normale de la retenue. Aussi le tapis filtrant remontera sur les deux appuis
jusqu'à 2m en dessous de la cote normale de la retenue. Le débit des eaux
infiltrées à l’intérieur du tapis filtrant doit être mesuré et contrôler durant toute
la durée de l’exploitation du barrage.
Si l’on plaçait les drains directement au contact des matériaux à granulométrie
fine comme la terre à noyau, l’eau en écoulement entrainerait les particules fines
à travers les vides intergranulaires du drain et on obtiendrait une érosion interne
nommée renard, ce phénomène est d’autant plus dangereux qu’il est accélérée.
Pour que le filtre ne doit ni se dégrader ni se colmater, il doit être réalisé avec du
sable dont le coefficient d’uniformité D60/ D10 est supérieur à 2.
Soient F et S, respectivement les dimensions des grains du filtre et du matériau
de base, les conditions à respecter pour une granulométrie étendue sont d’après
TERZAGHI :
Condition de perméabilité F15/ S15>5
Condition d’écran : F15/ S85< 5
D’autre part l’épaisseur de chaque couche du filtre doit être au moins de 20 à 30
cm (dimensions constructives) et en tout cas supérieure ou égale à 50 fois le
diamètre.
Conformité CCTP :
Le coefficient Condition de Condition Humidification
d’uniformité du filtre perméabilité d’écran du sable
D 60 F15 F15/ S85< 5
2 5
D10 S15
Conforme
Nom conforme
ENTREPRISE B. Contrôle
Exercice d’application :
Vérifier les critères de la conformité du sable comme filtre pour la fondation.
Echantillon : courbe granulométrique du Sable Jaunâtre pour filtre
essai granulometrique
100
90
Tamisat en %
80
70
60
50
40
30
20
10
0
0.01 0.1 1 10 100
Tamis en mm
Exercice 2
L’analyse granulométrique de la fondation d’un ouvrage hydraulique est présentée par le
tableau ci-dessous
Analyse Granulométrique du sol de la fondation
Diamètre Tamis (mm) 10 8 6.3 5 4 2 1.25 0.63 0.315 0.16 0.08
R. cumulés (%) 0.0 0.1 0.2 0.3 0.5 15.0 21.1 50.7 65.0 85.0 96.91
Tamisât cumulés (%) 100.0 99.9 99.8 99.7 99.5 85.0 78.9 49.3 35.0 15.0 3.1
Vérifier les critères de la conformité du filtre du sable mis en place sur la fondation d’un
ouvrage hydraulique.
Organes d’étanchéité
ÉTANCHÉITÉ DE LA FONDATION
On peut considérer les trois cas suivants pour les barrages de types (homogènes et à noyau) :
cas d’une fondation constituée de matériaux peu perméables :
Il est recommandé d’exécuter une clé d’étanchéité en matériaux argileux compactés afin
de tenir compte de la fissuration superficielle et d’hétérogénéités éventuelles. Les
dimensions de cette clé sont :
- largeur minimale à la base de 3à 4 mètres (largeur des engins) ;
- pentes de l’ordre de 1/1 ;
- profondeur de plusieurs mètres avec un minimum de 2 mètres par rapport au terrain
naturel
Cas d’une fondation où la présence de couches perméables n’a été mise en évidence
que jusqu’à une profondeur de quelques mètres :
La clé d’étanchéité doit les barrer et être ancrée dans le niveau étanche ; si ce dernier est
roche sain, après son nettoyage et une régularisation éventuelle de sa surface, la mise en
place d’une première couche d’épaisseur décimétrique constituée d’argile humide (OPN +
2 ou 3) permet d’assurer un bon contact ; il peut être nécessaire d’interposer un filtre entre
la face aval de la clé et les matériaux perméables de la fondation.
Amont Aval
Barrage clef d’ancrage
Couches perméable
Couches imperméable
𝐿𝐻
𝐿𝑣 + > 𝐶𝑥𝐻
3
Avec :
LV : Longueur verticale du cheminement hydraulique
LH : Longueur horizontale du cheminement hydraulique
C : coefficient de LANE
H : hauteur du plan d’eau
Le coefficient de LANE C est déterminé à partir du tableau suivant
Nature du terrain C
Sables fins et limons 8.5
Sables fins 7
Sables moyens 6
Gros sables 5
Petits graviers 4
Gros graviers 3
Mélange de graviers de gros galets 2.5
Argile plastique 3
Argile consistante 2
Argile dure 1.8
L’application de la formule de Lane montre que le risque de renard est important
à la fois dans le barrage et dans l’assise.
Nous avons vu que la longueur d’écoulement est un paramètre important dans
l’apparition du renard hydraulique, la longueur de l’écoulement est directement
liée au gradient hydraulique. Un des moyens de se prémunir de l’érosion interne
par renard est d’augmenter la longueur de l’écoulement, diminuant les gradients
hydrauliques et éloignant les risques d’atteindre une valeur critique du gradient
hydraulique. Plusieurs dispositifs sont susceptibles d’être mis en œuvre
conjointement ou non :
- En amont, le pied du barrage est éloigné par un tapis étanche de matériaux
imperméables
- Sous le barrage, une barrière verticale (paroi moulée) étanche détourne
l’écoulement,
Aval Amont
Filtre verticale (Sable)
Couches imperméable
Mise en place du filtre horizontale dans la fondation aval du barrage
Il peut être nécessaire d’interposer un filtre entre la face aval de la clé et les
matériaux perméables de la fondation.
Exercice d’application :
Vérifier les critères de stabilité de la fondation contre l’apparition du risque de
renard hydraulique en pied aval du barrage et quelles sont vos conclusions.
Amont Aval
Barrage clef d’ancrage
H=30 m
Sables moyens
10m
59 m 45m
4m
Exercice d’application 2
Vérifier les critères de stabilité de la fondation présentée ci-après contre
l’apparition du risque de renard hydraulique en pied aval du barrage et quelles
sont vos conclusions et votre proposition.
Hauteur du plan d’eau H = 26 m
Amont Aval
Barrage clef d’ancrage
H=26 m
Lh
Plot
Lv=0,7 m
Paroi moulée
Une des particularités du forage des panneaux de paroi moulée est qu'il
s'effectue avec substitution des terrains excavés par de la boue bentonitique
(mélange bentonite et d'eau) fabriquée, stockée et recyclée sur site.
Ceci impose des installations conséquentes comprenant des unités de fabrication
et de stockage de la boue, un ou deux dessableurs et des bacs de décantation.
Murettes guide
Boue de bentonite
La stabilité des parois durant l’excavation sera assurée par la présence dans la
tranchée d’une suspension stable de bentonite.
Dans les sections où l’utilisation de la boue de forage est nécessaire, le niveau
de la boue sera toujours maintenu le plus proche possible du sommet des
murettes guides pour avoir la charge hydrostatique maximale sur les côtés de la
tranchée. La boue fraîche est fabriquée dans un malaxeur pour assurer la
complète dispersion mécanique des particules de bentonite sèche dans l’eau
avant d’être envoyé aux réservoirs, la durée du malaxage sera entre 60’’et 90’’.
Dans les sections présentant le moindre risque de non tenue des parois, la boue
de bentonite est pompée dans la tranchée au fur et à mesure de l’excavation par
la benne pour compenser le terrain excavé et les éventuelles pertes de boue. Si
on relève d’une perte de boue dans le panneau, il faut réduire la vitesse
d’excavation et augmenter le débit de la boue pompé du stock pour maintenir
constant le niveau dans la tranchée.
Verticalité de la paroi
La verticalité des panneaux sera vérifiée in situ au fur et à mesure de leur
exécution à l’aide d’un inclinomètre installé sur la benne, et ce afin de ne pas
dépasser la valeur limite de 1% vers 5m de profondeur mentionnée dans le
CCTP.
Inclinomètre
Dessablage
Lorsque la boue de forage sera utilisée, et lors du coulage des parois, la
bentonite pompée de l’excavation passe directement dans le dessableur pour être
traitée du sable et des débris de forage. La boue de bentonite est traitée et
nettoyée en la séparant des corps solides comme le sable, l’argile et la matière
organique.
Le premier traitement est fait par le tamis vibrant pour éliminer les éléments
supérieurs à 4 mm de diamètre, puis la boue est stockée et ensuite pompée dans
les hydro cyclones (Un hydrocyclone est un dispositif qui utilise la force
centrifuge pour séparer des particules plus lourdes que l'eau) pour éliminer les
particules dont la granulométrie excède 40/50 microns.
Dessableur
Teneur en sable
La teneur en sable doit être mesurée avant bétonnage une fois par jour au moins.
Les sables sédimentent facilement et peuvent se mélanger au béton lors de
coulage. Leur présence provoque l’usure des pompes et autres appareillages
mécaniques, elle rend le « cake » cassant et perméable et provoque des dépôts
importants au fond de la fouille. On s’efforce par désablage de maintenir le
pourcentage de sable dans la boue inférieur à 5% ; cette valeur concerne la boue
du fond de fouille. Pour mesurer la teneur en sable on se servira du sablomètre.
Mesure la teneur en sable
Exécution du bétonnage
Le bétonnage des panneaux de paroi moulée se fait à l'aide de tubes plongeurs
descendus jusqu'au fond du forage. Ces tubes sont équipés en tête d'entonnoirs
dans lesquels les toupies déversent directement le béton.
La profondeur du niveau de séparation entre mortier et boue sera mesurée par la
mise en place d’une sonde appropriée après la vidange de chaque toupie.
Au fur et à mesure de la montée du béton, la boue bentonitique est évacuée par
pompage vers la centrale à boue pour y être recyclée. Les tubes plongeurs sont
remontés à l'aide de la grue de manutention mais en veillant à ce que ces derniers
restent immergés d'au moins 2 m dans le béton.
Soit le béton est remonté jusqu'au niveau des murettes guides, auquel cas on peut
le laisser déborder pour enlever la partie supérieure polluée par la remontée dans
le forage, soit le bétonnage est arrêté plus bas, en arase basse, et il faudra alors
recéper ultérieurement la partie supérieure.