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Ouvrages hydrauliques

(Cours et Applications) Destiné Aux

Étudiants de 3ème année Hydraulique licence (Semestre 5)

Préparé par : MEKAOUSSI Z Maitre ASSISTANT- A

Département Hydraulique

Année Universitaire 2020-2021


Partie A: Barrages

Chapitre1. Différents types de barrages et choix du profil type


Chapitre2. Détermination de la hauteur du barrage et dimensionnement du réservoir

Chapitre3. Dimensionnement des composants du barrage et définition du gabarit

Chapitre4. Dimensionnement sommaire des ouvrages annexes et mesures constructives

Chapitre5. Evacuateurs des crues


Partie B: Prises d’eau
Chapitre 1. Modes de prélèvement
Chapitre 2. Ouvrages de dérivation

Chapitre 3. Canaux et principes de dimensionnement - Stabilité des cours d’eau

Mode d’évaluation:
Contrô le continu: 40%; Examen: 60%.
Chapitre1. Différents types de barrages et choix du profil type

I.1.Définition d’un barrage :


Les barrages sont par définition des ouvrages hydrauliques disposés en travers d’un cours
d’eau pour créer une retenue ou exhausser le niveau en amont, ces types d’ouvrages barrent sur
toute la largeur une section d’une vallée et créer ainsi une cuvette artificielle géologiquement
étanche [1].
I.2 .Les différents types des barrages :
Selon leur matière de construction, on distingue:
 Barrages en Béton
 Barrages en remblai.
I.2.1. Barrages en béton :
Ces barrages s’opposent à la force créée par la pression d’eau
 Soit par leur propre poids (barrages poids).
 Soit en reportant sur les rives par un effet de voute la poussée hydraulique.
 Soit encore en associant ces deux possibilités (barrages poids-voute)
 Soit enfin en reportant sur les efforts sur le sol par l'intermède de contreforts (barrages
contreforts)
 I.2.1.1. les barrages poids :
Ces structures très lourdes résistent à la poussée de l’eau par leur poids, leur profil est
triangulaire avec un parement amont vertical ou sub-vertical et un parement aval incliné. les
barrages poids sont souvent utilisés pour des vallées larges ayant des fondations rocheuses et
sont très épais

Figure I.1 : barrage en poids


I.2.1.2. Barrages voutes:
Ils sont constitués par une coque en béton d’épaisseur variable, plus ou moins encastré le
long de ses appuis, la forme la plus simple est celle d’un arc de cylindre vertical. Ce type de
barrage est implanté dans une vallée présentant une zone relativement étroite pour permettre
l’arc-boutement de l’ouvrage sur les rives qui doivent être géologiquement très saines. Il résiste
en s’appuyant sur les flancs de la vallée pour leur transmettre les efforts provenant de la
poussée de l’eau [2].

Figure I.2 : barrage en voute


I.2.1.3.Les barrages à contreforts:
Les contreforts en béton de forme triangulaire supportent en principe des voutes de faible
portée ou des dalles planes qui transmettent la poussée de l’eau vers le sol. Ces barrages
nécessitent moins de béton ( 20 à 25 % de moins) que les barrages poids et n’exigent pas de
vallée étroite comme les barrages voutes. Il est néanmoins nécessaire que le rocher soit de
bonne qualité. Dans de telles structures, le parement amont (dalles ou voutes) doit être incliné
de l’ordre de 0.3/1 (rapport de l’horizontale / la verticale) pour profiter de la composante
verticale de la poussée de l’eau.
Figure I.3 : barrage en contrefort

I.2.2.Les barrages en remblai :


On appelle barrages en remblais tous les barrages constitués d'un matériau meuble, qu'il soit
très fin (argile) ou très grossier (enrochements). Cette famille regroupe plusieurs catégories,
très différentes. Les différences proviennent des types de matériaux utilisés, et de la méthode
employée pour assurer l'étanchéité.
Le barrage homogène est un barrage en remblai construit avec un matériau suffisamment
étanche (argile, limon). C'est la technique la plus ancienne de barrages en remblai.
Le barrage à noyau argileux comporte un noyau central en argile (qui assure l'étanchéité),
épaulé par des recharges constituées de matériaux plus perméables. Cette technique possède au
moins deux avantages sur le barrage homogène: les matériaux de recharge sont plus résistants
que les matériaux argileux, on peut donc construire des talus plus raides et on contrôle mieux
les écoulements qui percolent dans le corps du barrage.
I.2.2.1.Barrage en terre :
Le terme "Terre" doit être, pour les ingénieurs, pris dans le sens le plus large du mot et sert à
désigner toute sorte de matériaux terreux comprenant non seulement les différents sols définis
par le pédologue, mais aussi l'ensemble des matériaux provenant de la désagrégation ou de la
décomposition des roches.
Fig
ure I.4 : barrage en terre
I.2.2.2. Barrage d’enrochement :
Un barrage en enrochement n’est pas autre chose qu’un tas de cailloux à grande échelle, qui
résiste par sa masse aux efforts auxquels il est soumis.
Mais n’étant pas étanche par lui-même, il faut lui adjoindre un organe d’étanchéité qui 
constitue la partie la plus délicate, aussi bien au stade du projet qu’à celui de la réalisation.
I.2.2.3. Barrage collinaire :
L’établissement de lacs collinaires est une technique récente. Ce sont des lacs de petites
réserves (quel que dizaines de milliers de m3) retenues dans un vallon à flanc de collines par
une digue de terre homogène de quelques mètres d’élévation.
I.3. Le choix du site d'un barrage :
Les principaux paramètres à prendre en compte dans le choix du site et du type de barrage
sont les suivants:
 La topographie et les apports du bassin versant,
 La morphologie de la vallée,
 Les conditions géologiques et géotechniques,
 Le contexte météorologique et le régime des crues,
 Sismicité de la région
I.3.1.Conditions naturelles d’un site :
I.3.1.1.Données hydrologiques :
L’étude hydrologique du bassin versant permet de définir les apports moyens du cours
d’eau, exprimés en m3/s, et leurs variations probables à une échelle de temps saisonnière ou
interannuelle.
Quel que soit le but de l’aménagement, il s’agit d’informations primordiales pour établir la
faisabilité et déterminer le volume du réservoir. Ces données sont entachées d’une incertitude
d’autant plus grande que la région du futur ouvrage est peu développée. Par ailleurs l’étude
hydrologique fournit également le volume et le débit maximal des crues très rares, qu’il faut
considérer pour tous les ouvrages, même ceux n’ayant en principe aucun rôle de protection
contre les crues : on impose généralement que le barrage une fois construit soit en mesure de
supporter une crue ayant une période de récurrence de 1000 ans (cela surtout pour les barrages
en remblai qui ne peuvent supporter une submersion sans risque) Par extension, l’étude
hydrologique comprend également les informations sur le régime des transports solides de la
rivière, due à l’érosion des sols du bassin versant ; on évalue ainsi la rapidité de comblement
de «la tranche morte » du réservoir.
I.3.1.2.Données topographiques :
Un site de barrage, au sens topographique, se place sur un verrou, resserrement de la vallée
situé juste en aval d’une cuvette naturelle susceptible, une fois fermée, de constituée un
réservoir de volume suffisant.
Une fois fixée approximativement la position envisagée pour le barrage, la cuvette est
définit par un graphique sur lequel sont supportés la surface et le volume en fonction de la
cote du plan d’eau ; il servira à définir la hauteur souhaitable du barrage (c’est-à-dire celle qui
sera adoptée, sous réserve que toutes les autres conditions, notamment géotechniques, soient
satisfaites) .
La forme du site proprement dit influe sur le choix du type de barrage ; on peut réduire
cette forme à deux caractéristiques : la largeur relative (L/H), qui varie en pratique de 1 à 4,
parfois plus ; et la forme en U ou en V [1].

I.3.1.3. Données géologiques et géotechniques:


La constitution même d’une retenue d’eau requiert du massif dans lequel elle est située des
propriétés minimales en matière d’étanchéité naturelle ; il serait en effet très coûteux de
généraliser l’étanchement artificiel à tout le fond du bassin et de telles réalisations sont
exceptionnelles.
Par ailleurs chaque type de barrage requiert des propriétés mécaniques minimales
spécifiques en matière de déformabilité et de résistance des appuis, lorsque ceux-ci sont
soumis :
 Aux forces appliquées directement par le barrage,
 Aux forces internes induites par la percolation de l’eau au sein de la fondation.
Tout projet de barrages commence donc par une étude géologique, géophysique et
géotechnique qui est progressivement affinée au fur et à mesure que le projet se développe et
que le choix se précise sur le type et la hauteur du barrage. Le géologue intervient en
premier lieu pour expliquer la nature et la structure du site, mettre en évidence les
principales incertitudes ; les reconnaissances géotechniques par sondages, galerie de
reconnaissance, prélèvements, essais de laboratoires et essais in situ sont réalisées pour lever
les inconnues .

I.3.1.3.1. Conditions sur les fondations:


La nature, la résistance, l’épaisseur, le pendage, la fracturation et la perméabilité des
formations rencontrées au droit du site constituent un ensemble de facteurs souvent
déterminant dans la sélection du type de barrage .
a) Fondations rocheuses :
Sauf en cas de roches très fissurées ou de caractéristique très médiocre, les fondations
rocheuses se prêtent à l’édification de tous types de barrages, moyennant des dispositions
adéquates concernant la purge des matériaux très altérés et le traitement éventuel par
injection. L’aspect important est le régime des fractures (faille, joints, diaclases, schistosité).
Les barrages en remblai conviennent toujours ; pour les autres, les exigences vont en croissant
du béton compacté au rouleau (BCR), au béton conventionnel vibré (BCV) et à la voûte [1].
b) Fondations graveleuses :
Sous réserve qu’elles soient suffisamment compactes, ces fondations conviennent en
général pour des barrages en terre ou en enrochement, du moins au plan mécanique. Le
contrôle des fuites doit être assuré par un dispositif d’étanchéité et de drainage approprié.
Dans la pratique ce type de fondation se rencontre surtout pour les rivières ou fleuves à
débit important. L’ouvrage doit donc évacuer des crues importantes, ce qui exclut les barrages
en terre.
Des barrages en béton de très petite hauteur peuvent également être édifiés moyennant des
précautions concernant les fuites et les percolations (risque de renard) et les tassements
différentiels [1].
c) Fondations sablo-silteuses :
Des fondations de silt ou de sable fin peuvent convenir à l’édification de barrages en terre,
voire exceptionnellement à de très petits barrages poids en béton moyennant de sérieuses
précautions [1].
d) Fondations argileuses :
Des fondations argileuses impliquent presque automatiquement le choix de barrages en
remblai, avec des pentes de talus compatibles avec les caractéristiques mécanique des
formations en place [1].
I.3.1.3.2. Qualités requises et traitement de la fondation:
Les problèmes potentiels liés à la qualité de fondations sont de trois ordres :
 Déformabilité ;
 Résistance ;
 Etanchéité.

Si le sol est trop déformable, les tassements sous le poids de l’ouvrage et ensuite les
mouvements sous la poussée horizontale seront difficilement supportés par la structure
monolithique d’un barrage poids, même équipé de joint, d’où un risque de fissures
anarchique ; cela exclut pratiquement les fondations non rocheuse, voire même les roches
faibles (craies, marnes), sauf cas d’ouvrages modestes. De même, une forte inclinaison des

poussées n’est pas acceptable par les fondations non rocheuses ; lorsqu’on ne peut pas faire
Autrement (barrage en rivière sur dépôts sableux par exemple), il est nécessaire de
dimensionner très largement le barrage en vue de réduire les inclinaisons des forces, et par
ailleurs, de renforcer le massif d’appui par des parois moulées ou palplanches.
En matière d’étanchéité, il s’agit d’une part de réduire les fuites en fondations susceptibles
de diminuer la rentabilité de l’aménagement, mais surtout de réduire autant que possible le
risque de sous-pression déstabilisatrice. On y parvient en plaçant sous le barrage :
 Au pied amont, un organe artificiel d’étanchement, qui peut être soit une paroi moulée
en béton (béton normal ou béton plastique plus déformable), soit un écran d’injection :
en général, une seul ligne de forages dans les roches, mais 3 à 5 lignes dans les sols).
 Quelques mètres (de l’ordre de 10 à 15% de charge d’eau) à l’aval de l’écran étanche,
une première ligne de drain foré, éventuellement tubés et munis de crépines, destinés à
recueillir le débit résiduel et à neutraliser les sous-pressions ; pour que ce résultat soit
effectif les drains doivent avoir un diamètre assez gros (100 mm minimum) et un
intervalle modéré (1.50 à 5 m).
 En complément, on draine généralement aussi la masse de fondation située sous la
surface d’appui jusqu’au pied aval du barrage.
 Dans les fondation rocheuses, la résistance mécanique est la plus part du temps limitée
par la présence de discontinuités, comme des failles ou des joints, qui découpent le
massif en blocs ; les discontinuités les plus dangereuses sont celles qui sont remplies
par des produits argileux de décomposition de la roche, car la résistance au
cisaillement de ces joints est faible, c’est la raison pour laquelle les reconnaissances
géotechniques doivent pouvoir identifier à coup sur la présence de surface de faiblesse
en fondation, surtout celles orientées horizontalement ou peu inclinées, et pouvant
donc déboucher sur l’aval.
 Il n’existe pas de moyen économique d’améliorer sensiblement les propriétés
mécaniques des fondations rocheuses ; c’est la raison pour laquelle on déroche la
partie superficielle, souvent de moindre qualité, jusqu’à une profondeur permettant de
trouver un appui satisfaisant ; la profondeur varie de 1 à 10m (ou plus) selon le
gradient de qualité et la taille du barrage. De telles excavations sont effectuées à
l’explosif de manière contrôlées, c’est-à-dire avec une maille serrée, des charges
 limitées, et un pré découpage périphérique afin de ne pas endommager la roche laissée
en place .

I.3.1.4. Données sismologiques :


L’étude sur une base historique ou déterministe (sismo-tectonique) de la sismicité du site
est entreprise et aboutit à la définition de deux séismes de référence :
 Le séisme de projet : que l’ouvrage doit être en mesure de supporter sans aucun
dommage.
 Le séisme maximal probable : auquel le barrage doit pouvoir résister sans ruine ni
mise hors service de ses organes de sécurité.

Chacun d’eux est défini par un niveau d’accélération et un spectre de fréquence, qui
serviront Dans le calcul de la structure .
I.3.1.5.Conditions générales d’environnement :
D’autres natures de données, moins importantes dans la mesure où elles n’influent que
rarement sur la faisabilité d’un barrage, sont toutefois indispensable pour mener le projet à
son terme : citons notamment les conditions climatiques (températures extrêmes, gel), qui
constituent des sollicitations supplémentaires du futur ouvrage, les propriétés chimiques de
l’eau, parfois agressive vis-à-vis de certains matériaux notamment le béton, la disponibilité de
matériaux de construction de qualité à proximité, les accès, etc. .
I.3.2.Matériaux disponibles :
La disponibilité dans le site, ou à proximité, de matériaux utilisable pour la construction
d’un barrage a une incidence considérable, souvent même prépondérante sur le choix du type
de barrage :
 Sols utilisable en remblais ;
 Enrochement pour remblai ou protection de talus,
 Agrégats à béton (matériaux alluvionnaires ou concassés) ;
 Liants (ciment, cendres volantes, …).

La possibilité d’extraire ces matériaux de l’emprise de la retenue permet d’accroitre la


capacité de stockage, en outre cela minimise généralement les couts de transport et de remise
en état des zones d’emprunts.

Si l’on dispose de matériaux imperméables en qualité limité, et par ailleurs de matériaux


grossiers ou d’enrochement, il est envisageable de construire un barrage en terre zoné ou
enrochements avec noyau. Cette solution présente l’inconvénient d’une mise en œuvre par
zone, d’autant plus compliquée que le site est restreint et contrarie l’évolution des engins.
Si l’on ne dispose que d’enrochements, un barrage en enrochements compactés avec
étanchéité rapportée sur le parement amont éventuellement adouci (membrane, masque en
béton hydraulique ou béton bitumineux) conviendra. La solution béton en particulière la
solution BCR, peut également s’avérer compétitive, sous réserve de fondation suffisamment
bonne (roche ou terrain compact) ne nécessitant pas de fouilles excessives .
I.3.4.Critères économiques :
Dans plusieurs cas, les considérations précédentes auront permis de retenir plusieurs types
de barrages. Par exemple, des fondations rocheuses, la présence de matériaux meubles
proches du site, un débit de crue important conduiront à mettre en balance un barrage en BCR
et un barrage en terre équipé d’un évacuateur de crues coûteux.
Il convient alors de poursuivre les études pour les deux types d’ouvrages, en veillant à
affiner les estimations de coût au fur et à mesure de la progression des études. Dès que l’un
des types de barrages paraît significativement plus économique, il est préférable de ne pas
s’entêter sur l’autre option .
I.1. les barrages inféroflux :
I.4.1. Définitions :
I.4.1.1. Notion de nappe d’inféroflux :
A l’échelle régionale, les dépressions intra-montagneuses constituent les principaux
bassins hydrogéologiques. Il s’agit de larges cuvettes alluvionnaires qui collectent les eaux de
ruissellement. A la faveur des infiltrations lors des crues, il y a formation de quelques sous
écoulement dans les alluvions et la couche altérée et fissurée de la roche sous-jacente ; ces
écoulements sont plus ou moins importants dans les principaux oueds de la région
périphérique au Hoggar ; ils dits nappe inféroflux, cette dernière est alimentée uniquement à
la faveur des crues de l’oued, où Le ruban d’alluvions fonctionne comme un vaste drain
collecteur de toute l’eau environnante.
.4.1.2. Barrage inféroflux (barrage souterraine) :
Le barrage souterrain est un écran étanche construit dans un terrain aquifère, il consiste à
retenir les eaux souterraines ; il est assimilable au « barrage en surface », mais se distingue de
celui-ci par ce qui suit :
 Il retient des eaux souterraines :
A la différence du barrage en surface ayant pour but de retenir des eaux de surface (eau de
rivière), le barrage souterrain est destiné à retenir des eaux souterraines. Il est toutefois destiné
en général à l’exploitation des eaux phréatiques, car un barrage souterrain permettant de
retenir des eaux profondes demanderait une quantité énorme de travaux de construction.
 Il accumule de l’eau dans des formations géologiques :
L’eau retenue par un barrage souterrain est accumulée dans des formations géologiques.
Autrement dit, c’est un système de réalimentation artificielle des aquifères.
 Il est construit dans le sous-sol :
Pour retenir des eaux souterraines, il est naturellement construit dans le sous-sol. Mais
dans le cas d’un barrage destiné à retenir des eaux très peu profondes, par exemple des eaux
contenues dans les alluvions d’un cours d’eau actuel (écoulement souterrain), une partie de
son corps se trouve parfois en surface.
 Il nécessite des installations de pompage :
La retenue créée par un barrage construit dans le sous-sol est naturellement à un niveau
inférieur à la surface du sol. Pour l’utiliser en surface, on a donc besoin des installations de
pompage. Les figures 58 et 59 montrent la différence entre un barrage en surface et
souterrain .
Figure I.5 : Le barrage en surface.

Figure I.6: Le barrage souterrain


I.4.1.3.But de la réalisation du Barrage inféroflux :
Le barrage inféroflux a pour but la création d’une réserve d’eau dans le réservoir poreux
des alluvions en relevant le niveau statique de l’écoulement sous terrain. Ainsi que, la
régularisation des eaux souterraines. L’amélioration de l’alimentation en eau potable des
localités avoisinantes ainsi que l’irrigation des jardins implantés le long de l’oued, la
réduction des pertes d’eau issues de la vidange naturelle du réservoir .
I.4.2.Construction du barrage souterrain :
I.4.2.1.Choix du site :
D’une manière générale, le choix de l’emplacement d’un barrage souterrain se fait par
étapes en opérant une sélection parmi les sites candidats de moins en moins nombreux selon
la procédure suivante :
 La détermination géométrique et physiques de l’axe de l’aménagement et de la cuvette
réservoir, telles que :
- La largeur et la longueur de la cuvette ;
- L’épaisseur de la couche alluviale ;
- La profondeur de la roche altérée et ou fissurée ;
- La section de la couche alluviale et sa perméabilité ;
- La section de la roche altérée et sa perméabilité ;
- La qualité, les limites et la capacité du réservoir ;
- La profondeur du socle imperméable (mur de la nappe).
 Le choix de la solution technique d’étanchéisation adéquate pour chaque site.
 L’évaluation économique de l’aménagement de chaque site.
 Analyse des images prises par satellites et des photographies aériennes.
 Reconnaissance du terrain par des études géologique et topographique.
 Estimation de la structure du terrain au moyen de la prospection géologique ou d’autres
techniques possibles.

 Vérification de la structure du terrain au moyen du test de forage, de l’essai de perméabilité


ou d’autres techniques possibles.
 Estimation du mécanisme d’écoulement des eaux souterraines à partir des résultats de
l’observation des nappes.
A cela s’ajoute au besoin, les données hydrologiques et météorologiques, telles que la
pluviométrie et le débit du cours d’eau, sont également collectées pour déterminer la nécessité
et la praticabilité du barrage souterrain.
D’autre part, la gestion et l’entretient du barrage souterrain nécessite une participation
active de la communauté locale. Il faut donc mener une étude socio-économique afin de
déterminer la possibilité de la participation des habitants. Une fois l’emplacement fixé, il est
également important de promouvoir la participation de la communauté locale dès le stade de
l’avant projet..
I.4.2.1.1. Préparation du site :
Il faut s’assurer que les procédures suivantes sont bien respectées. Lorsque la tranchée est
creusée, le sable doit être enlevé et placé en amont pour que ceux qui la creusent n’aient pas
besoin de le déplacer encore du fait que le sable alentour s’effondre dans le trou, Les barrages
souterrains doivent être construits pendant la saison sèche lorsque les courants d’eau
souterrains sont à leur niveau minimal et que l’on peut éviter les dégâts causés sur la structure
en surface par les crues. Cependant, avec les barrages souterrains en argile et en maçonnerie,
l’eau pourrait couler dans la tranchée pendant la construction. Elle doit être enlevée soit au
moyen d’un siphon, d’une pompe ou d’un seau et peut-être utilisée dans la confection du
mortier et durcissement. Pratiquement, lors de la réalisation des barrages souterrains dans la
région de Tamanrasset, l’entreprise a utilisé la boue de forage (bentonite), pour éviter les
éboulements .
I.4.2.1.2. Topographie :
La topographie est un critère clé. Il convient de trouver un impluvium au circonscrit dont
les eaux d’infiltration soient drainées naturellement vers un passage étroit, où sera construit le
barrage souterrain.
Généralement un oued indiquera superficiellement la ligne d’écoulement des eaux ; si son
lit est constitué de matériaux alluviaux, par exemple graviers ou sables, il y aura présomption
d’un inféroflux.
La reconnaissance générale de la région où l’on souhaite capter les eaux souterraines se
fera utilement à l’aide de cartes ou de photos aériennes aux échelles 1/100 000 ou 1/50 000
s’il en existe. Un survol aérien de la région permettra de mieux localiser les bassins et les
sites possibles.
Une deuxième étape consistera en une reconnaissance sur le terrain, au cours de laquelle
on procédera à un examen géologique superficiel en même temps que l’on estimera
l’importance approximative de l’ouvrage pour chacun des sites repérés (longueur, profondeur
estimée….etc.) .
I.4.2.1.3. Géologie :
La géologie du bassin et du site devant être favorable à la conservation des eaux
d’infiltration par la présence d’un substratum imperméable en amont du barrage et au droit de
celui-ci ; on recherchera évidement les cartes et les études géologiques s’il en existe, et l’on
appréciera visuellement au cours de la reconnaissance sur le terrain la possibilité d’existence
d’une telle assise imperméable surmontée d’un terrain poreux et aquifère.
Il sera souvent utile d’effectuer une enquête sur les forages ou les puits qui auraient été
creusés dans le bassin repéré. Sur le site même du barrage, on cherchera l’existence de parois
et d’un bed-rock étanches par les affleurements de roches imperméables ; mais cet examen
superficiel ne peut être qu’indicatif et devra de toute façon être confirmé par une étude
géotechnique .
I.4.2.1.4. Hydrologie :
On s’efforcera d’implanter le barrage souterrain à l’aval du bassin susceptible d’assurer
une alimentation soutenue en eaux souterraines. Cette alimentation étant fonction de la
surface d’impluvium, de la pluviométrie, de la capacité d’infiltration et de conservation des
eaux sous forme d’une nappe phréatique.
Figure I.7  : Exemple de fonctionnement hydrogéologique général d’une cuvette alluviale

I.4.2.1.5. Étude géotechnique :


Cette étude a pour but de déterminer :
 Le profil géologique au site même du barrage : position et nature du bed-rock et des
parois latérales ; gré de leur imperméabilité naturelle ; épaisseur et nature du remplissage
alluvionnaire ; existence et importance d’un inféroflux.
 Le degré de perméabilité et la capacité de stockage de la cuvette alluvionnaire en
amont du barrage. L’existence d’une nappe phréatique et la transmissivité de l’aquifère .
I.5. Avantages et Inconvénients de divers type de barrage :
I.5.1.Barrage en poids :
I.5.1.1.Avantages :
 Faibles contraintes dans le béton.
 Faibles contraintes transmises par la fondation au rocher.
 Les variations de températures ne produisent que de faibles variations de contraintes.
 .L'évacuateur de crue peut facilement combiner avec le barrage (diriger les crues
directement par dessous) .
 Le gradient des sous-pressions à travers la fondation est faible.
 Les points délicats sont : la résistance mécanique et l’étanchéité .
I.5.1.2. Inconvénients :
 Les sous-pressions sont importantes dans la fondation.
 Moyen risque de tassement.
 Le volume du béton est important (pour le barrage-poids évidé, il est plus faible).
 Le volume d’excavation de la fouille est important.
 Fragilité au séisme (si les joints entre les blocs ne sont pas faits par injections).
 L'échauffement du béton par la prise du ciment est assez problématique .
I.5.2. Barrages voutes :
I.5.2.1. Avantages :
 Le volume du béton est faible.
 La fouille est assez petite.
 La résistance au séisme est haute.
 Les sous-pressions au niveau de la fondation sont faibles (la surface de la fondation est
petite) .
I.5.2.2.Inconvénients :
 Les contraintes sont importantes dans le béton et dans le rocher.
 Les forces sont transmises obliquement dans les appuis.
 Moyen risque de tassements.
 L'échauffement du béton par la prise du ciment est à considérer.
 L'intégration de l’évacuateur de crues (grands débits) dans le barrage est difficile.
 Le gradient des sous-pressions au niveau de la fondation est très grand .
I.5.3. Les barrages à contreforts :
I.5.3.1. Avantages :
 Les contraintes transmises par la fondation au rocher sont moyennes.
 Les sous-pressions au niveau de la fondation sont faibles.
 Le volume du béton est faible.
 L’échauffement du béton est faible.
 Les risques de tassements sont moyens.
I.5.3.2. Inconvénients :
 Très susceptible au séisme. La résistance à l'accélération latérale est presque
inexistante.
 La fouille est importante.
 Le gradient des sous-pressions au niveau de la fondation est localement très élevé.
 Les contraintes dues au gradient de température peuvent devenir importantes à la tête
du contrefort [3].
I.5.4 . Digue en terre /Enrochement à noyau :
I.5.4.1. Avantages :
 Le corps du barrage est très flexible et adaptable aux conditions du terrain.
 Peu susceptible aux tassements et aux séismes.
 Petite à moyenne fouille. La digue n'est pas forcement fondé sur un rocher sain.
 La compression du sol est faible.
 Le gradient des sous-pressions au niveau de la fondation ou du noyau est faible [3].
I.5.4.2 . Inconvénients :
 Mise en place de grands volumes de matériaux.
 Le remblai du noyau en argile est influencé par les conditions atmosphériques (climat
pluie).
 L’inconvénient majeur est les infiltrations à travers le massif [3].
I.5.5.Digue à masque amont (béton ou béton bitumineux) :
I.5.5.1. Avantages :
 Le corps du barrage est très flexible et adaptable aux conditions du terrain.
 Les tassements limités sont tolérables.
 Pas très susceptible au séisme. Au dessous du masque, un système de drainage
performant est nécessaire à cause de la fissuration.
 Le volume des déblais est moyen.
 Le masque doit être connecté au rocher (directement ou par une para fouille).
 La compression du sol est faible.
 La présence du masque en parement amont présente le double avantage de
permettre des réparations en cas de dégradation du masque, aussi d'autoriser des vidanges de
retenue très rapides.
 Le masque amont présente l’avantage de pouvoir être exécuté après l’édification du
remblai et de pouvoir être réparé aisément.
 Diminué l’infiltration à travers le massif .
I.5.5.2. Inconvénients :
 Mise en place de grands volumes de matériaux.
 Le gradient est très élevé près de la connexion entre le masque et le rocher (plinthe)3].
I.5.6. les Avantages et les inconvénients Barrage inféroflux :

I.5.6.1. Avantages :

Il y a plusieurs avantages, dont on peut citer:

 N’implique pas de submersion de terres :


la différence du barrage en surface, le barrage souterrain, ayant pour fonction d’accumuler de
l’eau dans le sous-sol, n’implique pas de submersions de terres et n’entraîne donc pas de graves
destructions de la nature ni de problèmes sociaux, tels que les déplacements de population.

 Il peut éviter les pertes par évaporation :

Dans les régions arides ou semi-arides, le barrage en surface connaît souvent d’importantes
pertes par évaporation de la retenue en saison sèche. A l’opposé, la retenue créée dans le sous
sol par un barrage souterrain n’en subit qu’à un degré beaucoup plus faible. La diminution du
volume utile de la retenue, due à l’évaporation, y est pratiquement nulle.

 Il offre de l’eau potable :

Le barrage en surface risque de favoriser la prolifération de parasites d’anophèles, vecteur


du paludisme, ou de germes. L’eau retenue nécessite donc un traitement, si elle est destinée à
l’utilisation domestique. Quant au barrage souterrain, l’eau, étant accumulée dans le sous-sol, a
une qualité largement meilleure et peut se consommer comme l’eau tirée aux puits ordinaires.

 Il est stable et sûr :

Le barrage souterrain dont le corps est logé dans le sous-sol présente une stabilité mécanique
remarquable par rapport au barrage en surface et ne nécessite donc pas d’entretien. Même s’il
est endommagé, les dégâts ne s’étendent pas aux régions d’aval.

 Il permet d’exploiter des ressources renouvelables :

Le barrage souterrain est destiné à l’exploitation des nappes phréatiques qui sont
réalimentées par des chutes de pluie. Permettant ainsi d’utiliser des ressources renouvelables, il
peut éviter le tarissement.

 Remontée des eaux souterraines à une côte favorable à l’utilisation.


 Stabilisation relative de la côte en cas d’utilisation rationnelle des eaux.
 Utilisation optimale des eaux de surface et souterraine.
 Réserve d’eau soustraite à l’évaporation particulièrement intense sous ce climat.
 Qualité de l’eau conservée : épuration naturelle au travers des alluvions.
 Coût de fonctionnement et d’entretien peu élevé
 L’exploitation de la nappe ainsi domestiquée peut se réaliser par galerie filtrante en amont

I.5.6.2. Inconvénients:

 Difficultés de choix de l’emplacement :

Contrairement au barrage en surface dont les conditions de l’emplacement peuvent être


vérifiées par des examens visuels, la recherche de sites et la prévision de la capacité pour un
barrage souterrain doivent souvent faire appel à une estimation, par exemple, des structures
géologiques.
 Efficacité modeste du barrage :

L’eau retenue par un barrage souterrain s’accumule dans les interstices des sols qui
constituent le réservoir. Le volume de la retenue est donc déterminé par le volume des vides
contenus, dans ces sols (porosité efficace) et n’atteint que 10 à 30 % du volume du réservoir

 Interception de l’écoulement des eaux souterraines :

Le barrage empêche les eaux souterraines de s’écouler en aval et peut provoquer par
conséquent un tarissement dans les régions d’aval. Mais les nappes souterraines d’aval ne
dépendent pas toujours uniquement des eaux souterraines se trouvant à l’emplacement du
barrage. Il est par ailleurs possible de concevoir un barrage laissant passé une partie de l’eau
retenue. Ce problème peut donc être résolu par un choix judicieux de l’emplacement, fait en
tenant compte du mécanisme d’écoulement des eaux souterraines, ou par des modifications
ingénieuses de la structure du barrage.

 Salinisation des sols du réservoir :

Le barrage souterrain risque de provoquer une salinisation des sols superficiels du réservoir
à la suite de la remontée à la surface et de l’évaporation subséquente de l’eau retenue. Mais
ce phénomène ne peut se produire que lorsque la retenue est à un niveau proche de la surface
du sol. Il est donc possible d’éviter ce problème, en fixant le niveau maximal de la retenue à
une profondeur suffisante au-dessous de la surface du sol .

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