Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
d’un barrage
Benkhouk Yasmine
Zahri Hasna
1
Remerciements :
Nous souhaitons exprimer notre profonde gratitude envers le Professeur Mr. Said Benaaddi pour
sa contribution exceptionnelle à notre rapport sur les barrages. Son intervention éclairante a été
une source inestimable de connaissances, apportant une perspective experte qui a
considérablement enrichi notre compréhension du sujet. Les insights précieux qu'il a partagés ont
joué un rôle crucial dans l'élaboration de ce rapport, en lui conférant une qualité et une rigueur
accrues.
Introduction :
L'étape suivante dans le processus de conception d'un barrage implique des choix stratégiques
cruciaux qui impactent directement sa stabilité et son efficacité. Parmi ces décisions, le type de
barrage sélectionné, le traitement des fondations, la vidange de fond et la mise en place d'une
dérivation provisoire. Chacun de ces éléments contribue à garantir la résilience et la performance
optimale de la structure face aux défis hydrologiques. Cette étude se penchera sur ces aspects
spécifiques, approfondissant la compréhension des choix techniques et des méthodologies
adoptées pour assurer le succès de la conception du barrage, tout en maintenant un équilibre
délicat entre les exigences opérationnelles et les préoccupations environnementales
2
Les caractéristiques du site de Projet :
Géologie de la retenue :
La géologie de la retenue de ce barrage est marquée par la présence de granites fissurés en
profondeur, offrant une base solide pour la structure. Toutefois, les alluvions d'oued, constituées
de sédiments meubles et peu consolidés, peuvent poser des défis en termes de stabilité. Il est
essentiel d'évaluer avec précision ces caractéristiques géologiques pour garantir une conception et
une construction robustes, en minimisant les risques d'infiltration d'eau ou d'affaissement du sol.
Condition topographique :
Le site du barrage présente des conditions topographiques uniques, avec une retenue large de
420 mètres et une hauteur de 110 mètres. Cette topographie offre une capacité de stockage
considérable tout en générant une grande pression hydraulique. L'altitude élevée du barrage
permettra également de produire une quantité significative d'énergie hydroélectrique. Cependant,
les considérations liées à la géologie, à la résistance du sol et à la gestion des eaux en amont sont
cruciales pour garantir la sécurité et la durabilité de cette structure imposante.
3
Les variantes proposées :
Barrages en contreforts :
Ils ont des formes très variées et résistent aux efforts à la fois par le poids et par la forme. Les
voiles qui constituent le barrage transmettent la poussée hydrostatique sur les contreforts.
L’avantage apporté par rapport au barrage poids est celui de la réduction du volume du béton
utilisé. Un exemple de ces barrages est celui du barrage Al Massira présenté dans la figure
suivante. Toutefois, la complexité des coffrages et décoffrages a fait que le nombre de ces
barrages à contreforts est très limité au Maroc.
Des murs, généralement de forme triangulaire, construits dans la vallée parallèlement à l’axe de la
rivière. Ces murs sont les contreforts.
Des bouchures entre les contreforts pour maintenir l’eau de la retenue. Ces bouchures s’appuient
sur les contreforts auxquelles elles transmettent la poussée de l’eau
Les bouchures sont très souvent inclinées vers l’aval pour que la poussée de l’eau soit orientée
vers le bas de façon à améliorer la stabilité des contreforts. Dans le sens transversal, notamment
vis-à-vis des effets sismiques de rive à rive, les contreforts peuvent être munis de butons.
4
Une dalle plate en béton armé :
Une voûte de faible dimension. Les voûtes sont en béton armé et de très faible épaisseur :
5
Figure 3 : Coupe schématique d’un barrage en remblai (Millogo Founémé A. ,2009).
6
remédier aux problèmes de perméabilité, de fissuration et de faille. Un sol mou et perméable
implique la nécessité d'utilisation de tapis d’étanchéité, de réaliser des talus de pente plus douce
pour élargir le flux de filtration, réduire les débits et remédier aux problèmes de tassements.
7
Une implantation de la vidange de fond :
Dimensionnement de la vidange de fond :
Conception générale :
Les vidanges de fond comprennent en général 4 éléments constitutifs :
- une grille de protection à l'amont,
- une vanne de garde,
- un conduit d'évacuation,
- une vanne aval de réglage du débit accompagnée d'une éventuelle cuiller de dispersion du jet.
La distance entre les deux vannes est supérieure ou égale à 6 mètres pour éviter qu'un corps
transporté (arbre ou autre objet) puisse condamner le fonctionnement des deux vannes
simultanément. Le diamètre du conduit doit être supérieur ou égal à 2 mètres.
Les critères mentionnés représentent des limites générales à respecter.
La grille de protection :
On entend par grille de protection, l'ensemble de l'ouvrage dont la mission est de protéger le
conduit de la vidange de fond contre l'obstruction par les produits de charriage et garantir son
alimentation.
Dimensionnement de la grille : Les orifices de passage seront tels que tout corps qui les traverse
doit transiter sans problème dans le conduit de vidange. De plus, pour limiter leur disposition au
colmatage, ils devront être les plus grands acceptables.
En définitive, la section de l'orifice de passage peut être choisie entre 60 % et 90 % de la section
du conduit de vidange, aucune dimension de l'orifice ne devrait être plus grande que le diamètre
de la vidange.
Malgré le dimensionnement large des orifices de passage de la grille, il existe toujours une
possibilité de colmatage par des transports solides de grand volume comme les arbres, souches...
Il reste utile de concevoir la tour de prise d'eau avec une très grande surface totale d'entrée d'eau.
La structure est calculée à la rupture pour une hypothèse d'obstruction totale.
Le conduit de vidange :
Malgré l'existence de l'ouvrage de protection amont, il faut permettre le passage accidentel de
corps étrangers (troncs d'arbres, pneus, souches, ...) de grande dimension et le passage permanent
des matériaux de charriage habituels.
A cet effet, il convient d'adopter, dans tous les cas, des conduits de vidange dont le diamètre
ne descende pas en dessous de 2 mètres. En outre, leur tracé sera le plus court et aussi rectiligne
que possible. La convergence pour la vanne aval sera réduite au minimum.
D'une façon générale, en exploitation, le conduit est en charge, vanne aval fermée, vanne amont
ouverte et en conséquence le conduit de vidange est blindé métallique.
La vanne de garde amont :
8
La vanne amont sera conçue pour suppléer la vanne aval dans le cas de mauvais fonctionnement
de celle-ci en fermeture et ainsi être capable de couper le débit maximal sous la plus forte charge.
En principe, cette vanne à effacement total fonctionne par tout ou rien.
Les vannes de vidange de fond sont des matériels soumis à des efforts violents. Il est donc
nécessaire d'adopter des matériels robustes, rustiques et exigeant l'entretien minimal.
Il est impératif, lorsque l'on conçoit une vidange, de respecter le principe de la vanne aval fermée
assurant l'étanchéité et le réglage du débit, et de la vanne de garde amont rustique, ouverte en
exploitation normale.
La vanne de réglage aval :
Située à une distance au moins égale à 6 mètres de la vanne amont, la vanne aval est une vanne de
réglage du débit, en conséquence, elle est à effacement total du type segment.
Pour les vidanges de faibles caractéristiques, elle pourra être à la rigueur du type vanne plate à
glissières. La définition de ces ouvrages aval (cuiller, etc...) rend nécessaire leur étude sur modèle
réduit hydraulique. Il faut se rappeler que les phénomènes hydrauliques à grande vitesse ne
s'appréhendent pas facilement par le calcul et que ces essais représentent encore le meilleur
moyen d'effectuer une approche de la réalité.
Dérivation provisoire :
La construction d'un barrage implique impérativement la réalisation à sec de toutes ses
composantes, d’abord pour réaliser convenablement les fouilles et ensuite pour construire le
massif du barrage. Il faut donc obligatoirement dévier le cours d’eau durant la construction.
Crue de dimensionnement :
9
de la durée de la construction, ainsi que des éventuels coûts associés aux pertes matérielles et
aux dommages causés aux structures en aval.
Au Maroc, il est courant de tenir compte de fréquences de crue allant de 1/10 à 1/100 pour
cette évaluation. Il est à noter que dans certains contrats de construction de barrages,
l'entreprise adjudicataire se voit confier la responsabilité du choix de la crue de
dimensionnement et de la conception de la dérivation provisoire, sous réserve du respect des
normes de sécurité en vigueur.
Dérivation avec batardeaux :
C’est la méthode classique la plus utilisée et la plus adaptée aux sites. Elle consiste, de l’amont
vers l’aval, à :
Un batardeau amont :
C’est une digue en remblai souvent à noyau argileux sinon à noyau limoneux. L’étanchéité est
souvent renforcée par un masque amont en géotextile. On peut également concevoir une digue
en BCR. La crête du batardeau amont est calée en faisant un calcul de laminage de la crue de
dimensionnement à travers le seuil d’entrée du pertuis de dérivation.
Un pertuis :
Il est placé en rive pour acheminer l’eau de l’amont vers l’aval durant toute la durée de
construction du barrage. Il consiste à un canal avec une section et une pente choisies de
façon à avoir un écoulement à surface libre. Dans la majorité des cas on prévoit deux pertuis
parallèles et non pas un seul.
Un batardeau aval :
Il s'agit d'une digue similaire au batardeau amont, mais de taille réduite, ayant pour fonction
d'empêcher le reflux des eaux sortant des pertuis vers la zone de travail. Sa crête est positionnée
en fonction de la courbe de tarage à l'aval de la sortie des pertuis, ce qui signifie que la cote de la
crête du batardeau aval correspond au débit sortant du pertuis de la dérivation, conforme à la dite
courbe de tarage.
10