Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
HAFILI OUALID
CNER
ROYAUME DU MAROC
Ministère de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau
Direction des Routes
Centre National d’Etudes et de Recherches Routières
Support de cours : Pathologie et entretien des ponts, Ponts métalliques, EHTP 2020-2021.
Introduction
La plupart des ouvrages d’art
métalliques existant au Maroc ont
été construits dans la période de
1920 à 1950.
Généralités
Pont de Coalbrookdale premier pont en fonte (1779) Viaduc de Garabit en fer puddlé (1884)
Généralités
Matériau constitutif
Le fer
✓ Le fer est un matériau dont les
caractéristiques mécaniques sont peu
élevées, mais qui présente l'avantage de
posséder un grand palier plastique.
✓ Matériau peu sensible à la corrosion, on ne le
rencontre pas sous forme laminée, mais sous
forme fondue (comme la fonte) ou forgée.
✓ Très peu utilisé dans les pièces principales de
charpente, il fut plutôt employé pour des
pièces secondaires (tirants, organes
d'assemblage).
Généralités
Matériau constitutif
L’acier
Matériau évolué par rapport au fer puddlé, l'acier constitue, sans partage,
l'ossature des ponts métalliques modernes ; mais si l'on veut couvrir l'ensemble
des ponts en acier, on devrait plutôt parler "des aciers" tant est grande la différence
entre un acier Thomas de 1880 et un acier à haute limite d'élasticité de 1980.
Sur le plan pratique, il est possible de distinguer, à titre indicatif, les
périodes suivantes :
✓ De 1850 à 1920 environ, le fer puddlé fait son apparition et connaît tout de
suite un développement rapide; l'acier fait son apparition vers 1880-1890, et
pendant près de trente-cinq ans, il y a coexistence des trois matériaux, fonte,
fer et acier que les constructeurs ne se privent pas d'utiliser simultanément,
parfois dans un même ouvrage ;
Généralités
Matériau constitutif
L’acier
✓ De 1920 à 1930 environ, le fer puddlé a pratiquement disparu et est remplacé
par l'acier doux, de caractéristiques légèrement inférieures à celles de l'acier
actuel ;
✓ De 1930 à 1939 environ, l'acier doux reste le matériau dominant, mais l'on voit
apparaître les premiers aciers à plus haute limite d'élasticité (type Ac 54), qui
ont l'inconvénient de présenter des niveaux de résilience très bas, d'être peu
soudables et souvent sensibles aux effets d'entailles ;
✓ De 1940 à 1950 environ, période dominée par la deuxième guerre mondiale,
on utilise à peu près n'importe quoi pour reconstruire les ouvrages détruits et il
n'est pas rare que plusieurs nuances d'aciers, d'origines diverses, soient
utilisées sur un même ouvrage.
Généralités
Modes d'assemblage : Le rivetage
A la différence de la fonte, l'acier est utilisé en traction et les assemblages
doivent donc transmettre correctement ce type d'effort ; les sections des poutres
en acier sont constituées de tôles, cornières et profilés divers assemblés entre
eux par rivetage.
Hormis les assemblages longerons/pièces de pont, ou entretoises/poutres
principales qui sollicitent les rivets à l'arrachement des têtes, deux principes
régissent la conception des assemblages rivés :
- Reconstruction de la section coupée,
- Transmission des efforts par sollicitation en cisaillement des rivets.
Généralités
Modes d'assemblage
Le rivetage
Cela conduit à des assemblages assez lourds, particulièrement lorsque les
sections comportent plusieurs épaisseurs de tôles ; en dépit de cet inconvénient,
le rivetage va subsister de nombreuses années puisqu'il était encore utilisé pour
les assemblages sur site dans les années soixante.
Une telle persistance de la technique peut s'expliquer par le fait que les
opérations de rivetage, d'une part n'induisent aucune transformation
métallurgique dans le métal assemblé, et d'autre part mettent en œuvre, pour les
rivets, un acier de caractéristiques mécaniques relativement modestes et de
bonne malléabilité.
Généralités
Modes d'assemblage
Les assemblage par boulons ordinaires
Ceux-ci sont utilisés comme assemblage de chantiers de panneaux de
charpente et de pièces diverses tels que contreventements, longerons de
platelage...
Par suite de faibles caractéristiques des matériaux employés ces
assemblages sont susceptibles de se desserrer sous l'effet des vibrations de la
structure.
Généralités
Types de structures
Ossature porteuse
Les principaux types de structures rencontrées pour les ponts métalliques
sont des poutres droites triangulées.
Notons cependant que, jusqu'en 1930 environ, les poutres à âmes pleines
restent l'exception et que leur hauteur excède rarement un mètre. C'est le règne
de la triangulation avec treillis simple ou multiple où s'entrecroisent les divers
éléments. Les poutres sont le plus souvent latérales et contreventées à la partie
supérieure.
Généralités
Types de structures
Ossature porteuse
Mécanisme de la corrosion
La corrosion dite "aqueuse" est un phénomène électrochimique faisant
intervenir des transferts de charges électriques élémentaires entre le métal et le
milieu environnant. Ces transferts se produisent entre différentes zones où il y a
libération d'électrons, c'est-à-dire où il se produit une dissolution du métal
(corrosion), et cathodes les zones où il y a une consommation desdits électrons.
La formation de ces "piles de corrosion" peut être due soit à l'hétérogénéité
des matériaux, soit à l'hétérogénéité du milieu environnant.
Causes et natures des désordres
La corrosion
✓ Hétérogénéité des matériaux : Dans ce cas, on a affaire à une pile dite
"galvanique", qui peut se former entre deux métaux différents immergés dans
un électrolyte (eau salée par exemple), ou simplement placés sous une fine
pellicule d'humidité. Ce phénomène peut également se produire en différentes
parties d'un même métal ou entre deux métaux de composition chimique
voisine mais no identique, par exemple :
- Entre les diverses couches de ferrite et d'oxydes dans le fer puddlé ;
- Entre les diverses zones d'un acier partiellement calaminé;
- Entre les rivets et le métal constitutif de l'ossature dans un ouvrage rivé;
- Entre le métal de base et le métal d'apport dans un ouvrage soudé.
Causes et natures des désordres
La corrosion
✓ Hétérogénéité des matériaux :
Causes et natures des désordres
La corrosion
✓ Hétérogénéité du milieu environnant :
Le cas le plus courant est la pile dite "par aération différentielle" ; l'hétérogénéité
se situe alors au niveau de l'électrolyte où se forment des zones qui diffèrent par
la concentration en oxygène dissous. Deux exemples sont donnés ci-dessous :
▪ Le premier est constitué par une tige de fer plongée dans une eau salée au
contact de l'air à sa partie supérieure ;
▪ Le second est constitué par une plaque métallique sur laquelle a été
déposée une goutte d'eau salée.
Causes et natures des désordres
La corrosion
✓ Hétérogénéité du milieu environnant :
Causes et natures des désordres
La corrosion
✓ Hétérogénéité du milieu environnant :
Dans les deux cas, l'aération différentielle se produit entre le fond du bocal
et sa partie supérieure, ou entre le centre de la goutte et sa périphérie. A noter
que le phénomène est le même en présence d'eau douce, mais la conductivité
électrique de cette dernière étant plus faible, la corrosion se développera plus
lentement ; cela explique la vitesse de corrosion plus élevée des ouvrages
exposés à une atmosphère marine.
Causes et natures des désordres
La corrosion
Corrosion
Concernant les phénomènes de corrosion, il convient d'insister sur les structures
anciennes rivées où la superposition de plats, cornières et autres profilés constitue autant de
sources d'infiltration. Dans ce cas, la relative complexité des assemblages requiert un examen
plus attentif relevant de la surveillance périodique.
Surveillance des ouvrages métalliques
Surveillance continue
La surveillance continue
est bien adaptée à la détection
des désordres tels que les
déformations accidentelles
dues, par exemple, à des
chocs de véhicules sur des
membrures ou au
dépassement de charges
admissibles provoquant des
phénomènes de voilement ou
de déversement.
Surveillance des ouvrages métalliques
Surveillance continue
réfection d'assemblages, la reconstitution
ou le remplacement de pièces. Il faut
noter que toute réparation, quelle que soit
son importance, ne s'improvise pas ; elle
doit donner lieu à une étude préliminaire
permettant de définir la méthodologie des
opérations.
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Réparations
Réfection d'assemblages boulonnés ou rivés
Les opérations de réfection d'assemblages boulonnés ou rivés doivent
obéir aux règles mentionnées au titre de l'entretien. En outre, il convient de ne
procéder au remplacement de chaque élément que très progressivement, en
prenant garde aux taux de travail des rivets ou boulons subsistants.
Il faut savoir que, dans tout ouvrage en service, un travail d'adaptation
s'est effectué et qu'à toute modification de la structure correspond une
modification de l'état des contraintes locales. Les opérations ci-dessus, même
d'importance mineure, ne doivent pas être considérées comme des interventions
de routine et méritent d'être soigneusement étudiées et programmées.
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Réparations
Réfection d'assemblages boulonnés ou rivés
Peuvent être considérées comme des réfections d'assemblage, les
interventions visant à remédier à un défaut de conception, non-respect de la règle
de pince par exemple ; dans ce cas, l'intervalle entre cours de rivets étant trop
grand, l'eau s'infiltre entre les pièces assemblées et le foisonnement d'oxydes
dus à la corrosion provoque, à terme, un bâillement. Il convient alors de procéder
à un nettoyage complet des produits de corrosion puis, après perçage des
pièces, de remettre dans la mesure du possible ces dernières en contact à l'aide
de rivets ou de boulons intercalaires.
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Réparations
Réparations par soudage
Mode d'assemblage généralisé à l'heure actuelle dans la construction
métallique, le soudage peut être employé, moyennant certaines précautions,
dans les opérations de réparation ou de renforcement d'ouvrages.