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ROYAUME DU MAROC

Ministère de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau


Direction des Routes
Centre National d’Etudes et de Recherches Routières

Pathologie et entretien des ponts


métalliques

HAFILI OUALID
CNER
ROYAUME DU MAROC
Ministère de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau
Direction des Routes
Centre National d’Etudes et de Recherches Routières

Pathologie et entretien des ponts


métalliques

 Les éléments du présent document concernent tous les


ponts métalliques fixes définitifs ou provisoires.

Support de cours : Pathologie et entretien des ponts, Ponts métalliques, EHTP 2020-2021.
Introduction
La plupart des ouvrages d’art
métalliques existant au Maroc ont
été construits dans la période de
1920 à 1950.

Ouvrage métallique sur l’Oued INNAOUEN, route


nationale N6, province de Taza, construit en 1932.
Plan

Généralités

Les causes et la nature des désordres

Surveillance des ouvrages métalliques

Entretien et réparation des ouvrages métalliques


Généralités
Matériau constitutif
Pour la période considérée (1920-1950), le matériau constitutif des
ossatures métalliques est l'acier, exceptionnellement le fer forgé (cas des
suspentes de pont suspendu).
Généralités
Matériau constitutif
En dehors de la période considérée il peut être rencontré : la fonte et le fer
puddlé.

Pont de Coalbrookdale premier pont en fonte (1779) Viaduc de Garabit en fer puddlé (1884)
Généralités
Matériau constitutif
Le fer
✓ Le fer est un matériau dont les
caractéristiques mécaniques sont peu
élevées, mais qui présente l'avantage de
posséder un grand palier plastique.
✓ Matériau peu sensible à la corrosion, on ne le
rencontre pas sous forme laminée, mais sous
forme fondue (comme la fonte) ou forgée.
✓ Très peu utilisé dans les pièces principales de
charpente, il fut plutôt employé pour des
pièces secondaires (tirants, organes
d'assemblage).
Généralités
Matériau constitutif
L’acier
Matériau évolué par rapport au fer puddlé, l'acier constitue, sans partage,
l'ossature des ponts métalliques modernes ; mais si l'on veut couvrir l'ensemble
des ponts en acier, on devrait plutôt parler "des aciers" tant est grande la différence
entre un acier Thomas de 1880 et un acier à haute limite d'élasticité de 1980.
Sur le plan pratique, il est possible de distinguer, à titre indicatif, les
périodes suivantes :
✓ De 1850 à 1920 environ, le fer puddlé fait son apparition et connaît tout de
suite un développement rapide; l'acier fait son apparition vers 1880-1890, et
pendant près de trente-cinq ans, il y a coexistence des trois matériaux, fonte,
fer et acier que les constructeurs ne se privent pas d'utiliser simultanément,
parfois dans un même ouvrage ;
Généralités
Matériau constitutif
L’acier
✓ De 1920 à 1930 environ, le fer puddlé a pratiquement disparu et est remplacé
par l'acier doux, de caractéristiques légèrement inférieures à celles de l'acier
actuel ;
✓ De 1930 à 1939 environ, l'acier doux reste le matériau dominant, mais l'on voit
apparaître les premiers aciers à plus haute limite d'élasticité (type Ac 54), qui
ont l'inconvénient de présenter des niveaux de résilience très bas, d'être peu
soudables et souvent sensibles aux effets d'entailles ;
✓ De 1940 à 1950 environ, période dominée par la deuxième guerre mondiale,
on utilise à peu près n'importe quoi pour reconstruire les ouvrages détruits et il
n'est pas rare que plusieurs nuances d'aciers, d'origines diverses, soient
utilisées sur un même ouvrage.
Généralités
Modes d'assemblage : Le rivetage
A la différence de la fonte, l'acier est utilisé en traction et les assemblages
doivent donc transmettre correctement ce type d'effort ; les sections des poutres
en acier sont constituées de tôles, cornières et profilés divers assemblés entre
eux par rivetage.
Hormis les assemblages longerons/pièces de pont, ou entretoises/poutres
principales qui sollicitent les rivets à l'arrachement des têtes, deux principes
régissent la conception des assemblages rivés :
- Reconstruction de la section coupée,
- Transmission des efforts par sollicitation en cisaillement des rivets.
Généralités
Modes d'assemblage
Le rivetage
Cela conduit à des assemblages assez lourds, particulièrement lorsque les
sections comportent plusieurs épaisseurs de tôles ; en dépit de cet inconvénient,
le rivetage va subsister de nombreuses années puisqu'il était encore utilisé pour
les assemblages sur site dans les années soixante.
Une telle persistance de la technique peut s'expliquer par le fait que les
opérations de rivetage, d'une part n'induisent aucune transformation
métallurgique dans le métal assemblé, et d'autre part mettent en œuvre, pour les
rivets, un acier de caractéristiques mécaniques relativement modestes et de
bonne malléabilité.
Généralités
Modes d'assemblage
Les assemblage par boulons ordinaires
Ceux-ci sont utilisés comme assemblage de chantiers de panneaux de
charpente et de pièces diverses tels que contreventements, longerons de
platelage...
Par suite de faibles caractéristiques des matériaux employés ces
assemblages sont susceptibles de se desserrer sous l'effet des vibrations de la
structure.
Généralités
Types de structures
Ossature porteuse
Les principaux types de structures rencontrées pour les ponts métalliques
sont des poutres droites triangulées.
Notons cependant que, jusqu'en 1930 environ, les poutres à âmes pleines
restent l'exception et que leur hauteur excède rarement un mètre. C'est le règne
de la triangulation avec treillis simple ou multiple où s'entrecroisent les divers
éléments. Les poutres sont le plus souvent latérales et contreventées à la partie
supérieure.
Généralités
Types de structures
Ossature porteuse

Poutre Warren : Poutre triangulée


dont les diagonales successives
sont inclinées symétriquement.
Elle peut être avec montants ou
sans montants.

Poutre Losange : Poutre


triangulée dont les diagonales
dessinent une suite de losanges.
Généralités
Types de structures
Ossature porteuse

Poutre en N : Poutre triangulée


dont les diagonales alternent avec
des montants. Les poutres en N
peuvent être de plusieurs types :
poutre Pratt, poutre Howe, poutre
Daydé.
Généralités
Types de structures
Ossature porteuse

Poutre en X : Poutre triangulée


dont les diagonales forment des
croix de Saint-André alternant avec
des montants.

Poutre en K : Poutre triangulée


comportant des demi-diagonales
supérieures et des demi-diagonales
inférieures d'inclinaisons opposées,
reliées au milieu de montants.
Généralités
Types de structures
Ossature porteuse

Poutre à treillis multiples : Poutre


triangulée dans laquelle chaque
diagonale en croise plusieurs
autres. Ces poutres peuvent
comporter des montants ou non.
Généralités
Types de structures
Couvertures
Les couvertures de ponts
métalliques ont présenté, au cours du
temps, une grande variété.
Le mode de couverture le plus
ancien est le platelage en bois ; il est
constitué, en principe, de madriers
jointifs en bois résistant, supportant des
planches disposées transversalement
aux madriers et faisant office de
surface de roulement. La tendance
étant au remplacement par des types
de couverture résistant mieux à
l'agressivité du trafic…
Généralités
Types de structures
Couvertures
Ensuite apparaissent les
dalles de béton armé, celles-ci ont
une épaisseur courante de l'ordre
de 20 à 24 cm et sont, plus ou
moins, solidarisées avec les poutres
principales, les pièces de ponts et
les longerons, à l'aide de
connecteurs de formes variées
(plats, arceaux, goujons...).
Causes et natures des désordres
Causes et natures des désordres

Les désordres affectant les ponts métalliques ont principalement deux


origines :
- L'une physico-chimique comme la corrosion,
- L'autre mécanique comme la désorganisation d'assemblages boulonnés ou
rivés, les voilements ou déversements.
Causes et natures des désordres
La corrosion
La corrosion est le phénomène naturel par lequel les métaux ferreux
tendent à se transformer en oxyde ou hydroxyde.

Mécanisme de la corrosion
La corrosion dite "aqueuse" est un phénomène électrochimique faisant
intervenir des transferts de charges électriques élémentaires entre le métal et le
milieu environnant. Ces transferts se produisent entre différentes zones où il y a
libération d'électrons, c'est-à-dire où il se produit une dissolution du métal
(corrosion), et cathodes les zones où il y a une consommation desdits électrons.
La formation de ces "piles de corrosion" peut être due soit à l'hétérogénéité
des matériaux, soit à l'hétérogénéité du milieu environnant.
Causes et natures des désordres
La corrosion
✓ Hétérogénéité des matériaux : Dans ce cas, on a affaire à une pile dite
"galvanique", qui peut se former entre deux métaux différents immergés dans
un électrolyte (eau salée par exemple), ou simplement placés sous une fine
pellicule d'humidité. Ce phénomène peut également se produire en différentes
parties d'un même métal ou entre deux métaux de composition chimique
voisine mais no identique, par exemple :
- Entre les diverses couches de ferrite et d'oxydes dans le fer puddlé ;
- Entre les diverses zones d'un acier partiellement calaminé;
- Entre les rivets et le métal constitutif de l'ossature dans un ouvrage rivé;
- Entre le métal de base et le métal d'apport dans un ouvrage soudé.
Causes et natures des désordres
La corrosion
✓ Hétérogénéité des matériaux :
Causes et natures des désordres
La corrosion
✓ Hétérogénéité du milieu environnant :
Le cas le plus courant est la pile dite "par aération différentielle" ; l'hétérogénéité
se situe alors au niveau de l'électrolyte où se forment des zones qui diffèrent par
la concentration en oxygène dissous. Deux exemples sont donnés ci-dessous :
▪ Le premier est constitué par une tige de fer plongée dans une eau salée au
contact de l'air à sa partie supérieure ;
▪ Le second est constitué par une plaque métallique sur laquelle a été
déposée une goutte d'eau salée.
Causes et natures des désordres
La corrosion
✓ Hétérogénéité du milieu environnant :
Causes et natures des désordres
La corrosion
✓ Hétérogénéité du milieu environnant :
Dans les deux cas, l'aération différentielle se produit entre le fond du bocal
et sa partie supérieure, ou entre le centre de la goutte et sa périphérie. A noter
que le phénomène est le même en présence d'eau douce, mais la conductivité
électrique de cette dernière étant plus faible, la corrosion se développera plus
lentement ; cela explique la vitesse de corrosion plus élevée des ouvrages
exposés à une atmosphère marine.
Causes et natures des désordres
La corrosion

Diverses formes de la corrosion


Selon la nature et la répartition des hétérogénéités dans le métal, la
corrosion peut présenter diverses formes :
▪ Lorsque les réactions électrochimiques se répartissent au hasard à la surface des
métaux, on a affaire à une corrosion généralisée qui se traduit par une réduction
régulière de l'épaisseur du métal. Au contraire, quand les zones de réaction sont
nettement séparées, la corrosion est dite localisée ; ce peut être le cas dans les
zones préférentielles de rétention d’eau ;
▪ Lorsque les zones de dissolution ont une surface nettement plus petite que les
zones de non dissolution, on a affaire à de la corrosion par piqûres ; la corrosion
est d'autant plus forte que le rapport des surfaces est plus faible, elle progresse
dans l'épaisseur du métal et peut aboutir à une perforation des pièces;
Causes et natures des désordres
La corrosion

Diverses formes de la corrosion


▪ Lorsque les hétérogénéités se répartissent en lits, comme dans le fer puddlé,
on assiste à de la corrosion feuilletante, qui peut désorganiser à cœur les
pièces concernées.
Un autre type de corrosion peut concerner certains éléments particuliers
(boulons à haute résistance, tiges d'ancrage précontraintes, fils de câbles de
ponts suspendus), c'est la corrosion fissurante sous contrainte (ou sous tension),
qui, comme son nom l'indique, se traduit par la formation de fissures
transversales aboutissant, à terme, à la rupture brutale de l'élément. Elle affecte
surtout les pièces soumises à d'importants efforts de traction, présentant en outre
une composition chimique et une structure métallurgique défavorables.
Causes et natures des désordres
La corrosion

Localisation des désordres


La corrosion du type "galvanique" due au contact de deux métaux de
composition chimique différente peut se rencontrer :
✓ Dans les ouvrages rivés, au niveau des assemblages et plus particulièrement à
la périphérie des rivets ; dans ce cas, c'est l'acier constitutif de l'ossature qui se
corrode ;
✓ Dans les ouvrages soudés, à la lisière des soudures, le fait étant favorisé par
l'existence de contraintes résiduelles. Cela est exceptionnel, mais peut
cependant se rencontrer dans le cas de réparations effectuées sans respect
des règles de l'art.
Causes et natures des désordres
La corrosion

Localisation des désordres


La corrosion du type "par aération différentielle" est la plus répandue. Un
ouvrage non protégé par un revêtement anticorrosion finirait par périr par
corrosion généralisée mais, même en présence de peinture, le vieillissement de
cette dernière et sa dégradation par manque d'entretien permettent à la corrosion
de s'installer dans des zones préférentielles. Ce sont toutes les zones de rétention
d'eau et d'humidité qui peuvent être dues :
✓ Soit à la conception : poutres en U formant bac, absence de dispositifs
d'évacuation d'eau, pièges à eau divers, contact acier-béton au niveau des
trottoirs dans les ponts à poutres latérales par exemple, contact maçonnerie-
ossature dans les ponts à voûtains ;
Causes et natures des désordres
La corrosion

Localisation des désordres

Membrure inférieure de poutre formant piège à poussière et humidité


✓ Soit dans les anciens ouvrages rivés, à la multiplicité des pièces accolées
(cornières, semelles, fourrures) ; l'eau s'infiltre alors dans les interstices et la
rouille, en foisonnant, peut amener des déformations locales.
Causes et natures des désordres
Autres types de désordres
D'autres types de désordres peuvent être rencontrés sur les ouvrages
métalliques. Les uns affectent les assemblages, les autres le corps même des
pièces.
Les premiers concernent les assemblages rivés ou boulonnés ; ce sont,
pour les ouvrages rivés, des désorganisations localisées telles que des
insuffisances de serrage, des jeux, des ovalisations de trous résultant de l'action
du trafic.
Plus rarement, on rencontre des ruptures de rivets, la plupart du temps
provoquées par un foisonnement de rouille entre les pièces assemblées, ou des
ruptures de boulons entraînées par un excès de serrage à l'origine.
Causes et natures des désordres
Autres types de désordres
Le second type de désordres recouvre les phénomènes d'instabilité
élastique localisés, tels que flambement de semelle entre deux cours de rivets,
voilement d'âme de poutre, ou d'ensemble tels que déversements de poutre. A
l'origine de ces phénomènes, on retrouve souvent un excès de sollicitations dû,
par exemple, à un passage de convoi en surcharge, ou à des opérations de
vérinage mal conduites.
Causes et natures des désordres
Désordres affectant les couvertures
Couvertures en bois
Ces désordres peuvent présenter
divers degrés de gravité, depuis le battement
des lattes constituant le platelage jusqu'à la
rupture des madriers supports. Les causes
peuvent être variées :
✓ Action générale du trafic entraînant la
désorganisation de la fixation des lattes;
✓ Pourrissement ou attaque par des
parasites, pouvant affecter aussi bien les
lattes que le support.
Causes et natures des désordres
Désordres affectant les couvertures
Couvertures en béton
Le sous-dimensionnement de la dalle ou des armatures en béton armé
conduit à une fissuration mécanique qui, combinée à l'absence de chape
d'étanchéité, à l'insuffisance d'enrobage des armatures, et parfois à une mauvaise
qualité du béton, permet à l'eau de s'infiltrer dans le corps de la dalle, il s'ensuit
une corrosion des armatures, d'où un affaiblissement complémentaire.
La circulation d'eau provoque, en outre, la corrosion des éléments supports
de l'ossature métallique.
Notons qu'il convient de ne pas confondre les fissures d'origine mécanique
et celles dues au retrait du béton, qui sont un phénomène relativement normal.
Surveillance des ouvrages métalliques
Surveillance des ouvrages métalliques
Généralités sur la surveillance

La surveillance des ouvrages métalliques ne présente pas de difficultés


particulières ; sa méthodologie doit être conçue en fonction de deux facteurs
principaux :
La nature de l’ouvrage La nature des désordres potentiels

déformations ou ruptures accidentelles

Corrosion
Concernant les phénomènes de corrosion, il convient d'insister sur les structures
anciennes rivées où la superposition de plats, cornières et autres profilés constitue autant de
sources d'infiltration. Dans ce cas, la relative complexité des assemblages requiert un examen
plus attentif relevant de la surveillance périodique.
Surveillance des ouvrages métalliques
Surveillance continue

La surveillance continue
est bien adaptée à la détection
des désordres tels que les
déformations accidentelles
dues, par exemple, à des
chocs de véhicules sur des
membrures ou au
dépassement de charges
admissibles provoquant des
phénomènes de voilement ou
de déversement.
Surveillance des ouvrages métalliques
Surveillance continue

La détection de ces anomalies particulièrement visibles ne nécessite ni


une inspection poussée, ni une compétence spécifique de la part du surveillant.
Surveillance des ouvrages métalliques
Visite annuelle

La visite annuelle comporte


l'appréciation qualitative de l'état
général de la peinture (décollements,
dégradations...) et doit s'attacher
principalement à localiser les foyers de
corrosion, à mesurer les déformations
accidentelles notées au cours de la
surveillance continue, à noter les rivets
et boulons rompus ou manquants dans
les assemblages rivé ou boulonnés, et
à détecter visuellement les fissurations
ou déchirements dus à des chocs.
Surveillance des ouvrages métalliques
Visite annuelle

Sont examinés plus particulièrement :


✓ Les points de rétention d'eau : nœuds de triangulation, jonctions âmes-
cornières ;
✓ Les points de contact triple air-acier-béton : jonctions latérales trottoirs-âmes
de poutres ;
✓ Les raccordements de pièces secondaires sur pièces principales susceptibles
d'être soumis à des variations importantes d'efforts locaux, tels que :
longerons-pièces de ponts, pièces de ponts-poutres principales.
Surveillance des ouvrages métalliques
Visite annuelle

La visite comporte, en outre, l'examen :


✓ De la sous-face des dalles de couverture, avec recherche de percolation d'eau
traduisant une corrosion localisée ;
✓ Du comportement des appareils d'appui, notamment avec recherche d'indices
de blocage et cheminement ;
✓ Du serrage des assemblages boulonnés.
Surveillance des ouvrages métalliques
Visite annuelle
Procès verbal
La visite annuelle donne lieu à un procès-verbal.
Surveillance des ouvrages métalliques
Inspection détaillée

A l'issue de l'inspection détaillée, l'état de la protection anticorrosion de


l'ouvrage doit être codifié par référence à l'échelle d'enrouillement.
Par ailleurs, outre les opérations relatives à la visite annuelle, l'inspection
détaillée comporte des examens particuliers visant à apprécier la bonne tenue
des assemblages.
Pour les ouvrages rivés, l'appréciation de cette tenue
peut être effectuée en "sonnant" au marteau les têtes de
rivets de certains assemblages principaux.
Cette opération, bien que simple, ne pouvant être
systématique, il est recommandé de pratiquer par sondage,
une généralisation éventuelle à tous les assemblages vitaux
pouvant être décidée suivant les résultats obtenus.
Surveillance des ouvrages métalliques
Inspection détaillée

Dans le cas où des fissures auraient été notées au cours de la visite


annuelle, il doit être procédé à un examen attentif de tous les assemblages de
même type et susceptibles d'être soumis aux mêmes efforts. Le cas échéant, il
est recommandé de procéder à des contrôles par ressuage permettant de
déceler des fissures peu visibles à l'œil nu, la présence d'une fissure dans le
revêtement anticorrosion n'impliquant pas automatiquement une fissuration du
métal sous-jacent. Pour être significatif, un contrôle par ressuage doit être
effectué sur métal nu et nécessite donc, au préalable, le décapage de la
protection anticorrosion.
Les extrémités des fissures doivent être repérés et datées de manière à
contrôler leur évolution.
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Entretien courant
✓ Une attention particulière doit être portée au nettoyage des sommiers de
culées des pièces mécaniques telles que appareils d'appui et joints de
chaussées; des dispositifs permettant l'évacuation des eaux et des parties de
l'ouvrage susceptibles de retenir l'humidité (poutres en U par exemple) et de
favoriser ainsi la corrosion ; un moyen efficace pour assurer ce nettoyage étant
le lavage à l'eau sous pression.
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Entretien courant
✓ Le nettoyage des abords des appareils d'appui doit être réalisé avant la
période chaude (Mars) afin d'éliminer les matériaux provenant du joint de
chaussée qui peuvent bloquer les déplacements des rouleaux sous balanciers
d’appui.
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Entretien courant
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Entretien courant
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Entretien spécialisé

L'entretien spécialisé des ouvrages métalliques comporte essentiellement


les remises en peinture de l'ossature. S'y ajoutent les opérations touchant à
l'entretien de la chaussée telles que réfection de la couche de roulement, voire de
la chape d'étanchéité. Toute opération touchant plus profondément les
couvertures doit être considérée comme une réparation.
En revanche, peuvent être assimilées à des opérations d'entretien, les
réparations mineures affectant l'ossature, telles que le remplacement de rivets ou
de boulons, à l'exclusion des remplacements de pièces.
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Entretien spécialisé
Opérations de remise en peinture ;
En matière de protection anticorrosion, l'efficacité de l'opération de remise
en peinture dépend principalement de la qualité de la mise en œuvre.
Un certain nombre de règles sont donc à respecter, tant sur les opérations
à effectuer que sur le contrôle de ces dernières.
Néanmoins, il paraît possible d'indiquer que suivant l'état de la protection
en place, il sera procédé :
✓ Soit à la réfection de cette dernière, avec l'élimination totale du revêtement et
la remise à nu du métal sur l'intégralité de la charpente;
✓ Soit à une remise en peinture comportant la réfection totale du système dans
les zones corrodées après la remise à nu locale du métal, puis l'application
générale de deux à trois couches de peintures;
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Entretien spécialisé
Opérations de remise en peinture ;
Les retouches ponctuelles ou réfections partielles étant en principe à
exclure.

L'attention est toutefois attirée sur :


✓ La difficulté qu'il peut y avoir à remettre correctement à nu certaines
charpentes (ouvrages vétustes, ossatures à triangulation fine ou complexe,
etc.) ;
✓ Les précautions qui doivent être prises pour les remises en peinture,
notamment dans les zones de transition, en bordure des réfections locales,
entre la nouvelle protection et celle qui subsiste où peuvent apparaître des
problèmes d'adhérence ou de compatibilité entre produits ;
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Entretien spécialisé
Remplacement de rivets et de boulons
Les opérations suivantes sont considérées comme des opérations
d'entretien si elles ne concernent que des remplacements isolés, les
remplacements de groupes de rivets ou de boulons doivent être considérés
comme des réparations.
Le remplacement pièce pour pièce de boulons ne pose, en général, pas de
problèmes particuliers, les trous d'assemblages présentant un jeu suffisant pour
procéder à l'opération sans difficulté.
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Entretien spécialisé
Remplacement de rivets et de boulons
Dans le cas d'assemblages rivés, il faut d'abord procéder à l'opération de
dérivetage (extraction des parties de rivet subsistant dans l'assemblage), pour
laquelle certaines précautions doivent être observées :
- En dessous de 0°C, le dérivetage par chocs est interdit;
- Aux températures ordinaires, il ne doit être procédé au dérivetage que sous
réserve :
▪ Que la chasse des rivets ne nécessite pas d'efforts exagérés, de façon
qu'aucune déformation, même localisée, n'en résulte,
▪ Que l'opération n'entraîne pas la formation de criques aux bords des trous
(ce point doit être vérifié par ressuage),
▪ Que les trous des éléments assemblés ne soient pas désaxés.
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Entretien spécialisé
Remplacement de rivets et de boulons
Si besoin est, le dérivetage doit être réalisé par perçage au foret dans la
tige des rivets, à l'exclusion de tout autre moyen tel que l'élimination au
chalumeau.
Le dérivetage effectué, la règle générale est le remplacement des rivets à
l'identique ou par des rivets de diamètre supérieur si un réalésage du trou s'est
avéré nécessaire. Toutefois, on peut être amené, pour des questions
d'accessibilité par exemple, à envisager le remplacement des rivets par des
boulons à serrage contrôlé ; cette solution doit être évitée dans toute la mesure
du possible. Dans le cas contraire, l'attention est attirée sur la différence de
fonctionnement des deux modes d'assemblage, les rivets travaillant au
cisaillement et les boulons à serrage contrôlé transmettant les efforts par
contrainte et frottement.
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Entretien spécialisé
Remplacement de rivets et de boulons
Il est donc essentiel de s'assurer que les boulons de remplacement ne
seront jamais sollicités au cisaillement ; le cas échéant, afin que l'effort de
précontrainte appliqué soit suffisant, on aura recours à des boulons d'un diamètre
supérieur à celui strictement nécessaire.

Nota : le remplacement de rivets par des boulons ordinaires est


strictement interdit. En effet, le diamètre des trous étant supérieur au diamètre
des boulons, la sollicitation en cisaillement de ces derniers ne peut avoir lieu
qu'après glissement de l'assemblage, ce qui signifie que l'effort transmis par les
pièces n'est, en fait, supporté que par les rivets subsistants.
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Réparations

Les réparations sur ouvrages


métalliques peuvent concerner la


réfection d'assemblages, la reconstitution
ou le remplacement de pièces. Il faut
noter que toute réparation, quelle que soit
son importance, ne s'improvise pas ; elle
doit donner lieu à une étude préliminaire
permettant de définir la méthodologie des
opérations.
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Réparations
Réfection d'assemblages boulonnés ou rivés
Les opérations de réfection d'assemblages boulonnés ou rivés doivent
obéir aux règles mentionnées au titre de l'entretien. En outre, il convient de ne
procéder au remplacement de chaque élément que très progressivement, en
prenant garde aux taux de travail des rivets ou boulons subsistants.
Il faut savoir que, dans tout ouvrage en service, un travail d'adaptation
s'est effectué et qu'à toute modification de la structure correspond une
modification de l'état des contraintes locales. Les opérations ci-dessus, même
d'importance mineure, ne doivent pas être considérées comme des interventions
de routine et méritent d'être soigneusement étudiées et programmées.
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Réparations
Réfection d'assemblages boulonnés ou rivés
Peuvent être considérées comme des réfections d'assemblage, les
interventions visant à remédier à un défaut de conception, non-respect de la règle
de pince par exemple ; dans ce cas, l'intervalle entre cours de rivets étant trop
grand, l'eau s'infiltre entre les pièces assemblées et le foisonnement d'oxydes
dus à la corrosion provoque, à terme, un bâillement. Il convient alors de procéder
à un nettoyage complet des produits de corrosion puis, après perçage des
pièces, de remettre dans la mesure du possible ces dernières en contact à l'aide
de rivets ou de boulons intercalaires.
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Réparations
Réparations par soudage
Mode d'assemblage généralisé à l'heure actuelle dans la construction
métallique, le soudage peut être employé, moyennant certaines précautions,
dans les opérations de réparation ou de renforcement d'ouvrages.

Ouvrages rivés en acier


La réparation par soudage de ce type d'ouvrages doit être envisagée avec
une extrême prudence, les aciers utilisés pouvant avoir des comportements
notablement différents. Une étude métallurgique s'impose dans tous les cas, le
risque majeur étant celui de la fissuration à froid.
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Réparations
Réparations par soudage
Ouvrages rivés en acier
D'une façon générale, la réparation par soudage, quel que soit le matériau
auquel on a affaire, ne s'improvise pas et nécessite le recours à un spécialiste
capable de définir un programme de soudage comportant, entre autres, l'ordre
d'exécution des soudures et les modes opératoires de soudage à utiliser. Ces
précautions doivent être prises, même pour des réparations apparemment
mineures ou pour la fixation d'éléments accessoires sur les pièces principales, les
soudures secondaires ou de faible section n'étant pas toujours les moins nocives.
Au préalable, il faut procéder à l'identification du matériau constitutif de
l'ouvrage. Dans la mesure où l'on ne dispose pas de documents à ce sujet, la
méthodologie suivante peut être adoptée :
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Réparations
Réparations par soudage
Ouvrages rivés en acier
▪ Prélèvement d'un échantillon dans une partie non sollicitée de l'ouvrage, en
vue de la détermination de la composition chimique et des caractéristiques
mécaniques (limite d'élasticité, résistance à la traction, allongement, résilience,
dureté superficielle) ;
▪ Vérification sur l'ouvrage de l'homogénéité du matériau, par mesures de dureté
superficielle, en nombre suffisant pour pouvoir disposer de résultats
statistiquement significatifs.
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Réparations
Reconstitution ou remplacement de pièces
L'attitude à adopter vis-à-vis de la reconstitution ou du remplacement de
pièces dans un ouvrage métallique dépend de l'importance et du rôle de la pièce
concernée.
Le cas le plus fréquent concerne les anciens ouvrages, à structure
triangulée, dont certains éléments sont particulièrement dégradés par la
corrosion. Ces dégradations peuvent affecter, soit la triangulation des poutres
principales, soit, très fréquemment, les pièces de pont, surtout au niveau du
contact avec le platelage ou des voûtains. Il peut alors être procédé, soit au
remplacement d'éléments tels que cornières ou semelles, soit au remplacement
total de la pièce incriminée.
Entretien et réparation des ouvrages métalliques
Réparations
Reconstitution ou remplacement de pièces
Dans le premier cas, les solutions de jonction par soudage doivent être
évitées au profit d'assemblage par rivetage ou boulonnage ; dans le second, les
pièces peuvent être constituées par soudage, l'assemblage sur la structure
subsistante s'effectuant par boulonnage.
Dans le cas où le remplacement concerne la triangulation des poutres
principales, l'attention est attirée sur l'état de contraintes de la pièce à remplacer.
Une étude approfondie doit être effectuée afin que toutes les dispositions soient
prises pour minimiser les efforts transmis par cette pièce avant remplacement,
l'objectif étant qu'après mise en place de l'élément neuf et transfert des charges,
il n'y ait pas modification notable de l'équilibre antérieur.
Références

❑ Instruction pour la surveillance et l’entretien des ouvrages d’art, Direction


des routes.
▪ Guide pour le surveillance et l’entretien des ouvrages d’art.
• Ponts métalliques, Mai 1992.

❑ Dictionnaire de l’entretien routier.


▪ Volume 5 : Ouvrage d’art.
• Ministère de Ministère de l’écologie, de l’énergie, du
développement durable et de l’aménagement du territoire, Juin
2008.
❑ Overseas road note 7 Vol 2. Bridge Inspector’s Handbook.
ROYAUME DU MAROC
Ministère de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau
Direction des Routes
Centre National d’Etudes et de Recherches Routières

Pathologie et entretien des ouvrages


métalliques
Merci pour votre attention
HAFILI OUALID
CNER
hafili.oualid@gmail.com

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