MMC Rji 12

31/12/2021
Mécanique des Milieux Continus

2021 - 2022
Pr. JAAFRI
Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 1
Problème élastique
Equations constitutives
Introduction
Depuis le début du cours de MMC, on a introduit plusieurs équations de différents types, faisant
intervenir différentes grandeurs, liées à différentes hypothèses, etc.
Récapitulons-les afin de pouvoir formuler de manière rigoureuse les données d’un problème de
MMC type, fondé sur l’élasticité linéaire et isotrope.
Equations de différents types :

- Equations cinématiques.
- Equations d’équilibre.
- Equations de comportement.
Elles peuvent s’appliquer en différents lieux :

- Equations de volume.
- Equations de surface.
1
31/12/2021
Introduction
Les hypothèses les plus importantes du problème élastique sont :
- Elasticité linéaire isotrope.
- Hypothèse des petites perturbations (HPP).
Le champ de déplacement est très faible devant les

dimensions du système étudié, et les vecteurs position
initiale 𝑿 et position actuelle 𝒙 sont quasi-confondus.
A cela, s’ajoutent deux axiomes importants de la théorie :

- Principe de conservation de la masse.
- Principe fondamental de la dynamique.
Traduisons toutes ces données en langage mathématique, sur un domaine 𝑫 de surface extérieure 𝑺.
Du fait de l’HPP, 𝐷 et 𝑆 sont supposés quasi-indépendants du temps.
Equations
La première équation cinématique est celle qui relie déplacements et déformations :
1 𝑇
𝜀= 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑈 + 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑈 sur 𝐷
2
On l’appelle équation de compatibilité. Elle est valable en tout point du domaine 𝐷
La deuxième équation cinématique est une équation de surface :
𝑈 = 𝑈𝐷 sur 𝑆𝑈
déplacement imposé au milieu partie de 𝑆, la surface

en un point donné de 𝑆𝑈 . extérieure du domaine 𝐷.
Il s’agit d’une condition aux limites cinématique, ou condition aux limites en déplacement → le champ de
déplacement dans le milieu est compatible avec certaines valeurs qui sont imposées sur ses limites extérieures.
Généralement, le déplacement imposé 𝑈𝐷 est une des données du problème à résoudre.
2
31/12/2021
Equations
En plus des équations cinématiques, on a également des équations d’équilibre :
La plus importante d’entre elles est la forme locale du principe fondamentale de la dynamique (PFD).
𝑑𝑖𝑣 𝜎 + 𝜌𝑔 = 0 sur 𝐷
Il faut préciser que, sous cette forme, le PFD représente un équilibre statique (car le terme d’accélération
est égal à zéro). Il représente donc l’équilibre du système élastique après son chargement, et à la fin de
sa déformation.
Pour étudier le milieu pendant son chargement et sa déformation, il faudrait tenir compte de l’accélération qu’il
subit, et on entre alors dans le domaine beaucoup plus complexe de la dynamique.
→ Exemple : calcul d’une structure soumise au séisme.
Dans ce cours, on restera en statique.
Les autres lois de bilan (masse et énergie) n’apportent rien d’intéressant à la formulation d’un problème d’élasticité.
Equations
La deuxième équation d’équilibre est une équation de surface :
𝜎 𝑛 = 𝑇𝐷 sur 𝑆𝑇
normale sortante du domaine partie de 𝑆, la surface

en un point donné de 𝑆𝑇 . extérieure du domaine 𝐷.
déplacement imposé au milieu

en un point donné de 𝑆𝑇 .
Il s’agit d’une condition aux limites d’équilibre, ou condition aux limites en effort → le champ de contrainte dans
le milieu est compatible avec certaines valeurs qui sont imposées sur ses limites extérieures.
Généralement, la contrainte imposée 𝑇𝐷 est une des données du problème à résoudre.
3
31/12/2021
Equations
La dernière équation constitutive du problème élastique est une équation de comportement.
Puisque l’on travaille en élasticité linéaire isotrope, il s’agit de la loi de Hooke, qui fait intervenir le module d’Young
et le coefficient de Poisson (ou les deux coefficients de Lamé, indifféremment) :
𝜎 = 𝜆 𝑡𝑟 𝜀 𝐼 + 2𝜇 𝜀 sur 𝐷
Dans le cadre de ce cours, on a choisi l’élasticité, mais il existe beaucoup d’autres modèles de comportement
pour différents types de matériaux (liquides, plastiques, etc.). Dans ce cas, on ferait intervenir une autre
équation, qui se présenterait également comme une relation entre contraintes et déformations.
Equations
On peut donc récapituler les cinq équations du problème élastique :
- Equations cinématiques.
1 𝑇
2
- Equations d’équilibre.
- Equations de comportement.
4
31/12/2021
Fermeture du problème
Un problème élastique se présente généralement de la manière suivante :
- Les inconnues du problème sont trois champs qui sont à définir sur le domaine 𝐷 et sur sa surface
extérieure 𝑆 :
 Champ de contraintes
 Champ de déformations
 Champ de déplacement
- Les données du problème sont de plusieurs types :

 Géométrie du problème : définition du domaine 𝐷 et de sa surface extérieure 𝑆
 Conditions aux limites en déplacement, définies sur 𝑆𝑈
 Conditions aux limites en contraintes, définies sur 𝑆𝑇
Selon la théorie de l’élasticité, le système
1 𝑇
2
admet exactement une et une seule solution sous la forme des trois champs : 𝜎 𝜀 𝑈
si et seulement si les deux conditions suivantes sont vérifiées :
𝑆𝑈 ∩ 𝑆𝑇 = ∅ et 𝑆𝑈 ∪ 𝑆𝑇 = 𝑆
5
31/12/2021
Ces deux conditions sont appelées conditions de fermeture du problème élastique.
Si elles sont remplies, on dit que le problème élastique que l’on cherche à résoudre est « bien posé ».
𝑆𝑈 ∩ 𝑆𝑇 = ∅ et 𝑆𝑈 ∪ 𝑆𝑇 = 𝑆
Un point donné de la surface extérieure du Tout point de la surface extérieure du domaine

domaine ne peut se voir imposer à la fois une doit se voir imposer une condition aux limites d’un
contrainte et un déplacement dans l’énoncé du type donné.
problème.
Un problème élastique fermé (ou bien

posé) doit ressembler à :
Un problème élastique fermé (ou bien

posé) doit ressembler à :
Appliqué au cas concret d’un viaduc :
6
31/12/2021
Résolution analytique
Approches
Difficulté du problème élastique → Le nombre d’inconnues → 3 champs : 𝜎 𝜀 𝑈
Que faire ? Réduire le nombre d’inconnues On utilise deux des cinq équations fondamentales :
1 𝑇
- Equation de compatibilité 𝜀= 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑈 + 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑈
2
fournit la déformation en fonction du champ de déplacement
- Loi de Hooke 𝜎 = 𝜆 𝑡𝑟 𝜀 𝐼 + 2𝜇 𝜀
fournit la contrainte en fonction de la déformation
Si le champ de déplacement est connu, on peut directement obtenir les autres inconnues sans difficulté.
Inversement, si le champ de contraintes est connu, on peut remonter aux déformations et aux
déplacements en retournant ces expressions.
On peut considérer le problème en supposant que la seule inconnue est le champ de déplacement ou
bien le champ de contrainte.
Approche en contraintes
On considère que la seule inconnue est le champ de contraintes
On fait donc disparaître les déformations et les déplacements du problème
- Postuler un champ de contraintes tel qu’il vérifie les équations d’équilibre suivantes :
PFD : 𝑑𝑖𝑣 𝜎 + 𝜌𝑔 = 0 sur 𝐷
CL en contraintes : 𝜎 𝑛 = 𝑇𝐷 sur 𝑆𝑇
- Vérifier que ce champ est conforme à l’équation de Beltrami, qui est dérivée des
conditions de compatibilité en déformations exprimées sous forme de contraintes :
1
∆𝜎 + 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑡𝑟𝜎 = 0
1+𝜈
- Calculer les déformations puis les déplacements à partir des contraintes ;

- Vérifier les conditions limites en déplacements.
7
31/12/2021
Approche en déplacements
On considère que la seule inconnue est le champ des déplacements
On fait donc disparaître les déformations et les contraintes du problème
- Postuler la forme du champ de déplacement tel qu’il vérifie :
CL en déplacements : 𝑈 = 𝑈𝐷 sur 𝑆𝑈
- Vérifier que ce champ est conforme à l’équation de Navier, qui est obtenue en injectant
la loi de Hooke et l’équation de compatibilité dans l’équation d’équilibre local :
𝜇 Δ𝑈 + 𝜆 + 𝜇 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑑𝑖𝑣𝑈 + 𝑓 = 0
- Calculer les déformations puis les contraintes ;
- Vérifier les conditions limites en contraintes.
Théorème de superposition
Imaginons un domaine matériel 𝐷 de surface extérieure 𝑆 divisée en deux parties 𝑆𝑈 et 𝑆𝑇
On soumet ce système à une première sollicitation, sous la forme des conditions aux limites suivantes :
𝑈1 = 𝑈𝐷1 sur 𝑆𝑈 𝜎1 𝑛 = 𝑇𝐷1 sur 𝑆𝑇
La résolution de ce problème (par une méthode quelconque) fournit les champs résultants de cette
sollicitation : 𝜀1 , 𝜎1 et 𝑈1
On soumet ce même système à une deuxième sollicitation, sous la forme des conditions aux limites suivantes :
𝑈2 = 𝑈𝐷2 sur 𝑆𝑈 𝜎2 𝑛 = 𝑇𝐷2 sur 𝑆𝑇
La résolution de ce problème (par la même méthode ou par une autre) fournit les champs résultants de
cette sollicitation : 𝜀2 , 𝜎2 et 𝑈2
8
31/12/2021
Permet d’obtenir directement et sans calcul supplémentaire la solution d’un troisième

problème, défini par les conditions aux limites suivantes :
𝑈 = 𝛼 𝑈𝐷1 + 𝛽 𝑈𝐷2 sur 𝑆𝑈
𝜎 𝑛 = 𝛼 𝑇𝐷1 + 𝛽 𝑇𝐷2 sur 𝑆𝑇
La solution de ce problème se déduit des solutions des deux problèmes « élémentaires » :
𝜀 = 𝛼 𝜀1 + 𝛽 𝜀2
𝜎 = 𝛼 𝜎1 + 𝛽 𝜎2
𝑈 = 𝛼 𝑈1 + 𝛽 𝑈2
- Si l’on additionne des sollicitations, on additionne également leurs effets.

- Si l’on multiplie une sollicitation par un scalaire, on multiplie ses effets par le même scalaire.
Exemple :
On cherche les champs de contraintes, déformations,

et déplacements résultant de ces sollicitations
Au lieu de traiter ce problème dans son ensemble → le

diviser en deux sous-problèmes, généralement beaucoup
plus simples :
18
9
31/12/2021
Exemple :
Si on est capable de résoudre chacun de ces problèmes indépendamment, on obtient directement la solution
du problème complet :
𝜀 = 𝑝 𝜀1 + ℎ 𝜀2
𝜎 = 𝑝 𝜎1 + ℎ 𝜎2
𝑈 = 𝑝 𝑈1 + ℎ 𝑈2
Problèmes plans
Déformations planes :
Une déformation plane découle d’un mouvement plan, défini par un champ de déplacement de la forme :
𝜕𝑈1 𝜕𝑈2
𝑈3 = 0 = =0
𝜕𝑥3 𝜕𝑥3
Il en résulte un tenseur de déformations de la forme :
𝜀11 (𝑥1 , 𝑥2 ) 𝜀12 (𝑥1 , 𝑥2 ) 0
𝜀 = 𝜀12 (𝑥1 , 𝑥2 ) 𝜀22 (𝑥1 , 𝑥2 ) 0
0 0 0
En appliquant la loi de Hooke :
𝜆 𝑡𝑟 𝜀 + 2𝜇 𝜀11 2𝜇 𝜀12 0 Effet Poisson
𝜎= 2𝜇 𝜀12 𝜆 𝑡𝑟 𝜀 + 2𝜇 𝜀22 0 Induite par la restriction
0 0 𝜆 𝑡𝑟 𝜀 de la déformation
Déformation plane ⇏ Contrainte plane
10
31/12/2021
Problèmes plans
Déformations planes :
Solide prismatique très long + sollicité par des forces perpendiculaires à ses génératrices + ces forces restent
constantes le long de celles-ci
→ Toute portion du solide située à une distance suffisante de ses extrémités se déforme uniquement
dans un plan perpendiculaire aux génératrices et l’on peut considérer que les déformations dans le
sens de la génératrice sont nulles
digue tunnel barrage
Problèmes plans
Contraintes planes :
L’état de contraintes plane est défini par le tenseur de contraintes suivant :
𝜎11 𝜎12 0
𝜎 = 𝜎12 𝜎22 0
0 0 0
En appliquant la loi de Hooke :
𝜀11 𝜀12 0
𝜀12 𝜀22 0
𝜀= 𝜈
0 0 − (𝜀 + 𝜀22 )
1 − 𝜈 11
Effet Poisson
Contrainte plane ⇏ Déformation plane tôle plane de faible épaisseur
11

MMC Rji 12

Transféré par

Informations du document

Titre original

Copyright

Formats disponibles

Partager ce document

Partager ou intégrer le document

Options de partage

Avez-vous trouvé ce document utile ?

Ce contenu est-il inapproprié ?

Droits d'auteur :

Formats disponibles

MMC Rji 12

Transféré par

Droits d'auteur :

Formats disponibles

31/12/2021

Mécanique des Milieux Continus

Equations de différents types :

Elles peuvent s’appliquer en différents lieux :

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 2

Le champ de déplacement est très faible devant les

A cela, s’ajoutent deux axiomes importants de la théorie :

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 3

On l’appelle équation de compatibilité. Elle est valable en tout point du domaine 𝐷

La deuxième équation cinématique est une équation de surface :

déplacement imposé au milieu partie de 𝑆, la surface

Généralement, le déplacement imposé 𝑈𝐷 est une des données du problème à résoudre.

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 4

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 5

normale sortante du domaine partie de 𝑆, la surface

déplacement imposé au milieu

Généralement, la contrainte imposée 𝑇𝐷 est une des données du problème à résoudre.

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 6

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 7

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 8

- Les données du problème sont de plusieurs types :

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 9

si et seulement si les deux conditions suivantes sont vérifiées :

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 10

Un point donné de la surface extérieure du Tout point de la surface extérieure du domaine

Un problème élastique fermé (ou bien

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 11

Un problème élastique fermé (ou bien

Appliqué au cas concret d’un viaduc :

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 12

Difficulté du problème élastique → Le nombre d’inconnues → 3 champs : 𝜎 𝜀 𝑈

fournit la contrainte en fonction de la déformation

On fait donc disparaître les déformations et les déplacements du problème

PFD : 𝑑𝑖𝑣 𝜎 + 𝜌𝑔 = 0 sur 𝐷

- Calculer les déformations puis les déplacements à partir des contraintes ;

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 14

On fait donc disparaître les déformations et les contraintes du problème

- Postuler la forme du champ de déplacement tel qu’il vérifie :

- Calculer les déformations puis les contraintes ;

- Vérifier les conditions limites en contraintes.

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 15

Imaginons un domaine matériel 𝐷 de surface extérieure 𝑆 divisée en deux parties 𝑆𝑈 et 𝑆𝑇

𝑈1 = 𝑈𝐷1 sur 𝑆𝑈 𝜎1 𝑛 = 𝑇𝐷1 sur 𝑆𝑇

𝑈2 = 𝑈𝐷2 sur 𝑆𝑈 𝜎2 𝑛 = 𝑇𝐷2 sur 𝑆𝑇

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 16

Permet d’obtenir directement et sans calcul supplémentaire la solution d’un troisième

𝑈 = 𝛼 𝑈𝐷1 + 𝛽 𝑈𝐷2 sur 𝑆𝑈

𝜎 𝑛 = 𝛼 𝑇𝐷1 + 𝛽 𝑇𝐷2 sur 𝑆𝑇

La solution de ce problème se déduit des solutions des deux problèmes « élémentaires » :

- Si l’on additionne des sollicitations, on additionne également leurs effets.

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 17

On cherche les champs de contraintes, déformations,

Au lieu de traiter ce problème dans son ensemble → le

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 19

Déformation plane ⇏ Contrainte plane

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 20

digue tunnel barrage

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 21

En appliquant la loi de Hooke :

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 22

Vous aimerez peut-être aussi