Vous êtes sur la page 1sur 156

Mécanique des roches 1 Pr Dr Ir.

NGOIE NSENGA

I. INTRODUCTION

Définitions
1. La mécanique des roches

Elle est à la fois une technique et une science ; elle a pour objet
d’étudier le comportement mécanique des roches dans leur site naturel.
Comme la plupart d’autres disciplines de science de la terre, la mécanique
des roches trouve son origine :
- d’une part dans la recherche d’explications quantitatives et
qualitatives des phénomènes naturels observés.
- D’autre part dans l’activité industrielle de l’ingénieur cherchant les
meilleures solutions techniques pour maîtriser le comportement des
terrains dans les travaux d’exploitation des ressources naturelles (Cu,
or, pétrole, diamant, …) et dans les aménagements civils ou militaires.
Pour atteindre les objectifs bien délimités la mécanique des roches
associe la théorie, les expériences, les travaux de laboratoires, les essais in
situ.
La mécanique des roches est subdivisée essentiellement en deux
grands ensembles domaines :
- le domaine traitant de la stabilité des roches,
- le domaine traitant de la destructibilité des roches.

2. Les roches

Ce sont des matériaux qui composent l’écorce terrestre. Elles


comprennent les formations géologiques douées de cohésion qui constituent
le sous-sol terrestre et le sous-sol des planètes de densité élevée telle que la
lune et mars. Ramenées à la surface et soustraites aux pressions qui règnent
en profondeur et suite aux intempéries, les roches se désagrègent et forment
des matériaux meubles appelés sols.
La science qui étudie le sol (couche superficielle de l’écorce terrestre)
est la mécanique des sols. Notons que dans son sens le plus large, le
géologue appelle roche toute masse minérale.
Du point de vue de la mécanique des roches, les roches meubles (sol)
sont distinguées des roches cohérentes (roches). Dans le sol il n’existe pas
des liaisons solides entre les grains, la cohésion apparente des sols fins, et
notamment des argiles, est liée à la phase liquide qui occupe les vides inter
granulaires et qui disparait lorsque les pressions interstitielles deviennent
élevées. La déformation du milieu dépend essentiellement de la structure du
sol et peu des caractéristiques propres des constituants granulaires.
Au contraire dans les roches, des liaisons solides entre les grains leur
confèrent une cohésion réelle. La présence des discontinuités (diaclases,
Mécanique des roches 2 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

fissures, joints, etc.) constitue le facteur essentiel du comportement


mécanique des milieux rocheux quelle que soit l’échelle considérée.

3. Mécanique des roches – Géologie – Géologie appliquée

La mécanique des roches ne doit pas être confondue ni à la géologie


ni à la géologie appliquée.
- La géologie : c’est une science descriptive ; le géologue se propose
d’une part de reconstituer l’histoire de la croûte terrestre et d’autre
part d’expliquer les transformations subies par la surface du globe au
cours de son évolution.

- La géologie appliquée : elle énonce les problèmes qui se posent le plus


fréquemment au géologue sur le terrain (chantier), elle donne des
conseils à caractères général sur la manière d’éviter les difficultés et
sur les moyens de les résoudre.

- La mécanique des roches : elle se situe par rapport aux sciences


voisines d’une manière que l’on peut schématiser comme suit :

Aérodynamisme

Mécanique
des fluides

Hydraulique

Mécanique Mécanique des


rationnelle milieux continus
Mécanique des sols

Mécanique
des solides Mécanique des
déformables roches

Résistance des
matériaux

La mécanique des roches est une science relativement jeune par


rapport à la mécanique de sols. L’appellation mécanique des roches a été
présentée pour la première fois en 1955 par Mr TALOBRE en France au
cours d’une conférence intitulée : « La mécanique des roches, ses principes,
ses méthodes, son application aux barrages et aux travaux souterrains ».
Mécanique des roches 3 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

La mécanique des roches ne peut proposer des solutions qu’à partir


des modèles qui sont des assemblages structuraux ayant des
comportements mécaniques bien définis.
On distingue essentiellement :
- les modèles physiques (en grandeur nature ou réduite)
- les modèles analytiques ou mathématiques
- les modèles numériques (FEM, FDM, BEM, DEM, etc.)
- les modèles analogiques.
Mécanique des roches 4 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

II. RAPPEL DES NOTIONS FONDAMENTALES

II.1. Concept du milieu continu

La nature et la structure moléculaire de la matière sont deux notions


suffisamment connues à l’heure actuelle. Dans toutes les investigations pour
la connaissance du comportement de la matière, on ne s’intéresse pas à une
molécule isolée mais plutôt à tout l’édifice qui constitue la matière elle-
même.
La matière sera traitée comme étant continue, distribuée dans tout le
volume et occupant tout l’espace qui lui est offert ″ c’est le concept de milieu
continu ″.
De ce fait un fluide serait un milieu continu par excellence. Pour
V.MAURY, le milieu rocheux sera un milieu présentant une surface de
discontinuité au moins, reliant un point d’un contour libre à un autre. Le
propre de cette discontinuité étant son incapacité à transmettre les
contraintes de traction. Mais dès que les surfaces en regard sont douées
d’une certaine adhérence, on admettra être en présence d’un milieu continu
homogène ou hétérogène. La perte de cette adhérence tout au long d’une
surface donnée sera la naissance d’un milieu discontinu.
En résumé, jusqu’à la perte totale d’adhérence, le massif rocheux
sera toujours ramené à un matériau relevant de la mécanique des milieux
continus. Le comportement de ce milieu en équations mathématiques liant
entre elles les grandeurs telles que tensions ou contraintes peut être décrit
par des équations dites « équations mécanique d’état ».
D’une manière générale, on peut dire que les équations mécaniques
d’état relient entre elles les variables dynamiques et statiques de manière à
produire le comportement mécanique du milieu étudié.
Les déformations qui ont lieu dans un milieu infinitésimal dV sont
définies par les coordonnées spéciales et par les dérivées par rapport au
temps (vitesses et accélérations). Ces grandeurs sont des variables
cinématiques de cet élément dV .
Il existe généralement 3 principaux types de mouvements :
- la translation
- la rotation
- la déformation pure c.à.d. déformation sans rotation.
La déformation pure se subdivise en déformation avec changement de
volume et déformation sans changement de volume ou distorsion.
L’état dynamique d’un volume élémentaire est décrit par des variables
dynamiques. C’est ainsi que les translations seront décrites par les forces
qui les engendrent, les rotations par les moments et les déformations pures
par les contraintes ou les tensions.
Mécanique des roches 5 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

II.2. Notion d’élasticité

II.2.1. Contrainte dans l’espace

Soit un système d’axes perpendiculaires entre eux et dont les


orientations sont quelconques par rapport aux directions des contraintes
principales.

C
 n, z
n

z N
 n, y B y
 n, x
0
y
x

Soit un plan ABC d’orientation quelconque par rapport au système


d’axe et soit la normale ON abaissée sur le plan ABC.
Cette normale définit avec les axes des coordonnées les angles  x ,  y
et  z appelés angles directeurs. Les cosinus directeurs  x ,  y et  z de cette
normale sont définis par les relations suivantes :
 x  Cos x
 y  Cos y (II-1)

 z  Cos z

Soit  n la contrainte agissant sur le plan ABC et soient les contraintes


 ny,  ny ,  nz , les composantes de cette contrainte suivant les 3 axes des
coordonnées.
Mécanique des roches 6 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

C
n

x
 yx xy
y
 xz B
0 y
 yz zx
 zy

A z

Sur la figure on a représenté les contraintes sur le plan AOC, OBC et


OAB. En exprimant l’équilibre des forces agissant sur le trièdre OABC
parallèlement aux axes des coordonnées on trouve les relations suivantes :
  n, x   x . x   yx . y   zx . z

  n, y   y . y   zy . z   zy . z (II-2)

  n, z   z . z   xz . x   yz . y

Si on appelle  i et  ij les composantes normale et tangentielle sur


une facette normale à l’axe i, on a le principe de réciprocité des contraintes
de cisaillement :
 ij   ji   xy   yx ; yz   zy ;  zx   xz (II-3)

Le plan ABC a une orientation quelconque par rapport aux axes des
coordonnées et n’est donc pas nécessairement un plan principal. On peut
démontrer que parmi l’ensemble des plans ABC, il en existe au moins 3 qui
sont perpendiculaires entre eux et qui sont des plans principaux.
Soient  ix , iy et  iz les cosinus directeurs de la normale à ces 3

plans principaux (i = 1, 2, 3) et i la contrainte sur le plan ABC (  n   i ).


Mécanique des roches 7 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Les composantes  nix ,  niy et  niz de  i suivant les axes


s’expriment par :

  nix   ix . ix

  niy   iy . iy (II-4)

  niz   iz . iz

 niz
i
 niy
 nix y
0 B

Les expressions (2) sont valables aussi pour les facettes principales.
En introduisant les expressions (4) dans (2), on obtient les expressions
suivantes :
( x   i ). ix   yx . iy   zx . iz  0

( y   i ). iy   xy . ix   zy . iz  0 (II-5)

( z   i ). iz   xz . ix   yz . iy  0

Pour qu’une solution non triviale existe, le déterminant des


coefficients des cosinus directeurs doit être nul. Ce qui donne :

 i 3  ( x   y   z ). i2  ( x . y   x . z   y . z   xy
2
  2yz   zx
2
). i (II-6)

 ( x . y . z   x . 2yz   y . zx
2
  z . xy
2
 2. xy . yz . zx )  0
Mécanique des roches 8 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Les 3 racines de cette équation sont les 3 contraintes principales  1 ,


 2 et  3 .
En notant que les contraintes principales demeurent inchangées si l’on
modifie le système d’axe OXYZ, les coefficients de  i sont des invariants (I ) .

I1   x   y   z



I 2    x . y   x . z   xy   yz   zx   y . z
2 2 2
 (II-7)

I 3   x . y . z   x . yz   y . zx   z . xy  2. xy . yz . zx
2 2 2

(7) dans (6) :

 i3  I1. i2  I 2 . i  I 3  0 (II-8)

Les 3 racines de cette équation sont les 3 contraintes principales  1 ,


 2 et  3 . Les invariants deviennent alors :

 I1   1   2   3

I 2   1. 2   1. 3   2 . 3  (II-9)
I   . .
 3 1 2 3

Notons que :  x   y   z  1
2 2 2
(II-10)

On peut choisir les axes parallèlement aux directions principales  1 ,


 2 et  3 , dans ce cas les relations (2) deviennent :

  n, x   1. x

  n, y   2 . y (II-11)

  n, z   3 . z

Les expressions (2) peuvent s’écrire aussi sous forme matricielle


comme suit :
  n.x     yx  zx   x 
   x  
  n, y    xy  y  zy . y  (II-12)
 
  n, z   xz 
 yz  z   z 
 

De même les expressions (5) :

 ( x   i )  yx  zx  ix 
   (II-13)
  xy ( y   i )  zy .iy   0
   yz ( z   i )  iz 
 xz
Mécanique des roches 9 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

II.2.1.1. Quadrique des contraintes

Soit un système d’axes rectangulaires OX 1 X 2 X 3 orientés sur les


contraintes principales  1 ,  2 et  3 .

x3

n
M

 0
x2
0


x1

Soit un point O d’un matériau,  une facette passant par ce point. Soit
 x1 ,  x 2 ,  x3 les cosinus directeurs de la normale au plan  dans le système
des contraintes principales. Soit  n la contrainte normale à la facette  .
Portons sur la normale à  la longueur OM.

1
OM  T  (II-14)
n

Si X 1 , X 2 et X 3 sont les coordonnées du point M, on aura :

 X1  r. X
 1
 X 2  r. X 2 (II-15)

 X 3  r. X 3

Le lieu de M correspondant à toutes les facettes passant par O s’obtient par


l’expression suivante :

 1. X 12   2 . X 22   3 . X 32  1 (II-16)

L’équation (II-15) représente une quadrique dite quadrique des contraintes


dont les axes sont dirigés suivant les 3 directions principales.
On peut distinguer notamment les types suivants de quadrique :
Mécanique des roches 10 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

a. Quadrique non dégénéré

- Ellipsoïde : Lorsque les 3 contraintes principales ont le même signe

x3

3

1 2

 x2
0 3 2 1 0

2 1

x1

- Hyperboloïde à une ou à deux nappes : Lorsqu’une des contraintes


principales a un signe différent de celui de deux autres.

x3

1
x2
2
 2 2
3 0 1
1
x1
3
Mécanique des roches 11 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

b. Quadratiques dégénérées

- Cylindre elliptique : lorsqu’une des contraintes principales est nulle.


x3

 2 2
x2
0 3  0 2 1

1
x1

- Deux cylindres hyperboliques : lorsque la contrainte principale


intermédiaire est nulle ( 2  0)

 x3

1
 x2
3 0
2  0 1
1

x1
3
Mécanique des roches 12 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

- Deux plans parallèles : quand deux contraintes principales sont nulles.

 x3

 x2
0 2 3  0 1

1
x1

II.2.1.2. Contraintes octaédriques

Soit le système d’axes parallèles aux contraintes principales


représenté sur la figure ci-dessous. On appelle plan octaédrique un des huit
plans coupant les axes x, y, z à distances égales, les normales à ces plans
étant les bissectrices des trièdres correspondants.

C
1
 oct
 oct
 nz
2  ny B
 oct
O y
 nx

OA  OB  OC

A 3

x
Mécanique des roches 13 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Pour le plan octaédrique, on a :  x   y   z (II-17)

Ainsi 1
 x2   y2   z2  1  3 x2  1 d' où :  x  
3
1
x   y  z  
3
Les contraintes totales (  oct ), normales  oct , tangentielles  oct valent
en les introduisant dans les expressions générales vues avant :

 12   22   32
 oct . 
3
   2   3 I1
 oct .  1  m ( m : contrainte normale moyenne) (II-18)
3 3

 oct. 
1
3
 2

 1   2   2   3 2   3   1 2 
3
2 2 1
( I1  3I 2 ) 2

Les expériences ont montré que la contrainte tangentielle octaédrique


a une influence très significative dans la sollicitation des matériaux. La
différence entre les différentes contraintes s’appelle déviateur des
contraintes. C’est ce déviateur des contraintes qui joue un grand rôle dans le
comportement à la rupture des roches.
Si on choisit les directions principales des contraintes, le tenseur des
contraintes peut être écrit comme suit :

 1 0 0
0  0 
 2 (II-19)
 0 0  3 

Cette opération s’appelle la diagonalisation du tenseur des contraintes.


Toute matrice symétrique peut être diagonalisée. Cela permet d’introduire les
notions de contraintes de déviation et contraintes isotropes ou
hydrostatiques.

I  2 3
On sait que  oct .   m  1  1 (II-20)
3 3
Mécanique des roches 14 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

1 0 0 m 0 0 1   m 0 0
0 2 0  0 m 0  0 2 m 0 (II-21)
0 0 3 0 0 m 0 0 3 m
Contraintes Contraintes Contraintes de
normales hydrostatiques déviation

D’une façon générale, on aura les expressions suivantes :

 x  yx  zx  m 0 0 ( x   i )  yx  zx
 xy  y  zy  0  m 0   xy ( y   i )  zy (II-22)
 xz  yz  z 0 0 m  xz  yz ( z   i )

L’état de contrainte isotrope (hydrostatique) produit un changement


de volume de matériau élastique ou une dilatation pure tandis que l’état de
contrainte de déviation produit la distorsion ou le changement d’angle.

II.2.1.3. Equation d’équilibre des contraintes

Soit un parallélépipède dx, dy, dz soumis à des forces massiques


X , Y , Z (forces par unité de volume) et à des forces de surface (contraintes
agissant sur les 6 facettes). Les forces massiques ou forces de volume
peuvent être des forces de gravité, magnétique ou d’inertie.

 zx  z  zy
 zx  dz z  dz  zy  dz
z z z
 yz
  yz  dy
 xz  xz dx x y
x  xy
 yx Z  xz  y
y  dy
y Y y
 yz X
 zx  yx
  yx  dy
 x  x dx
x  zy z y
 xy
 xy  dx
x

On peut écrire les 6 équations d’équilibre statique soit les 3 équations


de translation et les 3 équations de rotation. Les équations de translation
suivant les 3 directions, appelées équations de Cauchy, sont données par
les relations suivantes :
Mécanique des roches 15 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

  x  yx  zx
   X 0
 x y z
  xy  y  zy
   Y  0 (II-23)
  x  y  z
  xz  yz  z
   Z 0
  x y  z

Les équations de rotation reviennent aux équations établissant la réciprocité


des contraintes de cisaillement :
 xy   yx

 ij   ji   yz   zy (II-24)
  
 xz zx

Il est à noter que les relations des équations de translation et celles de


rotation sont valables quelles que soient les hypothèses faites à propos des
caractéristiques de déformabilité du matériau (isotropie, anisotropie,…).
Les 9 composantes des contraintes qui varient dans l’espace de
manière continue sont réduites à 6 par les relations de réciprocité des
contraintes de cisaillement ; elles doivent toujours satisfaire aux relations de
translation.

Remarque

Toutes les équations vues dans le cas de 3 dimensions peuvent être


réduites à deux directions lorsque les contraintes dans une de 3 directions
sont nulles. On aura les contraintes suivantes :

  x   y ( x   y )
   .Cos 2   xy .Sin 2
 2 2
 1 (II-25)
   ( x   y ).Sin 2   xy .Cos 2
 2

Mécanique des roches 16 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

 xy 
x

 x
 yx
y

On peut déterminer les contraintes principales à partir des directions


principales pour lesquelles les contraintes tangentielles sont nulles.

1
( x   y ) sin 2   xy cos 2 (II-26)
2

 2 xy
tg 2 
 ( x   y )

 1 1
 1  ( x   y )  ( x   y ) 2   xy
2
(II-27)
 2 4
 1 1
 2  ( x   y )  ( x   y ) 2   xy
2
 2 4

On peut ainsi définir un cercle appelé cercle de Mohr défini par les
grandeurs suivantes :

 2
a 1 (centre du cercle)
2
(II-28)
 2
b 1 (rayon du cercle ou contrainte de cisaillemn t max)
2
Mécanique des roches 17 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA


1  2
b   max 
2
2 
2 1

II.2.1.4. Cas particuliers de l’état des contraintes planes

a. Compression hydrostatique


1

2 2

1   2 
0 1

b. Compression uniaxiale (compression simple)


1  0
1

2  0


2 1 1
Mécanique des roches 18 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

c. Traction uniaxiale (traction simple)

 1  0 2

2  0


2 1 2

d. Cisaillement pur

 2
1  0
2  0
 1   2


2 1 2

II.2.2. Déformation dans l’espace

Si un point de l’espace de coordonnées x, y, z subit un déplacement


dont les composantes sont u, v, w ., Un point de coordonnées
x  dx ; y  dy ; z  dz subira un déplacement :

 u u u
u  x dx  y dy  z dz

 v v v
v  dx  dy  dz (II-29)
 x y z
 w w w
w  dx  dy  dz
 x y z
Mécanique des roches 19 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Ces déplacements peuvent s’exprimer par des déformations si ceux-ci varient


de manière continue. On définit ainsi 3 déformations longitudinales ou
linéaires  x ,  y ,  z et 3 déformations angulaires  xy ,  yz ,  zx .
Les déformations longitudinales expriment les allongements unitaires
suivant les 3 axes :

u v w
x  ; y  ; z  (II-30)
x y z

Les déformations angulaires ou distorsions s’expriment par les relations


suivantes :

 u v
 xy  y  x

 v u
 yz   (II-31)
 z y
 w u
 zx  
 x z

Comme les déplacements sont définis par 3 composantes ( u, v, w ) et les


déformations par 6 composantes, celles-ci ne peuvent être définies
arbitrairement. Il existe des relations de compatibilités entre les
composantes de déformation si l’on veut que les déplacements varient de
manière continue :
Equations de compatibilité :

  2  2 y  2 xy
 x  
 y 2 x 2 x.y
 2
   y  2 z   yz
2
 2   (II-32)
 z  y 2 y.z
 2
   z    x    zx
2 2

 x 2 z 2 z.x

Mécanique des roches 20 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

   2    2 yz  2  2 xy 
2    
x
  zx

  yz  x   x y z 
    
  2   2 
    y      yz   zx   xy 
2 2
 
2    (II-33)
  z 
  x.z  y  x y


   2     2 yz  2  2 xy 
2  z     zx

  x.y  z  x y z 

On peut aussi démontrer qu’il existe 3 invariants de déformations


J1 , J 2 et J 3 .


 J1   x   y   z

  2 xy  2 yz  2 zx
 J 2   x . y   y . z   z . x    (II-33)
 4 4 4
  . 2
 . 2
 . 2
 . .
 J 3   x . y . z  x yz  z xy  y zx  xy yz zx
 4 4 4 4

Le premier invariant J1 définit la variation de volume d’un parallélépipède de


dimension unitaire :

V
C  x y z (II-34)
V

Remarque

On peut faire les mêmes développements concernant les déformations


comme ceux qu’on a effectués pour les contraintes :
- déformations isotropes
- déformations principales
- déformations de déviation
- état plan de déformation avec cercle de Mohr
Mécanique des roches 21 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

II.2.3. Relations entre contrainte et déformation

II.2.3.1. Loi de Hooke généralisée

Si l’on suppose qu’il existe une relation linéaire entre les composantes
des contraintes et des déformations (loi de Hooke), on peut écrire :

   a .  
(II-35)
   A.  avec  A1  a 

Les expressions donnent des relations élastiques pour un matériau


anisotrope. D’une façon explicite, on peut écrire :

 x  a11 x  a12 y  a13 z  a14 yz  a15 xz  a16 xy



 y  a 21 x  a 22 y  a 23 z  a 24 yz  a 25 xz  a 26 xy
  a   a   a   a   a   a 
 z 31 x 32 y 33 z 34 yz 35 xz 36 xy

 xy  a 41 x  a 42 y  a 43 z  a 44 yz  a 45 xz  a 46 xy (II-36)
  a   a   a   a   a   a 
 xz 51 x 52 y 53 z 54 yz 55 xz 66 xy
 yz  a 61 x  a 62 y  a 63 z  a 64 yz  a 65 xz  a 66 xy

Ces relations comprennent 36 coefficients aij appelés coefficients de


déformation ou constantes élastiques du matériau. Quant aux
coefficients Aij , ils sont définis comme étant des modules d’élasticité. Les
relations ci-haut développées supposent que les différents effets provoqués
par les différentes composantes des contraintes se superposent ou
s’additionnent dans une direction donnée (loi de superposition des effets).
En l’absence des déformations de nature thermique, on peut
démontrer que la matrice des contraintes d’élasticité est symétrique. Il en est
de même de la matrice de module d’élasticité. Le nombre des coefficients
indépendants se réduit à 21.
Lorsque le matériau présente des caractéristiques de symétrie, le
nombre des constantes élastiques indépendantes se réduit et leurs matrices
prennent les formes suivantes :
Mécanique des roches 22 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

- Plan de symétrie (axe z perpendiculaires au plan de


symétrie)

 a11 a12 a13 0 0 a16 


 
 a 22 a 23 0 0 a 26 
 a33 0 0 a36 
 
 a 44 a 45 0 
 a55 0 

 a 66 

Il subsiste 13 termes indépendants

- 3 plans de symétrie orthogonaux

 a11 a12 a13 0 0 0 


 
 a 22 a 23 0 0 0 
 a33 0 0 0 
 
 a 44 0 0 
 a55 0 

 a 66 

Il subsiste 9 termes indépendants et un matériau de ce type est dit
orthotrope.

- Un axe de symétrie (axe z)


2
Un axe de symétrie sera dit d’ordre n si après rotation d’un angle autour
n
de cet axe, l’état élastique du corps peut être superposé à l’état élastique du
corps avant rotation.

 axe de symétrie z du 2ème ordre

La matrice est identique à celle pour un plan de symétrie (13 constantes)


 axe de symétrie z de 3ème ordre

 a11 a12 a13 a14  a25 0 


 
 a11 a13  a14 a25 0 
 a33 0 0 0 
 
 a44 0 a25 
 a44 a14 
 
 2a11  a12 

Il subsiste 7 termes indépendants.


Mécanique des roches 23 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

 axe de symétrie z de 4ème ordre

 a11 a12 a13 0 0 a16 


 
 a11 a13 0 0  a16 
 a33 0 0 0 
 
 a 44 0 0 
 a 44 0 

 a 66 

Il en subsiste 7 termes.

 axe de symétrie z de 6ème ordre

 a11 a12 a13 0 0 0 


 
 a11 a13 0 0 0 
 a33 0 0 0 
 
 a 44 0 0 
 a 44 0 
 
 2a11  a12 

Il subsiste 5 termes indépendants. Un tel matériau est appelé à plan


isotrope. Il est aussi appelé à isotropie transverse.

- Matériau isotrope (symétrie dans toutes les directions).

 a11 a12 a12 0 0 0 


 
 a11 a12 0 0 0 
 a11 0 0 0 
 
 2a11  a12  0 0 
 2a11  a12  0 
 
 2a11  a12 

Le nombre de termes ou constantes élastiques se réduit à 2:


E (module de Young) et  (coéfficie nt de Poisson)

 1 21   
; a12   ; 2a11  a12   
1
a11 
E E G E
Mécanique des roches 24 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

La matrice devient :
1   
   0 0 0 
E E E 
 
0 
1
 0 0
 E E 
 1 
 0 0 0 
 E 
 21   
0 0 
 E 
 21    
 0 
E
 21    
 
 E 

E
G est appelé module de cisaillement : G  (II-37)
21   

II.2.3.2. Loi de Hooke pour un matériau homogène, isotrope et


parfaitement élastique

Supposons que le matériau soit homogène (mêmes caractéristiques en


chaque point), isotrope (mêmes caractéristiques en un point dans toutes les
directions), qu’il réponde à la loi de Hooke (linéarité entre contraintes et
déformations) et qu’il soit parfaitement élastique (pas des déformations
permanentes). Un tel matériau élastique est caractérisé par 2 paramètres
indépendants E et  . Les déformations s’expriment en fonction des
contraintes par les équations suivantes :

 x     
  1  
 x 
  E 0 0 0  
y     
E E

  0 
1 y
  0 0 
   E E  
 z   1  

0 0 0  z
 E  
   21   
.  (II-39)
 yz  
 0 0   yz 
   E  
   21    
0  
 xz  
 E  xz 
   21      
   
E   xy 

 xy   
Mécanique des roches 25 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA


 x 
1
E
 
 x   y   z 

 y E y

  1       
x z 

 
 z  1  z    y   x
 E

 (II-40)

 xy  xy
 G
 
 yz  yz
 G
 
 xz  xz
 G
De même les contraintes s’expriment en fonction de déformations par les
relations suivantes :

  .E E
 x  1   . 1  2 
.e 
1 
. x

  .E E
 y  1      
.e 
 
. y
 . 1 2 1 (II-41)
  .E E
 z  .e  .
 1   . 1  2  1   z
 xy  G. xy ;  yz  G. yz ;  zx  G. zx

Avec e  x y z 


1
E
 
1  2 .  x   y   z  (II-42)

Si on appelle  et G les constantes de Lamé :

 .E E
 ; G (II-43)
1   . 1  2  2.(1   )

 x   .e  2.G. x
  .e  2.G. y
 y
 z   .e  2.G. z

 xy  G. xy (II-44)
  G. yz
 yz
 zx  G. zx
Mécanique des roches 26 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

La solution d’un problème général en élasticité consistera à rechercher les


15 composantes :
- 6 composantes de contraintes (  x ;  y ;  z ; xy ; yz ; zx )

- 6 composantes de déformations (  x ;  y ;  z ;  xy ;  yz ;  zx )

- 3 composantes de déplacement ( u ; v ; w ) ;

compte tenu des caractéristiques élastiques du matériau, de la forme et des


dimensions du massif, des conditions aux limites imposées et des forces
massiques y appliquées.
Les 15 équations dont on dispose sont :
- les 6 relations contraintes – déformations,
- les 6 relations déformations – déplacements,
- les 3 relations d’équilibre.
Il faut ajouter à ces équations d’une part les 6 relations de compatibilité
entre déformations et déplacements et, d’autre part des conditions aux
limites permettant de trouver les constantes d’intégration.
Ces conditions aux limites peuvent être soit des contraintes imposées
soit des déplacements imposés, soit les contraintes et déplacements imposés
à la fois.

II.2.3.3. Etats plans des contraintes et des déformations en


coordonnées cartésiennes.

Les expressions vues et valables en élasticité peuvent être simplifiées


au cas où les contraintes et les déformations deviennent indépendantes
d’une des coordonnées par exemple z. On a affaire à un problème
bidimensionnel ou à un état plan.
Deux cas peuvent se présenter :
- état plan de contrainte
- état plan de déformation

a. Etat plan de contrainte (plane stress)

C’est le cas d’un massif peu épais dans la direction z c.à.d. tel que la
contrainte  z est nulle, l’élément peut donc se déformer librement dans cette
direction (  z  0 ).
Mécanique des roches 27 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

z  0

z  0

Les relations contraintes et déformations deviennent :

 1

 x  E  x   . y 


  1    .
 y E y x 
 (II-45)

 z     x   y
 E

 
 xz   yz  0;  xy  xy
 G



 z   x   yz  0


 x 
E

 x   . y 
 
1  2  (II-46)

 
E
 y   y   . x
 
1  2

Les équations d’équilibre deviennent :


Mécanique des roches 28 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

  x  xy
  X 0
 x y
 (II-47)
  xy   y  Y  0
 x y

Relations contrainte – déplacement :

 u
 x 
 x
 v
 y  (II-48)
 y
 u v
 xy  
 y x

 2 x  2 y
Relations de compatibilité : 
y 2 x 2

Le nombre des composantes inconnues est réduit à 8


(  x ;  y ;  z ;  xy ;  x ;  y ; u et v ).

b. Etat plan de déformation

 Z  0 

z  0
x

Ce cas est fréquemment en mécanique des roches (par exemple lors de


la construction d’une galerie à section constante et à grande longueur).
Les relations des contraintes – déformations deviennent :
Mécanique des roches 29 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

 1 

 x  E 1   . x   . y 

 y 
  1   1   .   .
y x 
 E (II-49)
 z  0

  xy

 xy  ;  xz   yz  0
G
 1   .E     . 
 x  1      
 x
 
y
 . 1 2  1 

 
1   .E     . 
  y x

y
1   
. 1  2   1   (II-50)

 z   .  x   y 

 xz   yz  0

Les relations d’équilibre, les relations déformations – déplacements, la


relation de compatibilité sont les mêmes que pour l’état plan de contrainte.
Les 8 relations permettent de déterminer les inconnues auxquelles il
ajouter la relation de compatibilité et les conditions aux limites.
Remarques
Dans le cas de changement de système d’axes, si l’on appelle
 x ;  y ; xy ; u et v les contraintes et les déplacements dans le système d’axe
XOY et  x' ;  'y ; xy '
; u ' et v ' les mêmes caractéristiques dans le système d’axes
X’OY’. On a les relations suivantes :

 '  
 x   cos 2  sin 2   2 sin  . cos     x 
 '    
  y    sin 
2
cos 2  2 sin  . cos  .  y  (II-51)
 
 '   sin  . cos   sin  . cos  cos 2  . sin 2    xy 
 xy   

 u '   cos  sin    u 


  .  (II-52)
 v '    sin  cos    v 
 

On peut aussi faire l’analyse des contraintes et de déformations en


coordonnées polaires. Les coordonnées polaires sont souvent utilisées dans
le cas des ouvrages de forme circulaire (ou elliptique).
Mécanique des roches 30 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

y
y

y
u
x


v

r P
 
x x

Pour passer des coordonnées cartésiennes aux coordonnées polaires,


on a les relations suivantes :
 x  r. cos 

 y  r. sin 
Mécanique des roches 31 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

III. CARACTERISATION DES MASSES ROCHEUSES.

III.1. Introduction

Toute étape préliminaire dans l’étude de stabilité ou de destructibilité


des roches consiste à lever les différentes discontinuités qui affectent
l’ouvrage ou la masse rocheuse. Cette opération est appelée levé structural.
Le levé structural consiste essentiellement, au moyen des observations
souterraines, des observations des carottes, des observations aéroportées
etc., d’établir une carte où sont reprises les failles, les diaclases, les fissures,
les joints de stratification etc. Ce sont les discontinuités qui influenceront
l’étude de stabilité ou l’étude de destructibilité des roches.
Dans le cadre de l’étude de stabilité des talus ou des mines
souterraines, on a coutume de représenter les différentes discontinuités sous
forme des projections sur un canevas :

N
ike
str

Dip direction


D
ip

Strike : c’est la trace laissée par l’intersection de la discontinuité avec un


plan horizontal.
Dip direction : c’est la trace horizontale de la ligne de pente mesurée dans le
sens horlogique par rapport au nord et matérialisé par
l’angle  .
Dip : c’est l’inclinaison max. de la discontinuité plane par rapport à
l’horizontale et définie par l’angle φ.

Dans le cadre de discontinuité plane plusieurs techniques sont utilisées :


- projection de LAMBERT ou SCHIMIDT : dans cette méthode les
surfaces projetées sont égales.
- projection stéréographique : dans laquelle les angles projetés resteront
égaux (c.à.d. les angles projetés sont conservés).
Mécanique des roches 32 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Les moyens de reconnaissance in situ des massifs rocheux sont les


suivants :
- La cartographie des structures géologiques aux affleurements, dans les
galeries de reconnaissance ou au moyen des carottes de sondage,
- Les méthodes géophysiques,
- La petite sismique,
- Les indices de qualité de la roche dont le RQD,
- Les essais Lugeon,
- Les essais et mesures des contraintes et déformations.

III.2. Nature et origine des discontinuités

On distingue plusieurs types des discontinuités :


- discontinuité due à la stratification
- les surfaces de discontinuités d’origine tectonique engendrées par des
contraintes dans la croute terrestre. Ces contraintes provoquent des
déformations de 3 types :
a. Les fractures qui correspondent à des déformations discontinues
témoins d’une tectonique cassante.
b. Les plissements : correspondant à des déformations de nature
continue.
c. La schistosité qui affecte la structure de la roche elle-même.
- Les joints de refroidissement qui sont des joints de retraits dus à un
refroidissement rapide.

Une discontinuité est caractérisée par plusieurs paramètres :


- Paramètres géométriques (pente, direction).
- Paramètres dû à son état (rempli, vide ou lessivé). Cet état est très
important car c’est lui qui détermine la mobilisation du frottement
(planéité, rugosité, imbrication).
- L’écartement de deux lèvres de la discontinuité : on distingue des
discontinuités centimétriques, métriques, décamétriques.

III.3. Levé des discontinuités dans le massif rocheux au moyen des


sondages carottants.

Le levé de discontinuité est fondamental pour permettre une définition


correcte du massif au point de vue de la résistance et de la déformabilité.
On considère généralement les 4 aspects suivants dans un levé des
discontinuités:
1. fréquence et orientation
2. étendue et continuité
3. rugosité
4. épaisseur
Mécanique des roches 33 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Dans la pratique, on utilise certains coefficients pour évaluer l’ampleur


ou la qualité d’un massif rocheux.
Les principaux coefficients sont :

III.3.1. Taux de carottage t c ou pourcentage de récupération.

tc 
 longueur des carottes x100 (III-1)
longueur de sondage

III.3.2. Massivité.

C’est l’épaisseur des couches selon la terminologie SMIR (Société


International de Mécanique des Roches).

Très épaisses :>à2m


Epaisses : 0,6 < h ≤ 2 m
Moyennes : 0,2 < h ≤ 0,6 m
Minces : 0,06 < h ≤ 0,2 m
Très minces : h ≤ 0,06 m

III.3.3. Espacement des fractures (J.S : Joint Space)

C’est la distance moyenne entre deux discontinuités successives ayant


une résistance à la traction nulle ou très faible.

J .S 
 longueur des carottes (III-1)
nombre des carottes

III.3.4. Module de fracturation ( t c ).

C’est une distribution statistique des longueurs des carottes de


sondage : la médiane ou longueur des carottes correspondant à 50 % de la
population. Les deux quartiles sont des longueurs des carottes
correspondant à 25% et 75% de la population. Ceci caractérise la dispersion
entre fracturation homogène et fracturation dispersée.

III.3.5. Indice de qualité de la roche RQD (Rock Quality Designation).

Le RQD est le coefficient de récupération des carottes pour lesquels on


élimine les bouts des carottes de longueurs inférieures à 10 cm. Les carottes
éliminées correspondent à des couches dont la résistance est très faible et la
Mécanique des roches 34 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

déformabilité très grande. Il faut noter cependant que le RQD dépend de la


qualité du forage.

RQD 
 longueurs des carottes  10 cm (III-3)
longueurs totale de la passe sondage

Si 90% < RQD  100% → : Excellent (très bon), densité de fracturation nulle
75% < RQD  90% → : Bon, densité de fracturation faible
50% < RQD  75% → : Moyen, densité de fracturation moyenne
25% < RQD  50% → : Mauvais, densité de fracturation forte
RQD  25% → : Très mauvais, densité de fracturation très forte
Exemple
Mécanique des roches 35 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

III.3.6. Contraste de résistance

Il caractérise l’affaiblissement d’une masse rocheuse par rapport à la


résistance intrinsèque de la roche du fait de la présence des discontinuités
des zones affaiblies ou altérées. Le contraste de résistance est un paramètre
qui donne une idée de la différence entre la résistance de la matrice et celle
du massif discontinu.
Le contraste de résistance C est défini comme la fraction de la longueur de la
passe correspondant à l’épaisseur des matériaux faibles rapportée à la
longueur L de la passe.

l l
C 1 2 (III-4)
L
où l1 et l 2 : longueurs des passes ou épaisseurs des matériaux
faibles.
L : longueur totale de la passe.

C > 6 très élevé


2>C 6 : élevé
0,6 > C 2 : moyen
0,2 > C  0,6 : faible
C  0,2 : très faible

III.3.7. Diagraphie de forage

- Elle mesure la vitesse d’avancement de l’outil ;


- Elle mesure les accélérations du train de tige ;
- Le carottage sismique mesure la vitesse de propagation des ondes p
(ondes primaires) dans la paroi du sondage.
L’indice de qualité en carottage sismique est donné par :
Mécanique des roches 36 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

VLCS vitesse en carottage sismique


I QLS   (III-5)
Vl vitesse théorique max

III.4. CLASSIFICATION DES MASSES ROCHEUSES

Une des premières classifications de massifs rocheux, encore parfois


utilisée, est celle de TERZAGHI, utilisée essentiellement dans le choix de
soutènement des tunnels.
Depuis lors, plusieurs autres classifications ont vu le jour. On peut citer :
- La classification géomécanique d’Afrique du Sud « R.S.R » (Rock
Structure Rating)
- La qualité d’un massif rocheux R.M.Q (Rock Mass Quality) développé
par BARTON, LUNDE & LIEN en relation avec la stabilité des
excavations souterraines.
- Classification de BIENIAWSKI avec la notion de R.M.R (Rock Mass
Rating)
Dans le cadre du cours, nous allons nous intéresser uniquement aux deux
dernières classifications R.M.Q et R.M.R

III.4.1. Classification de BIENIAWSKI

C’est une classification qui consiste à donner une côte à une masse
rocheuse en fonction des 5 paramètres pondérés. C’est la somme de ces 5
paramètres pondérés qui confère à la masse rocheuse une côte globale
représentant la qualité de la masse rocheuse et appelée RMR.
Les 6 paramètres qui interviennent dans la détermination du RMR sont :
La résistance à la compression de la roche intacte c.à.d. sans fissure ou bien
la résistance de la roche obtenue à partir de l’essai à la pointe (pointe load
test), Le RQD, L’espacement des discontinuités, l’état de discontinuité
(remplissage ou pas, qualité des matériaux de remplissage), Les conditions
d’écoulement dans les discontinuités ;

PARAMETRES COEFFICIENTS
Résistan Indice Indice Franklin
ce Fanklin >8 4-8 2-4 1-2 non
1 de la (MPa) utilisable
roche Résist. > 200 100-200 50-100 25-50 10- 3-10 1-
Compr.(MPa 25 3
)
Note 15 12 7 4 2 1 0
R.Q.D 90-100 75-90 50-75 25-50 < 25
2 Note 20 17 13 8 3
Espacement des joints <3m 1-3 m 0,3-1 m 50-300 < 50 mm
3 mm
Note 30 25 12 6 0
Mécanique des roches 37 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Surfaces Surfaces Surfaces Surfaces Remplissage mou


très légèremen légèrement lustrées >5
rugueus t rugueuses ou mm ou
es rugueuses Epaisseur< Remplis- Joints ouverts > 5
4 Nature des joints non Epaisseur 1 mm Sage < 5 mm
continue < Epontes mm ou Joints continus
Eponte 1 mm altérées Joint
en Epontes ouvert
contact non 1 à 5 mm
Epontes altérées joints
non continus
altérées
Note 25 20 12 6 0
Débit sur 10 Aucune venue d’eau < 25 l/min 25-125 > 125 l/min
m l/min
Pression
Venues d’eau 0 0,0-0,2 0,2-0,5 >0,5
5 d’eau contrainte
principale
Suintement Pression Problèmes sérieux
Hydrogéolog Complètement sec s d’eau de venues d’eau
ie (eau modérée
interst-
titielle)
Note 10 7 4 0

La côte globale permet d’identifier la masse rocheuse. En fonction de


cette classification les auteurs recommandent le type de soutènement et
donnent une idée de la stabilité d’une galerie en fonction de ses dimensions.
La classification de BIENIAWSKI a été établie à partir des observations
effectuées en Afrique de Sud, elle est donc très indiquée pour des ouvrages
souterrains.
Cette appréciation générale doit ensuite être ajustée pour tenir compte de
l’orientation de la fracturation par rapport à l’axe de l’ouvrage à creuser.

DIRECTION PERPENDICULAIRE A L’AXE DU TUNNEL DIRECTION PARALLELE A


L’AXE DU TUNNEL
Pendage
Creusement du tunnel dans Creusement du tunnel dans le
0-20°
le sens pendage sens inverse pendage Pendage Pendage
Pendage Pendage Pendage Pendage 20-45° 20-45°
45-90° 20-45° 20-45° 20-45°
Très favorable Très favorable
Favorable Moyen Défavorable Moyen Défavorable

Très
Orientation des joints Très favorable Favorable Moyen Défavorable défavorable
Note d’ajustement 0 -2 -5 -10 -12

Après addition des notes obtenues pour les 5 paramètres principaux et


ajustement pour tenir compte de l’orientation e la fracturation, on utilise le
tableau suivant pour connaître :
- la classe du massif rocheux (de très bon à médiocre).
- Le temps pendant lequel une excavation est stable sans soutènement.
Mécanique des roches 38 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Note globale 100-81 80-61 60-41 40-21 < 20


Classe de
rocher et Très bon Bon Rocher Rocher Rocher très
description rocher rocher moyen médiocre médiocre
Temps de 10 ans pour 6 mois 1 semaine 5 heures pour 10 min pour
tenue 5 m de pour 4 m Pour 3 m de 1.5 m de portée 0.5 m de portée
moyen portée de portée portée

III.4.2. Classification du NGI (Norvegien Geotechnical institut) (Barton,


Lunde, Lien)

Le RMQ a été proposé en relation avec la stabilité des excavations


souterraines. Dans ces facteurs interviennent 6 paramètres.

 RQD J r   Jw 
RMQ  Qindex   x  x  (III-6)
 Jn Ja   S .R.F 

Jn : facteur du système des joints (nombre des joints)


Jr : facteur de rugosité des joints
Ja : facteur d’altération des joints
Jw : facteur de réduction d’eau interstitielle
S.R.F : facteur de réduction des contraintes
Les valeurs de ces 6 paramètres ont été déterminées par ajustements
successifs à partir du comportement d’excavations souterraines.
Il n’apparait que 3 facteurs algébriques :
RQD
: se rapporte à la structure du massif. C’est une mesure de la
Jn

dimension des blocs élémentaires variant de 200 à 0,5.


Jr
: fournit une valeur de la rugosité des joints et du degré
Ja
d’altération des épontes en d’autre termes c’est une mesure de la
résistance au cisaillement.
Jw
: en rapport avec l’état des contraintes. Il est plus difficile à
S .R.F
définir sur base physique.
Mécanique des roches 39 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Tableau .. Classification NGI. Indice de carottage

Tableau .. Classification NGI. Indice de fissuration Jn


Mécanique des roches 40 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Tableau .. Classification NGI. Indice de rugosité des joints

Tableau .. Classification NGI. Indice Ja du niveau d’altération


Mécanique des roches 41 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Tableau : Classification NGI. Indice Jw de réduction d’eau


Mécanique des roches 42 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Tableau .. Classification NGI. Facteur SRF de réduction de contraintes


Mécanique des roches 43 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Figure …. Estimation de la portée admissible d’un ouvrage souterrain (d’après Barton)

A partir de la valeur de Qindex , on peut déterminer les valeurs des


pressions de terrain sur le soutènement des tunnels à partir des abaques.
Entre la classification de BIENIAWSKI et celle de NGI c.à.d. entre le RMR et
le Qindex, il existe des corrélations. La meilleures des corrélations est de la
forme :
RMR  9 ln Qindex  44

La classification NGI est surtout applicable aux ouvrages de génie civil.


Mécanique des roches 44 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

IV. CONTRAINTES DANS LES MASSES ROCHEUSES

La détermination des contraintes dans les massifs rocheux est


fondamentale. En effet, il faut soit limiter les contraintes totales dans le
massif aux alentours des travaux afin d’éviter la rupture (cas des galeries,
fondations, barrages,…) soit être en mesure de contrôler la propagation de la
rupture dans les régions où les contraintes totales sont très importantes
comme par exemple dans la majorité des exploitations minières.
Les contraintes totales ou absolues résultent des contraintes initiales
ou naturelles et des variations des contraintes dues à l’effet des
constructions également dénommées contraintes induites.
Les contraintes naturelles ou primitives sont dues à la gravitation
(contraintes gravitationnelles), au mouvement tectonique (contraintes
tectoniques), aux variations de température (contraintes thermales) et à la
décharge des masses rocheuses (contraintes résiduelles).

IV.1. Contraintes naturelles.

Ce sont des contraintes dépendant de l’histoire géologique du massif.


Elles ne peuvent donc être estimées qu’avec très peu de précision car la
genèse des formations est très mal connue. Parmi les contraintes naturelles,
les plus importantes concernent les contraintes gravitationnelles ou dues à
la pesanteur.

IV.1.1. Contraintes gravitationnelles.

Si l’on considère un prisme élémentaire des roches au sein d’un


massif non sollicité par des forces extérieures et que l’on essaie de
déterminer le tenseur des forces appliquées, on constate souvent
contrairement à ce qu’on peut supposer que la contrainte verticale due aux
effets de la pesanteur n’est pas la composante dominante de ce tenseur de
contrainte.
Etant donné que la pesanteur est une des composantes du tenseur
des contraintes au sein d’un massif rocheux, il est intéressant de déterminer
quelle est la valeur de contraintes naturelles dans l’hypothèse où la
pesanteur est la seule composante qui sollicite le massif. Ce cas se présente
dans la réalité lorsqu’il s’agit des roches au repos au sein de plaques
tectoniques stables (pas de contraintes induites). Selon le critère
lithostatique de HEIM, l’augmentation des contraintes avec la profondeur
due au poids des couches surincombantes provoquent du fait de la plasticité
croissante des roches enfouis, un champ des contraintes uniforme ou
sphérique dont la valeur dans le cas d’une succession stratigraphique sub-
horizontale peut être déduite par l’expression suivante :
Mécanique des roches 45 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

n zi 1
z    i( z) dz (IV-1)
zi
i 1

où  i z : fonction donnant la variation du poids spécifique de la roche sur

l’épaisseur z i 1  z i de la couche i

n : nombre des couches surincombantes

0
zi
zi  0
 i dz
zi 1
zi 1
 zi
 i 1dz
zi  2

zi  2  i  2 dz
z i 1

zi  n zi
 zi  n 1
 i  n dz

n z i 1 n
Si  i ( z )  cons tan te   z   i  dz d ' où :  z    i zi 1  zi  (IV-2)
zi
i 1 i 1

Si on a une seule couche :

 z   .Z (IV-3)

L’hypothèse de HEIM suppose donc que les roches deviennent autant


plus ductiles (plus plastiques) qu’elles se trouvent à plus grande profondeur.
En fait, la transition de l’état fragile à l’état plastique s’effectue
progressivement ou sous différentes formes selon la nature de la roche.
Quantitativement, le changement d’état est lié à l’existence d’un seuil de
plasticité dont la valeur à une profondeur donnée dépend non seulement de
la pression de confinement mais aussi de la température qui y règne (effet du
gradient géothermique).
La température est un des facteurs très importants qui influence les
contraintes dans les masses rocheuses. Lorsque la température s’accroit, on
constate une augmentation de la déformabilité donc de la ductilité et une
diminution de la valeur du seuil de plasticité. Ce type de comportement
permet de supposer qu’à grande profondeur les discontinuités géologiques
tendent à disparaitre. Dans l’hypothèse de HEIM, le champ de contraintes en
profondeur serait un champ des contraintes sphérique. Ce qui permet
d’écrire :
Mécanique des roches 46 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

h   x   y   z  v (IV-4)

Cette condition n’est valable que lorsque la roche est dans le domaine
plastique. Or dans la plupart des cas les ouvrages miniers et de génie civil se
trouvent soit à la surface soit à des faibles profondeurs.
Dans le cas où l’on se trouve à faible profondeur et que les roches
constituant les massifs sont des roches sédimentaires, les contraintes
horizontales résultant du seul effet du poids des couches surincombantes
sont approximativement nulles si la déformation latérale n’est pas nulle.
Si l’on considère la roche comme un matériau parfaitement élastique,
le rapport k des contraintes horizontales  x et  y et de contraintes verticales
 z   v sera nul c.à.d.

x y
k  0 (IV-5)
z z

Par contre si la déformation latérale est nulle  x   y  0, on peut démontrer


que :
x y 
 k  (IV-6)
z z 1 

Si l’on considère l’équilibre d’un prisme élémentaire y compris les


forces massiques au sein d’un semi-espace borné horizontalement (existence
d’une discontinuité), les équations d’équilibre sont :

  x  y x  z x
   X 0
 x y z
  x y  y 
   z x Y  0 (IV-7)
 x y z
   y z  z
 xz   Z 0
 x y z

Du fait de l’hypothèse de HEIM, la seule force massique est celle de la


pesanteur par conséquent :

X  Y  0
 (IV-8)
Z   n . z

Ainsi les équations ci-dessus sont satisfaites lorsque :


Mécanique des roches 47 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

 x y   y z   z x  0  x  f ( z )
 on a aussi :  (IV-9)
 z   n . z  y  f ( z )

Si l’on suppose  x   y  0 , la déformation volumétrique devient : V   z ; les

relations de contrainte – déformation en terme des paramètres de LAME :

 x   y   z  z
  x y  (IV-10)
 z  (  2G )  z   2G

 .E  .E
. z . z
x y 
1   
. 1  2 

1   
. 1  2 


.
 .E E  .E  E.1  2  1   z
2
1   1  2  21    1   1  2 

D’où :

 x   y  k z   x   y   m.z (IV-11)
1 

Il se vérifie donc que le rapport entre les contraintes horizontale et



verticale vaut lorsque la roche est supposée : un milieu pesant,
1 
homogène, isotrope et élastique.
En général, le coefficient de poisson varie entre 0.15, et 0.35 pour la plupart
des roches avec une moyenne de 0.25.
Dans la plupart des cas, les contraintes horizontales sont souvent
inférieures dans la pratique aux contraintes verticales. Toutefois, dans
certains cas les contraintes horizontales rencontrées ont été supérieures ou
égales aux contraintes verticales. C’est le cas des régions qui ont connu
beaucoup de mouvements tectoniques.
En effectuant les mesures des contraintes naturelles certains auteurs
ont essayé de déterminer la loi de variation des contraintes verticales à l’aide
de la régression linéaire.

a. Modèle de LINDEN et HALPERN

 v  0,942  1,31MPa  0,0339  0,0067MPa/ m (IV-12)


Mécanique des roches 48 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

b. Modèle de HAIMSON’S
(IV-13)
 v  0,0231 MPa / m

c. Modèle de HERGET et Al

 v  1,9 MPa  0,0266 MPa .h avec h  profondeur (IV-14)

0
v

 


 
  

IV.1.2. Contraintes Tectoniques.

Les mouvements tectoniques peuvent être à l’origine des forces


tectoniques ayant agi depuis la formation du massif ou agissant encore
actuellement. En effet, au cours de leur histoire géologique, les massifs
rocheux quels qu’ils soient, ont été soumis à un moment déterminé de leur
existence et ce à des degrés divers, à des efforts tectoniques résultant des
ajustements structuraux ou des mouvements sismiques parcourant l’écorce
terrestre. Généralement dans la pratique, ces contraintes sont difficiles à
déterminer.

IV.1.3. Contraintes Thermales.

Comme il a été dit plus haut la température influence l’état de


déformabilité du massif et donc leur état de contrainte. Dans beaucoup
d’orogénèses on a assisté à des transformations métamorphiques en
présence des eaux situées à des températures très élevées. Ces différentes
transformations thermales ont crée des variations des contraintes dans le
massif concerné. Ici aussi, comme dans le cas précédent, la détermination
des contraintes thermales est difficile.

IV.1.4. Contraintes Résiduelles.

On peut rencontrer des contraintes résiduelles d’origine très


diverses : origine gravitationnelle, origine tectonique, origine thermale.
Les contraintes résiduelles d’ordre gravitationnel se rencontrent dans
les régions glaciaires. Les énormes glaces qui ont surplombé le massif depuis
Mécanique des roches 49 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

des millions d’années ont au fil de temps, suite au réchauffement de la terre,


commencé à fondre parfois jusqu’à leur disparition complète ou partielle et
ont donné naissance à des contraintes rémanentes ou résiduelles.
Une partie des contraintes créées par des phénomènes tectoniques a
été emmagasinée sous forme de l’énergie potentielle au sein de massif
rocheux, il s’agit des contraintes résiduelles tectoniques. Leur action peut
être mise en évidence lorsqu’il est possible de provoquer leur libération.

IV.2. Contraintes induites

Ce sont des contraintes qui prennent naissance lors de l’excavation


des ouvrages miniers ou de génie civil (galeries, baies, fonçage des puits,
forage, fondations,…).
Avec l’évolution de détermination des techniques des contraintes, on
peut actuellement déterminer ces contraintes avec beaucoup de précisions
(valeurs et directions). La détermination des contraintes induites fera l’objet
des les chapitres 6 et 7.

Zone de
décompression
Mécanique des roches 50 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

V. CRITERES DE RUPTURE DES ROCHES

V.1. Introduction

L’étude de la rupture constitue un aspect important dans toute étude


mécanique. L’essai de compression simple est l’essai le plus usuel de la
mécanique de roches. C’est ainsi que la première machine dont doit
s’équiper un laboratoire est une presse de compression.
La rupture est une forme non homogène des déformations qui peut
être envisagée à différentes échelles :
- à l’échelle atomique : la rupture se produit par séparation des liaisons
atomiques perpendiculairement à un plan (clivage) ou obliquement par
rapport à un plan (cisaillement).
- à l’échelle microscopique : correspondant à la propagation des micro-
fractures au niveau des grains du matériau.
- à l’échelle macroscopique : correspondant à la propagation des macro-
fractures visibles à l’œil nu et qui peut atteindre les dimensions de
l’éprouvette.
On distingue la rupture par séparation (clivage) qui se produit suivant un
plan perpendiculaire à la direction de la contrainte max et la rupture par
glissement (cisaillement) qui a lieu suivant un plan des contraintes de
cisaillement. La rupture par séparation se produit généralement sans
déformation appréciable tandis que la rupture par glissement est précédée
par une déformation plastique souvent importante.
La rupture se déroule en deux phases :
- l’initiation qui correspond soit à la naissance d’une fissure de rupture
à partir d’une hétérogénéité soit au développement d’une discontinuité
pré existante.
- La propagation de la fissure à travers le matériau.
Sans la terminologie de mécanique de roches, on parle de plusieurs types de
rupture :
 rupture fragile
 rupture ductile ou par écrouissage
 rupture plastique
 rupture fragilo-plastique
Mécanique des roches 51 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

  

r

  
Rupture fragile Rupture ductile Rupture plastique

Aux différents types des ruptures correspondent différents types des


matériaux :
- matériaux élastiques fragiles
- matériaux élastiques avec écrouissage
- matériaux élastiques plastiques.
La rupture des matériaux fragiles est une rupture par séparation et
celle des matériaux ductiles est une rupture par glissement. Cependant dans
la rupture d’un matériau, les deux modes de rupture peuvent se présenter.
Pour les matériaux plastiques, il existe la contrainte d’écoulement
plastique marquant la limite entre le domaine ductile et le domaine
plastique.
Les études expérimentales de la résistance à la rupture d’un
matériau tentent de déterminer le groupe de 3 contraintes principales
(  1 ,  2 ,  3 ) qui engendrent la rupture. On aura toujours  1   2   3 . Des
hypothèses empiriques variées sont émises sur la forme du critère de
rupture. Il est généralement admis qu’il existe une fonction qui caractérise
d’une façon univoque la résistance à la rupture d’un matériau. Cette
fonction est de la forme :

f  1 ,  2 ,  3   0

De façon explicite on peut écrire : 1  f  2 , 3 

Cette fonction est le critère de rupture du matériau et peut être représentée


graphiquement par une surface (enveloppe e rupture). En fait, cette surface
est une vision de l’esprit pour essayer de modéliser la rupture.
Notons que la rupture dépend non seulement de l’état de contrainte
mais aussi de la vitesse de mise en charge et de la technique utilisée pour
atteindre cet état.
L’enveloppe de rupture f  1 ,  2 ,  3   0 est difficile à déterminer

complètement dans la pratique. Seuls quelques points de cette fonction


Mécanique des roches 52 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

peuvent être déterminés sous un champ des contraintes uniformes. Ce sont


des points obtenus lors :
- des essais de traction uniaxiale f  1 ,  2   3  0  0

- des essais de compression uniaxiale : f  1 ,  2   3  0  0

- des essais de compression biaxiale : f  1 ,  2 ,  3  0  0

- des essais de compression triaxiale : f  1 ,  2   3   0

Les différentes résistances ultimes obtenues constituent des seuils à partir


desquels il existe une modification du comportement du matériau.

1
1 1 1
2 3  0

2 3  0

2
2  3  0

1 1 1
Compression Traction Compression Compression
uniaxiale uniaxiale biaxiale triaxiale

Il existe plusieurs critères de rupture :


- le critère de ruptures théoriques,
- le critère de ruptures empiriques ou expérimentales,
- le critère de ruptures issues de la notion de probabilité de rupture.

V.2. Etude des différents critères de rupture

1. Critère de la contrainte de traction max (critère de Lamé)

Le matériau est supposé se rompre lorsque la contrainte principale


mineure (  3 ) est égale à la résistance de la roche à la torsion simple.
Mécanique des roches 53 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA


A


 3  T0 1

B
Il y a rupture lorsque  3  0   3  T0   t

Ce critère de rupture est basé sur la constatation selon laquelle les


matériaux rocheux se rompent plus facilement dans le domaine de la
traction. Dans le diagramme de Mohr, la courbe intrinsèque est une parallèle
AB à l’axe de cisaillement d’abscisse –T0. Dans le système d’axe  1 ,  2 ,  3 la
surface intrinsèque est représentée par 3 plans 1 ,  2 ,  3 dont les équations
sont :
 1   t

 2   t
  
 3 t
 2 ( 2   t)

)t


( 1
1

3 ( 3   t)
Mécanique des roches 54 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

3



T1  1   t 
3
2

2

1
t


T 3
0 3

1

T2  

OT 2  t

Si ce critère est acceptable pour des échantillons dans lesquels une


des contraintes principales est en traction, il n’a plus aucune valeur quand
on travaille en compression puisque le cercle de Mohr peut devenir aussi
grand que l’on veut.

2. critère de la contrainte de cisaillement max (critère de TRESCA)

Ce critère dit de TRESCA applicable aux matériaux ductiles indique


que le matériau passera à la rupture lorsque la contrainte de cisaillement
 max atteindra une valeur déterminée donnée par :
1   3
 max 
2

A B

 max

2 1 
 max

C D
Mécanique des roches 55 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Dans le diagramme de Mohr, la courbe intrinsèque est définie par


deux droites parallèles à l’axe de  et distantes de celui-ci de  max .
Dans le système d’axe O 1  2  3 la surface intrinsèque est une surface
prismatique hexagonale dont la directrice est un hexagone régulier dans le
plan octaédrique centré sur l’axe hydrostatique  1   2   3 et donc la
génératrice est parallèle à celui-ci.

3

1   2  k
 2   3  k

 1   3  k 1  3  k

2 3  k
0 2


3
 1   2  k

2

1
1

Ce critère n’est guère applicable aux matériaux rocheux puisqu’ il ne


limite pas la courbe intrinsèque. On constate en plus expérimentalement que
le diamètre du cercle de Mohr est loin de rester constant. Il augmente au fur
 3
et à mesure que la contrainte moyenne  m  1 augmente, de plus il ne
2
tient pas compte de la contrainte principale intermédiaire  2 . Ce critère est
surtout utilité pour les matériaux ductiles tels que les métaux. On l’utilise
parfois pour des roches qui ont un comportement plastique.

3. Critère de la contrainte de cisaillement octaédrique max (critère de


VON MISES).

Ce critère applicable aux matériaux ductiles est une amélioration du


critère de TRESCA parce qu’il tient compte de l’influence de la contrainte
intermédiaire  2 . Le critère de VON MISES définit que le matériau passe en
rupture quand la contrainte de cisaillement  oct dépasse une valeur
déterminée  l .

 oct   l 
1
 1   2 2   2   3 2   3   1 2
3
Mécanique des roches 56 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Exprimée en fonction des invariantes des contraintes :


1
 oct  2I12  6I 2   l
3
Dans le système d’axes  1  2  3 , la surface intrinsèque est une surface
cylindrique circonscrite à la surface prismatique de TRESCA dont la
directrice est une circonférence centrée sur l’axe hydrostatique.

3

2

1

Comme celui de TRESCA ce critère n’est guère applicable aux


matériaux rocheux, il est applicable aux métaux et aux matériaux
plastiques.

4. Le critère de Coulomb.

Le critère de coulomb (en 1773) est le plus ancien des anciens des
critères décrivant la rupture d’un matériau par dépassement de la résistance
au cisaillement. Il s’est avéré valable pour les sols. Il y a rupture du matériau
lorsque sur une facette la contrainte de cisaillement dépasse une valeur
donnée égale à :
  C   tg où C : cohésion (résistance au cisaillement)
 : Angle de frottement interne
Cette expression peut aussi s’écrire :
  C  . où   tg : coefficient de frottement interne du matériau.
Mécanique des roches 57 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

 

 tg
  c


c  
Sol cohérent (c  0) Sol pulvérulent (c  0)

 c
c  

Dans le diagramme de Mohr ce critère est représenté par deux droites AB et


AC auxquelles sont tangents les cercles de Mohr correspondant à la rupture.

B

  
2  
c  4 4
A

c 3 1

C
En considérant les contraintes principales  1 et  3 le critère de Coulomb

peut s’écrire de la manière suivante.


     
 1  2C tg      3 tg 2   
 4 2  4 2
Mécanique des roches 58 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Ou

 1  1   2      3  1   2     2C.
   

Il faut noter que ce critère est indépendant de la contrainte intermédiaire  2 .

Dans l’espace  1 ,  2 ,  3 la surface intrinsèque est représentée par une

pyramide à 6 faces définies par les 6 plans donnés par la relation précédente
en y appliquant les permutations tournant  1 ,  2 ,  3 .

La figure ci-dessous donne la ligne intrinsèque du cas où l’une des


contraintes principales est nulle (  2 par exemple).

3

H G

L c
t c
2 2 1

I
F

K
D
E

t c
Mécanique des roches 59 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Le point F correspond à la résistance à la compression uni axiale


1   c  3   2  o
La relation devient :

 c  1   2     2C
2C
 c 
  1 2  
Le point I correspondant au second cercle permet de déterminer la contrainte
à la traction de la manière suivante :
Au point I :  1  0 et  3   t

 t  1   2     2C
2C
 t 
  1 2  
Dès lors le critère peut aussi s’écrire en fonction des résistances de
compression et de traction de la manière suivante :
2C 2C
 1.   3.  2C
c t

c 1  2    c 1  sin 
Sachant que  , ou peut écrire 
t 1  2    t 1  sin 

c
Généralement dans le cas des roches par expérience le rapport est très
t
grand et varie entre 10 et 30.

5. Critère de MOHR

La théorie de la rupture des Mohr suppose que pour un état de


contraintes  1   2   3 , la contrainte intermédiaire  2 n’intervient pas dans
la rupture. Lorsque la rupture par cisaillement apparait sur un plan, la
contrainte normale et la contrainte de cisaillement sont liées par une relation
qui est caractéristique du matériau.
  f ( )
Généralement, on ne donne pas une expression mathématique de cette
relation mas il est déterminé plutôt à partir des essais réalisés sur des
éprouvettes à contraintes croissantes. Dès lors on reporte le cercle de Mohr
correspondant à la rupture et on dessine l’enveloppe de ce cercle qui est la
courbe intrinsèque du matériau.
Mécanique des roches 60 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Courbe intrinsèque
 max Courbe intrinsèque
moyenne

Courbe
intrinsèque min

Dans la pratique on trace généralement au mieux une courbe


intrinsèque moyenne. La dispersion des essais est souvent grande.
Le tracé de cette courbe moyenne approchée ne caractérise que d’une façon
incomplète le comportement limite du matériau. Celui – ci est mieux
représenté par une zone intrinsèque.
Notons enfin que dans le critère de Mohr la rupture apparait lorsque le
cercle de Mohr touche la courbe intrinsèque. Les cas particuliers du critère
de Mohr sont :
- le critère de Coulomb pour lequel la courbe intrinsèque est linaire
d’équation   c   tg
- le critère de GRIFFITH qui aboutit à une courbe enveloppe parabolique

d’équation :  2  4 t  t   

6. Critère de GRIFFITH.

GRIFFITH a émis une hypothèse selon laquelle la rupture d’un


matériau rocheux est causée par des concentrations des contraintes au droit
des extrémités de microfissures supposées existantes dans le matériau et
que la rupture intervient grand la contrainte max à l’extrémité de la fissure
la mieux orientée atteint une valeur déterminée caractéristique du matériau.
Griffith fait l’hypothèse que le matériau est caractérisé par de
microfissures parallèles entre-elle et qui ont la forme d’ellipses fortement
aplaties.
La théorie de GRAFFITH est décrite avec beaucoup de développement
mathématique dans divers ouvrages spécialisés. Ici nous retiendrons
qu’après tous les développements le critère de GRIFFITH est décrit par
l’expression suivante :
Mécanique des roches 61 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

 3  1 2  8 t  3  1  lorsque  1  3 3  0

 3   t lorsque  1  3 3  0

Dans l’espace  1 ,  3

1

 c  8 t

t 3

t  c  8 t


 2  4 t  t   


3 t

t  c  8 t
Mécanique des roches 62 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Le critère de GRIFFITH correspond dans le plan    (plan de Mohr à une


courte enveloppe d’équation  2  4 t  t   

c
Le rapport du critère de GRIFFITH est inférieur à celui du critère de
t

Coulomb c  8 .
t
Dans des nombreux cas, la théorie de GRIFFITH est en désaccord
avec le résultat des essais notamment dans le cas des contraintes moyennes
élevées. Cette théorie ne tient pas compte du fait que les fissures se ferment
lors de la compression. De plus les forces de compressions réduisent les
contraintes de traction aux extrémités des fissures.
Le critère de GRIFFITH ne tient pas compte non plus de la contrainte
intermédiaire  2 mais il ne donne néanmoins pour les matériaux rocheux
une expression approchée admissible de la courbe intrinsèque.
Toutefois, l’expression est très rigide car elle ne dépend que de la
contrainte de traction  t . Ce critère de GRIFFITH a été modifié pour tenir
compte des contraintes de compression par CLINTOCK et WALSH sous le
nom de critère de GRIFFITH modifié.

7. critère de CLINTOCK et WALSH ou critère de GRIFFITH modifié

Lorsque les fissures sont soumises à des compressions transversales,


il faut s’attendre à ce qu’elles se ferment. Cette fermeture empêche le
développement de la traction près des extrémités des fissures et un
frottement sous les faces en contact des fissures fermées.
Le critère de Griffith modifié pour tenir compte des fissures fermées s’écrit :

f
 1  1   2      3  1   2     4 t 1   2. f
    t

où  f : contrainte moyenne nécessaire à la fermeture des fissures

 : coefficient de frottement
Ce critère est linéaire en  1et 3 , il a la même forme que le critère de Coulomb.
Il en diffère par le fait que le concept de résistance au cisaillement à l’origine
appelé cohésion est remplacé par celui de la résistance à la traction à la
surface d’une fissure hypothétique.
Pour des contraintes faibles, le critère original reste valable. Entre les deux
critères il existe une zone de transition due au fait que si les fissures restent
ouvertes la rupture débuterait aux extrémités de chacune d’entre elles. Mais
qu’à cause de la fermeture de ces dernières la rupture ne peut être initiée.
Mécanique des roches 63 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

8. critère de rupture de WEIBULL ou critère de la probabilité de la


distribution des résistances.

WEIBULL a proposé une théorie statistique de la résistance des


matériaux se basant sur le principe que lorsque la contrainte en un point est
distribuée statiquement, la résistance probable du matériau sous un champ
des contraintes est donnée par l’intégration de la probabilité des ruptures
dans tout le volume entier des différents matériaux c'est-à-dire il montre que
la probabilité s de la rupture d’un matériau est donnée par l’expression
suivante :

 f ( ).dv
s  1  e v

où f ( ) : fonction des distributions des contraintes dans le matériau


V : volume du matériau.

Il a aussi montré qu’à partir des valeurs expérimentales la fonction de


distribution des contraintes vaut :

f    k. M

où k et M : Constante de WEIBULL

Alors on aura :
 k   M dV
s  1 e v

9. Critère expérimentaux

9.1. Critère de Mohr

9.2. Critère de HOEK & BROWN

Ce critère fut développé au départ pour des applications se rapportant


aux excavations souterraines. Il fut exprimé en terme de contraintes
principales majeures et mineures  1et 3 agissant sur un élément d’une

masse rocheuse :
Mécanique des roches 64 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

 1   3  m. c . 3  s. c2
1  3 
  m. 3  s
c c c

 1 : Contrainte principale majeure


 3 : Contrainte principale mineure
m : Constante caractéristique du matériau constituant le massif rocheux et
tenant compte du confinement.
s : Constante caractéristique du matériau constituant le massif rocheux et
tenant compte du facteur d’échelle.
 c : Résistance à la compression uniaxiale.
 c est déterminé au laboratoire à partir d’un essai de compression simple
réalisé sur un échantillon sein c.à.d. roche exampte de défaut des structures
ou de discontinuités.
En substituant  3  0 dans l’expression ci-avant on obtient la résistance à la

compression semple du massif

 cmassif   s . c

En substituant  1  0 dans la même expression et après résolution de


l’équation quadratique résultante, on obtient la résistance à la traction uni
axiale du massif
c  
 t massif   2
 m  m  4s 
2  

La courbe  1 fonction de  3 représente le critère de HOEK & BROWN pour

un échantillon de laboratoire.
Mécanique des roches 65 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

1
1

3 3

c 1

3

La courbe  1 fonction de  3 représente le critère de HOEK & BROWN pour

un échantillon de laboratoire.
Par déduction d’une relation liant  à  le critère de HOEK & BROWN
a été étendu aux roches disloquées et remaniées telles que les roches
rencontrées dans les M.C.O.
En 1988, HOEK &BROWN ont révisé leurs anciennes relations de m et
s liés à la qualité du massif rocheux. Ils ont introduit pour exprimer cette
qualité le ratio RMR de la classification de BIENIAWSKI.
Les relations suivantes ont été proposées :

m  RMR  100 
1  exp  
mi  100 
 RMR  100 
s  exp  
 100 

Ces expressions sont valables pour tout massif si faiblement remanié


2° Massif rocheux sain (intact)

m  RMR  100 
 exp  
mi  28 
 RMR  100 
s  exp  
 9 
Mécanique des roches 66 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Il s’agit d’un massif dont la structure serait rigoureusement identique à la


structure d’un échantillon des roches saines prélevées pour être soumis aux
essais de laboratoire.
mi : Représente les valeurs de m pour une roche saine.

Toutes les formules de m et de s décrites ci-haut ont permis de construire le


tableau de l’approximative relation qui existe entre la qualité d’une masse
rocheuse et les contraintes m et s.

9.3. Critère ou formule de MAILLARD.

 3  a 1 1   t 2   t 2 où a : constante de Maillard

 m 2   c  m   t  cos 2 t
9.4.  1 t  t 
cos 2 t  2 t    1
 c 2  c c 

C’est une parabole déterminée à partir des essais de traction et de


compression simple.

9.5.  3  1 2   t  3  1 
Ce critère est semblable à l’expression de GRIFFITH pour tenir compte du

rapport c réel trouvé expérimentalement.
t

9.6.  
 1   3      3

 ,  et  Sont des constantes déterminées par les méthodes


statistiques à partir des courbes expérimentales.
Mécanique des roches 67 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

CHAPITRE VI. ESSAIS DE CARACTERISATION DES


ROCHES AU LABORATOIRE ET IN SITU

VI.1. Essais de caractérisation au laboratoire

VI.1.1. Essai de compression simple

Cet essai a pour but de déterminer les propriétés mécaniques des roches ;
ces propriétés sont :
 La résistance à la compression simple  CS
 Le module d’élasticité statique E (module de Young) ou module
d’élasticité longitudinal.
 Le coefficient de Poisson

F
 CS 
S

Avec F : La force de rupture de l’échantillon


S : Section transversale de l’échantillon menée
dans le plan perpendiculaire à la direction de la charge appliquée.

 C  kg cm² 
 

 C max
2 1

 C d
tg  E  h échantillon

 C  2
 plateau de la
1 presse


2 1
Mécanique des roches 68 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Lorsqu’on dépasse la phase linéaire et qu’on décharge, il y a déformation


permanente.
 
Le module de Young  tg 
 
On trace le tg au point correspondant à 50% de  max ou Fmax . Le coefficient


de Poisson     3 .
1
La vitesse de mise en charge dite statique correspond à un temps de 5 à 15
minutes pour atteindre la charge maximum sur des échantillons
cylindriques dont les dimensions sont :

h  2d ou 2,5d
d  12mm

Soient  1 et  3 respectivement, les déformations longitudinales et


transversales. Nous observons les différentes phases suivantes :

1. Phase I

Le comportement sous faible charge n’est pas linéaire. La déformation axiale


diminue avec la charge, tandis que la déformation transversale augmente, la
forme curviligne des diagrammes peut s’expliquer par la présence des
fissures et des microfissures qui se ferment.
La rigidité axiale augmente avec le nombre de fissures fermées.
Mécanique des roches 69 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

La concavité du diagramme ( 1 ,  1 ) est d’autant plus prononcée que le


nombre de fissures est grand.

2. Phase II

Après cette phase de serrage, le comportement du matériau est linéaire ou


quasi linéaire. Le comportement est pseudo plastique.
La déformation résulte du phénomène élastique accompagné de glissement
des lèvres des fissures. L’énergie absorbée par ce glissement n’est pas
récupérable lors d’une décharge de l’éprouvette ; ce qui explique que le
module de déformation à la décharge (Young) est supérieur au module de la
première mise en charge.
Lorsque la charge est suffisamment réduite, les fissures s’ouvrent et le
module, tangent se réduit considérablement. Au-delà d’une contrainte
désignée par  t les glissements sont tels que les ruptures se produisent aux
extrémités des fissures, ces extrémités des fissures progressent en s’alignant
sous la direction des contraintes de compression.
La rigidité axiale de l’éprouvette n’est pas affectée d’une manière sensible et
ce phénomène peut se décélérer que sur le diagramme de la déformation
transversale  3 qui augmente de plus en plus rapidement puisqu’il y a
ouverture des fissures verticales.
A un moment donné correspondant à GII, les fissures additionnelles se
rejoignent, provoquant des discontinuités verticales accompagnées des
ruptures intracristallines peu développées, des séparations des grains ; de
glissements intergranulaires et quelques ruptures des pointes des cristaux.

3. Phase III

L’ensemble des phénomènes ci-haut cités (ruptures, séparation,


glissement,…) a pour effet de réduire la rigidité axiale de l’éprouvette et
provoque une forte augmentation de la dilatation transversale.
La charge maximale est alors rapidement atteinte (  i ou Fmax ). Il y a rupture.

Si l’on considère l’essai de compression au-delà de la charge maximale,


l’éprouvette continue à se rompre mais elle est cependant capable de
supporter une charge. La rupture progresse suivant les phases IV et VIII.

4. Phase IV

Le développement des ruptures cristallines, orientation préférentielle de


toutes les formules suivant une (disposition) direction longitudinale
accompagnée d’un décollement des grains. Les formules sont plus
nombreuses dans la région médiane qu’aux extrémités de l’éprouvette.
Mécanique des roches 70 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

5. Phase V

La périphérie de l’éprouvette se désolidarise et la forme centrale résistante


prend la forme d’un DIABOLO.

6. Phase VI

Les phénomènes de formulation longitudinale et d’extrémité des facettes de


rupture par le glissement.

7. Phase VII

Les plans élémentaires de glissement se rejoignent et il ya formation d’un


plan des cisaillements ou d’une famille des tels plans enjugués que
l’écaillage continue.

8. Phase VIII

Le glissement sur les plans de cisaillement progresse et conduit à la


désintégration de l’éprouvette, si à un moment donné, ou décharge
l’éprouvette sur comportement est quasi linéaire et le module de déformation
correspondant est enferreur au module de la première mesure en charge
(phase I).

VI.1.1.1.Facteurs influençant les résultats d’essais.

Les courbes (  1 ,  1 ) sont influencées par les facteurs suivants :

- la forme et les dimensions des l’éprouvette


- les conditions d’appui
- la vitesse de mesure en change
- l’humidité
- la température d’assai
- l’orientation
Avant de considérer tous un facteur est faut remarquer qu’il est malaise,
même impossible de créer un champ de contraintes uni axiales ou uniformes
dans l’éprouvette à cause des contraintes d’appui.

1°. Forme des éprouvettes et conditions d’appui.

La résistance mesurée sur un cube n’est pas égale à celle correspondant à


un état uni axial de contraintes sur un échantillon de forme cylindrique et
même pour un même forme (cylindrique, cubique,….) il ya des corrections
que doivent être apportées.
Mécanique des roches 71 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

1
h

d

h
2
d

h

d
1

La figure ci-haut illustre l’influence du rapport de hauteur h ou diamètre d


sur la forme des courbes (  1 ,  1 ).
h
Pour les phases I et II ; la déformabilité est indépendante du rapport ; le
d
comportement après rupture est, lui, très influencé par ce rapport :
h
- pour  ; le comportement est plastique. Il y a écrasement sous
d
charge presque constante à cause de l’effet de fortage des plateaux.
h
- plus ce rapport augmente plus le comportement après rupture est
d
instable.
 Pour réduire les phénomènes d’écrasement ; il faut choisir un
h
rapport suffisamment grand. Cependant pour éviter le
d
phénomène d’instabilité, il faut limiter l’élancement. C’est
h
pourquoi il est recommandable de considérer 2,5   3 .
d
h
 Si  1 ; on peut corriger le résultat à l’aide de la formule ci-
d
dessous :

C
 C ( hd ) 
0,222
0,778 
h
d
9. C
 C ( hd ) 
2h
7
d
Mécanique des roches 72 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Si le diamètre de l’échantillon diffère de celui de 42mm ; BARON propose la


correction suivante :

42
 C   C 3
42
dx

En ce qui concerne les conditions d’appui, on s’est orienté vers une


conception d’appui permettant une répartition uniforme de la pression. Pour
ce faire, il faut que les bases restent planes ; en parallèles et que les
dilatations transversales soient libres c.à.d. contrainte de cisaillement nulle
entre le plateau et l’éprouvette.
A premier vue ; les conditions paraissent simples à réaliser mais en pratique
personne n’est encore parvenu à les respecter. Il y a eu intercalation de film
simple de produit entre le plateau et l’éprouvette ; l’utilisation des feuilles
fibreuses ou métalliques ; l’utilisation des pierres de même nature et de
même dimension que l’échantillon.

2° Dimension des éprouvettes

− L’effet d’échelle a été considéré par de nombreux chercheurs ; mais on


est arrivé le plus souvent à des résultats non concordants quant à
l’ordre de grandeur utilisé.
− Généralement, lorsqu’une variation de résistance est observée, il s’agit
habituellement d’une diminution (des dimensions de l’éprouvette).
Du point de vue théorique ; il est préférable de considérer un échantillon de
grande dimensions pour que celui-ci ait une répartition des défectuosités
internes comparables, les essais d’échantillon de grandes dimensions sont
chers et leur nombre doit être limité.

Nombre
d’essais

 60 mm  36 mm 10 mm

 1m   2 m   3m
1  1  1

 3m  2m  1m
Mécanique des roches 73 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

- Le phénomène d’effet d’échelle peut s’expliquer par le fait qu’un


échantillon de petite dimension peut contenir moins de discontinuité
qu’un autre échantillon de grandes dimensions.
- D’une façon pratique on tient compte de l’effet d’échelle dans un
échantillon en déterminant les différents facteurs du massif rocheux
susceptibles de déterminer la résistance à la compression. Il s’agit
essentiellement des joints, de leurs états, de leur densité ainsi que de
leur orientation.
Habituellement le coefficient correcteur qui doit tenir compte de l’effet
d’échelle varie entre 2 et 3 pour les roches habituellement rencontrées (Cas
des roches de la GCM)

3° Vitesse de mise en charge.

La vitesse de mise en charge à une influence qui dépend des caractéristiques


rhéologiques du matériau. D’une manière générale la résistance et la rigidité
augmentent avec la vitesse.

4° La teneur en eau ou en autre liquide.

 Généralement la résistance d’une roche diminue quand son


humidité augmente. Cette diminution varie de quelque % à
quelques dizaines de %. Il est donc recommandable de
déterminer la résistance à la compression dans les conditions
naturelles d’exploitation.
 La nature du liquide influence aussi les caractéristiques de
déformabilité des roches. Il est à noter que la résistance à la
compression simple diminue quasi-linéairement avec la tension
superficielle du liquide.

Remarque :
- Le poids spécifique vrai ou réel ou absolu d’une roche  ap est le poids
spécifique ne s’appliquant qu’aux roches. Les vides étant supposés
exclus.
- Poids spécifique apparent :  SC ou  app s’applique à la roche
comprimée mais séche.
- Poids spécifique apparent saturé  Sat : s’applique à la roche saturée
d’eau.
- Densité absolue a : s’applique au solide, vide exclu.
- Densité apparente sèche  Sch : s’applique à la roche, y compris les
vides, mais séche.

- Densité apparente saturée  Sat : s’applique à la roche saturée d’eau.


- Soit V le volume total apparent d’une roche ; v le volume du vide ; et P
le poids de la roche.
Mécanique des roches 74 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

P P
a   Sec 
V v V

- Porosité :  ab   a   Sch avec  ab  porositéabsolue

v
- Porosité relative  réel 
V
v : volume des vides accessible s à l' imbibation
 : coefficien t
 Sch
- Porosité effective ou utile :  u  (1  ) x100
a
v
- Indice de vide : ivide 
V v
- Teneur en eau ou humidité W.
L’humidité d’une roche est exprimée par le rapport du poids ; d’eau au poids
de la roche broyée sèche (après dessiccation à l’étuve à 105°C).

W1  W2
W
W2

Où W1 : poids de l’échantillon de la roche broyée avant le séchage.


W2 : poids du même échantillon après dessiccation à l’étuve à 105°C.
- Degré d’humidité : Rapport de volume de la phase liquide du volume
du vide d’un échantillon.
Volume des vides (% des vides)  x100%
v
-
V

5° Température

Très peu de travaux ont été effectués concernant l’influence de la


température sur les caractéristiques de la roche.
Il n’apparaît pas dans le domaine de températures courantes de variations
sensibles dans la roche en place. Soit les changements observés qui sont dus
à des causes secondaires, principalement la diminution de la teneur en eau
parce que les éprouvettes sont chauffées et l’augmentation de la fissuration
par congélation de l’eau pour des températures inferieures à 0°C.
Mécanique des roches 75 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

6°. Hétérotropie ou Anisotropie

Il est évident que la résistance d’une roche hétérotrope varie avec la direction
de l’effort appliqué. Plusieurs paramètres peuvent provoquer l’anisotropie:
- La fissuration
- Les joints de stratification
Il faut préciser quelques fois l’angle que fait le plan de litage avec
l’horizontale.

o Détermination du module de YOUNG et du coefficient de


POISSON.

0° 15°

30°

45°

100

60°
80

60

75°
40

20

90°  C %
20 40 60 80 100

VI.1.2. Essai de traction simple (Essai BRESILIEN)

- La résistance à la traction des roches se classe parmi les propriétés


très importantes en génie MINIER parce que la plupart des accidents
sont dus à une fracture dépassant la valeur de la résistance à la
traction  t
- On sait qu’une roche résiste très mal à la traction et généralement que
les résistances à la traction des différentes roches sont très faibles.

Le rapport c varie généralement entre 8 et 15 avec une moyenne autour de
12. t
Au laboratoire, on utilise le plus souvent la méthode indirecte d’essai appelée
« Méthode BRESILIENNE ».
Mécanique des roches 76 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

On comprime l’échantillon de même dimension pour h et d ainsi que de essai


de compression, on provoque la traction. La résistance de la traction est
déterminée par la formule suivante :

h : hauteur de l’éprouvette
d h d : diamère de l’éprouvette

2 Fmax
t 
 .d .h

Où h = longueur de l’éprouvette
d = diamètre de l’éprouvette

VI.1.3. Essai Triaxial

Généralement l’essai triaxial se fait sur des échantillons cubiques. Lors de


cet essai ; on maintient constantes les pressions latérales  1 et  3 et on fait
varier la pression axiale  1 ; on relève ainsi pour chaque essai la résistance à
la rupture. Généralement dans la pratique on utilise des échantillons de
forme cylindrique, ce qui signifie que les contraintes  2 et  3 se confondent.
On a en fait un état biaxial des contraintes.
1 1
3

2 2 2 3 2 3

3
Compression
Compression
triaxiale 1 1 biaxiale
Mécanique des roches 77 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

La pression latérale est obtenue le plus souvent dans une cellule biaxiale par
l’intermédiaire d’une huile hydraulique, l’échantillon étant protegé par un
caoutchouc fin. Dès lors, l’essai biaxial s’opère exactement comme l’essai de
compression en faisant varier la pression latérale (on la garde constante
pour un essai), et en relevant chaque fois la résistance à la rupture. On
observe ainsi que la résistance à la compression augmente avec la contrainte
latérale.

1
Piston

Fluide de confinement de
Cellule
l’échantillon

Membrure
Cellule de
pression

Pression
interstitielle
Mécanique des roches 78 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Alors qu’il na se manifeste pas de phénomène d’écoulement, de plasticité,


sous faible contrainte ; on observe pour des contraintes élevées (  2   3 ), un
redressement des caractéristiques : la roche acquiert un comportement
plastique. La pression (  2   3 ) est aussi appelée « Pression de confinement »
Courbe intrinsèque

- En traçant les tangentes aux différents cercles de Mohr on obtient le


plus souvent la courbe enveloppe qui est généralement matérialisée
par une courbe comportant une courbe supérieure et une courbe
supérieure.
- Selon les objectifs de calcul, on peut considérer soit l’une soit l’autre
de ces 2 courbes extrêmes. On a le ces échéant la moyenne de ces 2
courbes.
- On observe que pour les roches, les 2 branches de la courbe
intrinsèque évoluent en s’écartant de l’axe des abscisses, pour les
contraintes latérales élevées, on observe un aplatissement progressif
de ces deux branches indiquant ainsi l’augmentation du phénomène
de plasticité signalé par les courbes  1  
Remarque :
Lors des essais de compression simple, ou de compression triaxiales, il y a
une déformation transversale, c’est pourquoi dans la pratique on tient
compte de cette déformation. On parle alors du module de rigidité G dans le
ces d’essai de compression simple. Le module de rigidité peut-être calculé
par l’expression suivante:
E Stat
G
2(1   )

VI.1.4. Essai de cisaillement

Il existe plusieurs dispositifs pour réaliser d’essai de cisaillement (Boîte


CASAGRANDE, appareil de VIMINI).
Mécanique des roches 79 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Dans la boîte de CASAGRANDE, on fixe pour chaque essai, la contrainte


normale  et on (obtient) détermine la résistance au cisaillement  ; tandis
que par la méthode de VIMINI. On utilise des coquilles d’angle variable  . Ce
qui équivaut à faire varier la contrainte normale et à mesurer la contrainte
tangentielle correspondante. Dans tous les cas on obtient plusieurs courbes
(  , ) correspondant à plusieurs.

VI.1.5 Essai de Poinçonnage

C’est un essai qui a été mis au point par SCHEIMER et qui est utilisé dans la
destructibilité des roches. Il consiste en fait eu un poinçon ; ayant un fond
plat, sur lequel on exerce une charge. Le poinçon étant placé sur une roche,
on poursuit l’essai jusqu’à la destruction de la roche. La résistance obtenue
lors de la rupture est appelée « Résistance au poinçonnage SCHEIMER »

Poinçon

écaille

h= Z cr
Cylindre en
compression
Mécanique des roches 80 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

La théorie de la répartition de la tension est basée sur les travaux de


BOUSSINESC dont les expressions sont les suivantes :

a 5
 z    3 p(r ) z 3 (r 2  z 2 ) 2
dr (1)
0
5
p(r ) 
 2(1   )  z (r 2  z 2 ) 2  3z 2 (r 2  z 2 )
a 3 2
r 0   dr (2)
0 2  

Avec :
 z  tension dans la direction de symétrie z
 r   0  tension dans la direction r ,
p(r )  fonction
D’après de la répartitio
BOUSSINESC, lanrépartition
de la pressionde
verticale sur la surface
la pression sur lade contact
surfacepoinçon - roche.
de contact
  coefficien
dans les conditions
t de Poissonz = 0 n’est pas une valeur constante mais correspondant
à l’expression suivante :

F
p(r ) 
2d (a 2  r 2 )

avec F = force de Poinçon


r = distance par rapport au centre.
SCHEIMER affirme en se basant sur les mesures au laboratoire qu’un
travaille avec quelques fluctuations initiales. Dès lors cette répartition
constante est exprimé par l’expression :

F
 p
a 2
Si p est constante, les expressions 1 et 2 se réduisent
à:
 z3 
 z  P  1  
 2 
3
(a  z ) 
2 2

a P  2(1   ) z3 
 r     2   1  2 
r
2  a  z2 a2  z2 
2a

r  z

2
En examinant la surface de contact et lorsque z = 0 ; on obtient :
Mécanique des roches 81 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

 z  P   Z  P

1  2
 r   0   P.
4

Parce que sur la surface de contact les tensions superficielles ne sont pas de
même valeur ; il en résulte l’existence de tension tangentielle :

1  2
  P.
4

En augmentant la profondeur (Z > 0), toutes les tensions principales


normales diminuent et  z diminue plus rapidement que  r    . Il en
résulte que les tensions tangentielles augmentent en fonction de la
profondeur et atteignent leur maximum à une certaine profondeur appelée
« Profondeur Critique » (z critique).
Après avoir atteint z critique, leurs valeurs diminuent avec la profondeur, les
valeurs correspondant à la profondeur critique sont :

2(1   )
Z Crit  a
f  2

P 1  2 
 max    2(1   )( 2(1   ) )
2 2 

contraintes


 
 r


z

Z
Mécanique des roches 82 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

La destruction de la roche en dessous du poinçon commence en profondeur


Z = ZCrit et se poursuit vers la surface de l’échantillon de façon conique.
p
Le rapport est généralement compris dans la pratique entre 5 et 20
 cs
démontant ainsi que la résistance au poinçonnage  p est plus élevée que la
résistance à la compression simple de l’échantillon  cs ceci peut s’expliquer
par le fait que la roche sous le poinçon se trouve dans un état triaxial de
contrainte.
L’essai de poinçonnage est un essai très important et utile dans le domaine
de destructibilité des roches à l’aide des outils :
- Outils à lames
- Outils à molettes
- Outils de forage à concrétion :
 Outils de forage à pierres serties ;
 Pics ;
 Picots ;
 Disques ;
 Etc.
Mécanique des roches 83 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Interprétation de l’essai de poinçonnage

Force( F )

Frp   rp D

Fmax   p D B

Fél   él A

déplacement
O E E C d
d él
d él . Schreiner

d réd
d tot

1° la résistance au poinçonnage de SCHEIMER (  p )

Fmax
p 
S poinçon

2° Limite élastique  él

Tél 
2
Fmax 
1  2  kg / m
4.a.E stat
Mécanique des roches 84 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

3° Coefficient de plasticité :

C’est le rapport du travail total effectué pendant l’essai et du travail de


déformation élastique (Cplast).
OABC
Cplast 
ODE
Travail total
Travail élastique
Si Cplast = 1 : pour les roches élastiques fragiles
= 2 à 5 pour les roches élastoplastiques
= 6 pour les roches plastiques

4° Le coefficient de fragilité (Cfrag)

1 ODE
Cfrag  
Cplast OABC

5° le module de Young ou module de plasticité (  st )

Fmax (1   2 )
E st 
2.a.Eel
kgf / mm  2

  coefficien t de Poisson
avec a  rayon de poinçon
  abscisse du....................
6° Le travail élastique ( Télst) : ODE

2
.(1   2 )
Tél 
Fmax
kg / m
4.a.E stat

7° Travail total de destruction (Ttd) : OABC

2
.(1   2 )
Ttd 
Fmax
xCplast kg / m
4.a.E stat
Mécanique des roches 85 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

8° travail spécifique de contact ( Tspc )

OABC Ttd
Tspc  
S poinçon d 2

9° Travail volumique de destruction (Tvol. d)

C’est la travail total de destruction divisé par le volume détruit.

Trot OABC
Tvol.d  
V V

10° Résistance réduite au poinçonnage  red

OD’E’ est le travail de destruction réduite équitablement au travail de


destruction :
D’ correspond à  réduit ; red   y Cplast

La résistance réduite au poinçonnage est une résistance au poinçonnage


d’une roche type d’une capacité énergique égale avec la roche réelle ainsi que
du même module d’élasticité mais avec le modèle rhéologique correspondant
bau matériau élastique.
Par la voie de cette réduction se basant sur les essais de poinçonnage ;
nous pouvons établir une classification objective de destructibilité des
roches au point de vue :
- A la destructibilité d’une roche, exprimé par  réd doit être combinée
avec la notion d’abrasivité (l’usure de l’outil par la roche) de la roche,
cela permet de donner une base solide de classification des roches
d’après la robotabilité.
- Les chercheurs actuelles ont montré qu’il y a moyen de classer les
roches en 20 catégories d’après la résistance réduite (  réd ) et que si
l’on cannait la surface directement en déduire le type d’outil utilisable
pour une telle ou telle autre catégorie.
Mécanique des roches 86 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

 réd Outils à Outils à molettes Outils à Outils Outils à


kg / mm 
classe (distroïd) molettes (dents diamantés grenouille
2 lames
à)

1 Jusqu’à 20

2 20-40

3 40-60

4 60-100

5 100-140

6 140-200

7 200-270

8 270-340

9 340-430

10 430-520

11 520-610

12 610-700

13 700-800

14 800-900

15 900-1000

16 1000-1100

17 1100-1200

18 1200-1300

19 1300-1400

20 1400-1800

VI.1.6. Essai de cisaillement par Poinçonnage

Il comprend l’essai de poinçonnage en présence d’une rainure. L’essai


commence par le positionnement du poinçon directement au bord de la
rainure ; puis par un déplacement du poinçon loin de cette rainure ; on
obtient ainsi une variation de la résistance au poinçonnage en fonction de la
distance. Les résultats des essais de poinçonnage en présence d’une rainure
C et ceux d’un essai de cisaillement par poinçonnage donne un aperçu
énergétique du processus de destruction du fait que le maximum de volume
de la roche détruite se trouve dans la zone où la destruction se fait par
Mécanique des roches 87 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

cisaillement et celui-ci est nettement supérieur à celui à la roche est détruite


par poinçonnage pur.
En combinant les essais de poinçonnage pur et les essais de cisaillement on
peut soit pour une roche donnée adaptée la géométrie de l’outil (nombre de
dents, leur espacement) ou soit pour un type d’outil donné ; choisir le type
de roche appropriée.

VI.1.7. Essai de Forabilité

Vitesse de
pénétration

Usure
IV

n  cte
III Q  cte

II
I

Poussée

Les phénomènes d’abrasivité et de résistance à la destruction sont liés parce


que pour un même type de roche, on peut observer des phénomènes
différents d’usure en fonction de la pression appliqué sur l’outil.
Considérons un processus de destruction par forage rotatif pour lequel on
représente la vitesse d’avancement N (m/h) en fonction de la poussée sur
l’outil ou la pression ; on obtient une courbe sous forme de S qui compte des
zones caractéristiques suivantes :

 Zone I
Linéaire et par laquelle une grande augmentation de la poussée provoque
une légère augmentation de la vitesse de pénétration. Cette vitesse de
pénétration est petite par contre l’usure de l’outil est très importante dans
cette zone ainsi que par rapport aux zones II et III il s’agit de l’usure
superficielle entre l’outil et la roche avec un grand dégagement de chaleur
ayant son origine dans le frottement entre les deux matériaux. En travaillant
Mécanique des roches 88 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

dans cette zone, les résultats de forage d’écoulent des propriétés abrasives
des roches et de l’outil par unité de temps.

 Zone II
C’est une zone intermédiaire non linéaire traduisant déjà une certaine
influence de la destruction de la roche en profondeur par arrachement et en
même temps qu’une destruction superficielle par abrasion

 Zone III
Souvent linéaire si un bon nettoyage du fond du trou est assuré, la charge
sur l’outil dépasse les limites de résistance tangentielle dynamique de la
roche. L’outil pénètre dans la roche qui est détruite en profondeur avec le
minimum d’énergie et le maximum de vitesse de pénétration. L’usure de
l’outil est moindre que dans la zone I

 Zone IV
Dans cette zone, l’augmentation de la charge sur l’outil provoque
l’augmentation de la tension tangentielle nécessaire pour détruire la roche
ou bien la proportion et le profil ne permettant pas de dépasser une valeur
limite de la vitesse de pénétration. On peut ainsi représenter la fonction de
l’usure en fonction de la poussée

VI. Essais rhéologiques (CREEPS : Fluage et Relaxation)

a) Courbe de fluage

Il y a 3 zones :
1° Zone de fluage primaire ou transitoire
2° Zone de fluage secondaire ou stabilisé
3° Zone de fluage tertiaire ou accéléré
Mécanique des roches 89 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Ici ; on représente le déplacement ou la déformation  en fonction du temps


pour une contrainte  constante. On distingue plusieurs zones :
Zones 1
La zone de destruction élastique où la vitesse de creeps diminue en fonction
du temps. Le tronçon OA
Zone 2
La zone de fluage stabilité; où la vitesse de creeps est constante tronçon AB.
Zone 3
La zone d’augmentation rapide de la vitesse de creeps, dans laquelle à la fin
se produit la destruction. Tronçon BC

N.B :  1   2   3   4   5

Les tangents représentent les différentes vitesses de déformation.

b) La courbe de relaxation

C’est l’inverse, on garde la déformation constante et on mesure l’enveloppe


de la contrainte. Il est préférable d’exprimer  en log  sur l’axe des
ordonnées.

VI.1.8. Résistance sous charge ponctuelle (Essai FRANKLIN)

L’essai utilise un équipement portable sur chantier mais peut aussi bien se
faire en laboratoire. Il consiste à rompre des fragments de roches provenant
des carottages (ou de forme régulière) entre 2 pièces coniques à terminaison
sphérique, l’épaisseur des échantillons entre les 2 pièces d’appui peut varier
de 25 à 100mm. Cet essai permet aussi d’utiliser les fragments des carottes
Mécanique des roches 90 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

dont la forme les rend impropres à tout autre essai plus élaboré. Il contribue
ainsi à valoriser l’ensemble du sondage carotte et à repartir l’information
tout au long du sondage.

Lmin  1.5D

P
IS 
D2
IS = Indice de résistance
P = Charge de rupture
D = Diamètre
− Cet essai ne doit cependant être utilisé qu’en complément des
résultats obtenus sur carotte car la dispersion très grande ainsi que
l’effet d’échelle provenant de la taille des blocs.
− L’utilisation des carottes de diamètres 50mm est recommandée. Une
corrélation très significative existe entre l’indice de résistance IS et la
résistance en compression simple.

Is

 c  24 I s
D  50mm

c

VI.1.9. Essai dynamique

- Il existe des essais appelés dynamiques ; qui consistent à déterminer


les différents paramètres géomécaniques en faisant passer des ondes à
travers des échantillons de roche.
Mécanique des roches 91 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

- L’essai proprement dit consiste à émettre une onde caractéristique par


une amplitude et une fréquence à traves un échantillon et à
réceptionner au bout de l’échantillon. L’onde émise, on a 2 capteurs :
 Un émetteur et un récepteur. L’onde émise est fournie par un
générateur de signaux (oscillateur)

Recepteur
Emetteur
Généra-
teur

2 types d’ondes peuvent être provoquées dans un solide isotrope, homogène,


linéaire, élastique : une onde longitudinale ou de compression se propageant
avec une vitesse Vl et une onde transversale ou de cisaillement se
propageant avec une vitesse Vt. Les relations suivantes peuvent être établies
entre les vitesses Vl et Vt et la module d’élasticité dynamique.

E (1   )
Vl  E = module d’élasticité dynamique
 (1   )(1  2 )
E  = coefficient de Poisson
Vt 
2 (1   )  = densité du matériau

Une appréciation de l’isotrope peut être obtenue en étudiant la propagation


de l’onde dans le plan perpendiculaire. En mesurant le temps mis par l’onde
pour traverser l’échantillon ; on peut déterminer sa vitesse de propagation.
Si L est la longueur de l’échantillon ; la vitesse longitudinale est donnée par
la formule.
L t 0  temps initial
Vl   t  t 1  t 0 
t t 1  temps à la réception
La vitesse longitudinale de l’onde provoquée par la vibration peut être mise
en relation avec la fréquence longitudinale fondamentale f par la relation
suivante

Le module d’élasticité est lors donné par l’expression suivante :

Vl  2Lf E  Vl 2 .
Mécanique des roches 92 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Il est à noter que la présence d’une discontinuité, telle qu’un joint peut avoir
une grande influence sur la vitesse de propagation des ondes et donc sur le
module d’élasticité E déduit de ces essais.

VI.2. Essai et mesures in Situ

VI.2.1. Mesures des mouvements et des déformations des


bancs
Elles ont pour objet toutes les mesures relatives aux mouvements
horizontaux t verticaux ainsi qu’aux déformations et à la décompression des
terrains. Elle s’exécute soit dans la section même des excavations soit dans
sondages forés dans les bancs qui les encadrent. Nous pouvons distinguer :
- Le rapprochement des épontes ou des parois des excavations. C’est ca
qu’on appelle la convergence qui peut être horizontale ou verticale
(dans ce cas on utilise les appareils appelés convergence mètre).
- Le décollement des bases ou la décompression à l’extérieur du massif.
- La flexion des bancs
- Le glissement relatif des bancs
- L’extension ou le raccourcissement à la surface d’un banc.
- Le nivellement des bancs par rapport à un repère fixe situé en dehors
de toute zone influencée.
- La vision de la déformation globale d’une galerie

Convergencemètre
( ou distomètre)
Canne de
convergence avec
tube gradué
Mécanique des roches 93 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Fil invar Boulon


Rotule Rotule

A B
Comparateur dynamomètre
Boulon
Couplages

Il existe les convergencemètres à fil et les convergencemètres à ruban


(distomètre). La canne de convergence ou le convergencemètre servent à
mesurer les déplacements relatifs entre 2 points. En ce qui concerne la
détermination des déplacements absolus d’un point, on utilise
essentiellement les extensomètres, ce sont des appareils destinés à mesurer
des décollements eventuels des bancs des roches au dessus d’une galerie. Ils
sont placés dans des trous forés à partir de la surface ou d’une galerie
supérieure ou inférieure.

L6
L5
L4
L3
L1 L2

Dans le cas d’un extensomètre ; nous avons une tige qui est ancré dans un
banc. A l’aide d’un comparateur on mesure le déplacement de ce banc à
l’extrémité de la tige. On peut avoir un extensomètre simple ou multiple
selon le cas. Il existe actuellement des méthodes de mesure à distance des
déplacements en courant au moyen des capteurs de déformation à amplifier
le courant et à le transmettre à une distance déterminée.
- Dans les travaux de génie civil où les déplacements sont très faibles
par rapport à ceux rencontrés dans les mines, on utilise des jauges de
déformation (strain gages) capables de mesurer des déplacements de
l’ordre des microns (cas de barrages, des ponts, des bâtiments etc.).
Mécanique des roches 94 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Notons enfin que l’on peut mesurer la déformation d’une galerie, c’est ce
qu’on appelle la mesure du profil d’une galerie. Le profil est un appareil
moderne permettant de mesurer la déformation globale d’une galerie.

VI.2.2. Mesure des contraintes induites par l’exploitation

La mesure de contraintes induites par l’exploitation peut être réalisée


aisément à l’aide des cellules ou capsules dynamométriques appelé cellules
de pression. Ces appareils consistent en une enveloppe en acier très plate
remplie d’un liquide et équipés d’un manomètre. Une charge appliqué sur cet
enveloppe est transmise au liquide et la pression engendrée est lue au
manomètre. On peut alors mesurer le changement de pression induite par
l’exploitation. Ces cellules de pression sont introduites dans des trous de
sonde qui sont forés dans les roches encaissantes à partir d’une galerie ou
d’un bouveau.
Il existe dans le commerce des cellules spéciales appelées cellules (GLÖTZEL)

VI.2.3. Détermination des contraintes dans les massifs


rocheux (ou naturelles)
Les contraintes totales ou absolues résultant des contraintes initiales ou
naturelles ou de variations des contraintes dues à l’effet des excavations
creusées.
- Méthode de rétablissement des contraintes
- La méthode par mesure des déformations.
Mécanique des roches 95 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

La première méthode : consiste à provoquer un relâchement des contraintes


après avoir placer des repères, on mesure dans le massif les déformations
dues à ce relâchement. On recrée ainsi à l’aide des vérins ; un état de
contrainte connu qui annule la déformation des repères. Si la roche a un
comportement réversible, les pressions de rétablissement des vérins donnent
directement.la valeur des contraintes.
On utilise essentiellement
1° les vérins plats : constitués de 2 tôles de forme généralement
rectangulaire, rencontrées. Ils sont fabriqués pour être mis sous pressions (à
l’aide de l’huile ou de l’eau) au d’une pompe à travers un tuyau.

2° Les jauges de déformations (Strain gages) : Ici on peut utiliser les


déformètres DCDT (Direct Current Differentiel Transformer) ; Strain gage ;
ohmique ; extensomètre à corde vibrante ; dilatomètre à palpeur disque
photoélectrique.
La deuxième méthode consiste à mesurer des déformations consécutives à
un relâchement total des contraintes. Le relâchement est produit à l’aide
d’une saignée ou par carotte à l’aide d’un carottier autour de la zone de
mesure qui soustrait celle-ci aux contraintes transmises par le massif
Mécanique des roches 96 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

rocheux. On admet généralement un comportement élastique de la zone de


mesure aucours du relâchement ; ce qui permet de déterminer les
contraintes à partir de la mesure des déformations provoquées par le
relâchement des contraintes.
- Les mesures des contraintes peuvent être réalisées soit à la paroi de
l’excavation soit en sondage. Les mesures en sondages sont plus
délicates mains permettent d’échapper à la zone près des parois des
excavations.
Parmi les techniques les plus utilisées on peut distinguer l’emploi de:
- DU DOOSTOPPER : Développé en RSA cet appareil permet de mesurer
les variations des contraintes des fonds plats des trous de forage. Le
DOOSTOPPER est en fait une rosette de Strain gage protégé par un
cylindre de caoutchouc ou silicone.

1° 2°

Doostopper

Pont de
mesure

On fore à l’aide d’un carottier un trou, puis on polit le fond du trou. On colle
ensuite le Doostopper sur le fond du trou ; on le relie à un point de mesure
(appareil qui permet de mesurer la variation de résistance) puis enfin en
sous-carotte et on mesure à l’aide de puis le courant de déséquilibre qui est
l’image de la variation de l résistance.
- Les cellules de mesure de déformation radiale d’un forage : elles
permettent de mesurer les variations de longueur d’un ou de plusieurs
diamètre d’un forage. Elles utilisent la méthode classique de
décompression par surcarottage.
Mécanique des roches 97 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA
Mécanique des roches 98 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

CHAP VII : STABILITE ET CONTRAINTES AUTOUR DES


OUVRAGES MINIERS SOUTERRAINS

VII.1. Répartition des tenseurs autour d’un puits ou d’une galerie


circulaire

VII.1.1. Généralités
Dans un massif vierge, dépourvu de toute excavation artificielle, la cause
principale de la pression des terrains est la pesanteur (ou poids propre des
roches). Les couches des roches situées au dessus compriment par leur
poids les couches inférieures qui résistent à leur tour à cette pression. Dans
les conditions normales (en l’absence des travaux miniers) ces forces sont en
équilibre quand bien même que les riches se trouvent sous contrainte.
Après excavations d’un ouvrage minier dans le massif vierge des riches,
l’équilibre est rompu, il se produit une redistribution des tensions autour de
l’ouvrage. Pendant ce processus de redistribution, les roches tendent vers un
nouvel état d’équilibre en subissant certaines déformations.
Les déformations élastiques subissent pendant un temps très court et sont
tellement faibles en grandeur qu’elles peuvent être négligées. Si les
déformations ne dépassent pas les limites d’élasticités le soutènement ne
subit presque pas aucune dépression (le soutènement ne subit aucune
pression) et les ouvrages peuvent rester longtemps sans soutènement
(exemple en roches dures).
Mais les roches n’étant pas généralement dures et comme les ouvrages ont
des dimensions transversales considérables, les déformations élastiques se
transforment en déformations plastiques, la fissuration se produit, il en
résulte la désagrégation des roches.
Les manifestations externes de ces stades de déformation consistent dans le
fléchissement du toit de l’ouvrage et la formation des fissures, le gonflement
du mur (cas des roches plastiques tel le charbon), l’écaillage des roches des
parements. Il est nécessaire de créer un soutènement suffisant pour
conserver à l’ouvrage minier les dimensions et la forme données.
Le calcul du soutènement nécessite la connaissance de la grandeur et la
direction des contraintes de la pression des terrains d’une part et d’autre
part la résistance des roches contournant l’ouvrage minier creusé. Nous
allons examines dans ce qui suit le comportement d’un massif dans lequel
on a ouvert un puits ou une galerie circulaire.

7.1.2. Etude théorique

Supposons que nous ayons un puits autour duquel se repartit d’une


manière uniforme une pression hydrostatique p. C’est aussi le cas d’une
galerie circulaire horizontale située à grande profondeur tel que la pesanteur
n’y exerce aucune influence.
Considérons un petit élément des roches du massif environnant repéré par
un angle au centre d , un rayon r et une longueur dr.
Mécanique des roches 99 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Cet élément subit de tensions tangentielles   et des tensions radiales


 r et  r  d r . Comme indiquer sur la figure.
d


r
 r 


dr
d
r


dr

rd

r 

p d
a

Etudions l’équilibre de cet élément de volume d’épaisseur unitaire compris


entre deux arcs de longueur rd et (r  dr )d sous l’angle au centre d .

dr

 r
r
 r

 d
 dr  r

dr

 r rd d rdr d


d
rd


r dr

Négligeable
A l’équilibre, on peut écrire :
( r  d r )(r  dr )d  r. r   r .dr  r.d r  d r .dr d
( r  d r )(r  dr )d  r r  d (r r )d
Mécanique des roches 100 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Equations d’équilibre
  .dr.d  d (r r )d

d (r. r )    .dr (1)

Cette équation est vraie quel que soit les propriétés élastiques du matériau.
On peut l’énoncer comme suite :
« La variation des tensions radiales est équilibrée par les tensions
tangentielles, cet équilibre est indépendant des propriétés élastiques du
matériau »
Pour résoudre le problème, il faudra aussi tenir compte des déformations du
matériau

du
u

L’élément aura un déplacement  vers l’intérieur de la galerie. Le rayon


intérieur devient r   tandis que le rayon intérieur devient r  (  d )
La déformation tangentielle est :
.d 
  
r.d r


   E. (1' )
La tension tangentielle est : r

Où E : module d’élasticité
Nous avons ainsi la relation entre la tension tangentielle   et la
déformation tangentielle   en supposant toujours que le matériau reste
élastique.
Mécanique des roches 101 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Dans le sens radial nous avons :

dr    (  d )  dr  d
donc la déformation radiale sera donnée par l’expression suivante :

d
 x (c’est un raccourcissement)
dr

d
La compression radiale devient : r  E (1' ' )
dr

Si le morceau du matériau  comporte toujours de façon élastique la tension


tangentielle sera proportionnelle au raccourcissement du rayon tandis que la
tension radiale sera proportionnelle à la dérivée du raccourcissement du
rayon. Ceci est exprimé par les expressions ( 1 ) et ( 1 ).
r. 
De ( 1 ) on peut écrire :  
E
d E.d (r  ) d .(r.  )
De ( 1 ) on peut écrire :  r  E  
dr E.dr dr

 d (r.  )   r .dr (2)

On a ainsi la 2ème équation d’équilibre


Nous devons trouver l’équation de compatibilité qui doit lier les équations ( 1
) et ( 2 ). Pour cela, faisons la somme de ces deux équations :

d (r. r )    .dr
d (r.  )   r .dr
d (r. r  r.  )  ( r    )dr
d r ( r    )  ( r    )dr
r.d ( r    )  ( r    )dr  ( r    )dr
r.d ( r    )  0

Comme r  0  d ( r    )  0
Mécanique des roches 102 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Cela entraine que  r     C ste

Conditions aux limites


Lorsque r tend vers l’infini, on a :  r     p

d’où :

 r    2 p (I)

avec p : pression de tension supposée uniforme


La différence des équations ( 1 ) et ( 2 ) donne :
(1)  (2)  d (r r  rd )  (    r )dr
- dr(    r )  (    r )dr
- rd (    r )dr  (    r )dr  (    r )dr
- rd (    r )  2(    r )dr
2
- d (    r ) (    r )dr
r
d (    r ) 2
 dr
  r r

En intégrant les deux membres, on aura :


d ln(    r )  d ln r 2
C ste
   r 
r2

B ( II )
  r 
r2

( I )  ( II )   r     2 p
B
  r 
r2
B
B 2
2   2 p  2
    p  2
r r
Mécanique des roches 103 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

( I )  ( II )   r     2 p
B
- (    r ) 
r2
B
B
2 r  2 p  2   r  p  22
r r
Hypothèses
1° Il n’y a pas de soutènement
2° Il n’y a pas de fracturation de la roche car celle-ci est supposée élastique
Voyons alors ce qui se passe à la paroi da la galerie :
 r : contrainte radiale = 0 car il y a un vide

B
Avec r  a   r  0  0  p  2
2
a
donc B  pa 2
2
pa 2
r  p 
r2
Ainsi
a2
 r  p(1  )
r2
Si r  a   r  0
r   r  p

a2
D’où    p(1  2 )
r
r  a    2 p
Pour
r      p

Donc le long de la paroi, la tension radiale est nulle (car la roche ne


rencontre aucun appuis du côté vide étant donné que le selon l’hypothèse, il
n’y a pas de soutènement) tandis que la tension tangentielle vaut 2p. Nous
pouvons exprimer ceci sur le diagramme suivant:
Mécanique des roches 104 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

2p


 s

p
2p
 rs
r
0
r

Dans la pratique, on peut considérer que :  r     p à une distance de 10.a.

Remarque
En cas d’un soutènement s (s = pression de soutènement sur la paroi de
l’ouvrage), les formules de  r et de   deviennent alors :

a2
 rs  p  ( p  s )
r2
a2
 s  p  ( p  s) 2
r
Avec s : pression de soutènement

Cas d’une roche fissurée ( c-à-d non élastique)

Massif pulvérulent.

Nous traiterons le cas d’un milieu pulvérulent formé des particules qui sont
des roches finement broyées et fissurées càd sans cohésion. C’est
uniquement le frottement interne de différentes particules des roches qui
conditionne les déformations. Les tensions ne sont plus proportionnelles aux
déformations.
Pour un milieu pulvérulent, on a :

   .tg co
 
Mécanique des roches 105 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

 : angle de frottement interne


c : cohésion
 : Contrainte de cisailleme nt
 : contraine normale

tg
 

0  D A C 

  r
2

1) Equilibre

d (r. r )    dr
  1  sin 
on a :  K
 r 1  sin 
en effet :
AC  AB  AD  OA. sin 
   OA  AC  OA.(1  sin  )

 r  OA  AD  OA.(1  sin  )
On a ainsi le critère de Mohr Coulomb
  1  sin 
 K
 r 1  sin 
    K . r
de ( 1 )  d (r. r )    .dr
r.d r   r .dr    .dr
r.d r   r .dr  K . r .dr
r.d r  ( K  1). r .dr
d r dr
 ( K  1)
r r
 ln  r  ln( r ) k 1
d' où  r  C (r ) k 1
Mécanique des roches 106 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Pour avoir la valeur de la constante C, on va examiner ce qui se passe à la


paroi du puits.
On suppose par exemple qu’on a à cette paroi un soutènement qui exerce
une pression  0 , nous pouvons alors écrire :
r
 r  C.r ( k 1)   0 ( ) k 1
a
 0 : pression de soutènement

r  a   r   0  C.(a) k 1
0
C
a k 1
r
 r   0 ( ) k 1
a
   K . r

   k r r
k 1

r  0 
a

r
a

Ce diagramme montre que la tension tangentielle augmente vite que la


tension radiale.
Dans une galerie en roche fissuré, il est indispensable d’avoir un
soutènement : le frottement interne de la roche multiplie l’effet du
soutènement. Ce dernier joue le rôle d’un verrou qui empêche la roche de se
déformer.
En résumé, on a pour u puits ou galerie circulaire en :
 Roche élastique :
Mécanique des roches 107 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

 B
 r  p  22
 r
1) 
 B
2
   p  2
 r
 Roche fissurée
 r k 1
 r   0 .( )
2)  a
   K . r

Avec  0 : pression exercée par le soutènement

1  sin 
K
1  sin 

2p

 l2 
   p 1  sin   2 
 a 

p
Zone élastique

2  l2 
  r  p 1  sin   2 
l  a 
Zone plastique
1  rp

 rp  re r
a 0

On peut déterminer la distance l


1
 2p  k 1
l  a 
 0 (k  1) 
Mécanique des roches 108 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

La figure montre ce qui se passe à l’ouverture d’un ouvrage dans un massif


vierge. Autour de l’ouvrage, on a une zone fissurée (ou de détente), puis une
zone non influencée (qui reste élastique) dans laquelle on peut appliquer les
équations 1).
Les équations 2) seront d’applications dans la zone fissurée.
A la limite entre les deux zones on a un  rf à partir de la zone fissurée et un
 re à partir de la zone élastique ; par conséquent, il sera nécessaire que ces
deux pressions soient égales pour réaliser l’équilibre et pour permettre de
calculer la constante d’intégration.
Les deux courbes de  r pour ces deux zones se touchent, celles de
  présentent une discontinuité. C’est cette discontinuité qui donne la
rupture de la roche.

Remarque

 0 est forte  l est faible ( et il tend vers a)


Si : 
 0 est faible  l est grand
K est forte  l est faible
Si : 
K est faible  l est grand
On peut arriver à trouver l’expression de l en égalant les contraintes à la
limite commune de deux zones.
1
 2 p  k 1
l  a 
 0 (k  1) 

7.2. Pression des terrains autour des ouvrages des formes


quelconques

7.2.1. Problèmes de déformation plane

Les équilibres de déformation plane sont définis de la manière suivante : X,


Y, Z les coordonnées cartésiennes rectangulaires et  , v, w les composantes
de déplacement.

w est nul,  et v sont indépendant de Z

La direction OZ est donc en tout point direction principale de déformation.


Dès lors le terrain étant supposé isotrope, elle est aussi direction principale
des contraintes càd :

 zx   zy  0
Enfin :  x , xy ,  y ,  z sont indépendamentes de z
Mécanique des roches 109 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Pour qu’une telle distribution existe dans le terrain supposé homogène et


limité par des cylindres des génératrices parallèle à OZ, il faut que sur ce
cylindre les contraintes soient normales et indépendantes de z.
Les équations exprimant l’équilibre d’un petit élément montre alors que les
forces de masse doivent être indépendantes de z et perpendiculaire à Oz.
Cette dernière condition qui résulte de l’équilibre en projection sur Oz peut

 z   
être exprimée par : Fz ;  z  0, d' où Fz  0 
z  z 

Une autre erreur consiste à admettre que  z est toujours contrainte


principale ; cela n’est pas toujours vrai, le calcul de  z est souvent omis mais
elle est nécessaire pour connaître les conditions de rupture. On verre ici les
solutions mathématiques qui ont été proposées pour la distribution des
contraintes autour d’un souterrain assimilé à un cylindre de génératrice
parallèle à OZ en milieu élastique pris en plastique.

a) Galerie circulaire horizontale


y

v u
P

 x
0

 

r

Soit P   .h et Q  K . .h

Où  : poids spécifique et h : hauteur de terrain


Soit P et Q les pressions qui s’exercent dans le massif vierge à la profondeur
h avant l’ouverture du terrain de rayon a. D’après la théorie classique de
l’élasticité, les variations des contraintes produits par l’ouverture du terrain
sont définies par : (hypothèse de KIRSC) :
Mécanique des roches 110 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

  PQ PQ a2  a2

 r     ( 4  3 ) cos 2  2
  2 2 r2 r
   2
    P  Q  P  Q 3 a cos 2  a
2

  2 2 r2 r
2
( I )
 PQ a2 a2
 rw  (2  3 2 ) 2 sin 2
 2 r r
 a2

 z   (   )  2 ( P  Q ) cos 2

r w
r2
Au pourtour de la cavité (r = a), les contraintes après ouvertures de celle-ci
sont donc :
 r   rw  0

 w  P  Q  2( P  Q) cos 2
  Q  2 ( P  Q) cos 2
 z

Pour   :
2
 w  P(3K  1)
 avec Q  KP
 z  P1  2 k  2 
1 2
 w s’annule pour k  ,  z s’annule pour k  valeur supérieure à
3 1  2
1 1
si est supérieur à .
3 4
Des fissures peuvent apparaître à la clé de l’ouvrage, lorsque k est inférieur à
la plus grande de ces deux valeurs.
Des expressions ( I ) nous pouvons déduire les composantes du déplacement
(  radiale et v composante tangentielle) en intégrant les relations entre
contraintes et déformations en coordonnée polaire et déformation plane. On
a:


2  1    r   w 
r
  1 v 
2     1    w   r 
 r r w 
 1  v v 
      rw
 r w r r 

Où  = module de cisaillement.
Nous obtenons ( à un déplacement d’ensemble près) :
Mécanique des roches 111 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

PQ  a2  a2 P  Q a2
 4(1   )  2  2 cos 2 
4  r r 4 r
PQ  a2  a2
v  2(1  2 )   sin 2
4  r2  r

Il résulte de ces formules appliquées pour r = a que la galerie prend la forme


d’une ellipse dont les demi-axes dont :

 Suivant OX
 P  Q 3  4
a 1   P  Q 
 4 4 
 Suivant OY
 P  Q 3  4
a 1   P  Q 
 4 4 
Dans le cas où Q = P, on a :
 a2

 r   Q
 r2
 a2
 w  Q r 2

 w   z  0
 2
   Q.a
 2  .r

v  0

Toutes les formules précédentes supposent :
1° que les pressions initiales peuvent être considérées comme constantes sur
le contour du souterrain, càd que les variations de ces pressions dues à la
pesanteur sont négligeables sur la hauteur 2a.
2° que la surface libre est très éloignée du souterrain R. MINDLIN (Stress
distribution around a tunnel, 1929) a calculé les corrections nécessaires
pour tenir compte de l’influence de la pesanteur sur la hauteur 2a et de celle
de la surface libre. Ces corrections sont négligeables dans le cas des galeries
des mines.

b) Galerie elliptique

Soient a (le demi axe horizontal) et b (le demi axe vertical) les demi axes de
l’ellipse. P et Q ayant la même signification que dans le cas de la galerie
Mécanique des roches 112 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

circulaire, la théorie classique de l’élasticité montre que la pression en un


point M du contour situé à la distance r du centre de l’ellipse est donnés
par :
2ab P.a  Q.b ab
t  2  ( P  Q)
a b r
2 2
a b a b
y
P

 a
Q 1  2   P
 b B
M Q
 a
P 1  2   Q
b  b
x
0 a A

De plus :  z  Q   ( t  P  Q)

- Le déplacement en A (suivant OX) est :


1
P.a1  2   2Q.b.1  
2
- Le déplacement en B s’en déduit par permutation de P et Q, a et b, soit :
1
Q.b1  2   2P.a.1  
2

qui minimise la contrainte  t M


a
P et Q étant fixé, cherchons la valeur X 
b
le long du contour r variant entre a et b.
Le maximum de  t M se présente soit en A  t  P  Q  2P. X  soit en B

 2Q 
  t Q  P   . Le maximum cherché est atteint quand ces deux valeurs
 X 
extrêmes sont égales : d’où :
Q b P
X  ou 
P a Q
Mécanique des roches 113 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

t

A

PQ

P Q B
a
x
Q b
P
QP

Dans ces conditions, la pression  t est constante. P  Q  le long du contour.


De plus  z  Q
Cette forme d’ellipse est la forme optimum, mais elle n’est pas pratique si K
est petit.
Si on veut éviter en B des contraintes de traction, il faut dans tous les cas
b 1 k 
qui soit supérieur à la plus glande de deux valeurs :   qui annule
a  2k 
1 1
 t en B et  qui annule  t en A
k 2
On ne peut cependant retenir qui le 1 e de ces valeurs seulement si l’on
tolère qui fissures perpendiculaires à 0z n’entraiment pas des
conséquences graves.

Si la pression en A est beaucoup plus élevée que la pression initiale, la


précédente affirmation se confirmera. En B se développeront les fissures de
traction.
Plus généralement dans le cas ni le grand axe de l’ellipse est incline d’un
angle  sur la direction principale, la pression à l’extrémité du grand axe
est :
Mécanique des roches 114 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

 x

7.3. Stabilité autour des ouvrages multiples

Par ouvrage multiple, on entend notamment :


− deux ou plusieurs galeries superposées ou côte à côte
− des chambres côte a côte ou superposées telle qu’on les rencontres
dans la méthode chambre et piliers ou CUT AND FILL
− deux ou plusieurs tunnels côte a côte comme dans cas du tunnel sous
la manche ou dans le cas du transport souterrain par tramway, TGV,
etc.
− etc.
Dans ce genre des problèmes la question qui se pose est de savoir à quelle
distance faut –il placer le second ouvrage pour ne pas avoir des zones
fortement sollicitées étant donné les différentes dimensions de différents
ouvrages.
Généralement la résolution de ces problèmes passe par la méthode de
superposition des effets ou des contraintes.
Signalons toutefois que la résolution de ce problème passe par la
connaissance des zones fortement surchargées qu’il faut étudier à l’avance
en fonction des critères de rupture pour éviter le problème d’instabilité.

7.2.2. Stabilité autours des ouvrages multiples.

Par ouvrage multiple, ou entend notamment :


- deux ou plusieurs galeries superposées côte à côte
- des chambres côte à côte ou superposées telles que on les rencontre
dans les méthodes chambres et piliers ou CAF
- deux ou plusieurs tunnels côte à côte comme dans le cas des tunnels
sous.
Nous verrons comment se repartissent les contraintes essentiellement dans
le cas des chambres côte à côte.
Mécanique des roches 115 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

L’évolution des trajectoires des contraintes est analogue à l’écoulement des


fluides dans une canalisation dans laquelle on a placé des obstacles. On
constate que les perturbations sont plus importantes aux alentours des
obstacles (les ouvertures dans notre cas) et de plus en plus moins
importantes au fur et à mesure qu’on s’en éloigne. La zone de grande
influence dépend essentiellement des caractéristiques du fluide.
Dans le cas des massifs rocheux, les pressions ne pouvant pas se
transmettre à travers les vides se concentrent sur les piliers. La loi de
concentration est telle que si les piliers sont constitués des roches
différentes, le pilier le plus résistant sera celui qui sera le plus sollicité,
toutes choses restant égales par ailleurs (CETERIS PARIBUS).
A la périphérie de la zone perturbée, il y des zones d’arcboutement que sont
les zones soumises à des pressions élevées, mais contrairement aux
précédentes (zones intérieures) ces zones sont plus résistantes. Les
phénomènes les plus usuels se manifestent lorsque la largeur de la zone
perturbée devient plus ou moins égale à la profondeur H. Dans ce cas, ce
sont les zones périphériques qui reprennent la majorité des pressions, les
piliers se trouvant ainsi décharges. On peut assimiler les ouvrages intérieurs
qui représentent la zone intérieure à une ouverture unique.

On peut calculer d’une façon générale les pressions qui s’exercent sur le
pilier et notamment la pression  p verticale. Pour ce faire, on utilise
essentiellement la méthode de l’aire tributaire.
Mécanique des roches 116 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

H H

pilier

1. Piliers carrés
Wp

W0  W p
Wp

W0

En supposant que la minéralisation est horizontale et que la roche


composant les piliers est homogène, la contrainte moyenne sur les piliers est
donnée par la formule suivante :

2 2
 W   
 p  p H 1  0    .H 1  W0 
  W 
 Wp   p 

H = profondeur à laquelle se trouve la chambre


 = poids spécifique de la roche
Mécanique des roches 117 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Lp L0

L p  L0
W0

W0  W p
Wp

 W0  
 p   .H 1  1  L0 
Wp  L 
  p 

W0
W0  W p

Wp

Longueur unitaire

 W0 
 p   .H 1  

 Wp 
Mécanique des roches 118 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Surface pilier

Surface
colonne roche

surface colonne roche


p  H 
surface pilier

La méthode de l’aire tributaire consiste à considérer que les piliers


supportent une charge correspondant au poids de la roche directement à
l’aplomb ajouté de la moitié de la charge surplombée par la chambre de part
et d’autre.
C’est une méthode rapide qui donne souvent des résultats satisfaisants pour
une première application ou un avant projet ; elle permet en général de
donner un ordre de grandeur ou des valeurs initiales pour des études
ultérieures plus poussées.
Cette méthode est cependant limitée car elle ne tient pas compte de la
hauteur des chambres ou des piliers et donc de l Ȏlancement plus
élaborées, il est nécessaire d’utiliser des méthodes appropriées.
Mécanique des roches 119 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

CHAPTER VIII. STABILITE DES TALUS ROCHEUX.

VIII.1. Introduction

Faisons d’abord remarquer que dans le largage du mineur il existe une


différence entre une roche et un sol.
En ce qui concerne la stabilité des massifs rocheux, il s’agit essentiellement
des roches c.à.d. des matériaux comportant une certaine cohésion par
opposition au sol. Notons que dans un sens plus large une roche altérée,
fissurée, etc. peut être assimilée au point de vue caractéristique mécanique à
un sol.
Dans le cadre de l’étude de la stabilité des talus rocheux, on peut énumérer
les cas suivant ;
- stabilité sur un plan de discontinuité
- stabilité sur deux plans de discontinuité qui se coupent
- stabilité sur 3 plans de discontinuité sécants
- stabilité dans le cas d’un glissement circulaire
- stabilité par basculement ou Toppling
Dans l’étude de la stabilité des talus rocheux, on distingue essentiellement
deux méthodes :
1. la méthode de l’équilibre limite qui consiste à déterminer les
conditions limites de stabilité c.à.d. que l’ou détermine un coefficient
appelé coefficient de sécurité qui est en fait le rapport entre les forces
ou moment moteurs et les forces ou moments résistants.
Dans cette méthode on ne détermine pas la répartition des contraintes
dans le massif.
2. L’étude de la stabilité par analyse des contraintes et déformation
notamment, surtout à l’aide des méthodes analytiques mais à l’aide
des méthodes numériques (élément finis, élément frontières, élément
discrets, ….) ici c’est la répartition des contraintes ainsi que leur
niveau que permettent d’apprécier l’état de stabilité des massifs
rocheux.
Dans toute étude de stabilité on doit tenir compte des facteurs suivants :
- la structure du massif rocheux (joints, discontinuités, failles, fissure,
réseau, leur inclinaison, leur état de discontinuité (remplir ou vide),
leur densité de discontinuité.
- la présence de l’eau c.à.d. la qualité de l’eau contenue dans le massif,
sa hauteur, son mode d’écoulement, sa pression.
D’une façon plus générale nous pou vous dine que ce sont les conditions
hydrauliques, géométriques et physico-mécaniques qui conditionnent la
stabilité d’un massif rocheux. Les facteurs les plus prépondérants sont :
1. l’extension et la continuité des systèmes des diaclases ;
2. l’orientation, la fréquence et le remplissage des discontinuités ;
3. l’état des contraintes naturelles existant dans le massif ;
4. les concentrations locales des contraintes (géomorphologie et
caractéristique géométriques des contraintes imposées) ;
Mécanique des roches 120 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

5. les paramètres mécaniques aux interfaces en contact.


Il est très difficile, de faire le nombre d’essais mécanique nécessaire pour
avoir une grande certitude quant à la caractérisation du massif. Le calcule
de la stabilité est un risque calculé car on ne peut jamais connaitre
l’entièreté des paramètres, caractérisant un massif rocheux.
Souvent, on se réfère à des modèles simples, physiques ou mathématiques.
La collecte des données géologiques se fait généralement en deux stades
séparée par une étude préliminaire dont le but est de détermine les zones
des talus critiques.
Seuls ceux-ci sont étudiés en détail.

Marche à suivre

Collection préliminaires des données géologiques


1 (Photo aériennes, photographie de surface)

Analyse préliminaire des données géologiques


Travail du géologue

2
 établissements des sites où il y a des discontinuités majeurs

3 Détermination du potentiel d’instabilité des différents talus

4 Investigation des données géologiques pour les zones critiques

Installation de piézomètre pour suivre l’évolution des niveaux hydrostatiques.

Tests de caractérisation des massifs rocheux.


5 Essais de cisaillement au laboratoire et in situ

6 Analyse de la stabilité des talus sur base de toutes les données

7 Examen des talus qui ont un risque de rupture élevé suivant le projet

8 Monitoring des talus rocheux

Stabilité des talus par drainage Acceptation du risque et prise


ou méthodes spéciales des mesures préventives,
(câble, boulons, treillis) installation des appareils
Mécanique des roches 121 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

La stabilité des talus en exploitation à ciel ouvert joue un rôle très


important. D’une part, il est nécessaire et impératif de réduire au minimum
les dépenses de découverture et d’autre part, on doit simultanément assurer
la sécurité du matériel et du personnel (angle de talus faible).
Il est donc nécessaire de déterminer l’angle de talus optimal.
Plusieurs conséquences peuvent survenir suite à une instabilité des
terrains : pertes en vies humaines, pertes des matériels, pertes de minerai,
arrêt du chantier, dégât au niveau de l’environnement.

L’étude analytique

Soit un corps reposant sur une surface


b
h

W co W sin
s  .tg 

os 
Wc

W sin  : composante renversante


W cos  : composante stabilisante
W cos  .tg : force de cisaillement ou résistance au glissement
 : angle de frottement (interne)
 : pente de la discontinuité

Le corps considéré peut être soumis à deux instabilités :


- instabilité par glissement
- instabilité par basculement
a) Condition de glissement
Il faut que :
W cos  .tg  W sin 
cos  .tg  sin 
sin 
tg   tg
cos 
 tg  tg
donc    pour qu' il y ait glissement

Pour éviter tout glissement il faut que la pente  soit inférieure à l’angle de
talus naturel .
b) Condition de basculement
On va considérer les dimensions b et h.
Mécanique des roches 122 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

b
tg 
h
b
si h  0    il n' y a pas de basculemen t (stabilité)
h
b
si h     0 : il a de basculemen t
h
Il y a donc une position de stabilité qui est une position intermédiaire :
quelque soit    on a stabilité.
b
La condition de basculement est    càd tg   tg
En résumé on peut dire que : h
1° le bloc est stable :
    stabilité au glissement
tg  tg  stabilité au basculemen t
2° bloc stable au glissement
    stable au glissement
tg  tg  instable au basculemen t
3° bloc stable au basculement et instable au glissement
    instable au glissement
    stable au basculemen t
4° bloc instable au glissement et instable au basculement
    instable au glissement
    instable au basculemen t

8.2. Stabilité des talus rocheux sur une surface de discontinuité


plane

On va procéder à l’analyse de la stabilité en utilisant la méthode de


l’équilibre, on est donc à la conservation de la plasticité.

Hypothèses de base :

1. La rupture se produit par glissement le long d’une surface de


discontinuité généralisée mais plane (hypothèse conservatrice car on a
toujours des rédents).
2. Le prisme glissant est monolithique càd qu’il n’y a pas de déformation
ni de rupture au sein du prisme (hypothèse optimiste car il a toujours
des ruptures internes).
Mécanique des roches 123 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

3. Les forces agissant selon une résultante dont le vecteur est inconnu
(mais pas la grandeur). On néglige les moments.
On va faire une analyse bidimensionnelle (considérer une épaisseur unitaire)
cela est justifié par le fait qu’on va considérer le talus pour lequel la force
géométrique restera constante suivant la direction.

8.2.1. Etude de la stabilité d’un versant rocheux à surface


plane-glissement potentiel sur une discontinuité
plane en dehors de la nappe phréatique.

H cot g  cot g 

N
T

T H
H
sin W
fissure 


 .H 2
W (cot g  cot g )
2
N  W cos 
T  W sin  (force renversanye)
T '  c.s  N .tg c : cohésion
s : surface
 : angle de frottement
H
T' c .1  W cos  .tg
sin 
On obtient un glissement du prisme lorsque la force T  T '
On définit le coefficient de sécurité F comme étant le rapport entre la force
renversante T et la force stabilisante T’.
Mécanique des roches 124 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

H
c.  W cos  .tg 
T' sin 
F F
T W . sin 
c.H  .H 2
 (cot g  cot g ). cos  .tg 
sin  2
F
 .H 2
(cot g  cot g ). sin 
2
 .H c
(cot g  cot g ). cos  .tg  
2 sin 
F
 .H
(cot g  cot g ). sin 
2
tg c
F 
tg H
sin 2  cot g  cot g 
2
tg 
si c  0  F   stabilité lorsque    et instabilit é lorsque   
tg 

En analysant la formule du coefficient de sécurité F, on peut dire que la


stabilité diminue lorsque la pente de la discontinuité  est plus élevée (des
qu’on connaît  on fixe ).

8.2.2. Glissement potentiel sur une discontinuité plane en


présence d’eau (pas d’exutoire au poids)

H cot g  cot g 

N
T
T H
N
W



u
w

1
H .

3
Mécanique des roches 125 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

La force hydrostatique agissant au niveau de la discontinuité vaut :


 w .H 2 1 H  w .H 2
  p  H . w 
2 sin  2 sin  2 sin 
N’ vaudra alors N’ = N - . C’est la force effective ; N est la force totale. On
dira aussi que ’ est la contrainte effective et  contrainte totale.
T '  W cos    tg 

W cos    tg  C.H


T' sin 
F 
T W sin 
 .H 2
sachant que W  (cot g  cot g ), on trouve :
2
 1 
 cot g  cot g  cos    w sin  tg 
F 
 cot g  cot g sin 
En présence de l’eau F vaut :

tg  w tg
F 
tg  cot g  cot g sin 2 

On voit que l’eau non drainée diminue le coefficient de sécurité.

8.2.3. Glissement potentiel le long d’une discontinuité plane


en présente d’eau (exutoire au poids) et en tenant
copte d’un tirant

T

u
Ancrage du
boulon

tirant

La projection de T suivant la discontinuité est : T cos    . Cette


composante, dirigée vers le haut, assure la stabilisation.
Mécanique des roches 126 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

La projection de T suivant la direction de N (suivant la normale) est :


T sin    et est dirigée dans le même sens que W cos   N . La formule du
coefficient de sécurité devient :

W cos   U  T sin(    )tg  C.H


sin 
F
W sin   T cos   

D’habitude, pour stabiliser un versant, on fixe F et on calcul T :

tg C.H
W sin   W cos   U  
F sin 
T
tg
sin      cos   
F

Si C = 0 et que F = 1, on est à la limite de la stabilité :

W sin   cos  .tg  W sin    


T 
sin    tg  cos    cos     

Ce calcul n’set pas valable lorsque la discontinuité plane est parallèle à la


surface du versant càd    (le volume du bloc glissant tend vers infini). Le
type d’ancrage est conditionné par la valeur de l’angle   
- Si (   )  90 : ancrage long, stabilisation par frottement et
déchargement
- Si (   )  90 : stabilisation par frottement pur.
- Si (   )  90 : stabilisation par frottement et chargement.
Le tirant travaille au cisaillement, on peut alors calculer l’angle  optimum.
Mécanique des roches 127 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

8.2.4. Glissement potentiel sur une discontinuité plane en


présence de l’eau et en tenant compte des forces
dynamiques

La pression au niveau de la discontinuité vaut :

 z   w .H z

La force hydrostatique agissant sur la discontinuité a comme expression :

H z  H
U  dz  w  hz dz
0 sin  sin  0

On doit déterminer la forme réelle de la surface libre à l’aide de piézomètre.


Le coefficient de sécurité vaut dans ce cas :

  H  C.H
W cos   w  hz dz tg 
sin  sin 
F 
0

W sin 

Si C = 0, on aura :
H
tg  w tg  hz dz
F  0

tg  cot g  cot g sin 2 


Mécanique des roches 128 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

8.2.5. Glissement potentiel d’un prisme rocheux le long de


deux (discontinuités) surfaces planes de discontinuité
correspondant à deux familles de fissuration.

Sans ce cas, le glissement se produit le long des plans d’une de deux familles
(1) avec dilatation le long des plans de 2 (de la deuxième famille 2). On
suppose que les fissures ont en espacement constant.

i
1 i
 i 1

 i 1 2 d
h
1 
2

Ligne moyenne des d : dilatation ou


deux discontinuités  écartement

Le poids du prisme glissant vaut :

 .h 2 cot g  cot g 
W
2

La longueur de ligne de glissement effective (pente 1) vaut :

h sin  2   
sin  sin  2  1 

Le coefficient de sécurité égal :

 .h 2 h sin  2   
cot g  cot g cos 1tg1  C
2 sin  sin  2  1 
F
 .h 2
cot g  cot g sin 1
2
Mécanique des roches 129 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

La force agit sur la surface ou facette faiblement inclinée càd 1 c’est sur
cette facette que va agir la cohésion et donc le glissement. Tandis que sur la
facette inclinée de 2 il y aura écartement ou dilatation.

tg1 2C sin  2   
F 
tg1  .hcot g  cot g sin  . sin 1 sin  2  1 

tg1
Ainsi si C  0  F 
tg1

8.2.6. Glissement potentiel sur une discontinuité plane en


présence d’une fissure de traction.

Généralement à une certaine distance de la crête de la bute, il se crée des


fissures de traction qui sont généralement verticales qui ont une influence
considérable sur la stabilité des buttes. Elles sont des passages privilégiés de
l’eau et contribuent de ce fait à accentuer le phénomène de glissement
surtout lorsqu’elles sont noyées complètement ou partiellement car la
présence de l’eau crée une pression hydrostatique proportionnelle à la
profondeur de la fissure et à la hauteur de l’eau.
Deux cas peuvent se présenter en ce qui concerne les fissures de traction :
- elles peuvent se crée soit sur la plateforme supérieur ou soit sur le
talus lui-même.

zw z
V
h
W


 U

z
h V zw

W

 U
Mécanique des roches 130 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Zw : hauteur de l’eau dans la fissure


Z : profondeur de la fissure de traction
V : résultante des pressions exercées par l’eau dans la fissure de traction
U : résultante de pressions de l’eau exercée sur la discontinuité
W : poids du bloc potentiellement instable

Le coefficient de sécurité pour les deux cas est fourni par la formule
suivante :

F
W cos   U  V sin  tg  c.A
W sin   V cos 

Avec A : surface de la discontinuité ou surface de glissement.


D’une façon explicite :
!!!!!!!!!!!!!!! U=½y………………………
……………………………….
………………………………….. à ajouter
Dans le cas où la cohésion C = 0, le coefficient de sécurité F est indépendant
de la taille de la butte. Généralement dans le but de faciliter le calcul du
coefficient de sécurité, on préfère d’utiliser des grandeurs adimensionnelles,
ceci permet l’utilisation des abaques ainsi qu’une étude beaucoup plus
approfondie de différents paramètres adimensionnels sur les facteurs de
sécurité.

W cos  1  h Z  1   h Z 
 2
  w    cos éc   w sin  tg  C  2  2  cos éc
Zw 2  Zw Zw  2  Zw Zw 
F 
W 1
2
sin    w cos 
Zw 2

8.2.7. Glissement potentiel le long de deux plans de


discontinuité qui se coupent (WEDGE FAILLURE)
Mécanique des roches 131 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

ligne
d’intersection
plan 2 ligne
d’intersection
plan 1 

W cos 

1 2

N1  N2

1 2 x

Soit un prisme rocheux limité par deux plans sécants qui atteignent le talus
naturel. Ces plans sont inclinés respectivement de 1 et 2 par rapport à
l’horizontale.
Soit W l’angle compris entre les deux plans et  le pendage de la ligne
d’intersection de ces deux plans et soit  l’angle de talus du gradin, W étant
le poids du prisme rocheux. En considérant les coordonnées cartésiennes X
et Y, nous pouvons décomposer le poids W en une composante W cos  qui
agit sur les deux surfaces de discontinuité et une autre composante W sin 
tangentielle.

Les conditions d’équilibres sont :


Mécanique des roches 132 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

 F  0  N sin   N sin   0
x 1 1 2 2 (1)
 F  0  W cos   N cos   N
y 1 1 2 cos  2  0 (2)
   0 (souvent négligé) (3)

Si on exprime N1 en fonction de N2 ou aura :

sin  2
N1  N 2 (4)
sin 1
sin 1
(4)  (5) : W cos   N 2 . cos 1  N 2 cos  2  0
sin  2
W cos   N 2 cot g1 . sin  2  N 2 cos  2  0

On peut tirer l’expression de N2

W cos  W cos 
N2  
cot g1 . sin  2  cos  2 sin  2 . cos 1  sin 1 . cos  2
sin 1

D’où :

W cos  . sin 1
N2 
sin 1   2 
Ainsi
W cos  . sin  2
N1 
sin 1   2 

- Force renversante : W sin 

- Force résistante : N1tg1  N 2 tg 2

D’où le coefficient de sécurité F sera donné par :


N1tg1  N 2 tg 2 sin  2 tg1  sin 1tg 2
F F
W sin  sin 1   2 tg

Avec C = 0.
Mécanique des roches 133 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Dans le cas où il n’y a pas de cohésion, ce ne sont que les conditions


géométriques 1 , 2 ,  ainsi que les conditions de frottement 1 et  2 qui
influencent le coefficient de sécurité.
- lorsque : 1   2  

tg  sin 1  sin  2 


F  
tg  sin 1   2  

sin 1  sin  2 tg


Posant :  K , le coefficient de sécurité devient alors : F  K
sin 1   2  tg

K est appelé facteur de coin.

8.2.8. Glissement potentiel d’un massif rocheux en présence


de (3 points), 3 surfaces de discontinuité plane
recoupant le talus naturel.

2
1

L’analyse de la stabilité d’une masse rocheuse délimitée par 3 plans de


discontinuité doit être abordée par un calcul à 3 dimensions. C’est parmi les
difficultés qui se posent à l’ingénieur en stabilité. Ce type de rupture est
survenu pour la première fois au barrage de MALPASSET (Italie) et a été
étudié pour la 1ère fois par Pierre LONDE Ir Civil des ponts et chaussées.
Cette étude a donné naissance à une méthode dite méthode LONDE.
Les hypothèses de base suivantes on été émises :
- la rupture par définition est le glissement du massif rocheux sur une
ou deux facettes.
- le volume rocheux est indéformable dans le prisme rocheux ;
- les plans de glissement sont indéformables
- la cohésion et la résistance à la traction sont nulles le long des plans
de contact.
- Ni le moment des forces en présence ni les lois de distributions en
présence ne sont pris pour l’équilibre.
Mécanique des roches 134 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

D’autres hypothèses devraient être faites sur les forces en présence qui
sont : le poids W du prisme, la poussée de l’ouvrage Q éventuelle et les forces
dues aux surpressions hydrostatiques 1 ,  2 ,  3  et les réactions des plans
d’appuis.

u1 W u2

Q C 2
1
3
A B
u3

Les différents systèmes de rupture sont :


Mécanique des roches 135 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Faces en Faces
système Nature du glissement contact ouvertes schémas

1 Direction CB 2 et 3 1

2 Direction CA 3 et 1 2

3 Direction CD 1 et 2 3

Dans le plan 3
4 Direction inconnue 3 1 et 2
entre CB et CA

Dans le plan 1
5 Direction inconnue 1 2 et 3
entre CA et CD

Dans le plan 2
6 Direction inconnue 2 3 et 1
entre CB et CD
Mécanique des roches 136 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Le principe de calcul se fait à partir des forces directement appliquées au


volume rocheux en calculant les réactions des plans d’appuis et en
déduisant les angles de frottement nécessaire à l’équilibre ceci pour chaque
système. Il faut se référer aux ouvrages spécialisés pour le développent de
chaque système ainsi que pour les équations d’équilibre les représentants.
Mécanique des roches 137 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

CHAPITRE IX : METHODE DES ELEMENTS FINIS

IX.1. Introduction

L’évolution actuelle de la technologie amène l’ingénieur à des projets de plus


en plus coûteux et soumis à des contraintes de sécurité de plus en plus
sévères (domaine aéronautique, nucléaire, contrôle de la production
thermique, acoustique, aménagement des cours d’eau, gestion des nappes
souterraines, prévision météorologique, stabilité des barrages, des mines
souterraines, des mines à ciel ouvert, des digues, etc.). Pour dominer ces
projets l’ingénieur a besoin des modèles qui lui permettent de simuler le
comportement des systèmes physiques complexes. Il peut ainsi prévoir
l’influence de ses décisions au moment de la conception du système.
La méthode des éléments finis est l’une des méthodes les plus utilisées
aujourd’hui pour résoudre ces problèmes complexes. Elle nécessite une
utilisation intense des ordinateurs.
La méthode des éléments finis consiste à utiliser une approximation simple
des variables inconnues pour transformer les équations aux dérivées
partielles en équations algébriques. Elle fait appel aux 3 domaines suivants :
- Science de l’ingénieur pour construire les équations aux dérivées
partielles
- Les méthodes numériques pour construire et résoudre les équations
algébriques
- La propagation et information pour exécuter efficacement le calcul sur
les ordinateurs.

IX.2. Objet de la méthode des éléments finis appliquée à la


mécanique des roches.

La détermination d’une part, des contraintes et des déformations dans un


massif continu et d’autre pat des écoulements de l’eau à travers un massif
preux, peut s’obtenir soit par des méthodes mathématiques soit par des
mesures sur les modèles en vraie grandeur, réduits ou analogiques.
Les méthodes mathématiques sont multiples : résolution directe d’équation
différentielle, relaxation, différence finie, éléments finis, éléments frontières
et enfin éléments discrets.
Les méthodes basées sur la résolution directe d’équations différentielles
aboutissent d’autant plus rapidement à des impasses que la forme du massif
est compliquée, que les forces appliquées sont multiples et que les matériaux
sont hétérogènes et anisotropes. Parmi les méthodes discrètes mises à la
disposition de l’ingénieur, la méthode des éléments finis est très utilisée tant
pour la détermination des contraintes que pour l’étude des écoulements
d’eau dans le massif rocheux.
Mécanique des roches 138 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

IX.3. Principe de la méthode

La méthode des éléments finis permet d’approximer un milieu continu


possédant un nombre infini de degrés de liberté en le remplaçant par un
assemblage délurant comportant un nombre fifi d’inconnues.
L’assemblage de différents éléments se fait au droit de nœuds de ceux-ci.
Le présent chapitre a pour but de présenter la méthode des éléments finis
sans en justifier tous les principes. Bien que la méthode des éléments finis
soit applicable à des éléments tridimensionnels dans des états plans des
contraintes ou des déformations.
Un des avantages de la FEM par rapport à d’autres est de permettre la prise
en compte d’un ensemble des caractéristiques différentes c'est-à-dire variant
d’un élément à l’autre.
Au niveau des inconvénients étant donné le grand nombre d’inconnues, il
est absolument indispensable de disposer d’un ordinateur de grande
capacité. Le temps de résolution peut être long et donc le procédé souvent
coûteux. D’autre part la précision de la solution obtenue n’est pas toujours
assurée.

IX.4. Détermination des contraintes et des déformations dans le


massif à symétrie bidimensionnelle.

a. Discrétisation des massifs continus

Le massif supposé d’épaisseur donnée vu l’hypothèse de la symétrie


bidimensionnelle est divisé en éléments jointifs qui sont des polygones
rectilignes. Généralement on fait l’usage d’éléments triangulaires à cotés
rectilignes. Ici nous allons utiliser les éléments triangulaires.
Soit e un élément triangulaire désigné par ses sommets i , j , k appelés
nœuds.

y
vj j

x , y 
j j uj
j
v f
vi i
u vk
i ui k
 xi , y i  k
xk , y k  u k
x
0
Mécanique des roches 139 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Soit un système d’axe xoy, soit xi , yi les coordonnées du nœuds i dans le


système d’axe xoy. Il en est de même pour les autres nœuds j et k.
Nous introduisons les symboles suivants :
- Le déplacement  i d’un nœud : vecteur dont les composantes suivant
les axes x et y sont ui et vi . Le vecteur  i est l’inconnue du problème.
u 
 i    i 
 vi 
- Le déplacement f d’un point quelconque de coordonnées x , y situé à
l’intérieur de l’élément et dont les composantes sont u et v.
 f    
u
v 
- La déformation  d’un point quelconque situé à l’intérieur de
l’élément ;
- La contrainte  en un point quelconque situé à l’intérieur de
l’élément ;
- La force Fi agissant au droit du nœud i et provoquée par les éléments
adjacent à ce nœud ;
- La force Ri (force extérieure) appliquée au nœud i ;
- La force p (forces massiques) appliquées en un point du massif.
La méthode des éléments finis fait l’hypothèse que les éléments adjacents ne
sont liés entre eux qu’au droit des nœuds de sorte que les contraintes
appliquées aux frontières des éléments peuvent agir qu’au droit des nœuds
(cas des forces Fi et Ri).

b. Relations d’équilibre d’un élément

1° Relation entre le déplacement ( f ) d’un point de l’élément et les


déplacements des nœuds  i 

Diverses lois peuvent être choisies pour exprimer le déplacement d’un point
d’un élément lorsqu’on impose le déplacement des nœuds, ces lois sont
appelées fonctions approchées ou fonction d’interpolation.
La loi la plus simple est une loi linéaire de la forme :
u  1   2 x   3 y
v  4  5 x  6 y

Cette loi est valable en tout point de l’élément, on peut écrire aux droits de
nœuds i, j et k :
pour le déplacement µ : Pour le déplacement v :
 i   1   2 xi   3 y i
vi   4   5 xi   6 y i
 j  1   2 x j   3 y j
v j  4  5 x j  6 y j
 k  1   2 xk   3 y k
vk   4   5 xk   6 y k
Mécanique des roches 140 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Ces équations représentent un système d’équations à 6


inconnues 1 ,  2 ,  3 ,  4 ,  5 ,  6  . Après résolution et introduction des valeurs
des coefficients 1 ,  2 ,  3 ,  4 ,  5 ,  6  on trouve :


1
2

ai  bi x  ci y  i  a j  b j x  c j y  j  ak  bk x  ck y  k 
v
1
2

ai  bi x  ci y vi  a j  b j x  c j y v j  ak  bk x  ck y vk 
Avec :
ai  x j y k  x k y j
bi  y i  y k
ci  x k  x j

-1 xi yi
2  - 1 xj yi
-1 xk yi

On pose :
1
ai  bi x  ci y   N i
2
1
a j  b j x  c j y   N j
2
1
a k  bk x  ck y   N k
2

  N i i  N j  j  N k  k
D’où :
v  N i vi  N j v j  N k v k

Sous la forme matricielle on a :


 i 
 
 vi 
    N i 0 Nj 0 Nk 0   j 
       f   N  e
 v   0 Ni 0 Nj 0 N k  v j 
 
 k 
v 
 k 
La matrice N ne dépend des coordonnées des nœuds, des coordonnées du
point intérieur de l’élément et de la géométrie du triangle.
Mécanique des roches 141 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

2° Relation entre la déformation d’un point à l’intérieur de l’élément (  )


et le déplacement des nœuds (  )

La déformation (  ) dans le plan d’un élément est défini en symétrie


bidimensionnelle par  x ,  y ,  xy .
 u 
 
  x   x 
 
     y    v 
    y 
 xy   u v 
 y  x 
 
En dérivant les expressions de  et v par rapport à x, puis par rapport à y,
on trouve :


1
2

ai  bix  ciy  i  a j  b jx  c jy  j  ak  bkx  cky  k 


x 2
1
 
bi  i  b j  j  bk  k 
v

x 2
1
 
ci vi  c j v j  ck vk 

 i 
 
 vi 
 bi 0 bj 0 bk 0  
1   j
   . 0 c k .      B 
.
2
ci 0 cj 0
2  v 
 ci bi cj bj ck bk   j 
 k 
v 
 k 
On notera que a, b, c sont fonction des coordonnées modale comme
conséquence la matrice B est uniquement fonction des coordonnées modales
et que donc les déformations sont les mêmes en tous les points de l’élément
triangulaire.

3. Relation entre contrainte et déformation en un point

La contrainte  dans le plan d’un élément est définie en symétrie


bidimensionnelle par  x ,  y , xy .
 x 
 
   y 
 
 xy 
Mécanique des roches 142 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Dans le cas d’un matériau élastique et homogène, on peut établir les


relations entre contraintes et déformations sous la forme matricielle
suivante :
   .  
La forme de la matrice  est fonction du caractère isotrope du matériau et
des états plans de déformation et des contraintes. On supposera ci-dessous
que le matériau est isotrope ;

- Dans le cas de l’état plan de contrainte :


 
1  0 
   E 2  1 0 
1 1
0 0 
 2 

- Dans le cas de l’état plan de déformation :


-

  
 1 0 
 1 
E 1     
   1 0 
1   1  2   1   
 1  2 
 0 0 
 21    

La relation entre contraintes et déformations suppose qu’avant l’application


du système des charges, les contraintes et les déformations étaient nulles.
En fait, il pouvait exister des contraintes initiales  0 et des déformations
initiales  0 auquel cas, cette relation n’est applicable qu’aux différences des
contraintes et des déformations.

   D  
       0 
       0 
D’où    D    0    0 
Mécanique des roches 143 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

4° Forces appliquées à l’élément

Fi , b
«b » Ri

«a » «c » Fi , a Fi , c
i

«d »
Fi , d

Les forces appliquées à l’élément peuvent être de deux genres :


1. les forces de surface appliquées aux frontières de l’élément comme
suppose plus haut les forces de frontières provenant des éléments
adjacents sont concentrés au droit des nœuds de l’élément. La
résultante des forces provenant des éléments adjacents concentrés
aux nœuds i, j et k s’écrit si l’on appelle U i et Vi les composantes
suivant les axes x et y de la force nodale F agissant au nœud i :

U i 
 
Vi 
 Fi   
  Uj
 F 2   Fj    
 
 F  V j 
 k
U k 
V 
 k 
U i  U j  U 
Fi    ; F j     et Fk    k 
V 
Vi   j   Vk 

2. les forces massiques appliquées en chaque point de l’élément et


représentées par p.

 p   
x
 x et y étant les composantes de p suivant les axes des
 y

coordonnées.
Mécanique des roches 144 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

5° Equation d’équilibre d’un élément triangulaire entre les forces


appliquées et les contraintes existantes.

- Matrice de raideur de l’élément


Rappel de la notion de coefficient de raideur.

M M
F
u

Soit un ressort soumis à une force de traction F . Sous l’action de cette force
l’extrémité M viendra en M’ se déplaçant d’une quantité le ressort étant
élastique on peut écrire :
F  k.
k est le coefficient de rappel du ressort que l’on peut aussi appelé coefficient
de raideur.
Il en sera de même pour l’élasticité de chaque élément du modèle de
l’élément fini et on aboutira à une relation du type :

F   k . U 
(F) représente non plus une force scalaire mais une matrice prenant en
compte toutes les forces qu’on applique au modèle aux points nodaux
(U) représentera la matrice des déplacements de ces points nodaux
(k) sera appelé par analogie avec le k du ressort « matrice de raideur du
système »

- Equation d’équilibre d’un élément triangulaire

Nous allons appliquer le principe des travaux virtuels qui dit : « dans un
système en équilibre le travail des forces externes est égal au travail des
forces intérieures pour tout déplacement virtuel compatible avec les
liaisons ».
 
Soit  * un déplacement virtuel de nœud de l’élément e. On écrira donc :
e

 ext   int

- travaux internes
 Pour F
 F  U i .i*  U j . *j  U k . k*  Vi .vi*  V j .v *j  Vk .vk*
Mécanique des roches 145 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

U  u   x
( Fi )   i ;  e   ; p   
 Vi  v  y
Avec :
 
T
 * e
 F     .F e
 

 Pour p :
Le travail exercé par les forces massiques p est égal à :

 T
d p  X . *  Y .v*  f * . p 
 u *
Avec  f *   
 v *

- Travail interne

Le travail exercé par la contrainte  par unité de volume vaut :

 
d    x . *x  ...   *  

Pour tout le volume on aura :

 p    f *T  p dv et  p    *T  dv


v v

En appliquant le principe des travaux virtuels, on aura :

 F   p  

     
T
 * e *T T
   F    f . p dv    * . dv
e
  v v

Sachant que :

  f   N  e

    B  e

     A 
 AB T  B T . AT

En remplaçant chaque élément par son correspondant :


Mécanique des roches 146 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

 e  F e   N . *  . p dv   B . *  . dv


T
 * e e

 v  v 

  
 *


e T
F e 
  
 *

e T 
  
  B T  dv   N T  p dv 
 v 
v

F e   B T  dv   N   p dv
T

v v

En remplaçant () par (D).(), on trouve :

F e   B T D  dv   N   p dv


T

v v
Mais    B   , d’où :
e

F e   B T D B  e dv   N   p dv


T

v v
F e  k e  e  F ep
k e est la matrice de raideur de l’élément
F ep   N T  p dv : c’est la force nodale due aux forces massiques.
v
L’équilibre devient pour l’élément considéré :

F e  k e  e  F ep

La matrice de raideur de l’élément e peut s’écrire aussi

k e   BT DB.tdxdy

t étant l’épaisseur de l’élément

 avec dv  t.dxdy où dxdy  d : surface de l' élément


On aura donc :
k e  BT DB.t

La matrice de raideur est symétrique càd aura :

k   eT
 k e

Exemples : Soit à calculer la matrice de raideur dans l’état plan des


contraintes pour un matériau élastique, isotrope et homogène.
Mécanique des roches 147 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Solution

Dans ce cas il nous faut rechercher (B)T ; (D) et (B)


On sait que :

 bi 0 bj 0 bk 0
 
B   1 . 0 ci 0 cj 0 ck 
2  
 ci bi cj bj ck bk 

 bi 0 ci 
 
0 ci bi 
b 0 cj 
B T  1  j 
2  0 cj bj 
b 0 c k 
 k
0 bk 
 ck

D’autre part :

 
1  0 
E  
    1 0
1  2  1  
0 0 
 2 

Ainsi k e  B T DB .t


 bi 0 ci 
 
0 ci bi     bi
1  0  0 bj 0 bk 0
1  b j 0 cj  E  1

. 1 . 0

k  
e .

0
 2 
ci 0 cj 0 ck 
2  0 cj b j  1  2 1  
b 0 0   ci bk 
ck   bi cj bj ck
 k 0  2 
0 bk 
 ck

C. Relation d’équilibre de l’ensemble du massif

Matrice de raideur globale du système

Il faut ici écrire l’équilibre du système constitué de la totalité des éléments


triangulaires. La relation F e  k e  e  F e décrit l’équilibre d’un élément
compte tenu des forces nodales appliquées aux nœuds de celui-ci.
Mécanique des roches 148 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

Équilibre dés nœuds

soit un nœud i sur lequel concourt 4 éléments a, b, c et d, l’équilibre


de ce nœud requiert :
- l’égalité de déplacement du nœud i pour les 4 éléments. Cette
condition est remplie dès qu’on introduit dans la relation d’équilibre le
paramètre inconnu (  i ) ;
- l’équilibre des forces agissant au sommet i de chaque élément. Si
Fia , Fib , Fic et Fid sont respectivement les forces nodales en i sur les
éléments a, b, c et d et, si Ri est la force extérieurs appliquée en i, la
condition d’équilibre s’écrit :
Ri   Fin
n

En remplaçant Fin par sa valeur donnée par l’équation d’équilibre d’un


élément, on aura :

Ri   k      F  p
e e e

n portant sur l’ensemble des éléments concourant au nœud i.

 Equilibre de l’ensemble du système

On peut démontre que le massif est en équilibre dans la mesure où chaque


nœud l’est. Cette condition impose donc une relation du type ci-dessus au
droit de chaque nœud. Si le massif se compose de N nœud, on disposera
d’un système de N équations de ce type dont le N inconnues sont les
déplacements de chaque nœud  i .
Notons que les inconnues  i se décomposent en  i et vi , cela signifie que l’on
aura, au lieu de N, 2N équations à 2N inconnues. Ce système d’équations
peuvent s’écrire selon la forme suivante :

  X    
 
est une matrice bande. C’est la matrice de raideur du système qui est la
somme des matrices élémentaires.

De Ri   k      F  p
e e e

Ri   F  p   k   
e e e

    X 
Mécanique des roches 149 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

La résolution de ce système sera obtenue en inversant tout simplement la


matrice   .

 X        1
 
L’inversion de la matrice   peut être obtenue en utilisant les algorithmes
de l’analyse numérique. Un des algorithmes le plus utilisé est celui de
GAUSS SEYDEL.

 Conditions aux limites.

Il faudra dans la résolution du système d’équation tenir compte des


conditions aux frontières du massif appelées aussi conditions aux limites.
Ces conditions aux limites peuvent se classer en deux catégories :
- ou bien le long de la frontière du massif, les contraintes ou les forces
extérieures sont connues d’avance ;
- ou bien le long de cette frontière les déplacements sont connus à
l’avance.
Sous forme des contraintes ou des forces extérieures ce cas se rencontre
lorsqu’en étudiant la répartition des contraintes dans une excavation
souterraine, on se place loin de l’excavation elle-même.
Dans le cas d’une symétrie bidimensionnelle les déplacements horizontaux le
long de l’axe de symétrie doivent être considérés comme nuls.

 Cas pratique.

- choix d’une fonction d’interpolation.

On peut étendre la théorie vue à partir des éléments triangulaires aux


éléments des formes différentes (rectangulaires, curvilignes, tétraédrique,
etc). Dans tous le cas la fonction de déplacement doit constituer une
approximation raisonnable de la réalité. Pour cela, il importe pratiquement
d’assurer la continuité entre deux éléments voisins pour que des deux
éléments ne puissent ne se chevaucher ni faire apparaitre des vides entre
eux. Il est donc nécessaire que la fonction de déplacement comporte autant
des constantes à déterminer (a 1, a2…) que des points définissant l’élément.
C'est-à-dire que pour un élément triangulaire on aura 3 constantes alors
que pour un élément rectangulaire on en aura 4.
Dans un problème à 3 dimensions où les éléments sont des tétraèdres la
fonction de déplacements choisie sera linéaire de la forme :
Mécanique des roches 150 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

y l

k
i

 x, y, z   A0  A1 x  A2 y  A3 zz
vx, y, z   B0  B1 x  B2 y  B3 z
 x, y, z   C 0  C1 x  C 2 y  C3 z

Dans un problème plan cas le plus général où les éléments sont des
rectangles des côtés parallèle aux axes des coordonnées la fonction
d’interpolation choisie sera de la forme :
y

k l

i j

 x, y   A0  A1 x  A2 y  A3 xy
vx, y   B0  B1 x  B2 y  B3 xy

Dans un problème plan où les éléments sont de triangle définis par 6 ponts
(3 sommets et leur milieu de côté).
La fonction de déplacement sera de la forme :
Mécanique des roches 151 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

y
m

n
k

i l
j
x

 x, y   A0  A1 x  A2 y  A3 x 2  A4 xy  A5 y 2
vx, y   B0  B1 x  B2 y  B3 x 2  B4 xy  B5 y 2

- Les contraintes et même les déplacements à l’intérieur d’un élément


sont constants. Si l’on veut affecter les contraintes ainsi calculées en
i=un point précis dans un massif il est nécessaire de les affecter au
centre de gravité de l’élément.
- La matrice de raideur est une matrice symétrie
Cela signifie que le nombre d’élément est diminué de moitié. Ceci est très
important pour l’allocation des cases mémoires de l’ordinateur. Par ailleurs,
l’élimination gaussiènne donne lieu à un grand nombre d’opérations inutiles
dès le moment où la matrice de raideur contient de nombreux éléments nuls.
Il est possible de réduire considérablement la place prise par la matrice. Une
première démarche consiste à tenir compte du fait que la matrice des
raideurs est symétrique. D’autre part, on tiendra compte de ce que la
matrice de raideur est creuse ; c'est-à-dire que le pourcentage d’élément nul
est élevé. On obtient ce que l’on appelle une matrice bande. C’est une
matrice qui a une largeur de la bande faible par rapport à son ordre.
- Dans le cas d’état plan de déformation, on considère généralement une
épaisseur unitaire.
Mécanique des roches 152 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

CHAPITRE X : DESTRUCTIBILITE DES ROCHES

Dans le domaine de mécanique des roches, il existe 3 méthodes principales


de destruction des roches :
- destruction des roches à l’aide des explosifs
- destruction des roches à l’aide des outils mécaniques
- destruction des roches par fracturation hydraulique (ou à l’aide de l’air
comprimé).
La destruction des roches à l’aide des explosifs est une des méthodes les
plus couramment utilisées. Cette méthode sera étudiée dans le cadre du
cours de projet.
La destruction des roches par fracturation hydraulique est une méthode
spéciale très peu utilisée dans le domaine minier.
Par contre la destruction mécanique des roches est une méthode très
employée dans le domaine minier. On l’applique notamment dans le domaine
de forage, de découpage, des tunneliers, etc. c’est cette méthode qui sera
développée dans ce chapitre.
Bien que qu’on fore chaque année des millions des mètres, le processus de
forage est encore mal connu. Il en est de même du phénomène de découpage
des roches à l’aide des pics, des molettes ou des outils à lames.
Suite à l’extension des méthodes mécaniques de creusement des roches, il
est apparu vers les années 50 la notion de forabilité des roches dont le but
est de chercher à prévoir l’aptitude de la roche à être forée. Sont alors
apparus des nombreux indices de forabilité reposant soit sur des formules
empiriques d’avancement soit sur des propriétés mécaniques et physiques
des roches déduites des essais particuliers. A l’heure actuelle, malgré
plusieurs tentatives dans le domaine de forabilité et de découpage, il n’existe
pas encore des solutions définitives. Dans le cadre de ce chapitre, nous nous
baserons essentiellement sur la destructibilité des roches par forage. C’est
une méthode qui peut être facilement étendue à la destructibilité des roches
par découpage.
Dans le domaine de forage, les grandes questions que l’on se pose sont les
suivantes :
- Quels sont les paramètres technologiques à utiliser afin que le
processus de destructibilité de la roche soit optimal (faible
consommation d’énergie, faible usure des outils, etc.).
- Quelle géométrie de l’outil est la plus avantageuse
- Existe-t-il des relations entre les propriétés mécaniques des matériaux
rocheux et les paramètres technologiques de l’outil, si oui quel type de
résistance est à prendre en considération
- Quels sont les paramètres qui influencent l’usure abrasive des outils
et quelle est l’influence de cette dernière sur l’avancement
Mécanique des roches 153 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

10.1. Analyse du processus de destruction des roches par forage

On utilise classiquement 3 méthodes de forage mécaniques :


- le forage par percussion
- le forage roto-percutant
- le forage rotatif
En forage rotatif, l’outil est soumis à une poussée constante tandis qu’un
couple provoque la rotation du trépan dans un plan parallèle au fond du
trou. Par contre le forage percutant applique une pression ponctuelle sur
l’outil qui pénètre ainsi dans la roche en y creusant un cratère. Le forage
roto-percutant combine les effets de deux méthodes.
Notons que dans le domaine de forage on utilise 3 principaux types d’outils :
les outils à molettes, les outils à lames et les outils diamantés.
Pour les 3 types outils le processus de destruction est différent, le point
commun de ces différents phénomènes reste l’aptitude de la roche à être
forée.

a. destruction des roches à l’aide des outils diamantés.

On admet dans la pratique que les outils diamantés sont essentiellement


utilisés dans le cadre des roches dures car le processus de destruction de
ces outils repose essentiellement sur la notion de poinçonnage.
Que l’on soit en présence des outils à pierres serties ou à concrétion
diamantée, ce qui importe est le processus de l’élément actif qui est le
diamant.
En effet, en exerçant une poussé sur l’outil, celle-ci se répartit entre les
différents diamants, ces derniers à leurs tour exercent une pression sur la
roche qui éclate en créant un cratère. Le couple étant associé au processus,
il existe une sollicitation latérale en plus de la sollicitation axiale qui
provoque le poinçonnage. Cette sollicitation latérale a pour effet de cisailler
la roche, c’est pourquoi ce processus s’apparente le plus au cisaillement par
poinçonnage.
Rp
diamant

Rcp

R p : Résistance au poinçonnage
Rcp : Résistance au cisaillement par poinçonnage.
C’est la conjonction de deux sollicitations qui détermine l’efficacité de la
destruction. Dans le cas des outils diamantés, généralement le couple est
Mécanique des roches 154 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

moins important, il faut toujours veiller à exercer une poussée suffisante


pour former le cratère.

b. Outil à lames

Ce sont des outils généralement utilisés dans les roches tendres. Ici le
processus reste le même que précédemment. Une poussée est nécessaire
pour enfoncer la lame sur une certaine profondeur dépendant des
paramètres géométriques de l’outil ( angle de coupe, angle de dépouille, angle
du tranchant).

Fa Fa


Fc Fc

h

c. Outils à molettes

Ce sont des outils dont le processus de destruction s’apparente à l’un ou


l’autre de deux types précédents selon que l’on est en présence des molettes
à picot travaillant comme des outils diamantés ou des molettes à dents
travaillant comme des outils à lames.

10.2. Résistance au poinçonnage ou résistance SCHREINER

L’essai de poinçonnage Schreiner représente le milieu, la résistance de la


roche à l’enfoncement d’un poinçon.
Les principaux paramètres que l’on peut tirer de cet essai sont :
- la résistance au poinçonnage R p
- la résistance réduite au poinçonnage R préd
- le coefficient de plasticité C pl ou des fragilités C f
- le travail spécifique de contact Tsp
- le travail volumique de destruction Tvol
Généralement la résistance au poinçonnage est 10 à 20 fois plus élevée que
la résistance à la compression pour un type des roches déterminé. Ceci
s’explique par le fait que la roche sous le poinçon est dans un état triaxial de
contrainte.
Mécanique des roches 155 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

10.3. Résistance au cisaillement par poinçonnage

Cet essai est obtenu lors du poinçonnage en présence d’un bord.

 ( p)
Vol.
F

d d

Lors de l’essai de cisaillement par poinçonnage, le poinçon est placé à une


certaine distance du bord d’une rainure. L’essai fournit la variation de la
résistance au poinçonnage en fonction de la distance d. La résistance au
cisaillement par poinçonnage représente une caractéristique importante de
la roche.

10.4. Zone de travail des outils - Notion d’usures abrasives.

Dans le processus de destruction par forage rotatif, la poussée sur l’outil a


une influence considérable sur la vitesse de pénétration ainsi que sur
d’autres paramètres tel que le couple. En effet, pour un outil donné c’est
cette poussée qui impose la profondeur des passes dans la roche. D’autre
part la poussée axiale ainsi que le couple sont deux grandeurs qui ne
peuvent pas être dissociées.
En analysant la vitesse de pénétration Vt en fonction de la poussé à une
vitesse de rotation constante, on observe d’une courbe en forme de S.
Mécanique des roches 156 Pr Dr Ir. NGOIE NSENGA

V (vitesse de
pénétration)
IV

III
n  const. (vitesse de rotation)

II
I F (poussée)

- La zone I : caractérisée par une variation quasi linéaire de la vitesse


de pénétration en fonction de la poussée. C’est une zone de faible
rendement et l’accroissement de la pénétration est très faible. C’est par
contre une zone où le frottement superficiel gouverne le processus de
destruction et où la majorité de la puissance fournie à l’outil se
transforme en usure superficielle importante avec un grand
dégagement de la chaleur.
- La zone II : intermédiaire et non linéaire. Cette zone semble être
gouvernée par des phénomènes plus complexes résultant de la zone I
et de la zone III. En fait la zone II marque un passage progressif d’un
mode de destruction à une autre. C’est ainsi que la longueur de cette
zone est variable et dépend d’un phénomène à l’autre.
- La zone III : caractérisée par une augmentation rapide du couple et de
la vitesse de pénétration. Cette zone est linéaire. Ici l’outil pénètre
dans la zone qui est détruite en profondeur avec un minimal d’énergie.
De ce fait, la zone III ; à rendement élevé constitue la plage idéale de
travail d’un outil. Cette zone est en outre caractérisée par des faibles
accroissements de l’usure en fonction de poussée sur l’outil.
- La zone IV : la zone non linéaire et où l’augmentation de la poussée
provoque de plus en plus des faibles accroissements de la vitesse de
pénétration jusqu’à atteindre un maximum suivi d’une diminution
assez sensible. Cette zone est caractérisée soit par une mauvaise
évacuation des débris de forage gênant considérablement le travail de
l’outil en provoquant le phénomène de reforage, soit par une
profondeur des passes trop élevées non en équilibre avec les autres
paramètres de forage (couple, etc.) ou par un profil non adapté de
l’outil.

Vous aimerez peut-être aussi