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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE


UNIVERSITE DE KINSHASA

Faculté de Pétrole et Gaz

COURS DE MECANIQUE DES ROCHES

G3 Pétrole et Gaz

Prof. Raphael MATAMBA J.


Docteur en sciences de l’ingénieur.

2017 – 2018
Cours de Mécanique de Roches 1

Plan Sommaire

Chapitre 0. Introduction

Chapitre 1. Rappel des notions fondamentales

Chapitre 2. Caractérisation des massifs rocheux

Chapitre 3. Essais de caractérisation de roches au Labo et in Situ

Chapitre 4. Critères de rupture

Chapitre 5. Destructibilité des roches

Quelques Références

A. Bouvard-Lecoanet, G. Colombet et F. Esteulle, Ouvrages souterrains -


Conception, réalisation, entretien, Presses de l’ENPC, Paris, 1992.

F.Martin, A Saitta, Mécanique des Roches et Travaux Souterrains. Cours et


exercices corrigés. 5e Edition, Janvier 2009.

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Chapitre 0. Introduction

0.1 Définitions

1. La mécanique des roches

Elle est à la fois une technique et une science ; elle a pour objet d’étudier le
comportement mécanique des roches dans leur site naturel. Comme la plupart d’autres
disciplines de science de la terre, la mécanique des roches trouve son origine :

- D’une part dans la recherche d’explications quantitatives et qualitatives des


phénomènes naturels observés.
- D’autre part dans l’activité industrielle de l’ingénieur cherchant les meilleures
solutions techniques pour maîtriser le comportement des terrains dans les
travaux d’exploitation des ressources naturelles (Cu, or, pétrole, diamant, …) et
dans les aménagements civils ou militaires.
Pour atteindre les objectifs bien délimités la mécanique des roches associe la
théorie, les expériences, les travaux de laboratoires, les essais in situ.
La mécanique des roches est subdivisée essentiellement en deux grands
ensembles domaines :
- le domaine traitant de la stabilité des roches,
- le domaine traitant de la destructibilité des roches.

2. Les roches

Ce sont des matériaux qui composent l’écorce terrestre. Elles comprennent les
formations géologiques douées de cohésion qui constituent le sous-sol terrestre et le
sous-sol des planètes de densité élevée telle que la lune et mars. Ramenées à la surface
et soustraites aux pressions qui règnent en profondeur et suite aux intempéries, les
roches se désagrègent et forment des matériaux meubles appelés sols.
La science qui étudie le sol (couche superficielle de l’écorce terrestre) est la
mécanique des sols. Notons que dans son sens le plus large, le géologue appelle roche
toute masse minérale.
Du point de vue de la mécanique des roches, les roches meubles (sol) sont
distinguées des roches cohérentes (roches). Dans le sol il n’existe pas des liaisons
solides entre les grains, la cohésion apparente des sols fins, et notamment des argiles,

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est liée à la phase liquide qui occupe les vides intergranulaires et qui disparait lorsque
les pressions interstitielles deviennent élevées. La déformation du milieu dépend
essentiellement de la structure du sol et peu des caractéristiques propres des
constituants granulaires.
Au contraire dans les roches, des liaisons solides entre les grains leur
confèrent une cohésion réelle. La présence des discontinuités (diaclases, fissures,
joints, etc.) constitue le facteur essentiel du comportement mécanique des milieux
rocheux quelle que soit l’échelle considérée.

3. Mécanique des roches – Géologie – Géologie appliquée

La mécanique des roches ne doit pas être confondue ni à la géologie ni à la


géologie appliquée.
- La géologie : c’est une science descriptive ; le géologue se propose d’une part
de reconstituer l’histoire de la croûte terrestre et d’autre part d’expliquer les
transformations subies par la surface du globe au cours de son évolution.

- La géologie appliquée : elle énonce les problèmes qui se posent le plus


fréquemment au géologue sur le terrain (chantier), elle donne des conseils à
caractères général sur la manière d’éviter les difficultés et sur les moyens de les
résoudre.

- La mécanique des roches : elle se situe par rapport aux sciences voisines d’une
manière que l’on peut schématiser comme suit :

Aérodynamisme

Mécanique
des fluides

Hydraulique

Mécanique Mécanique des


rationnelle milieux continus
Mécanique des sols

Mécanique
des solides Mécanique des
déformables roches

Résistance des
matériaux

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La mécanique des roches est une science relativement jeune par rapport à la
mécanique de sols. L’appellation mécanique des roches a été présentée pour la
première fois en 1955 par Mr TALOBRE en France au cours d’une conférence
intitulée : « La mécanique des roches, ses principes, ses méthodes, son application aux
barrages et aux travaux souterrains ».

La mécanique des roches ne peut proposer des solutions qu’à partir des
modèles qui sont des assemblages structuraux ayant des comportements mécaniques
bien définis. On distingue essentiellement :
- les modèles physiques (en grandeur nature ou réduite)
- les modèles analytiques ou mathématiques
- les modèles numériques (FEM, FDM, BEM, DEM, etc.)
- les modèles analogiques.

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Chapitre 1. Rappel des notions fondamentales

1.1. Concept du milieu continu

La nature et la structure moléculaire de la matière sont deux notions


suffisamment connues à l’heure actuelle. Dans toutes les investigations pour la
connaissance du comportement de la matière, on ne s’intéresse pas à une molécule
isolée mais plutôt à tout l’édifice qui constitue la matière elle-même.
La matière sera traitée comme étant continue, distribuée dans tout le volume et
occupant tout l’espace qui lui est offert ″ c’est le concept de milieu continu ″.
De ce fait un fluide serait un milieu continu par excellence. Pour V. MAURY,
le milieu rocheux sera un milieu présentant une surface de discontinuité au moins,
reliant un point d’un contour libre à un autre. Le propre de cette discontinuité étant son
incapacité à transmettre les contraintes de traction. Mais dès que les surfaces en regard
sont douées d’une certaine adhérence, on admettra être en présence d’un milieu
continu homogène ou hétérogène. La perte de cette adhérence tout au long d’une
surface donnée sera la naissance d’un milieu discontinu.
En résumé, jusqu’à la perte totale d’adhérence, le massif rocheux sera toujours
ramené à un matériau relevant de la mécanique des milieux continus. Le
comportement de ce milieu en équations mathématiques liant entre elles les grandeurs
telles que tensions ou contraintes peut être décrit par des équations dites « équations
mécanique d’état ».
D’une manière générale, on peut dire que les équations mécaniques d’état
relient entre elles les variables dynamiques et statiques de manière à produire le
comportement mécanique du milieu étudié.
Les déformations qui ont lieu dans un milieu infinitésimal dV sont définies par
les coordonnées spéciales et par les dérivées par rapport au temps (vitesses et
accélérations). Ces grandeurs sont des variables cinématiques de cet élément dV .
Il existe généralement 3 principaux types de mouvements :
- la translation
- la rotation
- la déformation pure c.à.d. déformation sans rotation.
La déformation pure se subdivise en déformation avec changement de volume et
déformation sans changement de volume ou distorsion.

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L’état dynamique d’un volume élémentaire est décrit par des variables
dynamiques. C’est ainsi que les translations seront décrites par les forces qui les
engendrent, les rotations par les moments et les déformations pures par les contraintes
ou les tensions.

1.2. Notion d’élasticité (Cfr Cours d’Elasticité et RDM)

Au vu de ce qui précède, on pourrait croire qu’il est nécessaire de connaître le vecteur


t pour tous les vecteurs n possibles si l’on désire caractériser complètement l’état de
tension en un point matériel donné à un instant donné. L’argument qui suit, appelé «
argument du tétraèdre de Cauchy », montre qu’en fait, il suffit de connaître le vecteur t
correspondant à 3 plans perpendiculaires pour décrire complètement l’état de tension.

1.2.1. Contrainte dans l’espace

Soit un système d’axes perpendiculaires entre eux et dont les


orientations sont quelconques par rapport aux directions des contraintes
principales.

C
 n, z
n

z N
 n, y B y
 n, x
0
y
x

Soit un plan ABC d’orientation quelconque par rapport au système d’axe et


soit la normale ON abaissée sur le plan ABC.

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Cette normale définit avec les axes des coordonnées les angles  x ,  y et  z
appelés angles directeurs. Les cosinus directeurs  x ,  y et  z de cette normale sont
définis par les relations suivantes :
 x  Cos x
(I-1)
 y  Cos y
 z  Cos z

Soit n la contrainte agissant sur le plan ABC et soient les contraintes


 ny,  ny ,  nz , les composantes de cette contrainte suivant les 3 axes des
coordonnées.

C
n

x
 yx xy
y
 xz B
0 y
 yz zx
 zy

A z

Sur la figure on a représenté les contraintes sur le plan AOC, OBC et OAB. En
exprimant l’équilibre des forces agissant sur le trièdre OABC parallèlement aux axes
des coordonnées on trouve les relations suivantes :

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  n, x   x . x   yx . y   zx . z

  n, y   y . y   zy . z   zy . z (I-2)

  n, z   z . z   xz . x   yz . y

Si on appelle  i et  ij les composantes normale et tangentielle sur une facette


normale à l’axe i, on a le principe de réciprocité des contraintes de cisaillement :
 ij   ji   xy   yx ; yz   zy ;  zx   xz (I-3)

Le plan ABC a une orientation quelconque par rapport aux axes des
coordonnées et n’est donc pas nécessairement un plan principal. On peut démontrer
que parmi l’ensemble des plans ABC, il en existe au moins 3 qui sont perpendiculaires
entre eux et qui sont des plans principaux.
Soient  ix , iy et  iz les cosinus directeurs de la normale à ces 3 plans

principaux (i = 1, 2, 3) et i la contrainte sur le plan ABC (  n   i ).

Les composantes  nix ,  niy et  niz de  i suivant les axes s’expriment par :

  nix   ix . ix

  niy   iy . iy (-4)

  niz   iz . iz

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 niz
i
 niy
 nix y
0 B

Les expressions (I.2) sont valables aussi pour les facettes principales. En
introduisant les expressions (I.4) dans (I.2), on obtient les expressions suivantes :
( x   i ). ix   yx . iy   zx . iz  0

( y   i ). iy   xy . ix   zy . iz  0 (I-5)

( z   i ). iz   xz . ix   yz . iy  0

Pour qu’une solution non triviale existe, le déterminant des coefficients des
cosinus directeurs doit être nul. Ce qui donne :

 i 3  ( x   y   z ). i2  ( x . y   x . z   y . z   xy
2
  2yz   zx
2
). i (I-6)

 ( x . y . z   x . 2yz   y . zx
2
  z . xy
2
 2. xy. yz . zx )  0

Les 3 racines de cette équation sont les 3 contraintes principales  1 ,  2 et  3 .


En notant que les contraintes principales demeurent inchangées si l’on modifie le
système d’axe OXYZ, les coefficients de  i sont des invariants (I ) .

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I1   x   y   z



I 2    x . y   x . z   xy   yz   zx   y . z
2 2 2
 (I-7)

I 3   x . y . z   x . yz   y . zx   z . xy  2. xy . yz . zx
2 2 2

(7) dans (6) :


 i3  I1. i2  I 2 . i  I 3  0 (I-8)

Les 3 racines de cette équation sont les 3 contraintes principales  1 ,  2 et  3 .


Les invariants deviennent alors :

 I1   1   2   3

 I 2   1. 2   1. 3   2 . 3  (I-9)
 I   . .
 3 1 2 3

Notons que :  x   y   z  1
2 2 2
(I-10)

On peut choisir les axes parallèlement aux directions principales  1 ,  2 et  3 ,


dans ce cas les relations (2) deviennent :

  n, x   1. x

  n, y   2 . y (I-11)

  n, z   3 . z

Les expressions (2) peuvent s’écrire aussi sous forme matricielle comme suit :
  n.x     yx  zx   x 
   x  
  n, y    xy  y  zy . y  (I-12)
 
  n, z   xz 
 yz  z   z 
 

De même les expressions (5) :

 ( x   i )  yx  zx  ix 
  
  xy ( y   i )  zy .iy   0 (I-13)
   yz ( z   i )  iz 
 xz

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I.2.1.1. Quadrique des contraintes

Soit un système d’axes rectangulaires OX 1 X 2 X 3 orientés sur les contraintes


principales  1 ,  2 et  3 .

x3

n
M

 0
x2
0


x1

Soit un point O d’un matériau,  une facette passant par ce point. Soit
 x1 ,  x 2 ,  x3 les cosinus directeurs de la normale au plan  dans le système des
contraintes principales. Soit  n la contrainte normale à la facette  . Portons sur la
normale à  la longueur OM.

1
OM  T 
n (I-14)

Si X 1 , X 2 et X 3 sont les coordonnées du point M, on aura :

 X1  r. X
 1
 X 2  r. X 2 (I-15)

 X 3  r. X 3

Le lieu de M correspondant à toutes les facettes passant par O s’obtient par


l’expression suivante :

 1. X 12   2 . X 22   3 . X 32  1 (I-16)

L’équation (I-15) représente une quadrique dite quadrique des contraintes dont les
axes sont dirigés suivant les 3 directions principales.

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On peut distinguer notamment les types suivants de quadrique :

a. Quadrique non dégénéré

- Ellipsoïde : Lorsque les 3 contraintes principales ont le même signe

x3

3

1 2

 x2
0 3 2 1 0

2 1

x1

- Hyperboloïde à une ou à deux nappes : Lorsqu’une des contraintes


principales a un signe différent de celui de deux autres.

x3

1
x2
2
 2 2
3 0 1
1
x1
3

b. Quadratiques dégénérées

- Cylindre elliptique : lorsqu’une des contraintes principales est nulle.

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x3

 2 2
x2
0 3  0 2 1

1
x1

- Deux cylindres hyperboliques : lorsque la contrainte principale


intermédiaire est nulle ( 2  0)

 x3

1
 x2
3 0
2  0 1
1

x1
3

- Deux plans parallèles : quand deux contraintes principales sont nulles.

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 x3

 x2
0 2 3  0 1

1
x1

I.2.1.2. Contraintes octaédriques

Soit le système d’axes parallèles aux contraintes principales représenté sur la


figure ci-dessous. On appelle plan octaédrique un des huit plans coupant les axes
x, y, z à distances égales, les normales à ces plans étant les bissectrices des trièdres
correspondants.

C
1
 oct
 oct
 nz
2  ny B
 oct
O y
 nx

OA  OB  OC

A 3

x
Pour le plan octaédrique, on a :  x   y   z (I-17)
Ainsi 1
 x2   y2   z2  1  3 x2  1 d' où :  x  
3
1
x   y  z  
3

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Les contraintes totales (  oct ), normales  oct , tangentielles  oct valent


en les introduisant dans les expressions générales vues avant :

 12   22   32
 oct . 
3
   2   3 I1
 oct .  1  m ( m : contrainte normale moyenne) (I-18)
3 3

 oct. 
1
3
 2

 1   2   2   3 2   3   1 2 
3
2 2 1
( I1  3I 2 ) 2

Les expériences ont montré que la contrainte tangentielle octaédrique a une


influence très significative dans la sollicitation des matériaux. La différence entre les
différentes contraintes s’appelle déviateur des contraintes. C’est ce déviateur des
contraintes qui joue un grand rôle dans le comportement à la rupture des roches.
Si on choisit les directions principales des contraintes, le tenseur des
contraintes peut être écrit comme suit :

 1 0 0
0  0  (I-19)
 2

 0 0  3 

Cette opération s’appelle la diagonalisation du tenseur des contraintes. Toute matrice


symétrique peut être diagonalisée. Cela permet d’introduire les notions de contraintes
de déviation et contraintes isotropes ou hydrostatiques.

I  2 3
On sait que  oct .   m  1  1 (I-20)
3 3

1 0 0 m 0 0 1   m 0 0
0 2 0  0 m 0  0 2 m 0 (I-21)
0 0 3 0 0 m 0 0 3 m
Contraintes Contraintes Contraintes de
normales hydrostatiques déviation

D’une façon générale, on aura les expressions suivantes :

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 x  yx  zx  m 0 0 ( x   i )  yx  zx
 xy  y  zy  0  m 0   xy ( y   i )  zy (I-22)
 xz  yz  z 0 0 m  xz  yz ( z   i )

L’état de contrainte isotrope (hydrostatique) produit un changement de volume


de matériau élastique ou une dilatation pure tandis que l’état de contrainte de déviation
produit la distorsion ou le changement d’angle.

I.2.1.3. Equation d’équilibre des contraintes

Soit un parallélépipède dx, dy, dz soumis à des forces massiques X , Y , Z (forces


par unité de volume) et à des forces de surface (contraintes agissant sur les 6 facettes).
Les forces massiques ou forces de volume peuvent être des forces de gravité,
magnétique ou d’inertie.

   zy
 zx  zx dz  z  z dz  zy  dz
z z z
 yz
  yz  dy
 xz  xz dx x y
x  xy
 yx Z  xz  y
y  dy
y Y y
 yz X
 zx  yx
  yx  dy
 x  x dx
x  zy z y
 xy
 xy  dx
x

On peut écrire les 6 équations d’équilibre statique soit les 3 équations de


translation et les 3 équations de rotation. Les équations de translation suivant les 3
directions, appelées équations de Cauchy, sont données par les relations suivantes :
  x  yx  zx
   X 0
 x y  z
  xy  y  zy
   Y  0 (I-23)
  x  y  z
  xz  yz  z
   Z 0
  x y z

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Les équations de rotation reviennent aux équations établissant la réciprocité des


contraintes de cisaillement :
 xy   yx

 ij   ji   yz   zy (II-24)
  
 xz zx

Il est à noter que les relations des équations de translation et celles de rotation
sont valables quelles que soient les hypothèses faites à propos des caractéristiques de
déformabilité du matériau (isotropie, anisotropie,…).
Les 9 composantes des contraintes qui varient dans l’espace de manière
continue sont réduites à 6 par les relations de réciprocité des contraintes de
cisaillement ; elles doivent toujours satisfaire aux relations de translation.

Remarque

Toutes les équations vues dans le cas de 3 dimensions peuvent être


réduites à deux directions lorsque les contraintes dans une de 3 directions
sont nulles. On aura les contraintes suivantes :

  x   y ( x   y )
   .Cos2   xy .Sin2
 2 2
 1 (I-25)
   ( x   y ).Sin2   xy .Cos2
 2

y

 xy 
x

 x
 yx
y

On peut déterminer les contraintes principales à partir des directions


principales pour lesquelles les contraintes tangentielles sont nulles.

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1
( x   y ) sin 2   xy cos 2 (I-26)
2

 2 xy
tg 2 
 ( x   y )

 1 1
 1  ( x   y )  ( x   y ) 2   xy
2
(I-27)
 2 4
 1 1
 2  ( x   y )  ( x   y ) 2   xy
2
 2 4

On peut ainsi définir un cercle appelé cercle de Mohr défini par les grandeurs
suivantes :

 2
a 1 (centre du cercle)
2
(I-28)
 2
b 1 (rayon du cercleou contrainte de cisaillemnt max)
2


1  2
b   max 
2
2 
2 1

I.2.1.4. Cas particuliers de l’état des contraintes planes

a. Compression hydrostatique

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1

2 2

1   2 
0 1

b. Compression uniaxiale (compression simple)


1  0
1

2  0


2 1 1

c. Traction uniaxiale (traction simple)

 1  0 2

2  0


2 1 2

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d. Cisaillement pur

 2
1  0
2  0
 1   2


2 1 2

I.2.2. Déformation dans l’espace

Si un point de l’espace de coordonnées x, y, z subit un déplacement dont les


composantes sont u , v, w ., Un point de coordonnées x  dx ; y  dy ; z  dz subira un
déplacement :

 u u u
u  x dx  y dy  z dz

 v v v
v  dx  dy  dz (I-29)
 x y z
 w w w
w  dx  dy  dz
 x y z
Ces déplacements peuvent s’exprimer par des déformations si ceux-ci varient de
manière continue. On définit ainsi 3 déformations longitudinales ou linéaires
 x ,  y ,  z et 3 déformations angulaires  xy ,  yz ,  zx .
Les déformations longitudinales expriment les allongements unitaires suivant les 3
axes :
u v w
x  ; y  ; z  (I-30)
x y z
Les déformations angulaires ou distorsions s’expriment par les relations suivantes :

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 u v
 xy  y  x

 v u
 yz   (I-31)
 z y
 w u
 zx  
 x z

Comme les déplacements sont définis par 3 composantes ( u , v, w ) et les


déformations par 6 composantes, celles-ci ne peuvent être définies arbitrairement. Il
existe des relations de compatibilités entre les composantes de déformation si l’on veut
que les déplacements varient de manière continue :
Equations de compatibilité :

  2  2 y  2 xy
 x  
 y 2 x 2 x.y
 2
   y  2 z  2 yz
 2   (I-32)
 z  y 2 y.z
 2
   z    x    zx
2 2

 x 2 z 2 z.x


  2    2 yz  2  2 xy 
2      
x
  zx

  yz  x   x y z 
    
  2   2 
    y      yz   zx   xy 
2 2
 
2    (I-33)
  z 
  x.z  y  x y


   2     2 yz  2  2 xy 
2  z     zx

  x.y  z  x y z 

On peut aussi démontrer qu’il existe 3 invariants de déformations J1 , J 2 et J 3 .

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 J1   x   y   z

  2 xy  2 yz  2 zx
 J 2   x . y   y . z   z . x    (I-33)
 4 4 4
  . 2  . 2  . 2  . .
 J 3   x . y . z  x yz  z xy  y zx  xy yz zx
 4 4 4 4

Le premier invariant J1 définit la variation de volume d’un parallélépipède de


dimension unitaire :

V
C  x y z (I-34)
V

Remarque

On peut faire les mêmes développements concernant les déformations comme


ceux qu’on a effectués pour les contraintes :
- déformations isotropes
- déformations principales
- déformations de déviation
- état plan de déformation avec cercle de Mohr

I.2.3. Relations entre contrainte et déformation

I.2.3.1. Loi de Hooke généralisée

Si l’on suppose qu’il existe une relation linéaire entre les composantes des
contraintes et des déformations (loi de Hooke), on peut écrire :

   a .  
(I-35)
   A. avec  A1  a 

Les expressions donnent des relations élastiques pour un matériau anisotrope.


D’une façon explicite, on peut écrire :

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 x  a11 x  a12 y  a13 z  a14 yz  a15 xz  a16 xy



 y  a 21 x  a 22 y  a 23 z  a 24 yz  a 25 xz  a 26 xy
  a   a   a   a   a   a 
 z 31 x 32 y 33 z 34 yz 35 xz 36 xy

 xy  a 41 x  a 42 y  a 43 z  a 44 yz  a 45 xz  a 46 xy (I-36)
  a   a   a   a   a   a 
 xz 51 x 52 y 53 z 54 yz 55 xz 66 xy
 yz  a 61 x  a 62 y  a 63 z  a 64 yz  a 65 xz  a 66 xy

Ces relations comprennent 36 coefficients aij appelés coefficients de


déformation ou constants élastiques du matériau. Quant aux coefficients Aij , ils sont
définis comme étant des modules d’élasticité. Les relations ci-haut développées
supposent que les différents effets provoqués par les différentes composantes des
contraintes se superposent ou s’additionnent dans une direction donnée (loi de
superposition des effets).
En l’absence des déformations de nature thermique, on peut démontrer que la
matrice des contraintes d’élasticité est symétrique. Il en est de même de la matrice de
module d’élasticité. Le nombre des coefficients indépendants se réduit à 21.
Lorsque le matériau présente des caractéristiques de symétrie, le nombre des
constantes élastiques indépendantes se réduit et leurs matrices prennent les formes
suivantes :

- Plan de symétrie (axe z perpendiculaires au plan de symétrie)

 a11 a12 a13 0 0 a16 


 
 a 22 a 23 0 0 a 26 
 a33 0 0 a36 
 
 a 44 a 45 0 
 a55 0 

 a 66 

Il subsiste 13 termes indépendants

- 3 plans de symétrie orthogonaux

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 a11 a12 a13 0 0 0 


 
 a 22 a 23 0 0 0 
 a33 0 0 0 
 
 a 44 0 0 
 a55 0 

 a 66 

Il subsiste 9 termes indépendants et un matériau de ce type est dit orthotrope.

- Un axe de symétrie (axe z)


2
Un axe de symétrie sera dit d’ordre n si après rotation d’un angle autour de cet axe,
n
l’état élastique du corps peut être superposé à l’état élastique du corps avant rotation.

 axe de symétrie z du 2ème ordre

La matrice est identique à celle pour un plan de symétrie (13 constantes)


 axe de symétrie z de 3ème ordre

 a11 a12 a13 a14  a25 0 


 
 a11 a13  a14 a25 0 
 a33 0 0 0 
 
 a44 0 a25 
 a44 a14 
 
 2a11  a12 

Il subsiste 7 termes indépendants.

 axe de symétrie z de 4ème ordre

 a11 a12 a13 0 0 a16 


 
 a11 a13 0 0  a16 
 a33 0 0 0 
 
 a 44 0 0 
 a 44 0 

 a 66 

Il en subsiste 7 termes.

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 axe de symétrie z de 6ème ordre

 a11 a12 a13 0 0 0 


 
 a11 a13 0 0 0 
 a33 0 0 0 
 
 a 44 0 0 
 a 44 0 
 
 2a11  a12 

Il subsiste 5 termes indépendants. Un tel matériau est appelé à plan isotrope. Il est
aussi appelé à isotropie transverse.

- Matériau isotrope (symétrie dans toutes les directions).

 a11 a12 a12 0 0 0 


 
 a11 a12 0 0 0 
 a11 0 0 0 
 
 2a11  a12  0 0 
 2a11  a12  0 
 
 2a11  a12 

Le nombre de termes ou constantes élastiques se réduit à 2:


E (module de Young) et  (coéfficient de Poisson)

 1 21   
; a12   ; 2a11  a12   
1
a11 
E E G E

La matrice devient :
1   
   0 0 0 
E E E 
 
0 
1
 0 0
 E E 
 1 
 0 0 0 
 E 
 21   
0 0 
 E 
 21    
 0 
E
 21    
 
 E 

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E
G est appelé module de cisaillement : G  (I-37)
21   

I.2.3.2. Loi de Hooke pour un matériau homogène, isotrope et


parfaitement élastique

Supposons que le matériau soit homogène (mêmes caractéristiques en chaque


point), isotrope (mêmes caractéristiques en un point dans toutes les directions), qu’il
réponde à la loi de Hooke (linéarité entre contraintes et déformations) et qu’il soit
parfaitement élastique (pas des déformations permanentes). Un tel matériau élastique
est caractérisé par 2 paramètres indépendants E et  . Les déformations s’expriment en
fonction des contraintes par les équations suivantes :

 x     
  1  
 x 
  E 0 0 0  
y     
E E

  0 
1 y
  0 0 
   E E  
 z   1  

0 0 0  z
 E  
   21   
.  (I-39)
  yz   0 0   yz 
   E  
   21     
0 
 xz  
 E  xz 
   21      
   
E   xy 

 xy   

 1
 
 x  E  x    y   z 

 y E y

  1       
x z 

 
 z  1  z    y   x
 E

 (I-40)

 xy  xy
 G
 
 yz  yz
 G
 
 xz  xz
 G
De même les contraintes s’expriment en fonction de déformations par les relations
suivantes :

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  .E E
  .e  . x

x
1   
. 1  2  1 
  .E E
 y  1   . 1  2 
.e 
1 
. y
 (I-41)
  .E E
 z  .e  .
 1   . 1  2  1   z
 xy  G. xy ;  yz  G. yz ;  zx  G. zx

Avec e  x y z 


1
E
 
1  2 .  x   y   z  (I-42)

Si on appelle  et G les constantes de Lamé :

 .E E
 ; G (I-43)
1   . 1  2  2.(1   )

 x  .e  2.G. x
  .e  2.G. y
 y
 z  .e  2.G. z

 xy  G. xy (I-44)
  G. yz
 yz
 zx  G. zx

La solution d’un problème général en élasticité consistera à rechercher les 15


composantes :
- 6 composantes de contraintes (  x ;  y ;  z ; xy ; yz ; zx )
- 6 composantes de déformations (  x ;  y ;  z ;  xy ;  yz ;  zx )
- 3 composantes de déplacement ( u ; v ; w ) ;
compte tenu des caractéristiques élastiques du matériau, de la forme et des dimensions
du massif, des conditions aux limites imposées et des forces massiques y appliquées.
Les 15 équations dont on dispose sont :
- les 6 relations contraintes – déformations,
- les 6 relations déformations – déplacements,
- les 3 relations d’équilibre.
Il faut ajouter à ces équations d’une part les 6 relations de compatibilité entre
déformations et déplacements et, d’autre part des conditions aux limites permettant de
trouver les constantes d’intégration.

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Ces conditions aux limites peuvent être soit des contraintes imposées soit des
déplacements imposés, soit les contraintes et déplacements imposés à la fois.

I.2.3.3. Etats plans des contraintes et des déformations en coordonnées


cartésiennes.

Les expressions vues et valables en élasticité peuvent être simplifiées au cas où


les contraintes et les déformations deviennent indépendantes d’une des coordonnées
par exemple z. On a affaire à un problème bidimensionnel ou à un état plan.
Deux cas peuvent se présenter :
- état plan de contrainte
- état plan de déformation

a. Etat plan de contrainte (plane stress)

C’est le cas d’un massif peu épais dans la direction z c.à.d. tel que la contrainte
 z est nulle, l’élément peut donc se déformer librement dans cette direction (  z  0 ).

z  0

z  0

Les relations contraintes et déformations deviennent :

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 1

 x  E  x   . y 

  1    .
 y E y
 x 
 (I-45)

 z     x   y
 E

 
 xz   yz  0;  xy  xy
 G



 z   x   yz  0


 
E
 x   x   . y
 
1  2
(I-46)

 
E
 y   y   . x
 
1  2

Les équations d’équilibre deviennent :

  x  xy
  X 0
 x y
 (I-47)
  xy   y  Y  0
 x y

Relations contrainte – déplacement :

 u
 x 
 x
 v
 y  (I-48)
 y
 u v
 xy  
 y x

 2 x  2 y
Relations de compatibilité : 
y 2 x 2

Le nombre des composantes inconnues est réduit à 8


(  x ;  y ;  z ;  xy ;  x ;  y ; u et v ).

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b. Etat plan de déformation

 Z  0 

z  0
x

Ce cas est fréquemment en mécanique des roches (par exemple lors de la


construction d’une galerie à section constante et à grande longueur).
Les relations des contraintes – déformations deviennent :

 1 

 x  E 1   . x   . y 

 y 
  1   1   .   .
y x 
 E (I-49)
 z  0

  xy
 xy  ;  xz   yz  0
G
 1   .E     . 
 x  1      
 x
 
y
 . 1 2  1 
 1   .E     . 
 y  1     y
. 1  2   1 
x (I-50)
 

 z   .  x   y 

 xz   yz  0

Les relations d’équilibre, les relations déformations – déplacements, la relation de


compatibilité sont les mêmes que pour l’état plan de contrainte.
Les 8 relations permettent de déterminer les inconnues auxquelles il ajouter la
relation de compatibilité et les conditions aux limites.
Remarques

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Dans le cas de changement de système d’axes, si l’on appelle  x ;  y ; xy ; u et v

les contraintes et les déplacements dans le système d’axe XOY et  x' ; 'y ; xy
'
; u ' et v '
les mêmes caractéristiques dans le système d’axes X’OY’. On a les relations suivantes :

 '  
 x   cos2  sin 2   2 sin  . cos     x 
 '    
  y    sin 
2
cos2  2 sin  . cos  .  y  (I-51)
 
 '   sin  . cos   sin  . cos  cos2  . sin 2    xy 
 xy   

 u '   cos  sin    u 


  .  (I-52)
 v '    sin  cos    v 
 

On peut aussi faire l’analyse des contraintes et de déformations en coordonnées


polaires. Les coordonnées polaires sont souvent utilisées dans le cas des ouvrages de
forme circulaire (ou elliptique).

y
y

y
u
x


v

r P
 
x x

Pour passer des coordonnées cartésiennes aux coordonnées polaires, on a les


relations suivantes :
 x  r. cos

 y  r. sin

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Chapitre 2. Caractérisation des masses


rocheuses.

2.1. Introduction

Toute étape préliminaire dans l’étude de stabilité ou de destructibilité des


roches consiste à lever les différentes discontinuités qui affectent l’ouvrage ou la
masse rocheuse. Cette opération est appelée levé structural.
Le levé structural consiste essentiellement, au moyen des observations souterraines,
des observations des carottes, des observations aéroportées etc., d’établir une carte où
sont reprises les failles, les diaclases, les fissures, les joints de stratification etc. Ce
sont les discontinuités qui influenceront l’étude de stabilité ou l’étude de destructibilité
des roches.
Dans le cadre de l’étude de stabilité des talus ou des mines souterraines, on a
coutume de représenter les différentes discontinuités sous forme des projections sur un
canevas :

N
ike
str

Dip direction

D
ip

Strike : c’est la trace laissée par l’intersection de la discontinuité avec un plan


horizontal.

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Dip direction : c’est la trace horizontale de la ligne de pente mesurée dans le sens
horlogique par rapport au nord et matérialisé par l’angle  .
Dip : c’est l’inclinaison max. de la discontinuité plane par rapport à l’horizontale et
définie par l’angle φ.

Dans le cadre de discontinuité plane plusieurs techniques sont utilisées :

- projection de LAMBERT ou SCHIMIDT : dans cette méthode les surfaces


projetées sont égales.
- projection stéréographique : dans laquelle les angles projetés resteront égaux
(c.à.d. les angles projetés sont conservés).
Les moyens de reconnaissance in situ des massifs rocheux sont les suivants :
- La cartographie des structures géologiques aux affleurements, dans les galeries
de reconnaissance ou au moyen des carottes de sondage,
- Les méthodes géophysiques,
- La petite sismique,
- Les indices de qualité de la roche dont le RQD,
- Les essais Lugeon,
- Les essais et mesures des contraintes et déformations.

2.2. Nature et origine des discontinuités

On distingue plusieurs types des discontinuités :


- discontinuité due à la stratification
- les surfaces de discontinuités d’origine tectonique engendrées par des
contraintes dans la croute terrestre. Ces contraintes provoquent des
déformations de 3 types :
a. Les fractures qui correspondent à des déformations discontinues témoins d’une
tectonique cassante.
b. Les plissements : correspondant à des déformations de nature continue.
c. La schistosité qui affecte la structure de la roche elle-même.
- Les joints de refroidissement qui sont des joints de retraits dus à un
refroidissement rapide.

Une discontinuité est caractérisée par plusieurs paramètres :


- Paramètres géométriques (pente, direction).
- Paramètres dû à son état (rempli, vide ou lessivé). Cet état est très important car
c’est lui qui détermine la mobilisation du frottement (planéité, rugosité,
imbrication).

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- L’écartement de deux lèvres de la discontinuité : on distingue des discontinuités


centimétriques, métriques, décamétriques.

2.3 Levé des discontinuités dans le massif rocheux au moyen des


sondages carottants.

Le levé de discontinuité est fondamental pour permettre une définition correcte


du massif au point de vue de la résistance et de la déformabilité.
On considère généralement les 4 aspects suivants dans un levé des discontinuités:
1. fréquence et orientation
2. étendue et continuité
3. rugosité
4. épaisseur

Dans la pratique, on utilise certains coefficients pour évaluer l’ampleur ou la


qualité d’un massif rocheux.
Les principaux coefficients sont :

2.3.1. Taux de carottage t c ou pourcentage de récupération.

tc 
 longueurdes carottes x100 (II-1)
longueurde sondage

2.3.2. Massivité.

C’est l’épaisseur des couches selon la terminologie SMIR (Société International


de Mécanique des Roches).

Très épaisses :>à2m


Epaisses : 0,6 < h ≤ 2 m
Moyennes : 0,2 < h ≤ 0,6 m
Minces : 0,06 < h ≤ 0,2 m
Très minces : h ≤ 0,06 m

2.3.3. Espacement des fractures (J.S : Joint Space)

C’est la distance moyenne entre deux discontinuités successives ayant une


résistance à la traction nulle ou très faible.

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J .S 
 longueurdes carottes (II-1)
nombre des carottes

2.3.4. Module de fracturation ( t c ).

C’est une distribution statistique des longueurs des carottes de sondage : la


médiane ou longueur des carottes correspondant à 50 % de la population. Les deux
quartiles sont des longueurs des carottes correspondant à 25% et 75% de la population.
Ceci caractérise la dispersion entre fracturation homogène et fracturation dispersée.

2.3.5. Indice de qualité de la roche RQD (Rock Quality Designation).

Le RQD est le coefficient de récupération des carottes pour lesquels on élimine


les bouts des carottes de longueurs inférieures à 10 cm. Les carottes éliminées
correspondent à des couches dont la résistance est très faible et la déformabilité très
grande. Il faut noter cependant que le RQD dépend de la qualité du forage.

RQD 
 longueursdes carottes  10 cm (II-3)
longueurstotale de la passe sondage

Si 90% < RQD  100% → : Excellent (très bon), densité de fracturation nulle
75% < RQD  90% → : Bon, densité de fracturation faible
50% < RQD  75% → : Moyen, densité de fracturation moyenne
25% < RQD  50% → : Mauvais, densité de fracturation forte
RQD  25% → : Très mauvais, densité de fracturation très forte
Exemple

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2.3.6. Contraste de résistance

Il caractérise l’affaiblissement d’une masse rocheuse par rapport à la résistance


intrinsèque de la roche du fait de la présence des discontinuités des zones affaiblies ou
altérées. Le contraste de résistance est un paramètre qui donne une idée de la
différence entre la résistance de la matrice et celle du massif discontinu.
Le contraste de résistance C est défini comme la fraction de la longueur de la passe
correspondant à l’épaisseur des matériaux faibles rapportée à la longueur L de la passe.

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l l
C 1 2 (2-4)
L
où l1 et l 2 : longueurs des passes ou épaisseurs des matériaux faibles.
L : longueur totale de la passe.

C > 6 très élevé


2 < C  6 : élevé
0,6 < C  2 : moyen
0,2 < C  0,6 : faible
C  0,2 : très faible

2.3.7. Diagraphie de forage

- Elle mesure la vitesse d’avancement de l’outil ;


- Elle mesure les accélérations du train de tige ;
- Le carottage sismique mesure la vitesse de propagation des ondes p (ondes
primaires) dans la paroi du sondage.
-
L’indice de qualité en carottage sismique est donné par :

VLCS vitesse en carottage sismique


I QLS   (II-5)
Vl vitesse théorique max

2.4. Classification des masses rocheuses

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Une des premières classifications de massifs rocheux, encore parfois utilisée,


est celle de TERZAGHI, utilisée essentiellement dans le choix de soutènement des
tunnels.
Depuis lors, plusieurs autres classifications ont vu le jour. On peut citer :
- La classification géomécanique d’Afrique du Sud « R.S.R » (Rock Structure
Rating)
- La qualité d’un massif rocheux R.M.Q (Rock Mass Quality) développé par
BARTON, LUNDE & LIEN en relation avec la stabilité des excavations
souterraines.
- Classification de BIENIAWSKI avec la notion de R.M.R (Rock Mass Rating)
Dans le cadre du cours, nous allons nous intéresser uniquement aux deux dernières
classifications R.M.Q et R.M.R

2.4.1. Classification de BIENIAWSKI

C’est une classification qui consiste à donner une côte à une masse rocheuse en
fonction des 5 paramètres pondérés. C’est la somme de ces 5 paramètres pondérés qui
confère à la masse rocheuse une côte globale représentant la qualité de la masse
rocheuse et appelée RMR.
Les 6 paramètres qui interviennent dans la détermination du RMR sont :
La résistance à la compression de la roche intacte c.à.d. sans fissure ou bien la
résistance de la roche obtenue à partir de l’essai à la pointe (pointe load test), Le RQD,
L’espacement des discontinuités, l’état de discontinuité (remplissage ou pas, qualité
des matériaux de remplissage), Les conditions d’écoulement dans les discontinuités ;

PARAMETRES COEFFICIENTS
Résist Indice Indice
ance Fanklin >8 4-8 2-4 1-2 Franklin non
1 de la (MPa) utilisable
roche Résist. > 200 100-200 50-100 25-50 10- 3- 1-
Compr.( 25 10 3
MPa)
Note 15 12 7 4 2 1 0
R.Q.D 90- 75-90 50-75 25-50 < 25
2 100
Note 20 17 13 8 3
Espacement des <3m 1-3 m 0,3-1 m 50-300 < 50 mm
3 joints mm
Note 30 25 12 6 0

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Surfac Surface Surfaces Surface Remplissage


es s légèrem s mou > 5
très légèrem ent lustrées mm ou
rugueu ent rugueuse ou Joints ouverts
4 Nature des joints ses rugueus s Rempli > 5 mm
non es Epaisseu s- Joints
contin Epaisse r< Sage < continus
ue ur< 1 mm 5 mm
Epont 1 mm Epontes ou
e en Epontes altérées Joint
contac non ouvert
t altérées 1à5
Epont mm
es non joints
altérée continu
s s
Note 25 20 12 6 0
Débit sur Aucune venue < 25 25-125 > 125 l/min
10 m d’eau l/min l/min
Pression
Venue d’eau 0 0,0-0,2 0,2-0,5 >0,5
5 s contraint
d’eau e
principal
e
Suintem Pressio Problèmes
Hydrogé Complètement ents n sérieux de
ologie sec (eau d’eau venues d’eau
interst- modéré
titielle) e
Note 10 7 4 0

La côte globale permet d’identifier la masse rocheuse. En fonction de cette


classification les auteurs recommandent le type de soutènement et donnent une idée de
la stabilité d’une galerie en fonction de ses dimensions.
La classification de BIENIAWSKI a été établie à partir des observations effectuées en
Afrique de Sud, elle est donc très indiquée pour des ouvrages souterrains.
Cette appréciation générale doit ensuite être ajustée pour tenir compte de l’orientation
de la fracturation par rapport à l’axe de l’ouvrage à creuser.

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DIRECTION PERPENDICULAIRE A DIRECTION


L’AXE DU TUNNEL PARALLELE A
L’AXE DU TUNNEL Pendage
Creusement du Creusement du tunnel 0-20°
tunnel dans le sens dans le sens inverse Pendage Pendage
pendage pendage 20-45° 20-45°
Pendage Pendage Pendage Pendage
45-90° 20-45° 20-45° 20-45°
Très Très
favorabl Favorabl Moyen Défavorabl favorabl Moyen Défavorabl
e e e e e

Très
Orientation des Très Favorable Moyen Défavorabl défavorable
joints favorabl e
e
Note d’ajustement 0 -2 -5 -10 -12

Après addition des notes obtenues pour les 5 paramètres principaux et ajustement pour
tenir compte de l’orientation e la fracturation, on utilise le tableau suivant pour
connaître :
- la classe du massif rocheux (de très bon à médiocre).
- Le temps pendant lequel une excavation est stable sans soutènement.

Note 100-81 80-61 60-41 40-21 < 20


globale
Classe de
rocher et Très bon Bon Rocher Rocher Rocher très
description rocher rocher moyen médiocre médiocre
Temps de 10 ans pour 6 mois 1 semaine 5 heures pour 10 min pour
tenue 5 m de pour 4 m Pour 3 m 1.5 m de portée 0.5 m de
moyen portée de portée de portée portée

2.4.2. Classification du NGI (Norvegien Geotechnical institut) (Barton, Lunde,


Lien)

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Le RMQ a été proposé en relation avec la stabilité des excavations souterraines.


Dans ces facteurs interviennent 6 paramètres.

 RQD J r   Jw 
RMQ  Qindex   x  x  (II-6)
 n
J Ja   S .R.F 

Jn : facteur du système des joints (nombre des joints)


Jr : facteur de rugosité des joints
Ja : facteur d’altération des joints
Jw : facteur de réduction d’eau interstitielle
S.R.F : facteur de réduction des contraintes
Les valeurs de ces 6 paramètres ont été déterminées par ajustements successifs à partir
du comportement d’excavations souterraines.
Il n’apparait que 3 facteurs algébriques :
RQD
: se rapporte à la structure du massif. C’est une mesure de la dimension
Jn
des blocs élémentaires variant de 200 à 0,5.
Jr
: fournit une valeur de la rugosité des joints et du degré d’altération des
Ja
épontes en d’autre termes c’est une mesure de la résistance au cisaillement.
Jw
: en rapport avec l’état des contraintes. Il est plus difficile à définir sur
S .R.F
base physique.

Tableau .. Classification NGI. Indice de carottage

Tableau .. Classification NGI. Indice de fissuration Jn

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Tableau .. Classification NGI. Indice de rugosité des joints

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Tableau .. Classification NGI. Indice Ja du niveau d’altération

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Tableau : Classification NGI. Indice Jw de réduction d’eau

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Tableau .. Classification NGI. Facteur SRF de réduction de contraintes

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Figure …. Estimation de la portée admissible d’un ouvrage souterrain (d’après


Barton)

A partir de la valeur de Qindex , on peut déterminer les valeurs des pressions de


terrain sur le soutènement des tunnels à partir des abaques.
Entre la classification de BIENIAWSKI et celle de NGI c.à.d. entre le RMR et le Qindex,
il existe des corrélations. La meilleures des corrélations est de la forme :
RMR  9 ln Qindex  44
La classification NGI est surtout applicable aux ouvrages de génie civil.

2.5. Contraintes dans les massifs rocheux

La détermination des contraintes dans les massifs rocheux est fondamentale.


En effet, il faut soit limiter les contraintes totales dans le massif aux alentours des
travaux afin d’éviter la rupture (cas des galeries, fondations, barrages,…) soit être en
mesure de contrôler la propagation de la rupture dans les régions où les contraintes
totales sont très importantes comme par exemple dans la majorité des exploitations
minières.
Les contraintes totales ou absolues résultent des contraintes initiales ou
naturelles et des variations des contraintes dues à l’effet des constructions également
dénommées contraintes induites.
Les contraintes naturelles ou primitives sont dues à la gravitation (contraintes
gravitationnelles), au mouvement tectonique (contraintes tectoniques), aux variations
de température (contraintes thermales) et à la décharge des masses rocheuses
(contraintes résiduelles).

2.5.1. Contraintes naturelles.

Ce sont des contraintes dépendant de l’histoire géologique du massif. Elles ne


peuvent donc être estimées qu’avec très peu de précision car la genèse des formations
est très mal connue. Parmi les contraintes naturelles, les plus importantes concernent
les contraintes gravitationnelles ou dues à la pesanteur.

2.5.1.1. Contraintes gravitationnelles.

Si l’on considère un prisme élémentaire des roches au sein d’un massif non
sollicité par des forces extérieures et que l’on essaie de déterminer le tenseur des
forces appliquées, on constate souvent contrairement à ce qu’on peut supposer que la

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contrainte verticale due aux effets de la pesanteur n’est pas la composante dominante
de ce tenseur de contrainte.
Etant donné que la pesanteur est une des composantes du tenseur des
contraintes au sein d’un massif rocheux, il est intéressant de déterminer quelle est la
valeur de contraintes naturelles dans l’hypothèse où la pesanteur est la seule
composante qui sollicite le massif. Ce cas se présente dans la réalité lorsqu’il s’agit des
roches au repos au sein de plaques tectoniques stables (pas de contraintes induites).
Selon le critère lithostatique de HEIM, l’augmentation des contraintes avec la
profondeur due au poids des couches surincombantes provoquent du fait de la
plasticité croissante des roches enfouis, un champ des contraintes uniforme ou
sphérique dont la valeur dans le cas d’une succession stratigraphique sub-horizontale
peut être déduite par l’expression suivante :

n zi 1
z    i( z) dz (III-1)
zi
i 1

où  i z : fonction donnant la variation du poids spécifique de la roche sur l’épaisseur


z i 1  z i de la couche i
n : nombre des couches surincombantes

0
zi
zi  0
 i dz
zi 1
zi 1
zi
 i 1dz
zi  2

zi  2  i  2 dz
z i 1

zi  n zi
zi  n 1
 i  n dz

n z i 1 n
Si  i ( z )  cons tan te   z   i  dz d ' où :  z    i zi 1  zi  (III-2)
zi
i 1 i 1

Si on a une seule couche :

 z   .Z (III-3)

L’hypothèse de HEIM suppose donc que les roches deviennent autant plus
ductiles (plus plastiques) qu’elles se trouvent à plus grande profondeur. En fait, la

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transition de l’état fragile à l’état plastique s’effectue progressivement ou sous


différentes formes selon la nature de la roche. Quantitativement, le changement d’état
est lié à l’existence d’un seuil de plasticité dont la valeur à une profondeur donnée
dépend non seulement de la pression de confinement mais aussi de la température qui
y règne (effet du gradient géothermique).
La température est un des facteurs très importants qui influence les contraintes
dans les masses rocheuses. Lorsque la température s’accroit, on constate une
augmentation de la déformabilité donc de la ductilité et une diminution de la valeur du
seuil de plasticité. Ce type de comportement permet de supposer qu’à grande
profondeur les discontinuités géologiques tendent à disparaitre. Dans l’hypothèse de
HEIM, le champ de contraintes en profondeur serait un champ des contraintes
sphérique. Ce qui permet d’écrire :

h   x   y   z  v (III-4)

Cette condition n’est valable que lorsque la roche est dans le domaine
plastique. Or dans la plupart des cas les ouvrages miniers et de génie civil se trouvent
soit à la surface soit à des faibles profondeurs.
Dans le cas où l’on se trouve à faible profondeur et que les roches constituant les
massifs sont des roches sédimentaires, les contraintes horizontales résultant du seul
effet du poids des couches surincombantes sont approximativement nulles si la
déformation latérale n’est pas nulle.
Si l’on considère la roche comme un matériau parfaitement élastique, le
rapport k des contraintes horizontales  x et  y et de contraintes verticales  z   v
sera nul c.à.d.

x y
k  0 (III-5)
z z

Par contre si la déformation latérale est nulle  x   y  0, on peut démontrer que :
x y 
 k (III-6)
z z 1 

Si l’on considère l’équilibre d’un prisme élémentaire y compris les forces


massiques au sein d’un semi-espace borné horizontalement (existence d’une
discontinuité), les équations d’équilibre sont :

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  x  y x  z x
   X 0
 x y z
  x y  y 
   z x Y  0
 x y z (III-7)
   y z  z
 xz   Z 0
 x y z

Du fait de l’hypothèse de HEIM, la seule force massique est celle de la pesanteur par
conséquent :

X  Y  0
 (III-8)
Z   n . z

Ainsi les équations ci-dessus sont satisfaites lorsque :

 x y   y z   z x  0  x  f ( z )
 on a aussi :  (III-9)
 z   n . z  y  f ( z )

Si l’on suppose  x   y  0 , la déformation volumétrique devient : V   z ; les


relations de contrainte – déformation en termes des paramètres de LAME :

 x   y   z  z
  x y  (III-10)
 z  (  2G )  z   2G

 .E  .E
. z . z
x y 
1   
. 1  2 

1   
. 1  2 


.
 .E E  .E  E.1  2  1   z
2
1   1  2  21    1   1  2 

D’où :

 x   y  k z   x   y   m.z (III-11)
1 

Il se vérifie donc que le rapport entre les contraintes horizontale et verticale



vaut lorsque la roche est supposée : un milieu pesant, homogène, isotrope et
1 
élastique.

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En général, le coefficient de poisson varie entre 0.15, et 0.35 pour la plupart des roches
avec une moyenne de 0.25.
Dans la plupart des cas, les contraintes horizontales sont souvent inférieures dans la
pratique aux contraintes verticales. Toutefois, dans certains cas les contraintes
horizontales rencontrées ont été supérieures ou égales aux contraintes verticales. C’est
le cas des régions qui ont connu beaucoup de mouvements tectoniques.
En effectuant les mesures des contraintes naturelles certains auteurs ont essayé
de déterminer la loi de variation des contraintes verticales à l’aide de la régression
linéaire.

a. Modèle de LINDEN et HALPERN

 v  0,942  1,31MPa  0,0339  0,0067MPa/ m (III-12)

b. Modèle de HAIMSON’S
(III-13)
 v  0,0231MPa / m

c. Modèle de HERGET et Al

 v  1,9 MPa  0,0266 MPa .h avec h  profondeur (III-14)

0
v

 


 
  

2.5.1.2. Contraintes Tectoniques.

Les mouvements tectoniques peuvent être à l’origine des forces tectoniques


ayant agi depuis la formation du massif ou agissant encore actuellement. En effet, au
cours de leur histoire géologique, les massifs rocheux quels qu’ils soient, ont été
soumis à un moment déterminé de leur existence et ce à des degrés divers, à des efforts

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tectoniques résultant des ajustements structuraux ou des mouvements sismiques


parcourant l’écorce terrestre. Généralement dans la pratique, ces contraintes sont
difficiles à déterminer.

2.5.1.3. Contraintes Thermales.

Comme il a été dit plus haut la température influence l’état de déformabilité


du massif et donc leur état de contrainte. Dans beaucoup d’orogénèses on a assisté à
des transformations métamorphiques en présence des eaux situées à des températures
très élevées. Ces différentes transformations thermales ont créé des variations des
contraintes dans le massif concerné. Ici aussi, comme dans le cas précédent, la
détermination des contraintes thermales est difficile.

2.5.1.4. Contraintes Résiduelles.

On peut rencontrer des contraintes résiduelles d’origine très diverses : origine


gravitationnelle, origine tectonique, origine thermale.
Les contraintes résiduelles d’ordre gravitationnel se rencontrent dans les
régions glaciaires. Les énormes glaces qui ont surplombé le massif depuis des millions
d’années ont au fil de temps, suite au réchauffement de la terre, commencé à fondre
parfois jusqu’à leur disparition complète ou partielle et ont donné naissance à des
contraintes rémanentes ou résiduelles.
Une partie des contraintes créées par des phénomènes tectoniques a été
emmagasinée sous forme de l’énergie potentielle au sein de massif rocheux, il s’agit
des contraintes résiduelles tectoniques. Leur action peut être mise en évidence lorsqu’il
est possible de provoquer leur libération.

2.5.2. Contraintes induites

Ce sont des contraintes qui prennent naissance lors de l’excavation des


ouvrages miniers ou de génie civil (galeries, baies, fonçage des puits, forage,
fondations,).
Avec l’évolution de détermination des techniques des contraintes, on peut
actuellement déterminer ces contraintes avec beaucoup de précisions (valeurs et
directions). La détermination des contraintes induites fera l’objet des les chapitres 6 et
7.

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Zone de
décompression

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Chapitre 3. Essais de caractérisation des


roches au laboratoire et in situ

3.1. Essais de caractérisation au laboratoire

Comme il n'est pas possible de faire des essais sur des volumes rocheux de la taille des
ouvrages, il est généralement nécessaire d'étudier et de modéliser le comportement
mécanique de la roche intacte (matrice rocheuse) et des discontinuités (joints rocheux).
Certains modèles décrivent le comportement global du massif à partir des propriétés de
la matrice et des joints.
Pour l’étude du comportement à court terme, l’on procède généralement à différents
essais au laboratoire, il s’agit de l’essai de traction, compression simple, compression
triaxiale, et cisaillement. Pour ce faire l’on procède à la préparation des éprouvettes
cylindriques.
Pour pouvoir considérer la roche comme un matériau homogène, le diamètre doit être
au moins égal à 10 fois la taille des plus gros éléments. La norme AFNOR
recommande un diamètre minimal de 40 mm, la SIMR de 54 mm ; les éprouvettes sont
carottées, sciées et rectifiées pour que les extrémités planes soient rigoureusement
perpendiculaires à l'axe.
Dans le cas d'une roche anisotrope, il est recommandé de réaliser des éprouvettes dans
différentes directions par rapport aux directions d'anisotropie.

Pour le comportement de la roche à court terme, les essais les plus réalisés sont :
l’essai de compression simple, triaxial (confinement), essai de traction, et essai de
cisaillement.
Pour le comportement à long terme, l’essai le plus réalisé, est l’essai de fluage, qui
exprime une augmentation des déformations dans le temps mais sous contrainte
constante.

3.1.1. Essai de compression simple

Cet essai a pour but de déterminer les propriétés mécaniques des roches ; ces
propriétés sont :
 La résistance à la compression simple  CS

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 Le module d’élasticité statique E (module de Young) ou module d’élasticité


longitudinal.
 Le coefficient de Poisson

F
 CS 
S

Avec F : La force de rupture de l’échantillon


S : Section transversale de l’échantillon menée dans le
plan perpendiculaire à la direction de la charge appliquée.

 C  kg cm² 
 

 C max
2 1

 C d
tg  E  h échantillon

 C  2
 plateau de la
1 presse


2 1

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Lorsqu’on dépasse la phase linéaire et qu’on décharge, il y a déformation permanente.


 
Le module de Young  tg 
 
On trace le tg au point correspondant à 50% de  max ou Fmax . Le coefficient de
3
Poisson     .
1
La vitesse de mise en charge dite statique correspond à un temps de 5 à 15 minutes
pour atteindre la charge maximum sur des échantillons cylindriques dont les
dimensions sont :

h  2d ou 2,5d
d  12mm

Soient  1 et  3 respectivement, les déformations longitudinales et transversales. Nous


observons les différentes phases suivantes :

1. Phase I

Le comportement sous faible charge n’est pas linéaire. La déformation axiale diminue
avec la charge, tandis que la déformation transversale augmente, la forme curviligne
des diagrammes peut s’expliquer par la présence des fissures et des microfissures qui
se ferment.
La rigidité axiale augmente avec le nombre de fissures fermées.

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La concavité du diagramme ( 1 ,  1 ) est d’autant plus prononcée que le nombre de


fissures est grand.

2. Phase II

Après cette phase de serrage, le comportement du matériau est linéaire ou quasi


linéaire. Le comportement est pseudo plastique.
La déformation résulte du phénomène élastique accompagné de glissement des lèvres
des fissures. L’énergie absorbée par ce glissement n’est pas récupérable lors d’une
décharge de l’éprouvette ; ce qui explique que le module de déformation à la décharge
(Young) est supérieur au module de la première mise en charge.
Lorsque la charge est suffisamment réduite, les fissures s’ouvrent et le module, tangent
se réduit considérablement. Au-delà d’une contrainte désignée par  t les glissements
sont tels que les ruptures se produisent aux extrémités des fissures, ces extrémités des
fissures progressent en s’alignant sous la direction des contraintes de compression.
La rigidité axiale de l’éprouvette n’est pas affectée d’une manière sensible et ce
phénomène peut se décélérer que sur le diagramme de la déformation transversale  3
qui augmente de plus en plus rapidement puisqu’il y a ouverture des fissures
verticales.
A un moment donné correspondant à GII, les fissures additionnelles se rejoignent,
provoquant des discontinuités verticales accompagnées des ruptures intracristallines
peu développées, des séparations des grains ; de glissements intergranulaires et
quelques ruptures des pointes des cristaux.

3. Phase III

L’ensemble des phénomènes ci-haut cités (ruptures, séparation, glissement,) a pour


effet de réduire la rigidité axiale de l’éprouvette et provoque une forte augmentation de
la dilatation transversale.
La charge maximale est alors rapidement atteinte (  i ou Fmax ). Il y a rupture.
Si l’on considère l’essai de compression au-delà de la charge maximale, l’éprouvette
continue à se rompre mais elle est cependant capable de supporter une charge. La
rupture progresse suivant les phases IV et VIII.

4. Phase IV

Le développement des ruptures cristallines, orientation préférentielle de toutes les


fissures suivant une (disposition) direction longitudinale accompagnée d’un
décollement des grains. Les formules sont plus nombreuses dans la région médiane
qu’aux extrémités de l’éprouvette.

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5. Phase V

La périphérie de l’éprouvette se désolidarise et la forme centrale résistante prend la


forme d’un DIABOLO.

6. Phase VI

Les phénomènes de formulation longitudinale et d’extrémité des facettes de rupture


par le glissement.

7. Phase VII

Les plans élémentaires de glissement se rejoignent et il ya formation d’un plan des


cisaillements ou d’une famille des tels plans enjugués que l’écaillage continue.

8. Phase VIII

Le glissement sur les plans de cisaillement progresse et conduit à la désintégration de


l’éprouvette, si à un moment donné, ou décharge l’éprouvette sur comportement est
quasi linéaire et le module de déformation correspondant est enferreur au module de la
première mesure en charge (phase I).

3.1.1.1. Facteurs influençant les résultats d’essais.

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Les courbes (  1 ,  1 ) sont influencées par les facteurs suivants :


- La forme et les dimensions des l’éprouvette
- Les conditions d’appui
- La vitesse de mesure en change
- L’humidité
- La température d’assai
- L’orientation

Avant de considérer tous un facteur est faut remarquer qu’il est malaise, même
impossible de créer un champ de contraintes uni axiales ou uniformes dans
l’éprouvette à cause des contraintes d’appui.

1°. Forme des éprouvettes et conditions d’appui.

La résistance mesurée sur un cube n’est pas égale à celle correspondant à un état uni
axial de contraintes sur un échantillon de forme cylindrique et même pour un même
forme (cylindrique, cubique,….) il ya des corrections que doivent être apportées.
1
h

d

h
2
d

h

d
1

La figure ci-haut illustre l’influence du rapport de hauteur h ou diamètre d sur la forme


des courbes (  1 ,  1 ).
h
Pour les phases I et II ; la déformabilité est indépendante du rapport ; le
d
comportement après rupture est, lui, très influencé par ce rapport :
h
- pour  ; le comportement est plastique. Il y a écrasement sous charge
d
presque constante à cause de l’effet de fortage des plateaux.

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h
- plus ce rapport augmente plus le comportement après rupture est instable.
d
h
 Pour réduire les phénomènes d’écrasement ; il faut choisir un rapport
d
suffisamment grand. Cependant pour éviter le phénomène d’instabilité, il
faut limiter l’élancement. C’est pourquoi il est recommandable de
h
considérer 2,5   3.
d
h
 Si  1 ; on peut corriger le résultat à l’aide de la formule ci-dessous :
d

C
 C ( hd ) 
0,222
0,778 
h
d
9. C
 C ( hd ) 
2h
7
d

Si le diamètre de l’échantillon diffère de celui de 42mm ; BARON propose la


correction suivante :

42
 C   C 3
42
dx

En ce qui concerne les conditions d’appui, on s’est orienté vers une conception d’appui
permettant une répartition uniforme de la pression. Pour ce faire, il faut que les bases
restent planes ; en parallèles et que les dilatations transversales soient libres c.à.d.
contrainte de cisaillement nulle entre le plateau et l’éprouvette.
A première vue ; les conditions paraissent simples à réaliser mais en pratique personne
n’est encore parvenu à les respecter. Il y a eu intercalation de film simple de produit
entre le plateau et l’éprouvette ; l’utilisation des feuilles fibreuses ou métalliques ;
l’utilisation des pierres de même nature et de même dimension que l’échantillon.

2° Dimension des éprouvettes

− L’effet d’échelle a été considéré par de nombreux chercheurs ; mais on est


arrivé le plus souvent à des résultats non concordants quant à l’ordre de
grandeur utilisé.
− Généralement, lorsqu’une variation de résistance est observée, il s’agit
habituellement d’une diminution (des dimensions de l’éprouvette).

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Du point de vue théorique ; il est préférable de considérer un échantillon de grandes


dimensions pour que celui-ci ait une répartition des défectuosités internes
comparables, les essais d’échantillon de grandes dimensions sont chers et leur nombre
doit être limité.

Nombre
d’essais

 60 mm  36 mm 10 mm

 1m   2 m   3m
1  1  1

 3m  2m  1m
- Le phénomène d’effet d’échelle peut s’expliquer par le fait qu’un échantillon de
petite dimension peut contenir moins de discontinuité qu’un autre échantillon
de grandes dimensions.
- D’une façon pratique on tient compte de l’effet d’échelle dans un échantillon en
déterminant les différents facteurs du massif rocheux susceptibles de déterminer
la résistance à la compression. Il s’agit essentiellement des joints, de leurs états,
de leur densité ainsi que de leur orientation.
Habituellement le coefficient correcteur qui doit tenir compte de l’effet d’échelle varie
entre 2 et 3 pour les roches habituellement rencontrées (Cas des roches de la GCM)

3° Vitesse de mise en charge.

La vitesse de mise en charge à une influence qui dépend des caractéristiques


rhéologiques du matériau. D’une manière générale la résistance et la rigidité
augmentent avec la vitesse.

4° La teneur en eau ou en autre liquide.

 Généralement la résistance d’une roche diminue quand son humidité


augmente. Cette diminution varie de quelque % à quelques dizaines de
%. Il est donc recommandable de déterminer la résistance à la
compression dans les conditions naturelles d’exploitation.

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 La nature du liquide influence aussi les caractéristiques de déformabilité


des roches. Il est à noter que la résistance à la compression simple
diminue quasi-linéairement avec la tension superficielle du liquide.

Remarque :
- Le poids spécifique vrai ou réel ou absolu d’une roche  ap est le poids
spécifique ne s’appliquant qu’aux roches. Les vides étant supposés exclus.
- Poids spécifique apparent :  SC ou  app s’applique à la roche comprimée mais
séche.
- Poids spécifique apparent saturé  Sat : s’applique à la roche saturée d’eau.
- Densité absolue  a : s’applique au solide, vide exclu.
- Densité apparente sèche  Sch : s’applique à la roche, y compris les vides, mais
sèche.

- Densité apparente saturée  Sat : s’applique à la roche saturée d’eau.


- Soit V le volume total apparent d’une roche ; v le volume du vide ; et P le poids
de la roche.

P P
a   Sec 
V v V

- Porosité :  ab   a   Sch avec  ab  porosité absolue


v
- Porosité relative  réel 
V
v : volume des vides accessibles à l' imbibation
 : coefficient
 Sch
- Porosité effective ou utile :  u  (1  ) x100
a
v
- Indice de vide : ivide 
V v
- Teneur en eau ou humidité W.
L’humidité d’une roche est exprimée par le rapport du poids ; d’eau au poids de la
roche broyée sèche (après dessiccation à l’étuve à 105°C).

W1  W2
W
W2

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Où W1 : poids de l’échantillon de la roche broyée avant le séchage.


W2 : poids du même échantillon après dessiccation à l’étuve à 105°C.
- Degré d’humidité : Rapport de volume de la phase liquide du volume du vide
d’un échantillon.
x100% 
v
- Volume des vides (% des vides) 
V

5° Température

Très peu de travaux ont été effectués concernant l’influence de la température sur les
caractéristiques de la roche.
Il n’apparaît pas dans le domaine de températures courantes de variations sensibles
dans la roche en place. Soit les changements observés qui sont dus à des causes
secondaires, principalement la diminution de la teneur en eau parce que les éprouvettes
sont chauffées et l’augmentation de la fissuration par congélation de l’eau pour des
températures inferieures à 0°C.

6°. Hétérotropie ou Anisotropie

Il est évident que la résistance d’une roche hétérotrope varie avec la direction de
l’effort appliqué. Plusieurs paramètres peuvent provoquer l’anisotropie:
- La fissuration
- Les joints de stratification
Il faut préciser quelques fois l’angle que fait le plan de litage avec l’horizontale.

o Détermination du module de YOUNG et du coefficient de POISSON.

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0° 15°

30°

45°

100

60°
80

60

75°
40

20

90°  C %
20 40 60 80 100

3.1.2. Essai de traction simple (Essai BRESILIEN)

- La résistance à la traction des roches se classe parmi les propriétés très


importantes en génie MINIER parce que la plupart des accidents sont dus à une
fracture dépassant la valeur de la résistance à la traction  t
- On sait qu’une roche résiste très mal à la traction et généralement que les
résistances à la traction des différentes roches sont très faibles.

Le rapport c varie généralement entre 8 et 15 avec une moyenne autour de 12.
t
Au laboratoire, on utilise le plus souvent la méthode indirecte d’essai appelée
« Méthode BRESILIENNE ».
On comprime l’échantillon de même dimension pour h et d ainsi que de essai de
compression, on provoque la traction. La résistance de la traction est déterminée par la
formule suivante :

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h : hauteur de l’éprouvette
d h d : diamère de l’éprouvette

2 Fmax
t 
 .d .h
Où h = longueur de l’éprouvette
d = diamètre de l’éprouvette

Essai par fendage

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3.1.3. Essai Triaxial

Généralement l’essai triaxial se fait sur des échantillons cubiques. Lors de cet essai ;
on maintient constantes les pressions latérales  1 et  3 et on fait varier la pression
axiale  1 ; on relève ainsi pour chaque essai la résistance à la rupture. Généralement
dans la pratique on utilise des échantillons de forme cylindrique, ce qui signifie que les
contraintes  2 et  3 se confondent. On a en fait un état biaxial des contraintes.

1 1
3

2 2 2 3 2 3

3
Compression
Compression
triaxiale 1 1 biaxiale

La pression latérale est obtenue le plus souvent dans une cellule biaxiale par
l’intermédiaire d’une huile hydraulique, l’échantillon étant protegé par un caoutchouc
fin. Dès lors, l’essai biaxial s’opère exactement comme l’essai de compression en
faisant varier la pression latérale (on la garde constante pour un essai), et en relevant
chaque fois la résistance à la rupture. On observe ainsi que la résistance à la
compression augmente avec la contrainte latérale.

1
Piston

Fluide de confinement de
Cellule
l’échantillon

Membrure
Cellule de
pression

Pression
interstitielle

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Alors qu’il na se manifeste pas de phénomène d’écoulement, de plasticité, sous faible


contrainte ; on observe pour des contraintes élevées (  2   3 ), un redressement des
caractéristiques : la roche acquiert un comportement plastique. La pression (  2   3 )
est aussi appelée « Pression de confinement »
Courbe intrinsèque

- En traçant les tangentes aux différents cercles de Mohr on obtient le plus


souvent la courbe enveloppe qui est généralement matérialisée par une courbe
comportant une courbe supérieure et une courbe supérieure.
- Selon les objectifs de calcul, on peut considérer soit l’une soit l’autre de ces 2
courbes extrêmes. On a le ces échéant la moyenne de ces 2 courbes.

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- On observe que pour les roches, les 2 branches de la courbe intrinsèque


évoluent en s’écartant de l’axe des abscisses, pour les contraintes latérales
élevées, on observe un aplatissement progressif de ces deux branches indiquant
ainsi l’augmentation du phénomène de plasticité signalé par les courbes  1  
Remarque :
Lors des essais de compression simple, ou de compression triaxiales, il y a une
déformation transversale, c’est pourquoi dans la pratique on tient compte de cette
déformation. On parle alors du module de rigidité G dans le ces d’essai de
compression simple. Le module de rigidité peut-être calculé par l’expression suivante:

E Stat
G
2(1   )
3.1.4. Essai de cisaillement

Il existe plusieurs dispositifs pour réaliser d’essai de cisaillement (Boîte


CASAGRANDE, appareil de VIMINI).
N

Dans la boîte de CASAGRANDE, on fixe pour chaque essai, la contrainte normale 


et on (obtient) détermine la résistance au cisaillement  ; tandis que par la méthode de
VIMINI. On utilise des coquilles d’angle variable  . Ce qui équivaut à faire varier la
contrainte normale et à mesurer la contrainte tangentielle correspondante. Dans tous
les cas on obtient plusieurs courbes (  , ) correspondant à plusieurs.

3.1.5 Essai de Poinçonnage

C’est un essai qui a été mis au point par SCHEIMER et qui est utilisé dans la
destructibilité des roches. Il consiste en fait eu un poinçon ; ayant un fond plat, sur
lequel on exerce une charge. Le poinçon étant placé sur une roche, on poursuit l’essai
jusqu’à la destruction de la roche. La résistance obtenue lors de la rupture est appelée
« Résistance au poinçonnage SCHEIMER »

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Poinçon

écaille

h= Z cr
Cylindre en
compression

La théorie de la répartition de la tension est basée sur les travaux de BOUSSINESC


dont les expressions sont les suivantes :

a 5
 z    3 p(r ) z 3 (r 2  z 2 ) 2
dr (1)
0
5
p(r ) 
 2(1   )  z (r 2  z 2 ) 2  3z 2 (r 2  z 2 )
a 3
r 0  
2
dr (2)
0 2  

σz = tension dans la direction z


σr = σθ = tension dans la direction r,θ
p(r) = fonction de la répartition de la pression verticale sur la surface de contact
poinçon - roche
ν = coefficient de poisson

D’après BOUSSINESC, la répartition de la pression sur la surface de contact dans les


conditions z = 0 n’est pas une valeur constante mais correspondant à l’expression
suivante :

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F
p(r ) 
2d (a 2  r 2 )
avec F = force de Poinçon
r = distance par rapport au centre.
SCHEIMER affirme en se basant sur les mesures au laboratoire qu’un travaille avec
quelques fluctuations initiales. Dès lors cette répartition constante est exprimé par
l’expression :

F
 p
a 2
Si p est constante, les expressions 1 et 2 se réduisent à :
 z3 
 z  P  1  
 (a 2  z 2 ) 2 
3

P  2(1   ) z3 
 r       1  2 
2  a2  z2 a2  z2 
a

r 2a  r  z

2
En examinant la surface de contact et lorsque z = 0 ; on
obtient :

 z  P   Z  P

1  2
 r   0   P.
4

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Parce que sur la surface de contact les tensions superficielles ne sont pas de même
valeur ; il en résulte l’existence de tension tangentielle :

1  2
  P.
4

En augmentant la profondeur (Z > 0), toutes les tensions principales normales


diminuent et  z diminue plus rapidement que  r    . Il en résulte que les tensions
tangentielles augmentent en fonction de la profondeur et atteignent leur maximum à
une certaine profondeur appelée « Profondeur Critique » (z critique).
Après avoir atteint z critique, leurs valeurs diminuent avec la profondeur, les valeurs
correspondant à la profondeur critique sont :

2(1   )
Z Crit  a
f  2

P 1  2 
 max    2(1   )( 2(1   ) )
2 2 

contraintes


 
 r


z

Z
La destruction de la roche en dessous du poinçon commence en profondeur Z = ZCrit et
se poursuit vers la surface de l’échantillon de façon conique.

Le rapport p est généralement compris dans la pratique entre 5 et 20 démontant ainsi
 cs
que la résistance au poinçonnage  p est plus élevée que la résistance à la compression

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simple de l’échantillon  cs ceci peut s’expliquer par le fait que la roche sous le
poinçon se trouve dans un état triaxial de contrainte.
L’essai de poinçonnage est un essai très important et utile dans le domaine de
destructibilité des roches à l’aide des outils :
- Outils à lames
- Outils à molettes
- Outils de forage à concrétion :
 Outils de forage à pierres serties ;
 Pics ;
 Picots ;
 Disques ;
 Etc.

Interprétation de l’essai de poinçonnage

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Force( F )

Frp   rp D

Fmax   p D B

Fél   él A

déplacement
O E E C d
d él
d él . Schreiner

d réd
d tot

1° la résistance au poinçonnage de SCHEIMER (  p )

Fmax
p 
S poinçon
2° Limite élastique  él

Tél 
2
Fmax 
1  2  kg / m
4.a.Estat

3° Coefficient de plasticité :

C’est le rapport du travail total effectué pendant l’essai et du travail de déformation


élastique (Cplast).
OABC
Cplast 
ODE

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Travail total
Travail élastique
Si Cplast = 1 : pour les roches élastiques fragiles
= 2 à 5 pour les roches élastoplastiques
= 6 pour les roches plastiques

4° Le coefficient de fragilité (Cfrag)

1 ODE
Cfrag  
Cplast OABC

5° le module de Young ou module de plasticité (  st )


Fmax (1  2 )
E st 
2.a.Eel
kgf / mm  2

  coefficient de Poisson
avec a  rayon de poinçon
  abscisse du........ .......... ..
6° Le travail élastique ( Télst) : ODE

2
.(1  2 )
Tél 
Fmax
kg / m
4.a.E stat

7° Travail total de destruction (Ttd) : OABC

2
.(1  2 )
Ttd 
Fmax
xCplast kg / m
4.a.E stat

8° travail spécifique de contact ( Tspc )

OABC Ttd
Tspc  
S poinçon d 2

9° Travail volumique de destruction (Tvol. d)

C’est la travail total de destruction divisé par le volume détruit.

Trot OABC
Tvol .d  
V V

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10° Résistance réduite au poinçonnage  red

OD’E’ est le travail de destruction réduite équitablement au travail de destruction :


D’ correspond à  réduit ;  red   y Cplast
La résistance réduite au poinçonnage est une résistance au poinçonnage d’une roche
type d’une capacité énergique égale avec la roche réelle ainsi que du même module
d’élasticité mais avec le modèle rhéologique correspondant bau matériau élastique.
Par la voie de cette réduction se basant sur les essais de poinçonnage ; nous
pouvons établir une classification objective de destructibilité des roches au point de
vue :
- A la destructibilité d’une roche, exprimé par  réd doit être combinée avec la
notion d’abrasivité (l’usure de l’outil par la roche) de la roche, cela permet de
donner une base solide de classification des roches d’après la robotabilité.
- Les chercheurs actuelles ont montré qu’il y a moyen de classer les roches en 20
catégories d’après la résistance réduite (  réd ) et que si l’on cannait la surface
directement en déduire le type d’outil utilisable pour une telle ou telle autre
catégorie.

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 réd Outils à Outils à molettes Outils à Outils Outils à


kg / mm 
classe (distroïd) molettes (dents diamantés grenouille
2 lames
à)

1 Jusqu’à 20

2 20-40

3 40-60

4 60-100

5 100-140

6 140-200

7 200-270

8 270-340

9 340-430

10 430-520

11 520-610

12 610-700

13 700-800

14 800-900

15 900-1000

16 1000-1100

17 1100-1200

18 1200-1300

19 1300-1400

20 1400-1800

3.1.6. Essai de cisaillement par Poinçonnage

Il comprend l’essai de poinçonnage en présence d’une rainure. L’essai commence par


le positionnement du poinçon directement au bord de la rainure ; puis par un
déplacement du poinçon loin de cette rainure ; on obtient ainsi une variation de la
résistance au poinçonnage en fonction de la distance. Les résultats des essais de
poinçonnage en présence d’une rainure C et ceux d’un essai de cisaillement par
poinçonnage donne un aperçu énergétique du processus de destruction du fait que le
maximum de volume de la roche détruite se trouve dans la zone où la destruction se

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fait par cisaillement et celui-ci est nettement supérieur à celui à la roche est détruite
par poinçonnage pur.
En combinant les essais de poinçonnage pur et les essais de cisaillement on peut soit
pour une roche donnée adaptée la géométrie de l’outil (nombre de dents, leur
espacement) ou soit pour un type d’outil donné ; choisir le type de roche appropriée.

3.1.7. Essai de Forabilité

Vitesse de
pénétration

Usure
IV

n  cte
III Q  cte

II
I

Poussée

Les phénomènes d’abrasivité et de résistance à la destruction sont liés parce que pour
un même type de roche, on peut observer des phénomènes différents d’usure en
fonction de la pression appliqué sur l’outil.
Considérons un processus de destruction par forage rotatif pour lequel on représente la
vitesse d’avancement N (m/h) en fonction de la poussée sur l’outil ou la pression ; on
obtient une courbe sous forme de S qui compte des zones caractéristiques suivantes :

 Zone I
Linéaire et par laquelle une grande augmentation de la poussée provoque une légère
augmentation de la vitesse de pénétration. Cette vitesse de pénétration est petite par
contre l’usure de l’outil est très importante dans cette zone ainsi que par rapport aux
zones II et III il s’agit de l’usure superficielle entre l’outil et la roche avec un grand
dégagement de chaleur ayant son origine dans le frottement entre les deux matériaux.
En travaillant dans cette zone, les résultats de forage d’écoulent des propriétés
abrasives des roches et de l’outil par unité de temps.

 Zone II
C’est une zone intermédiaire non linéaire traduisant déjà une certaine influence de la
destruction de la roche en profondeur par arrachement et en même temps qu’une
destruction superficielle par abrasion

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 Zone III
Souvent linéaire si un bon nettoyage du fond du trou est assuré, la charge sur l’outil
dépasse les limites de résistance tangentielle dynamique de la roche. L’outil pénètre
dans la roche qui est détruite en profondeur avec le minimum d’énergie et le maximum
de vitesse de pénétration. L’usure de l’outil est moindre que dans la zone I

 Zone IV
Dans cette zone, l’augmentation de la charge sur l’outil provoque l’augmentation de la
tension tangentielle nécessaire pour détruire la roche ou bien la proportion et le profil
ne permettant pas de dépasser une valeur limite de la vitesse de pénétration. On peut
ainsi représenter la fonction de l’usure en fonction de la poussée

5. Essais rhéologiques (CREEPS : Fluage et Relaxation)

a) Courbe de fluage

Il y a 3 zones :
1° Zone de fluage primaire ou transitoire
2° Zone de fluage secondaire ou stabilisé
3° Zone de fluage tertiaire ou accéléré
Ici ; on représente le déplacement ou la déformation  en fonction du temps pour une
contrainte  constante. On distingue plusieurs zones :
Zones 1
La zone de destruction élastique où la vitesse de creeps diminue en fonction du temps.
Le tronçon OA
Zone 2
La zone de fluage stabilité; où la vitesse de creeps est constante tronçon AB.
Zone 3
La zone d’augmentation rapide de la vitesse de creeps, dans laquelle à la fin se produit
la destruction. Tronçon BC

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N.B :  1   2   3   4   5
Les tangents représentent les différentes vitesses de déformation.

b) La courbe de relaxation

C’est l’inverse, on garde la déformation constante et on mesure l’enveloppe de la


contrainte. Il est préférable d’exprimer  en log  sur l’axe des ordonnées.

3.1.8. Résistance sous charge ponctuelle (Essai FRANKLIN)

L’essai utilise un équipement portable sur chantier mais peut aussi bien se faire en
laboratoire. Il consiste à rompre des fragments de roches provenant des carottages (ou
de forme régulière) entre 2 pièces coniques à terminaison sphérique, l’épaisseur des
échantillons entre les 2 pièces d’appui peut varier de 25 à 100mm. Cet essai permet
aussi d’utiliser les fragments des carottes dont la forme les rend impropres à tout autre
essai plus élaboré. Il contribue ainsi à valoriser l’ensemble du sondage carotte et à
repartir l’information tout au long du sondage.

Lmin  1.5D

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P
IS  2
D
IS = Indice de résistance
P = Charge de rupture
D = Diamètre
− Cet essai ne doit cependant être utilisé qu’en complément des résultats obtenus
sur carotte car la dispersion très grande ainsi que l’effet d’échelle provenant de
la taille des blocs.
− L’utilisation des carottes de diamètres 50mm est recommandée. Une corrélation
très significative existe entre l’indice de résistance IS et la résistance en
compression simple.

Is

 c  24 I s
D  50mm

c

3.1.9. Essai dynamique

- Il existe des essais appelés dynamiques ; qui consistent à déterminer les


différents paramètres géomécaniques en faisant passer des ondes à travers des
échantillons de roche.
- L’essai proprement dit consiste à émettre une onde caractéristique par une
amplitude et une fréquence à traves un échantillon et à réceptionner au bout de
l’échantillon. L’onde émise, on a 2 capteurs :
 Un émetteur et un récepteur. L’onde émise est fournie par un générateur de
signaux (oscillateur)
Recepteur
Emetteur
Généra-
teur

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2 types d’ondes peuvent être provoquées dans un solide isotrope, homogène, linéaire,
élastique : une onde longitudinale ou de compression se propageant avec une vitesse Vl
et une onde transversale ou de cisaillement se propageant avec une vitesse Vt. Les
relations suivantes peuvent être établies entre les vitesses Vl et Vt et la module
d’élasticité dynamique.

E (1   ) E = module d’élasticité dynamique


Vl 
 (1   )(1  2 )  = coefficient de Poisson
E  = densité du matériau
Vt 
2 (1   )

Une appréciation de l’isotrope peut être obtenue en étudiant la propagation de l’onde


dans le plan perpendiculaire. En mesurant le temps mis par l’onde pour traverser
l’échantillon ; on peut déterminer sa vitesse de propagation.
Si L est la longueur de l’échantillon ; la vitesse longitudinale est donnée par la
formule.
L t 0  temps initial
Vl   t  t 1  t 0 
t t 1  temps à la réception
La vitesse longitudinale de l’onde provoquée par la vibration peut être mise en relation
avec la fréquence longitudinale fondamentale f par la relation suivante

Le module d’élasticité est lors donné par l’expression suivante :

Vl  2 Lf E  Vl 2 .

Il est à noter que la présence d’une discontinuité, telle qu’un joint peut avoir une
grande influence sur la vitesse de propagation des ondes et donc sur le module
d’élasticité E déduit de ces essais.

3.2. Essai et mesures in Situ

3.2.1. Mesures des mouvements et des déformations des bancs


Elles ont pour objet toutes les mesures relatives aux mouvements horizontaux t
verticaux ainsi qu’aux déformations et à la décompression des terrains. Elle s’exécute
soit dans la section même des excavations soit dans sondages forés dans les bancs qui
les encadrent. Nous pouvons distinguer :

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- Le rapprochement des épontes ou des parois des excavations. C’est ca qu’on


appelle la convergence qui peut être horizontale ou verticale (dans ce cas on
utilise les appareils appelés convergence mètre).
- Le décollement des bases ou la décompression à l’extérieur du massif.
- La flexion des bancs
- Le glissement relatif des bancs
- L’extension ou le raccourcissement à la surface d’un banc.
- Le nivellement des bancs par rapport à un repère fixe situé en dehors de toute
zone influencée.
- La vision de la déformation globale d’une galerie

Convergencemètre
( ou distomètre)
Canne de
convergence avec
tube gradué

Fil invar Boulon


Rotule Rotule

A B
Comparateur dynamomètre
Boulon
Couplages

Il existe les convergencemètres à fil et les convergencemètres à ruban (distomètre). La


canne de convergence ou le convergencemètre servent à mesurer les déplacements
relatifs entre 2 points. En ce qui concerne la détermination des déplacements absolus
d’un point, on utilise essentiellement les extensomètres, ce sont des appareils destinés
à mesurer des décollements eventuels des bancs des roches au dessus d’une galerie. Ils
sont placés dans des trous forés à partir de la surface ou d’une galerie supérieure ou
inférieure.

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L6
L5
L4
L3
L1 L2

Dans le cas d’un extensomètre ; nous avons une tige qui est ancré dans un banc. A
l’aide d’un comparateur on mesure le déplacement de ce banc à l’extrémité de la tige.
On peut avoir un extensomètre simple ou multiple selon le cas. Il existe actuellement
des méthodes de mesure à distance des déplacements en courant au moyen des
capteurs de déformation à amplifier le courant et à le transmettre à une distance
déterminée.
- Dans les travaux de génie civil où les déplacements sont très faibles par rapport
à ceux rencontrés dans les mines, on utilise des jauges de déformation (strain
gages) capables de mesurer des déplacements de l’ordre des microns (cas de
barrages, des ponts, des bâtiments etc.).
Notons enfin que l’on peut mesurer la déformation d’une galerie, c’est ce qu’on
appelle la mesure du profil d’une galerie. Le profil est un appareil moderne permettant
de mesurer la déformation globale d’une galerie.

3.2.2. Mesure des contraintes induites par l’exploitation

La mesure de contraintes induites par l’exploitation peut être réalisée aisément à l’aide
des cellules ou capsules dynamométriques appelé cellules de pression. Ces appareils
consistent en une enveloppe en acier très plate remplie d’un liquide et équipés d’un
manomètre. Une charge appliquée sur cet enveloppe est transmise au liquide et la
pression engendrée est lue au manomètre. On peut alors mesurer le changement de
pression induite par l’exploitation. Ces cellules de pression sont introduites dans des
trous de sonde qui sont forés dans les roches encaissantes à partir d’une galerie ou
d’un bouveau.
Il existe dans le commerce des cellules spéciales appelées cellules (GLÖTZEL)

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3.2.3. Détermination des contraintes dans les massifs rocheux (ou naturelles)
Les contraintes totales ou absolues résultant des contraintes initiales ou naturelles ou
de variations des contraintes dues à l’effet des excavations creusées.
- Méthode de rétablissement des contraintes
- La méthode par mesure des déformations.
La première méthode : consiste à provoquer un relâchement des contraintes après avoir
placer des repères, on mesure dans le massif les déformations dues à ce relâchement.
On recrée ainsi à l’aide des vérins ; un état de contrainte connu qui annule la
déformation des repères. Si la roche a un comportement réversible, les pressions de
rétablissement des vérins donnent directement.la valeur des contraintes.
On utilise essentiellement
1° les vérins plats : constitués de 2 tôles de forme généralement rectangulaire,
rencontrées. Ils sont fabriqués pour être mis sous pressions (à l’aide de l’huile ou de
l’eau) au d’une pompe à travers un tuyau.

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2° Les jauges de déformations (Strain gages) : Ici on peut utiliser les déformètres
DCDT (Direct Current Differentiel Transformer) ; Strain gage ; ohmique ;
extensomètre à corde vibrante ; dilatomètre à palpeur disque photoélectrique.
La deuxième méthode consiste à mesurer des déformations consécutives à un
relâchement total des contraintes. Le relâchement est produit à l’aide d’une saignée ou
par carotte à l’aide d’un carottier autour de la zone de mesure qui soustrait celle-ci aux
contraintes transmises par le massif rocheux. On admet généralement un
comportement élastique de la zone de mesure aucours du relâchement ; ce qui permet
de déterminer les contraintes à partir de la mesure des déformations provoquées par le
relâchement des contraintes.
- Les mesures des contraintes peuvent être réalisées soit à la paroi de l’excavation
soit en sondage. Les mesures en sondages sont plus délicates mains permettent
d’échapper à la zone près des parois des excavations.
Parmi les techniques les plus utilisées on peut distinguer l’emploi de:
- DU DOOSTOPPER : Développé en RSA cet appareil permet de mesurer les
variations des contraintes des fonds plats des trous de forage. Le

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DOOSTOPPER est en fait une rosette de Strain gage protégé par un cylindre de
caoutchouc ou silicone.

1° 2°

Doostopper

Pont de
mesure

On fore à l’aide d’un carottier un trou, puis on polit le fond du trou. On colle ensuite le
Doostopper sur le fond du trou ; on le relie à un point de mesure (appareil qui permet
de mesurer la variation de résistance) puis enfin en sous-carotte et on mesure à l’aide
de puis le courant de déséquilibre qui est l’image de la variation de l résistance.
- Les cellules de mesure de déformation radiale d’un forage : elles permettent de
mesurer les variations de longueur d’un ou de plusieurs diamètre d’un forage.
Elles utilisent la méthode classique de décompression par surcarottage.

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3.3. Stabilité des excavations et soutènement

3.3.1 Généralités

En l’absence des puits (galeries), les terrains sont comprimés sous l’action de la
pesanteur et des forces orogéniques. Le creusement d’un puits ou d’une galerie va
perturber l’équilibre naturel des terrains autour du vide que l’on vient de créer. Il en
résulte un nouvel état de contrainte qui peut conduire le massif à l’état que nous
appelons « état de post-rupture », c'est-à-dire à une situation où les fissures naturelles
ou des fissures mécaniques nouvellement créées peuvent mettre en cause la stabilité
des terrains. Les instabilités que l’on pourra observer peuvent prendre des formes
diverses allant de la chute de quelques blocs à l’éboulement du massif.
Pour contrôler les mouvements du massif rocheux et éviter les éboulements, il faut
mettre en place un soutènement.
Dans ce chapitre nous n’allons que préciser le rôle du soutènement des excavations
tels que les puits.

Les modes d’action du soutènement

Nous distinguerons trois modes d’action du soutènement, ces modes d’action pouvant
intervenir ensemble ou séparément suivant le type de soutènement et de terrain :

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 Le soutènement retient les blocs lâchés ;


 Le soutènement applique une contrainte de confinement sur le terrain ;
 Certains types de soutènement peuvent créer une armature interne dans le
terrain.

1. Rôle de support

Le soutènement permet de maintenir en place les blocs libérés et éviter ainsi les
chutes des blocs du toit et des parements. C’est un rôle de support.la figure ci-
dessous illustre un cas où seul ce mode d’action intervient. C’est le cas par
exemple d’un massif granitique où le creusement de la galerie libère un bloc
délimité par des fissures naturelles. Que ce bloc lâché soit maintenu en place ou
enlevé, la stabilité du massif reste la même.

Figure Rôle de support du soutènement

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2. Rôle de confinement

Le soutènement applique une contrainte sur la périphérie de l’excavation. Cette


contrainte est appelée la contrainte de soutènement ou encore la contrainte de
confinement.
Un nouvel équilibre s’établira entre les terrains rompus et le soutènement.
Cette contrainte de soutènement n’est pas exercée de façon uniforme sur les parois
de la galerie. Cet effort est distribué de manière plus ou moins ponctuelle. Il peut
sembler alors difficile de parler de contrainte. Néanmoins, on peut traduire de
façon plus ou moins rigoureuse cette action de soutènement en termes de contrainte
en utilisant la notion de contrainte de confinement équivalente. Les exemples ci-
dessous définissent cette contrainte équivalente :

Figure Soutènement confinant

- pour un soutènement constitué par des cadres en bois placés tous les x mètres,
dans une galerie de largeur G, on estimera que les cadres peuvent appliquer une
contrainte de confinement égale à :
-
F
2 (II-1)
x.G

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F étant la portance des bois verticaux.


- pour un soutènement constitué par des cintres placés tous les x mètres, si F désigne la
somme des forces actives et des réactions de butée obtenues lors d’un essai de charge
d’un cintre, la contrainte de confinement équivalente peut être estimée à :

F
(II-2)
x. G

- pour un soutènement par boulonnage où l’on a placé d b boulon par m2, la


contrainte de soutènement équivalente pourra atteindre d b .B , B étant la charge
de rupture d’un boulon.
-

Figure. Contrainte de soutènement équivalente

Le soutènement n’a pas pour but de supprimer les mouvements de terrains. En effet,
les efforts qu’l faudrait développer pour bloquer tout mouvement de convergence sont
sans commune mesure avec les efforts que peut exercer un soutènement : la contrainte
de confinement maximale que peut apporter un soutènement minier, boisage, cintre ou
boulonnage, ne dépasse guère 0.2 à 0.3 MPa alors que les contraintes naturelles,
fonctions de la profondeur à laquelle se situe l’excavation, se situent couramment entre
2 et 20 MPa, parfois bien plus. Seul le soutènement réalisé par un anneau de béton, qui
est généralement réservé aux ouvrages de génie civil, peut atteindre des résistances de
même ordre de grandeur, quitte à mettre en place une épaisseur de béton importante.

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La contrainte de confinement mobilise les forces de frottement entre blocs. La roche,


quoique fissurée ou rompue, offre alors des caractéristiques mécaniques suffisantes
pour former un édifice stable.

3.3.2. Le béton projeté

Le soutènement par béton projeté, appelé aussi gunitage, consiste à projeter sur les
parois d’une excavation un béton ou un produit similaire. L’épaisseur de ce revêtement
est généralement comprise entre 5 et 15 cm.
Le béton projeté est utilisé depuis longtemps dans les travaux de génie civil et les
travaux miniers. On constate que son domaine d’utilisation traditionnel dans les mines
est celui des terrains difficiles, de résistance mécanique très médiocres.
Le rôle du revêtement projeté est, dans la plupart des exploitations minières qui
l’utilisent, conçu comme une protection contre des phénomènes d’altération et de
dégradation progressive des parements et des toits. Il sert alors d’appoint à un
soutènement par boulonnage et est très souvent accompagné d’un treillis métallique.
Le revêtement projeté peut avoir un rôle de soutènement extrêmement efficace, en
particulier dans les terrains fissurés peu déformables où il est possible de l’utiliser seul,
en l’absence de tout autre soutènement.
Les produits utilisés sont :
- le béton
Il se compose de ciment, de granulats, d’eau, d’un ou plusieurs adjuvants (accélérateur
de prise ou plastifiant), éventuellement de fibres métalliques ou de fibres en matière
plastique.
Le dosage moyen du ciment est de l’ordre de 400 à 450 kg pour 1 m3 de béton.
Le dosage moyen es eau est de 180 à 200 l/m3. Ces dosages ainsi que la granulométrie
des agrégats dépendent du mode de projection. Dans tous les cas, il est nécessaire de
disposer d’une granulométrie régulière où toutes les tailles d’éléments sont présentes.
- des produits prêts à l’emploi
Nous citerons des produits à base d’anhydrite.

3.3.2.1. Mise en place

La projection du béton est réalisée en le transportant dans un tuyau et en le projetant


sur la paroi à l’aide d’air comprimé. La paroi doit être propre, exempte de poussières
ou de petits fragments ; un lavage préalable à l’eau est pratiquement indispensable
pour obtenir une bonne adhérence entre le béton et la paroi. Pour mettre en place des
épaisseurs importantes, on procède par couches successives, de l’ordre de 5 cm en
général.

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Les méthodes de mise en place peuvent être classées en deux catégories : la projection
par voie sèche et la projection par voie mouillée.

Figure. Méthodes de mise en place du béton projeté

a) La projection par voie sèche

Le produit est transporté dans un tuyau, sous flux dilué d’air comprimé. Il est sec, si ce
n’est l’humidité naturelle des composants : sable ou granulats. L’eau n’est ajoutée qu’à
l’extrémité de la lance. Cette technique permet d’utiliser des agrégats assez grossiers,
jusqu’à 15 cm ou même plus.
Les fibres sont ajoutées dans le malaxeur. Il importe qu’elles puissent se disperser et
ne pas s’agglutiner entre elles. Il est souhaitable que le diamètre des tuyauteries soit
égal à deux fois la longueur des fibres.
Avantages de la méthode :
- le procédé donne une très grande vitesse au produit. L’impact sur la paroi étant
très fort, on peut obtenir en théorie un revêtement très dense et de grande
qualité.
- L’équipement requis est de faible encombrement et d’un coût assez faible.
- On peut transporter le produit dans le tuyau sur des distances assez grandes
pouvant dépasser 1000 m.
Parmi les inconvénients nous pouvons mentionner :
- le taux de rebond des granulats est assez fort, une perte de 30% est une valeur
courante. Ce taux de rebond est lié fortement à la granulométrie des agrégats.
Par ailleurs, il peut se produire une ségrégation des composants sur la paroi, le
ciment pénètre dans les creux et fissures si bien que l’on peut finalement
obtenir un béton assez hétérogène et de faible résistance.
- Le produit doit être composé de façon très stricte. Il est très sensible aux
variations de la teneur en eau. L’habileté de l’opérateur est prépondérante, car il

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peut agir de façon plus ou moins pertinente sur le dosage en eau au niveau de la
lance.
- Le chantier peut devenir poussiéreux.

b) Projection par voie mouillée

Le produit est transporté mouillé dans un tuyau. L’eau est ajoutée au malaxage comme
pour un béton destiné à être coulé. En voie mouillée deux techniques sont utilisées :
- la méthode à voie mouillée à flux dilué. L’air comprimé comme en voie sèche
est introduit à la machine. En se détendant, il propulse et accompagne le
mélange mouillé dans la conduite. Le béton est de ce fait additionné d’une
quantité d’air plus ou moins importante pendant son transport. Dans cette
méthode, une addition complémentaire d’air peut être faite à la lance pour
augmenter la force de projection.
- La méthode à voie mouillée à flux dense. L’air comprimé est exclusivement
introduit à la lance, il est donc absent dans la conduite de transport qui est
complètement remplie de béton gâché. Le transport n’étant plus assuré grâce au
déplacement d’air comprimé dans le tuyau, est réalisé par pompage : la machine
à projeter est une pompe à béton.
Les agrégats doivent être plus fins que dans la méthode sèche. Le cas échéant, les
fibres sont ajoutées dans le malaxeur. Avec la méthode par voie mouillée, elles sont
conditionnées en plaques par un enrobage de colle soluble à l’eau.
Les avantages de la voie mouillée sont :
- réduction des pertes par rebond : un taux de perte de 20% est une valeur limite.
- le chantier est moins poussiéreux.
- le produit est beaucoup plus régulier car la teneur en eau est constante et le
mélange est homogène.
- La vitesse d’impact peut être réglée facilement au niveau de la lance en
modifiant le débit d’air comprimé.
- L’introduction des fibres est facile.
Les inconvénients sont :
- l’appareillage est plus coûteux et encombrant : il faut une petite centrale à béton
pour préparer le mélange.
- La consommation en ciment est plus importante que dans la méthode sèche.
- Le produit risque de se figer dans le tuyau ou d’obstruer la lance : le nettoyage
doit être fait avec beaucoup de soins.

3.3.2.2. Le rôle du revêtement projeté

Le béton projeté peut avoir deux fonctions :

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a). Fonction de protection

Le béton projeté protège les terrains d’humidité ambiante et empêche leur oxydation.
Certains terrains tels que les marnes ont la propriété de gonfler et de s’écailler dès
qu’ils sont mis au contact de l’air ambiant. Le béton projeté peut réduire ou annuler ce
gonflement.
En revanche, dans le cas de terrains perméable affectés par une circulation d’eau, le
revêtement projeté risque d’être peu efficace. D’une part, il est difficile à mettre en
place et adhère mal au terrain, d’autre part les eaux souterraines souvent chargées en
sulfate altère le ciment.

b) Fonction de soutènement

Cette fonction de soutènement s’exerce de deux manières que nous appellerons le rôle
coque et le rôle soudure.

1° Le rôle coque : le béton projeté peut être considéré comme coque appliquée sur
le terrain. Cette coque est apte à opposer une résistance à la poussée des terrains,
mais cette résistance sera essentiellement fonction de l’état des contraintes induites
dans la coque. Cet état dépend de la forme de la coque, de son épaisseur, des
sollicitations en provenance du massif rocheux. Si on analyse les contraintes dans
le revêtement d’une galerie creusée dans des terrains déformables, analyse pouvant
être faite au moyen de la méthode de calcul par éléments finis, on met facilement
en évidence le rôle de la courbure de la coque. Dans les zones concaves (centre de
courbure situé dans la galerie), la coque est soumise surtout à des efforts de
compression tandis que les zones convexes (centre de courbure situé dans le
massif), la coque est soumise à des tractions. C’est dans ces zones que l’on
observera une fissuration du revêtement car la résistance à la traction du béton est
faible. Cette fissuration pourra provoquer la chute de plaquette de revêtement.

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Figure. Le rôle de coque du béton projeté

Si l’on voudrait rendre admissible l’état de contrainte dans la coque, il faudrait


augmenter l’épaisseur du revêtement, l’armer fortement et éviter les zones convexes,
c’est ce qui est fait dans les revêtements des tunnels de génie civil. On se rapproche
alors d’une structure qui est plus proche d’un revêtement en béton coffré que d’un
revêtement léger. Un tel revêtement n’est évidemment pas rentable dans les structures
souterraines minières dont la durée de vie est généralement assez courte. On ne peut
pas considérer le revêtement projeté comme une structure capable de jouer à elle seule
un rôle de soutènement
En revanche, si l’on renforce le revêtement par une armature : treillis métallique ou
treillis plastique maintenue par un boulonnage, la structure ainsi formée est tout à fait
apte à maintenir en place le volume de terrain situé entre les boulons et susceptible de
s’effondrer. Cette coque armée joue le rôle d’un garnissage résistant et peu
déformable. Un calcul très sommaire peut être fait pour estimer la charge que peut
supporter le revêtement en considérant la structure comme une dalle encastrée aux
appuis que constituent les boulons soumis à une pression uniforme. La contrainte de
traction  qui se développe dans la dalle est donnée par la relation :

2
ph
    (II-18)
2 a

h est l’épaisseur du revêtement


a est la distance entre deux boulons
p est la contrainte exercée sur la dalle

Figure. Schéma du calcul du revêtement entre deux boulons

Avec des épaisseurs de revêtement faibles, la contrainte de traction peut être assez
forte pour provoquer des ruptures : on conçoit donc qu’il faille armer la structure.
Cependant, il faut bien voir que la position du treillis dans le revêtement est forcément

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un peu aléatoire et risque de ne pas se trouver toujours dans la zone soumise à la


traction. Le treillis a finalement pour rôle de retenir les fragments susceptible de se
détacher.

2° le rôle soudure : le revêtement projeté réalise une liaison entre les deux lèvres
d’une fissure, à la manière d’une soudure que l’on réalise pour assembler deux
pièces métalliques.
Cette « soudure » permet d’assurer la stabilité des galeries dans certains types de
terrain. En effet, dans les terrains fissurés mais rigide où l’on n’observe ni
convergence ni expansion des épontes, les phénomènes d’instabilité que l’on rencontre
sont dus à la chute des blocs délimités par les fissures naturelles. Si l’on projette un
revêtement dans une telle galerie, pour qu’un bloc de roche lâché puisse tomber, il
faudra que le « cordon de soudure », c'est-à-dire le béton projeté recouvrant les
fissures, soit rompu.

Figure. Le rôle de soudure

En première approximation, le régime de contrainte auquel est soumis le revêtement


au voisinage des fissures est un cisaillement. En fait, non seulement le revêtement est
soumis à un régime de contrainte plus complexe qu’un simple cisaillement, mais
d’autres facteurs tel que l’adhérence du produit au terrain sont à prendre en compte.
C’est pourquoi des essais de charge sont utiles pour quantifier ce mode d’action.
Les essais de charge ont pour but de déterminer la résistance que peut offrir un
revêtement recouvrant une fissure lorsque les deux faces de la fissure glissent l’une par
rapport à l’autre. Cet essai doit autant que possible se rapprocher des conditions in situ.
En vue d’englober tous les paramètres réels il peut parfois être nécessaire d’envisager
des essais in situ.

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L’efficacité du rôle de soutènement du béton projeté, que ce soit le rôle de


coque ou le rôle de soudure, sera d’autant plus grande que l’adhérence entre la roche et
le béton sera importante.
En conclusion, la portance du béton projeté est fonction du rôle que va jouer ce
revêtement. Il faut distinguer les terrains déformables où il est possible de mesurer une
expansion ou une convergence non négligeable et les terrains peu déformables où
aucun mouvement ne peut être détecté.
Dans le cas des terrains déformables, le revêtement projeté joue le rôle d’un garnissage
résistant entre les boulons. Il est essentiel de ne pas utiliser le béton seul, mais
l’associer à une armature en treillis métallique ou plastique destiné à contrer les efforts
de traction.
Dans le cas des terrains peu déformables, le revêtement joue le rôle de soudure. Dans
ce cas, le béton pourra retenir des blocs. La portance sera fonction du périmètre de la
base du bloc.
Par ailleurs signalons qu’un revêtement en béton projeté est apte à résister aux effets
des tirs : il est possible de projeter jusqu’au front d’avancement sans que le tir
n’endommage le revêtement. Ainsi, le béton projeté peut éventuellement servir de
soutènement en remplacement du boulonnage ou de tout autre soutènement.

3.3.3 Méthodologie pratique pour la mise en œuvre du soutènement

Pour aboutir au choix et au calcul d’un soutènement, on peut adopter la démarche


suivante :
1°) réunir le maximum des données géotechnique sur le site. Il s’agira
essentiellement :
 des données géologiques : contexte géologique général (nature des
terrains, coupes géologiques), situation du site (coupe géologique
détaillée au voisinage de l’excavation).
 Données géotechniques : résistances des matrices rocheuses des
terrains concernés, description et relevés éventuels des discontinuités,
estimation des contraintes naturelles, régime hydrogéologique.
Les moyens à mettre en œuvre sont :
- le prélèvement des échantillons à partir des sondages carottés ou des galeries
existantes pour essais de laboratoire en vue de déterminer la résistance à la
compression des roches.
- Les observations sur le site (coupe géologiques, relevés de la fracturation,
analyse des incidents antérieurs, etc.).
- Les mesures sur le site (mesure de convergence, mesure d’expansion, mesures
de déformabilité, mesures des contraintes).

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2°) analyse prévisionnelle des éboulements : à partir des données géotechniques


recueillies, faire une analyse prévisionnelle des mécanismes de déformations des
terrains et des éboulements qui pourraient se produire en l’absence de soutènement.
Lors de cette analyse des éboulements potentiels, une règle essentielle doit être
respectée : il ne faut pas séparer le comportement du toit du comportement des
parements mais le massif rocheux doit être considéré dans son ensemble. En effet,
l’éboulement d’un toit peut avoir pour origine un élargissement de la galerie dû à la
rupture des parements.

3°) Forme de la galerie : effectuer une réflexion sur la forme de la section de la


galerie projetée car le soutènement nécessaire est très souvent lié à cette forme. Il est
parfois possible de se dispenser de soutènement à condition de choisir une section
adaptée aux conditions géologiques et géotechniques du site. Mais malheureusement
une galerie minière est la plupart du temps dimensionnée en fonction de son utilité :
abatage du minerai, passage d’engins, aérage, implantation d’une voie ferrée, d’un
convoyeur ou d’un conduit d’aérage. Très souvent la forme rectangulaire est adoptée.
Or cette forme ne correspond pas forcément à une forme d’équilibre naturel et, en
conséquence, un soutènement sera nécessaire.
Dans les terrains non stratifiés, les formes stables correspondent en général à des
formes où la couronne est arrondie ou en forme d’ogive.
Dans les terrains stratifiés, la stabilité sera généralement meilleure si le toit suit une
strate. Cela est certainement vrai si les strates sont assez épaisses mais cela est moins
évident avec un empilage se strates de très faible épaisseur où un toit en ogive peut
parfois convenir. Il faut s’adapter aux conditions du terrain.

4°) le choix du type de soutènement : boisage, cadres, cintres, boulonnage ou béton


projeté. En fait compte tenu des avantages du boulonnage, le problème du choix
revient souvent à se poser la question si le terrain est boulonnable. Le boulonnage
présente de nombreux avantages par rapport aux autres types de soutènement :
- le boulonnage n’encombre pas la galerie,
- le boulonnage résiste aux tirs ;
- les galeries boulonnées ne réduisent pas la résistance à l’aérage ;
- la pose des boulons est mécanisable ;
- le boulonnage permet de soutenir des chambres de grandes dimensions ;
- le prix de revient du boulonnage est plus faible que celui des autres modes de
soutènement, tout au moins dans les pays industrialisés.
Ces nombreux avantages imposent actuellement ce mode de soutènement chaque fois
que cela est possible. La grande variété de boulons permet de résoudre de nombreux
problèmes de soutènement. Il faut bien noter que n’importe quel boulon ne peut être
utilisé sur n’importe quel site. Chaque type de boulon a son domaine d’utilisation

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propre. Il existe des sites où un seul type de boulon convient. C’est pourquoi avant de
décréter qu’un terrain est non boulonnable, il faut avoir passé en revue tous les types
de boulons.
Cependant, il subsiste des cas où aucun type de boulon ne convient. Les situations où
le boulonnage reste inadapté sont :
- les terrains où aucun ancrage ne peut être réalisé correctement
- les terrains dont la cohésion est très faible, assimilables à du sable ou graviers.
- Les terrains trop sollicités qui subiront des déplacements importants et donc une
dislocation nécessitant un confinement total à la périphérie de la galerie.
- Les sites où la pose ne peut être techniquement réalisée par suite de l’étroitesse
du chantier.
Dans la plupart des cas, on envisagera l’utilisation des cintres.

5°) Le dimensionnement du soutènement : après avoir prévu le type d’éboulement


potentiel, le dimensionnement du soutènement choisi sera conçu comme une parade à
cet éboulement. Pour cela, il faudra s’aider des trois concepts de soutènement porteur,
soutènement confinant et du soutènement armant.

3.3.4. Techniques de mesure

3.3.4.1. L’endoscopie

L’endoscopie permet d’obtenir des images de la paroi de sondage. Elle est utilisée
pour détecter les fissures ou des décollements de bancs dans les terrains. Les
endoscopes sont des appareils que l’on introduit dans des sondages. Deux types de
matériel sont utilisés : l’endoscope optique et le vidéo-endoscope.

3.3.4.2. Mesures extensométriques

Les mesures extensométriques ont pour but de mesurer la variation de distance entre
deux points. Elles sont assez faciles à mettre en œuvre, donnent des résultats
significatifs et sont d’un usage courant.

3.3.4.2.1. Mesures de convergence

C’est la variation de distance entre deux points situés à la périphérie d’une galerie. On
mesure en général dans les exploitations minières :
- soit le rapprochement du toit et du mur
- soit le rapprochement des parements.

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Dans les tunnels de génie civil, on implante en général dans une section de galerie
plusieurs points de mesure, souvent cinq ou six, et on effectue des mesures sur
plusieurs segments, ce qui permet d’avoir une bonne connaissance de la déformée de
la galerie.

Figure. Mesures de convergence

Les dispositifs de mesure peuvent être classés en :

- appareils fixes (tubes coulissants, retractomètre) : ces appareils ont pour


inconvénient d’encombrer la galerie et donc de ne pouvoir être utilisés sur des
chantiers en activité. En revanche ils peuvent être munis d’appareils de
télémesure ne nécessitant pas d’intervention humaine pour saisir la mesure.
- Appareils mobiles (cannes de convergence, appareils à fil Invar) : ces appareils
sont les seuls à pouvoir être utilisés sur les sites en activité.

3.3.4.2.2. Mesures d’expansion interne

Une mesure d’expansion interne consiste à mesurer la variation de distance entre deux
points à l’intérieur du massif. Pour cela, il faut forer un trou et y installer un
extensomètre. Ci-après quelques types d’appareils

a. Extensomètre simple

Cet appareil se compose d’une tige d’acier (de diamètre extérieur 16 ou 18m) que l’on
scelle au fon du trou au moyen de résine ou de ciment. A la tête du trou, on fixe un
dispositif destiné à constituer le second point. Ce dispositif peut être :
- une plaque boulonnée au parement
- un tube scellé dans le trou.
Ce dispositif comprend un support pour un comparateur ou un capteur électrique.

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Figure. Extensomètre simple

b. Extensomètre à points multiples

Cet appareil est constitué par une tige que l’on scelle au massif rocheux soit en fond de
trou soit à la tête du trou. Des capteurs inductifs sont placés à l’intérieur du trou et
scellés à la paroi. La tige constitue le noyau central du capteur.

Figure. Extensomètre à points multiples

c. Extensomètre de sondage

Cet extensomètre est un extensomètre multiple constitué par un ensemble


d’extensomètres simples placés dans le même trou.
Les tiges sont scellées dans le trou aux profondeurs que l’on désire et gainés par des
tubes plastiques pour permettre à chacune d’elle de passer librement dans le scellement

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des autres tiges. Les intervalles entre tiges sont généralement remplis d’un matériau
(sable ou mousse). Les capteurs dont disposés à la tête du trou.

Figure. Extensomètre de sondage

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Chapitre 4. Critères de rupture des roches

4.1. Introduction

L’étude de la rupture constitue un aspect important dans toute étude


mécanique. L’essai de compression simple est l’essai le plus usuel de la mécanique de
roches. C’est ainsi que la première machine dont doit s’équiper un laboratoire est une
presse de compression.
La rupture est une forme non homogène des déformations qui peut être
envisagée à différentes échelles :
- à l’échelle atomique : la rupture se produit par séparation des liaisons atomiques
perpendiculairement à un plan (clivage) ou obliquement par rapport à un plan
(cisaillement).
- à l’échelle microscopique : correspondant à la propagation des micro-fractures
au niveau des grains du matériau.
- à l’échelle macroscopique : correspondant à la propagation des macro-fractures
visibles à l’œil nu et qui peut atteindre les dimensions de l’éprouvette.
On distingue la rupture par séparation (clivage) qui se produit suivant un plan
perpendiculaire à la direction de la contrainte max et la rupture par glissement
(cisaillement) qui a lieu suivant un plan des contraintes de cisaillement. La rupture par
séparation se produit généralement sans déformation appréciable tandis que la rupture
par glissement est précédée par une déformation plastique souvent importante.
La rupture se déroule en deux phases :
- l’initiation qui correspond soit à la naissance d’une fissure de rupture à partir
d’une hétérogénéité soit au développement d’une discontinuité pré existante.
- La propagation de la fissure à travers le matériau.
Sans la terminologie de mécanique de roches, on parle de plusieurs types de rupture :
 rupture fragile
 rupture ductile ou par écrouissage
 rupture plastique
 rupture fragilo-plastique

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  

r

  
Rupture fragile Rupture ductile Rupture plastique

Aux différents types des ruptures correspondent différents types des matériaux :
- matériaux élastiques fragiles
- matériaux élastiques avec écrouissage
- matériaux élastiques plastiques.
La rupture des matériaux fragiles est une rupture par séparation et celle des
matériaux ductiles est une rupture par glissement. Cependant dans la rupture d’un
matériau, les deux modes de rupture peuvent se présenter.
Pour les matériaux plastiques, il existe la contrainte d’écoulement plastique
marquant la limite entre le domaine ductile et le domaine plastique.
Les études expérimentales de la résistance à la rupture d’un matériau tentent
de déterminer le groupe de 3 contraintes principales (  1 ,  2 ,  3 ) qui engendrent la
rupture. On aura toujours  1   2   3 . Des hypothèses empiriques variées sont émises
sur la forme du critère de rupture. Il est généralement admis qu’il existe une fonction
qui caractérise d’une façon univoque la résistance à la rupture d’un matériau. Cette
fonction est de la forme :

f  1 ,  2 ,  3   0

 1  f  2 , 3 

Cette fonction est le critère de rupture du matériau et peut être représentée


graphiquement par une surface (enveloppe e rupture). En fait, cette surface est une
vision de l’esprit pour essayer de modéliser la rupture.
Notons que la rupture dépend non seulement de l’état de contrainte mais aussi
de la vitesse de mise en charge et de la technique utilisée pour atteindre cet état.
L’enveloppe de rupture f  1 ,  2 ,  3   0 est difficile à déterminer
complètement dans la pratique. Seuls quelques points de cette fonction peuvent être
déterminés sous un champ des contraintes uniformes. Ce sont des points obtenus lors :

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- des essais de traction uniaxiale f  1 ,  2   3  0  0


- des essais de compression uniaxiale : f  1 ,  2   3  0  0
- des essais de compression biaxiale : f  1 ,  2 ,  3  0  0
- des essais de compression triaxiale : f  1 ,  2   3   0

Les différentes résistances ultimes obtenues constituent des seuils à partir desquels il
existe une modification du comportement du matériau.
1
1 1 1
2 3  0

2 3  0

2
2  3  0

1 1 1
Compression Traction Compression Compression
uniaxiale uniaxiale biaxiale triaxiale

Il existe plusieurs critères de rupture :


- le critère de ruptures théoriques,
- le critère de ruptures empiriques ou expérimentales,
- le critère de ruptures issues de la notion de probabilité de rupture.

4.2. Etude des différents critères de rupture

1. Critère de la contrainte de traction max (critère de Lamé)

Le matériau est supposé se rompre lorsque la contrainte principale mineure


(  3 ) est égale à la résistance de la roche à la torsion simple.

A


 3  T0 1

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Il y a rupture lorsque  3  0   3  T0   t


Ce critère de rupture est basé sur la constatation selon laquelle les matériaux
rocheux se rompent plus facilement dans le domaine de la traction. Dans le diagramme
de Mohr, la courbe intrinsèque est une parallèle AB à l’axe de cisaillement d’abscisse –
T0. Dans le système d’axe  1 ,  2 ,  3 la surface intrinsèque est représentée par 3 plans
1 ,  2 ,  3 dont les équations sont :
 1   t

 2   t
  
 3 t
 2 ( 2   t)

)t


( 1
1

3 ( 3   t)

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3



T1  1   t 
3
2

2

1
t


T 3
0 3

1

T2  

OT 2  t

Si ce critère est acceptable pour des échantillons dans lesquels une des
contraintes principales est en traction, il n’a plus aucune valeur quand on travaille en
compression puisque le cercle de Mohr peut devenir aussi grand que l’on veut.

2. critère de la contrainte de cisaillement max (critère de TRESCA)

Ce critère dit de TRESCA applicable aux matériaux ductiles indique que le


matériau passera à la rupture lorsque la contrainte de cisaillement  max atteindra une
valeur déterminée donnée par :
1   3
 max 
2

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A B

 max

2 1 
 max

C D

Dans le diagramme de Mohr, la courbe intrinsèque est définie par deux droites
parallèles à l’axe de  et distantes de celui-ci de  max .
Dans le système d’axe O 1  2  3 la surface intrinsèque est une surface
prismatique hexagonale dont la directrice est un hexagone régulier dans le plan
octaédrique centré sur l’axe hydrostatique  1   2   3 et donc la génératrice est
parallèle à celui-ci.

3

1   2  k
 2   3  k

 1   3  k 1  3  k

2 3  k
0 2


3
 1   2  k

2

1
1

Ce critère n’est guère applicable aux matériaux rocheux puisqu’ il ne limite pas
la courbe intrinsèque. On constate en plus expérimentalement que le diamètre du
cercle de Mohr est loin de rester constant. Il augmente au fur et à mesure que la
 3
contrainte moyenne  m  1 augmente, de plus il ne tient pas compte de la
2

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contrainte principale intermédiaire  2 . Ce critère est surtout utilité pour les matériaux
ductiles tels que les métaux. On l’utilise parfois pour des roches qui ont un
comportement plastique.

3. Critère de la contrainte de cisaillement octaédrique max (critère de VON


MISES).

Ce critère applicable aux matériaux ductiles est une amélioration du critère de


TRESCA parce qu’il tient compte de l’influence de la contrainte intermédiaire  2 . Le
critère de VON MISES définit que le matériau passe en rupture quand la contrainte de
cisaillement  oct dépasse une valeur déterminée  l .

 oct   l 
1
 1   2 2   2   3 2   3   1 2
3

Exprimée en fonction des invariantes des contraintes :


1
 oct  2I12  6I 2   l
3
Dans le système d’axes  1  2  3 , la surface intrinsèque est une surface cylindrique
circonscrite à la surface prismatique de TRESCA dont la directrice est une
circonférence centrée sur l’axe hydrostatique.

3

2

1

Comme celui de TRESCA ce critère n’est guère applicable aux matériaux


rocheux, il est applicable aux métaux et aux matériaux plastiques.

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4. Le critère de Coulomb.

Le critère de coulomb (en 1773) est le plus ancien des anciens des critères
décrivant la rupture d’un matériau par dépassement de la résistance au cisaillement. Il
s’est avéré valable pour les sols. Il y a rupture du matériau lorsque sur une facette la
contrainte de cisaillement dépasse une valeur donnée égale à :
  C   tg où C : cohésion (résistance au cisaillement)
 : Angle de frottement interne
Cette expression peut aussi s’écrire :
  C   . où   tg : coefficient de frottement interne du matériau.
 

 tg
  c


c  
Sol cohérent (c  0) Sol pulvérulent (c  0)

 c
c  

Dans le diagramme de Mohr ce critère est représenté par deux droites AB et AC


auxquelles sont tangents les cercles de Mohr correspondant à la rupture.

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B

  
2  
c  4 4
A

c 3 1

C
En considérant les contraintes principales  1 et  3 le critère de Coulomb peut s’écrire
de la manière suivante.
     
 1  2C tg     3 tg 2   
 4 2  4 2
Ou
 1  1   2      3  1   2     2C.
   

Il faut noter que ce critère est indépendant de la contrainte intermédiaire  2 . Dans


l’espace  1 ,  2 ,  3 la surface intrinsèque est représentée par une pyramide à 6 faces
définies par les 6 plans donnés par la relation précédente en y appliquant les
permutations tournant  1 ,  2 ,  3 .
La figure ci-dessous donne la ligne intrinsèque du cas où l’une des contraintes
principales est nulle (  2 par exemple).

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3

H G

L c
t c
2 2 1



I
F

K
D
E

t c

Le point F correspond à la résistance à la compression uni axiale


 1   c  3   2  o 
La relation devient :
 c  1   2     2C
2C
 c 
  1 2  
Le point I correspondant au second cercle permet de déterminer la contrainte à la
traction de la manière suivante :
Au point I :  1  0 et  3   t

 t  1   2     2C
2C
 t 
  1 2  
Dès lors le critère peut aussi s’écrire en fonction des résistances de compression et de
traction de la manière suivante :

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2C 2C
 1.   3.  2C
c t

c 1  2    1  sin 
Sachant que  , ou peut écrire c 
t 1  2    t 1  sin 
c
Généralement dans le cas des roches par expérience le rapport est très grand et
t
varie entre 10 et 30.

5. Critère de MOHR

La théorie de la rupture des Mohr suppose que pour un état de


contraintes  1   2   3 , la contrainte intermédiaire  2 n’intervient pas dans la
rupture. Lorsque la rupture par cisaillement apparait sur un plan, la contrainte normale
et la contrainte de cisaillement sont liées par une relation qui est caractéristique du
matériau.
  f ( )
Généralement, on ne donne pas une expression mathématique de cette relation
mas il est déterminé plutôt à partir des essais réalisés sur des éprouvettes à contraintes
croissantes. Dès lors on reporte le cercle de Mohr correspondant à la rupture et on
dessine l’enveloppe de ce cercle qui est la courbe intrinsèque du matériau.

Courbe intrinsèque
 max Courbe intrinsèque
moyenne

Courbe
intrinsèque min

Dans la pratique on trace généralement au mieux une courbe intrinsèque


moyenne. La dispersion des essais est souvent grande.

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Le tracé de cette courbe moyenne approchée ne caractérise que d’une façon


incomplète le comportement limite du matériau. Celui – ci est mieux représenté par
une zone intrinsèque.
Notons enfin que dans le critère de Mohr la rupture apparait lorsque le cercle de Mohr
touche la courbe intrinsèque. Les cas particuliers du critère de Mohr sont :
- le critère de Coulomb pour lequel la courbe intrinsèque est linaire d’équation
  c   tg
- le critère de GRIFFITH qui aboutit à une courbe enveloppe parabolique
d’équation :  2  4 t  t   

6. Critère de GRIFFITH.

GRIFFITH a émis une hypothèse selon laquelle la rupture d’un matériau


rocheux est causée par des concentrations des contraintes au droit des extrémités de
microfissures supposées existantes dans le matériau et que la rupture intervient grand
la contrainte max à l’extrémité de la fissure la mieux orientée atteint une valeur
déterminée caractéristique du matériau.
Griffith fait l’hypothèse que le matériau est caractérisé par de microfissures
parallèles entre-elle et qui ont la forme d’ellipses fortement aplaties.
La théorie de GRIFFITH est décrite avec beaucoup de développement
mathématique dans divers ouvrages spécialisés. Ici nous retiendrons qu’après tous les
développements le critère de GRIFFITH est décrit par l’expression suivante :
 3  1 2  8 t  3  1  lorsque  1  3 3  0
 3   t lorsque  1  3 3  0
Dans l’espace  1 ,  3

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1

 c  8 t

t 3

t  c  8 t


 2  4 t  t   


3 t

t  c  8 t

Le critère de GRIFFITH correspond dans le plan    (plan de Mohr à une courte


enveloppe d’équation  2  4 t  t   

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c
Le rapport du critère de GRIFFITH est inférieur à celui du critère de
t
c
Coulomb  8.
t
Dans des nombreux cas, la théorie de GRIFFITH est en désaccord avec le
résultat des essais notamment dans le cas des contraintes moyennes élevées. Cette
théorie ne tient pas compte du fait que les fissures se ferment lors de la compression.
De plus les forces de compressions réduisent les contraintes de traction aux extrémités
des fissures.
Le critère de GRIFFITH ne tient pas compte non plus de la contrainte
intermédiaire  2 mais il ne donne néanmoins pour les matériaux rocheux une
expression approchée admissible de la courbe intrinsèque.
Toutefois, l’expression est très rigide car elle ne dépend que de la contrainte
de traction  t . Ce critère de GRIFFITH a été modifié pour tenir compte des contraintes
de compression par CLINTOCK et WALSH sous le nom de critère de GRIFFITH
modifié.

7. critère de CLINTOCK et WALSH ou critère de GRIFFITH modifié

Lorsque les fissures sont soumises à des compressions transversales, il faut


s’attendre à ce qu’elles se ferment. Cette fermeture empêche le développement de la
traction près des extrémités des fissures et un frottement sous les faces en contact des
fissures fermées.
Le critère de Griffith modifié pour tenir compte des fissures fermées s’écrit :

f
 1  1   2      3  1   2     4 t 1   2. f
    t

où  f : contrainte moyenne nécessaire à la fermeture des fissures


 : coefficient de frottement
Ce critère est linéaire en  1et 3 , il a la même forme que le critère de Coulomb. Il en
diffère par le fait que le concept de résistance au cisaillement à l’origine appelé
cohésion est remplacé par celui de la résistance à la traction à la surface d’une fissure
hypothétique.
Pour des contraintes faibles, le critère original reste valable. Entre les deux critères il
existe une zone de transition due au fait que si les fissures restent ouvertes la rupture
débuterait aux extrémités de chacune d’entre elles. Mais qu’à cause de la fermeture de
ces dernières la rupture ne peut être initiée.

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8. critère de rupture de WEIBULL ou critère de la probabilité de la distribution


des résistances.

WEIBULL a proposé une théorie statistique de la résistance des matériaux se


basant sur le principe que lorsque la contrainte en un point est distribuée statiquement,
la résistance probable du matériau sous un champ des contraintes est donnée par
l’intégration de la probabilité des ruptures dans tout le volume entier des différents
matériaux c'est-à-dire il montre que la probabilité s de la rupture d’un matériau est
donnée par l’expression suivante :

 f ( ).dv
s  1  e v
où f ( ) : fonction des distributions des contraintes dans le matériau
V : volume du matériau.

Il a aussi montré qu’à partir des valeurs expérimentales la fonction de distribution des
contraintes vaut :

f    k . M

où k et M : Constante de WEIBULL

Alors on aura :
 k   M dV
s  1 e v

9. Critère expérimentaux

9.1. Critère de Mohr

9.2. Critère de HOEK & BROWN

Ce critère fut développé au départ pour des applications se rapportant aux


excavations souterraines. Il fut exprimé en terme de contraintes principales majeures et
mineures  1et 3 agissant sur un élément d’une masse rocheuse :

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 1   3  m. c . 3  s. c2
1  3 
  m. 3  s
c c c

1 : Contrainte principale majeure


 3 : Contrainte principale mineure
m : Constante caractéristique du matériau constituant le massif rocheux et tenant
compte du confinement.
s : Constante caractéristique du matériau constituant le massif rocheux et tenant
compte du facteur d’échelle.
 c : Résistance à la compression uniaxiale.
 c est déterminé au laboratoire à partir d’un essai de compression simple réalisé sur un
échantillon sein c.à.d. roche exempte de défaut des structures ou de discontinuités.
En substituant  3  0 dans l’expression ci-avant on obtient la résistance à la
compression semple du massif

 cmassif   s . c

En substituant  1  0 dans la même expression et après résolution de l’équation


quadratique résultante, on obtient la résistance à la traction uni axiale du massif
c  
 t massif   2
 m  m  4s 
2  

La courbe  1 fonction de  3 représente le critère de HOEK & BROWN pour un


échantillon de laboratoire.
1
1

3 3

c 1

3

La courbe  1 fonction de  3 représente le critère de HOEK & BROWN pour un


échantillon de laboratoire.

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Par déduction d’une relation liant  à  le critère de HOEK & BROWN a été
étendu aux roches disloquées et remaniées telles que les roches rencontrées dans les
M.C.O.
En 1988, HOEK &BROWN ont révisé leurs anciennes relations de m et s liés à
la qualité du massif rocheux. Ils ont introduit pour exprimer cette qualité le ratio RMR
de la classification de BIENIAWSKI.
Les relations suivantes ont été proposées :

m  RMR  100 
1  exp 
mi  100 
 RMR  100 
s  exp 
 100 

Ces expressions sont valables pour tout massif si faiblement remanié

2° Massif rocheux sain (intact)

m  RMR  100 
 exp 
mi  28 
 RMR  100 
s  exp 
 9 
Il s’agit d’un massif dont la structure serait rigoureusement identique à la structure
d’un échantillon des roches saines prélevées pour être soumis aux essais de
laboratoire.
mi : Représente les valeurs de m pour une roche saine.
Toutes les formules de m et de s décrites ci-haut ont permis de construire le tableau de
l’approximative relation qui existe entre la qualité d’une masse rocheuse et les
contraintes m et s.

9.3. Critère ou formule de MAILLARD.

 3  a 1 1   t 2   t 2 où a : constante de Maillard

 m 2   c  m   t  cos 2 t
9.4.  1 t  t 
cos 2 t  2 t    1
 c 2  c c 

C’est une parabole déterminée à partir des essais de traction et de compression simple.

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9.5.  3  1 2   t  3  1 

c
Ce critère est semblable à l’expression de GRIFFITH pour tenir compte du rapport
t
réel trouvé expérimentalement.

9.6.  
 1   3      3

 ,  et  Sont des constantes déterminées par les méthodes statistiques à


partir des courbes expérimentales.

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Chapitre 5. Destructibilité des roches

Dans le domaine de mécanique des roches, il existe 3 méthodes principales de


destruction des roches :
- destruction des roches à l’aide des explosifs
- destruction des roches à l’aide des outils mécaniques
- destruction des roches par fracturation hydraulique (ou à l’aide de l’air
comprimé).
La destruction des roches à l’aide des explosifs est une des méthodes les plus
couramment utilisées. Cette méthode sera étudiée dans le cadre du cours de projet.
La destruction des roches par fracturation hydraulique est une méthode spéciale très
peu utilisée dans le domaine minier.
Par contre la destruction mécanique des roches est une méthode très employée dans le
domaine minier. On l’applique notamment dans le domaine de forage, de découpage,
des tunneliers, etc. c’est cette méthode qui sera développée dans ce chapitre.
Bien que qu’on fore chaque année des millions des mètres, le processus de forage est
encore mal connu. Il en est de même du phénomène de découpage des roches à l’aide
des pics, des molettes ou des outils à lames.
Suite à l’extension des méthodes mécaniques de creusement des roches, il est apparu
vers les années 50 la notion de forabilité des roches dont le but est de chercher à
prévoir l’aptitude de la roche à être forée. Sont alors apparus des nombreux indices de
forabilité reposant soit sur des formules empiriques d’avancement soit sur des
propriétés mécaniques et physiques des roches déduites des essais particuliers. A
l’heure actuelle, malgré plusieurs tentatives dans le domaine de forabilité et de
découpage, il n’existe pas encore des solutions définitives. Dans le cadre de ce
chapitre, nous nous baserons essentiellement sur la destructibilité des roches par
forage. C’est une méthode qui peut être facilement étendue à la destructibilité des
roches par découpage.
Dans le domaine de forage, les grandes questions que l’on se pose sont les suivantes :
- Quels sont les paramètres technologiques à utiliser afin que le processus de
destructibilité de la roche soit optimal (faible consommation d’énergie, faible
usure des outils, etc.).
- Quelle géométrie de l’outil est la plus avantageuse
- Existe-t-il des relations entre les propriétés mécaniques des matériaux rocheux
et les paramètres technologiques de l’outil, si oui quel type de résistance est à
prendre en considération
- Quels sont les paramètres qui influencent l’usure abrasive des outils et quelle
est l’influence de cette dernière sur l’avancement

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5.1. Analyse du processus de destruction des roches par forage

On utilise classiquement 3 méthodes de forage mécaniques :


- le forage par percussion
- le forage roto-percutant
- le forage rotatif
En forage rotatif, l’outil est soumis à une poussée constante tandis qu’un couple
provoque la rotation du trépan dans un plan parallèle au fond du trou. Par contre le
forage percutant applique une pression ponctuelle sur l’outil qui pénètre ainsi dans la
roche en y creusant un cratère. Le forage roto-percutant combine les effets de deux
méthodes.
Notons que dans le domaine de forage on utilise 3 principaux types d’outils : les outils
à molettes, les outils à lames et les outils diamantés.
Pour les 3 types outils le processus de destruction est différent, le point commun de ces
différents phénomènes reste l’aptitude de la roche à être forée.

a. destruction des roches à l’aide des outils diamantés.

On admet dans la pratique que les outils diamantés sont essentiellement utilisés dans le
cadre des roches dures car le processus de destruction de ces outils repose
essentiellement sur la notion de poinçonnage.
Que l’on soit en présence des outils à pierres serties ou à concrétion diamantée, ce qui
importe est le processus de l’élément actif qui est le diamant.
En effet, en exerçant une poussé sur l’outil, celle-ci se répartit entre les différents
diamants, ces derniers à leurs tour exercent une pression sur la roche qui éclate en
créant un cratère. Le couple étant associé au processus, il existe une sollicitation
latérale en plus de la sollicitation axiale qui provoque le poinçonnage. Cette
sollicitation latérale a pour effet de cisailler la roche, c’est pourquoi ce processus
s’apparente le plus au cisaillement par poinçonnage.
Rp
diamant

Rcp

R p : Résistance au poinçonnage

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Rcp : Résistance au cisaillement par poinçonnage.


C’est la conjonction de deux sollicitations qui détermine l’efficacité de la destruction.
Dans le cas des outils diamantés, généralement le couple est moins important, il faut
toujours veiller à exercer une poussée suffisante pour former le cratère.

b. Outil à lames

Ce sont des outils généralement utilisés dans les roches tendres. Ici le processus reste
le même que précédemment. Une poussée est nécessaire pour enfoncer la lame sur une
certaine profondeur dépendant des paramètres géométriques de l’outil ( angle de
coupe, angle de dépouille, angle du tranchant).

Fa Fa


Fc Fc

h

c. Outils à molettes

Ce sont des outils dont le processus de destruction s’apparente à l’un ou l’autre de


deux types précédents selon que l’on est en présence des molettes à picot travaillant
comme des outils diamantés ou des molettes à dents travaillant comme des outils à
lames.

5.2. Résistance au poinçonnage ou résistance SCHREINER

L’essai de poinçonnage Schreiner représente le milieu, la résistance de la roche à


l’enfoncement d’un poinçon.
Les principaux paramètres que l’on peut tirer de cet essai sont :
- la résistance au poinçonnage R p
- la résistance réduite au poinçonnage R préd
- le coefficient de plasticité C pl ou des fragilités C f
- le travail spécifique de contact Tsp
- le travail volumique de destruction Tvol

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Généralement la résistance au poinçonnage est 10 à 20 fois plus élevée que la


résistance à la compression pour un type des roches déterminé. Ceci s’explique par le
fait que la roche sous le poinçon est dans un état triaxial de contrainte.

5.3. Résistance au cisaillement par poinçonnage

Cet essai est obtenu lors du poinçonnage en présence d’un bord.

 ( p)
Vol.
F

d d

Lors de l’essai de cisaillement par poinçonnage, le poinçon est placé à une certaine
distance du bord d’une rainure. L’essai fournit la variation de la résistance au
poinçonnage en fonction de la distance d. La résistance au cisaillement par
poinçonnage représente une caractéristique importante de la roche.

5.4. Zone de travail des outils - Notion d’usures abrasives.

Dans le processus de destruction par forage rotatif, la poussée sur l’outil a une
influence considérable sur la vitesse de pénétration ainsi que sur d’autres paramètres
tel que le couple. En effet, pour un outil donné c’est cette poussée qui impose la
profondeur des passes dans la roche. D’autre part la poussée axiale ainsi que le couple
sont deux grandeurs qui ne peuvent pas être dissociées.
En analysant la vitesse de pénétration Vt en fonction de la poussé à une vitesse de
rotation constante, on observe d’une courbe en forme de S.

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V (vitesse de
pénétration)
IV

III
n  const. (vitesse de rotation)

II
I F (poussée)

- La zone I : caractérisée par une variation quasi linéaire de la vitesse de


pénétration en fonction de la poussée. C’est une zone de faible rendement et
l’accroissement de la pénétration est très faible. C’est par contre une zone où le
frottement superficiel gouverne le processus de destruction et où la majorité de
la puissance fournie à l’outil se transforme en usure superficielle importante
avec un grand dégagement de la chaleur.
- La zone II : intermédiaire et non linéaire. Cette zone semble être gouvernée par
des phénomènes plus complexes résultant de la zone I et de la zone III. En fait
la zone II marque un passage progressif d’un mode de destruction à une autre.
C’est ainsi que la longueur de cette zone est variable et dépend d’un phénomène
à l’autre.
- La zone III : caractérisée par une augmentation rapide du couple et de la
vitesse de pénétration. Cette zone est linéaire. Ici l’outil pénètre dans la zone
qui est détruite en profondeur avec un minimal d’énergie. De ce fait, la zone
III ; à rendement élevé constitue la plage idéale de travail d’un outil. Cette zone
est en outre caractérisée par des faibles accroissements de l’usure en fonction de
poussée sur l’outil.
- La zone IV : la zone non linéaire et où l’augmentation de la poussée provoque
de plus en plus des faibles accroissements de la vitesse de pénétration jusqu’à
atteindre un maximum suivi d’une diminution assez sensible. Cette zone est
caractérisée soit par une mauvaise évacuation des débris de forage gênant
considérablement le travail de l’outil en provoquant le phénomène de reforage,

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soit par une profondeur des passes trop élevées non en équilibre avec les autres
paramètres de forage (couple, etc.) ou par un profil non adapté de l’outil.

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