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Chapitre III
III.1 Introduction
Après l’étude du mouvement du corps et l’introduction des divers paramètres qui le décrivent,
l’étape suivante consiste dans l’examen de la conservation de certaines quantités pendant ce
mouvement, comme la quantité de mouvement et le moment cinétique. Dans ce contexte, on
introduira le concept important de contrainte et de sa mesure; ses propriétés seront étudiées en
détail. En mécanique des milieux continus, la contrainte est le paramètre qui caractérise
l’interaction mécanique d’un corps avec son environnement. Cette contrainte est la cause du
mouvement, dès lors, il est essentiel de développer la mécanique du milieu continu qui est la
généralisation de la mécanique du point et des lois de Newton. De manière similaire au cas de la
déformation du chapitre II, le type de matériau et la spécification du mouvement n’intervient pas
dans les développements de ce chapitre.
a) Efforts extérieurs
ceux qui s'appliquent sur le volume de Ω que l'on appelle les forces de volume.
ceux qui s'appliquent sur la frontière Ωde Ω que l'on appelle les forces de surface.
-
Forces de volume
Soit , le centre d'un élément de volume . La résultante des forces de volume sur l'élément de
Forces de surface
Ce sont des forces qui sont directement appliquées sur le domaine matériel, soit par contact entre
deux solides, soit par contact fluide-solide (barrage : pression hydrostatique, ailes d'avion : effort
aérodynamique). Elles peuvent être localisées ou réparties.
b) Efforts intérieurs
Les efforts intérieurs sont une conséquence des efforts extérieurs et entraînent la déformation du
milieu. Ces efforts internes pourront être représentés localement par le vecteur contrainte suivant
une coupure fictive de la matière, caractérisant les efforts internes de cohésion de la matière.
On considère autour d'un point , un élément de surface infiniment petit et situe dans le plan
de coupe. L'action de surface exercée par Ω sur Ω est caractérisée par un torseur d'action
interne de résultante ⁄ sur cet élément de surface
, est appelé le vecteur contrainte en dans la direction Par convention, la normale
choisie est la normale sortante par rapport au solide auquel s'applique la contrainte.
une pression. L'unité S.I, le Pascal 1 = 1 !⁄ étant très petite, on utilise traditionnellement
Dimensionnellement, une "contrainte" est homogène à une force par unité de surface donc
*ℛ =, =,
,
( →
→ =
& - - 1
)
(ℳ ∧ = , /
= , / ∧
,
'
→
- -
Où : &
→ et ℳ → sont le torseur et le moment par rapport à / respectivement.
, = −
, −
Soit 3 le vecteur perpendiculaire à et appartenant au plan formé par les vecteurs et 3 . Les
projections du vecteur contrainte sur et sur 3
permettent de définir la contrainte normale 45
et la contrainte tangentielle 6 (ou contrainte de
cisaillement) respectivement (voir fig.3) :
6 est la contrainte de cisaillement qui a pour valeur algébrique : 6 = 3 ∙
On utilise parfois : 6 = − 45
6 traduira le cisaillement qui s'exerce dans le plan perpendiculaire à . Le vecteur contrainte en
et dans la facette de pourra donc aussi s'écrire :
4 est la contrainte qui s'exerce sur une facette d'orientation : suivant l'axe :
4 est la contrainte qui s'exerce sur une facette d'orientation : suivant l'axe :
-
4 est la contrainte qui s'exerce sur une facette d'orientation : suivant l'axe :
-
Si l'on considère un élément de volume élémentaire dont chaque face est perpendiculaire aux
trois axes :; (voir figure 5), les projections
, :; définissent
des vecteurs contraintes
les 9 quantités 4;< telles que :
Les composantes 4;= définissent les composantes d'un tenseur. Pour le montrer, on isole un
trièdre >?@ infiniment petit (voir fig.6). Ce
trièdre est constitué de 4 facettes :
, −:
, −:
+
B , −:
, + = C
+
Si l'on fait tendre le volume vers zéro en conservant la direction du plan (la matière est ramenée
au point à constant), les quantités reliées au volume deviennent négligeables devant les
quantités . L'équation précédente devient :
, =
, : , :
+ , :
+
, −:; = −
Car on a : , :;
Or si = ; :; les surfaces ; sont telles que ; = ; . Par conséquent, l'équation
, =
D, := E=
précédente devient
, :; = 4;< :< on a alors
D’après l’équation
, = 4;< :< ; = 4;< ; :<
, sur := est donc :
La projection = de
, ∙ := = 4;< ; :< ∙ := = 4;< ; F<= = 4;= ;
= =
Si l'on considère que le cube de la fig.5 est un cube de cote infiniment petit. Le cube est en
équilibre, le moment de toutes les forces par rapport au centre de gravite G du cube est donc égal
au vecteur nul :
, : + : ∧
: ∧ , : =
, : + : ∧ 0
2 2 2
4 = 4
De même, on a :4 =4 et 4 = 4
Nous pouvons définir un tenseur des contraintes, appelé tenseur des contraintes de Cauchy,
exprimé au point tel que :
4I = 4;= :; ⊗ :=
4 4 4
Les composantes de ce tenseur peuvent s'écrire sous forme matricielle :
4I = K 4 4 N
LM 4
A partir de l’équation : , =
D, := E=
On peut définir le vecteur contrainte en un point sur une facette de normale par :
, = 4I ∙
4 4 4
Ce qui s'écrit sous forme matricielle :
O P = K 4 4 N O P
LM 4
; = 4;= =
Ou sous forme de composantes :
ou 45 = Q ∙ 4I ∙
Contrainte de cisaillement 6 = − 45
ou 6 = 3 ∙ 4I ∙
Car on a : = 6 + 45
La matrice représentative du tenseur des contraintes, exprimée dans une base dont les axes sont
colinéaires aux directions principales, est donc diagonale.
suivant :
−4S + U 4S − U 4S + U = 0
U = 4;;
Où
1
YU = D4;; 4== − 4;= 4;= E1
2
U = :34I
Comme les racines (les contraintes principales) de l'équation :3D4I − 4S U E̿ = 0 ne dépendent
pas du repère choisi, un changement d'axes ne modifie pas cette équation et les contraintes
principales sont des quantités invariantes. Les coefficients U , U , U étant indépendants du repère,
ils sont également appelés des invariants.
En fonction des contraintes principales 4R , 4RR , 4RRR , ces invariants deviennent :
U = 4R + 4RR + 4RRR
OU = 4R 4RR + 4R 4RRR + 4RR 4RRR 1
U = 4R 4RR 4RRR
domaine matériel Ω. Dans le repère fixe/, : , : , : , l'équilibre des résultantes des forces
La loi fondamentale de la dynamique en mécanique postule l'égalité des efforts exercés sur le
extérieures se traduit :
Z + ,
= Z C
Ω [Ω Ω
avec :
C la masse volumique et le vecteur accélération,
D’où
Comme chaque élément de volume doit être en équilibre, on obtient alors l'équation
d'équilibre local en un point appartenant au domaine matériel :
4;=,= + ; − C ; =0
4 4 4
s'écrivent :
* + + + = C
( d d d
(
4 4 4 1
+ + + = C
) d d d
(4 + 4 + 4 + = C
(
' d d d
Remarque :
et on aura :
]^ 4I + = 0
Dans la plupart des cas étudiés, on considérera des problèmes statique ou l'accélération est nulle
Le tenseur des contraintes dans le repère principal , R , RR , RRR est diagonal
a) Tricercle de Mohr
4R 0 0
4I = K 0 4RR 0 N
0 0 4RRR /5 ,5 XXX
X XX ,5
Considérons la facette centrée en et orientée par le vecteur , le vecteur contrainte agissant en
sur cette facette vaut:
, = 4I ∙
4R 0 0 4R
O P = K 0 4RR 0 N O P = O 4RR P avec 4R ≥ 4RR ≥ 4RRR
0 0 4RRR 4RRR
= 4R + 4RR + 4RRR
On peut calculer les composantes normale et tangentielle
45 = ∙
6 = − 45
En fin de compte, on réunit le jeu d'équations et d'inéquations suivant :
4 + 6 = 4R + 4RR + 4RRR
* 5
45 = 4R + 4RR + 4RRR 1
) + + = 1
' 4R ≥ 4RR ≥ 4RRR
* =
( 4R − 4RR 4R − 4RRR
( 6 + 45 − 4RRR 45 − 4R
=
4RR − 4RRR 4RR − 4R 1
)
4 4
( = 6 + 5 − 4R 5 − 4RR
( 4RRR − 4R 4RRR − 4RR
' :3 4R ≥ 4RR ≥ 4RRR
Compte tenu des inéquations, d'une part, du fait que ; ≥ 0 d’autre part, on déduit les
b) Cercle de Mohr
Nous allons considérer un état plan de contrainte, initialement caractérisé par le tenseur 4I
4R 0
exprimé dans son repère principal par :
4I = i j
0 4RR /5X,5XX
D’après la figure 8 on a :
= R + RR
et sont les cosinus directeurs du vecteur dans la base R , RR . On introduit ainsi:
= cos n R + sin n RR .
Pour alléger encore l'écriture on pose :
q = qrLn et L = Ln
Le vecteur contrainte agissant sur cette facette est donc :
= 4R q R + 4RR L RR
On décompose ce vecteur selon la normale = q R + L RR et le vecteur tangent 3 = −L R +
q RR obtenu par rotation de + de autour de RRR . Alors :
s
= 45 + 6 3
avec 45 = 4R q +
4RR L et 6 = −qL4R − 4RR
Par commodité, on introduit l'angle
double 2nde sorte que :
(rappelons que qrL2n = qrL n − L n
et L2n = 2qrLnLn)
4R + 4RR 4R − 4RR
45 = t u+v w qrL2n
2 2
4R − 4RR
6 = −v w L2n
2
Fig.9- Cercle de Mohr des contraintes
4R + 4RR 4R − 4RR
ou
4 4
Au cas où le tenseur des contraintes est connu dans une base quelconque
@:3%: @ = 4 + 4 ⁄2
Y 4 −4 1
x Mr x = v w +4
2
principale R .
a) Tenseur sphérique
L'état de contraintes dans un élément de volume de fluide parfait est caractérisé par une pression
identique sur toutes les faces de cet élément de volume, d'où le qualificatif de "hydrostatique" :
4;= = −TF;=
Le tenseur de contraintes est alors dit sphérique car les trois contraintes principales sont égales.
Le tenseur des contraintes s'écrit alors :
4y 0 0
4I = K 0 4y 0 N avec 4y = 4 + 4 + 4
0 0 4y
= 4;= − 4y F;=
Les composantes du tenseur déviateur des contraintes sont données par :
;=
4 0 0
principales, soit :
4I = K 0 4 0N
0 0 4
d , d pour 4RR
− toute direction du plan
4R 0 0
4I = K 0 4RR 0 N avec 4RR = 4RRR
0 0 4RRR
Fig.12- État de contraintes de révolution
4R 0 0
c) État de traction ou compression uniaxiale
4I = K 0 0 0N
0 0 0
traction si 4R > 0
compression si 4R < 0 fig.13- État de contrainte uniaxiale
.
C’est un cas particulier du précédent avec 4RR = 0 (pas de contrainte latérale). C’est l’état de
contrainte le plus facile à réaliser expérimentalement: il suffit d’exercer une force longitudinale sur
un barreau (essai de traction).
0 6 0
4I = K 6 0 0N
0 0 0
4 4 0 4 4 0
4I = K4 4 0N 4I = K 4 4 0 N
0 0 0 0 0 4
ou