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Université Hassan II de Casablanca

Faculté des Sciences Ben M’sik


Département de Physique

Elasticité linéaire & RDM

B. BRAIKAT professeur à la Faculté des


Sciences Ben M’sik

Parcours Mécanique-Energétique
1
Plan
Partie I: Elasticité linéaire

• Etude des contraintes


• Etude des déformations
• Loi de comportement
• Equations générales de l’élastostatique

Partie II: Résistance Des Matériaux RDM

• Introduction à la RDM
• Etude statique
• Etude directe de la statique des poutres
Chapitre I

Etude des contraintes

3
Coupure, facette et vecteur contrainte

En chaque point 𝑀 d ’un solide, il existe des forces


intérieures que l ’on met en évidence en effectuant une
coupure du solide en deux parties 𝐴 et 𝐵.

La partie 𝐴, par exemple, est en équilibre sous l’action des


forces extérieures qui lui sont directement appliquées et
des forces intérieures réparties sur la coupure.
4
Coupure, facette et vecteur contrainte

Considérons un point 𝑀 de 𝑆. Soit 𝑑𝑆 un élément infinitésimal de


la surface 𝑆 entourant 𝑀 et 𝑛 le vecteur unitaire, perpendiculaire
en 𝑀 à 𝑆 et dirigé vers l’extérieur de la partie 𝐴 . Nous
appellerons cet ensemble facette 𝑛 en 𝑀.

Soit 𝑑 𝐹Ԧ la force qui s’exerce sur cette facette. On appelle


vecteur contrainte sur la facette 𝑛 en 𝑀, la quantité:
𝑑𝐹Ԧ
𝑇 𝑀, 𝑛 =
𝑑𝑠
5
Coupure, facette et vecteur contrainte

Considérons, en un point 𝑀, le cylindre infiniment petit d’axe la


direction de 𝑛, de hauteur ℎ et de section 𝑑𝑆.

Quand ℎ tend vers 0, le cylindre est en équilibre sous l’action


des forces 𝑑𝑆𝑇(𝑀, 𝑛) et 𝑑𝑆𝑇(𝑀, −𝑛) d’où :

𝑇 𝑀, −𝑛 = −𝑇(𝑀, 𝑛)

6
Contrainte normale et contrainte tangentielle

Le vecteur contrainte peut être décomposé en sa composante


suivant 𝑛 et sa projection sur la facette:

𝑇 𝑀, 𝑛 = 𝜎𝑛 𝑛 + 𝜏Ԧ𝑛
Avec 𝜎𝑛 = 𝑛. 𝑇 𝑀, 𝑛

𝜎𝑛 est la contrainte normale et 𝜏Ԧ𝑛 est le vecteur cisaillement ou


contrainte tangentielle. 𝜎𝑛 est une valeur algébrique positive
(traction) ou négative (compression).
Remarque : on a la relation (théorème
de Pythagore) :

2
𝑇 𝑀, 𝑛 = 𝜎𝑛2 + 𝜏Ԧ𝑛 2

7
Formule de Cauchy : tenseur des contraintes

Considérons le tétraèdre infiniment petit 𝑀𝐴𝐵𝐶 construit sur


les axes 𝑥, 𝑦 et 𝑧. Soient 𝑛, de composantes (𝑛𝑥 , 𝑛𝑦 , 𝑛𝑧 ), la
normale unitaire au plan 𝐴𝐵𝐶 dirigée vers l’extérieur du
tétraèdre et 𝑑𝑆 l’aire du triangle 𝐴𝐵𝐶.

8
Formule de Cauchy : tenseur des contraintes

On a:

𝐴𝐵Λ𝐴𝐶 = 2𝑑𝑆𝑛
= 2𝑑𝑆𝑛𝑥 𝑖Ԧ + 𝑑𝑆𝑛𝑦 𝑗Ԧ + 2𝑑𝑆𝑛𝑧 𝑘
= 𝑀𝐵 − 𝑀𝐴 Λ 𝑀𝐶 − 𝑀𝐴
= 𝑀𝐵Λ𝑀𝐶 − 𝑀𝐵Λ𝑀𝐴 − 𝑀𝐴Λ𝑀𝐶
= 𝑀𝐵Λ𝑀𝐶 + 𝑀𝐴Λ𝑀𝐵 + 𝑀𝐶Λ𝑀𝐴
= 2𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑀𝐵𝐶 𝑖Ԧ + 2𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑀𝐴𝐵 𝑗Ԧ + 2𝑎𝑖𝑟𝑒(𝑀𝐴𝐶)𝑘

9
Formule de Cauchy : tenseur des contraintes

On en déduit par identification :

𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑀𝐵𝐶 = 𝑛𝑥 𝑑𝑆
൞𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑀𝐴𝐵 = 𝑛𝑦 𝑑𝑆
𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑀𝐴𝐶 = 𝑛𝑧 𝑑𝑆
Le tétraèdre est en équilibre sous l’action des forces
appliquées sur ses faces (les forces de volume sont des
infiniment petits d’ordre supérieur) :

𝑑𝑆𝑇 𝑀, 𝑛 + 𝑛𝑥 𝑑𝑆𝑇 𝑀, −Ԧ𝑖 + 𝑛𝑦 𝑑𝑆𝑇 𝑀, −Ԧ𝑗 +


𝑛𝑧 𝑑𝑆𝑇 𝑀, −𝑘 = 0
10
Formule de Cauchy : tenseur des contraintes

Il vient après simplification :

𝑇 𝑀, 𝑛 = 𝑛𝑥 𝑇 𝑀, 𝑖Ԧ + 𝑛𝑦 𝑇 𝑀, 𝑗Ԧ + 𝑛𝑧 𝑇 𝑀, 𝑘
Cette équation s’écrit sous forme matricielle :

𝑇(𝑀, 𝑛) = 𝑇(𝑀, 𝑖Ԧ) 𝑇(𝑀, 𝑗Ԧ) 𝑇(𝑀, 𝑘) 𝑛

Soit :
𝑇(𝑀, 𝑛) = 𝜎(𝑀) 𝑛

où 𝜎(𝑀) est le tenseur des contraintes de Cauchy en 𝑀.

11
Formule de Cauchy : tenseur des contraintes

D’après la figure, les composantes du tenseur des contraintes


dans le repère de base 𝑖Ԧ, 𝑗Ԧ, 𝑘 sont:

Ԧ 𝑇(𝑀,𝑘)
𝑇(𝑀,Ԧ𝑖) 𝑇(𝑀,𝑗)
𝑖Ԧ 𝜎𝑥𝑥 𝜎𝑥𝑦 𝜎𝑥𝑧
𝜎(𝑀) = 𝑗Ԧ ቑ 𝜎𝑦𝑥 𝜎𝑦𝑦 𝜎𝑦𝑧
𝜎𝑧𝑥 𝜎𝑧𝑦 𝜎𝑧𝑧
𝑘

12
Formule de Cauchy : tenseur des contraintes

La quantité () est la représentation matricielle, dans le


repère de base 𝑖Ԧ, 𝑗Ԧ, 𝑘 , du tenseur des contraintes 𝜎ധ 𝑀 au
point 𝑀. Sur la facette de normale 𝑖Ԧ, la contrainte normale et
le vecteur cisaillement sont :
𝜎𝑥 = 𝑖Ԧ. 𝑇 𝑀, 𝑖Ԧ = 𝜎𝑥𝑥

𝜏Ԧ𝑥 = 𝜎𝑦𝑥 𝑗Ԧ + 𝜎𝑧𝑥 𝑘

La contrainte normale sur la facette de normale 𝑛 en 𝑀 est :

𝜎𝑛 = 𝑛. 𝑇 𝑀, 𝑛 = 𝑛 𝜎(𝑀) 𝑛
13
Equations d’équilibre

Considérons un solide, de masse volumique 𝜌, en mouvement par


rapport au repère galiléen 𝑅 de base 𝑖Ԧ, 𝑗Ԧ, 𝑘 d’accélération
Ԧ
Γ(𝑀/𝑅). Soit 𝑓Ԧ la force par unité de volume appliquée au point
𝑀 de coordonnées (𝑥, 𝑦, 𝑧) . On considère un parallélépipède
rectangle infiniment petit, de centre 𝑀 et de côtés 𝑑𝑥, 𝑑𝑦 et
𝑑𝑧.

14
Equations d’équilibre

La projection, sur le vecteur 𝑖Ԧ, du principe fondamental de la dynamique traduisant le


mouvement de ce parallélépipède s’écrit :

−𝜎𝑥𝑥 𝑥, 𝑦, 𝑧 𝑑𝑦𝑑𝑧 + 𝜎𝑥𝑥 𝑥 + 𝑑𝑥, 𝑦, 𝑧 𝑑𝑦𝑑𝑧


−𝜎𝑥𝑦 𝑥, 𝑦, 𝑧 𝑑𝑥𝑑𝑧 + 𝜎𝑥𝑦 𝑥, 𝑦 + 𝑑𝑦, 𝑧 𝑑𝑥𝑑𝑧
−𝜎𝑥𝑧 𝑥, 𝑦, 𝑧 𝑑𝑥𝑑𝑦 + 𝜎𝑥𝑧 𝑥, 𝑦, 𝑧 + 𝑑𝑧 𝑑𝑥𝑑𝑦
+𝑓𝑥 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧 = 𝑚Γ𝑥

En simplifiant par le volume 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧, on obtient l’équation différentielle suivante:

𝜕𝜎𝑥𝑥 𝜕𝜎𝑥𝑦 𝜕𝜎𝑥𝑧


+ + + 𝑓𝑥 = 𝜌Γ𝑥
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

15
Equations d’équilibre

De même, l’équilibre, dans les deux autres directions, s’écrit :

𝜕𝜎𝑦𝑥 𝜕𝜎𝑦𝑦 𝜕𝜎𝑦𝑧


+ + + 𝑓𝑦 = 𝜌Γ𝑦
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

𝜕𝜎𝑧𝑥 𝜕𝜎𝑧𝑦 𝜕𝜎𝑧𝑧


+ + + 𝑓𝑧 = 𝜌Γ𝑧
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

Soit sous la forme:

𝑑𝑖𝑣 𝜎ധ 𝑀 Ԧ
+ 𝑓(𝑀) Ԧ
= 𝜌Γ(𝑀/𝑅)

16
Equations d’équilibre

La projection sur la direction 𝑘 du moment de toutes les forces


appliquées au parallélépipède , qui sont représentées sur la figure,
s’écrit :
𝜎𝑦𝑥 𝑑𝑦𝑑𝑧 𝑑𝑥 − 𝜎𝑥𝑦 𝑑𝑥𝑑𝑧 𝑑𝑦 = 0
Soit :

𝜎𝑥𝑦 = 𝜎𝑦𝑥

17
Equations d’équilibre

De même :

𝜎𝑥𝑧 = 𝜎𝑧𝑥

𝜎𝑦𝑧 = 𝜎𝑧𝑦

D’après ces équations, le tenseur des contraintes est symétrique.

Soient 𝑛1 et 𝑛2 les normales de deux facettes en un point 𝑀. On déduit


de la symétrie du tenseur des contraintes la propriété suivante :

𝑛1 . 𝑇 𝑀, 𝑛2 = 𝑛1 𝜎 𝑛2 = 𝑛2 𝜎 𝑛1 = 𝑛2 . 𝑇 𝑀, 𝑛1 ∀ 𝑛1 , 𝑛2
18
Directions et contraintes principales

Existe t-il en une facette de normale 𝑛 telle que le vecteur contrainte


soit colinéaire avec 𝑛. Dans ce cas, le vecteur cisaillement est nul sur
cette facette de normale 𝑛 et le vecteur contrainte 𝑇(𝑀, 𝑛) satisfait la
relation vectorielle suivante:

𝑇 𝑀, 𝑛 = 𝜎𝑛 𝑛

Soit sous forme matricielle:

𝜎(𝑀) 𝑛 = 𝜎𝑛 𝑛

où 𝜎𝑛 est la valeur propre du tenseur des contraintes et 𝑛 est le vecteur


propre associé. 19
Directions et contraintes principales

La matrice représentant le tenseur des contraintes est symétrique et à


coefficients réels. Elle a trois valeurs propres réelles distinctes ou
confondues. Si les trois valeurs propres sont distinctes, les vecteurs
propres associés sont perpendiculaires entre eux. Il existe donc en un point
𝑀 un repère orthonormé 𝑀; 𝑛1 , 𝑛2 , 𝑛3 , appelé repère principal, tel que, sur
les facettes de normales 𝑛1 , 𝑛2 et 𝑛3 , le vecteur cisaillement est nul. Ces
directions sont appelées les directions principales et dans le repère
𝑀; 𝑛1 , 𝑛2 , 𝑛3 , la matrice représentant le tenseur des contraintes s’écrit :

𝜎1 0 0
𝜎(𝑀) 𝑀;𝑛1 ,𝑛2 ,𝑛3 = 0 𝜎2 0
0 0 𝜎3

20
Directions et contraintes principales

où les contraintes normales 𝜎1 , 𝜎2 et 𝜎3 sont appelées contraintes


principales.

21
Directions et contraintes principales
Les contraintes principales sont les racines du polynôme caractéristique :

𝐷𝑒𝑡 𝜎(𝑀) − 𝜎𝑛 𝐼 =0

où [𝐼] est la matrice unité d’ordre 3. Après le calcul du déterminant, on


trouve :

−𝜎𝑛3 + 𝐼1 𝜎𝑛2 − 𝐼2 𝜎𝑛 + 𝐼3 = 0

Les contraintes principales sont indépendantes du repère. 𝐼1, 𝐼2 et 𝐼3 sont


les invariants du tenseur des contraintes donnés par:

𝐼1 = 𝑇𝑟 𝜎(𝑀) = 𝜎𝑥𝑥 + 𝜎𝑦𝑦 + 𝜎𝑧𝑧 = 𝜎1 + 𝜎2 + 𝜎3

22
Directions et contraintes principales
1
𝐼2 = 𝑇𝑟 𝜎(𝑀) 2 − 𝑇𝑟( 𝜎 𝑀 2 )
2
2 − 𝜎2 − 𝜎2
= 𝜎𝑥𝑥 𝜎𝑦𝑦 + 𝜎𝑥𝑥 𝜎𝑧𝑧 + 𝜎𝑦𝑦 𝜎𝑧𝑧 − 𝜎𝑥𝑦 𝑥𝑧 𝑦𝑧
= 𝜎1 𝜎2 + 𝜎1 𝜎3 + 𝜎2 𝜎3

𝐼3 = 𝐷𝑒𝑡 𝜎(𝑀)
2 − 𝜎 𝜎2 − 𝜎 𝜎2
= 𝜎𝑥𝑥 𝜎𝑦𝑦 𝜎𝑧𝑧 + 2𝜎𝑥𝑦 𝜎𝑥𝑧 𝜎𝑦𝑧 − 𝜎𝑥𝑥 𝜎𝑦𝑧 𝑦𝑦 𝑥𝑧 𝑧𝑧 𝑥𝑦
= 𝜎1 𝜎2 𝜎3

Dans le repère principal, les composantes du vecteur contrainte sur la


facette de normale 𝑛 sont données par :

𝑇1 𝜎1 0 0 𝑛1
𝑇2 = 0 𝜎2 0 𝑛2
𝑇3 0 0 𝜎3 𝑛3
23
Directions et contraintes principales

où 𝑛1, 𝑛2 et 𝑛3 sont les composantes de 𝑛 dans la base principale. Compte


tenu de la relation d’orthonormalisation du vecteur , on en déduit la relation
suivante:

𝑇12 𝑇22 𝑇32


2+ 2+ 2 =1
𝜎1 𝜎2 𝜎3

Quand 𝑛 varie, l’extrémité du vecteur 𝑇(𝑀, 𝑛) se déplace sur l’ellipsoïde de


Lamé dont les axes sont les directions principales et les demi axes sont les
contraintes principales 1, 2 et 3.

24
Cercles de Mohr des contraintes

Soit 𝑇 𝑀, 𝑛 = 𝜎𝑛 𝑛 + 𝜎𝑡 𝜏Ԧ le vecteur contrainte sur la facette de normale 𝑛 en 𝑀.


Les relations :

𝜎𝑛 = 𝑛 𝜎(𝑀) 𝑛 , 𝑇 2 = 𝜎𝑛2 + 𝜎𝑡2 , 𝑛 𝑛 =1

s’écrivent dans le repère principal sous la forme :

𝜎1 𝑛12 + 𝜎2 𝑛22 + 𝜎3 𝑛32 = 𝜎𝑛


൞𝜎12 𝑛12 + 𝜎22 𝑛22 + 𝜎32 𝑛32 = 𝜎𝑛2 + 𝜎𝑡2
𝑛12 + 𝑛22 + 𝑛32 = 1

25
Cercles de Mohr des contraintes

Si les trois contraintes principales sont distinctes, on en déduit :

2
2
𝜎𝑡 + (𝜎𝑛 − 𝜎2 )(𝜎𝑛 − 𝜎3 )
𝑛1 =
(𝜎1 − 𝜎2 ))(𝜎1 − 𝜎3 )
2
2
𝜎𝑡 + (𝜎𝑛 − 𝜎3 )(𝜎𝑛 − 𝜎1 )
𝑛2 =
(𝜎2 − 𝜎1 ))(𝜎2 − 𝜎3 )
2
2
𝜎𝑡 + (𝜎𝑛 − 𝜎1 )(𝜎𝑛 − 𝜎2 )
𝑛3 =
(𝜎3 − 𝜎1 ))(𝜎3 − 𝜎2 )

26
Cercles de Mohr des contraintes
Si on suppose que 1 > 2 > 3, les inégalités
𝑛12 ≥ 0, 𝑛22 ≥ 0, 𝑛32 ≥ 0
s’écrivent :
𝜎𝑛2 + 𝜎𝑡2 − 𝜎2 + 𝜎3 𝜎𝑛 + 𝜎2 𝜎3 ≥ 0
൞𝜎𝑛2 + 𝜎𝑡2 − 𝜎1 + 𝜎3 𝜎𝑛 + 𝜎1 𝜎3 ≤ 0
𝜎𝑛2 + 𝜎𝑡2 − 𝜎1 + 𝜎2 𝜎𝑛 + 𝜎1 𝜎2 ≥ 0
soit :
𝜎2 + 𝜎3 2 𝜎2 − 𝜎3
2
𝜎𝑛 − + 𝜎𝑡2 ≥
2 2
𝜎1 + 𝜎3 2 2
𝜎1 − 𝜎3 2
𝜎𝑛 − + 𝜎𝑡 ≤
2 2
𝜎1 + 𝜎2 2 𝜎1 − 𝜎2
2
𝜎𝑛 − + 𝜎𝑡2 ≥
2 2
27
Cercles de Mohr des contraintes

Le point de coordonnées (𝑛, 𝑡) se trouve

𝜎2 +𝜎3 𝜎2 −𝜎3
à l’extérieur du demi cercle de centre ,0 et de rayon
2 2

𝜎1 +𝜎3 𝜎1 −𝜎3
à l’intérieur du demi cercle de centre ,0 et de rayon
2 2

𝜎1 +𝜎2 𝜎1 −𝜎2
à l’extérieur du demi cercle de centre ,0 et de rayon
2 2

28
Cercles de Mohr des contraintes

29
Chapitre II

Etude des
déformations
30
Configuration et vecteur déplacement

Soit un repère fixe pour repérer les positions des particules


du solide. Le volume occupé par ce solide à l’instant 𝑡 est noté
𝐶𝑡 et appelé configuration courante. La configuration initiale 𝐶0
est la configuration de référence. Le point 𝑀0 de la
configuration initiale devient le point 𝑀𝑡 de la configuration
courante.

31
Configuration et vecteur déplacement
D’après la figure précédente, on peut écrire :

𝑂𝑀0 = 𝑥Ԧ0 = 𝑥0 𝑖Ԧ + 𝑦0 𝑗Ԧ + 𝑧0 𝑘

𝑂𝑀𝑡 = 𝑥Ԧ = 𝑥Ԧ𝑖 + 𝑦Ԧ𝑗 + 𝑧𝑘
On appelle vecteur déplacement du point 𝑀0 le vecteur défini par :

𝑢 𝑀, 𝑡 = 𝑀0 𝑀𝑡 = 𝑂𝑀𝑡 − 𝑂𝑀0

Les coordonnées du point 𝑀𝑡 s’écrivent sous forme matricielle :

𝑥 𝑥0 𝑢(𝑥0 , 𝑦0 , 𝑧0 , 𝑡)
𝑦 = 𝑦0 + 𝑣(𝑥0 , 𝑦0 , 𝑧0 , 𝑡)
𝑧 𝑧0 𝑤(𝑥0 , 𝑦0 , 𝑧0 , 𝑡)
32
Configuration et vecteur déplacement

où 𝑢, 𝑣 et 𝑤 sont des fonctions continues et dérivables en 𝑥0, 𝑦0 et 𝑧0 avec


𝑥0, 𝑦0 et 𝑧0 sont les coordonnées de Lagrange et la description est dite
lagrangienne et 𝑥, 𝑦 et 𝑧 sont les coordonnées d’Euler et la description est
dite eulérienne. L’équation précédente définit la transformation qui fait
passer le solide de la configuration initiale 𝐶0 à la configuration courante 𝐶𝑡 .

33
Transformation des vecteurs : tenseur gradient de la
transformation
Le vecteur infinitésimal 𝑑𝑥Ԧ0 en 𝑀0 dans la configuration 𝐶0 devient 𝑑𝑥Ԧ en 𝑀𝑡
dans la configuration 𝐶𝑡 :

𝑑 𝑥Ԧ = 𝑑𝑥Ԧ0 + 𝑑𝑢
Soit sous forme matricielle :

𝑑𝑥 = 𝑑𝑥0 + 𝑑𝑢 = 𝐼 + 𝐿 𝑑𝑥0 = 𝐹 𝑑𝑥0

où [𝐿] et [𝐹] sont les matrices représentant respectivement le tenseur


gradient du vecteur déplacement 𝑢 et le tenseur gradient de la
transformation données par :
𝜕𝑢 𝜕𝑢 𝜕𝑢 𝜕𝑢 𝜕𝑢 𝜕𝑢
1+
𝜕𝑥0 𝜕𝑦0 𝜕𝑧0 𝜕𝑥0 𝜕𝑦0 𝜕𝑧0
𝜕𝑣 𝜕𝑣 𝜕𝑣 𝜕𝑣 𝜕𝑣 𝜕𝑣
𝐿 = ; 𝐹 = 1 +
𝜕𝑥0 𝜕𝑦0 𝜕𝑧0 𝜕𝑥0 𝜕𝑦0 𝜕𝑧0
𝜕𝑤 𝜕𝑤 𝜕𝑤 𝜕𝑤 𝜕𝑤 34 𝜕𝑤
1 +
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
Transformation des vecteurs : tenseur
gradient de la transformation
Nous admettrons que la transformation est biunivoque :

−1
0 < 𝐷𝑒𝑡 𝐹 < ∞; 𝑑𝑥0 = 𝐹 𝑑𝑥

Deux point voisins dans la configuration 𝐶0 sont voisins dans la configuration


courante 𝐶𝑡 . La figure suivante montre, dans le cas d’un problème plan, la
signification physique des composantes du tenseur gradient de la
transformation 𝐹.

35
Tenseur des dilatations

Considérons en 𝑀0 deux vecteurs infinitésimaux 𝑑 𝑥Ԧ0 et 𝑑 𝑥Ԧ0′ (voir figure). Ces


vecteurs deviennent 𝑑𝑥Ԧ et 𝑑𝑥Ԧ ′ en 𝑀𝑡 dans la configuration 𝐶𝑡 qui sont donnés
par:

𝑑𝑥 = 𝐹 𝑑𝑥0 ; 𝑑𝑥 ′ = 𝐹 𝑑𝑥0′

36
Tenseur des dilatations

Le produit scalaire des deux vecteurs 𝑑𝑥Ԧ et 𝑑𝑥Ԧ ′ s’écrit :

𝑇
Ԧ 𝑑𝑥Ԧ ′ = 𝑑𝑥 𝑑𝑥 ′ = 𝑑𝑥0
𝑑𝑥. 𝐹 𝐹 𝑑𝑥0′ = 𝑑𝑥0 𝐶 𝑑𝑥0′
où:
𝑇
𝐶 = 𝐹 𝐹 = 𝐼 + 𝑇𝐿 𝐼 + 𝐿
= 𝐼 + 𝑇𝐿 + 𝐿 + 𝑇𝐿 𝐿

est la matrice représentant le tenseur des dilatations 𝐶.Ӗ La matrice [𝐶] est
définie positive. Si 𝑑 𝑥Ԧ = 𝑑 𝑥Ԧ ′ , il vient :

𝑑𝑠 2 = 𝑑𝑥.
Ԧ 𝑑 𝑥Ԧ = 𝑑𝑥0 𝐶 𝑑𝑥0 ; ∀ 𝑑𝑥Ԧ0

où 𝑑𝑠 est la longueur du vecteur 𝑑𝑥.


Ԧ
37
Tenseur des déformations de Green-
Lagrange

Soit 𝑑𝑠0 et 𝑑𝑠 sont respectivement les longueurs des vecteurs 𝑑 𝑥Ԧ0 et 𝑑 𝑥.


Ԧ La
différence 𝑑𝑠 2 − 𝑑𝑠02 s’écrit :

𝑑𝑠 2 − 𝑑𝑠02 = 𝑑𝑥.
Ԧ 𝑑 𝑥Ԧ − 𝑑𝑥Ԧ0 . 𝑑 𝑥Ԧ0
= 𝑑𝑥0 𝐶 − 𝐼 𝑑𝑥0
= 2 𝑑𝑥0 𝛾 𝑑𝑥0

1 1 1
où 𝛾 = 𝐶 − 𝐼 = 𝑇
𝐿 + 𝐿 + 𝑇 𝐿 𝐿 est la matrice représentant le
2 2 2
tenseur des déformation de Green-Lagrange 𝛾.Ӗ

38
Tenseur des déformations de Green-
Lagrange

Si [𝛾] = [0], la longueur de tous les vecteurs 𝑑 𝑥Ԧ0 en 𝑀0 ne varie pas au cours
de la transformation. Alors, le voisinage du point 𝑀0 subit un mouvement de
corps rigide entre les configurations 𝐶0 et 𝐶𝑡 . La matrice 𝐶 se réduit à la
matrice unité et le transposé de la matrice 𝐹 est égale à son inverse. La
matrice 𝛾 est symétrique.

39
Dilatation
Considérons, en un point 𝑀0 , le vecteur infiniment petit 𝑑 𝑥Ԧ0 de longueur 𝑑𝑠0
porté par le vecteur unitaire 𝑛0 :

𝑑𝑥Ԧ0 = 𝑑𝑠0 𝑛0

Ce vecteur devient 𝑑 𝑥Ԧ de longueur 𝑑𝑠 dans la configuration 𝐶𝑡 (voir figure).


On appelle dilatation en 𝑀0 dans la direction 𝑛0 la quantité :
𝑑𝑠
𝜆 𝑀0 , 𝑛0 = = 𝑛0 𝐶 𝑛0 = 2 𝑛0 𝛾 𝑛0 + 1
𝑑𝑠0

40
Déformation de Green-Lagrange

On appelle déformation de Green-Lagrange en 𝑀0 dans la direction 𝑛0 la


quantité :

𝑑𝑠 2 − 𝑑𝑠02
𝜖𝐺𝐿 𝑀0 , 𝑛0 = 2 = 𝑛0 𝛾 𝑛0
𝑑𝑠0

Dans le cas 𝑛0 = 𝑖Ԧ, on obtient :

𝜖𝐺𝐿 𝑀0 , 𝑖Ԧ = 𝛾𝑥𝑥

41
Allongement unitaire (déformation de
l’ingénieur)

On appelle allongement unitaire en 𝑀0 dans la direction 𝑛0 la quantité :

𝑑𝑠 − 𝑑𝑠0
𝜖 𝑀0 , 𝑛0 = = 𝜆 𝑀0 , 𝑛0 − 1
𝑑𝑠0

Dans le cas 𝑛0 = 𝑖Ԧ, il vient :

𝜖 𝑀0 , 𝑖Ԧ = 𝐶𝑥𝑥 − 1 = 2𝛾𝑥𝑥 + 1 − 1

42
Glissement de deux directions
orthogonales

Considérons, en un point 𝑀0 , deux vecteurs infiniment petits 𝑑 𝑥Ԧ0 et 𝑑 𝑥Ԧ0′


portés par les deux directions orthogonales 𝑛0 et 𝑛0′ (voir figure) :

𝑑𝑥Ԧ0 = 𝑑𝑠0 𝑛0 ; 𝑑𝑥Ԧ0′ = 𝑑𝑠0′ 𝑛0′ ; 𝑛0 . 𝑛0′ = 0

Ces vecteurs deviennent 𝑑𝑥Ԧ et 𝑑𝑥Ԧ ′ de longueurs 𝑑𝑠 et 𝑑𝑠 ′ respectivement


dans la configuration 𝐶𝑡 . Soit 𝜑 l’angle que font entre les vecteurs 𝑑 𝑥Ԧ et
𝑑𝑥Ԧ ′ .

43
Glissement de deux directions
orthogonales
On appelle glissement en 𝑀0 dans les directions orthogonales 𝑛0 et 𝑛0′ la
quantité :

𝜋
𝛾 𝑀0 , 𝑛0 , 𝑛0 = − 𝜑
2
Calculons le produit scalaire des deux vecteurs 𝑑 𝑥Ԧ et 𝑑 𝑥Ԧ ′ :

𝑑𝑥.Ԧ 𝑑 𝑥Ԧ ′ = 𝑑𝑠0 𝑑𝑠0′ 𝑛0 𝐶 𝑛0′


= 𝑑𝑠𝑑𝑠 ′ cos(𝜑)

𝜋
= 𝑑𝑠𝑑𝑠 cos −𝛾
2
= 𝑑𝑠𝑑𝑠 ′ sin(𝛾)
d’où l’expression du glissement en 𝑀0 des deux directions orthogonales 𝑛0
et 𝑛0′ :

2 𝑛 0 𝛾 𝑛 0
𝛾 𝑀0 , 𝑛0 , 𝑛0′ = 𝑎𝑟𝑐𝑠𝑖𝑛
𝜆 𝑀0 , 𝑛0 𝜆 𝑀0 , 𝑛440′
Elasticité linéaire : petits déplacements
et petites déformations

On admettra les hypothèses des petites déformations:

 Les déplacements et les déformations restent petits

 Dans tous les calculs, on ne conserve que les termes les plus
significatifs, en négligeant les termes d’ordre supérieurs et ses dérivées

 Toutes les variables sont fonctions des coordonnées (Lagrangiennes ou


Eulériennes ) et du temps. Dans ce cas les deux configurations sont
confondues.

45
Tenseur des déformations linéarisé

La matrice représentant le tenseur des déformations 𝛾,Ӗ dans les hypothèses


des petites déformations, se réduit à :

𝜖𝑥𝑥 𝜖𝑥𝑦 𝜖𝑥𝑧


1 𝑇
𝛾 = 𝐿 + 𝐿 = 𝜖 = 𝜖𝑥𝑦 𝜖𝑦𝑦 𝜖𝑦𝑧
2 𝜖𝑥𝑧 𝜖𝑦𝑧 𝜖𝑧𝑧

𝜕𝑢 𝜕𝑣 𝜕𝑤 𝜕𝑢 𝜕𝑣 𝜕𝑢 𝜕𝑤 𝜕𝑣 𝜕𝑤
où 𝜖𝑥𝑥 = , 𝜖𝑦𝑦 = , 𝜖𝑧𝑧 = , 2𝜖𝑥𝑦 = + , 2𝜖𝑥𝑧 = + et 2𝜖𝑦𝑧 = + .
𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑥 𝜕𝑧 𝜕𝑥 𝜕𝑧 𝜕𝑦
La matrice 𝜖 est la matrice représentant le tenseur des déformations
linéarisé 𝜖.Ӗ

46
Directions et valeurs principales

En un point 𝑀 , dans le repère principal 𝑅 𝑀; 𝑛1 , 𝑛2 , 𝑛3 , la matrice


représentant le tenseur des déformations se réduit à :

𝜖1 0 0
𝜖 = 0 𝜖2 0
0 0 𝜖3

où 𝜖1 , 𝜖2 et 𝜖3 sont appelées les déformations principales. On décompose le


tenseur des déformations 𝜖 Ӗ en un tenseur déviatorique 𝜖𝑑Ӗ et un tenseur
sphérique 𝜖𝑠Ӗ sous la forme :

𝜖 Ӗ = 𝜖𝑑Ӗ + 𝜖𝑠Ӗ
47
Directions et valeurs principales

𝜖𝑥𝑥 +𝜖𝑦𝑦 +𝜖𝑧𝑧 𝜖 +𝜖 +𝜖


où 𝜖𝑠Ӗ = 𝜖𝛿; avec 𝜖 =
Ӗ = 1 2 3 et 𝑇𝑟 𝜖𝑑Ӗ = 0
3 3
Physiquement, cette décomposition correspond à la décomposition de la
déformation en une dilatation uniforme et une distorsion c’est à dire une
déformation sans changement de volume. En effet, montrons que la trace du
tenseur des déformations linéarisé 𝜖 Ӗ est égale à la variation relative de
volume :

Δ𝑉
= 𝑇𝑟 𝜖 Ӗ = 3𝜖 = 𝑑𝑖𝑣𝑢
𝑉

48
Directions et valeurs principales

Partons d’un élément de volume parallélépipède orienté selon les directions


principales du tenseur des déformations (voir figure ).

49
Directions et valeurs principales

Le volume initiale est donné par :

𝑉 = 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧

Après transformation, le volume devient :

𝑉 + Δ𝑉 = 1 + 𝜖1 1 + 𝜖2 1 + 𝜖3 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧
≃ 1 + 𝜖1 + 𝜖2 + 𝜖3 𝑉

50
Chapitre III

Relations de
comportement d’un
milieu élastique
linéaire 51
Introduction à l’élasticité linéaire
classique

On introduit, dans le premier chapitre, le tenseur des contraintes et on a


établi les équations aux dérivées partielles traduisant le mouvement de la
structure. Quant au chapitre deux, on a introduit le tenseur des
déformations à partir du champ des déplacements dans le matériau. Ces deux
chapitres peuvent s’appliquer quelque soit le corps considéré. Toutes les
équations écrites restent les mêmes pour un bloc d’acier, d’aluminium, de
matière plastique, de caoutchouc, de bois, de béton, d’argile, de pâte à
modelé, etc….
Pour l’instant, nous avons trois équations scalaires : les équations du
mouvement ou les équations d’équilibre pour neuf champs inconnus : trois
composantes du vecteur déplacement et six composantes du tenseur des
contraintes. Il manque six équations scalaires qui sont fournies par ce qu’on
appelle la loi de comportement du matériau. 52
Introduction à l’élasticité linéaire
classique

La loi de comportement ou loi contrainte-déformation est une relation entre


le tenseur des contraintes et le tenseur des déformations. Elle peut être de
nature très diverse.

L’expérience montre que, pour de nombreux matériaux dits milieux élastique


ou solides élastiquement déformable, l’état des contraintes, à un instant
considéré, ne dépend que du champ des déplacements et non de la manière
dont s’est opéré le passage de l’état naturel à l’état considéré ni de la vitesse
avec laquelle s’est effectuée cette transformation.

53
Introduction à l’élasticité linéaire
classique

On dit qu’un milieu élastique est classique s’il satisfait aux hypothèses
suivantes :

 linéarité : les fonctions exprimant les composantes du tenseur des


contraintes en fonction des composantes du tenseur des déformations sont
linéaires.

 Homogénéité : la loi liant les contraintes aux déformations est la même en


tout point du matériau

 Isotropie : le matériau ne présente pas de directions privilégiées.

54
Introduction à l’élasticité linéaire
classique

En élasticité classique, on se restreint au cas de petites déformations à


partir d’un état naturel pris comme état non perturbé. Il est donc légitime
d’admettre l’hypothèse de la linéarité. Dans l’état naturel, on suppose, par
définition, que les composantes du tenseur des contraintes sont nulles ; il n’y
a pas à considérer de terme non homogène par rapport aux composantes du
tenseur des déformations. Avec les deux autres hypothèses d’homogénéité
et d’isotropie, la loi de comportement se réduit à :

𝜎ധ = 𝜆𝑇𝑟 𝜖 Ӗ 𝛿Ӗ + 2𝜇𝜖 Ӗ

55
Introduction à l’élasticité linéaire
classique

où les constantes 𝜆 et 𝜇 sont appelées coefficients de Lamé. En terme de


composantes, l’équation précédente s’écrit :

𝜎𝑥𝑥 = 𝜆 + 2𝜇 𝜖𝑥𝑥 + 𝜆𝜖𝑦𝑦 + 𝜆𝜖𝑧𝑧


𝜎𝑦𝑦 = 𝜆𝜖𝑥𝑥 + 𝜆 + 2𝜇 𝜖𝑦𝑦 + 𝜆𝜖𝑧𝑧
𝜎𝑧𝑧 = 𝜆𝜖𝑥𝑥 + 𝜆𝜖𝑦𝑦 + 𝜆 + 2𝜇 𝜖𝑧𝑧
𝜎𝑥𝑦 = 2𝜖𝑥𝑦
𝜎𝑦𝑧 = 2𝜖𝑦𝑧
𝜎𝑥𝑧 = 2𝜖𝑥𝑧

56
Introduction à l’élasticité linéaire
classique

On peut exprimer, à partir de la relation de comportement, le tenseur des


déformations en fonction du tenseur des contraintes :

𝜆 1
𝜖Ӗ = − 𝑇𝑟(𝜎) Ӗ
ധ 𝛿+ 𝜎ധ
2𝜇 3𝜆 + 2𝜇 2𝜇

Pour dégager la signification physique des coefficients de Lamé 𝜆 et 𝜇, en


particulier pour les mesurer, on envisage quelques états de contraintes et de
déformations particuliers.

57
Constantes élastiques des matériaux

Ce sont les constantes élastiques de Lamé du matériau : 𝜆 et 𝜇. Si dans la


pièce élastique, les déformations sont celles d’une dilatation uniforme, le
champ des contraintes est purement normal d’après la loi de comportement.
En effet, le tenseur des déformations est sphérique et d’après la loi de
comportement, le tenseur des contraintes est aussi sphérique :

1 0 0 1 0 0
𝜖 =𝜖 0 1 0 ; 𝜎 =𝜎 0 1 0
0 0 1 0 0 1

58
Constantes élastiques des matériaux

où 𝜎 = 3𝜆 + 2𝜇 𝜖. Si on pose 3𝐾 = 3𝜆 + 2𝜇, on trouve :

𝜎 = 𝐾𝑇𝑟(𝜖)Ӗ

On rappelle que 𝑇𝑟(𝜖)Ӗ représente la dilatation cubique au point considéré.


L’expérience montre que 𝐾 est positif, car si 𝜎 est négatif, il en est de même
de 𝜖. Le matériau est comprimé également dans toutes les directions, pour
cette raison, 𝐾 est appelé module de rigidité à la compression (compression
hydrostatique).

59
Cisaillement simple
Dans ce cas, la matrice représentant le tenseur des contraintes est de la
forme :
0 𝜎𝑥𝑦 0
𝜎 = 𝜎𝑥𝑦 0 0
0 0 0
D’après la loi de comportement, la matrice représentant le tenseur des
déformations est donnée par :
0 𝜖𝑥𝑦 0
𝜎 = 𝜖𝑥𝑦 0 0
0 0 0
Le tenseur des déformations est celui d’un glissement simple dans les
directions 𝑖Ԧ et 𝑗Ԧ. Le coefficient 𝐺 = 𝜇 s’appelle le module de rigidité au
cisaillement ou module de glissement.
60
Traction simple ou compression dans la
direction 𝑖Ԧ
La matrice représentant le tenseur des contraintes est de la forme :
𝜎𝑥𝑥 0 0
𝜎 = 0 0 0
0 0 0
et d’après la loi de comportement, la matrice représentant le tenseur des
déformations s’écrit :
𝜖𝐿 0 0
𝜖 = 0 𝜖𝑇 0
0 0 𝜖𝑇
où 𝜖𝐿 et 𝜖 𝑇 sont donnés par :
𝜆+𝜇
𝜖𝐿 = 𝜎𝑥𝑥
𝜇(3𝜆 + 2𝜇)
𝜆
𝜖𝑇 = − 𝜎𝑥𝑥
2𝜇(3𝜆 + 2𝜇)
61
Traction simple ou compression dans la
direction 𝑖Ԧ
On pose :
𝜇 3𝜆 + 2𝜇
𝐸=
𝜆+𝜇
𝜆
𝜈=
2(𝜆 + 𝜇)

où 𝐸 est le module d’Young, il mesure le rapport entre l’allongement unitaire


dans la direction 𝑖Ԧ et la traction :

𝜎𝑥𝑥
𝐸=
𝜖11
et 𝜈 est le coefficient de Poisson, si 𝜎𝑥𝑥 est effectivement une traction, le
matériau subit une contraction dans les directions 𝑗Ԧ et 𝑘.
62
Traction simple ou compression dans la
direction 𝑖Ԧ

Comme les composantes 𝜖𝑦𝑦 et 𝜖𝑧𝑧 sont égales à −𝜈𝜖𝑥𝑥 , le coefficient 𝜈 est donc positif.
On remarque que
𝐸
3𝐾 = 3𝜆 + 2𝜇 =
1+2𝜈
et comme 𝐸 et 𝐾 sont positifs alors le coefficient de Poisson 𝜈 est :

1
0<𝜈<
2
Il est clair que 𝜆 et 𝜇 doivent être positifs pour que 𝐸, 𝜈 et 𝐾 soient positifs. Ainsi, un
essai de traction peut nous donner le module d’Young et le coefficient de Poisson.

63
Traction simple ou compression dans la
direction 𝑖Ԧ
Soit un barreau cylindrique de longueur 𝐿 et de section 𝑆 soumis à une force
longitudinale d’intensité 𝐹 (voir figure). L’état des contraintes et des
déformations est le même que pour la traction simple. On mesure la force de
𝐹 Δ𝐿
traction 𝐹 et on en déduit 𝜎𝑥𝑥 = , l’allongement longitudinal 𝜖𝐿 = et
𝑆 𝐿
l’allongement transversal 𝜖 𝑇 .

64
Traction simple ou compression dans la
direction 𝑖Ԧ

D’après la figure (1 ou 2), on distingue trois régions :

 la région 𝑂𝐴 correspond à un comportement élastique linéaire (réversible)

65
Traction simple ou compression dans la
direction
 la région 𝐴𝐵 correspond à la zone plastique : c’est un comportement
irréversible, si on arrive en 𝑏 on décharge, alors on redescend non pas le long
de la courbe mais sur une droite parallèle à 𝑂𝐴. Le comportement est alors à
nouveau élastique tant que l’on ne dépasse pas le nouveau seuil. Ainsi la
déformation plastique, entre 𝐴 et 𝑏, a eu comme effet d’élargir la région
élastique : c’est le phénomène d’écrouissage.

 le point 𝐵 correspond à l’apparition de la striction. Une instabilité


géométrique conduit à la localisation de la déformation. La contrainte diminue
alors jusqu’à la rupture.

66
Chapitre IV

Equations générales
de l’élasto-statique

67
Introduction

On envisage ici que des problèmes d’équilibre. Soit un solide dans un état
d’équilibre initial 𝐼 soumis à une sollicitation il passe progressivement à l’état
d’équilibre 𝐼𝐼 . Le passage de l’état 𝐼 à l’état 𝐼𝐼 fait apparaître des
contraintes, des déformations et des déplacements. L’objet de l’élasto-
statique est de déterminer, en tout point du solide, ces contraintes, ces
déformations et ces déplacements et cela en fonction des charges appliquées
ainsi que des conditions imposées aux frontières du solide.

68
Conditions aux limites
Soit 𝐷 le domaine de l’espace occupé par un solide (𝑆) et Σ sa frontière. Trois
types de problèmes peuvent se rencontrer (trois types de conditions aux
limites) :

a- les déplacements sont imposés à la frontière :

𝑢 𝑀 ∈ Σ = 𝑢𝑑

où 𝑢𝑑 est un vecteur déplacement donné.


b- les efforts appliqués au solide sur la frontière sont donnés :

𝜎(𝑀 ∈ Σ) 𝑛 = 𝑇 𝑑

où 𝑇 𝑑 est une charge surfacique donnée et 𝑛 est le vecteur normal en 𝑀 à


la facette Σ. 69
Conditions aux limites

c- problème mixte : sur une partie Σ𝑢 , on se donne les déplacements et sur la


partie complémentaire Σ𝑓 , on se donne les efforts tel que Σ = Σ𝑢 ⋃Σ𝑓 :

𝑢 𝑀 ∈ Σ𝑢 = 𝑢 𝑑

𝜎(𝑀 ∈ Σ𝑓 ) 𝑛 = 𝑇 𝑑

où 𝑢𝑑 est un vecteur déplacement donné, 𝑇 𝑑 est une charge surfacique


appliquée à Σ𝑓 et 𝑛 est le vecteur normal en 𝑀 à la facette Σ𝑓 .

70
Principe de Saint Venant
(mémoire de 1855)
Les conditions aux limites ne sont pas toujours connues exactement. Le
principe de Saint venant, bien vérifié expérimentalement, permet de
contourner cette difficulté.

Principe de Saint Venant :


Dans une section éloignée des points d'application des forces concentrées
(forces données et réactions d'appui), les contraintes et les déformations ne
dépendent que de la résultante et du moment du système de forces dans
cette section. Ce principe signifie que si l'on est suffisamment éloigné du
point d'application des efforts, les contraintes, les déformations et
déplacements ne dépendent pas de la manière dont on les applique.

71
Principe de Saint Venant
(mémoire de 1855)
En tout point du matériau, on doit déterminer quinze fonctions scalaires. Ces
quinze fonctions doivent vérifier les équations suivantes:

 les équations d’équilibre:

𝑑𝑖𝑣𝜎ധ + 𝑓Ԧ = 0

 la loi de comportement (loi de Hooke):

𝜎ധ = 𝜆𝑇𝑟 𝜖 Ӗ 𝛿Ӗ + 2𝜇𝜖 Ӗ

 relation entre déformation – déplacement:

1 𝑇
𝜖 Ӗ = ( 𝐿ധ + 𝐿ധ ) 72
2
Principe de Saint Venant
(mémoire de 1855)

 les conditions aux limites:

𝑢 𝑀 ∈ Σ𝑢 = 𝑢 𝑑

𝜎(𝑀 ∈ Σ𝑓 ) 𝑛 = 𝑇 𝑑

Théorème d’unicité :

En élasticité, un problème, bien posé, admet une solution unique.

73
Méthode des déplacements – Equations de
Navier

On choisit comme inconnues principales les trois composantes du


déplacement 𝑢, 𝑣 et 𝑤 et on exprime, en fonction d’elles, les douze autres.
On calcule les tenseurs des déformations et des contraintes par :


𝐿ധ = 𝛻𝑢
1 𝑇
𝜖 Ӗ = ( 𝐿ധ + 𝐿ധ )
2
𝜎ധ = 𝜆𝑑𝑖𝑣 𝑢 𝛿Ӗ + 𝜇( 𝑇𝐿ധ + 𝐿ധ )

74
Méthode des déplacements – Equations de
Navier

Si on reporte les trois dernières équations dans l’équation


d’équilibre, on obtient l’équation qui doit être vérifiée
seulement par les composantes du vecteur déplacement :

𝜆 + 𝜇 𝛻 𝑑𝑖𝑣𝑢 + 𝜇Δ𝑢 + 𝑓Ԧ = 0

Si on tient compte de la relation Δ𝑢 = 𝛻 𝑑𝑖𝑣𝑢 − 𝑟𝑜𝑡(𝑟𝑜𝑡𝑢) ,


l’équation précédente devient sous la forme :

𝜆 + 2𝜇 𝛻 𝑑𝑖𝑣𝑢 − 𝜇𝑟𝑜𝑡 𝑟𝑜𝑡𝑢 + 𝑓Ԧ = 0

75
Méthode des déplacements – Equations de
Navier
Les équations de Navier, en coordonnées cartésiennes, sont de
la forme :

𝜕 𝜕𝑢 𝜕𝑣 𝜕𝑤 𝜕2𝑢 𝜕2𝑢 𝜕2𝑢


𝜆+𝜇 + + +𝜇 2
+ 2 + 2 + 𝑓𝑥 = 0
𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
𝜕 𝜕𝑢 𝜕𝑣 𝜕𝑤 𝜕2𝑣 𝜕2𝑣 𝜕2𝑣
𝜆+𝜇 + + +𝜇 2
+ 2 + 2 + 𝑓𝑦 = 0
𝜕𝑦 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
𝜕 𝜕𝑢 𝜕𝑣 𝜕𝑤 𝜕2𝑤 𝜕2𝑤 𝜕2𝑤
𝜆+𝜇 + + +𝜇 2
+ 2 + 2 + 𝑓𝑧 = 0
𝜕𝑧 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

76
Méthode des déplacements – Equations de
Navier

L’équation précédente sont appelée équation de Navier. Elle


traduit l’équation d’équilibre pour le champ des déplacements.
Ainsi, la première méthode de résolution d’un problème d’élasto-
statique consiste à :

 postuler un champ des déplacements

 vérifier l’équation de Navier

 vérifier les conditions aux limites de type déplacement

 vérifier les conditions aux limites de type effort

77
Méthode des déplacements – Equations de
Navier

Si on prend la divergence de l’équation de Navier, on


obtient l’équation de la dilatation :

𝜆 + 2𝜇 Δ div𝑢 + 𝑑𝑖𝑣𝑓Ԧ = 0

78
Méthode des contraintes – Équations de
Beltrami
On choisit comme inconnues principales les contraintes. La loi
de comportement permet de calculer le tenseur des
déformations. Mais, pour calculer le déplacement il faut vérifier
les équations de compatibilité :

𝜖𝑖𝑗,𝑘𝑘 + 𝜖𝑘𝑘,𝑖𝑗 − 𝜖𝑖𝑘,𝑗𝑘 + 𝜖𝑗𝑘,𝑖𝑘 = 0

Tenant compte de la loi de comportement, on obtient une


relation de compatibilité vérifiée par les contraintes :

1 + 𝜈 𝜎𝑖𝑗,𝑘𝑘 − 𝜈𝜎𝑘𝑘,𝑙𝑙 𝛿𝑖𝑗 + 𝜎𝑘𝑘,𝑖𝑗 −


1 + 𝜈 𝜎𝑖𝑘,𝑘𝑗 + 𝜎𝑗𝑘,𝑘𝑖 = 0

D’après les équations d’équilibre, on obtient :

𝜎𝑖𝑘,𝑘𝑗 + 𝜎𝑗𝑘,𝑘𝑖 = −(𝑓𝑖,𝑗 + 𝑓𝑗,𝑖 )


79
Méthode des contraintes – Équations de
Beltrami
et d’après le comportement et l’équation de la dilatation, on
trouve :
𝐸 𝐸 1+𝜈
𝜎𝑘𝑘,𝑙𝑙 = 𝜖𝑘𝑘,𝑙𝑙 = − 𝑓𝑖,𝑖 = − 𝑓𝑖,𝑖
1 − 2𝜈 𝜆 + 2𝜇 1 − 2𝜈 1−𝜈

On reporte les deux dernières équations dans l’équation de


compatibilité, on obtient les équations de Beltrami :
1 𝜈
𝜎𝑖𝑗,𝑘𝑘 + 𝜎𝑘𝑘,𝑖𝑗 + 𝑓𝑖,𝑗 + 𝑓𝑗,𝑖 + 𝑓𝑘,𝑘 𝛿𝑖𝑗 = 0
1+𝜈 1−𝜈
L’équation précédente traduit les équations de compatibilité
pour les contraintes. Si les forces de volume sont nulles, elles
se simplifient :
1
𝜎𝑖𝑗,𝑘𝑘 + 𝜎𝑘𝑘,𝑖𝑗 = 0
1+𝜈
80
Méthode des contraintes – Équations de
Beltrami

L’équation précédente est automatiquement vérifiée si les


contraintes sont des fonctions linéaires des coordonnées. La
deuxième méthode de résolution d’un problème d’élasto-
statique consiste à :

 postuler un champ des contraintes


 vérifier les équations d’équilibre
 vérifier les équations de Beltrami
 vérifier les conditions aux limites de type effort
 intégrer le champ des déplacements et vérifier les conditions
aux limites de type déplacement.

81
Partie II

Résistance Des Matériaux


RDM

82
Chapitre I

Introduction à la
RDM

83
Généralités

La Résistance Des Matériaux (RDM) est née de la capacité à


modéliser et prévoir le comportement mécanique des
structures composées d ’éléments de forme simple: poutres,
plaques essentiellement. Les calculs sont donc menés de façon
analytique, puis résolus à la calculatrice ou, pour les systèmes à
nombreuses poutres, mis sous forme de systèmes d ’équations
linéaires.
La résistance des matériaux (RdM) étudie le comportement du
solide déformable. Elle s’intéresse particulièrement au calcul
des dimensions des systèmes mécaniques pour qu’ils soient en
mesure de supporter les efforts qui leur sont appliqués
pendant leur service dans les conditions de sécurité requise.

84
Objectifs principaux de la RDM

- Prévoir la résistance des structures: capacité à supporter les


charges extérieures appliquées.

- Prévoir la stabilité des structures: capacité à conserver


leurs formes, par exemple flambage.

- Prévoir l ’endurance des structures: capacité à résister à des


sollicitations répétées, fatigue: nombre de cycles à rupture.

- Prévoir la résilience: caractérise la résistance à un impact.

85
Hypothèses de la théorie des poutres

On suppose que:

- les déformations sont petites.

- le matériau est homogène, isotrope et de comportement


élastique linéaire (loi de Hooke).

- les poutres sont modélisées par un milieu 1𝐷 (ligne moyenne),


les dimensions de la section droite sont faibles par rapport à
leurs longueurs, connaissance la section droite.

86
Principe de Saint Venant

Dans une section éloignée des points d'application des forces


concentrées (forces données et réactions d'appui), les
contraintes et les déformations ne dépendent que de la
résultante et du moment du système de forces dans cette
section.

Ce principe signifie que si l'on est suffisamment éloigné du


point d'application des efforts, les contraintes, les
déformations et les déplacements ne dépendent pas de la
manière dont on les applique.

87
Hypothèse d ’Euler Bernoulli

Les sections droites de la poutre restent planes, indéformables


et normales à la fibre moyenne déformée.

Cette hypothèse permet de connaître la déformation en tout


point à partir de la connaissance de la forme de la fibre
moyenne déformée et de l ’allongement subi par la fibre
(traction, compression, flexion) ainsi que des rotations des
sections droites (torsion).

88
Chapitre 2

Etude statique

89
Introduction

La Résistance Des Matériaux comporte plusieurs étapes


d ’analyse. C ’est tout d ’abord un problème de statique. Les
actions mécaniques ou efforts appliqués se classent en deux
catégories:

- Les actions mécaniques directement appliquées, supposées


connues (chargement de la poutre).

- Les réactions de liaison (inconnues) de type appui ou


encastrement.

90
Classification des actions mécaniques

Toute action mécanique est représentée par un torseur en un


point. Ces actions peuvent être concentrées ou réparties,
exercées à distance ou en contact. Les efforts extérieurs sont
situés dans le plan de symétrie de la poutre ou disposés
symétriquement par rapport à ce plan.
Parmi les actions mécaniques, on peut citer:
- actions à distance: pesanteur
- actions de contact directement appliquées: force linéique
(action du vent) ou force ponctuelle
- actions engendrées par des liaisons (chargement plan)

91
Modélisation des liaisons
La norme voudrait que l'on utilise les mêmes symboles que dans
les schémas cinématiques. Cependant la pratique et notamment
les logiciels spécifiques à la RDM utilisent fréquemment les
représentations suivantes :

Liaison d’encastrement : cette liaison reliant la poutre à une


pièce considérée comme fixe, on représente un encastrement
par le symbole de la masse. Ce type d’appui introduit donc trois
inconnues, les deux projections de 𝑅 = 𝑅𝑥 𝑖Ԧ + 𝑅𝑦 𝑗Ԧ sur deux axes
du plan moyen et l’intensité du Moment 𝑀 = 𝑀𝑧 𝑘
perpendiculaire au plan moyen.

92
Modélisation des liaisons
Liaison rotule, appui ou articulation : cette liaison est très
fréquente. Elle peut correspondre à la liaison de la poutre avec
un roulement à une rangée de billes muni de ses arrêts axiaux,
éventuellement elle est susceptible de représenter aussi un
appui simple.

L’articulation introduit deux inconnues, par projection sur deux


directions du plan moyen:
Une réaction: 𝑅 = 𝑅𝑥 𝑖Ԧ + 𝑅𝑦 𝑗Ԧ
Un moment: 𝑀 = 0.

93
Modélisation des liaisons
Liaison appui-simple ou sphère cylindre : la encore cette
liaison est fréquente puisqu'elle est réalisé par exemple à
partir d'un roulement à une rangée de billes non bloqué
axialement.

L’appui simple introduit une seule inconnue dans l’étude de la


poutre.
Une réaction: 𝑅 = 𝑅𝑦 𝑗Ԧ
Un moment: 𝑀 = 0.

94
Isostaticité ou hyperstaticité

L ’expression du principe fondamental de la statique conduit à


un système d ’équations dans lequel les composantes des actions
de liaison apparaissent comme des inconnues.
Si le nombre 𝐼 d ’inconnues scalaires est égal au nombre 𝐸
d ’équations d équilibre, le système est dit isostatique ou en
équilibre isostatique. Si 𝐼 > 𝐸, le système est dit hyperstatique
de degré 𝐻 = 𝐼 − 𝐸 . Les équations complémentaires sont
obtenues en tenant compte des lois de comportement et des
conditions aux limites.

95
Efforts intérieurs

Pour accéder aux efforts de cohésion ou efforts intérieurs et


dans l’objectif d’appliquer le principe fondamental de la
statique, on opère virtuellement une coupe de la poutre
représenté par le plan (𝑃). Cette coupure divise la poutre en
deux parties (𝐸1 ) et (𝐸2 ). On appelle 𝜏𝐸1 (resp. 𝜏𝐸2 ) est la partie
du torseur des efforts extérieurs à (𝐸1 ) (resp. (𝐸2 )) et 𝜏𝐺 est
le torseur d’action de la partie (𝐸2 ) sur la partie (𝐸1 ). Alors 𝜏𝐺
est appelé le torseur des efforts intérieurs en 𝐺 (𝐺 étant le
centre de masse de la surface de coupure)

Equilibre global: 𝜏𝐸1 + 𝜏𝐸2 = 0

Equilibre de (𝐸1 ): 𝜏𝐸1 + 𝜏𝐺 = 0

On en déduit que: 𝜏𝐺 = −𝜏𝐸1 = 𝜏𝐸2

96
Représentation des efforts intérieurs sur
une section
On considère que la poutre se comporte comme un milieu
tridimensionnel. La mécanique des milieux continus suppose
qu’en tout point 𝑀 de la poutre il existe un tenseur de
contraintes 𝜎ധ tel que le vecteur contrainte en ce point et pour
une facette de normale unitaire 𝑛 est donné par:
𝑇 = 𝜎ധ 𝑀 . 𝑛
Prenons comme coupure la section droite 𝑆 en 𝐺. Soit 𝑀 le
point courant de 𝑆. La coupure divise la poutre en deux partie:
Une gauche 𝑃𝑔 et une droite 𝑃𝑑 . Toutes facette 𝑑𝑠 de centre 𝑀
de cette coupure ont la même normale 𝑛 = 𝑥Ԧ1 .

97
Représentation des efforts intérieurs sur
une section
Le torseur d’action de la partie droite 𝑃𝑑 sur la partie gauche
𝑃𝑔 au point 𝐺 est donné par:

𝑅 = ‫𝑀 𝑇 𝑆׬‬, 𝑛 𝑑𝑠

𝑀𝐺 = ‫𝑀 𝑇 ∧ 𝑀𝐺 𝑆׬‬, 𝑛 𝑑𝑠

Soit :

𝑅 = 𝑁Ԧ𝑖 + 𝑇𝑦 𝑗Ԧ + 𝑇𝑧 𝑘

𝑀𝐺 = 𝑀𝑡 𝑖Ԧ + 𝑇𝑓𝑦 𝑗Ԧ + 𝑇𝑓𝑧 𝑘

98
Représentation des efforts intérieurs sur
une section
Les composantes des éléments de réduction de ce torseur
sont:
𝑁 = ‫𝑠𝑑 𝑥𝑥𝜎 𝑆׬‬
𝑇𝑦 = ‫𝑠𝑑 𝑦𝑥𝜎 𝑆׬‬
𝑇𝑧 = ‫𝑠𝑑 𝑧𝑥𝜎 𝑆׬‬
𝑀𝑡 = ‫ 𝑧𝑥𝜎𝑦(𝑆׬‬−𝑧𝜎𝑥𝑦 )𝑑𝑠
𝑀𝑓𝑦 = ‫𝑠𝑑 𝑥𝑥𝜎𝑧 𝑆׬‬
𝑀𝑓𝑧 = − ‫𝑠𝑑 𝑥𝑥𝜎𝑦 𝑆׬‬
𝑁 est l’effort normal, 𝑇𝑦 est l’effort tranchant suivant 𝑦, 𝑇𝑧
est l’effort tranchant suivant 𝑧, 𝑀𝑡 est le moment de torsion,
𝑀𝑓𝑦 est le moment de flexion suivant 𝑦 et 𝑀𝑓𝑧 est le moment
de flexion suivant 𝑧.
98
Chapitre 3

Etude directe de
la statique des
poutres

99
Géométrie des poutres

On appelle poutre le solide engendré par une surface plane 𝑆


lorsque son centre de gravité 𝐺 décrit une courbe 𝐶 et 𝐺 est
repéré par l’abscisse curviligne s. La surface plane de 𝑆
étant normal en 𝐺 à cette courbe. La courbe 𝐶 est appelée la
ligne moyenne de la poutre et 𝑆 est la section droite dont les
dimensions sont faibles devant la longueur de cette courbe.

101
Géométrie des poutres

On rappelle les formules de Fresnet définissant sa base et


les caractéristique de la courbe 𝐶.

𝑑 𝑡Ԧ 𝑛
𝑡Ԧ =
𝑑𝑂𝐺 =
𝑑𝑠 𝑅
𝑑𝑠
𝑑𝑛 𝑏 𝑡Ԧ
𝑑 𝑡Ԧ ; =− +
𝑛= 𝑅 𝑑𝑠 𝑅 𝑇
𝑑𝑠
𝑑𝑏 𝑛
𝑏 = 𝑡Ԧ ∧ 𝑛 𝑑𝑠
=−
𝑇

où 𝑅 est le rayon de courbure et 𝑇 est la torsion


géométrique.

102
Etude de la section droite
Soit 𝑅 𝑂; 𝑥, 𝑦, 𝑧 un repère liée à la poutre. Le centre de
gravité d’une section homogène de la poutre considérée est
défini par:
1
𝑂𝐺 = 𝑦𝐺 𝑗Ԧ + 𝑧𝐺 𝑘 = න 𝑂𝑃𝑑𝑠
𝑆 𝑃∈𝑆
1 1
où 𝑦𝐺 = ‫ 𝑠𝑑𝑦 𝑆∈𝑃׬‬et 𝑧𝐺 = ‫𝑠𝑑𝑧 𝑆∈𝑃׬‬
𝑆 𝑆

Les moments quadratiques de la section sont définis par:

𝐼𝑥𝑥 = න 𝑦 2 + 𝑧 2 𝑑𝑠
𝑆

𝐼𝑦𝑦 = න 𝑧 2 𝑑𝑠
𝑆

𝐼𝑧𝑧 = න 𝑦 2 𝑑𝑠
𝑆
103
Equations d’équilibre des milieux curvilignes

On se propose de construire une théorie pouvant s’appliquer à


des systèmes de poutres qui peuvent, géométriquement, être
assimilés à un arc de courbe appelé fibre moyenne. La base 𝑖Ԧ, 𝑗Ԧ, 𝑘
suit la position du centre de masse 𝐺(𝑠); avec 𝑠 est l’abscisse
curviligne. La poutre est limitée par les sections extrêmes 𝐴 et
𝐵 repérées respectivement par les abscisses curvilignes 𝑠 = 𝑎 et
𝑠 = 𝑏.

s j

i

A(a) G(s) B(b ) Ligne moyenne
k

103
Milieux curvilignes

Soit un milieu curviligne occupant dans l’espace l’arc 𝐴𝐵. Cet


arc est paramétré par son abscisse curviligne 𝑠 tel que:

𝑎≤𝑠≤𝑏
L’orientation est supposée de 𝐴 vers 𝐵 (𝑠 croit). On suppose que
les efforts extérieurs le long de l’arc sont représentés par une
densité linéique 𝑓(𝑠)
Ԧ de forces appliquées et un moment réparti
𝑚(𝑠) sur cet arc.

105
Eléments de réduction extérieurs

On suppose que l’extérieur exerce sur l’arc une force et un


moment aux deux extrémités tel que:
L’extrémité 𝐴 est soumis à un torseur 𝜏𝐴 d’éléments de
réduction donnés par:
𝐹Ԧ𝐴
𝜏𝐴 ≡
𝑀𝐴
L’extrémité 𝐵 est soumis à un torseur 𝜏𝐵 d’éléments de
réduction donnés par:
𝐹Ԧ𝐵
𝜏𝐵 ≡
𝑀𝐵

105
Eléments de réductions extérieurs

On suppose qu’en des points isolés 𝐴𝑖 , d’abscisses


curviligne 𝑎𝑖 , l’extérieur exerce sur l’arc des
torseurs:

𝐹Ԧ𝐴𝑖
𝜏𝐴𝑖 ≡
𝑀𝐴𝑖

107
Eléments de réduction intérieurs

On admet qu’en un point quelconque 𝑀0 (𝑠0 ) de l’arc, la partie


𝑠 ≥ 𝑠0 de l’arc exerce sur la partie 𝑠 ≤ 𝑠0 un torseur donné par:

𝐹Ԧ𝑀0
𝜏𝑀0 ≡
𝑀𝑀0
D’après le théorème de l’action et de la réaction, la partie 𝑠 ≤ 𝑠0
de l’arc exerce sur la partie 𝑠 ≥ 𝑠0 le torseur:

−𝜏𝑀0

108
Relations entre les éléments de réductions
intérieurs et extérieurs
Les relations entre les efforts intérieurs et les efforts
extérieurs aux extrémités sont:
A l’extrémité 𝐴, l’extérieur qui représente la partie 𝑠 ≤ 𝑠0 . Ces
relations sont données par:

𝑇 𝑎 = −𝐹Ԧ𝐴

𝑀 𝑎 = −𝑀𝐴
A l’extrémité 𝐵, l’extérieur qui représente la partie
𝑠 ≥ 𝑠0 . Ces relations sont données par:
𝑇 𝑏 = 𝐹Ԧ𝐵

𝑀 𝑏 = 𝑀𝐵 109
Equations d’équilibre

L’équilibre du tronçon limité par les sections 𝐴𝑖 (𝑠𝑖 ) et


𝐴𝑖+1 (𝑠𝑖+1 ) s’écrit:

𝑠𝑖+1
𝑇 𝑠𝑖+1 − 𝑇 𝑠𝑖 + න 𝑓Ԧ 𝑠 𝑑𝑠 = 0
𝑠𝑖
𝑂𝑀 𝑠𝑖+1 ∧ 𝑇 𝑠𝑖+1 + 𝑀 𝑠𝑖+1 − 𝑂𝑀 𝑠𝑖 ∧ 𝑇 𝑠𝑖 − 𝑀 𝑠𝑖
𝑠𝑖+1
+න 𝑂𝑀(𝑠) ∧ 𝑓Ԧ 𝑠 𝑑𝑠 = 0
𝑠𝑖

109
Equations d’équilibre

La résultante des forces peut s ’écrire:

𝑠𝑖+1 𝑑𝑇
‫𝑠׬‬ Ԧ
+ 𝑓(𝑠) 𝑑𝑠 = 0; ∀ 𝑠𝑖 et 𝑠𝑖+1
𝑖 𝑑𝑠

Alors l ’équation précédente est équivalente à:

𝑑𝑇
+ 𝑓Ԧ 𝑠 = 0
𝑑𝑠

110
Equations d’équilibre

De même pour le moment résultant, on trouve:

𝑑𝑀
+ 𝑡Ԧ ∧ 𝑇 + 𝑚 𝑠 = 0
𝑑𝑠

où le vecteur unitaire tangent est:

𝑑𝑂𝑀
𝑡Ԧ =
𝑑𝑠
112
Relations avec les efforts extérieurs

Soit une force concentrée et un moment concentré appliqués


en un point 𝐴𝑖 de la poutre. Pour ce point 𝐴𝑖 , on écrit l ’équilibre
d ’une petite portion de poutre limitée par les points 𝐴− 𝑖 et 𝐴𝑖
+

contenant le point 𝐴𝑖 . Les torseurs des efforts intérieurs à


gauche 𝜏𝐴−𝑖 et à droite 𝜏𝐴+ du point 𝐴𝑖 sont donnés par:
𝑖

𝑇 𝑎𝑖−
𝜏𝐴−𝑖 ≡
𝑀 𝑎𝑖−

𝑇 𝑎𝑖+
𝜏𝐴+ ≡
𝑖
𝑀 𝑎𝑖+
113
Relations avec les efforts extérieurs

Le principe fondamental de la statique appliqué à cette petite


portion de poutre s ’écrit alors:

𝑇 𝑎𝑖+ − 𝑇 𝑎𝑖− = −𝐹Ԧ𝑖



𝑀 𝑎𝑖+ − 𝑀 𝑎𝑖− = −𝑀𝑖
Cette équation montre que les efforts intérieurs sont
discontinus au point 𝐴𝑖 .

114
Arcs plans chargés dans leur plan

On suppose que la courbe est plane et que les force sont


parallèles au plan de cette courbe et les moments sont
perpendiculaires à ce plan.


o B•
k →
→ →
i t
j s
•A • 

n 114
Arcs plans chargés dans leur plan

On pose que les efforts son définis comme suit:

𝑓Ԧ 𝑠 = 𝑞 𝑠 𝑡Ԧ + 𝑝(𝑠)𝑛
𝑇 𝑠 = 𝑁 𝑠 𝑡Ԧ + 𝑇(𝑠)𝑛
𝑀 𝑠 =𝑀 𝑠 𝑘

116
Arcs plans chargés dans leur plan

Alors, les équations d ’équilibre s ’écrivent sous la forme:

𝑑𝑁 𝑇
− +𝑞 =0
𝑑𝑠 𝑅
𝑑𝑇 𝑁
+ +𝑝=0
𝑑𝑠 𝑅
𝑑𝑀
+𝑇+𝑚 =0
𝑑𝑠

116
Cas d’une poutre droite

La poutre est supposée portée par l’axe 𝑥 et de longueur 𝐿. On


se place dans le cas où la déformation est faible. Cette
hypothèse permet d’écrire:

𝑅=∞
𝑠=𝑥
𝒕Ԧ = 𝒊Ԧ
𝒏 = 𝒋Ԧ

117
Cas d ’une poutre droite

Les équations d ’équilibre se simplifient en:

𝑑𝑁
+𝑞 =0
𝑑𝑥
𝑑𝑇
+𝑝=0
𝑑𝑥
𝑑𝑀
+𝑇+𝑚 =0
𝑑𝑥

118
Loi de comportement

la déformée de la poutre est définie par sa forme 𝑦(𝑥)


appelée flèche. La déformation de la poutre est caractérisée
par sa courbure:
1 𝑑𝜃 𝑑2 𝑦
= = 2
𝑅 𝑑𝑠 𝑑𝑥

En élasticité linéaire, la loi de comportement des poutres est


une relation linéaire entre le moment fléchissant et la
courbure qui est donnée par:
𝑑2 𝑦
𝑀 𝑥 =𝐶 2
𝑑𝑥
120
où la constante
C

Loi de comportement

où la constante 𝐶 est reliée aux caractéristiques


mécanique et géométrique de la poutre par la
relation suivante:

𝐶 = 𝐸𝐼
E

où 𝐸 est le module d’Young et 𝐼 est le moment


quadratique de la section par rapport à l’axe principal
normal au plan de la symétrie.

120
Equation de la flèche

L’équation reliant le moment et la flèche peut s’écrire, en


fonction des caractéristique de la poutre, sous la forme:

𝑑2𝑦 𝑥
𝑀 𝑥 = 𝐸𝐼
𝑑𝑥 2
En utilisant cette équation et l’équation d’équilibre vérifiée par
le moment, on obtient l’équation différentielle d’ordre 4
suivante:

𝑑4 𝑦 𝑥
𝐸𝐼 4
=𝑝
𝑑𝑥

122
Conditions aux limites

On distingue des les conditions aux limites suivantes:

 L’appui simple en un point intérieur 𝑀0 d’abscisse 𝑥0 exerce


une force seulement. Les conditions de cet appui sont
données par:

𝑦 𝑥0+ − 𝑦 𝑥0− = 0
𝑑𝑦 + 𝑑𝑦 −
𝑥0 − 𝑥0 = 0
𝑑𝑥 𝑑𝑥
𝑇 𝑥0+ − 𝑇 𝑥0− = −𝐹Ԧ
𝑀 𝑥0+ − 𝑀 𝑥0− = −0

123
Conditions aux limites

Pour un appui simple à l’extrémité droite 𝑥 = 𝐿 de la poutre,


les conditions sont données par:

𝑦 𝐿 =0
൞ 𝑇 𝐿 = 𝐹Ԧ
𝑀 𝐿 =0

123
Conditions aux limites

Pour un appui simple à l’extrémité gauche 𝑥 = 0 de la poutre,


les conditions sont données par:

𝑦 0 =0
൞𝑇 0 = −𝐹Ԧ
𝑀 0 =0

125
Conditions aux limites

 Pour un encastrement à l’extrémité gauche 𝑥 = 0, les


conditions sont données par:

𝑦 0 =0
𝑑𝑦
0 =0
𝑑𝑥
𝑇 0 = −𝐹Ԧ
𝑀 0 = −𝑀

126
Conditions aux limites

 Pour un encastrement à l’extrémité droite 𝑥 = 𝐿, les


conditions sont données par:

𝑦 𝐿 =0
𝑑𝑦
𝐿 =0
𝑑𝑥
𝑇 𝐿 = 𝐹Ԧ
𝑀 𝐿 =𝑀

127
Traction-compression simple

Définition:
Une poutre est sollicitée en traction ou compression simple si elle est soumise
à deux forces strictement opposées qui tende à l’allonger ou la raccourcir dans
des conditions de sécurité bien déterminées. Le torseur des efforts
intérieurs ou de cohésion au point G s’écrit sous la forme suivante :
𝜏𝐺 = ቊ𝑇 = 𝑁Ԧ𝑖
𝑀=0

Si 𝑁 > 0 la poutre est en traction et si 𝑁 < 0 la poutre est en compression

128
Traction-compression simple

Pour les poutres en traction ou en compression, la loi de comportement de


Hooke généralisée est:
𝑁 = 𝐸𝑆𝜖
Δ𝐿
avec 𝜖 = est l'allongement élastique unitaire suivant l’axe de la poutre.
𝐿

Exemple:
Considérons une poutre encastrée à l’extrémité x=0 et soumise à l’extrémité
x=L à une force 𝐹Ԧ = 𝐹 𝑥Ԧ . Déterminer l’effort normal 𝑁 , la déformation
longitudinale 𝜖 et l’allongement ΔL.

129
Torsion simple

Définition:
Une poutre est sollicitée en torsion simple si elle est soumise à ses extrémités
à deux moments directement opposés qui tendent à la tordre dans des
conditions de sécurité bien déterminées. Le torseur de cohésion au point 𝐺 est
sous la forme suivante :
𝑇=0
𝜏𝐺 = ൝
𝑀 = 𝑀𝑡 𝑥Ԧ

130
Torsion simple

Une poutre droite de section circulaire est encastrée à son extrémité (S1) de
centre de gravité 𝐺1 . On applique à l’extrémité droite sur la section (S2) de
centre de gravité 𝐺2 une action mécanique modélisée en 𝐺2 par un torseur «
couple » :
0
𝜏𝐺2 =൝
𝑀𝐺2

131
Torsion simple

Le déplacement d’une section droite (S) est uniquement une rotation d’un angle
𝛼 autour de son axe, et cette rotation est proportionnelle à sa distance 𝑥 par
rapport à (S1). L’essai montre que toute section plane et normale à l’axe de la
poutre reste plane et normale à l’axe et que la distance relative entre deux
sections reste sensiblement constante. Toutes les fibres se déforment donc
suivant une hélice, sauf la ligne moyenne qui reste droite.
𝛼
On constate que le rapport 𝜃 = reste toujours constant. Ce rapport est
𝑥
appelé angle unitaire de torsion [rad /mm], avec:

→𝛼 est l’angle de rotation de la section S en rad.

→𝑥 est la distance séparant S à la section de référence (S1) en mm.

132
Torsion simple
La loi de Hooke pour les contraintes tangentielles s’exprime donc par :
𝜏 = 𝐺. 𝛾
où 𝐺 est le module d’élasticité transversale ou module de Coulomb.
Comme l’angle 𝛾 est petit, l’arc
𝑀2 𝑀2′ = 𝛼𝜌 = 𝛾 𝑥
Alors, 𝛾 s’écrit sous la forme:
𝛾 = 𝜌𝜃
Donc la contrainte tangentielle devient:
𝜏 = 𝐺𝜌𝜃
→𝜏 est la Contrainte tangentielle de torsion (en MPa)
→𝜌 est la distance du point 𝑀 à la ligne neutre ou axe de la pièce qui ne subit
aucun effort (en mm)
→𝜃 est l’angle unitaire (en rad/ mm)

133
Torsion simple
Considérons la section de la figure suivante:
En un point M de la section, Le vecteur contrainte s’écrit :
𝑇 𝑀, 𝑥Ԧ = 𝜏𝑡Ԧ = 𝐺𝜃𝜌𝑡Ԧ
Le moment de torsion est donné par:
𝑀𝑡 = න 𝐺𝑀Λ 𝑇 𝑀, 𝑥Ԧ 𝑑𝑠
𝑆
Dans ce cas, 𝐺𝑀 = 𝜌𝑒Ԧ𝜌 . Donc, le moment de torsion est:
𝑀𝑡 = 𝐺𝜃𝐼𝑥𝑥 𝑥Ԧ
avec:
𝐼𝑥𝑥 = න 𝜌2 𝑑𝑥
𝑆
𝜌= + 𝑧2𝑦2
En tenant compte de ces relation, on trouve:
𝜌𝑀𝑡
𝜏=
𝐼𝑥𝑥 134

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