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Application1 de la deuxième loi de Newton : chute verticale d’un solide

I- Champ de pesanteur uniforme :


𝑃⃗
⃗⃗ défini par 𝑔 = où 𝑃⃗ est le poids d’un
La terre crée, en point de son voisinage, un champ de pesanteur 𝒈 𝑚
objet de masse m placé en ce point.
Les caractéristiques du champ de pesanteur 𝑔 sont :
- Sa direction : la verticale passante par le point considéré.
- Son sens : vers la terre.
- Sa valeur : qui dépend du lieu. Elle s’exprime en 𝑵. 𝒌𝒈−𝟏 ou en 𝒎. 𝒔−𝟐 .

Le champ de pesanteur est considéré comme uniforme dans une région de l’espace lorsque sa direction, son
sens et sa valeur sont les mêmes en tout point de cette région : 𝑔 = 𝑔0 = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑐𝑡𝑒 .
Le champ pesanteur local uniforme est représenté sur la figure suivante :

II- Forces exercées par les fluides :


Les forces de contact exercées par un fluide (gaz ou liquide) sur un système sont deux types :
1- La poussée d’Archimède :
Lorsque qu’un corps est immergé totalement ou partiellement dans un fluide, il subit de la part du fluide des
forces pressantes qui s’exercent en chaque point du solide.
La poussée d’Archimède est la résultante de ces forces. Elle a les caractéristiques suivantes :
- Son point d’application est le centre de gravité du volume du solide immergé.
- Sa direction est verticale.
- Son sens est vers le haut.
- Sa valeur est égale au poids du volume du solide immergé : 𝐹𝐴 = 𝜌𝑓𝑙𝑢𝑖𝑑𝑒 . 𝑉𝑑é𝑝𝑙𝑎𝑐é . 𝑔

L’expression de la poussée d’Archimède : ⃗⃗⃗⃗


𝐹𝐴 = −𝜌𝑓𝑙𝑢𝑖𝑑𝑒 . 𝑉𝑑é𝑝𝑙𝑎𝑐é . 𝑔

Avec :
𝜌𝑓𝑙𝑢𝑖𝑑𝑒 : masse volumique du fluide déplacé (kg/m3)
𝑉𝑑é𝑝𝑙𝑎𝑐é : volume du fluide déplacé (m3)
g : intensité de la pesanteur (N.kg-1)
2- La force de frottement du fluide :
La force de frottement du fluide, notée 𝑓 , traduit la résistance du fluide au mouvement d’un objet immergé
dedans.
Cette force est liée à la vitesse de l’objet dans le fluide, elle a la même direction du mouvement mais elle
est opposée au sens du mouvement.

L’expression de la force de frottement du fluide est : 𝑓 = −𝑘. 𝑣 𝑛 , sa norme : 𝑓 = 𝑘. 𝑣 𝑛


 Si la vitesse est faible alors la force 𝑓 a pour valeur 𝒇 = 𝒌. 𝒗
 Si la vitesse est plus importante alors on a une valeur correspondant à 𝑓 : 𝒇 = 𝒌. 𝒗²
Le facteur k dépend de la forme de l’objet, ça taille, l’aspect de sa surface ou encore la nature du fluide.
III- Chute verticale d’un corps solide dans un fluide par frottement :
1- Activité expérimental :
On se propose d’étudier le mouvement de la chute verticale, avec frottement fluide,
dans un liquide visqueux d’une bille homogène de masse m.
On fait tomber cette bille en acier sans vitesse initial dans un liquide visqueux. A
l’aide d’une caméra numérique, on obtient la chronophotographie de la chute verticale
de cette bille (figure ci-contre).
A l’aide d’un logiciel adéquat, on obtient le graphe ci-dessous qui représente
l’évolution de la vitesse 𝑣 du centre d’inertie G de cette bille lors de sa chute verticale
dans ce liquide :

1- Comment varie la vitesse en fonction du temps. Conclure.


La vitesse de la bille augmente et elle devient constante et prend une valeur limite.
On distingue deux régimes :
- Régime initial : durant lequel 𝑣 augmente.
- Régime permanent : durant lequel 𝑣 = 𝑣𝐿 = 𝑐𝑡𝑒
2- En appliquant la deuxième loi de Newton sur la bille, trouver l’équation différentielle du
mouvement ?
Système étudie : {la bille en acier}
Bilan des forces :
𝑃⃗ : Poids de la bille.
⃗⃗⃗⃗𝐴 : La poussée d’Archimède.
𝐹
𝑓 ∶ La force de frottement du fluide.
Représentation des forces :

Choix du repère : On choisit le repère (𝑂, 𝑘 ⃗ ) orienté vers la bas pour étudier le mouvement de la bille.
En appliquant la 2ème loi sur la bille au cours de son mouvement, on écrit :
∑ 𝐹𝑒𝑥𝑡 = 𝑚. 𝑎𝐺
⇔ 𝑃⃗ + ⃗⃗⃗⃗
𝐹𝐴 + 𝑓 = 𝑚. 𝑎𝐺
En projetant cette relation sur l’axe (OZ) du mouvement, on trouve :
𝑃 − 𝐹𝐴 − 𝑓 = 𝑚. 𝑎𝑧
⇔ 𝑚. 𝑔 − 𝜌𝑓 . 𝑉. 𝑔 − 𝑘. 𝑣 𝑛 = 𝑚. 𝑎𝑧
⇔ 𝜌. 𝑉. 𝑔 − 𝜌𝑓 . 𝑉. 𝑔 − 𝑘. 𝑣 𝑛 𝑧 = 𝑚. 𝑎𝑧

Remarque : La bille étant totalement immergée dans le fluide eau, les volumes qui apparaissent dans
l’expression de la poussée d’Archimède et dans l’expression du poids sont les mêmes

Alors : 𝜌. 𝑉. 𝑔 − 𝜌𝑓 . 𝑉. 𝑔 − 𝑘. 𝑣 𝑛 = 𝑚. 𝑎𝑧
𝑑𝑣
Puisque : 𝑚 = 𝜌. 𝑉 et 𝑚𝑓 = 𝜌𝑓 . 𝑉 et : 𝑎𝑧 = 𝑎 = 𝑑𝑡
𝑑𝑣 𝑑𝑣
Donc : 𝑚. 𝑔 − 𝑚𝑓 . 𝑔 − 𝑘. 𝑣 𝑛 = 𝑚. 𝑑𝑡 ⇔ 𝑚. 𝑔 − 𝑚𝑓 . 𝑔 − 𝑘. 𝑣 𝑛 = 𝑚. 𝑑𝑡

d’où : 𝑑𝑣 𝑚 − 𝑚𝑓 𝑘 c’est l’équation différentielle du mouvement du centre de


= 𝑔. ( ) − 𝑣𝑛
𝑑𝑡 𝑚 𝑚 gravité de la bille.

𝑚 −𝑚𝑓 𝑘
On pose : 𝐴 = 𝑔. ( ) et 𝐵 = 𝑚
𝑚

𝑑𝑣
L’équation différentielle du mouvement prend donc la forme : = 𝐴 − 𝐵. 𝑣 𝑛
𝑑𝑡
2- Les grandeurs caractérisant le mouvement :
a. La vitesse limite 𝑣𝐿 :
Lorsque le régime permanent est établi (𝑣 = 𝑐𝑡𝑒), alors la vitesse de la bille atteint une vitesse limite :
𝑣 = 𝑣𝐿 = 𝑐𝑡𝑒
𝑑𝑣𝐿 𝐴
Donc : = 𝐴 − 𝐵. 𝑣𝐿𝑛 = 0 ⇔ 𝐵. 𝑣𝐿𝑛 = 𝐴 ⇔ 𝑣𝐿𝑛 = 𝐵
𝑑𝑡
𝐴 1
D’où : 𝑣𝐿 = ( )𝑛
𝐵
1 1
𝑔 𝑛 𝑔 𝑛
En remplaçant A et B par ses expressions, on trouve : 𝑣𝐿 = (𝑘 (𝑚 − 𝑚𝑓 )) ou 𝑣𝐿 = (𝑘 (𝜌 − 𝜌𝑓 ))

b. Temps caractéristique :
On peut déterminer graphiquement le temps caractéristique 𝜏 qui représente l’abscisse du point d’intersection
entre la tangente à la courbe 𝑣(𝑡) à t = 0 et l’asymptote 𝑣(𝑡) = 𝑣𝐿 .

Régime initial Régime permanent

𝜏 5𝜏
3- Résolution de l’équation différentielle par la méthode d’Euler :
Pour résoudre cette équation différentielle, nous allons utiliser une méthode numérique itérative qui va
nous permettre d’avoir des valeurs approchées de la fonction 𝒗(𝒕): la solution de l’équation
différentielle du mouvement et donc sa représentation graphique :

- Ecrivons l’équation différentielle obtenue :


𝑑𝑣
= 𝐴 − 𝐵. 𝑣 𝑛
𝑑𝑡
𝑑𝑣 ∆𝑣
- On remplace la dérivée de la vitesse du solide par avec : ∆𝑣 = 𝑣𝑖+1 − 𝑣𝑖 = 𝑎𝑖 . ∆𝑡 et le pas de
𝑑𝑡 ∆𝑡
calcul : ∆𝑡 = 𝑡𝑖+1 − 𝑡𝑖
- L’équation différentielle s’écrit : 𝑎𝑖 = 𝐴 − 𝐵. 𝑣𝑖𝑛
⇒ Les deux relations intéressantes dans la méthode d’Euler sont : 𝑎𝑖 = 𝐴 − 𝐵. 𝑣𝑖𝑛 et 𝑣𝑖+1 = 𝑎𝑖 . ∆𝑡 + 𝑣𝑖
- Si on connait 𝑣0 et le pas de calcul ∆𝑡, on détermine la valeur de l’accélération initial 𝑎0 par la relation :
∆𝑣 𝑣1 −𝑣0
𝑎0 = 𝐴 − 𝐵. 𝑣0𝑛 Puis on en déduit 𝑣1 par la relation : 𝑣1 = 𝑎0 . ∆𝑡 + 𝑣0 car 𝑎0 = =
∆𝑡 ∆𝑡
- On détermine 𝑎1 = 𝐴 − 𝐵. 𝑣1𝑛 puis on en déduit : 𝑣2 = 𝑎1 . ∆𝑡 + 𝑣1
- Par l’utilisation de la même méthode on calcul : 𝑎2 = 𝐴 − 𝐵. 𝑣2𝑛 et 𝑣3 = 𝑎2 . ∆𝑡 + 𝑣2
- On procède de la même manière pour trover 𝑣4 , 𝑣5 …
- Avec les valeur obtenues de 𝑣0 à 𝑣𝑛 , pour les 𝑡0 à 𝑡𝑛 , on tracera 𝑣𝑖 = 𝑓(𝑡𝑖 ) ce qui nous donnera la
représentation graphique de la fonction 𝑣𝐺 = 𝑓(𝑡) qu’on va le comparer avec celle obtenue
expérimentalement.

⇒ Cette méthode est appelée méthode numérique itérative, car on répète n fois les mêmes calculs.
⇒ Si on veut améliorer la précisions des calculs, il suffit de choisir un pas de calcul ∆𝑡 plus petit, c’est pour
𝜏
ça on prend généralement : ∆𝑡 = 10 pour ne pas dépasser la vitesse limite de la bille.
Remarque :
Cette méthode permet de tester un modèle pour la force de frottement (𝑓 = −𝑘. 𝑣 𝑛 ), si la méthode d’Euler
donne une allure pour 𝑣𝐺 (𝑡) proche de celle obtenue expérimentalement, on peut valider le modèle(n=1 ou
n=2).

IV- Chute libre verticale d’un solide sans frottement :


1- Définition :
En l’absence de frottement, un solide est dit en chute libre dans le référentiel terrestre s’il n’est soumis qu’à
son poids 𝑃⃗. On a donc : ∑ 𝐹𝑒𝑥𝑡 = 𝑃⃗
2- Etude de la chute libre d’un solide :
Considérons un solide (S) en chute libre verticale
- Système étudie : { le solide (S) }
- Bilan des forces :
𝑃⃗ : Poids du corps(S).

Dans un référentiel terrestre supposé galiléen, on applique la deuxième loi de Newton sur le corps (S) lors de
sa chute libre, on écrit : ∑ 𝐹𝑒𝑥𝑡 = 𝑚. 𝑎𝐺
⇔ 𝑃⃗ = 𝑚. 𝑎𝐺
En projetant cette relation sur l’axe (OZ) orienté dans le sens du mouvement su corps (S), on trouve :
𝑃 = 𝑚. 𝑎𝑧
⇔ 𝑚. 𝑔 = 𝑚. 𝑎𝑧
Donc : 𝑔 = 𝑎𝑧
Puisque le mouvement se fait juste selon l’axe (OZ) : 𝑎𝑧 = 𝑎𝐺
D’où : 𝑎𝐺 = 𝑔 = 𝑐𝑡𝑒
⇒ L’accélération d’un solide en chute libre est indépendante de la masse du solide.
⇒ L’accélération du solide suivant l’axe vertical est constante, donc le mouvement de chute du solide
(S) est rectiligne uniformément varié.

3- Les équations horaires du mouvement de chute libre :


𝑑𝑣𝐺
On a : 𝑎𝐺 = 𝑔 d’où : = 𝑔 c’est l’équation différentielle du mouvement .
𝑑𝑡
Pour obtenir l’équation de la vitesse, il suffit d’intégrer par rapport au temps, on trouve :
𝑣𝐺 (𝑡) = 𝑔𝑡 + 𝑣0
Avec : 𝑣0 la vitesse à l’instant initial 𝑡 = 0
Si le solide (S) est lâché sans vitesse initial, alors : 𝑣0 = 0 d’où : 𝑣𝐺 (𝑡) = 𝑔𝑡
L’équation horaire du mouvement s’obtient par intégration de l’équation de la vitesse par rapport du temps :
1
𝑧𝐺 (𝑡) = 𝑔𝑡 2 + 𝑧0
2
À l’instant initial, G est au point O, donc : 𝑧0 = 0
1
D’où : 𝑧𝐺 (𝑡) = 𝑔𝑡 2
2

Généralement, les équations horaires du mouvement de chute libre par rapport un repère orthonormé direct
⃗ ) est orienté vers le bas sont :
dont l’axe (𝑂, 𝑘
𝑎𝐺 = 𝑔

𝑣𝐺 (𝑡) = 𝑔𝑡 + 𝑣0
1
𝑧𝐺 (𝑡) = 𝑔𝑡 2 + 𝑣0 𝑡 + 𝑧0
2

Exercice d’application :

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