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Chapitre II
II.1 Introduction
La déformation est l’étude du mouvement d’un corps qu’il soit solide ou fluide. Ce mouvement
est décrit par les positions consécutives de chaque point du corps en fonction du temps. Nous ne
nous intéresserons pas aux causes de ce mouvement. Cependant, nous imposerons la condition
que le corps reste un milieu continu au sens où la masse volumique et tous les autres paramètres
décrivant le mouvement sont des fonctions continues des variables spatiales et du temps. Dans
ce chapitre, on définira les divers paramètres qui caractérisent le mouvement du corps et on
présentera de manière détaillé des mesures de sa déformation. Leurs propriétés et leur
signification seront mise en valeur.de plus, l’invariance de ces divers paramètres par rapport à un
référentiel, en relation avec un observateur, sera discutée. La description sera générale et ne sera
pas limitée à une forme particulière des mouvements ou de la constitution du corps.
a) Configurations et mouvement
Soit le repère orthonormé , , , , l’ensemble des points matériels constituant le milieu
continu occupe à chaque instant , un ensemble
de positions dans l’espace: c’est la configuration
du système à l’instant , noté . On introduit
aussi la notion de configuration de référence ou
configuration initiale: c’est la configuration du
système à un instant , noté .
c) Description lagrangienne
Une description possible des transformations subies par le solide consiste à considérer la loi
d'évolution des positions de chaque particule de solide. On introduit ainsi les coordonnées
, , du point , résultant du déplacement de entre les instants et .
Les coordonnées dépendent à la fois des coordonnées (position initiale) et de (temps).
= ,
De sorte que :
ou bien
= , , ,
= , , ,
= , , ,
Remarque : On désignera par une lettre majuscule la position initiale d'un point (temps ) et par
une lettre minuscule sa position instantanée au temps .
La vitesse peut alors être calculée par :
, ,
, =
=
,
De composantes cartésiennes
= ; " = 1. .3
La dérivée partielle ne concerne donc que la variable de temps, les positions initiales sont
indépendantes du temps.
,
& =
L'introduction du vecteur déplacement ne change pas grand chose à la formulation :
=
,
,
, =
= car =0
Au lieu de suivre chaque particule dans son mouvement, on peut aussi se poster en un point
donné de l'espace et observer les particules qui y passent (et avec quelle vitesse elles y passent)
ainsi que la variation des grandeurs physiques locales qu'elles transportent.
Ainsi une grandeur physique (par exemple scalaire) + peut être décrite de deux façons :
+ , + ,
=
+ , 1 + + + +
= , + + + .
Ce qui devient :
Donc
+ , + ,
= + ,
+ /01 ,
∙
,
,
& , = = 3333333
+ /01 , ,
∙
En composantes cartésiennes :
a) Tenseur gradient
→
configuration initiale
Dans un premier temps, on considère le déplacement d’un vecteur infiniment petit de la
.
Puisque = , il vient
=
= 53 ∙
= @
< ?
< ?
53 = <
?
< ?
< ?
; >
Le déterminant de 53 est le jacobien A . Le tenseur 53 permet donc de déterminer directement la
variation d’un volume élémentaire entre les instants initial et actuel :
B = A
La transformation d'un vecteur à elle seule ne peut pas décrire une déformation ; par exemple,
peut différer de
sous l'effet d'une rotation sans que cela ne soit le signe d'une déformation.
D'autre part la transformation d'un vecteur pris séparément ne peut en aucun cas rendre compte
d'une quelconque variation angulaire.
Ainsi le tenseur gradient n'est pas adéquat pour caractériser, seul, un état de déformation.
′ −
∙
′ = 2G: :′
Soit
∙
avec = +
Si l'on introduit maintenant le champ de déplacement ,
Donc
= +
avec
=E
= et = +
Ou sous forme vectorielle
et
= 53 ∙ 3333333
53 = O ̿ + /01
On peut écrire :
=
+ /01
3333333
∙
3333333
/01 : est le gradient du champ de déplacement qui peut être décomposé en deux parties :
1
Une partie symétrique qui correspond au tenseur de déformation pure :
H̿ = 3333333
/01 3333333 P
+ /01
2
:
Ou en composantes :
1
H: = C + D
2 :
1
Une partie antisymétrique qui correspond au tenseur de rotation :
Q 3333333
R = /01 3333333 P
− /01
2
ENSH | Mécanique des milieux continus 14
Chapitre II Etude des déformations
1 :
Ou en composantes :
Q: = C − D
2 :
On introduit les parties antisymétriques Q
R et symétriques H̿ du tenseur gradient :
1 1
+ /01
= 3333333 3333333 P
− /01 + /01
∙ 3333333 3333333 P
+ /01
∙
2 2
+ Q
= R ∙
+ H̿ ∙
Or, on peut montrer aisément qu'un tenseur antisymétrique est équivalent à un produit vectoriel,
R ∙
Q = Q ∧
Donc :
=
+ Q
∧
+ H̿ ∙
′ =
′ + Q
∧ et,puisque
+ H̿ ∙
et
=
′ = ′ ′
Alors :
Dans un milieu déformable, dans l'hypothèse HPP, le champ de déplacement résulte ainsi de la
combinaison (par sommation) de :
− une translation d'ensemble ;
− une rotation d'ensemble ;
− un champ de déplacement générant la déformation pure.
= i , au cours de la transformation géométrique, ce vecteur devient
et, selon
′ −
∙
′ = 2G: :′
l'équation
∙
′ −
∙ ∙
′ = 2G: :′
l
or, selon la figure 6, on voit que :
∙
′
Et Fig.6- distorsion : variation locale d'angle
,
mniki, = opm ′ =
′
2G: :′
=
′ 1 + H\ 1 + H
Si l'on considère de nouveau l'hypothèse des petites perturbations, on approxime l'angle et son
sinus et on néglige les déformations devant l'unité, on obtient la distorsion (on dit aussi le
glissement) de l'angle droit bâti sur i et par :
ki, = k\ = 2H: i :
On voit ainsi qu'à une distorsion positive correspond une réduction d'angle droit.
Les distorsions et les élongations, sont adimensionnelles et s'expriment en microdéformation et
on note qr la valeur 10st .
Ce sont donc les demi-distorsions qui apparaissent dans la matrice des déformations
H: = k , : ; n ≠ v
= H k k
@
H̿ = < H
k ?
< ?
;mw H >
: ,
,
c) Dilatation volumique
Soit un petit parallélépipède rectangle bâti sur les vecteurs de la base , , ,
alors son volume est = ; après transformation géométrique le volume devient
B = (Hypothèse des petites perturbations prise en compte). Par conséquent la
x= =
≃ H + H + H = + +
Soit, en introduisant les opérateurs trace et divergence :
x = 0H̿ = nB
On peut donc indifféremment exprimer la variation volumique unitaire soit par la trace du
tenseur des déformations, soit par la divergence du champ de déplacement.
z = O, OO, OOO sont les 3 contraintes principales. C'est une équation du troisième degré en Hg
appelée équation caractéristiques de H̿. Les solutions en sont réelles et trois situations peuvent
survenir :
1. les trois valeurs propres sont égales : c'est que toute direction de l'espace est direction
principale et les dilatations sont les mêmes dans toutes les directions. Il n'y a aucune distorsion
dans quelque plan que ce soit.
2. deux valeurs propres sont égales : il y a une troisième valeur propre associée à une direction
propre. Toute direction appartenant au plan perpendiculaire à cette direction propre est
également propre.
3. les trois valeurs propres (principales) sont différentes alors les trois directions propres
(principales) sont différentes et orthogonales entre elles du fait de la symétrie du tenseur des
déformations.
Dans la base des vecteurs propres (des directions principales), le tenseur des déformations s'écrit
H{ 0 0
ainsi :
H̿ − Hg O ̿ = 0
Les invariants du tenseur des déformations sont les coefficients de l'équation caractéristique
Donne :
−Hg + O Hg − O Hg + O = 0
O = H
Où
1
O = H H:: − H: H:
2
O = H̿
Revenons pour cela un instant sur la définition des composantes symétriques et antisymétriques
1
On reconnaît, les termes de déformation en petites perturbations :
Q:, = H ,: − H: ,
en changeant d'indice :
Q:,Z = HZ,: − H:Z,
− − + =0
: Z Z :
Qui se développent en :
*Intégration :
Donc, si ces équations sont vérifiées, il est possible de déterminer le champ de déplacement. On
procède les étapes :
1. détermination des composantes du tenseur antisymétrique à l'aide des différentielles : Q: =
Q:, c’est-à-dire Q: = H ,: −H :,
H{ 0
exprimé dans son repère principal par :
H̿ =
0 H{{ /\ ,\
} }}
Le point H\ , k⁄2 parcourt un cercle de centre H{ + H{{ , 0 et de rayon H{ + H{{ .
Une jauge de déformation, voir fig.9, peut être assimilée à une résistance métallique constituée
d’un fil rectiligne très fin, que l’on colle sur la surface de la structure étudiée. On transmet ainsi au
fil les déformations de la structure, d’où une variation de sa longueur, qui produit une variation de
sa résistance. Cette variation est mesurée à l’aide d’un pont de Wheatstone. On peut ainsi obtenir
avec précision l’allongement relatif H\ dans la direction i de la jauge.
A partir de HX , H et H , il est possible de trouver l’état de déformation dans le plan.