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Mécanique des milieux continus

Chapitre1: Éléments de calcul tensoriel


La mécanique des milieux continus fait un usage intensif des champs scalaires, vectoriels
et tensoriels. Ces outils mathématiques indispensables permettent non seulement d’établir des
résultats fondamentaux indépendamment du référentiel choisi, mais en outre, confèrent aux
formules qui les expriment une concision remarquable. Grâce à cela, on peut porter son attention
sur les phénomènes physiques qu’elles représentent plutôt que sur les équations elles-mêmes.
Les scalaires, vecteurs et tenseurs ont en effet la propriété d’être invariant lors d’un change-
ment de base. C’est ainsi que grâce à ces quantités on peut écrire les équations de la mécanique
de manière intrinsèque c’est à dire indépendamment de la base choisie.
Dans ce cours, nous n’aurons pas recours à la forme la plus complète du calcul tensoriel ;
nous n’utiliserons que des systèmes de coordonnées orthogonales, éventuellement curvilignes
(par exemple le système de coordonnées cylindriques ou sphériques), ce qui permet des
simplifications considérables sans introduire de restrictions trop gênantes. En outre, tout les
vecteurs et tenseurs considérés seront toujours à composantes réelles.
Avant de définir ce que sont les scalaires, vecteurs et tenseurs, nous introduisons une série
de définition.

1-Convention de sommation d'Einstein

2-Symbole de Kronecker

3-Symbole de permutation dit de Lévi-Civita


4-Changement de base

5-Scalaire
6-Vecteur

7-Tenseur d’ordre 2

8-Étude des tenseurs d’ordre 2

Nous étudions ici en détail les tenseurs d’ordre 2 compte tenu de leur importance en mécanique des
milieux continus.

8-1 Tenseur identité

es dans
8-2 Tenseur symétrique et antisymétrique

8-3 Trace d’un tenseur

8-4 Produit contracté


8-5 Produit tensoriel

NB :

8-6 Représentation spectrale d’un tenseur


8-7 Décomposition polaire
9- Opérateurs différentiels sur les champs de tenseurs

9-1 Coordonnées cartésiennes


9-2 Coordonnées cylindriques

La matrice de passage de la base cartésienne à la base cylindrique est donc :


9-3 Coordonnées sphériques
Exercice1

1-
2-

3-

4-

5-

Exercice 2

1-

2-
Exercice 3
Chapitre2: Cinématique du milieu continu

1- Hypothèse du milieu continu


La mécanique des milieux continus a pour objet, l’étude du comportement
des matériaux lorsqu’ils sont soumis à des sollicitations extérieures. Ces
dernières peuvent être différenciées en des actions mécaniques, électriques,
électromagnétiques, thermiques ou chimiques. Sous l’action des forces
extérieures, un matériau réagit par une déformation, (un changement de forme)
et / ou un écoulement. L’étude d’un matériau comme un milieu continu consiste
dès lors à relier mathématiquement la réponse d’un matériau (déformation) à son
excitation (force ou contrainte) à travers des équations différentielles.

Un matériau sera considéré comme un milieu continu lorsque la propriété de


discontinuité de la matière au niveau microscopique ne sera pas prise en
compte. On suppose ainsi que les propriétés physiques du matériau sont des
fonctions continues au sens mathématique du terme : tout champ matériel T(M)
représentant une grandeur physique à l’instant t au point M est continu et
possède des dérivées continues

A la différence de la mécanique des solides indéformables, la mécanique des milieux continus


permet de prendre en compte les déformations d’un corps et les variations de température
qui accompagnent ces déformations.
Dans un solide indéformable, la distance entre deux points quelconques ne peut varier avec
le temps alors que dans un milieu déformable, cette distance peut évoluer. La cinématique du
milieu continu a pour but d’introduire les outils mathématiques pour décrire une cinématique
quelconque et ce indépendamment des forces qui l’engendrent.

2- Configuration

2-1- Configuration de référence:


2-2- Configuration actuelle:

3- Transformation des coordonnées


4- Description de Lagrange

5- Description d'Euler
6- Trajectoire

7- Vitesse
NB:

8- Ligne de courant

9- Tube de courant

10- Dérivée particulaire


10-1- Expression en description lagrangienne

La dérivée particulaire et la dérivée locale se confondent

10-2- Expression en description eulérienne

On appelle dérivée convective de A, l’expression v(M,


v t).gradA(M, t)
11- Dérivée particulaire de la vitesse
Illustrations

Transformation uniforme
Mouvement uni-axial, illustration des dérivées temporelles eulérienne et la-
grangienne.

Exercice1
Exercice 2

Exercice 3
Chapitre3: Étude des déformations d’un milieu continu
Soit un milieu matériel subissant l’action de forces extérieures par opposition au
mouvement de solide rigide, on entend par déformation un changement de forme
du milieu continu résultant d’une variation des distances relatives des points
matériels au cours du temps. Cette variation de forme peut se traduit par une
variation de longueur ou d’angle.
1. Tenseur gradient de transformation

Considérons la transformation géométrique décrite par x v = φ(X, t)


2. Mesure des déformations
2.1. Tenseur de dilatation
2.2. Tenseur de déformation de Green-Lagrange

2.3. Tenseur de Cauchy-Green gauche

2.4. Tenseur de déformation d’Euler –Almansi


2.5. Interprètation géométrique du tenseur de déformation

2.5.1 Variations de longueur


2.5.2 Variation d’angle
2.5.3 Dilatation volumique
2.5.4 Formule de Nanson

2.5.5 Transformation de masse volumique

2.5.6 Déformation et directions principales

2.5.7 Décomposition polaire


2.6 Tenseur en petites déformations

2.7 Vitesse de déformation

En posant

On a

Posons :

et

On a
Illustrations
Exercice 1
Exercice 2

Exercice 3
Chapitre4: Equations générales de la mécanique des
milieux continus
En mécanique des milieux continus lors du mouvement d’un domaine matériel,
certaines grandeurs physiques comme la masse, la quantité de mouvement et
l’énergie se conservent. Ainsi les lois fondamentales en mécanique des milieux
continus fondées sur le principe de conservation sont applicables pour tous les
milieux continus sans faire appel à leur propriété rhéologique. Ces lois peuvent
s’écrire sous une forme intégrale (globale) rapportée à l’ensemble du domaine
matériel ou différentielle (locale) en un point du domaine.

1. Formulation d’un principe de conservation


Un principe de conservation postule que la variation totale d’une propriété de
quantité Q au cours d’un mouvement du domaine matériel d’étude D est nulle,
soit
dQ /dt =0
Cette équation traduit le bilan d’évolution de la quantité Q à l’instant t, c’est-à-dire
ce qui entre dans le domaine est égal à ce qui sort du domaine. La quantité Q
peut designer une grandeur scalaire, vectorielle ou tensorielle. Considérons A
comme la quantité par unité de volume de Q c’est-à-dire, une densité volumique

en description d’Euler dans le domaine A = A(M, t)


2. Conservation de la masse
Etant donné que le volume du domaine, D est arbitraire, l’équation précédente
fournit la forme locale de la loi de conservation de la masse, c’est-à-dire
3. Principe fondamental de la dynamique

Énoncé

Forme locale de l’équation du mouvement


ou en composantes
4- Théorème de la puissance cinétique
5-Etude locale du tenseur des contraintes
Soit un milieu continu Ω qui se déforme sous l’action de forces extérieures qui lui
sont appliquées. En réaction à cette déformation, le milieu développe des efforts
internes représentés par la notion de contrainte. La contrainte, en d’autres mots,
traduit une mesure de l’intensité des forces internes qui s’exercent entre
particules constitutives du milieu.
5-1 Contraintes normale et tangentielle
5-2 Direction et contraintes principales
5-3 Tenseur sphérique et tenseur déviateur des contraintes

5-4 Ellipsoïde de Lamé


5-5 Représentation de Mohr en un point
Ainsi, lorsque la normale unitaire n v varie, le point figuratif M des contraintes doit se trouver dans
l’espace hachuré. On constate que la contrainte normale est comprise entre les valeurs σ 3 et σ 1 .
On note également que la contrainte tangentielle ou de cisaillement maximale est égale au rayon du
grand cercle, c’est-à-dire

Si deux contraintes principales sont égales, le tricercle de Mohr se réduit à un cercle unique. Si le
tenseur est sphérique, c’est-à-dire, si les trois contraintes principales sont égales, le tricercle de
Mohr se réduit à un point.
5-6 Cas particuliers de tenseur des contraintes

5-6-1 Tenseur de contrainte uniaxiale


5-6-2 Tenseur de contrainte plane

5-6-3 Tenseur de contrainte hydrostatique

5-6-4 Tenseur de contrainte de cisaillement pur


6-Notion de loi de comportement

En mécanique des milieux continus, le comportement d’un milieu est décrit


suivant un modèle élastique ou visqueux ou généralement selon un modèle
viscoélastique.
Les lois constitutives du milieu élastique, visqueux et viscoélastique sont
proposées. On distingue, cependant, d’autres types de comportement comme la
plasticité, la viscoplasticité etc.
Dans les chapitres précédentes les déformations et contraintes ont été étudiées
indépendamment l’un de l’autre sans se faire références aux propriétés
intrinsèques du matériau. De plus les équations fondamentales établies sont
valables pour tout milieu continu. Pour caractériser un milieu, c’est-à-dire, pour
distinguer la réponse d’un matériau soumis aux sollicitations de l’autre, il devient
nécessaire de connaître la relation mathématique qui exprime le champ de
tenseurs des contraintes en un point matériel à l’instant actuel en fonction de
l’histoire du tenseur de déformation ou de l’histoire du tenseur des vitesses.
Cette relation mathématique est appelée la loi de comportement ou loi
constitutive ou encore loi rhéologique
Cette loi est déterminée en général à l’aide d’observations expérimentales
réalisées sur des échantillons du matériau étudié.

6.1. Principes généraux


La loi de comportement doit obéir à trois principes généraux :
- Le principe du déterminisme : La contrainte actuelle en un point matériel
dépend uniquement de l’histoire du mouvement du milieu continu jusqu’à
l’instant actuel.
- Le principe d’objectivité ou d’indifférence matérielle : La forme d’une loi
constitutive demeure invariante par changement d’observateur ;
- Principe de dissipation : une loi constitutive doit satisfaire le second
principe de la thermodynamique, le principe de non-négativité
- Principe d’action locale : La contrainte actuelle en un point matériel ne
dépend que des variables définies en ce point et non du voisinage.

6.2. Classes de comportement


Dans cette section nous définissons les classes de milieu continu étudiées dans
ce cours.

Homogénéité :
Un milieu continu est dit homogène si en tout point matériel il possède les
mêmes propriétés. Ceci signifie que la loi de comportement est la même pour
tout point matériel.

Isotropie :
Un milieu continu sera dit isotrope si ses propriétés sont invariantes dans une
rotation par rapport aux directions matérielles. Autrement dit la loi de
comportement est indépendante de toute direction.

Elasticité :
Un milieu continu est dit élastique s’il recouvre son état initial aussitôt que l’action
des efforts extérieurs est supprimée.
Viscosité
Un milieu continu est dit visqueux s’il se déforme en fonction du temps.

Viscoélasticité
Un milieu continu est dit viscoélastique s’il manifeste simultanément les
propriétés d’un fluide visqueux et d’un solide élastique lorsqu’il se déforme sous
l’action des forces extérieures.
Le milieu viscoélastique dissipe de l’énergie au cours de la déformation et ne
recouvre sa forme initiale après suppression des efforts extérieurs.

6-3 Exemples de Lois rhéologiques

On définit la rhéologie comme la science qui étudie l’écoulement et la déformation de la matière.

6-3-1 Milieux fluides simples


Un fluide (réel) est un milieu continu visqueux dont la loi rhéologique est définie par
6-3-2 Fluide au repos

6-3-3 Fluide newtonien (ou de Stokes)


6-3-4 Fluide visqueux incompressible

6-3-5 Fluide de Reiner – Rivlin

6-3-6 Milieux élastiques simples

Un milieu continu élastique est défini par :


6-3-7 Milieu élastique linéaire

6-3-8 Milieu élastique classique


6-3-9 Milieu thermo-élastique
Exercice 1
Exercice 2
Chapitre 5 : Équations générales de l’Élastostatique
5-1 Hypothèses générales

Lorsqu’un corps solide est soumis à des forces extérieures, il peut se déplacer et /ou se déformer.
Un solide sera dit élastique si, conformément à l’intuition, il reprend spontanément sa forme de
départ lorsque les contraintes extérieures sont supprimées. Ainsi, les déformations des solides
élastiques sont par définition réversibles. Dans ce qui suit, nous admettrons en outre que l’état
naturel d’un solide élastique, c’est-à-dire son état en l’absence de toute force extérieure, est
caractérisé par une forme bien déterminée ainsi que par l’annulation de toutes les contraintes
internes.
L’objet de la théorie de l’élasticité classique est l’étude des déformations de ces solides élastiques
sous l’effet de forces extérieures. Dans ce cours, nous nous limiterons à l’étude de l’élasticité
linéaire caractérisée par le fait que les configurations du système déformé restent toujours « voisines
» d’une configuration de référence qui est un état naturel du système, c’est-à-dire un état d’équilibre
dans lequel toutes les contraintes s’annulent. Dans ce contexte, on pourra donc faire l’hypothèse des
petites perturbations (HPP) et confondre les descriptions eulérienne et lagrangienne.
Soulignons aussi que dans le cadre de cette première approche de l’élasticité, nous nous attacherons
principalement à décrire les effets mécaniques (déformations, tensions) se produisant dans les
solides en déformation en nous préoccupant assez peu des phénomènes thermiques qui peuvent se
produire simultanément. De manière plus précise, nous allons supposer que la température n’influe
pas sur les relations entre tensions et déformations dans le solide. Dans ces conditions, nous
décrirons les déformations des solides élastiques au moyen de la seule équation (mécanique) de
conservation de la quantité de mouvement car elle est tout à fait découplée de l’équation
(thermique) de conservation de l’énergie. Cette équation de l’énergie permettrait, si on le voulait,
d’étudier en plus le champ de température au sein du matériau. Evidemment, cette hypothèse
simplificatrice a pour conséquence que le modèle que nous allons développer ne permet pas de
rendre compte de certains phénomènes bien réels de couplage entre effets thermiques et mécaniques
dans les solides en déformation. Par exemple, on ne pourra pas décrire les variations de volume des
corps que l’on chauffe à pression constante, ni l’apparition de tensions dans les corps chauffés à
volume constant. On ne pourra pas non plus rendre compte des augmentations de température qui
apparaissent habituellement dans les solides comprimés adiabatiquement.

5-2 Enoncé du problème

Soit une pièce cylindrique en traction uniaxiale parallèle à son axe :

-Rapport entre la contrainte exercée et l’allongement relatif de la barre :


-Diagramme typique de traction d’un acier :
On s’intéresse à l’évolution d’un système mécanique qui, à partir d’un état initial non chargé
(les contraintes sont nulles en tout point) va atteindre un nouvel état d’équilibre sous l’action de
sollicitations extérieures. Ces sollicitations extérieures peuvent être :
– des forces volumiques (par exemple la gravité ou des forces de Coriolis) ;
– des vecteurs contraintes appliqués en surface ;
– des déplacements imposés en surface.
On se place dans les hypothèses suivantes :
– l’hypothèse des petites perturbations est applicable : l’état final est très proche de l’état
initial et le gradient des déplacements est faible ;
– les effets dynamiques ne sont pas pris en compte (on suppose que le chargement est
imposé lentement) ;
– le comportement du matériau est élastique isotrope.

Si l’on ne considère pas le couplage des effets thermiques et mécaniques, les équations de
l’élasticité linéaire isotrope sont :

En élasto-statique, les dérivations partielles par rapport au temps s'annulent et les équations de
conservation de la quantité de mouvement prennent la forme d’équations d’équilibre.

5-3 Equations aux déplacements

Cette approche consiste à choisir le champ de déplacement comme inconnue principale. Dans la
pratique, on se donne une certaine forme pour ce champ, et on cherche à vérifier toutes les
équations du problème. Ce champ doit satisfaire les conditions limites en déplacement. Ensuite, à
partir de ce champ on calcule les déformations à partir de la relation de compatibilité puis les
contraintes à partir de la loi de comportement. Il ne reste plus qu’à vérifier si ces contraintes sont en
équilibre sur le volume et satisfont les conditions limites en contrainte.
Cela revient à éliminer les inconnues tenseur de contrainte et tenseur de déformation infinitésimale
et à garder que l’inconnue en déplacement.
Ces trois équations sont appelées les équations de Lamé-Navier. En se servant de la formule du
Laplacien , ces équations peuvent aussi être écrites sous la forme :

Cette forme est avantageuse pour la résolution lorsque l’on sait que le champ de déplacement
est irrotationnel ( rotu = 0).
Le processus de résolution avec l’approche en déplacement est donc :
– postuler la forme du champ de déplacement ;
– vérifier les conditions limites en déplacements ;
– vérifier les équations dites de Lamé-Navier, ;
– calculer les déformations, puis les contraintes ;
– vérifier les conditions limites en contrainte.

5-4 Equations aux contraintes

L’approche en contrainte consiste à partir d’un champ de contrainte vérifiant les équations
d’équilibre. La relation de comportement inversée permet de trouver les déformations en
fonction des contraintes.

Ces déformations doivent ensuite être intégrées pour obtenir les déplacements.

Les conditions d’intégrabilité ici s’écrivent


Ces six équations sont appelées les équations de Beltrami-Michell.
Le processus de résolution avec l’approche en contrainte est donc :
– postuler un champ de contrainte ;
– vérifier les conditions d’équilibre en volume ;
– vérifier les conditions limites en contrainte ;
– vérifier les équations dites de Beltrami-Michell;
– calculer les déformations, puis les déplacements à partir des contraintes ;
– vérifier les conditions limites en déplacement.
Remarques :
– On note que lorsque toutes les forces volumiques sont constantes ou nulles, tout champ de
contrainte constant ou linéaire par rapport aux variables d’espace satisfait les équations
de Beltrami-Michell ;
– Si les forces volumiques sont nulles, tout champ de contrainte constant vérifie à la fois
les équations d’équilibre et les équations de Beltrami-Michell.

5.5 Principe de Saint-Venant

L’unicité de la solution des problèmes d’élastostatique permet de justifier l’utilisation d’une


méthode pratique de résolution appelée méthode semi-inverse.
La résolution du système d’équations de 5-2 est souvent extrêmement ardue et il est souvent
intéressant d’essayer de deviner la forme générale de la solution. On propose donc de manière
intuitive une expression de certaines composantes des contraintes et/ou des déformations faisant
apparaître suffisamment de paramètres indéterminés pour satisfaire aux équations générales et aux
conditions aux limites. Grâce au théorème d’unicité, on peut alors affirmer que, si on trouve une
solution, elle est aussi la seule.
On peut également comprendre qu’il est extrêmement difficile d’imposer des conditions aux limites
réalistes dans un problème pratique.
Prenons par exemple le cas d’une barre encastrée soumise à son extrémité libre à un couple de
torsion M.
L’extrémité droite de la poutre constitue une partie de la surface extérieure du corps solide étudié
sur laquelle des forces de contact t sont imposées. Il est cependant pratiquement impossible de
déterminer avec exactitude, pour un dispositif expérimental donné, comment les forces
superficielles se répartissent sur la surface. Dans la pratique, on lève cette difficulté en introduisant
le Principe de Saint-Venant (1855) que l’on peut énoncer comme suit :

Si une distribution de forces de contact agissant sur une portion de surface d’un corps élastique est
remplacée par une distribution de forces différente, mais statiquement équivalente à la première, les
effets des deux distributions sont essentiellement les mêmes à une distance suffisamment grande de
la zone d’application.

L’utilisation de ce principe est justifiée par un très bon accord avec les résultats expérimentaux.
Rappelons aussi que l’on dit que deux systèmes de forces sont statiquement équivalents si les forces
résultantes et les moments résultants par rapport à un point fixé sont égaux. Dans le cas de la
torsion, par exemple, quel que soit le mode d’application du couple de torsion, les déplacements et
les contraintes seront les mêmes à une distance de la section terminale égale à quelques diamètres.
Dans le même ordre d’idées, il arrive également que l’on s’autorise à introduire une certaine
souplesse dans l’écriture des conditions aux limites portant sur les déplacements. Par exemple
lorsqu’une partie de la surface extérieure d’un corps est « encastrée », on n’exprimera pas
l’annulation des tous les déplacements sur cette surface mais on se contentera d’annuler le
déplacement et la rotation en un point de cette surface. De même que ci-dessus, c’est la
comparaison avec l’expérience des résultats déduits de cette simplification qui a permis de
valider la démarche.

5.6 Critère de ruine

La ruine peut être due à des instabilités ou à des contraintes.

Pour les contraintes on a :

-Traction/compression :

-Cisaillement

-Critère de Von Mises : Le critère de Von Mises est utilisé pour déterminer si un matériau isotrope
subit une plastification

-Critère de Tsai-Wu : Le critère de Von Mises ne peut s'appliquer qu'à des matériaux isotropes.
Dans le cas de composites ou du bois, les contraintes admissibles dépendent non seulement de la
direction de sollicitation mais également du sens de traction ou compression.
Le critère de Tsai-Wu généralise le critère de Von Mises à des matériaux orthotropes.

Au titre des instabilités,on a :

-Flambement généralisé : L'instabilité élastique (flambement) d'une structure se produit lorsqu'un


léger accroissement du chargement entraîne des déformations importantes, provoquant
l'effondrement. Le calcul du flambement se déroule en deux étapes:
a) la structure est sollicitée par un chargement qui produit une distribution de contraintes (s).
b) le chargement initial est multiplié par un facteur l.
Le flambement apparaît lorsque l'énergie de déformation élastique est équivalente au travail des
contraintes initiales (s). Dans ce cas, un accroissement infime du chargement produit des
déplacements infinis. La recherche des flambements se ramène au calcul des vecteurs propres {u} et
valeurs propres l qui sont respectivement les modes de flambement et les coefficients
d'amplification des charges.
La ruine apparaît pour la plus petite valeur propre l, c'est-à-dire le plus petit coefficient
d'amplification du chargement initial. Le mode propre associé correspond à la déformée de ce
coefficient d'amplification. Notez bien que le mode de flambement obtenu dépend de l'ensemble des
éléments de la structure, de ses conditions de blocage et de son chargement initial.

L'analyse du flambement généralisé doit porter sur l'ensemble de la structure pour la détermination
des modes de flambement {u} et des coefficients d'amplification des charges l. Toutefois, sans
ordinateur, ce calcul devient vite hors de portée même pour un assemblage de quelques poutres.
Pour pallier cette difficulté, les règles (CM66, CB71, Eurocodes...) définissent des critères de
flambements locaux qui sont applicables poutre par poutre. Ces critères réduisent l'étude d'une
poutre prise dans un assemblage à des poutres équivalentes de longueur l K dont les extrémités sont
articulées (extrémités maintenues vis-à-vis du mouvement latéral, mais libres de tourner) pour
l'étude du flambement ou bien à des poutres de longueur l D dont les extrémités sont maintenues
latéralement (encastrées contre le mouvement latéral, encastrement contre la rotation suivant l'axe
longitudinal, libre de tourner dans le plan) pour l'étude du déversement:

-Longueurs de flambement

-Flambement par compression : Une poutre en compression devient brutalement instable bien
avant que la limite d'élasticité ne soit atteinte, c'est à dire avoir σ<σe et assister une grande
déformation de la poutre entraînant sa ruine. Il s'agit du phénomène de flambement étudié par Euler.
Des études plus complètes ont été conduites par Dutheil et ont été adoptées par les règles CM66
pour des chargements complexes combinant .

-Compression et flexion dans le plan de flambement

-Compression et flexion

-Déversement et flambement : Le déversement des pièces fléchies est un phénomène d'instabilité


élastique qui présente des analogies avec le flambement. Le déversement se produit lorsqu'une
poutre fléchie présente une faible inertie à la flexion transversale et à la torsion. La partie supérieure
de la poutre, comprimée, flambe latéralement et il existe une valeur critique du moment de flexion
(selon le plan de plus grande raideur), comme il existe un effort normal critique provoquant le
flambement pour une barre comprimée, pour lequel la poutre fléchit dans le plan de sa plus faible
raideur et entre en torsion.
Le critère calculé par ICAB Force utilise une formule enveloppe qui permet de combiner les effets
d'une compression et d'une flexion déviée.

-Voilement : Le voilement d'une plaque rectangulaire apparaît lorsque cette plaque est soumise à
une compression uniforme sur deux côtés opposés, parallèlement à son plan moyen; la plaque se
déforme transversalement. Le phénomène de voilement se manifeste par des ondulations, qui ne
sont pas sans rappeler le phénomène de flambement pour des pièces à une dimension, à la
différence près que le voilement se développe plus progressivement, les grandes déformations
n'apparaissant pas brutalement et ne conduisant généralement pas à la ruine de la pièce. Un effort de
cisaillement peut aussi provoquer le voilement.
Exercice1
Soit le massif rectangulaire de grande longueur représenté sur la figure
suivante :
Exercice 2

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