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Cours de la Mécanique des Milieux

Continus
IV – Lois de comportement des matériaux,
Théorie d’élasticité
1ère Année Génie Civil

Préparé par : Youssef EL ASRI

Novembre 2023 Cours MMC 1


Plan du cours
I- Introduction générale et éléments de calcul tensoriel

II- Tenseur des Déformations

III- Tenseur des Contraintes

IV- Lois de comportement des matériaux, Théorie d’élasticité


Loi de comportement de Hooke, Loi inverse de Hooke, Stabilité d’un matériau élastique, Interprétation
des paramètres de la loi de comportement.

V- Critères de résistance

VI- Méthodes de résolution directes de problèmes d’élasto-statique, Elasticité de type plan

VII- Théorèmes énergétiques, Méthodes de résolution variationnelles

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Introduction et définitions 1
❑ Lois de comportement :

✓ Nous avons introduit les déformations et les contraintes. Pour résoudre un problème de Mécanique des
Milieux Continus, il nous manque des équations.
Ces équations complémentaires sont issues des lois physiques nouvelles, appelées lois de
comportement des matériaux et qui relient les contraintes et les déformations.

✓ Chaque type de lois de comportement est lié à une classe de matériaux bien précise : métaux, béton,
bois, caoutchouc, fluide …

✓ L’étude de ces lois doit être faite mathématiquement et également expérimentalement. On peut citer
en particulier, l’expérience de traction-compression d’une éprouvette cylindrique en acier.

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Introduction et définitions 2
❑ Isotropie : un matériau est isotrope s’il n’existe pas dans ce matériau des directions de chargement
privilégiées.

Les caractéristiques du matériau isotrope ne dépendent pas de la direction suivant laquelle on


effectue les mesures.
❑ Homogénéité : un matériau est homogène si les mesures physiques effectuées sont indépendantes de
la position où sont réalisées les mesures.

Les caractéristiques du matériau ne dépendent pas du point matériel courant.


❑ Elasticité : Un milieu continu (matériau) est dit élastique lorsqu’il a une mémoire privilégiée. Il se
souvient des configurations (ou états) antérieures et notamment de l’état de référence (ou état initial).
Les déformations d’un milieu élastique sont réversibles. Elles s’estompent après déchargement du
milieu continu (voir résultats de l’expérience de traction-compression).
❑ Un matériau est matériellement simple si sa loi de comportement ne dépend que des dérivées de la
fonction de transformation et donc du tenseur des déformations : 𝜎 𝑀, 𝑡 = 𝑓 𝑀, 𝜀 𝑀, 𝑡

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Introduction et définitions 3
❑ Exemple d’une courbe contrainte-déformation :

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Loi de comportement de Hooke 1
❑ Hypothèses :

✓ Nous adoptons dans la suite du cours l’hypothèse de transformations infinitésimales.

✓ Nous supposons que les milieux continus élastiques sont matériellement simples.

✓ La matériau étudié est supposé élastique et homogène. Il vient alors que :


𝜎 𝑀, 𝑡 = 𝑓 𝑀, 𝜀 𝑀, 𝑡
✓ La matériau est considéré comme isotrope :

La fonction 𝑓 est invariante dans tout changement de repère.

✓ L’état initial est supposé être l’état naturel du milieu :


𝜀 𝑀, 0 = 0 et 𝜎 𝑀, 0 = 𝑓 𝑀, 𝜀 𝑀, 0 =0

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Loi de comportement de Hooke 2
❑ Théorème d’isotropie : On a
𝜎 = 𝐻0 𝐸1 , 𝐸2 , 𝐸3 1 + 𝐻1 𝐸1 , 𝐸2 , 𝐸3 𝜀 + 𝐻2 𝐸1 , 𝐸2 , 𝐸3 𝜀. 𝜀
𝐻0 , 𝐻1 et 𝐻2 étant des fonctions scalaires dépendant des invariants du tenseur de déformations
linéarisé :
𝐸1 = tr𝜀 = 𝜀𝐼 + 𝜀𝐼𝐼 + 𝜀𝐼𝐼𝐼 = 𝜊( 𝜀 )
1 2 2
𝐸2 = tr𝜀 − tr(𝜀. 𝜀) = 𝜀𝐼 𝜀𝐼𝐼 + 𝜀𝐼𝐼 𝜀𝐼𝐼𝐼 + 𝜀𝐼 𝜀𝐼𝐼𝐼 = 𝜊( 𝜀 )
2
3
𝐸3 = det𝜀 = 𝜀𝐼 𝜀𝐼𝐼 𝜀𝐼𝐼𝐼 = 𝜊( 𝜀 )

❑ Les transformations étant infinitésimales, nous négligeons le troisième terme : 𝐻2 𝐸1 , 𝐸2 , 𝐸3 𝜀. 𝜀


puisque 𝜀. 𝜀 est infiniment petit d’ordre 2.
❑ En effectuant un développement limité de 𝐻0 au voisinage de (0,0,0), on obtient :
𝜕𝐻0 𝜕𝐻0 𝜕𝐻0
𝐻0 𝐸1 , 𝐸2 , 𝐸3 = 𝐻0 0,0,0 + 0,0,0 𝐸1 + 0,0,0 𝐸2 + 0,0,0 𝐸3
𝜕𝐸1 𝜕𝐸2 𝜕𝐸3

Or, l’hypothèse de l’état naturel se traduit par : 𝜎 𝑀, 0 = 𝐻0 0,0,0 1 = 0


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Loi de comportement de Hooke 3
En négligeant les termes infiniment petits de second et troisième ordres, nous trouvons :
𝜕𝐻0
𝐻0 𝐸1 , 𝐸2 , 𝐸3 = 0,0,0 𝐸1
𝜕𝐸1
❑ Le développement limité de 𝐻1 au voisinage de (0,0,0) donne :
𝜕𝐻1 𝜕𝐻1 𝜕𝐻1
𝐻1 𝐸1 , 𝐸2 , 𝐸3 = 𝐻1 0,0,0 + 0,0,0 𝐸1 + 0,0,0 𝐸2 + 0,0,0 𝐸3
𝜕𝐸1 𝜕𝐸2 𝜕𝐸3

En négligeant les termes infiniment petits en 𝜀 , on trouve :


𝐻1 𝐸1 , 𝐸2 , 𝐸3 = 𝐻1 0,0,0
𝜕𝐻0
❑ En posant λ = 0,0,0 et 2µ = 𝐻1 0,0,0 ,
𝜕𝐸1

nous obtenons l’équation reliant les tenseurs des déformations et des contraintes :
𝜎 = λtr(𝜀)1 + 2µ𝜀
❑ Cette équation représente la loi de comportement, appelée loi de Hooke, d’un matériau homogène isotrope
élastique en transformation infinitésimale, et dont l’état initial est supposé être l’état naturel.
❑ λ et µ sont des coefficients caractéristiques du matériau et sont appelés modules d’élasticité (ou
coefficients d’élasticité) de Lamé.
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Loi de comportement de Hooke 4
❑ Remarques et commentaires :
✓ La loi de comportement de Hooke relie linéairement les termes des tenseurs des contraintes et des
déformations. C’est donc une loi de comportement élastique linéaire. Cette élasticité linéaire s’adapte
très bien aux matériaux subissant des chargements raisonnables.
✓ L’élasticité linéaire du matériau isotrope homogène est complètement caractérisée par deux
coefficients d’élasticité.
✓ µ est appelé module de cisaillement. En effet, les termes non diagonaux du tenseur des contraintes
(cisaillements) et ceux des déformations (glissements) sont proportionnels :
𝜎𝑖𝑗 = 2µ𝜀𝑖𝑗 pour 𝑖 ≠ 𝑗
✓ La loi de Hooke montre que les directions principales des contraintes sont celles des déformations.
Les contraintes principales s’expriment en écriture matricielle en fonction des déformations principales
𝜎𝐼 λ + 2µ λ λ 𝜀𝐼
par : 𝜎𝐼𝐼 = λ λ + 2µ λ 𝜀𝐼𝐼
𝜎𝐼𝐼𝐼 λ λ λ + 2µ 𝜀𝐼𝐼𝐼
✓ On a la même relation matricielle entre les contraintes normales et les déformations normales.

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Loi inverse de Hooke 1
❑ Si on considère les parties sphérique et déviatorique respectivement des tenseurs des déformations et
des contraintes, on peut écrire :
𝜀 = 𝜀𝑚 1 + 𝜀 𝐷

𝜎 = 𝜎𝑚 1 + 𝜎 𝐷

❑ En tenant compte de la loi de Hooke, on obtient les expressions suivantes :


𝜎𝑚 = (3λ + 2µ)𝜀𝑚
൝ 𝜎 𝐷 = 2µ𝜀 𝐷
qui montrent la proportionnalité des parties sphérique et déviatorique respectivement des tenseurs des
contraintes et des déformations.
1
❑ En écrivant la loi de Hooke sous la forme : 𝜀 = (𝜎 − λtr(𝜀)1),

1
Et puisque : tr(𝜀) = tr(𝜎),
(3λ+2µ)
On obtient la loi de comportement inverse de Hooke :
λ 1
𝜀=− tr(𝜎)1 + 𝜎
2µ(3λ + 2µ) 2µ

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Loi inverse de Hooke 2
❑ Les coefficients de Lamé λ et µ ne sont pas déterminés directement par l’expérience. Nous
définissons deux autres coefficients qui peuvent être donnés à partir d’essais simples :
µ(3λ+2µ)
✓ Module d’Young : 𝐸 = ;
λ+µ
λ
✓ Coefficient de Poisson :ν= .
2 λ+µ

❑ La loi de comportement inverse de Hooke s’exprime en fonction du module d’Young et du


coefficient de Poisson par :
ν 1+ν
𝜀 = − tr(𝜎)1 + 𝜎
𝐸 𝐸
❑ Les expressions des coefficients de Lamé en fonction de E et ν sont les suivantes :
ν𝐸 𝐸
λ= et µ =
(1+ν)(1−2ν) 2(1+ν)

❑ Nous utilisons également le coefficient K appelé module de rigidité à la compression :


𝐸 2
𝐾= = λ + µ. On a alors : 𝜎𝑚 = 3𝐾𝜀𝑚 .
3(1−2ν) 3

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Généralisation de la loi de Hooke
❑ Tenseur des modules d’élasticité :
Une loi de comportement élastique linéaire s’écrit d’une manière générale (sans l’hypothèse d’isotropie
du milieu) sous la forme :
𝜎 = 𝐴: 𝜀

𝐴 est un tenseur d’ordre 4, appelé tenseur des modules d’élasticité (ayant 36 termes indépendants).

On obtient la formulation matricielle de la loi de comportement pour un matériau linéairement élastique,


homogène et isotrope (en fonction des deux paramètres E et ν) :

𝜎11 1−ν ν ν 0 0 0 𝜀11


𝜎22 ν 1−ν ν 0 0 0 𝜀22
𝜎33 𝐸 ν ν 1−ν 0 0 0 𝜀33
𝜎12 = 𝜀12
(1 + ν)(1 − 2ν) 0 0 0 1 − 2ν 0 0
𝜎13 0 0 0 0 1 − 2ν 0 𝜀13
𝜎23 0 0 0 0 0 1 − 2ν 𝜀23

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‫أقوال علماء مسلمين )‪(2‬‬

‫" إنك لتعلم أن الجسم إذا خلي وطباعه ولم يعرض له من‬
‫الخارج تأثير غريب لم يكن له بُد من موضع معين وشكل‬
‫معين فإن من طباعه مبدأ استيجاب ذلك"‬

‫ابن سينا )ت‪427 .‬ه‪1037/‬م(‪ ،‬اإلشارات والتنبيهات‬

‫‪Octobre 2023‬‬ ‫‪Cours MMC‬‬ ‫‪13‬‬


Stabilité d’un matériau élastique
❑ Définition : Etudier la stabilité d’un matériau à son état naturel consiste à examiner si cet état, en
l’absence de sollicitations extérieures, a tendance à évoluer spontanément ou au contraire demeurer
dans sont état initial.
❑ On admet qu’une condition nécessaire de stabilité du matériau élastique est que la forme quadratique
1
𝜀: 𝐴: 𝜀 soit définie positive.
2
1 λ µ 2 µ 2 µ 2
On montre que : 𝜀: 𝐴: 𝜀 = + 𝜀𝐼 + 𝜀𝐼𝐼 + 𝜀𝐼𝐼𝐼 + 𝜀𝐼 − 𝜀𝐼𝐼 + 2𝜀𝐼𝐼𝐼 − 𝜀𝐼 − 𝜀𝐼𝐼
2 2 3 2 6
λ µ
Il vient que : + > 0, µ > 0 ou encore : 𝐸 > 0, −1 < ν < 0,5.
2 3

❑ Expérimentalement, on vérifie que le coefficient de Poisson est inclus entre 0 et 0,5 :


0 < ν < 0,5, ce qui implique que : λ > 0.
Nous donnons ci-après l’interprétation physique du module de rigidité à la compression, du module
d’Young et du coefficient de Poisson.

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Interprétation de K
❑ Essai de compression uniforme d’un solide de géométrie quelconque :

Cet essai correspond aux conditions aux limites suivantes :


𝑇 𝑑 𝑀 = −𝑝𝑛 𝑀 ∀𝑀 ∈ 𝜕Ω (𝑝 > 0)
✓ Nous supposons que le champ de tenseur des contraintes solution est sous la forme :
𝜎 = −𝑝1
Il satisfait l’équation d’équilibre (les forces massiques étant négligées) et les conditions aux limites.
ν 1+ν 1−2ν
✓ D’après la loi de comportement inverse de Hooke : 𝜀 = − tr(𝜎)1 + 𝜎 =− 𝑝1.
𝐸 𝐸 𝐸

𝑝 𝑝
Il vient que : 𝜀 = − 1 =− 1.
3λ+2µ 3𝐾

𝑝
Après intégration, on obtient à un déplacement rigidifiant près : 𝜉 = − 𝑋.
3𝐾

✓ Le champ du tenseur de contraintes 𝜎 = −𝑝1 est bien le champ solution de l’équilibre statique d’un
solide en compression uniforme.
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Interprétation de K
❑ Interprétations :
✓ Le vecteur déplacement est radial et proportionnel au vecteur position. Les champs des tenseurs
des contraintes et des déformations sont homogènes et sphériques.

✓ Plus K est grand, moins le déplacement est important. K représente bien la résistance à la
compression.

λ µ
✓ La condition de stabilité du matériau ( + > 0 et donc 𝐾 > 0) implique que :
2 3
𝑑Ω𝑡 − 𝑑Ω0 𝑝
tr(𝜀) = =− <0
𝑑Ω0 𝐾
Ce qui signifie que la matériau diminue de volume si l’on exerce sur lui une compression uniforme.

✓ En mesurant le déplacement (ou la déformation) pour une compression uniforme appliquée p, nous
obtenons le valeur du module de la rigidité à la compression K.

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Interprétation des constantes E et ν
❑ Essai de traction-compression d’une éprouvette cylindrique (Expérience de Hooke) :
Soit une éprouvette cylindrique de génératrice parallèle à 𝑒3 et de bases : 𝑆𝑖𝑛𝑓 ∶ 𝑋3 = 0, 𝑆𝑠𝑢𝑝 ∶ 𝑋3 = 𝑙.
On bloque la surface 𝑆𝑖𝑛𝑓 selon la direction 𝑒3 tandis que l’on exerce sur 𝑆𝑠𝑢𝑝 une force de traction-
compression d’intensité F.
Si F est positive, c’est une traction. Si elle est négative, c’est une compression.
✓ Nous supposons que le champ de tenseur de contraintes solution est sous la forme :
𝐹
𝜎 = 𝑒3 ⨂𝑒3
𝑆
✓ L’équation d’équilibre et les conditions aux limites sont satisfaites. Nous déduisons de la loi de
ν𝐹 ν𝐹 𝐹
comportement inverse que : 𝜀 = − 𝑒1 ⨂𝑒1 − 𝑒2 ⨂𝑒2 + 𝑒3 ⨂𝑒3 .
𝐸𝑆 𝐸𝑆 𝐸𝑆
ν𝐹 ν𝐹 𝐹
L’intégration donne (à une constante près pour 𝜉1 et 𝜉2 ) : 𝜉1 = − 𝑋 ,𝜉 =− 𝑋 et 𝜉3 = 𝑋 .
𝐸𝑆 1 2 𝐸𝑆 2 𝐸𝑆 3

Les conditions aux limites de la surface 𝑆𝑖𝑛𝑓 sont vérifiées.


𝐹
✓ Le champ de tenseur des contraintes 𝜎 = 𝑒3 ⨂𝑒3 est bien le champ solution.
𝑆

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Interprétation des constantes E et ν
❑ Interprétations :
✓ Si F est positive, nous constatons que le solide s’allonge dans le sens des génératrices :
𝐹
𝜉3 = 𝑋 (𝐸 > 0)
𝐸𝑆 3
Et les sections se contractent homothétiquement :
ν𝐹 ν𝐹
𝜉1 = − 𝑋1 , 𝜉2 = − 𝑋2 ν > 0
𝐸𝑆 𝐸𝑆

✓ E s’interprète comme le rapport de la force exercée sur chaque unité de la section et l’allongement
𝜎
unitaire du solide cylindrique suivant sa génératrice : 𝐸 = 33
𝜀33
ν représente le rapport de rétrécissement et l’allongement de longueur du solide :
𝜀11 𝜀22
𝜈=− =−
𝜀33 𝜀33
✓ On remarque que le champ de tenseur des contraintes est homogène uniaxial et le champ du tenseur
des déformations est homogène mais n’est pas uniaxial (effet Poisson).
✓ La positivité de E signifie que le matériau s’allonge si l’on effectue sur lui une traction.

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Interprétation des constantes E et ν

✓ Deux cas limites pour ν se présentent :


▪ Si 𝜈 = 0, le matériau ne subit pas d’effet Poisson (𝜀11 = 𝜀22 = 0) ;
▪ Si 𝜈 = 0,5, le matériau est incompressible (tr(𝜀) = 0).

✓ En mesurant le déplacement (ou la déformation) pour une force de traction ou de compression


donnée, nous obtenons E et ν.

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Quelques valeurs de E et ν
❑ Ce sont de telles expériences qui permettent de déterminer les coefficients d’élasticité des matériaux, à
condition de ne pas quitter le domaine de l’élasticité linéaire (domaine de chargements raisonnables).
❑ Ci après les valeurs des coefficients E et ν pour quelques matériaux.
Matériau Module d’Young E (GPa) Coefficient de Poisson ν
Acier doux 200 0,25 à 0,30
Aluminium 74 0,34
Argent 85 0,39
Béton 30 à 45 0,20
Bronze 100 0,31
Cuivre 120 0,34
Granite 80 0,27
Or 80 0,42
Plomb 17 0,45

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Exercices
❑ Application :
1. Calculer l’allongement unitaire correspondant à l’application d’un effort de traction de 200 MPa
suivant la direction 𝑒1 sur un parallélépipède en acier doux (on prend ν = 0,3).
2. Calculer l’effort surfacique tangentiel nécessaire pour créer un glissement de 1° suivant les
directions 𝑒1 , 𝑒2 d’un parallélépipède en béton (on prend 𝐸 = 35 GPa).

❑ Exercice 1 :
On donne le champ de déplacement suivant pour un solide élastique linéaire isotrope homogène :
𝜉 = 𝛼𝑋1 − 𝛽𝑋2 𝑒1 + 𝛽𝑋1 + 𝛼𝑋2 𝑒2 + 3𝛼𝑋3 𝑒3
1. Déterminer le tenseur des contraintes. En déduire le tenseur déviateur des contraintes et le tenseur
sphérique des contraintes.
2. Déterminer les valeurs des déformations principales et des contraintes principales si le solide étudié
est une barre d’aluminium (on prend 𝛼 = 𝛽 = 10−3 ).

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Exercices
❑ Exercice 2 :
Soit un solide élastique linéaire isotrope homogène dont le tenseur des contraintes s’écrit :

𝜎 = 𝜎𝑒1 ⨂𝑒1 + 𝜏(𝑒1 ⨂𝑒2 + 𝑒2 ⨂𝑒1 )

1. Calculer le tenseur des déformations. En déduire les contraintes principales et les déformations
principales.
2. Sachant que 𝜉 = 𝜉1 𝑋1 , 𝑋2 𝑒1 + 𝜉2 𝑋1 , 𝑋2 𝑒2 + 𝜉3 𝑋3 𝑒3 avec 𝜉1 (𝑋1 = 0) = 0, déterminer les
composantes du champ de déplacement (à un déplacement rigidifiant près).
3. En posant 𝜎 = 250 MPa et 𝜏 = 100 MPa, déterminer les valeurs des contraintes et des déformations
principales ainsi que le champ de déplacement au point M(1,1,1) pour une tôle de cuivre.

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