Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Continus
IV – Lois de comportement des matériaux,
Théorie d’élasticité
1ère Année Génie Civil
V- Critères de résistance
✓ Nous avons introduit les déformations et les contraintes. Pour résoudre un problème de Mécanique des
Milieux Continus, il nous manque des équations.
Ces équations complémentaires sont issues des lois physiques nouvelles, appelées lois de
comportement des matériaux et qui relient les contraintes et les déformations.
✓ Chaque type de lois de comportement est lié à une classe de matériaux bien précise : métaux, béton,
bois, caoutchouc, fluide …
✓ L’étude de ces lois doit être faite mathématiquement et également expérimentalement. On peut citer
en particulier, l’expérience de traction-compression d’une éprouvette cylindrique en acier.
✓ Nous supposons que les milieux continus élastiques sont matériellement simples.
nous obtenons l’équation reliant les tenseurs des déformations et des contraintes :
𝜎 = λtr(𝜀)1 + 2µ𝜀
❑ Cette équation représente la loi de comportement, appelée loi de Hooke, d’un matériau homogène isotrope
élastique en transformation infinitésimale, et dont l’état initial est supposé être l’état naturel.
❑ λ et µ sont des coefficients caractéristiques du matériau et sont appelés modules d’élasticité (ou
coefficients d’élasticité) de Lamé.
Novembre 2023 Cours MMC 8
Loi de comportement de Hooke 4
❑ Remarques et commentaires :
✓ La loi de comportement de Hooke relie linéairement les termes des tenseurs des contraintes et des
déformations. C’est donc une loi de comportement élastique linéaire. Cette élasticité linéaire s’adapte
très bien aux matériaux subissant des chargements raisonnables.
✓ L’élasticité linéaire du matériau isotrope homogène est complètement caractérisée par deux
coefficients d’élasticité.
✓ µ est appelé module de cisaillement. En effet, les termes non diagonaux du tenseur des contraintes
(cisaillements) et ceux des déformations (glissements) sont proportionnels :
𝜎𝑖𝑗 = 2µ𝜀𝑖𝑗 pour 𝑖 ≠ 𝑗
✓ La loi de Hooke montre que les directions principales des contraintes sont celles des déformations.
Les contraintes principales s’expriment en écriture matricielle en fonction des déformations principales
𝜎𝐼 λ + 2µ λ λ 𝜀𝐼
par : 𝜎𝐼𝐼 = λ λ + 2µ λ 𝜀𝐼𝐼
𝜎𝐼𝐼𝐼 λ λ λ + 2µ 𝜀𝐼𝐼𝐼
✓ On a la même relation matricielle entre les contraintes normales et les déformations normales.
𝐴 est un tenseur d’ordre 4, appelé tenseur des modules d’élasticité (ayant 36 termes indépendants).
" إنك لتعلم أن الجسم إذا خلي وطباعه ولم يعرض له من
الخارج تأثير غريب لم يكن له بُد من موضع معين وشكل
معين فإن من طباعه مبدأ استيجاب ذلك"
𝑝 𝑝
Il vient que : 𝜀 = − 1 =− 1.
3λ+2µ 3𝐾
𝑝
Après intégration, on obtient à un déplacement rigidifiant près : 𝜉 = − 𝑋.
3𝐾
✓ Le champ du tenseur de contraintes 𝜎 = −𝑝1 est bien le champ solution de l’équilibre statique d’un
solide en compression uniforme.
Novembre 2023 Cours MMC 15
Interprétation de K
❑ Interprétations :
✓ Le vecteur déplacement est radial et proportionnel au vecteur position. Les champs des tenseurs
des contraintes et des déformations sont homogènes et sphériques.
✓ Plus K est grand, moins le déplacement est important. K représente bien la résistance à la
compression.
λ µ
✓ La condition de stabilité du matériau ( + > 0 et donc 𝐾 > 0) implique que :
2 3
𝑑Ω𝑡 − 𝑑Ω0 𝑝
tr(𝜀) = =− <0
𝑑Ω0 𝐾
Ce qui signifie que la matériau diminue de volume si l’on exerce sur lui une compression uniforme.
✓ En mesurant le déplacement (ou la déformation) pour une compression uniforme appliquée p, nous
obtenons le valeur du module de la rigidité à la compression K.
✓ E s’interprète comme le rapport de la force exercée sur chaque unité de la section et l’allongement
𝜎
unitaire du solide cylindrique suivant sa génératrice : 𝐸 = 33
𝜀33
ν représente le rapport de rétrécissement et l’allongement de longueur du solide :
𝜀11 𝜀22
𝜈=− =−
𝜀33 𝜀33
✓ On remarque que le champ de tenseur des contraintes est homogène uniaxial et le champ du tenseur
des déformations est homogène mais n’est pas uniaxial (effet Poisson).
✓ La positivité de E signifie que le matériau s’allonge si l’on effectue sur lui une traction.
❑ Exercice 1 :
On donne le champ de déplacement suivant pour un solide élastique linéaire isotrope homogène :
𝜉 = 𝛼𝑋1 − 𝛽𝑋2 𝑒1 + 𝛽𝑋1 + 𝛼𝑋2 𝑒2 + 3𝛼𝑋3 𝑒3
1. Déterminer le tenseur des contraintes. En déduire le tenseur déviateur des contraintes et le tenseur
sphérique des contraintes.
2. Déterminer les valeurs des déformations principales et des contraintes principales si le solide étudié
est une barre d’aluminium (on prend 𝛼 = 𝛽 = 10−3 ).
1. Calculer le tenseur des déformations. En déduire les contraintes principales et les déformations
principales.
2. Sachant que 𝜉 = 𝜉1 𝑋1 , 𝑋2 𝑒1 + 𝜉2 𝑋1 , 𝑋2 𝑒2 + 𝜉3 𝑋3 𝑒3 avec 𝜉1 (𝑋1 = 0) = 0, déterminer les
composantes du champ de déplacement (à un déplacement rigidifiant près).
3. En posant 𝜎 = 250 MPa et 𝜏 = 100 MPa, déterminer les valeurs des contraintes et des déformations
principales ainsi que le champ de déplacement au point M(1,1,1) pour une tôle de cuivre.