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Méthode et projet expérimental 2

Rapport TP1 : Couches limites laminaires et turbulentes d'un


écoulement sur une plaque plane

DIAGANA Mohamed

DIOP Dieumb

DIBA Aboubacry

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Sommaire :

I-Introduction

II-Etude théorique : Equation de la couche limite

III- Etude expérimentale : Détermination de vitesses par le tube


de Pitot

IV- Sources d’incertitude

V-Conclusion

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I-Introduction

L'étude des écoulements fluides et des phénomènes de transfert de masse et de


chaleur est fondamentale dans le domaine de la mécanique des fluides. Parmi les
concepts clés dans cette discipline, les couches limites laminaires et turbulentes
jouent un rôle crucial dans la compréhension du comportement des fluides près des
surfaces solides. Ces couches limites déterminent les caractéristiques de l'écoulement
à proximité des parois, influençant ainsi la performance et l'efficacité de nombreux
dispositifs et systèmes.

Notre expérience se concentre spécifiquement sur les couches limites laminaires et


turbulentes développées au sein d'un écoulement d’air sur une plaque plane. Ces
couches limites représentent des régions où les caractéristiques de l’écoulement
changent de manière significative à mesure que l'on s'éloigne de la surface solide.

Au cours de cette expérience, nous explorerons les différentes phases de


développement des couches limites, de la phase laminaire à celle transitoire et
turbulente. À travers une analyse approfondie des paramètres expérimentaux et des
observations recueillies, nous chercherons à identifier les caractéristiques distinctes de
ces couches limites, expliquant les phénomènes régissant sur les écoulements le long
des surfaces solides. Nous comparerons ensuite nos résultats avec ceux calculer
théoriquement et enfin, un calcul d’incertitude sera fait pour mesurer l’ordre de
grandeur des erreurs faites.

Cette étude permettra non seulement d'approfondir notre compréhension des


écoulements près des parois, mais aussi d'apporter des contributions pratiques à la
conception et à l'optimisation de systèmes impliquant des interactions fluides/gaz -
solides.

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II- Etude théorique : Equation de la couche
limite
Dans cette partie, nous allons démontrer comment trouver analytiquement
l’épaisseur de la couche limite. Pour cela, nous allons utiliser :

• Les équations bilans (Continuité et Navier-Stokes)


• L’hypothèse de la couche limite : δ(x) ≪ x. (avec x la position et δ(x) l’épaisseur
de la couche limite)
• Les conditions limites d’un écoulement stationnaire bidimensionnel :
u (y = 0) = 0; u(y = δ(x)) = ue (avec ue ,la vitesse en sortie de soufflerie).

1. Tout d’abord, on effectue un résonnement en ordre de grandeur. Les variables du


système deviennent ainsi : x ∼ x ; y ∼ δ(x) ; u ∼ ue.
𝜕𝑣 −𝜕𝑢 𝛿 ( 𝑥)
D’après l’équation de continuité : 𝜕𝑦 = ⇒ v∼ 𝑢𝑒
𝜕𝑥 𝑥

2. Donc en ordre de grandeur et en remplaçant par les expressions définies


précédemment, on obtient :
𝜕𝑣 𝛿 ( 𝑥) 𝑢𝑒 𝜕𝑢 𝜕𝑢 𝜕𝑢
𝑢 𝜕𝑦 ∼ 𝑢 𝑒 ∼ 𝑣 𝜕𝑦 ⇒ 𝑢 𝜕𝑥 ∼ 𝑣 𝜕𝑦
𝑥 𝛿 ( 𝑥)

3. Etant placé dans les conditions limites, on suppose que l’épaisseur de la couche
limite est faible. Donc les dérivées de la vitesse sont plus grandes suivant la
normale à la plaque (𝑦) que suivant la direction de la vitesse (𝑥).
𝜕2 𝑢 𝜕2 𝑢
En ordre de grandeur cela donne : 𝜕𝑦2 > . Le terme à négliger dans
𝜕𝑥2
𝜕2 𝑢
l’équation de Navier – Stokes est donc 𝜕𝑥2 .

𝜕𝑢 𝜕𝑢 1 𝜕𝑝 𝜕2 𝑢
Nous avons alors que : 𝑢 𝜕𝑥 + 𝑣 𝜕𝑦 = − 𝜌 𝜕𝑥 + 𝜈 𝜕𝑦2

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En supposant que la dérivée de la vitesse est négligeable, l’équation de Navier-
1 𝜕𝑝 𝜕2 𝑢
Stokes prend donc la forme : 0 = − 𝜌 𝜕𝑥 + 𝜈 𝜕𝑦2

𝜌𝜈𝑢
Ce qui nous permet de déduire : 𝑝 = 𝛿(𝑥)𝑒2 .

Nous en déduisons que le terme de pression p est d’ordre ρue , soit ρνue/ δ(x)2.

4. Nous supposons à présent que p = cst. Avec les approximations en ordre de


grandeur faite précédemment et cette nouvelle condition, les équations bilans
𝜕𝑢 𝜕𝑣 𝑑𝑢 𝜕𝑢 𝜕2 𝑢
se réduisent à : { + = 0 𝑒𝑡 𝑢 +𝑣 =𝜈 }.
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝑑𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑦2

𝑑𝑢
5. La nouvelle expression de l’équation de Navier-Stokes est la suivante : 𝑢 +
𝑑𝑥
2
𝜕𝑢 𝜕 𝑢
𝑣 =𝜈 .
𝜕𝑦 𝜕𝑦2

𝜕𝑢 𝜕𝑢
Or, d’après la question 2 : 𝑢 𝜕𝑥 ∼ 𝜈 𝜕𝑦.

𝑢2𝑒 𝑢2 𝛿 ( 𝑥) 2 𝜈
En remplaçant dans l’équation on obtient que : ∼ 𝜈 𝛿(𝑥𝑒)2 ⇒ ∼𝑢
𝑥 𝑥2 𝑒𝑥

En faisant la racine carrée de ce rapport représentant la variation de l’épaisseur de la


1 1
𝛿 ( 𝑥) 𝜈 𝛿 ( 𝑥) −
couche limite on trouve la relation suivante : ∼ (𝑢 𝑥 ) soit 2
∼ 𝑅𝑒𝑥 . 2
𝑥 𝑒 𝑥

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III. Etude expérimentale : Détermination
de vitesses par le tube de Pitot
Afin de déterminer l’épaisseur de la couche limite, il a fallu étudier à l’aide d’un tube
de Pitot la vitesse au sein de la plaque en différents points. L’expérience a été mené
pour deux cas : lorsque l’écoulement était laminaire et lorsqu’il était turbulent. Nous
avons réalisé plusieurs mesures qui seront reportées sous forme de tableaux et de
graphe.

Le tube de Pitot d’arrêt nous a permis de mesurer la différence des niveaux du liquide
dans le manomètre relié au dispositif. Nous avons ensuite utilisé la formule : 𝑉 =
2𝜌𝑙𝑖𝑞 𝑔Δℎ
√ pour trouver la vitesse en chaque point.
𝜌

A. Etude de la couche limite laminaire

Notre première étude s’est faite par une exploration verticale de la vitesse en deux
abscisses fixées : x=200mm et x=400mm.

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Nous apercevons que la couche limite est atteinte plus rapidement en x=400mm (la
vitesse atteint une valeur limite plus rapidement).

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Ensuite, notre deuxième mesure consistait à calculer cette fois-ci l’épaisseur de la
couche limite (la distance à la paroi à laquelle la différence de niveau commence à
devenir constante), pour plusieurs valeurs de x variant de 50mm en 50mm. Ne pouvant
pas commencer à 0 à cause de l’installation du dispositif, on décide donc de
commencer à 120mm.

Nous remarquons que l’épaisseur de la couche limite est proportionnelle à la position x.


Cela vient confirmer notre conjecture faite précédemment montrant que plus
l’écoulement est mesuré loin de la plaque, plus sa couche limite est atteinte plus
rapidement.

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𝛿 𝐿 ( 𝑥)
Enfin, concernant la partie laminaire, la dernière analyse a été de tracer en fonction
𝑥
de Rex. Pour calculer le nombre de Reynolds, on a calculé la vitesse de sortie de la
soufflerie à l’aide d’un tube de Pitot double. Celle-ci, notée ue est de 9,89 m/s.

En traçant la courbe de puissance relative à la fonction, on remarque que l’allure de la


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courbe est très proche de celle la fonction . Or, dans nos calculs théoriques nous
√𝑥
1
𝛿 ( 𝑥) −
démontrons que ∼ 𝑅𝑒𝑥 . On retrouve donc bel et bien la loi de puissance attendue.
2
𝑥
Les calculs expérimentaux sont ainsi en accord avec l’équation démontrée
théoriquement.

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B. Etude de la couche limite transitoire et turbulente

Dans cette partie, on s’intéresse à la turbulence de l’écoulement d’air de la soufflerie.


Etant inatteignable à partir de cette plaque qui est trop petite, la turbulence a été
déclenchée artificiellement à l’aide d’une mince bande de papier adhésif positionné
perpendiculairement à la direction de l’écoulement.

Nous avons effectué les mêmes mesures que lors de l’écoulement laminaire afin de
comparer à la fin les résultats obtenus.

Nous commençons donc par l’exploration verticale de la vitesse en deux abscisses


fixées : x=200mm et x=400mm.

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Nous remarquons cette fois-ci que la couche limite est atteinte plus rapidement en
x=200mm.

De plus, en comparaison aux résultats trouvés dans la partie laminaire, nous voyons
que la vitesse limite est atteinte plus rapidement dans les écoulements turbulents que
ceux laminaires. Cela implique donc que la couche limite est moins épaisse dans sa
forme turbulente que laminaire.

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Nous analysons ensuite l’épaisseur de la couche limite en fonction de différentes
positions x.

Cette fois-ci, l’épaisseur de la couche limite ne semble pas proportionnelle à la position


et augmente exponentiellement à partir d’une certaine valeur. Cela est sûrement dû à la
fine bande de ruban adhésif qui couvre une petite partie de la plaque. Plus on s’éloigne
de cette bande, moins l’écoulement est turbulent.

𝛿 𝑇 ( 𝑥)
Traçons à présent en fonction de Rex et vérifions que les résultats expérimentaux
𝑥
sont en accords avec les formules théorique.

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Nous apercevons une courbe de tendance similaire à celle trouvée pour l’écoulement
laminaire. Les valeurs pointées lors de l’expérience sont donc en accord avec la formule
du rapport de l’épaisseur de la couche limite sur la position, démontrée dans la partie
théorique.

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IV. Sources d’incertitude
Lors de la mesure de la couche limite laminaire et turbulente sur une plaque plane dans
un écoulement d'air à partir d'une soufflerie et d'un tube de Pitot, plusieurs sources
d'incertitudes peuvent influencer les résultats. Voici quelques-unes des sources
d'incertitudes possibles :

• La précision des instruments de mesure


• L’uniformité de l'écoulement
• La rugosité de la surface de la plaque.
• Les conditions atmosphériques, telles que la température, la pression et
l'humidité
• Les interactions entre la plaque et la couche limite peuvent influencer les
résultats.
• La stabilité de l'écoulement
• Les erreurs humaines lors de la configuration des instruments, de la collecte des
données ou de l'analyse.

Dans cette expérience, afin de mesurer l’ordre de grandeur de nos erreurs, nous avons
décidé de calculer l’incertitude de la vitesse u e à la sortie de la soufflerie, avec 𝑢 𝑒 =
2𝜌𝑙𝑖𝑞 𝑔Δℎ
√ 𝜌
. Pour cela, nous allons procéder par la méthode de dérivation afin d’avoir une
valeur sous la forme 𝑢 𝑒 ± 𝛿(𝑢 𝑒 ).

D’après les données de l’énoncé et la valeur de Δh mesurée, nous considérons les


valeurs suivantes :

ρliq= 1000±2 kg.m -3 ;

g = 9,81±0,01 m.s-2 ;

Δh = 6.10 -3±5.10 -4 m ;

ρ = 1.204±0.001 kg.m-3 ;

Le calcul de l’incertitude en passant par les logarithmes népériens est le suivant :


1
ln(𝑢 𝑒 ) = [ln 2 + 𝑙𝑛𝜌𝑙𝑖𝑞 + ln 𝑔 + 𝑙𝑛Δℎ − 𝑙𝑛𝜌]
2
𝑑𝑢𝑒 1 𝑑𝜌 𝑑𝑔 𝑑Δℎ 𝑑𝜌
En dérivant l’expression nous obtenons : = 2 [ 𝜌 𝑙𝑖𝑞 + + − ]
𝑢𝑒 𝑙𝑖𝑞 𝑔 Δℎ 𝜌

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L’épaisseur de la couche limite étant très petite, on peut la considérer comme étant le
𝛿𝑢𝑒
déplacement infinitésimal du terme de la dérivée. Ce qui nous donne : =
𝑢𝑒
1 𝛿𝜌𝑙𝑖𝑞 𝛿𝑔 𝛿Δℎ 𝛿𝜌
[ + + + ]≈ 0,044.
2 𝜌𝑙𝑖𝑞 𝑔 Δℎ 𝜌

Or, le calcul de la vitesse à la sortie nous donne que u e ≈ 9,89 m.s-1.

δue=ue* 0,044 = 0,43 m.s-1.

L’incertitude de la vitesse de l’écoulement à la sortie de la soufflerie s’élève donc à peu


près à 0,43 m/s. Cette valeur est au centième près ce qui est assez précis pour une
vitesse.

V. Conclusion
L'expérience visant à étudier la couche limite laminaire et turbulente sur une plaque
plane dans un écoulement d'air à partir d'une soufflerie et d'un tube de Pitot nous a
permis de découvrir les caractéristiques d’un écoulement près d’une surface solide. En
analysant les résultats expérimentaux et en les comparant aux formules théoriques,
nous pouvons tirer plusieurs conclusions : les mesures de la couche limite permettent
de déterminer l'épaisseur de cette zone proche de la plaque. L'emplacement de la
transition entre la couche limite laminaire et turbulente peut être identifié grâce au tube
de Pitot. Cette transition peut être influencée par des facteurs tels que la rugosité de la
plaque et les conditions de l'écoulement.

L'expérience met en évidence la sensibilité de la couche limite aux conditions


expérimentales, telles que la stabilité de l'écoulement. Cela souligne l'importance de
contrôler et de comprendre ces conditions lors de l'interprétation des résultats.

Les comparaisons entre les résultats expérimentaux et les formules théoriques étaient
en accord et nous ont permis de valider nos analyses. Cependant, il est crucial de
reconnaître les sources d'incertitudes et d'affiner les expérimentations pour obtenir des
résultats plus précis.

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Références
Couche limite, Wikipedia, https://fr.wikipedia.org/wiki/Couche_limite

Mécanique des fluides 2 : ondes, couches limites et turbulence, Emmanuel Plaut,


https://emmanuelplaut.perso.univ-lorraine.fr/mf/pol.pdf

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