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Paris 7 HYDRODYNAMIQUE

PH282
EXAMEN
–
Mercredi 7 juin, 9–13 h
Calculettes autorisées

Avertissement
Pas de panique ! Les exercices 1 à 4 sont de simples transpositions de ce que vous avez subi en cours et
en travaux dirigés. Vous devez impérativement les traiter avant d’aborder la suite. Ils sont suffisants,
et nécessaires (à l’exception de leurs dernières questions respectives), pour vous assurer une moyenne
confortable. Vous pouvez fort bien les traiter rapidement. Tout commentaire intelligent, donc bref,
sera apprécié : votre rôle est de montrer que vous avez compris, pas de tenter de me faire comprendre
(c’est sans espoir) ce que je devrais avoir déjà compris.
Ensuite, les choses se gâtent progressivement. Le problème 5 est encore faisable, tandis que le
problème 6 est probablement interminable. Ces deux problèmes ne rapportent que peu de points.
Certaines questions sont indépendantes, mais tout cela exige, peu ou prou, compréhension, discerne-
ment, initiative, culture, et aptitude au calcul.
Cet énoncé ne comporte aucun piège volontaire. La longueur du tout n’est pas une brimade mais un
hommage à votre valeur. Les considérations et les solutions les plus simples sont toujours les meilleures.
Sont inadmissibles :
• les fautes de dimensions dans les expressions littérales ;
• les résultats numériques sans unités ;
• les résultats invraisemblables non assortis de réserves ;
• et, horresco referens, toute fraude, et pire si celle-ci aboutit à des stupidités.
Désolé pour ce ton aussi comminatoire que moralisateur. Content de vous avoir connus et bon courage...
Votre précepteur abhorré

Quelques informations plus ou moins inutiles


Coefficient de tension superficielle eau-air normaux : γ ≈ 7,0 × 10−2 N m−1
Viscosité cinématique de l’air normal : ν ≈ 1,5 × 10−5 m2 s−1
df
Une unité de vitesse : 1 nœud = 1 mille par heure
Une unité de longueur : 1 mille ≈ 1853 m
Conservation de la masse : ∂t ρ + ∇ · (ρv) = 0
Df
Dérivée matérielle : = ∂t f + (v · ∇)f
Dt
Dv 1
Équation de Navier-Stokes : = − ∇ p + g + ν∆v
Dt ρ
ω

Équation de la vorticité : = (ωω · ∇)v + ν∆ωω
Dt

1 Mesure de vitesse d’un écoulement


Un tube coudé est plongé dans un liquide en écoulement
uniforme (voir figure ci-contre).
1. Quelle est, dans les hypothèses de l’équation de Ber-
noulli, la pression du liquide au point S à l’entrée du tube,
en fonction de la vitesse et de la pression au point A loin
en amont de S ?
2. En déduire la hauteur h de remontée du liquide dans
le tube.
3. On observe que le niveau s’établit à la hauteur h ≈ 5 cm. Quelle est la vitesse de l’écoulement ?
2 Hydrodynamique, PH282 Paris 7

2 Hydrostatique
Une plaque de verre de longueur 8 cm, épaisseur 1 mm, est suspendue,
partiellement immergée dans l’eau à une profondeur de 1 cm.
1. Calculez la poussée d’Archimède sur la plaque. Dans quel sens
s’exerce-t-elle ?
2. Le verre est bien propre, parfaitement mouillé par l’eau. Calculez
la force sur la plaque due à la tension superficielle. Dans quel sens
s’exerce-t-elle ?
3. Estimez, sans calcul détaillé, l’ordre de grandeur de la hauteur du
ménisque formé par la surface libre de l’eau au contact de la plaque de
verre ?
4. À votre avis : faudrait-il tenir compte de ce ménisque pour évaluer la poussée d’Archimède ?

3 Loi de Poiseuille
1. On considère l’écoulement dans un conduit cylindrique circulaire en régime de Poiseuille.
i ) Établissez le profil de vitesse par votre méthode préférée (par exemple la plus simple).
ii ) Calculez le débit correspondant.
2. On étudie un avant projet de sarbacane dont le tube a un diamètre de 0,5 cm et une longueur
de 1 m. Pour des raisons d’efficacité ballistique on envisage une vitesse moyenne (au sens du débit)
de 5 m s−1.
i ) Estimez le nombre de Reynolds de l’écoulement. Cet écoulement vous paraı̂t-il relever de la loi de
Poiseuille ?
ii ) Calculez le débit d’air.
iii ) En déduire le gradient de pression dans le tube et la valeur de la surpression à appliquer à
l’embouchure du tube. Le projet est-il viable à ce stade ?
iv ) Rétablissez, en toute simplicité, l’expression de l’ordre de grandeur de l’épaisseur de la couche
limite laminaire en fonction de la distance à l’embouchure.
v ) Calculez le nombre de Reynolds associé à la couche limite à la sortie du tube. Conclusion ?
vi ) Estimez la longueur d’établissement du régime de Poiseuille dans le tube. Conclusion ?

4 Cinématique
On se donne, dans la région y ≥ 0, le champ vectoriel :
( v = αx ,
x
vy = βy ,
vz = 0 ,
avec α > 0.
1. À quelle condition ce champ représente-t-il le champ des vitesses d’un écoulement incompress-
ible ? On suppose dorénavant cette condition réalisée ; quelle est l’expression du champ des vitesses ?
2. Déterminez l’équation des lignes de courant et représentez l’allure de celles-ci.
3. Déterminez l’équation horaire X(t) =?, Y (t) =? d’une particule fluide.
4. Déterminez le champ des accélérations.
5. À votre avis : Quelle est la caractéristique du point x = y = 0 ? Quel genre d’écoulement ce
champ des vitesses est-il susceptible de décrire ? Avec quel réalisme ?
Hydrodynamique, PH282 Paris 7 3

5 Tourbillon de Rankine
Le modèle le plus simple que l’on puisse envisager pour décrire un cyclone est constitué par un
écoulement incompressible, permanent, circulaire, horizontal (on néglige les composantes radiale et
verticale des vitesses). Dans la région dite intérieure, r < a, l’air tourne “en bloc” avec une vitesse V
à la périphérie r = a. Dans la région extérieure, r > a, l’écoulement a une vorticité nulle. La vitesse
et la pression sont continues. On a ainsi ce que l’on appelle un tourbillon de Rankine.
1. Champ des vitesses.
i ) Déterminez l’expression du champ des vitesses dans la région intérieure ?
ii ) Quelle est la forme du champ des vitesse dans la région extérieure ?
iii ) En déduire l’expression du champ des vitesses partout, en fonction de r et des paramètres a et V .
Représentez l’allure du profil des vitesses.
2. Champ des pressions.
i ) Pour faire simple, vous pouvez commencer par déterminer la “pression allégée” dans la région
extérieure, en fonction de la pression (allégée) à l’infini, puis la pression (allégée) dans la région
intérieure. (Vous pouvez utiliser pour cela l’équation de Navier-Stokes ou, mieux, toute méthode plus
simple à laquelle vous pouvez songer).
ii ) En déduire l’expression du champ des pressions p(r, z) en termes des paramètres a, V et de la
pression atmosphérique à l’infini au niveau zéro. Représentez l’allure de p(r, z) à une altitude z donnée
en précisant les caractéristiques des points remarquables.
iii ) Déterminez l’équation Z(r) d’une surface isobare p.
iv ) Calculez la dépression ∆p et l’élévation ∆h du niveau de la mer au centre d’un cyclone dont la
vitesse périphérique est de 180 km h−1 .
3. À votre avis : quelles motivations peut-on donner aux différentes hypothèses simplificatrices
qui ont servi à définir le tourbillon de Rankine (rotation intérieure en bloc, vorticité extérieure nulle,
continuité des vitesses et des pressions) ?

6 Houle en eau profonde


On cherche à décrire l’écoulement en eau profonde agitée par la propagation d’une houle périodique
d’où, a priori , une dépendance horizontalo-temporelle du phénomène en ωt − kx. On sait d’autre
part (comme les sous-mariniers et les mamans poissons) que le mouvement s’atténue à mesure qu’on
s’éloigne de la surface, d’où l’idée d’une dépendance verticale exponentielle. Ainsi, on essaye le champ
des vitesses, en représentation complexe (c’est plus simple !) pour commencer :
0 0 0
v(x, y, t) = A eαy ei(ωt−kx) x̂ + A0 eα y ei(ω t−k x)
ŷ .
Reste à voir dans quelles conditions ce champ satisfait nos besoins physiques, est solution de l’équation
de Navier-Stokes, et est compatible avec une surface libre qui soit à la pression de l’atmosphère.
1. On a tout lieu d’exiger que l’écoulement soit incompressible (c’est de l’eau) et irrotationnel
(les sources de vorticité sont loin, le fond, ou faibles, la surface) en tout point, tout instant. Quelles
en sont les conséquences pour les paramètres du champ proposé ? Écrire l’expression du champ des
vitesses réel obtenu.
2. Déterminer l’équation des lignes de courant. Représentez leur allure à l’instant que vous préfé-
rez. Que deviennent-elles à un autre instant ?
3. Déterminez l’équation horaire d’une particule fluide, tout au moins dans l’hypothèse où elle
s’éloigne peu d’une position moyenne. Représentez quelques trajectoires de particules à diverses
profondeurs.
4. Quelle expression du champ des pressions, l’équation de Navier-Stokes implique-t-elle pour
l’écoulement ?
5. Il nous faut enfin considérer la surface libre y = η(x, t), question a priori non triviale lorsque
celle-ci est agitée.
i ) On a coutume de dire qu’une particule à la surface libre reste à la surface libre en tout temps.
Pouvez-vous justifier cette assertion ?
4 Hydrodynamique, PH282 Paris 7

df
ii ) Définissons en tout point, tout instant, la grandeur s(x, y, t) = y − η(x, t). Une particule à la
surface a pour propriété qu’il lui est attaché une valeur de s nulle à tout instant. En déduire, à l’aide
de la notion de dérivée matérielle, un condition différentielle que doit satisfaire η. (Condition I.)
iii ) D’autre part, compte tenu du fait qu’à la surface libre la pression doit être égale à la pression
de l’air, à peu près constante, établir une condition que doit satisfaire η. (Condition II.) En déduire
l’expression de η(x, t) dans le cas des petits mouvements. Précisez le critère de validité de cette
approximation.
iv ) Que devient alors la Condition I ? En déduire l’expression de ω (relation dite de dispersion).
5. À l’aide de la relation de dispersion...
i ) Calculez la vitesse de phase de la houle. Établissez l’expression de cette vitesse en fonction de
la longueur d’onde de la houle. Calculez la vitesse correspondant à une longueur d’onde de 10 m,
de 100 m. Établissez la formule numérique donnant la vitesse en nœuds en fonction de la longueur
en mètres. Avez-vous une idée de la raison pour laquelle cette formule est chère aux marins et aux
architectes navals ?
ii ) Calculez la vitesse de groupe. Quelle est l’expression de cette vitesse de groupe en fonction de la
vitesse de phase ? Lorsqu’on observe une perturbation se propageant à la vitesse V à la surface de
l’océan, quelle période T d’oscillation va-t-on distinguer dans cette perturbation ?
iii ) Vous observez, sur la côte atlantique, l’arrivée d’une houle de période 15 s. Le lendemain à la
même heure, la période est passée à 12,5 s. Estimez la distance et la date de la tempête localisée qui
pourrait être à l’origine de cette houle.

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