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Cours de Mécanique des Fluides et

Mécanique des milieux continus


Filière : Master Energies Renouvelables et Stockage
Enseignant: M. BERNATCHOU

Année 2023/2024
Chapitre 5 : Dynamique des fluides incompressibles parfaits

1. Equation du vecteur tourbillon


On considère un contour fermé ∁ dans un écoulement. La circulation le long de ∁ est l’intégrale le long de ∁ de la vitesse
tangente à ∁. En notant dl un vecteur tangent à ∁ en un point M de ∁, de norme petite dl, la circulation vaut :

𝚪= 𝐯. 𝐝𝐥

La vorticité 𝜔 est définie comme le rotationnel de la vitesse: 𝜔=𝑟𝑜𝑡 𝑣 . Elle est reliée à la circulation
par le théorème du rotationnel:
𝚪= 𝐯. 𝐝𝐥 = 𝝎. 𝒅𝑺
∁ 𝑺
Où S est une surface s’appuyant sur ∁.

2. Théorème de circulation de Kelvin


Le théorème de circulation de Kelvin est une loi de conservation qui s’applique dans tous les fluides parfaits barotropes
(pression varie seulement avec la densité) et incompressibles.
Théorème: Dans un écoulement parfait et incompressible, la circulation sur un contour matériel se conserve au cours du
temps. 𝒅𝜞 2
=𝟎
𝒅𝒕
Démonstration:
On s’intéresse à la circulation Γ le long d’un contour matériel ∁. On suppose que le milieu est décrit par les équations
d’Euler (écoulement d’un fluide parfait) en incompressible. La masse volumique 𝜌 n’est pas nécessairement constante.

L’évolution de Γ s’écrit:
𝑑𝛤 𝑑𝑣 𝑑(𝑑𝑙)
= . 𝑑𝑙 + 𝑣.
𝑑𝑡 ∁ 𝑑𝑡 ∁ 𝑑𝑡
1 𝑣2
= ∁
(− 𝛻𝑃 ). 𝑑𝑙 + ∁
𝑔. 𝑑𝑙+ ∁
𝛻( 2 ). 𝑑𝑙
𝜌
𝑑𝑃
=−
∁ 𝜌
Les deux termes à droite sont nuls parce que l’on intègre sur une courbe fermée. Le terme restant lié aux forces de
pression est appelé terme barocline. Il est nul si la masse volumique est constante.

3. Théorème de Bernoulli
 Hypothèses:
- Le fluide est parfait et incompressible
- L'écoulement est stationnaire
- La densité volumique des forces extérieures dérive d'un potentiel: le cas des forces de gravité qui peuvent s'écrire:
𝜌𝑔=−𝑔𝑟𝑎𝑑(𝜌𝑔𝑧)
 Théorème:
𝐯𝟐
𝛒 + 𝐏 + 𝛒𝐠𝐳 = 𝐜𝐭𝐞
𝟐

 Démonstration:
Partons de l'équation de conservation de la quantité de mouvement pour un fluide parfait (Equation d'Euler):
𝑑𝑣
𝜌 = −𝑔𝑟𝑎𝑑𝑝 + 𝜌𝑔
𝑑𝑡
En tenant compte de l’hypothèse: 𝜌𝑔=−𝑔𝑟𝑎𝑑(𝜌𝑔𝑧)

Nous avons: 𝑑𝑣 = −𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑃) − 𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑔𝑧)


𝑑𝑡 𝜌
𝑑𝑣 𝑑 𝑣2
Or: 𝑣 = ( )
𝑑𝑡 𝑑𝑡 2

Alors: 𝑑 𝑣2 𝑃
( ) = −𝑣 𝑔𝑟𝑎𝑑 − 𝑣 𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑔𝑧)
𝑑𝑡 2 𝜌
𝑣2 𝑃
𝑣 . 𝑔𝑟𝑎𝑑( ) = −𝑣 𝑔𝑟𝑎𝑑 − 𝑣 𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑔𝑧)
2 𝜌
𝑣2 𝑃 𝑑 𝑣2 𝑃
𝑣 . 𝑔𝑟𝑎𝑑( 2 + 𝜌 +gz) = ( + +gz)=0 4
𝑑𝑡 2 𝜌
C’est-à-dire que la quantité entre parenthèses est constante sur chaque ligne de courant (ou trajectoire).
L’équation de Bernoulli peut également s’interpréter en termes de pression:
 𝑷est la pression statique (elle existe même s’il n’y a pas de mouvement)
 𝝆𝒈𝒛 est la pression de pesanteur
𝟏
 𝝆𝒗𝟐 est la pression cinétique ou dynamique
𝟐
𝒗𝟐
 𝝆𝟐 + 𝑷 + 𝝆𝒈𝒛 est la pression totale

Remarques:
 L’équation de Bernoulli montre alors que la pression totale reste constante le long d’une même ligne de courant (il n’y
a pas de perte de pression dans l’écoulement d’un fluide parfait)
 D’un ligne de courant à une autre, c’est la valeur de la constante qui change.

4. Applications du théorème de Bernoulli:


 Théorème de Torricelli - Ecoulement d’un liquide dans un réservoir:
Une des applications du théorème de Bernoulli est celle conduisant à la vitesse de vidange
d’un réservoir à surface libre par un orifice de section très petite devant celle du réservoir.
Considérons un réservoir rempli d’un liquide dans lequel on perce un orifice. La formule de 5
Torricelli relie le débit d’écoulement avec la hauteur du liquide h.
On cherche à calculer la vitesse d’écoulement v à la sortie du trou. L’application du théorème de
Bernoulli sur une ligne de courant entre un point A de la surface libre et un point M donne:
1 2= 1 2
𝑃𝐴 + 𝜌𝑔𝑧𝐴 + 2
𝜌𝑣𝐴 𝑃𝑀 + 𝜌𝑔𝑧𝑀 + 2
𝜌𝑣𝑀

Or: 𝑃𝐴 =𝑃𝑀 =𝑃𝑎𝑡𝑚 et 𝑣𝐴 ≪ 𝑣𝑀


1
Par conséquent: 𝜌𝑔(𝑧𝐴 - 𝑧𝑀 )=2 𝜌𝑣𝑀 2

D’où la formule de Torricelli reliant la vitesse de sortie à la hauteur de h du liquide au dessus de l’orifice:

𝑣𝑀 = 2𝑔ℎ
Le débit volumique d’écoulement est:

𝑄𝑉 = s.𝑣𝑀 = s. 2𝑔ℎ
Remarque:
Cette formule est applicable à condition que h soit grand devant la taille de l’orifice.

 Phénomène de Venturi:
Le tube de Venturi est un tube horizontal qui présente un étranglement. Lors d’un écoulement stationnaire, la
conservation du débit impose une augmentation de vitesse au niveau de l’étranglement et par conséquent une 6
diminution de sa pression (Théorème de Bernoulli).
Considérons un conduit de section principale 𝑆𝐴 qui subit un étranglement en B où sa section est
𝑆𝐵 . Le théorème de Bernoulli s’écrit:
1 1 1
𝑃𝐴 + 2 𝜌𝑣𝐴 2 =𝑃𝐵 + 2 𝜌𝑣𝐵 2 = 𝑃𝐶 + 2 𝜌𝑣𝐶 2

Le régime étant permanent, la conservation de la masse se traduit par la conservation du débit massique.
𝑣𝐴 𝑆𝐴 =𝑣𝐵 𝑆𝐵 = 𝑞𝑉 et 𝑣𝐵 > 𝑣𝐴 => 𝑃𝐴 > 𝑃𝐵

1 1 1 2 2
𝑃𝐴 − 𝑃𝐵 = 2 𝜌(𝑆 2 - 2) 𝑞𝑉 =k 𝑞𝑉
𝐵 𝑆𝐴

La différence de pression aux bornes aux extrémités du tube de Venturi est proportionnelle au carré du débit.

5. Théorème global d’Euler:


On considère un tube de courant au sein d’un fluide parfait incompressible de masse volumique 𝜌 en écoulement permanent.
La portion étudiée est délimitée par 𝑆1 , 𝑆2 et 𝑆𝐿 . Son volume est V.

-Le volume de la tranche hachurée est: 𝑑𝑉 = 𝑆𝑑𝑥 = 𝑆 𝑑𝑥 = 𝑆 𝑛 𝑑𝑥


Or: 𝑑𝑥 = 𝑣dt => 𝑑𝑉 = 𝑆 (𝑣 𝑛)𝑑𝑡 = 𝑞𝑉 dt

-Sa masse est: 𝑑𝑚 = 𝜌 𝑑𝑣 = 𝜌𝑞𝑉 𝑑𝑡 7


-Sa quantité de mouvement est: 𝑑𝑝 = dm 𝑣 = 𝜌𝑞𝑉 𝑣𝑑𝑡
𝑑𝑝
Le taux de variation de la quantité de mouvement est: = 𝜌𝑞𝑉 𝑣
𝑑𝑡

En utilisant la relation fondamentale de la dynamique à la tranche hachurée:

𝑑𝑝
= 𝐹𝑒𝑥𝑡
𝑑𝑡

En étendant ce résultat à tout le tube, on aura:

-𝜌𝑞1 𝑣1 +𝜌𝑞2 𝑣2 = 𝐹𝑒𝑥𝑡

Or: 𝑞1 = 𝑞2 => 𝜌𝑄 (𝑣2 -𝑣1 ) = 𝐹𝑒𝑥𝑡

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