Suite du Chapitre 3 (mécanique des fluides appliquée)

3.4. Le nombre de Reynolds ( Re) et les Pertes de charges dans les

conduites

3.4.1. L’expérience de Reynolds : ( 1842/1912)

Reynolds a injecté un colorant dans une conduite cylindrique en verre
où circule un fluide, et il a identifié les régimes d’écoulements
suivants :

1.pression atmosphérique ;
𝑘𝑔 Indicateur
𝜌 ; 𝜇 𝑒𝑛 𝑃𝑎. 𝑠 𝑒𝑡 𝑡 4.Conduite transparente ;
𝑚3 ( colorant)
= 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡 7. vanne pour régler la
vitesse V de l’écoulement.

Vitesse V en m/s Débit à la sortie en m3/s

Turbulent : 4200 < 𝑅𝑒 ;

Transition : 2300 < 𝑅𝑒 < 4200 ;
Laminaire : 𝑅𝑒 < 2300.
3.4.2. La formule mathématique qui permet de définir la nature de
l’écoulement est le nombre de Reynolds Re.
1
 Définition : le nombre de Reynolds ( Re) c’est le rapport des forces
d’inerties sur les force de frottements.
𝐹𝑖𝑛𝑒𝑟𝑡
𝑅𝑒 =
𝐹𝑓𝑟𝑜𝑡𝑡
𝐿 𝐿4
𝐹𝑖𝑛𝑒𝑟𝑡 = 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒. 𝑎𝑐𝑐é𝑙é𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 = 𝜌. 𝐿3 . 𝑇 2
= 𝜌. 𝑇 2 = 𝜌. 𝑣 2 . 𝐿2
𝑣𝑖𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒 𝐿 1 𝐿
[𝑎 ] = = . = 2 ;
𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑇 𝑇 𝑇
[𝑀] = 𝑙𝑎 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒
3
= 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒. 𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 = (𝑀. 𝐿−3 ). 𝐿3 = 𝜌. 𝐿 ;
𝑑𝑣 𝑣
𝐹𝑓𝑟𝑜𝑡𝑡 = 𝜇. 𝑆 = 𝜇. 𝐿2 . � �
𝑑𝑦 𝐿
𝑭𝒊𝒏𝒆𝒓𝒕 𝝆. 𝒗𝟐 . 𝑳𝟐 𝝆. 𝒗. 𝑫 𝒗. 𝑫
𝑹𝒆 = = = =
𝑭𝒇𝒓𝒐𝒕𝒕 𝝁. 𝑳𝟐 . �𝒗� 𝝁 𝝂
𝑳
𝒗 ∶ 𝒗𝒊𝒕𝒆𝒔𝒔𝒆 𝒎𝒐𝒚𝒆𝒏𝒏𝒆 𝒅𝒆 𝒍′ é𝒄𝒐𝒖𝒍𝒎𝒆𝒏𝒕;
𝑫 ∶ 𝒅𝒊𝒂𝒎𝒆𝒕𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒄𝒐𝒏𝒅𝒖𝒊𝒕𝒆;
𝝂 ∶ 𝒔𝒆 𝒍𝒊𝒕 𝑵𝒖 𝒄′ 𝒆𝒔𝒕 𝒍𝒂 𝒗𝒊𝒔𝒄𝒐𝒔𝒊𝒕é 𝒄𝒊𝒏é𝒎𝒂𝒕𝒊𝒒𝒖𝒆 𝒅𝒖 𝒍𝒊𝒒𝒖𝒊𝒅𝒆;
[𝝂] = 𝑀. 𝐿−1 . 𝑇 −1 ;
𝝁 ∶ 𝒗𝒊𝒔𝒄𝒐𝒔𝒊𝒕é 𝒅𝒚𝒏𝒂𝒎𝒊𝒒𝒖𝒆 𝒅𝒖 𝒍𝒊𝒒𝒖𝒊𝒅𝒆;
𝑵.𝒔 �𝑴.𝑳.𝑻−𝟐 .𝑻�
[𝝁] = 𝑷𝒂. 𝒔 = = =[𝑴. 𝑳−𝟏 . 𝑳−𝟏 ] :
𝒎𝟐 �𝑳𝟐 �
𝜌. 𝑣. 𝐿 𝑀. 𝐿−3 . 𝑣. 𝐿 𝑣. 𝐿−1 𝐿 𝐿−1
𝑅𝑒 = = = −1 = . −1
𝜇 𝑀. 𝐿−1 . 𝑇 −1 𝑇 𝑇 𝑇
D’où (Re) : est un nombre adimensionnel.

A retenir :
𝝆. 𝒗. 𝑫 𝒗. 𝑫
𝑹𝒆 = 𝒐𝒖 𝒃𝒊𝒆𝒏 𝑹𝒆 =
𝝁 𝝂

3.5. Les pertes de charges hydrauliques dans une conduite

Elles sont deux types :
3.5.1. Les pertes de charges singulières :
2
Elles sont dues aux différents accidents de la circulation du liquide à savoir
vannes, appareils de mesures, coudes, rétrécissements, élargissement.
Sur la figure ci-dessous, on voit de droite vers la gauche un élargissement, puis
un rétrécissement, puis un coude qui fait tourner le liquide vers le bas, puis un
autre coude qui se termine avec un élargissement.
3.5.2 Les pertes de charges Linéaires: ( ou régulières ) elle sont dues à
1.á la rugosité de la conduite ;
2.á la longueur de la coduite ;
3. à la viscosité du liquide ;
4.à la vitesse de l’écoulement

3.5.3. Exemple : ( voir la figure ci-dessous)

Le calcule se base sur l’équation de Bernoulli (avec pertes de Charges) entre

deux sections A et B.
On calcule la somme des pertes de charge singulières Δ𝐻sing puis la somme des
pertes de charges linéaire Δ𝐻lin ; puis la somme des deux pertes.

3
 𝚫𝑯𝐓𝐨𝐭 = 𝚫𝑯𝐬𝐢𝐧𝐠 + 𝚫𝑯𝐥𝐢𝐧
3.5.4. Les pertes de charge dans une conduite sont symbolisées :
𝚫𝑷: 𝑒𝑛 𝑃𝑎𝑠𝑐𝑎𝑙𝑒 ;
𝚫𝑯 ∶ 𝑒𝑛 𝑚è𝑡𝑟𝑒 𝑐𝑜𝑙𝑜𝑛𝑛𝑒 𝑑′ 𝑒𝑎𝑢 ∶ 𝑚. 𝑐. 𝑒.
Expression de calcule des pertes de charges singulières :
Ces pertes de charges sont proportionnelles au carré de la vitesse du liquide.
Elles s’expriment par la relation :
V2
Δ𝐻1−2 = K s . 2g où K s est le coefficient de perte de charge singuliere.

3.5.5. Expression de calcule des pertes de charges Linéaires :

Ces pertes sont dues aux frottements le long des longueurs droites des
conduites et sont proportionnelles à la longueur de la tuyauterie ainsi qu’au
carée de la vitesse du fluide.
Elles s’expriment par la relation : Δ𝐻1−2 = j. L
𝜆 𝑉2
𝑗= .
𝐷 2. 𝑔
J : représente la perte de charge linéique ;
𝜆 ∶ représente le coefficient pertes de charges linéaire (sans unité ).
𝜆 𝑉2
Δ𝐻1−2 = . .𝐿
𝐷 2. 𝑔

3.5.6. Calcul du coefficient pertes de charges linéaire 𝝀 ∶

Pour le régime laminaire :

𝟔𝟒
On détermine 𝜆 par la formule de Poseuille : 𝝀 = 𝑹𝒆 ;

Pour le régime turbulent :

On utilise la formule de Colebrook :
1 2,51 𝜀
= −2log ( + )
𝜆 𝑅𝑒. √𝜆 3,71. 𝐷

4
 Pour un domaine où :
𝟒𝟎𝟎𝟎 < 𝑅𝑒 < 100000

Nous pouvons utiliser la formule de Blasius comme formule approchée.

𝝀 = 𝟎, 𝟑𝟏𝟔𝟒. 𝑹−𝟎,𝟐𝟓

3.5.7. Nouvelle expression de l’équation de Bernoulli entre la section A et la

section B
a) En hauteur :
𝑛
𝑃𝐴 𝑣𝐴2 𝑃𝐵 𝑣𝐵2 𝑙𝑖 𝑣𝑖2
𝑦𝐴 + + = 𝑦𝐵 + + + � �𝐾(𝑠)𝑖 + 𝜆𝑖 . �
𝜌. 𝑔 2. 𝑔 𝜌. 𝑔 2. 𝑔 𝐷𝑖 2𝑔
𝑖=1
b) En pression : On multiplie les deux membre de l’équation par ρ. g :

𝜌.𝑔.𝑃𝐴 2
𝜌.𝑔.𝑣𝐴 𝜌.𝑔.𝑃𝐵 2
𝜌.𝑔.𝑣𝐵 𝑙 𝜌.𝑔𝑣𝑖2
𝜌. 𝑔𝑦𝐴 + + = 𝜌. 𝑔. 𝑦𝐵 + + + ∑𝑛𝑖=1 �𝐾(𝑠)𝑖 + 𝜆𝑖 . 𝑖 � ;
𝜌.𝑔 2.𝑔 𝜌.𝑔 2.𝑔 𝐷 𝑖 2𝑔
après les simplifications on obtient :
𝑛
𝑣𝐴2 𝑣𝐵2 𝑙𝑖 𝜌. 𝑣𝑖2
𝜌. 𝑔. 𝑦𝐴 + 𝑃𝐴 + 𝜌. = 𝜌. 𝑔. 𝑦𝐵 + 𝑃𝐵 + 𝜌. + � �𝐾(𝑠)𝑖 + 𝜆𝑖 . �
2 2 𝐷𝑖 2
𝑖=1
c) En énergie massique : En multiplie les deux membres de l’équation ( a )
obtenue en hauteur par g (par la gravité) ou bien en divise celle obtenue en
pression ( b ) par 𝜌 (Rho)et on obtient :
𝐧
𝐏𝐁 𝐯𝐁𝟐 𝐥𝐢 𝐯𝐢𝟐
𝐠. 𝐲𝐁 + + + � �𝐊 (𝐬)𝐢 + 𝛌𝐢 . �
𝛒 𝟐 𝐃𝐢 𝟐
𝐢=𝟏