Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Paix-Travail-Patrie Peace-Work-Fatherland
******** ********
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT MINISTRY OF HIGHLY
SUPERIEUR EDUCATION
******* *******
UNIVERSITE DE YAOUNDE I UNIVERSITY OF YAOUNDE I
******* *******
ECOLE NATIONALE SUPERIEURE NATIONAL ADVANCED SCHOOL OF
POLYTECHNIQUE ENGINEERING
******* *******
DEPARTEMENT DE GENIE CIVIL DEPARTMENT OF CIVIL ENGINEERING
ET URBANISME AND URBANISM
******** ********
2
I. Considérations générales sur l’élasticité des solides
anisotropes
2. Loi de Hooke
3
elle établit la linéarité entre les composantes de la contrainte et celles de la déformation. E est
un tenseur d’ordre 4 appelé le tenseur élastique, ou tenseur de rigidité élastique dont les
composantes Eijkl sont les modules d'élasticité (Lekhnitskii).
σij = Eijkl εkl
Une façon désormais classique de représenter la loi de Hooke est celle proposée par
Voigt. Dans cette représentation, on exploite les symétries tensorielles, des indices, pour
réduire le nombre des composantes qui sont considérées et on transforme les tenseurs ε et σ en
vecteurs colonne et le tenseur élastique E en une matrice symétrique 6×6: l’approche devient
purement matricielle.
En particulier, la notation de Voigt est la suivante :
= , = , =
= , = , =
= , = , =
= =2 , = =2 , = =2
{ } [ ]{ }
En forme contractée,on a :
[ ] = [ ] [ ] avec
= i,j = 1….6
{ } [ ]{ }
En forme contractée,on a :
[ ] = [ ] [ ] avec [ ] = [ ]-1
= i,j = 1….6
4
Dans ce cas, on obtient comme résultat les composantes γij et pas les εij. Pour cela, les
composantes de la matrice de souplesse élastique [S] ne sont pas toutes égales aux
composantes correspondantes du tenseur de souplesse élastique Z, mais on a:
on constate que dans les matériaux anisotropes des effets inconnus dans les matériaux
classiques, à savoir les milieux élastiques et isotropes, sont justement représentés et quantifiés
par les modules élastiques ou, mieux encore, par les coefficients de déformation, c'est à dire
par les composantes du tenseur Z ou de la matrice [S].
Pour mieux comprendre cela, considérons un cube d'un milieu élastique anisotrope, soumis à
la seule contrainte σ1, figure suivante :
On trouve que :
5
Ou en forme tensorielle :
On observe donc que le milieux subit non seulement des déformations normales, mais
aussi de cisaillement, même s'il est soumis seulement à un état mono axial de contrainte
normale. Il y a donc des couplages (dus aux composantes du type Sij, i=4, 5,6, j= 1,2,3)
inexistants dans un milieux isotrope, pour lequel les seuls couplages possibles (dus aux termes
du type Sij, i,j= 1,2,3, i≠j) sont ceux entre contraintes et déformations normales, à savoir
l'effet Poisson.
En outre, l’effet Poisson n'est pas, en général, le même dans les deux directions
transversales (à savoir, par exemple, que S21≠S31).Le cube change donc non seulement de
volume, mais aussi de forme et devient un prisme irrégulier (il ne se transforme pas en un
parallélépipède).De la même manière, si le cube est soumis à un état de cisaillement pur, par
exemple dans le plan 1-2 et parallèle à x1, on obtient :
Même dans ce cas on observe des couplages du type précédent, cette fois entre
contraintes de cisaillement et déformations normales
(dus aux termes Sij, i=1, 2,3, j=4, 5, 6).
En plus, on remarque un couplage entre les contraintes de cisaillement dans un plan et
les déformations de cisaillement dans les plans orthogonaux (dus aux termes du type Sij, i,j=4,
5, 6, i≠j), un effet analogue à l'effet Poisson, mais cette fois concernant les contraintes et
déformations de cisaillement, pas celles normales.
6
Dans la matrice [S] on peut donc repérer les groupes de composantes responsables des
différents effets, directs (les termes sur la diagonale) ou de couplage, comme dans le schéma
suivant (il est ensuite immédiat de transférer ces considérations aux composantes
correspondantes du tenseur Z).
Souvent, il est nécessaire d'opérer une rotation du référentiel et donc connaître les
nouvelles composantes élastiques dans le nouveau repère. Considérons la représentation de
Voigt, pour les deux bases: une base B={e1, e2, e3}, associée au référentiel Cartésien R={o;
x1, x2, x3}, et la nouvelle base B’= {e’1, e’2, e’3}, associée au nouveau référentiel Cartésien
R’={o; x’1, x’2, x’3}. On a :
{σ} = [C]{ε}, {σ}′ = [C]′{ε}′.
7
façon suivante:
σ′ = UTσ U, ε′ = UTε U.
où la matrice [T ] est :
Pour le tenseur des déformations, cette relation est valable seulement si l'on considère
les composantes tensorielles, c'est à dire les εij et pas les γij. Donc, pour trouver l'expression
de la matrice qui opère la rotation des déformations en notation de Voigt, il faut prendre en
compte cet aspect; ceci peut se faire facilement par l'introduction de la matrice de Reuter, [R],
qui transforme les composantes tensorielles en composantes de Voigt:
8
Alors, en posant :
9
Le fait que [T ]-T ne soit pas la
matrice [T ], prouve que [T ] n'est pas une
matrice qui représente un tenseur rotation en R6.
Si l'on utilise la méthode classique des angles
d'Euler pour déterminer la rotation des bases,
comme en figure, on obtient pour
U l’expression:
NB : les angles d'Euler ne sont pas toujours la meilleure façon de déterminer la rotation
relative des deux bases, mais ils peuvent être utilisés de façon avantageuse dans certains cas .
Donc,
{σ}′ = [C]′{ε}′, où [C]′ = [T ][C][T ]T.
10
Pour la loi de comportement inverse on a :
ce qui montre que la rotation de la matrice [S] ne s'opère pas comme la rotation de la
matrice [C].Celle-ci est une des conséquences fondamentales de la notation de Voigt, à
considérer avec soin dans les calculs. Les composantes de [C]’ et de [S]’ peuvent être
explicitées en fonction de celles de [C] et de [S].
11
et en R’, et ceci pour un état de contrainte ou de déformation quelconque. Cette circonstance
implique que doivent être identiques dans les deux repères les matrices [C] et [S].
Le fait que ceci doit se vérifier pour chaque état de contrainte ou de
déformation comporte des relations sur les composantes de ces
matrices (par exemple, des composantes s'annulent).
Dans la première approche, on écrit le potentiel élastique dans les deux référentiels, en
conservant la même matrice [C], si on travaille avec les déformations, ou [S] si on travaille
avec les contraintes :
On utilise ensuite les transformations par rotation des vecteurs {ε} ou {σ}:
{σ}’ =[T ]{σ}, {ε}’ = [T ]-T{ε}.
La fibre torse étant définie comme la déviation du fil dans le plan tangentiel-
longitudinal du bois (le fil aurait donc tourné autour de la direction principale de symétrie R),
soient les deux référentiels RTL d’orthotrope du bois et xyz de symétrie de la membrure
prismatique. La figure 1 ci-dessous,schématise ainsi une situation de fibre torse réelle.
Dans l’évaluation des propriétés mécaniques d’un matériau anisotrope, une étape
importante est la détermination de la matrice de passage du référentiel matériel (de symétrie
élastique du matériau) au référentiel de chargement (d’évaluation de sa réponse mécanique).
Pour simplifier, les cernes seront supposés plats.
12
1ère rotation d’un angle ß autour de R : on passe de RTL à RT oz (figure 1),
Figure 1
Figure 1
13
Les cosinus directeurs des axes géométriques dans le référentiel matériel sont calculés grâce à
la relation :
x cosф – sinф 0 1 0 0 R
14
Compte tenu de la loi de transformation du tenseur des déformations (équation 12) et
en développant l’équation (5) pour le troisième terme sur la diagonale de [H] xyz, il vient :
(13)
Cette équation montre que l’angle de cerne n’a aucune influence sur Ez,1. Ceci était
attendu car le fil est incliné sur l’enveloppe cylindrique. Quant au sixième terme sur la
diagonale, il se présente sous la forme :
15
Dans la grande majorité des recherches, les chercheurs utilisent un modèle de fibre
torse «artificielle» qui consiste à découper selon un angle donné ß une membrure à fil droit et
l’angle de cerne ф quelconque pour obtenir une éprouvette présentant la configuration (ф, ß).
Ce modèle présente deux lacunes fondamentales : (1) il ne respecte pas la définition de la
fibre torse réelle et (2) le calcul de son influence se fait selon le modèle analytique précédent
(que les divers auteurs ont semblé adopter malgré le changement de configuration du fil). La
première lacune est facilement vérifiable ; les prochains paragraphes développent les
séquences de calculs compatibles avec ces deux types de création de ce qui est considéré
comme de la fibre torse artificielle, aussi appelés fil diagonal et fil traversant (voir figure 3).
Les niveaux d’erreur par rapport à un modèle plus réaliste de fibre torse seront ensuite
évalués. Soient donc les deux situations suivantes qui représentent les deux méthodes les plus
couramment utilisés pour créer de la fibre torse dite artificielle à partir de membrures à fil
droit et d’angle de cerne quelconque :
Cas du fil diagonal : La séquence des rotations pour passer du référentiel matériel au
référentiel géométrique est, dans l’ordre :
- 1ère rotation de ф autour de L : on passe de RT oL à xoyL,
- 2ème rotation de α autour de y : on passe de xo yL à xyz.
16
Figure 3
17
Les situations de fibre torse réelle et de fibre torse obtenue par la technique ci-dessus (fil
dévié donc) sont équivalentes seulement pour :
Ф = 90° et α = ß
Cas du fil traversant : La séquence des rotations pour passer du référentiel matériel
au référentiel géométrique est, dans l’ordre :
- 1ère rotation de Ф autour de Lo : on passe de RoToLo à xyoL,
- 2ème rotation de μ autour de x : on passe de xyoL : à xyz,
De manière analogue aux deux cas précédents, il vient que :
x 1 0 0 cos Ф – sin Ф 0 R
z 0 sin μ cos μ 0 0 1 L
On a alors :
a1 = cosф ; a2 = - sinф ; a3 = 0
En appliquant la même procédure que pour les deux situations de déviation du fil précédentes,
les équations suivantes sont obtenues :
Analyse com parée des deux m odèles et qualification des problèmes rencontrés par
certains chercheurs ayant travaillé s ur le s ujet
Diver ses for mules analytico-empiriques per mettent la pr édiction de la r éponse éla stiqu e
des membrur es en bois contenant de la fibr e tor se
la formule de Bindzi-Samson
19
avec
la formule de Hankinson :
(18)
Et la formule d’Osgood :
(19)
L’obtention d’une éprouvette à fil torse réel est réalisée à travers les étapes suivantes, à
partir d’une plaque épaisse obtenue par déroulage d’une grume à fil droit et collage des
20
placages en faisant coïncider les directions longitudinales (ce produit est appelé LVL, pour
« laminated veneer lumber ») : d’abord découper de plus petites éprouvettes selon les angles
de fil ß désirés ; on obtient ainsi des éprouvettes de configuration de fibre torse (Φ= 90°, ß),
ou (Ф=0°, ß) en faisant tourner les premières de 90°. Ensuite l’obtention d’éprouvettes
(0°<Ф<90°, ß) se fait à partir des premières selon la technique présentée à la figure 4
(l’éprouvette étant à section carrée de dimensions prédéterminées). Des éprouvettes de section
25x25 mm (a est donc égal à 25 mm dans la figure 4) ont ainsi été fabriquées avec les
configurations de fibre torse (uniforme) suivantes :
- ß = 0°, Ф = 0°, 45°, 90°
- ß = 10°, Ф = 0°, 45°, 90°
- ß = 20°, Ф = 0°, 45°, 90°
Les angles réels de déviation du fil, tels que mesurés par la machine automatique Métriguard
et grâce à la formule présentée dans la section précédente sont :
- pour Ф = 90 ß = 2°, 10°, 19°
- pour Ф = 45 ß = 2°, 10°, 19°
- pour Ф = 0 ß = 0°, 10°, 17°
Validation expérimentale.
Ces éprouvettes ont ensuite été testées en flexion selon la norme ASTM D143 (1982).
Le montage de flexion se compose de la machine de flexion, d’une cellule de charge et d’une
jauge électronique de déplacement préalablement calibrées. Une portée de 360 m a été retenue
pour ces essais et la durée d’un essai était d’environ 3 minutes.
Chacune des éprouvettes, de section carrée, était testée sur ses quatre faces ; aussi trois
éprouvettes ont été fabriquées pour chaque configuration (Ф, ß) de déviation du fil. Le
jumelage des résultats de quatre essais de flexion simple sur trois éprouvettes homologues (12
essais pour les configurations (45°, ß) et 6 pour chacune des configurations (90°, ß) et (0°, ß).
Le tableau 4 (P m désigne la charge appliquée mesurée, D m la flèche correspondante) résume
les résultats obtenus en faisant la moyenne des résultats des essais pour les éprouvettes
présentant les mêmes profils de fil et de cerne, sont aussi incluses les deux prédictions
théoriques qu’on obtiendrai selon qu’on considère que les éprouvettes contiennent du fil
tors(m1) ou du fil diagonal (m2). La rigidité mi est calculée à partir de la formule :
(26)
21
Tableau 4 : Résultats expérimentaux des rigidités en flexion.
Ф (°) ß(°) m mФ/m0 m1 m1,Ф/m1,0 m2 m2,Ф/m2,0
0 0 457 1.00 497 1.00 497 1.00
45 0 435 0.95 502 1.01 502 1.01
90 0 457 1.00 507 1.02 507 1.02
0 10 256 1.00 353 1.00 374 1.00
45 10 244 0.95 352 1.00 360 0.96
90 10 257 1.00 351 0.99 351 0.94
0 20 126 1.00 191 1.00 218 1.00
45 20 129 1.02 188 0.98 172 0.79
90 20 122 0.97 185 0.97 185 0.85
L’intention ici n’est pas de comparer quantitativement les résultats expérimentaux et les
prédictions théoriques car les constantes élastiques, tirées de la littérature, pourraient être assez
différentes de celles des éprouvettes testées. Il nous aura juste suffi de montrer que les tendances
observées dans la pratique étaient attendues théoriquement (faible variation de la rigidité avec
l’angle de cerne, pour un angle de fil donné), comme le tableau 4 le fait ressortir en comparant les
blocs de la 6e colonne avec leurs homologues de la 4 e colonne. Ceci confirme s’il en était encor
besoin la conformité entre le modèle théorique de fibre torse réelle (déviation du fil dans le plan LT)
et la fabrication d’éprouvettes contenant de la fibre torse artificielle. Nous pouvons aussi constater
que la rigidité m2 ne peut servir à prédire les résultats expérimentaux car elle ne respecte pas les
tendances expérimentales à cause d’une plus forte variation de la rigidité pour la configuration (Ф, ß
non nul) avec l’angle de cerne Ф (8e colonne du tableau 4)
22