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Etudes Préliminaires des Barrages

1) Définition d’un barrage


Un barrage est un ouvrage d’art construit en travers d’un cours d’eau, destiné à stoker l’eau
pour différents usage tels que :
 Irrigation des terres agricoles
 Alimentation en eau potable (Sonede)
 énergie (hydroélectricité)
 pisciculture
 lutte contre les crues
 alimentation de la nappe
 lutte contre l’intrusion de l’eau de mer.
Une même retenue permettra éventuellement de satisfaire plusieurs de ces objectifs.
Quelques exemples des grands barrages dans le monde et en Tunisie
Barrage Pays Capacité en Hauteur en m
milliard de m3

Assouan Egypte 169 111

Trois gorges Chine 45,3 185

Nourek Tadjikistan 10,5 300

Sidi Salem Tunisie 0.8 70

Barrage de Sidi Salem


INFRASTRUCTURE DE MOBILISATION
La mobilisation des eaux est devenue une des objectifs fondamentaux de
l’intervention de l’Etat par la multiplication des barrages.
L’infrastructure hydraulique actuelle permettant la mobilisation des eaux de surface du
pays est constituée par : 37 grands barrages, 228barrages collinaires.

2) Géométrie du Barrage
La hauteur totale du barrage sera égale à la hauteur normale de la retenue des eaux
majorée de la charge maximale au-dessus du seuil de l’évacuateur des crues et de la
revanche.

On appelle :
Parement amont : face au contact de la retenue,
Parement aval : face orientée vers l’exutoire de la rivière.
a. Cote de retenue normale (RN)
Il s’agit de la cote maximale que la retenue peut atteindre en exploitation normale hors
épisode de crue. Il s’agit d’une cote physiquement matérialisée par la cote d’un seuil.
Crête et Seuil de l’évacuateur des crues du barrage Ziatine
b. Cote des plus hautes eaux (PHE)
Elle correspond à la cote atteinte par la retenue dans l’hypothèse de l’arrivée d’une crue de
dimensionnement de période de retour choisie.
La charge maximale au-dessus de l’évacuateur de crues dépend des caractéristiques du
déversoir définis en fonction de l’hydrologie du bassin versant de la retenue et du laminage
des crues par la retenue. On appelle niveau des plus hautes eaux, le niveau normal de la
retenue majoré de la charge sur l’évacuateur de crues.
La cote des PHE : c’est l’altitude maximale du plan d’eau pour la crue de projet.
À la cote des PHE, le passage des crues s’effectue sans endommagement de l’ouvrage et
de l’ensemble des organes hydrauliques (évacuateurs de crues, coursiers, dissipateurs
d’énergie, etc.).
Elle est liée à une crue, et donc à sa période de retour et à l’étude hydrologique qui en
fournit les caractéristiques.
c. Revanche
La revanche est une tranche comprise entre la cote des plus hautes eaux et la crête du
barrage, elle est destinée à empêcher le passage des vagues au-dessus de la digue et la
submersion. Pour la déterminer on doit tenir compte de la hauteur des vagues (H) qui se
forment sur le plan d’eau, de leur vitesse de propagation (V) et de la longueur du plan d’eau.
D’après Maller et Pacquant, la revanche R est donnée par la relation suivante
V2
R=H+
2g
1
Avec H = 0,5 + √L et V= 1,5 + 2H
3
L : longueur du plan d’eau (fetch) en km
H : hauteur des vagues en m
V : vitesse du vent en km/h

d. Pente des talus


Pour déterminer la pente des parements, on se donne en général des pentes qui paraissent
optimales, compte tenue de la nature des matériaux, et on vérifie par une étude de stabilité
que le barrage présente une sécurité suffisante avec ces pentes. A titre indicatif, ci-après
donne quelques valeurs qui devront être confirmées par une étude de stabilité.
Hauteur du barrage (en m) Type du barrage Pente des talus

amont aval

Inferieur à 5m -homogène 2,5 2

-à zones 2 2

5 à 10 m -homogène à fort % 2,5 2


argile

-à zones
2 2,5

10 à 20 m -homogène à fort % 3 2,5


argile

-à zones
3 2

3) Divers Types de barrages :


Les barrages sont essentiellement classés en fonction du matériau utilisé lors de leur
construction. En général, on distingue deux grandes catégories :
 Barrages en terre
 Barrages en béton compacté au rouleau
A. Barrages en terre :
Les barrages en terre sont des barrages en remblai et dans lesquels les deux fonctions :
étanchéité, d’une part, et résistance à la poussé de l’eau, d’autre part, sont assurées par
des matériaux naturels de type sol.
Les barrages en terre présentent notamment l’avantage de pouvoir reposer sur des
fondations de médiocre qualité, c’est-à-dire compressibles. Puisque les barrages en
remblai induisent des contraintes moins grandes dans la fondation que les barrages en
béton ou en béton compacté au rouleau, et peuvent être construits sur une plus grande
variété de matériaux de fondation.
Par conséquent, les barrages en remblai de terre ont la grande qualité de s’accommoder
à des fondations meubles qui seraient incapables de supporter un ouvrage en béton sans
traitement de la fondation.
Toute la conception d’un barrage en terre vise à satisfaire, en ayant recours aux matériaux
naturels disponibles à proximité, les conditions de stabilité qui dépendent fortement de
deux aspects essentiels :
— le contrôle des pressions interstitielles (de l’eau dans le sol) à l’intérieur du remblai
et la fondation, dont on sait qu’elles influent fortement sur la stabilité.
— le contrôle des circulations d’eau à l’intérieur du remblai, où elles risquent de
provoquer des érosions internes, peut-être encore plus dangereuses que les pressions,
car les effets en sont souvent peu visibles jusqu’à la ruine.

Conception des barrages en remblai


Différents types de barrage en remblai
Il existe trois schémas principaux de structure de barrage en terre :
 Le barrage homogène
 Le barrage à noyau étanche
 Le barrage à masque.
1) Barrage homogène
Un barrage en terre est dit homogène lorsqu’il est constitué d’un même matériau argileux,
relativement imperméable.
Le barrage en terre est constitué par une digue qui est réalisée en terre compactée. Il
est construit avec des matériaux de caractéristiques très divers allant de l’argile très fine
à des éléments très grossiers.
Si l’on dispose de sols fins de qualité satisfaisante et en quantité suffisante (1,5 à 2 fois
le volume du remblai), la solution barrage en terre homogène s’impose comme la plus
économique.

Barrage Tine (Tunisie)


Les travaux de reconnaissance
 Tranchées de prospection
Cette technique concerne les reconnaissances du site où sera implanté l’ouvrage.
Les tranchées réalisées à l’aide d’une pelle hydraulique (de préférence sur chenilles pour
permettre son accès en tous points) constituent le moyen d’investigation le plus utilisé pour
les études de faisabilité géologique des ouvrages.
Il s’agit d’une tranchée au niveau de l’axe de l’ouvrage. Elle a comme but de vérifier la
qualité de la fondation. Elle est généralement de 3 m de largeur. La profondeur à suivre
est le toit du substratum. La profondeur d’investigation est limitée par la puissance de la
pelle hydraulique, la longueur de son bras et la nature des terrains traversés. Des
profondeurs de 4 à 5 mètres sont couramment atteintes avec un godet de 80 à 100 cm de
large muni de dents efficaces (godet type « terrassement »).
Le géologue peut lever des coupes assez précises en suivant l’exécution des tranchées, et
en mesurant la profondeur de chaque changement de terrain tout en prélevant
éventuellement des échantillons remaniés ou intacts des différents horizons traversés (ce
qui permet ensuite des comparaisons entre tranchées et peut faciliter les corrélations pour
le tracé des profils géologiques interprétatifs). Le niveau d’apparition d’eau doit être noté

 Sondage carottés
Le sondage carotté consiste à récupérer sous forme de carottes pour l’intégralité des
couches de sol jusqu'à une profondeur donnée
Ces carottages sont destinés à permettre d’acquérir une connaissance suffisante de la
constitution lithologique et de la structure des différents horizons de la fondation, pour
pouvoir dessiner les coupes géologiques interprétatives nécessaires à une bonne
compréhension des conditions de fondation des ouvrages.
Échantillonnage dans le terrain rocheux
Pour pénétrer dans le roc et traverser des blocs et des gros cailloux on utilise un carottier
à diamant. Le carottier est fixé à l’extrémité inférieure des tiges et il est enfoncé par
rotation à l’aide de la transmission de la foreuse. Le carottier permet par le fait même de
récupérer des carottes de roc (ou des blocs).
Tiges

Carottier

Carotte

Anneau diamanté

Les carottes doivent être identifiées et conservées dans des boites pour déterminer les
informations suivantes :
 Identifier avec certitude le lit rocheux
 Identifier la nature de la roche
 Relever les joints, fissures et le degré d’altération
 Mesurer le % de récupération (RQD)

Avec le géologue on doit procéder, au fur et à mesure de la progression du sondage, à un


lever détaillé des carottes extraites, qui comporte :
- Une description lithologique des terrains traversés en fonction de la profondeur
comportant tous les renseignements pertinents (nature, aspect, couleur, porosité,
oxydation)
- Des indications structurales, selon la nature des terrains : stabilité de la paroi, fissuration
intense ou broyage, indice RQD si la nature du terrain s’y prête.

Carotte prélevé d'un sondage


RQD (Le Rock Quality Designation)
En plus de la description lithologique des terrains traversés, les carottes extraites peuvent
nous fournir des indications structurales telles que l’indice RQD (Le Rock Quality
Designation) qui sert à donner une estimation quantitative de la fracturation influençant
le comportement de la masse rocheuse.
Le RQD est égale à la somme de pourcentage de morceaux intacts de longueur
supérieure à 10 cm, sur la longueur totale du forage.
∑ longueur des morceaux > 10 𝑐𝑚
RQD = × 100
longueur totale du forage
Classification selon le pourcentage de RQD
RQD (%) Qualité globale du massif rocheux

90 à 100 Excellente

75 à 90 Bonne

50 à 75 Moyenne

25 à 50 Mauvaise

0 à 25 Très mauvaise

Exercice d’application

Déterminer la qualité globale du massif rocheux ci-après

90 mm 170 mm 86 mm 189 mm

Échantillonnage dans le terrain meuble


- Les observations hydrogéologiques telles que niveau d’eau en cours et en fin de foration.
- Tous renseignements relatifs au déroulement de la foration : dates de début et de fin,
nature et dimension des outils de forage utilisés et du tubage provisoire, niveaux d’eau
en début et en fin de chaque journée ou poste de travail.
Récupération des carottes pour l’intégralité des couches de sol jusqu'à une profondeur donnée
Le nivellement des tranchées et surtout des forages est indispensable afin de permettre de bonnes
corrélations entre leurs coupes respectives.
Il faut laisser des repères (piquets, bornes) qui pourront être intégrés dans les levers
topographiques réguliers des phases d’étude ultérieures (ces forages pourront alors être recalés
plus précisément).
 Type et nombre d’échantillons nécessaire.
 Type d’échantillons
- Échantillon remanié : échantillon dans lequel la structure, la teneur en
eau et les composants du sol ont été modifiés pendant le prélèvement
- Echantillon non remanié : échantillon de sol dont les caractéristiques
n'ont subi aucun changement d'importance pratique.
Les échantillons doivent être testés dès que possible après leur
prélèvement. Le transport et le stockage doivent être réalisés de telle
manière qu'aucune modification des caractéristiques du sol ne soit
susceptible de se produire.

Compactage in Situ
Le compactage des sols est une technique utilisée en génie civil visant à améliorer la qualité
des sols pour la construction. Le compactage d’un sol consiste à faire diminuer son volume
par l’application d’un procédé mécanique. La diminution du volume se produit par
l’élimination des vides d’air qui existent dans le sol à son état initial, moyennant l’application
d’une charge déterminée
Par conséquent, le compactage est l’ensemble des opérations mécaniques qui conduisent à
augmenter la densité sèche [γd/γw] ce qui conduit à réduire son volume apparent c'est-à-dire
la diminution de l’indice de vide.
Un massif de terre est d’autant plus résistant et moins perméable lorsqu’il contient moins des
vides. Les résultats de compactage dépendent de la teneur en eau du sol et de l’énergie
avec laquelle on le serre.
a. Influence de la teneur en eau sur le compactage : diagramme Proctor
C’est en 1933 que l’Ingénieur américain PROCTOR mit en évidence l’influence de la teneur
en eau et de l’énergie de compactage sur le poids volumique sec d’un sol grâce à l’essai qui
porte son nom : Essai proctor
En effet pour une énergie de compactage donnée, si l’on fait varier la teneur en eau d’un
échantillon de sol et l’on représente graphiquement la variation du poids volumique sec avec
la teneur en eau, on obtient une courbe en cloche qui représente un optimum appelé
OPTIMUM PROCTOR.
L’essai Proctor consiste à compacter dans un moule normalisé, à l’aide d’une dame
normalisée, selon un processus bien défini, l’échantillon de sol à étudier et à mesurer sa
teneur en eau et son poids volumique sec après compactage.
Si l’on fait varier la teneur en eau de l’échantillon et que l’on représente graphiquement la
variation de γd/γw en fonction de 𝛚, on obtient une courbe en cloche qui présente un point
haut que l’on appelle optimum Proctor.

1.80 essai proctor


v 1.80
o 1.79
(

M l g
a u 1.79
/
s m c
1.78
s i m
e q 1.78
3
)

u
1.77
e
1.77

1.76
8 10 12 14 16 18
teneur en eau
Sur le versant gauche de la courbe, le volume des vides est occupé par de l’eau et de l’air.
Sur le versant doit, appelé versant mouillé, l’eau occupe tous les vides, ce qui facilite les
déformations par cisaillement.
b. Influence de la nature du sol :
De façon générale, la courbe Proctor est très aplatie pour les sables et par contre présente
un maximum très marqué pour les argiles plastiques.
c. Consistance des travaux de compactage
Les travaux de terrassement devront contrôler la réalisation d’une partie ou de l’ensemble
des actions suivantes :
 Décapage de l’emprise
 Implantation des repères de nivellement et piquetage
 Exécution des travaux de déblais
 Traitement éventuel du fond de fouille (épuisement des eaux, remodelage, …) L’eau
peut être retirée du sol par drainage gravitaire ou par pompage dans des puisards.
Le rabattement
Il consiste à abaisser la pression des nappes à l’intérieur d’un volume de terrain déterminé,
en dessous de la surface extérieure du volume considéré. Plusieurs procédés de
rabattement peuvent être distingués, en fonction de la nature des terrains rencontrés
■ le rabattement à pleine fouille, qui consiste à pomper l’eau dans un puisard aménagé au
fond de la fouille et surcreusé d’environ 0,5 à 1 m par rapport à ce dernier. C’est une
technique simple et économique qui nécessite, pour éviter le blindage, un talutage
important. L’assèchement des venues d’eau est réalisé à l’aide de puisards et des pompes

 Contrôle qualité des matériaux d’emprunt


Tous les matériaux mis en place dans les remblais doivent être aussi homogènes que possible.
La teneur en matière organique

Le terme matière organique regroupe une somme importante et hétérogène de substances et


composés d'origine végétale et animale. La nature de la matière organique du sol est très complexe :
principalement des composés humiques, des racines, des micro- organismes.
L’essai consiste à déterminer, par un procédé chimique, la teneur en carbone d’un échantillon de sol.
La présence de matières organiques peut avoir des effets indésirables sur le comportement mécanique
des sols. Par exemple, la capacité portante est réduite, la compressibilité est accrue, le potentiel de
gonflement et de retrait augmente avec la teneur en matières organiques.
Les résultats de l’analyse chimique effectuée sur les échantillons sur la teneur en matières
organiques doivent être conformes au CCTP : le pourcentage de matières en matières organiques doit
être inférieur à 3%
Teneur en gypse,
La présence d'une forte proportion de gypse dans la fondation, imposé à des entreprises de
construction à faire des études détaillées des couches de sol. Les résultats de l’analyse chimique
effectuée sur les échantillons sur la teneur gypse (CaSO4. 2H2O) doivent être conformes au
CCTP : le pourcentage de matières solubles (gypse) doit être inférieur à 2%

 Matériel de compactage
Les engins de compactage suivants sont susceptibles d’être utilisés :
Le rouleau cylindrique vibrant à bille lisse
Le rouleau cylindrique vibrant à bille dameur
Dame vibrante (sauteuse) ou plaque vibrant
1 – Le rouleau cylindre vibrant à bille lisse

2 – Le rouleau cylindrique vibrant à bille dameur


3 – Dame vibrante et plaque vibrante

 Réalisation des planches d’essais


La planche d’essai permet avant l’ouverture d’un chantier de terrassement, de fixer les paramètres
de compactage (teneur en eau, nombre de passe, épaisseur de couche, vitesse du rouleau
cylindrique) lié à l’engin utilisé, au sol considéré au moment des travaux, et ce, en vue d’obtenir la
compacité à atteindre (compacité prescrite).
Par conséquent, la planche d’essai permet de déterminer le nombre de passe d’un compacteur et
l’épaisseur de la couche à compacter pour obtenir la compacité souhaitée. Il est impératif de
travailler selon les résultats de la planche d’essai, car si on modifie le type du rouleau cylindrique
pour le compactage, alors il va falloir changer les informations de la planche d’essai.
 Nombre de passes
On appelle «passe »d’un rouleau un aller simple
Pour un engin donné et des paramètres de qualité fixés, il existe un nombre de passes optimale
fonction de la vitesse de l’engin, de l’épaisseur de la couche et de la nature du matériau permettant
d’obtenir une compacité maximale.
De façon générale il faut 3 à 8 passes pour compacter une couche de sol de 30 cm d’épaisseur, mais
ce nombre peut facilement atteindre 12 en fonction du type de sol, de la teneur en eau et de la masse
du compacteur. Si la compacité voulue n’est pas atteinte après 12 passes dans les conditions
optimales d’humidité, on peut diminuer l’épaisseur de la couche sinon on conclut que les opérations
de compactage n’ont pas atteint leur but et que le compacteur utilisé n’est probablement pas adéquat.
 Epaisseur des couches
Quels soient les engins utilisés, le compactage devra s’effectuer par couche de faible épaisseur de
30 cm maximum.
 Quantité d’eau à ajouter (teneur en eau optimale selon courbe Proctor)
d. Vérification du compactage in situ
 Contrôle du compactage
En comparant le poids volumique sec sur le chantier (γd chantier) avec le poids volumique sec
maximal (optimum Proctor γd max) on établit l’indice de compactage
𝛄𝐝 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐭𝐢𝐞𝐫
𝐈𝐜 =
𝛄𝐝 𝐦𝐚𝐱 𝐩𝐫𝐨𝐜𝐭𝐨𝐫
L’indice de compactage est l’un de plus important critère sur lesquels on s’appuie pour accepter ou
refuser un compactage. L’indice de compactage est exprimé en pourcentage, en général le cahier
des charges techniques impose 𝐈𝐜 c≥96% pour les routes et 98 % pour les barrages
 Mesure de la densité sèche in situ γd
Le problème revient à prélever un échantillon, à mesurer son volume et son poids, d’où γh, puis à
déterminer sa teneur en eau 𝛚, d’où γd.

 d γ h 
1 
La plus grande difficulté réside dans la détermination du volume de l’échantillon prélevé.
Plusieurs méthodes peuvent être utilisées :
 Densitomètre à membrane
L’essai consiste à creuser une cavité, à recueillir et peser la totalité du matériau extrait, puis à
mesurer le volume de la cavité à l’aide d’un densitomètre à membrane.
Il se fait de la manière suivante : un cylindre métallique est rempli d’eau qui est pompée dans une
membrane caoutchouc fixée à sa base, la mesure du volume se lit sur la tige graduée du piston
La membrane caoutchouc très mince est remplie d’eau. Il épouse la forme de la cavité. Le volume
de l’eau, et celui de la membrane (ballon) donnent le volume de l’échantillon.
Le volume d’eau est déterminé par lecture sur le cylindre gradué
 Méthode dite de sable (densitomètre à sable)
Dans le cas des sols grenus capable de déchirer la membrane caoutchouc du densitomètre à
membrane , on utilise la méthode de sable. On remplit l’excavation de sable sec, le volume est
obtenu par lecture direct sur l’éprouvette graduée de remplissage.
La détermination de la masse volumique d’un matériau en place peut être aisément réalisée par
extraction du matériau d’une cavité et en le pesant, puis en déterminant le volume de la cavité en le
remplissant de sable d’une masse volumique connue, ce qui permet le calcul de la masse
volumique du matériau extrait.

 Gamma-densimètre (sonde nucléaire)


Principe de l'essai (utilisation):
La méthode est fondée sur l'absorption par le matériau de photons gamma d'énergie donnée,
l'appareil est composé d'une source radioactive et d'un détecteur situés dans un même plan et
coulissant simultanément dans deux tube verticaux, la mesure de la masse volumique est fonction
du nombre de photons détectes pendant une unité de temps.
C’est un densitomètre numérique

 Par carottage (la trousse coupante)


 Dame vibrante (sauteuse) ou plaque vibrant
Pour certains endroits difficiles d’accès et près du béton telle que regard de collecte des eaux en
béton armé et remblais en trachées et autour et au-dessus des conduites, le remblai doit être réalisé
par petit cylindres, dames vibrantes ou sauteuses. On procède à des petits essais avec le matériel de
compactage pour plaque vibrante. L'épaisseur de la couche et la durée de compactage ont été
déterminées de manière à obtenir une densité comparable à celle du remblai compactées par les
engins lourds.
Le compactage devra s’effectuer par couche de faible épaisseur de 10 cm

N° Fiche : Date : 1.IV.1 Ouvrage : 1.IV.2 Cote Z entre profil en travers


n°….et profil en
travers n°…..

Conformité CCTP :
 Remblai
1.IV.3 Absence 1.IV.4 Absence matières1.IV.5 % des fines < 80 μm doit
matières
organique solubles (gypse) être > 50 %
tolérance 3 % tolérance 2 %

Conforme

Nom
conforme

Mise en place du remblai


 Optimum Proctor Correspondant à la zone d’emprunt n°….:
Optimum Proctor γd maximale de référence :

Teneur en eau optimale ω de référence :

 Planche d’essai correspondant à la zone d’emprunt n°…..:


Densité maximale sèche γd maximal :

Teneur en eau optimale ω :

 Mise en place de la couche


Scarification Epaisseur Matériel Teneur Nombre Densité sèche Indice
couche couche compactage en eau de passe γd chantier compactage
précédente ω

Conforme

non
conforme

ENTREPRISE BUREAU CONTROLE

 Stabilité d'ensemble (glissement)


La stabilité d’ensemble et la résistance au glissement d’un talus font intervenir des mécanismes
complexes qui agissent sur un matériau hétérogène. Il existe des méthodes utilisées en routine
pour la vérification de la stabilité au glissement, qui postulent des cercles de glissement ; ces
méthodes sont approximatives surtout concernant les argiles.
La stabilité d’ensemble et la résistance au glissement d’un talus reposent avant tout sur une bonne
compréhension du contexte géologique et géotechnique et contrôle des écoulements
Rappel : l’essai de cisaillement
La résistance au cisaillement d’un sol est la résistance interne par unité de surface qu’un sol
peut offrir pour résister à une rupture ou à un cisaillement le long d’un plan
 Résistance au cisaillement Sols fins
Pour les sols fins la courbe intrinsèque obtenue à partir des résultats de plusieurs essais dans un
essai consolidé et drainé (à long terme) est toujours approximativement une droite dont les
caractéristiques sont les suivantes :
Φ’ : appelé angle de frottement interne est l’angle que la droite intrinsèque avec l’axe des
contraintes normales
C’: appelé cohésion drainé est la valeur de l’ordonnée à l’origine de la droite intrinsèque
Cet essai s’interprète classiquement en considérant le critère de Coulomb : la courbe
intrinsèque est une droite d’équation 𝛕 = 𝛔′ 𝐭𝐠𝚽′ + 𝐜′ (L’équation de la droite intrinsèque
d’un sol fin saturé dite équation de Morh Coulomb)
 Résistance au cisaillement des sols grenus sans cohésion
Les sols grenus sans cohésion sont aussi appelés sols pulvérulents. Un sable bien propre est un
exemple de sol pulvérulent.
Courbe intrinsèque
Des essais effectués sur un sol pulvérulent à la boite de cisaillement ou à l’appareil triaxial
indiquent que la courbe intrinsèque d’un sable est une droite passant par l’origine.
Dans un sol pulvérulent, sur un plan de rupture, existe entre les composantes normale et
tangentielle de la contrainte la relation : τ=σ tgΦ

Calcul standard : évaluation de la stabilité par calcul à l’équilibre limite


Le cas le plus fréquent est décrit ci-dessous :
1. un modèle de calcul à l’équilibre limite est bâti, qui postule une surface de glissement
potentielle, traversant le remblai et la fondation ;
2. on calcule les contraintes effectives le long de cette surface ;
3. on compare la contrainte de cisaillement, calculée le long de la surface étudiée, à la résistance
au cisaillement des matériaux par différents modèles d’état limite cette résistance est
généralement exprimée par un modèle de Mohr-Coulomb, dans lequel on utilise c' et φ'
4. la sécurité du calcul réside dans les points ci-dessous :
- c' et φ ' sont choisis avec prudence
Notion de coefficient de sécurité
Pour une ligne de glissement donnée on définit le facteur de sécurité F tel que :
Le coefficient de sécurité permet d’apprécier la marge de sécurité vis-à-vis de la rupture. Il existe
plusieurs définitions du coefficient de sécurité. On cite quelques-unes
On considère qu’il y a glissement (c’est-à-dire rupture le long de la ligne de glissement)
lorsque la contrainte de cisaillement mobilisée (ou motrice) le long de la ligne de glissement est
égale ou supérieure à la contrainte de cisaillement résistante (soit la contrainte de cisaillement à
la rupture).
 𝐅 = τ max /τmoteur
τmax: Résistance au cisaillement maximale mobilisable (soit la contrainte de cisaillement à la
rupture)
τ: Contrainte de cisaillement τ s’exerçant réellement sur la surface
Les méthodes présentées reposent sur différentes estimations approchées des contraintes τ max
d’une part et de τ d’autre part. La résistance au cisaillement
(τ max) est égale à la cohésion non drainée pour les sols fins à court terme. Dans le cas général,
elle dépend de la contrainte effective normale σ ’ selon le critère de rupture de Mohr-Coulomb :
τ max = c ’ + σ ’ tan ϕ ’.
La condition d’état-limite s’écrit sous la forme d’une équation dans laquelle sont comparés, d’une
part un rapport des moments résistantes (ou de leurs forces) sur les moments motrices (ou de
leurs forces).

 𝐅 =Moment résistant/Moment moteur

 𝐅 =Effort résistant/ Effort moteur

La surface de rupture est soumise aux efforts suivants : le poids propre du massif, réaction du sol
en place le long de la surface de rupture, pressions interstitielles, chargements extérieurs
éventuels.
Parmi les méthodes d’évaluations du coefficient de sécurité on cite la méthode des tranches de
Fellenius et de Bishop.
Méthode des tranches de Fellenius et de Bishop
Dans les deux cas (méthodes de Fellenius et de Bishop), on admet que la rupture a lieu suivant
une surface de glissement en forme de cylindre, et qu'elle se produit instantanément le long de
toute la surface.
On étudie donc l'équilibre des terres situées au-dessus de ce cercle, pour cela, on découpe le
terrain en tranches et on calcule les forces pour chaque tranche, il faut alors, calculer par rapport
au centre du cercle de glissement le moment des forces ayant tendance à entraîner le glissement et
le moment des forces résistantes (cohésion, frottement interne).
La méthode de calcul consiste à calculer la rupture pour tous les cercles possibles, le cercle qui
représentera le minimum de coefficient de sécurité sera retenu comme la surface de rupture.
Méthode des tranches de Fellenius
Considérons un talus recoupant un certain nombre de couches de sol de caractéristiques
différentes : ci, γi, φi
Méthodes de calcul analytique

Soient un talus recoupant un certain nombre de couches de sols de caractéristiques différentes


(𝑪𝒊 𝒆𝒕 𝝋𝒊 ) et un cercle quelconque de centre O et de rayon R pour lequel on veut déterminer le
coefficient de sécurité. La méthode consiste à découper le volume de sol intéressé en un certain
nombre n des tranches limitées par des plans verticaux. Chaque tranche est considérée comme un
solide indéformable, en équilibre sur la ligne de glissement.
Hypothèses de la méthode de Fellenius :

 la méthode suppose une surface de glissement circulaire et divise le talus en tranches


 elle néglige les forces entre les tranches
 La méthode de Fellenius vérifie l'équilibre global des moments tout en négligeant les
forces entre tranches.

Cette méthode est la plus simple et la plus courante pour l’analyse de stabilité des talus et a été
appliquée aux surfaces de rupture circulaire.

On définit ainsi le coefficient de sécurité F comme le rapport du moment résistant pour


l'ensemble du cercle au moment moteur :
∑ 𝒅𝒆𝒔 𝒎𝒐𝒎𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒓é𝒔𝒊𝒔𝒕𝒂𝒏𝒕𝒔
𝑭=
∑ 𝒅𝒆𝒔 𝒎𝒐𝒎𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒎𝒐𝒕𝒆𝒖𝒓𝒔
La partie du sol susceptible de glisser est découpée en n tranches. Une tranche courante i est
définie par :

R
a

Longueur L Wn

Tranche n
Tn

Nn

 wi désigne le poids humide ou saturé de la tranche verticale i qui est déduit du poids
volumique du sol et de la surface de la tranche, ainsi que des éventuelles surcharges
appliquées à la surface de la pente.
 li désigne la longueur du contact de cette tranche avec la surface de rupture considérée
 αi: c’est l’angle que fait le rayon du cercle passant par le milieu de la base de tranche avec
la verticale
 n : c’est le nombre total de tranches.
 R : c’est le rayon du cercle de glissement.
 S : surface de glissement
 𝑪𝒊 : c’est la cohésion de la 𝒊é𝒎𝒆 tranche dans laquelle est situé li (en MPa).
 𝝋𝒊 : c’est l’angle de frottement de la 𝒊é𝒎𝒆 tranche (en degré).

Actions du poids normales et tangentes à la ligne de glissement


Pour chaque tranche le poids wi comprend :
 Une composante normale à la ligne de glissement : Ni = Wi cos αi.
 une composante tangente à la ligne de glissement : Ti moteur = Wi sin αi
RÉSISTANCE DISPONIBLE
La résistance disponible : la contrainte de cisaillement totale critique déterminée à
partir du critère de rupture
= c+’tan. Correspond à la résistance que le sol peut développer.
RÉSISTANCE MOBILISÉE
La résistance mobilisée : la contrainte de cisaillement totale mobilisée par le poids
de la pente.
Pour une épaisseur de 1 m de la tranche on a S=L*1
L désigne la longueur du contact de cette tranche avec la surface de rupture
considérée

 la contrainte normale  i=Ni/s d’où Ni =  i *S=  i *L


 la contrainte tangentielle i=Ti/s d’où Ti = i *S= i *L
Le coefficient de sécurité permet d’apprécier la marge de sécurité vis-à-vis de la rupture.
F = maxi

max: Résistance au cisaillement maximale mobilisable correspondant à la force tangente


résistante
I : contrainte de cisaillement τi s’exerçant réellement sur la surface de la tranche
En écrivant le critère de Mohr-Coulomb avec et ’ = n – u
τ résistant= (σ-U).tgφ+C'
La force tangente résistante est déterminée en écrivant le critère de Mohr-Coulomb en force

Trésistant=max*S= (σ'.tanφ'+c’) ×L×1= ((σ-u).tgφ + c’) ×L= (σ-u).L.tgφ+C'×L=


(σ×L -u×L).tgφ+C'×L (1)
Pour une tranche verticale i Puisque Ni =  i ×S=  i × L×1 et Ni = Wi cos αi on remplace
dans la formule (1)

Ni par  i × L on aura
Trésistant= (Ni-U×Li).tgφ+C'× Li
Le Moment résistant ne correspond qu’aux forces de résistance au cisaillement, et a pour
expression en remplaçant Ni par Wi cos αi :
Mres= Trésistant ×R= (Ni-Ui× Li).tgφ+C'×l×R= (Wi cos αi -Ui×L).tgφ+C'×L×R

Le moment moteur est dû au poids des terres, a pour expression :

𝑴𝒎𝒐𝒕 = 𝑻𝒊 𝒎𝒐𝒕𝒆𝒖𝒓 × 𝑹 𝑾𝒊 × 𝒔𝒊𝒏𝜶𝒊 × 𝑹

Le coefficient de sécurité F est le rapport du moment résistant au moment moteur :

∑[(𝐰𝐢 𝐜𝐨𝐬𝛂𝐢 − 𝐮𝐢 𝐥𝐢 )𝐭𝐚𝐧𝛗𝐢′ + 𝐜𝐢′ 𝐥


𝑭=
∑𝐢=𝐧
𝐢=𝟏 𝐰𝐢 𝐬𝐢𝐧 𝛂𝐢
Exercice d’application n°1
Evaluez la stabilité de pente présentée par la figure ci-dessous
 li désigne la longueur du contact de cette tranche avec la surface de rupture considérée
 αi : c’est l’angle que fait le rayon du cercle passant par le milieu de la base de tranche avec
la verticale
 n : c’est le nombre total de tranches.
 R : c’est le rayon du cercle de glissement.

Tranche n° 1 est constitué par du sable avec les caractéristiques suivants :


 Le poids volumique du sol est de  18 kN / m3
 Angle de frottement interne Φ = 30°
Tranche n° 2 est constitué par de l’argile avec les caractéristiques suivants :
 Le poids volumique du sol est de  20 kN / m3
 Angle de frottement interne Φ = 19°
 Cohésion C : 30 Kpa

Dans la plupart des cas de glissement, l’eau joue un rôle moteur déterminant. Dans le cas de
l’existence d’une nappe La pression interstitielle à la base de la tranche Ui= γw.h
Avec h est la hauteur d’eau au-dessus du milieu de la base de tranche

Ui = γw.h

Ni = W .cos αi

Démarche générale de la justification de la stabilité des ouvrages hydrauliques en remblai


On examine successivement :
 Les situations de projet
 Les actions

a) Les situations de projet : sont classées en trois catégories différenciées par l’intervalle de
temps pendant lequel les distributions de toutes les données (actions, résistances) sont
considérés comme constantes :
 Les situations normales d’exploitation : se référant à des conditions de l’exploitation
normale de l’ouvrage.
 Les situations transitoires ou rares : se référant à des conditions temporaires ou rares
pendant la durée de vie de l’ouvrage.
Elle correspond à la cote des plus hautes eaux(PHE)
 Les situations accidentelles.
La principale situation accidentelle est la situation accidentelle sismique, il s’agit de vérifier les
conditions de stabilité de l’ouvrage sous l’action du séisme de projet. Pour ce séisme, la stabilité
de l’ouvrage doit être assurée et l’ouvrage ne doit pas connaître de dommages susceptibles de
remettre en cause sa sécurité.

b) Actions
Les actions se répartissent en trois catégories :
 Les actions permanentes notée G qui sont le poids propre du remblai et les charges
d’exploitation
Les actions des forces de gravité sont calculées à partir des poids volumiques des différents
matériaux composant la fondation ou entrant dans le zonage du remblai.
Les charges d’exploitation notée G1 sont le poids des équipements fixes(hydromécaniques).
 L’action variable : la charge hydraulique
 L’action accidentelle : l’action sismique
Le coefficient de sécurité minimal Fs min varie généralement suivant le cas considéré. Pour assurer
la stabilité du talus contre le danger de glissement, on doit vérifier que la valeur de ce coefficient
de stabilité soit toujours supérieure aux valeurs de Fmin indiquées par le tableau ci-dessous :
Valeurs limites de Fs min

Etat du barrage Fs min

En condition permanente 1.5

Situation rare de crue 1.3

En condition accidentelle en cas de séisme 1.1

Exercice d’application n°2


Evaluez la stabilité de pente présentée par la figure ci-dessous
Les tranches n° 1 et 2 sont constitué par du sable avec les caractéristiques suivants :
 Le poids volumique du sable saturé est de  19 Kn/m3
 Angle de frottement interne Φ = 30°
 Le talus est complètement saturé

h1=2,21 m h2=3,5

Recherche du coefficient de sécurité du talus


Il est nécessaire de rechercher la surface présentant le plus faible coefficient de sécurité. Si on
suppose que cette surface est circulaire, la recherche pourra se faire de manière systématique en
faisant varier le centre du cercle défini à l'avance et en faisant également varier les rayons des
cercles. Il existe de nombreux logiciels permettant de traiter ces problèmes. Certains logiciels
proposent des procédures de recherche automatique du centre du cercle le plus défavorable.
Exemple des logiciels Geoslope, Talren. Ce sont des logiciels de calcul géotechnique qui
permettent de traiter les différents problèmes du sol comme le glissement des terrains, le
tassement, la consolidation, les infiltrations des eaux dans le corps de la digue d’un barrage et
d’autres problèmes liés à la géotechnique.

Calcul statique des barrages en remblai (extrait Bulletin 53 CIGB)


Objectifs de calcul :
 La structure est-elle sure et doit-on en craindre la rupture partielle ou totale
 Les déformations sont-elles restées dans des limites compatibles avec l’usage attendu de
cette structure
Types de rupture
Les différentes méthodes de calculs qui permettent d’évaluer la sécurité d’un barrage dans les cas
suivants :
 Fin ou pendant la construction
 Période d’exploitation normale
 Conditions rares : crue ou vidange rapide
 Conditions extrêmes (séisme)
La méthode d’analyse par équilibre limite est celle qui a été généralement la plus utilisée pour
évaluer la stabilité des pentes et des fondations, la méthode implique d’examiner l’équilibre des
forces et des moments s’appliquant à un corps à la limite de la stabilité.
La méthode d’analyse par équilibre limite, qui utilise l’hypothèse relative au déplacement d’un
corps solide, permet d’évaluer la marge de sécurité contre une instabilité, elle conduise à
quantifier la sécurité de l’ouvrage par le coefficient de sécurité. La possibilité de renard ne peut
être déterminée par la méthode d’analyse par équilibre limite.
Le renard est la cause d’environ 30% des ruptures et, si l’ont exclu la submersion (36.1%). C’est
la cause principale. Le renard, percolation localisée, avec érosion régressive, suit en général un
chemin prédéterminé :
 Soit en zone de faiblesse dans un remblai comme un contact entre le remblai et un appui
rocheux ou une structure en béton.
 Soit une fissure, résultant de contraintes de traction dues à l’adaptation du remblai à des
variations de chargement.
La possibilité de renard pour la première cause du renard ne peut être déterminée par le calcul.
On peut la diminuer que par une conception appropriée du barrage et une bonne surveillance des
travaux.
Par contre, le renard (fracturation hydraulique) citée en deuxième cause est accessible par le
calcul des champs de contraintes et de déformations (par éléments finis) dans le remblai et sa
fondation.
Méthodes de confortement
Face à un problème de stabilité, deux types de solutions sont possibles :
— implanter ou déplacer le bâtiment, l’ouvrage d’art ou la route en dehors de la zone en
mouvement, dans un secteur reconnu comme stable ;
— concevoir l’ouvrage de telle sorte qu’il ne soit pas endommagé par le mouvement de terrain :
confortement préventif
On recommande de prendre un coefficient de sécurité F= 1,5 pour l’ouvrage en service.
Causes qui augmentent la contrainte de cisaillement
 Charge ajoutée au sommet ;
 Matériel enlevé à la base ;
 Abaissement du niveau d’eau à l’extérieur de la pente ;
 Augmentation de la pression d’eau dans les fissures de traction.
Causes qui diminuent la résistance au cisaillement
 Augmentation de la pression interstitielle ;
 Changement de la résistance avec le temps (altération, lessivage).
Méthodes pour augmenter la stabilité
 Réduction de la pente ;
 Ajouter un contre poids (berme) ;
 Diminuer la pression d’eau par drainage ;
 Augmenter la résistance au cisaillement par Consolidation de la fondation dans le
cas des remblais construits sur un dépôt argileux

Techniques utilisées pour arrêter un glissement en cours :


1) terrassements (actions sur la pente moyenne du terrain)
2) drainage (actions sur l’eau)
3) introduction d’éléments résistants
4) Surveillance
1. Terrassements
On peut distinguer trois groupes de méthodes de stabilisation par terrassement :
 allègement en tête (déchargement, remblais allégés)
 butée de pied (massif poids)
 substitutions partielles ou totales par des matériaux de bonne qualité
purge et reprofilage (adoucissement de la pente, risberme)
 Allègement en tête
Les conditions de stabilité d’un talus étant directement liées à sa pente, on peut assez simplement
augmenter la sécurité par talutage du terrain naturel. Dans ce sens, le procédé s’apparente à
l’allègement en tête : il consiste en un adoucissement de la pente moyenne.
Il en résulte une diminution du poids moteur et, par conséquent, une
augmentation du coefficient de sécurité. La méthode de dimensionnement consiste en un
calcul de stabilité le long de la surface de rupture déclarée en prenant en compte la
modification de géométrie en tête.
 Remblai de pied
Le chargement en pied d'un glissement est une technique souvent utilisée et généralement
efficace. L'ouvrage, également appelé butée, agit par contre-balancement des forces motrices.
Pour qu'il soit efficace, il faut réaliser un ancrage dans les formations en place sous la surface de
rupture. Le dimensionnement doit justifier de la stabilité au glissement sur la base et de la
stabilité au grand glissement. Mais en pratique, c'est la stabilité le long de la surface de rupture du
glissement qui conditionne les dimensions de l'ouvrage. On utilise en général un matériau
drainant pour la constitution du remblai de pied.
Dans le cas d’un glissement par rotation, le plan de rupture se rapproche d’un cercle. Si on veut
stabiliser ce talus, il faut ajouter un poids au pied de la pente.
 Reprofilage
Les conditions de stabilité d’un talus étant directement liées à sa pente, on peut assez simplement
augmenter la sécurité par retalutage du terrain naturel. Dans ce sens, le procédé s’apparente à
l’allègement en tête : il consiste en un adoucissement de la pente moyenne. Ce type de traitement
est particulièrement bien adapté aux talus de déblais, et il est de pratique courante.

 Substitution totale ou partielle


La substitution totale consiste à venir purger l’ensemble des matériaux glissés ou susceptibles de
glisser, et à les remplacer par un matériau de meilleure qualité. Cela permet de reconstituer le
profil du talus initial. Il importe de vérifier la stabilité au cours des phases de travaux et celle du
talus définitif dans lequel on prend en compte les caractéristiques du matériau de substitution et
du matériau en place.
La substitution de matériaux glissés suppose que l’on connaisse le volume de matériaux
concerné, que l’on excave plus profondément que la surface de rupture, et que l’on réalise des
redans afin d’assurer un bon accrochage entre le substratum et le sol d’apport. La tenue des talus
provisoires de la purge dépend des conditions de terrassement, de la météorologie, des
hétérogénéités locales. En cas de risque, il est préférable de travailler par plots de faible largeur et
de ne pas maintenir de fouilles ouvertes pendant une longue période.

Purge de l’appui droit du barrage suite à un glissement


2. Dispositifs de drainage
Dans la plupart des cas de glissement, l’eau joue un rôle moteur déterminant. Aussi utilise-t-on
couramment les techniques de drainage, qui ont pour but de réduire les pressions interstitielles, au
niveau de la surface de rupture lorsque celle-ci existe. C’est donc en termes de diminution de
pression interstitielle, et non de débit d’exhaure, qu’il faut évaluer l’efficacité d’un dispositif de
drainage. Les différentes techniques qui peuvent être mises en œuvre pour atteindre cet objectif
relèvent de deux options fondamentales :
— éviter l’alimentation en eau du site ;
— expulser l’eau présente dans le massif instable.
De nombreux paramètres conditionnent l’efficacité d’un système de drainage, en particulier la
nature et l’hétérogénéité des terrains, la géométrie des couches, la perméabilité et l’anisotropie
des sols, les alimentations et les exutoires. De ce fait, et compte tenu des difficultés de
détermination de l’ensemble de ces éléments, le dimensionnement d’un système de drainage est
fait en prenant un coefficient de sécurité plus élevé que celui pris pour d’autres techniques
(terrassements, renforcements). Comme la plupart des ouvrages, les dispositifs de drainage
nécessitent un entretien régulier qui, s’il n’est pas réalisé, peut leur enlever toute efficacité. On
distingue : les drainages de surface et les ouvrages de collecte des eaux, les tranchées drainantes,
les drains subhorizontaux, les drains verticaux, et enfin les galeries et autres ouvrages profonds.
Toutes ces techniques peuvent être utilisées seules ou associées, ou en complément d’autres
techniques de stabilisation.
drainage superficiel : collecte et canalisation des eaux de surface vers un
exutoire hors glissement, imperméabilisation des fossés et des accotements
L’objectif est de limiter les infiltrations dans le massif en mouvement.
Les eaux peuvent provenir de zones de sources, d’un défaut d’étanchéité sur un réseau ou un
bassin de stockage à l’amont et des eaux de ruissellement. En effet, les eaux de surface ont
tendance à s’infiltrer dans les fissures, à stagner dans les zones de faible pente et aggravent ainsi
une instabilité amorcée. Aussi les ouvrages de collecte des eaux (fossés, caniveaux, cunettes) et
l’étanchéité des fissures de surface, bien que ne constituant pas des ouvrages de drainage à
proprement parler, sont réalisés en première urgence dans de nombreux cas de glissements.
drainage profond : le choix d’une technique dépend de la nature des terrains et de
l’objectif à atteindre (en phase chantier ou exploitation)
■ Le rabattement par tranchée drainante
Les tranchées drainantes, sont des ouvrages couramment utilisés pour rabattre
le niveau de la nappe. Elles sont implantées sur le site de façon à venir recouper les filets d’eau
(lignes de courant dans un horizon homogène, couche aquifère, venues d’eau ponctuelles, etc.).
Le choix de l’implantation (dans le sens de la plus grande pente ou dans un sens parallèle aux
lignes de niveau), de la profondeur et de l’espacement des tranchées dépend des résultats de
l’étude hydrogéologique et conditionne l’efficacité du drainage.
Ces tranchées peuvent être réalisées à la pelle mécanique : la profondeur de la tranchée peut
atteindre 5 à 6 m sur une largeur de l’ordre du mètre. Un drain souple est généralement placé au
fond avec un sable propre en protection. Le remplissage est réalisé en matériau drainant ; un
géotextile est parfois disposé comme filtre.
Schéma de principe d’une tranchée drainante (méthode Hollandaise)

Remblai

Matériau drainant et filtrant

nappe

Drain protégé par un géotextile

Schéma de principe d’une tranchée drainante (méthode Française)


Pour que le filtre ne doit ni se dégrader ni se colmater, il doit être réalisé avec du sable dont le
coefficient d’uniformité D60/ D10 est supérieur à 2.
Soient F et S, respectivement les dimensions des grains du filtre et du matériau de base, les
conditions à respecter pour une granulométrie étendue sont d’après TERZAGHI :
Condition de perméabilité F15/ S15>5
Condition d’écran : F15/ S85< 5

Disposition en relais des tranchées drainantes


Espacement délicat à déterminer (généralement compris entre 10 et 20 m pourles terrains argileux)
Exutoires de deux tranchées drainantes en relais sur le chantier de la déviation de la RN 179 France

■Drains subhorizontaux
Lorsque les contraintes d’accessibilité du site ou les conditions de circulation interdisent la
réalisation de tranchées, la réalisation de drains subhorizontaux peut permettre de diminuer les
pressions interstitielles et de décharger des aquifères localisés. La technique consiste à réaliser de
nombreux forages avec une faible pente sur l’horizontale et à y placer des tubes crépinés. Ces
tubes sont généralement en PVC (50 à 80 mm de diamètre), parfois en acier lorsque de grandes
déformations sont susceptibles de se produire. Un dispositif de captage des eaux recueillies dans
les drains avec un exutoire adapté complète l’ensemble. Les drains subhorizontaux sont disposés
en un ou plusieurs faisceaux ou plus simplement en lignes. Cette technique s’emploie dans de
nombreuses configurations de glissement et dans de nombreuses formations géologiques.
Cependant, les terrains très peu perméables s’y prêtent mal ; en effet, le rayon d’action des drains
est dans ce cas très faible. Les drains subhorizontaux permettent en particulier de drainer des
couches et des poches aquifères, éventuellement en charge, et des circulations d’eau localisées
(dans des fractures, dans des couches de faible épaisseur).

■ Drainage par barbacanes.


Le drainage par barbacanes est mis en œuvre pour les murs de soutènement peu ou mal drainés et,
de ce fait, soumis à des poussées hydrostatiques qui peuvent conduire à des désordres ou même à
la ruine. Dans le cas de sols grenus, à forte perméabilité, le percement de barbacanes sera
suffisant. En revanche, en présence de sols fins et peu perméables, ce dispositif doit être complété
par la constitution d’un drain situé à l’amont du mur ; la seule présence des barbacanes est en
effet insuffisante. La difficulté réside dans la mise en place du drain qui doit le plus souvent être
disposé à une profondeur importante.
 Principes généraux des essais sur boulons
Tirant d’ancrage suite au terrassement

 Les barres utilisées pour les ancrages à l'air libre sont de diamètres 20, 25 ou 32 mm
 Le diamètre du forage sera au moins égal à 2 fois le diamètre nominal du fer d'ancrage afin
de permettre une introduction aisée de la barre. Après l'exécution du forage selon la
profondeur requise, le trou sera soigneusement nettoyé, soit à l'eau jusqu'à ce que l'eau
sorte parfaitement propre, soit à l'air comprimé. Dans les argilites et les roches altérables,
le diamètre des trous de scellement est au moins égal à 100 mm et le nettoyage effectué à
l'air.
 Des barres inclinées étant mis en œuvre aussi souvent que des barres verticales, il est
recommandé de reconnaître les variations latérales des propriétés des terrains aussi
exactement que leurs variations verticales.
 Il est recommandé de pousser la reconnaissance géotechnique à une profondeur suffisante
pour garantir :
a) qu'une formation géologique connue est atteinte, ou
b) qu'aucune couche plus profonde n'affectera le projet
c) que les conditions des nappes souterraines sont bien définies.
 Le trou sera ensuite complètement rempli au tube plongeur d'un coulis de ciment de C/E
voisin de 2, puis on introduira le fer façonné jusqu'au fond. La barre d'ancrage aura été
équipée d'un dispositif approprié de centrage afin d'assurer l'enrobage correct de l'acier par
le coulis dans le trou de forage. Une plaque d'ancrage et un écrou seront ensuite installés au
bout du fer dont l'extrémité aura été filetée.
Les essais de traction et d’arrachement sur tirant sont réalisés généralement à l’aide d’un vérin
qui permet de tirer sur la tête du boulon en s’appuyant sur la paroi rocheuse aux alentours de la
plaque d’appui de l’ancrage.
 Dispositif d’essai de traction.
Le déplacement de la tête du boulon est mesuré à l’aide d’un comparateur, ce qui permet de tracer
le courbe effort déplacement caractérisant le comportement du tirant et de son ancrage. La mise
en tension se fait par paliers

Charge hydraulique
Hypothèses de bases
L’étude de l’écoulement de l’eau dans les sols repose sur les deux hypothèses
suivantes :
— Le sol est saturé,
— L’eau et les grains sont incompressibles.
 Ecoulement en régime permanent
Les particules fluides suivent des trajectoires invariables au cours du temps appelés
lignes de courant, c'est-à-dire les mouvements pour lesquels les vitesses et pressions
de l’eau aux différents endroits sont indépendantes du temps.
 Condition de continuité du liquide
Considérons un certain volume géométrique V de sol saturé, ente deux instants donnés,
il rentre dans ce volume un certain volume d’eau V1 et il en sort un volume V2. A tout
instant, le volume d’eau contenu dans le volume V est le même si on suppose que les
grains n’ont pas bougé, les deux volumes V1 et V2 sont donc égaux :
C’est-à-dire : V1=V2
V1 V2

 Les contraintes totales σ et effective σ’ ainsi que la pression interstitielle


sont liées par la relation de TERZAGHI
σ = σ′ + u
u : pression interstitielle
σ’: contrainte effective
σ : contrainte totale
a. Charge hydraulique
La charge hydraulique représente l’énergie d’une particule fluide de masse unité. On
évalue la charge hydraulique hm en un point m par l’équation de Bernoulli :
On appelle charge hydraulique en un point m d’un fluide incompressible, soumis aux
seules forces de gravité, la somme de trois termes (théorème de Bernoulli)
U V2
Hm = Z + +
γw 2g
Hm : charge hydraulique en mètre d’eau en un point m
w : poids volumique de l’eau
Z : cote de la particule fluide au point choisi m à un plan horizontal de référence
arbitraire, noté généralement z en hydraulique des sols, valable pour tout le système
U : pression interstitielle au point choisi m, V : vitesse de l’eau au point m
Les vitesses de l’eau dans le sol, en régime permanant, sont faibles et permettent de
V2
négliger le terme d’énergie cinétique devant les autres (par exemple, pour un gravier
2g
V2
de très forte perméabilité, v=1m/s le terme vaut 0,05m)
2g
La charge hydraulique aura donc en hydraulique des sols l’expression suivante :
Um
Hm = Zm +
γw
Si le fluide est immobile, nappe statique, la charge est constante, quand il y’a
écoulement la charge hydraulique décroit dans le sens de l’écoulement.
La charge décroit car le mouvement dissipe de l’énergie au contact avec les grains du
sol on dit qu’il y’a perte de charge.
Colonne d’eau dont la hauteur d’eau est maintenu constante

um/w réservoir dh

um1/w
Hm
m ------sol---------------m1
L Hm1
zm zm1
0

Si le niveau d’eau est identique dans la colonne et le réservoir, il n’y a pas d’écoulement
(nappe statique), si la cote du réservoir est abaissée de dh, il se produit un écoulement.
Entre le point m et le point m1, on a une perte de charge dh, du au frottement de l’eau
sur les grains.
Um Um1
Hm = Zm + Hm1 = Zm1 +
γw γw
Hm=Hm1+dh
Gradient hydraulique
Le gradient hydraulique entre les points m et m1, noté i, est le rapport de la perte de
charge ∆h sur la distance parcourue par l’eau dans le sol.
∆h
i=
L
i : gradient hydraulique sans unité
Renards
L’infiltration d’eau sous un ouvrage (barrage, construction, rideau de palplanches…)
peut provoquer un phénomène similaire au sable boulant quand le gradient hydraulique
observée atteint une certaine valeur critique. Au départ on assiste à augmentation de la
vitesse d’écoulement avec un entrainement progressif des éléments fins du sol et très
rapidement, un entrainement général des divers matériaux constituant le milieu. Il se
forme alors une voie de circulation d’eau privilégiée à travers laquelle la venue d’eau
prend rapidement une allure catastrophique et qu’on désigne par Renard.
Il faut donc que le gradient calculé (i) reste inférieur au gradient critique ic
En pratique on recommande d’appliquer un facteur de sécurité Fs au moins égal à 3 :
ic
Fs = ≥ 3
i
46% des ruptures des barrages en remblai dans le monde sont dû à l’érosion interne
(Renard)
b. Formation de sables boulant et des renards
 Sable boulant
Considérons deux récipients R1et R2 reliés entre eux par un tube en caoutchouc.

Le premier R1 est maintenu constamment plein d’eau et le second R2 est rempli de


sable
R1 tube en caoutchouc

eau

ua/w b
R2 sable L
a

zb
P za

En désignant par zA et zB les cotes respectives de a et b, on a comme charge hydraulique :


𝑈𝑎 𝑈𝑏
En a 𝐻𝑎 = 𝑍𝑎 + En b 𝐻𝑏 = 𝑍𝑏 +
γw γw
Le gradient hydraulique entre les points a et b, noté i, est le rapport de la perte de charge dh sur la
distance parcourue par l’eau dans le sol.

∆ℎ 𝐻𝑎 − 𝐻𝑏 Z𝑎 − Z𝑏 𝑈𝑎 − 𝑈𝑏 𝑈𝑎 − 𝑈𝑏
𝑖= = = + = −1 +
L L L Lγw Lγw
D’où 𝑈𝑎 − 𝑈𝑏 = Lγw(1 + i)
Supposons que l’on augmente le gradient en soulevant progressivement le récipient R1. Il arrive
un moment ou la différence de pression (Ua-Ub) devient égale au poids du sable dans le récipient
R2
𝑈𝑎 − 𝑈𝑏 = Lγw(1 + i) = Lγsable
γw(1 + i) = γw + iγw = γsable
γw + iγw = γsable
Ou  est le poids volumique du sable saturé
A partir de cet instant l’ensemble (sable+eau) avait une consistance liquide, les forces
d’écoulement s’opposent directement aux forces de pesanteur. Si la résultante de ces deux forces
est dirigée vers le haut, les grains de sol sont entrainés par l’eau cet état particulier est celui des
sables boulant, il se produit lorsque le gradient hydraulique prend une valeur critique i c dite
gradient de boulance
γsl − γw γ′
ic = =
γw γw
’ poids volumique déjaugé
Le gradient critique est le gradient hydraulique pour lequel la résultante des forces d’écoulement
et les forces de pesanteur est nulle
Exercice :
Calculer la perte de charge et le gradient hydraulique entre les points B et C à travers l’argile
dans l ‘écoulement permanent ascendant?

Fouille avec
pompage
Rivière : + 24 m

Eau : + 19 m
Argile
16

Graviers très perméables

 Plan de référence est la droite horizontale passant par A


 Niveau d’eau dans la rivière : 24m
 Niveau d’eau dans la fouille avec pompage : 19m
 Epaisseur de la couche graviers très perméable AB= 9m
 Distance BC dans l’argile : 7m
 = poids volumique de la couche d’argile est de 18 kn/m3
 poids volumique de l’eau est de 10 kn/m3
Déterminer le gradient hydraulique critique à travers la couche d’argile BC et quelles sont les
conclusions

Recherche et choix de site et Faisabilité du barrage


Recherche méthodique des sites
Dans une première phase, la prospection de toutes les possibilités apparentes pour l’implantation
de la retenue et du barrage se fera au bureau, sur documents existants. On utilisera notamment :
La photographie aérienne couvrant la zone topographique
Les cartes topographiques à la plus grande échelle possible (1/10000 par exemple)
Carte géologique régionale
Pour chacun des sites repérés on s’efforcera de connaitre :
les caractéristiques géométriques de la vallée et du bassin versant
La morphologie du site du barrage et de cuvette
On recherche un resserrement de la vallée précédé d’un élargissement favorable à la création
d’une retenue importante.
Les superficies des terres agricoles et des forets qui seront inondés par le futur barrage.
Critères de choix du site et faisabilité
Les critères de choix sont liés à
 Topographie
 Géologie et géotechnique
 Hydrologie
 Disponibilité et proximité des périmètres irrigués et ou des agglomérations urbaines ou
rurales.

A. Conditions topographiques
L’étude topographique de la retenue et du site du barrage débouche sur l’établissement de
plans à partir desquels il est possible :
 D’estimer la capacité de la retenue et sa surface en fonction de la hauteur de l’eau et de
l’emplacement du barrage.
 D’évaluer le volume des différents ouvrages et de proposer leur implantation.
 Fournir aux ingénieurs et aux géologues les fonds de plan pour l’établissement de
l’avant-projet.
Pour l’implantation du barrage et de ses ouvrages annexes, il est recommandé de travailler sur des
relevés au 1 :500, et pour les détails au 1 :200. Pour la retenue, les relevés sont selon la surface de
la retenue, au 1/1000, 1/2000 et 1/5000. Ils doivent englober les versants dominant le bassin
d’accumulation.
B. Conditions Géologique et géotechnique
Les roches et les sols de la zone de fondation de l’ouvrage et de la cuvette doivent présenter des
caractéristiques satisfaisantes en ce qui concerne :
a- la stabilité du barrage
b- l’étanchéité de la retenue

C. Données hydrologiques
 Bassin versant
Un bassin versant correspond à une surface d'alimentation d'un cours d'eau ou d'un lac. Le bassin-
versant se définit comme l'aire de collecte limitée par le contour à l'intérieur duquel se
rassemblent les eaux précipitées qui s'écoulent vers une sortie (exutoire).
 Estimation de l’apport moyen annuel
L’exploitation des mesures hydrométriques constitue le meilleur moyen pour l’estimation des
apports d’un bassin versant.
L’apport moyen annuel (A) d’un bassin est directement lié à son ruissellement(R) et sa superficie
par la relation A=S*R.
Plusieurs formules peuvent être utilisées pour l’estimation du ruissellement (R) la plus connue est
celle de Tixeront :
P3
R= 2
3E
Avec :
R : ruissellement moyen annuel en m
P : pluie moyenne annuelle en m
E : évapotranspiration potentielle en m. La valeur adoptée pour E varie selon les régions
naturelles du pays
D. Matériaux disponibles à proximité du site
Ils sont reconnus à la pelle pour les zones d’emprunt pour le remblai ; quant à la prospection de
carrières potentielles, elle comprend l’étude des niveaux rocheux concernés.
Conclusions
Un élément important de la conclusion de l’étude de faisabilité est le choix du type de barrage le
mieux adapté au contexte géologique et géotechnique mis
en évidence par l’étude, avec une attention particulière apportée à la fondation, et en tenant aussi
compte des disponibilités en matériaux utilisables sur le projet.
E. Données sismologiques
L’étude de la sismicité du site de l’ouvrage est entreprise et aboutit à la définition de deux
séismes de référence :
— le séisme de projet, que l’ouvrage doit être en mesure de supporter sans aucun dommage ;
— le séisme maximal probable, auquel l’ouvrage hydraulique doit pouvoir résister sans ruine
ni mise hors service de ses organes de sécurité.

F. Conditions générales d’environnement


D’autres facteurs doivent également être évalués, puisque la modification du régime de la rivière
qui résulte de la retenue a nécessairement des implications sur tous les systèmes. C’est l’objet de
l’étude préalable d’environnement (EPE) que de recenser les causes et effets possibles et qu’il
faudra étudier plus en détail lors de l’élaboration du projet. On peut citer a priori les effets
suivants :
— perte de terres agricoles ou de forêts par submersion (expropriations)
— déplacement de populations
— interruption des voies de communication
— risques de pollution par les vases relâchées brutalement lors des vidanges
— effets sur la flore et la faune près du réservoir et à l’aval
— risques pour les populations à l’aval et aussi à l’amont.
 Plan de respect de l’environnement
L’entrepreneur doit préparer un plan de respect de l’environnement qui doit mentionner les
contraintes environnementales qui peuvent concerner :
 Prévention de la pollution des ressources en eaux superficielles et
souterraines et du sol ;
 Limitations des nuisances sonores et des vibrations pour les riverains ;
 Gestion et élimination des déchets de chantier.
 Gestion du Plan Environnement
Le plan environnement est un document évolutif préparer par l’entreprise au cours de
l’avancement du projet contenant tous les mesures environnementales Il pourra être complété :
- À la détection de risques potentiels non encore répertoriés
- Au constat de non-efficacité des mesures déjà adoptées.
1. Choix de la cote de la retenue normale.
Loi de stockage de la retenue
Afin d’élaborer l’Avant-projet Sommaire (APS) des ouvrages les travaux topographiques
suivants doivent être réalisés :
 Un plan coté généralement au 1/500, au niveau de l’emprise de l’ouvrage
Une courbe de niveau est une ligne reliant tous les points qui ont la même altitude. Deux
courbes de niveau voisines ont partout la même équidistance, c'est-à-dire la même
différence d'altitude. Plus elles sont serrées, plus la pente est raide.
Les courbes de niveau sont destinées à donner sur une carte un aperçu du relief réel.
 Un profil en long au droit de l’axe de l’ouvrage.
Un profil en long est la représentation d’une coupe verticale suivant l’axe d’un projet.
 Des profils en travers.
Le profil en long est complété par des profils en travers qui sont des coupes verticales
perpendiculaires à l’axe du projet. Leur établissement permet en général le calcul des
mouvements de terres (cubatures).
Courbes de remplissage de la cuvette : variation du volume de la retenue en fonction
de sa hauteur
Après avoir fixé l’axe du barrage on doit procéder au planimétrage des surfaces
délimitées par les courbes de niveau, au niveau de la cuvette, ce qui nous permet de
déterminer la variation de la surface du plan d’eau en fonction de la hauteur, et par
conséquent de tracer la courbe hauteur-surface de la retenue.
A chaque surface du plan d’eau correspond un volume Vi d’eau dans la retenue qui est
donnée par la relation suivante
Vi = ∑(S(i − 1) + Si) ⁄ 2 ∗ ∆H
Vi : volume de la retenue pour une hauteur hi
Si : surface du plan d’eau pour une hauteur hi
Si-1 : surface du plan d’eau pour une hauteur hi-1
∆H : dénivelée entre deux courbes de niveau
On détermine ainsi la variation du volume de la retenue en fonction de sa hauteur, ce
qui permet d’établir la courbe hauteur-volume de la retenue
-Courbe Hauteur – Volume : permet de connaitre le volume d’eau dans le barrage pour
une hauteur donnée.
-Courbe Hauteur – surface : de connaitre la superficie de l’eau dans le barrage à une
hauteur donnée
Volume de la digue en remblai
Sur la base du profil en long de la digue au droit de l’axe et des profils en travers sur
l’axe de la digue, on estime le volume du remblai à mettre en place en fonction de sa
hauteur généralement avec ∆H =1m
Indice économique de la retenue normale
La cote de retenue normale (RN) est la cote de calage du seuil de l’évacuateur des
crues. L’optimisation de cette cote s’effectue sur la base d’une analyse technico-
économique qui consiste à déterminer la cote correspondant à une capacité de la
retenue permettant de retenir l’eau pour un cout du m3 capté minimum, ce dernier,
appelé indice économique qui s’exprime par la relation :
Ie = Cb⁄Va
Ie : indice économique
Cb : cout du barrage
Va : volume d’eau annuel moyen en m3
Calcul du rendement topographique de la digue
Il est important pour évaluer la faisabilité de la retenue de calculer le rendement
topographique du site
η = Veau⁄Vremblai

Volume d’eau de la retenue


Volume du remblai de la digue
Le rendement topographique du site doit être supérieur à 5
Sur la base des trois courbes :
 La variation de la surface de la retenue en fonction de sa hauteur
 La variation du volume de la retenue en fonction de sa hauteur
 Le volume du remblai à mettre en place en fonction de sa hauteur
 Indice économique en fonction de capacité de la retenue en se servant de la
courbe de variation du coût du m3 d’eau en fonction de sa hauteur
 Le rendement topographique
Le choix de la cote de retenue normale (RN) sera optimisé
Largeur de la crête
La largeur en crête de la digue doit être suffisante pour permettre la circulation des
engins pour les travaux de finition et d’entretien et pour la mise en place des murs de
protection sur les bords. Elle est fonction de la hauteur de la digue.
Pour des hauteurs supérieures à 16 m, on adopte souvent une largeur en crête égale au
1/3 de la hauteur Hd de la digue ou on la calcule par la formule suivante :
L=1.65 √𝑯𝒅
 Stabilité et évaluation du tassement
 Détermination de l’augmentation de la contrainte  sous fondation
Le report des charges d’une structure (maison, immeuble, pile de pont, route, zone de
stockage, ...) sur le sol s’effectue par l’intermédiaire des fondations (semelles filantes,
rectangulaires, plots, radiers, ...).
Dans le sol suite à l’application de surcharges à sa surface par le biais des fondations.
On parle alors plutôt de répartition des contraintes.
La détermination de la répartition des contraintes est indispensable à la vérification de
deux problèmes majeurs rencontrés dans l’acte de construire sur des sols :
 La résistance mécanique (stabilité de la fondation)
 La déformation (tassement) des sols
Le calcul des contraintes dans un massif de sol pesant et chargé est basé sur
l’utilisation du principe de superposition
La contrainte σz s’exerçant à la profondeur H sur une facette horizontale est égale à la
somme de la contrainte naturelle σV, due au poids du sol sus-jacent, et de la contrainte
due aux surcharges ∆σv .
σz = σV + ∆σz.
Surcharge
= +
σz z σv= γ*z ∆σz
 Détermination de ∆σz pour quelques cas courants de chargement
 Cas d’une force ponctuelle - relation de Boussinesq
Hypothèse :
— La force ponctuelle est verticale,
— Le sol est homogène (pas de couches différentes) et isotrope,
— Le sol est limité par une surface libre horizontale.
A une profondeur z, la contrainte s’exerçant sur une facette horizontale due à une
surcharge ponctuelle Q a pour expression

∆ σz= Q/ z2 *N avec N coefficient en fonction de r/z


L’abaque N°1 donne les variations de N en fonction de r/z
Exercice d’application

Déterminez la contrainte s’exerçant sur une facette horizontale due à une


surcharge ponctuelle Q à une profondeur z
Soit Q = 10 tonnes déterminer z pour z= 4 m et r = 0,5 m
γ sol = 1,7 T/m3
Déterminez la contrainte s’exerçant sur la facette horizontale et comparez cette
contrainte avec sol = 8T/m2

 Cas d’un sol à surface horizontale uniformément chargé


Principe de calcul
Considérons sur la figure ci-dessous une surcharge répartie d’intensité q s’exerçant sur une aire (S).
L’intégration de la formule de Boussinesq sur cette aire (S) permet de déterminer la contrainte verticale ∆σz
pour différentes formes de répartition des surcharges.

Surcharge =q en kn/m2

= +
σz z σv= γ*z ∆ σz

Sol pesant Sol pesant Sol non pesant


σz=z*γ+∆ σz
Mais d’une manière pratique, la contrainte ∆σz, résultant de l’action d’une charge vertical répartie
d’intensité q est donnée par la relation :
∆σz = I. q avec I est un nombre sans dimension, inférieur ou égale à 1, appelé coefficient
d’influence. Ce nombre I est fourni par des abaques établis pour des géométries données de
chargement.

 Cas d’une surcharge rectangulaire uniforme q


Sous l’effet d’une charge rectangulaire de longueur « a » et de largeur « b », la contrainte induite
z sous l’un des coins de cette charge, est donnée par :

z = Iz q
Iz : facteur d’influence en fonction a/z et b/z
Tableau : valeurs de Iz pour une semelle rectangulaire a.b
b/z 0,1 0,3 0,5 1 2 3
a/z
0,1 0,01 0,01 0,02 0,03 0,03 0,03
0,2 0,01 0,03 0,04 0,06 0,06 0,06
0,3 0,01 0,04 0,06 0,08 0,09 0,09
0,4 0,02 0,05 0,07 0,10 0,11 0,12
0,5 0,02 0,06 0,08 0,12 0,13 0,14
0,6 0,02 0,06 0,10 0,13 0,15 0,16
0,7 0,02 0,07 0,10 0,14 0,17 0,17
0,8 0,03 0,07 0,11 0,15 0,18 0,18
0,9 0,03 0,08 0,12 0,17 0,19 0,19
1 0,03 0,08 0,12 0,18 0,20 0,20
1,2 0,03 0,09 0,13 0,18 0,21 0,22
1,4 0,03 0,09 0,13 0,19 0,22 0,22
1,6 0,03 0,09 0,13 0,20 0,22 0,23
2 0,03 0,09 0,13 0,20 0,24 0,25

La contrainte à la verticale d’un point quelconque s’obtient en construisant à partir du rectangle et du point, des rectangles
ayant chacun un sommet au point considéré. On utilise la méthode de découpage

et la contrainte cherchée est la somme algébrique des contraintes produites par les rectangles.

Si le point A est à l’intérieur du rectangle chargé :

z  (z1  z2  z3  z4)

 Charge en forme de remblai


a b

H

z
∆ σv z

L’augmentation de contrainte en un point M à la verticale sous un remblai de hauteur H et à une profondeur z est :  z
 k. .H
k coefficient multiplicateur
Le coefficient multiplicateur fourni par le tableau ci-après (k se rapporte à un demi-remblai).
k : coefficient sans dimension en fonction de (a/z, b/z) donné par abaque ci- joint.

a/z 0,01 0,03 0,05 0,07 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 1
b/z
0 0,00 0,01 0,01 0,02 0,03 0,07 0,10 0,12 0,15 0,26
0,1 0,07 0,07 0,08 0,09 0,10 0,13 0,16 0,18 0,21 0,30
0,2 0,13 0,13 0,14 0,15 0,16 0,19 0,22 0,24 0,25 0,33
0,3 0,18 0,19 0,20 0,20 0,21 0,23 0,25 0,27 0,29 0,35
0,4 0,23 0,24 0,24 0,25 0,25 0,28 0,30 0,31 0,33 0,38
0,5 0,28 0,28 0,29 0,29 0,30 0,31 0,33 0,34 0,35 0,40
0,6 0,32 0,32 0,32 0,32 0,33 0,34 0,36 0,37 0,38 0,41
0,7 0,35 0,35 0,35 0,35 0,36 0,37 0,38 0,39 0,40 0,43
0,8 0,37 0,37 0,37 0,38 0,38 0,39 0,40 0,41 0,41 0,45
0,9 0,39 0,39 0,40 0,40 0,40 0,41 0,42 0,42 0,43 0,45
1,0 0,41 0,41 0,41 0,41 0,42 0,42 0,43 0,44 0,44 0,45
1,2 0,44 0,44 0,44 0,44 0,44 0,45 0,45 0,45 0,46 0,47
1,4 0,45 0,45 0,45 0,45 0,46 0,46 0,46 0,47 0,47 0,48
1,6 0,47 0,47 0,47 0,47 0,47 0,47 0,47 0,47 0,48 0,49
2 0,48 0,48 0,48 0,48 0,48 0,48 0,48 0,48 0,49 0,49
3 0,49 0,49 0,49 0,49 0,49 0,49 0,49 0,49 0,49 0,50
Il s’agit bien d’une valeur de contrainte sous le coin d’une distribution de charge. Ainsi, lorsque le
remblai à deux versants, ne pas oublier d’additionner l’action de la partie de droite à celle de la gauche
:

Exercice d’application 1

On construit à la surface du sol un barrage en remblai représenté par la figure ci- dessous.
Calculer alors l’excès de contrainte dû à ce remblai à une profondeur de z=16m sous la
verticale passant par le point A
8m 6,4 m 6,4m 4,8m

 

Soit un remblai de barrage en terre ayant les dispositions constructives suivantes

2 ,4 m 7,2 m 4,8 m

5m

TN (Z=0 m)

Z =12 m

Le poids volumique du sol de remblai est de  18 kN / m3


On demande la valeur de surplus de contrainte Z créée à cause du remblai, à une
profondeur Z de 12 m

Consolidation et tassement des sols


I. Estimation du tassement probable de la structure ;
Le tassement différentiel fait référence à des enfoncements non uniformes du sol sous la fondation.
Il est généralement dû à la non uniformité du sol sur lequel repose la fondation. Il peut aussi résulter
d’une application hétérogène des charges.
Les tassements différentiels sont redoutables car ils peuvent créer des désordres graves :
basculement, voire renversement des constructions, augmentation importante des efforts dans les
structures, fissuration des ouvrages en béton.
Les tassements uniformes peuvent aussi être gênants lorsqu’ils sont trop importants

Cas des sols fins


La compressibilité du sol résulte de :
 La compression de l’air qui remplit des vides (l’eau est supposée
incompressible). L’air, très compressible, provoquera un tassement quasiment
instantané,
 L’évacuation de l’eau contenue dans les vides. C’est la consolidation primaire,
elle produit le tassement le plus important : le sol subit une diminution de volume
correspondant au volume d’eau expulsée (le sol est supposé saturé),
 La compression du squelette solide. C’est la consolidation secondaire, elle
correspond au tassement de l’assemblage granulaire, les grains s’arrangeant
entre eux conduisant à un volume occupé par cet assemblage plus réduit.
Le tassement total final d’un sol fin a donc trois composantes :
 Le tassement immédiat ;
 Le tassement dû à la consolidation primaire ;
 Le tassement dû à la consolidation secondaire.
Le tassement dû à la consolidation primaire est prépondérant sur les autres.

Chargement en conditions œdométriques

L’œdomètre est un appareil de chargement permettant la réalisation de compression verticale pour


lesquelles les déformations horizontales sont empêchées par une bague (moule métallique rigide).
L’appareil comprend une cellule et un bâti de chargement.
— La cellule : elle est présentée sur la figure. L’échantillon de sol à étudier, de forme
cylindrique (section S, hauteur initiale h0), est placé entre deux pierres poreuses
saturées, dans une bague de même diamètre intérieur que l’échantillon.
— Le bâti de chargement : il permet d’appliquer sur le piston reposant sur la pierre
poreuse supérieure une charge Q et de la maintenir constante pendant un temps
donné.
On impose ainsi à l’échantillon :
— Une contrainte totale verticale constante : σ = Q/S,
— Des déformations radiales (horizontales) nulles,
— Le système de drainage permet à l’eau de s’évacuer ou d’entrer dans l’échantillon
suivant des trajets verticaux ascendant et descendant.
Des comparateurs permettent de mesurer le tassement ∆h au cours du temps pour une charge Q appliquée.
Représentation schématique d’une cellule œdométrique.

Phénomène de consolidation primaire


Une consolidation primaire au départ d’eau sous l’action de surcharge.
Le calcul pratique peut être effectué à partir des essais expérimentaux d’essais œdométriques.
Un échantillon de 70mm de diamètre et une épaisseur initiale de l’ordre de 24mm dans une
moule œdométrique.
Les essais associés permettent d’établir deux types de courbes :
1. Les courbes de compressibilité qui indiquent le tassement total en fonction de la
contrainte appliquée, qui traduit les variations de l’indice des vides en fonction de la
charge appliquée.
2. Les courbes de consolidation qui déterminent le tassement de l’échantillon en fonction
du temps lorsqu’une contrainte constante est appliquée.

Courbes de compressibilité
On applique à l’échantillon de sol parfaitement saturé des contraintes normales
croissantes. Sous chaque palier de chargement, et après quasi-stabilisation du tassement
En conséquence, on trace la courbe de h/h en fonction de .
Désignons par 0 la pression à laquelle est soumis initialement le sol (échantillon donc non
remanié) et par 1 la pression qui règne après la réalisation de l’ouvrage.
On peut cependant pour une variation faible de contrainte définir un module œdométrique
comme E’
𝐄′ = −∆𝛔/∆(𝐡 − 𝐡𝟎/𝐡

Relations entre le tassement et l’indice des vides


Pour une couche de sol de hauteur « h » et d’indice des vides initial « e0 », après un
chargement donné et à un instant « t », on a ;
La courbe œdométrique montre que l’indice des vides passe de la valeur initiale e 0 à la
valeur e1 à la fin du tassement.
 e
Le tassement est donc égal à : S  h0
1  e0
e0 : l'indice des vides initial
h0 : épaisseur initiale de l’échantillon,

Pour plus de commodité, on préfère, dans la pratique, utiliser une courbe donnant plutôt la
variation de l’indice des vides e en fonction de Log (').
On obtient une courbe composée de deux parties approximativement linéaires, la contrainte
de préconsolidation σc du sol correspondant au coude de la courbe (e, logσ’)
Si on effectue un essai œdométrique sur un échantillon de sol, et si après une surcharge et
pour une valeur de contrainte effective supérieure à la contrainte de préconsolidation σ c du
sol, on décharge le sol, l’indice des vides augmente et la pente représentative de cette
décharge est parallèle à la première partie de la courbe de chargement.
e A
Cg
------------------- B σ'c : contrainte de préconsolidation

Cg : indice de gonflement du sol pente de la droite AB

Cc Cc : indice de compression du sol pente de la droite BC


-------------
C
σ’c log σ’
Courbe : e=f(log’)
e A

e0 --------------------
ec B

e1--------------------------------------
C

σ'o σ’c σ'o+ ∆ σv log σ’


Tassement de consolidation
La contrainte de préconsolidation correspond à la pression maximale subie par le sol au cours
de son histoire. Elle est en générale égale au poids des terres qui correspondent à la profondeur
ou l’échantillon a été prélevé mais elle peut être supérieure à cette valeur si la surcharge
exercée par des terrains qui furent érodés par la suite, ou à une surcharge temporaire telle que le
poids d’un glacier
La première partie de la courbe a une pente C g (indice de gonflement : pente de la droite AB)
et la seconde partie de la courbe a une pente C c : indice de compression du sol (pente de la
droite BC):
Dans le schéma ci-dessous, l’expression de l’indice de gonflement est égale à :
𝒆𝒄 − 𝒆𝟎
𝐶𝑔 = | |
𝐥𝐨𝐠𝛔′𝒄 − 𝐥𝐨𝐠𝛔′𝟎
𝒆𝒄 − 𝒆𝟏
𝐶𝑐 = | |
𝒍𝒐𝒈(𝝈′𝟎 + ∆𝝈′𝒗 ) − 𝐥𝐨𝐠𝛔′𝐜

Si on compare la valeur de la contrainte de préconsolidation σ' c à la contrainte effective


régnant dans le sol σ'o on peut distinguer trois cas :
σ'c ≈ σ'o on dit que le sol est normalement consolidé
σ'c > σ'o on dit que le sol est surconsolidé (le sol a subi dans le passé une contrainte
supérieure à la contrainte actuelle dans le sol)
σ'c<σ'o on dit que le sol est sousconsolidé (le sol a un retard de tassement, la contrainte dans
le sol a augmenté, mais le tassement n’a pas encore eu le temps de se réaliser)
1. Sol normalement consolidé
Lorsque σ’c = σ'o le sol est dit normalement consolidé. Le sol n’a jamais été soumis à une
contrainte supérieure à la contrainte géostatique. Le sol a seulement été consolidé par le
poids des couches supérieures actuellement présentes.
𝐻0 𝐻0 𝛔′𝟎 + ∆𝛔
𝑆 = ∆𝐻 = . ∆𝐞 = . 𝐂𝐜 𝐥𝐨𝐠 = 𝑆𝑐
1 + 𝑒0 1 + 𝑒0 𝛔′𝟎

𝐞
A

𝐠𝐨𝐧𝐟𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 B
𝐞𝟎 = 𝐞𝒄
𝐜𝒈
𝐜𝐨𝐦𝐩𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧
𝐜𝒄
𝐞𝟏 C

𝟎
𝐥𝐨𝐠𝝈′𝟎 = 𝐥𝐨𝐠𝝈′𝒄 𝐥𝐨𝐠(𝝈′𝟎 + ∆𝝈′𝒗 ) 𝐥𝐨𝐠𝛔′
2. Sol surconsolidé
Lorsque σ’c < σ'o le sol est dit surconsolidé. Le sol a été soumis dans le passé à une
pression de préconsolidation plus importante que le poids des couches supérieures
maintenant présentes sur le terrain.
L’état de surconsolidation peut être dû à la surcharge exercée par des terrains qui furent
érodés par la suite, à une surcharge temporaire telle que le poids d’un glacier ou une couche
de sol aujourd’hui disparu.

A 𝐜𝒈
e0 B
ec
𝐜𝒄 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧

𝐞𝟏 C

𝐥𝐨𝐠𝝈′𝟎
𝟎
𝐥𝐨𝐠𝝈′𝒄 𝐥𝐨𝐠(𝝈′𝟎 + ∆𝝈′𝒗 ) 𝐥𝐨𝐠𝛔′
𝐻0 𝐻0 𝜎𝑐′ 𝐻𝑐 𝜎0′+∆𝜎𝑣
𝑆 = ∆𝐻 = . ∆𝒆 = 𝐶𝑔 . 𝑙𝑜𝑔 + 𝐶𝑐 𝑙𝑜𝑔 = 𝑆𝑔 + 𝑆𝑐
1+𝑒0 1+𝑒0 𝜎0′ 1+𝑒𝑐 𝜎𝑐′

𝐞𝟎 𝐜𝐠
𝐁
𝐞𝒄
𝐜𝐨𝐦𝐩𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧
𝐜𝒄

𝐞𝟏 𝐂

𝟎
𝐥𝐨𝐠𝛔′𝟎 𝐥𝐨𝐠𝛔′𝒄 𝐥𝐨𝐠(𝛔′𝟎 + ∆𝛔𝐯 ) 𝐥𝐨𝐠𝛔′

3. Sol en cours de consolidation


𝐞
Lorsque σ’c > σ'o , le sol est en cours de consolidation sous l’effet de son propre poids
(remblais récents, mal ou non compactés, vases ou tourbes récemment formées). Ce sont
des sols généralement inconstructibles, ils continuent à se déformer même en l’absence de
surcharge.

𝐠𝐨𝐧𝐟𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭
𝐀 𝐜𝐠
𝐞𝟎
𝐁
𝐞𝒄
𝐜𝐨𝐦𝐩𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧
𝐜𝒄

𝐞𝟏 𝐂

𝟎
𝐥𝐨𝐠𝛔′𝟎 𝐥𝐨𝐠𝛔′𝒄 𝐥𝐨𝐠(𝛔′𝟎 + ∆𝛔𝐯 ) 𝐥𝐨𝐠𝛔′

Indice de gonflement Cg
On appelle indice de gonflement, Cg, la pente de la courbe de compressibilité soit :
∆𝒆
𝐶𝑔 = | |
∆𝒍𝒐𝒈 (𝝈′)
Dans le schéma ci-dessous, l’expression de l’indice de gonflement est égal à :
𝒆𝒄 − 𝒆𝟎
𝐶𝑐 = | |
𝐥𝐨𝐠𝛔′𝒄 − 𝐥𝐨𝐠𝛔′𝟎

Indice de compression Cc
On appelle indice de compression, Cc, la pente de la courbe de consolidation soit :
∆𝒆
𝐶𝑐 = | |
∆𝒍𝒐𝒈 (𝝈′)
Dans le schéma ci-dessous, l’expression de l’indice de compression est égal à :
𝒆𝒄 − 𝒆𝟏
𝐶𝑐 = | |
𝐥𝐨𝐠𝛔′𝒄 − 𝐥𝐨𝐠(𝛔′𝟎 + ∆𝛔′𝐯 )

Calcul pratique du tassement de consolidation


Considérons un sol saturé dont la courbe œdométrique est représenté ci-dessous, et sur
lequel appliquée une surcharge
e A

e0 --------------------
ec B

e1--------------------------------------
C

σ'o σ’c σ'o+ ∆ σv log σ’


Soit ∆ σv l’augmentation de contrainte due à la charge à la profondeur z. la contrainte
effective verticale passe de la valeur σ'o avant chargement à la valeur σ'o+∆ σv après
chargement.
Description de la structure
L’ouvrage est du type barrage en remblai homogène. La hauteur maximale du barrage sur
fondation est d’environ 26m. Les pentes des talus amont et aval sont de 3H/1V et 2,5H/1V
respectivement.

Coupe type
On présente ci-après la coupe type adoptée pour le barrage

CALCUL DU TASSEMENT
La construction d'un barrage entraine le tassement des terrains de fondation dont l'importance
dépend essentiellement de la nature de ces terrains. A ce tassement s'ajoute le tassement du
remblai en cours et après construction.

Tassement du remblai
Le tassement du remblai se calcule approximativement en découpant les couches de la
digue en tranches horizontales d’épaisseur h.

A partir de la courbe de l’essai œdométrique sur l’échantillon compacté on déduit Δe=e 0-e1 qui
représente la variation d’indice des vides résultant de l’accroissement Δσ des contraintes.

e0: indice de vide initial caractéristique de l'échantillon, soit e0=0,59

e: indice de vide déterminé à partir de la courbe oedométrique en projetant la contrainte


effective verticale sur la dite courbe puis sur l'axe des indices de vide.

La composante verticale de la contrainte due au poids propre du sol est exprimée par:

   .h
avec : poids volumique du sol, soit =20.2KN/m3

h: Epaisseur de la couche du sol, soit h=2m

[Tapez ici]
e
La couche considérée d’épaisseur (h) tasse d’une valeur h  h.( ).
1  e0

En découpant le corps du barrage en tranche de 2 m à partir de la crête de la digue et en


calculant chaque fois Δhi, on obtient les résultats présentés dans le tableau ci-dessous :

Tableau récapitulatif du calcul de tassement du remblais


e0 h  e Δh
0.59 1 0.579
0.59 3 0.544
0.59 5 0.513
0.59 7 0.499
0.59 9 0.485
0.59 11 0.475
0.59 13 0.465
0.59 15 0.437
0.59 17 0.430
0.59 19 0.409
0.59 21 0.397
0.59 23 0.376
0.59 25 0.368
TOTAL

D'après le tableau ci-dessus, on a obtenu un tassement total de. Cette valeur ne tient pas
compte du tassement partiel en cours de construction, représentant entre 40 et 60% du
tassement total, selon la durée de construction.

ORGANES D’ETANCHEITE
Étanchéité de la fondation
On peut considérer les trois cas suivants pour les barrages de types (homogènes et à
noyau) :
 Cas d’une fondation constituée de matériaux étanches :
Il est recommandé d’exécuter une clé d’étanchéité en matériaux argileux compactés
afin de tenir compte de la fissuration superficielle et d’hétérogénéités éventuelles.
Les dimensions de cette clé sont :
- largeur minimale à la base de 3à 4 mètres (largeur des engins) ;
- pentes de l’ordre de 1/1 ;
- profondeur de plusieurs mètres avec un minimum de 2 mètres par rapport au
terrain naturel

[Tapez ici]
 Cas d’une fondation où la présence de couches perméables n’a été mise en évidence
que jusqu’à une profondeur de quelques mètres :
La clé d’étanchéité doit les barrer et être ancrée dans le niveau étanche ; si ce dernier est
roche sain, après son nettoyage et une régularisation éventuelle de sa surface, la mise en
place d’une première couche d’épaisseur décimétrique constituée d’argile humide (OPN +
2 ou 3%) permet d’assurer un bon contact ; il peut être nécessaire d’interposer un filtre
entre la face aval de la clé et les matériaux perméables de la fondation.
Amont Aval
Barrage clef d’ancrage

Couches perméable

Couches imperméable

Il peut être nécessaire d’interposer un filtre entre la face aval de la clé et les matériaux
perméables de la fondation.

[Tapez ici]
 Cas d’une fondation perméable jusqu’à une profondeur importante :
Dans le cas où les fondations sont perméables, leur traitement est indispensable pour les
rendre étanches. Ce traitement est fonction de la nature des matériaux les constituant et de
leurs profondeurs.

 la paroi moulée en coulis auto-durcissable est en béton plastique ;


Quand on ne dispose pas de matériaux argileux ou bien les couches imperméables sont
profondes, on peut réaliser l’étanchéité du barrage et de sa fondation par un écran du type
paroi moulée.
Cette technique est envisagée dans les terrains meubles et dans les fondations rocheuses.
On appelle paroi moulée, un écran vertical en béton, armé ou non, construit sans blindage
ni coffrage à partir de la surface du sol par excavation à l’aide de machines appropriés.
L’épaisseur de ces parois varie généralement de 0,5m à 1,5m, Les parois peuvent être
descendues sans difficulté jusqu'à des profondeurs dépassant 50m. On peut distinguer deux
catégories dans les applications possibles de la paroi moulée :
- Les écrans d’étanchéité (barrages, empêcher la contamination de la nappe phréatique
par des dépôts de déchets liquides)
- Les parois de soutènement (tunnels, travaux maritimes)

 Tapis étanche horizontal


L’autre technique d’étanchéité est un tapis d’étanchéité horizontal amont peut
remplacer l’écran vertical, le rôle du tapis est de démunir les fuites et le risque
de renard, en allongeant vers l’amont les lignes d’infiltration. Puisque le
gradient hydraulique est inversement proportionnel à la longueur. Le tapis peut

[Tapez ici]
être constitué par la mise en place des couches d’argile soigneusement
compacté et bien raccordé à l’organe d’étanchéité du barrage. L’épaisseur
minimum admise est de 1m.

Analyse des risques d’érosion régressive interne


(Renard hydraulique)
L’érosion interne peut aboutir à la destruction des ouvrages hydrauliques. Les
phénomènes d’érosion interne sont liés à la circulation d’eau dans les sols de
fondation ou du remblai. Si la force d’écoulement est suffisamment importante
en regard des autres forces mises en jeu, l’eau arrache sur son trajet des grains
du sol et les expulse à l’aval de l’ouvrage hydraulique. L’érosion interne résulte
de deux mécanismes : l’arrachement des grains puis le transport de ceux-ci.
Le renard hydraulique est un écoulement selon une ligne de courant qui se
développe au sein du remblai ou sous les fondations de l'ouvrage, et qui
transporte des particules progressivement en créant un vide pouvant conduire à
une rupture totale de l'ouvrage. Un barrage soumis à une montée de sa retenue
d’eau, voit la vitesse d’écoulement qui le parcoure augmenter selon la loi de
Darcy. Le risque de renard hydraulique est très important en pied de barrage et
en fond de fouille en terrain. Le phénomène apparaît alors en surface avec une
venue d'eau et entraînement de matériaux, puis avec des conséquences de
rupture par ouverture de brèche ou effondrement de l’ouvrage.
Des dispositifs existent permettant de limiter les risques d’érosion interne des
ouvrages hydrauliques. Le contrôle de la valeur du gradient hydraulique devant
rester inférieur au gradient critique, est une voix de solution. Le contrôle du
niveau de la retenue est aussi nécessaire. Enfin, il faut dans le mesure du

[Tapez ici]
possible limiter les amorces de rupture en limitant les zones de faiblesse
prévisibles (joints, passages de conduites, défaut de réalisation).

Le phénomène de Renard hydraulique peut être évité par la formule de LANE :

𝐿𝐻
𝐿𝑣 + > 𝐶𝑥𝐻
3
Avec :
LV : Longueur verticale du cheminement hydraulique
LH : Longueur horizontale du cheminement hydraulique
C : coefficient de LANE
H : hauteur du plan d’eau
Le coefficient de LANE C est déterminé à partir du tableau suivant
Nature du terrain C
Sables fins et limons 8.5
Sables fins 7
Sables moyens 6
Gros sables 5
Petits graviers 4
Gros graviers 3
Mélange de graviers de gros galets 2.5
Argile plastique 3
Argile consistante 2
Argile dure 1.8
L’application de la formule de Lane montre que le risque de renard est important
à la fois dans le barrage et dans l’assise.
Nous avons vu que la longueur d’écoulement est un paramètre important dans
l’apparition du renard hydraulique, la longueur de l’écoulement est directement
liée au gradient hydraulique. Un des moyens de se prémunir de l’érosion interne

[Tapez ici]
par renard est d’augmenter la longueur de l’écoulement, diminuant les gradients
hydrauliques et éloignant les risques d’atteindre une valeur critique du gradient
hydraulique. Plusieurs dispositifs sont susceptibles d’être mis en œuvre
conjointement ou non :
- En amont, le pied du barrage est éloigné par un tapis étanche de matériaux
imperméables

- Sous le barrage, une barrière verticale (paroi moulée) étanche détourne


l’écoulement,

Exercice d’application 1 :
Vérifier les critères de stabilité de la fondation contre l’apparition du risque de
renard hydraulique en pied aval du barrage et quelles sont vos conclusions et
propositions.
.
Amont Aval
Barrage clef d’ancrage
H=30 m

Sables moyens
10m
59 m 45m

[Tapez ici]
4m
Exercice d’application 2
Vérifier les critères de stabilité de la fondation présentée ci-après contre
l’apparition du risque de renard hydraulique en pied aval du barrage et quelles
sont vos conclusions et votre proposition.
Hauteur du plan d’eau H = 26 m
Amont Aval
Barrage clef d’ancrage
H=26 m

Fondation : Gros sables


19m
89 m 79m
6m
Exercice d’application 3

Vérifier les critères de stabilité de la fondation présentée ci-après contre


l’apparition du risque de renard hydraulique en pied aval du barrage et quelles
sont vos conclusions et propositions.
Hauteur du plan d’eau H = 26 m

Amont Aval
Barrage clef d’ancrage
H=30 m

Fondation : sables moyens


15m
100 m 80m
6m
Valeur du coefficient de LANE C est de 6

Calcul du phénomène de renard le long de la conduite sous remblai de route


Le contact entre la conduite de vidange et les remblais n'est jamais parfait, il y a
un écoulement préférentiel qui risque de se produire entre la conduite et le
remblai et qui risque de provoquer l'enlèvement et le transport des fines
particules des remblais qui peut engendrer petit à petit le phénomène de renard.
La solution la plus adoptée contre ce risque est la mise en place des écrans anti-
renards. Ces écrans sont des obstacles perpendiculaires à la conduite qui
permettent de rallonger le cheminement de l'écoulement. La conduite de

[Tapez ici]
vidange est munie des écrans anti renard de petites tailles confectionnés au
niveau des joints. Pour s'assurer qu'elle est protégée contre l'apparition du
phénomène de renard on doit vérifier la règle de LANE donnée par l'expression
suivante ;
Lv + Lh/3  C.H.
où : Lv = longueur totale des cheminements verticaux (m)
Lh = longueur totale des cheminements horizontaux (m)
H = hauteur maximale d’eau à l’amont de la conduite
C = coefficient de LANE donné en fonction de la nature des matériaux =3
 Hauteur maximale d’eau à l’amont de la conduite H = 12 m

La conduite de vidange est constituée par des éléments de conduite en béton


enrobés avec du béton armé. Elle est munie de 14 plots réalisés au niveau des
joints d'assemblage. Ces plots jouent le rôle des petits écrans anti-renard tout en
assurant l'étanchéité entre les éléments de la conduite, voir figure ci-dessous.

Ecran anti-renard
Lv

Lh

[Tapez ici]
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