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Pour autant, la position des autorités britanniques diffère des réflexions menées en France, par
exemple. La priorité du gouvernement, écrit le ministre, est de « restaurer la compétitivité du
secteur plutôt que de retarder sa nécessaire restructuration ou d’instaurer des barrières
commerciales »… « Nous ne pouvons risquer de prendre des décisions qui pourraient conduire à
faire empirer la situation », ajoute Charles Henry. En Europe, et au Royaume-Uni en particulier,
nous avons besoin de raffineries fortes qui soient rentables sur le long terme ».
Le Departement of Energy and Climate Change (DECC) travaille actuellement avec l’industrie
pour étudier les risques et les défis susceptibles d’avoir un impact sur la compétitivité de
l’industrie britannique du raffinage. Il devrait en découler un plan de stratégie politique pour le
secteur.
« Les produits pétroliers devraient rester essentiels pour couvrir nos besoins énergétiques
dans les décennies à venir », fait valoir de son côté le président de l’Association, Gary Hawood.
Les carburants sont la partie la plus visible de la production des raffineries mais des secteurs tels
que la pétrochimie, la construction, la sidérurgie, etc… dépendent lourdement des matières
premières issues du raffinage. Enfin, le secteur du raffinage-distribution apporte une contribution
substantielle à l’économie nationale. En outre, selon UKPIA, le nombre de ses salariés serait de
150 000 personnes.
Outre la fermeture de la raffinerie de Coryton, deux usines ont changé de mains l’an
dernier, celle de Chevron à Pembroke vendue à Valero et celle de Shell à Stanlow cédée à Essar.
Depuis les fermetures de 1997, 1999 et 2009, les traitements dans les raffineries britanniques ont
chuté de manière significative, passant d’un maximum de 97 millions de tonnes/an à la fin des
années 90 à 75 Mt en 2011. Les raffineries britanniques sont alimentées à 80 % en brut de la Mer
du Nord (51 % du côté norvégien et 29 % du côté britannique). La majorité des produits issus de
ces usines est écoulée sur le marché intérieur : 64 % en 2010, dernier chiffre disponible.
Après avoir atteint un sommet de 33 milliards de litres en 1990, équivalent à 73 % du
marché des carburants, les ventes d’essence sont tombées à 16,9 milliards en 2011, soit moins
de 43 % de la demande. Au contraire, et comme c’est le cas dans de nombreux pays européens,
les ventes de gazole ont augmenté régulièrement ces 20 dernières années, pour atteindre
25 milliards de litres en 2011, soit 57 % des volumes de carburants vendus. Après avoir connu un
essor rapide entre 2000 et 2006, les ventes de GPLcarburant sont, d’autre part, en repli, les
incitations fiscales ayant été supprimées et l’écart de prix se réduisant avec les carburants
traditionnels. De 250 millions de litres en 2006, les ventes sont passées à 194 millions.
Quid des biocarburants ? En 2011/2012, le bioéthanol n’a représenté que 3,5 % des
carburants vendus. Ce volume relativement « faible » reflète les « difficultés logistiques
actuelles » d’incorporation du bioéthanol dans l’essence, note UKPIA sans plus d’explication. La
part est quasi-identique, pour le biogazole, avec 3,8 %, soit des ventes de 992 millions de litres.
Quelque 18 % seulement de ces biocarburants sont produits au Royaume-Uni même, le solde
étant importé, notamment des États-Unis (16 %) et d’Argentine (13 %).
N°12167
Mercredi 29 août 2012 DOSSIER DISTRIBUTION 8
Elisabeth Salles