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résentation

Patrick Boucheron
 Dans Histoire urbaine 2003/1 (n° 7), pages 5 à 16

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«  La cathédrale explique tout, a tout enfanté et conserve tout. Elle est la mère, la reine, énorme au milieu du petit tas des maisons basses, pareilles à
une couvée abritée frileusement sous ses ailes de pierre. On n’y habite que pour elle et par elle; les industries ne travaillent, les boutiques ne vendent
que pour la nourrir, la vêtir, l’entretenir, elle et son clergé; et, si l’on rencontre quelques bourgeois, c’est qu’ils y sont les derniers fidèles des foules
disparues. Elle bat au centre, chaque rue est une de ses veines, la ville n’a d’autre souffle que le sien. De là cette âme d’un autre âge, cet
engourdissement religieux dans le passé, cette cité cloîtrée qui l’entoure, odorante d’un vieux parfum de paix et de foi ».

2Dans ce passage du deuxième chapitre de son roman Le rêve (1888), É mile Zola exprime d’abord une évidence topographique : la cathédrale
domine la ville par sa hauteur comme par son emprise au sol, et se définit avant tout par cette « grandeur de masse et d’aspect » dont a parlé
Jacques Le Goff. On pourrait même caractériser un très long Moyen Âge des espaces urbains par cette prédominance écrasante. Du VIe au
XIXe siècle, la cathédrale est sans rivale dans le paysage monumental urbain; seule la déborde la croissance des villes industrielles posant du
même coup la double question de sa conservation (que faire de nos anciennes cathé-drales ?) et de sa substitution (que seront nos nouvelles
cathédrales, puisque, ainsi que l’affirmait Le Corbusier, « nos cathédrales, à nous, ne sont pas encore dressées » ?).
3D’une disproportion l’autre : si la cathédrale occupait une place démesurée dans la cité préindustrielle, elle est, dans la ville contemporaine,
désertée par ses fidèles, et l’on doit alors lui inventer d’autres fonctions urbaines. Peu importe, d’ailleurs, que les « foules disparues » qu’évoque
Zola soient en grande partie une invention romantique : même si la cathé-drale conserve parfois un rôle paroissial, elle est avant tout, depuis le
XIIIe siècle au moins et sans discontinuité depuis, monument du pouvoir investi par les liturgies solennelles et les rituels politiques.
4L’écrivain naturaliste tourne le dos à cette tradition d’un médiévalisme de plus en plus réactionnaire sur le plan idéologique, pour décrire une
vie urbaine figée, comme assommée par la masse de la cathédrale, qui empêche la petite ville de se développer librement. C’est évidemment par
lucidité politique que Zola refuse de croire à la fable romantique de la cathédrale hugolienne, « édifice dogmatique envahi par la bourgeoisie, par
la commune, par la liberté ». Tout au contraire, elle est la relique encombrante d’un monde ancien qui s’attarde. Un monde où l’ecclesia était
cette structure englobante qui, en ville comme ailleurs, réglait les rapports sociaux, contraignait les conduites des hommes et s’imposaient à leur
esprit. Charge excessive sans doute (quelle petite ville est à ce point anémiée par « ce passé qui ne passe pas » ?), mais qui exprime d’abord une
crainte. Celle d’une société engourdie dans un Moyen Âge idéal de la croyance, que tente de promouvoir les catholiques exaltés par la lecture
de La cathédrale de Huysmans (1898)

5Ecclesia matrix, la cathédrale est bien la mère de la ville; mais c’est une mère abusive, qui couve ses enfants et les empêche de prendre leur
envol. Tandis que Viollet-le-Duc faisait du mouvement de construction des cathédrales « une protestation éclatante contre la féodalité », Emile
Zola refuse, assez logiquement d’ailleurs, de le considérer comme un facteur d’émancipation bourgeoise. La métaphore de la mère-poule est un
topos littéraire, encore employé de manière relativement bienveillante par Auguste Rodin dans ses Cathédrales de France en 1914 (« La cathé-
drale s’élevait pour dominer la ville assemblée autour d’elle comme sous ses ailes »). Zola inverse le rapport nourricier : mère cruelle qui dévore
ses enfants, la cathédrale trône dans la ville comme la reine de la ruche.
6La cathédrale qui explique la ville, qui l’enfante et la conserve : au moment où, dans les années 1880, se déroule un débat essentiel sur la place
que la ville – dans ses formes matérielles comme dans ses aspirations sociales – doit réserver à la cathédrale (cette « invention du XIXe siècle »,
selon l’expression de Jean-Michel Leniaud [1][1]Jean-Michel Leniaud, Les Cathédrales du XIXe siècle. É tude du…  ), la formule d’É mile Zola
peut apparaître comme le programme critique d’une histoire urbaine de la cathédrale. C’est à cette histoire que les différentes contributions
rassemblées dans ce volume ont voulu s’atteler.
71. Avant d’être désignée par l’expression ecclesia cathedralis à partir du XIIIe siècle – en référence à la cathèdre, le trône épiscopal – l’église de
l’évêque fut longtemps appelée ecclesia civitatis, l’église de la cité. Dans les villes rétractées du Haut Moyen Âge, l’évêque est à la fois le
successeur des Apôtres, qui incarne l’ensemble de la communauté diocésaine en faisant entendre la voix du Christ dans son église, et le dernier
des fonctionnaires de l’Empire romain, assumant toutes les fonctions urbaines de l’administration publique. La cathédrale est donc, d’emblée, un
marqueur de centralité urbaine. Du fait de son ancienneté, de son éminence, de l’évidence des souvenirs accumulés, elle est bien cette église-
mère « d’où procèdent les autres églises du diocèse et où se regroupent, lors des synodes, les curés et les clercs qui desservent celles-ci » [2]
[2]Jean-Louis Biget, « Introduction », dans La cathédrale ( XIIe -…. Cette organisation épiscopale est évidemment un legs de l’É glise
constantinienne, religion d’É tat du Bas-Empire. La présence des cathédrales dans les villes actuelles est donc le vestige d’une histoire très
ancienne, bien plus ancienne en tout cas que celle de la construction des édifices euxmêmes, datant pour l’essentiel de l’époque romane et
gothique. Elle pèse encore largement aujourd’hui, au-delà des avatars historiques des « reconquêtes » (que l’on songe par exemple aux
conversions des cathédrales en mosquées, puis des mosquées en cathédrales, dans la Péninsule ibérique [3][3]Pascal Buresi, « Les conversions
d’églises et de mosquées en… ) et des « réformes » : les pays luthériens ont hérité de cette organisation épiscopale.
8Se pose dès lors le problème de l’adaptation entre cette hiérarchie diocésaine et les réseaux urbains tels que l’histoire les transforme. Si l’on
considère comme cathédrale toutes les églises des villes qui furent, à un moment donné de leur histoire, chef-lieu de diocèse, la France
compterait plus de 170 cathédrales [4][4]Synthèse commode dans Michel Chevalier, La France des… . Toutefois, la loi de Séparation de 1905 ne
reconnaît le titre de cathédrale qu’à quatre-vingt-sept édifices, tous classés monuments historiques et appartenant au domaine de l’É tat [5]
[5]Philippe Geffre, « La loi et la cathédrale », Monuments…. La loi républicaine consacre donc Gap comme une ville cathédrale, mais ignore
Notre-Dame de Laon. Cette hiérarchie administrative est dépendante de l’histoire fluctuante des créations et des suppressions des diocèses. Sans
doute celle-ci obéit-elle à une certaine logique d’ajustement aux réalités démographiques et urbaines : ainsi, toujours dans le cas français, peut-on
évoquer la création de cinq nouveaux diocèses en Île-de-France depuis 1966, dont celui d’É vry-Corbeil-Essonnes pour lequel Mario Botta
conçut sa désormais célèbre cathédrale Notre-Dame d’É vry [6][6]Bruno Foucart et Emma Lavigne, « La cathédrale au XXe siècle :….
9Toutefois, cette évolution est nécessairement ralentie par le poids de l’histoire. La taille des plus grandes cathédrales européennes (5 500
m2 pour Notre-Dame de Paris, 6 000 pour Bourges, 9 000 pour Cologne, 10 000 pour Séville, 11 500 pour Milan, sans compter les 15 000 m2 de
Saint-Pierre de Rome) ne reflète pas le rang des villes dans la hiérarchie urbaine, mais témoigne seulement de leur grandeur passée. Ainsi peut-
on évoquer le cas-limite de la cathédrale de Torcello dans la lagune vénitienne, ou celle de Siponto en Pouille, qui se dresse esseulée sur le rivage
de l’Adriatique, l’habitat urbain s’étant déplacé dans la ville nouvelle de Manfredonia, à l’abri de la malaria. Du fait de ces différences de rythme,
l’histoire urbaine de la cathédrale est donc celle de son inadaptation croissante en tant que critère d’urbanité.

10La vue d’une cathédrale démesurée barrant l’horizon d’une ville anémiée désolait Emile Zola; mais celle d’un édifice qui n’est plus à la
hauteur des aspirations urbaines d’une cité peut en choquer d’autres. Ainsi le Père Labat en 1706, dominicain parisien en voyage vers Gênes qui,
s’arrêtant à Marseille, s’étonne : « Il est surprenant qu’une ville aussi riche n’ait pas encore songé à détruire cette vieille masure et à bâtir à sa
place une église plus digne de Dieu qu’on y révère, et plus proportionnée au reste de la ville, dont les bâtiments nouveaux et beaucoup des
anciens sont très beaux » [7][7]Paul Armagier, « Marseille et sa Major », dans La cathédrale….
112. Entre la cathédrale et la ville, donc, tout est affaire de proportions, ou plus exactement de jeux d’échelles, étant entendu que l’ajustement ou
le désajustement ne concerne pas seulement la taille de la ville, mais aussi sa puissance politique et son influence culturelle. C’est pourquoi
plusieurs des études ici rassemblées tentent de saisir la fonction de la cathédrale en tant que pôle d’identification et de hiérarchisation urbaines, la
construction sociale de cette centralité étant d’ailleurs souvent instable, et presque toujours conflictuelle. Mais si la cathédrale exprime un certain
ordre urbain, peut-on dire, comme Zola, qu’elle enfante la ville, et si oui, quelle ville ? La question de l’impact urbanistique de la construction
des cathédrales sur les formes urbaines peut paraître plus convenue, elle n’en a pas moins été sensiblement renouvelée par la recherche récente,
éclairée notamment par les découvertes de l’archéologie urbaine.
12Les fouilles archéologiques, mais aussi une lecture plus critique des textes, ont permis de mettre à bas quelques mythes historiographiques
tenaces, comme celui de cathédrales primitivement installées extra muros et gagnant progressivement le centre de la ville, au fur et à mesure que
l’É glise conquérait le cœur des fidèles. Cette conception clairement apologétique d’une foi d’abord persécutée, puis triomphante, obligeait les
historiens à un « jeu de pistes » dans la ville, traquant les traces d’anciennes cathédrales sous l’emplacement des nécropoles funéraires. Ils étaient
en cela les victimes volontaires des moines et des chanoines des grands monastères suburbains (comme Saint-Seurin à Bordeaux, Saint-Nizier à
Lyon où Saint-Marcel à Paris) qui contestaient à l’évêque et à son chapitre l’antériorité de leur sanctuaire [8][8]Voir, sur ce point, Nancy Gauthier,
« La topographie chrétienne….
13Cette question de topographie urbaine ne fait plus débat aujourd’hui, même si elle débouche sur le problème, autrement plus complexe, du rôle
funéraire des cathédrales. Celles-ci ont-elles, comme on l’a cru, facilité la pénétration des cimetières dans la ville, les fidèles imitant
progressivement les pratiques funéraires des évêques, puis des nobles, qui comme cela a été montré pour les cités d’Italie du Nord, se font
inhumer dans la cathé-drale ? [9][9]Jean-Charles Picard, Le souvenir des évêques. Sépultures,…  La confrontation entre la Gaule et l’Angleterre
montre qu’il n’y a sans doute pas de réponse univoque à cette question. Si le tabou de la séparation entre les morts et les vivants résiste encore
largement dans la Gaule du VIIe siècle, les cathédrales anglaises ont précocement polarisé le développement de cimetières laïcs urbains : cette
fonction funéraire modèle la forme et l’extension de l’enclos des cathédrales d’Ely, de Wells ou de Salisbury. John Constable pouvait encore
peindre cette dernière, en 1826, environnée d’un décor champêtre; la croissance urbaine a préservé, jusqu’à aujourd’hui, ces vastes étendues de
gazon anglais faisant des cathé-drales britanniques des églises sur green.
14Retenons en tout cas que la cathédrale est, d’emblée, un monument spécifiquement urbain, et que sa place dans la ville est, pour l’essentiel,
fixée au Ve siècle. Certes, les transferts sont toujours possibles, et suivent généralement l’évolution de la répartition de l’habitat dans l’espace
urbain. C’est ainsi, par exemple, que s’observent des déplacements de part et d’autre de la vieille ville (la cathédrale Saint-É tienne à Périgueux,
transférée au XVIIe siècle dans l’ancien Puy-Saint-Front), des perchements sur la ville haute (Vaison, à partir de 1465), ou au contraire des
redescentes vers la ville basse (Nice, à partir de 1538). Il n’empêche que le fait saillant réside bien dans l’insistance topographique de la
cathédrale. S’adossant souvent à l’enceinte, remployant parfois les structures de monuments publics, la cathédrale est relativement indifférente au
plan de la ville antique. En revanche, elle remodèle profondément la ville chrétienne dont elle devient le centre. Le cas est spectaculaire à
Florence, où Santa Maria del Fiore, édifiée dans l’angle nord-est de l’enceinte romaine, se retrouve au début du XIVe siècle au centre
géométrique de l’espace urbain délimité par sa nouvelle muraille [10][10]Domenico Cardini (sous la direction de), Il bel San Giovanni e… . Ainsi,
dans la commune toscane – mais le cas est également avéré à Brescia ou à Crémone – la croissance urbaine dissymétrique a-t-elle rééquilibré
l’espace autour du cœur religieux de la cité.
15La ville, désormais, s’organise autour de sa cathédrale, dont l’emprise au sol s’étend au gré des largesses épiscopales qui adjoignent à la
basilique palais, baptistères et autres édifices formant le « complexe cathédral » [11][11]Alain Erlande-Brandenburg, La cathédrale, Paris, Fayard,
1989,…. L’archéologie urbaine a révélé l’ampleur et la profondeur de l’onde de choc suscitée par ces travaux : à Rouen, aux VIIIe et IXe siècles,
l’ensemble de la trame viaire s’en trouve modifiée [12][12]Jacques Le Maho, « Les fouilles de la cathédrale de Rouen de…. Ainsi que l’a écrit André
Vauchez, « toute une partie de la ville fut alors reconstruite en fonction d’un édifice unique, aux proportions immenses » [13][13]André Vauchez,
« La cathédrale », dans Pierre Nora (sous la…. Car avant d’être un monument dans la ville, la cathédrale est un quartier de la ville. Autour des
cathédrales se forme donc une « cité sainte », en partie retranchée de l’espace urbain environnant, même si la règle de la clôture qui prévaut
théoriquement pour protéger la vie canoniale n’en fait pas nécessairement une enclave entièrement isolée, comme on l’a cru longtemps [14]
[14]Jean-Charles Picard, Les chanoines dans la ville  : recherche…. Ainsi, à Laon, le « cloître canonial » s’étend sur près de 15 ha : constitué en
enclos fortifié dans les années 1160-1200, il apparaît bien comme une « oasis verdoyante » au cœur de la cité. Toutefois, la vie urbaine semble
reprendre ses droits à la fin du XVIe siècle : un marché s’installe dans la galeriepromenade du cloîtreau, les registres de délibération du chapitre
signalant, au pied de la cathédrale, la présence de comédiens, de musiciens et de prostituées [15][15]Alain Saint-Denis, Martine Plouvier, Cécile
Souchon, Laon. La….
16Le grand chantier gothique, qui élargit considérablement l’emprise au sol des cathédrales à partir de la fin du XIIe siècle, exige donc
d’importants remaniements dans un tissu urbain pourtant en voie de densification. C’est le moment où l’agrandissement de l’édifice religieux
bute sur les autres bâtiments du complexe cathédral. Une telle croissance foncière n’allait sans doute pas sans résistance : l’histoire a retenu le
nom d’un certain Chrétien le Pêcheur, héros laïc avant l’heure au nom étrangement prédestiné, qui, en 1209, refusait obstinément de vendre sa
parcelle à l’évêque Hervé paralysant de ce fait le chantier de la cathédrale de Troyes [16][16]Alain Erlande-Brandenburg, « Les cathédrales
gothiques au sein…. L’église cathédrale ne put véritablement s’étendre au détriment du complexe cathédral qu’à l’époque moderne. Dans la
destruction de l’enclos canonial à l’extérieur comme dans celle du jubé à l’intérieur, se redéfinit le rapport entre espace profane et espace privé :
la ville devenait le théâtre d’une confrontation directe entre deux logiques spatiales, et c’est bien à un problème de ce type que se heurtent,
aujourd’hui encore, les acteurs chargés de l’aménagement des abords des cathédrales.
17En isolant la cathédrale de son quartier qui l’environnait et la proté-geait, l’histoire de la croissance urbaine en a fait un édifice à conserver et à
aménager. C’est ainsi que se pose, très tôt, le problème des parvis et des places des cathédrales. On oppose traditionnellement l’insertion
médiévale d’une cathédrale engoncée dans la trame serrée du bâti au dégagement monumental auquel aspire l’urbanisme de circulation des
Lumières. Sans doute le fait de découvrir, soudainement et sans recul, la cathédrale au coin d’une rue et de se laisser ainsi impressionner par
l’ampleur d’un édifice que la densité de l’espace urbain a occultée jusqu’au dernier moment participe de cet effet visuel que Roland Recht a tenté
de reconstituer, et qui constitue le message politique et religieux le plus éloquent que les cathédrales adressent aux usagers de la ville [17]
[17]Roland Recht, Le croire et le voir. L’art des cathédrales… . C’est pourquoi l’opportunité de places monumentales devant les cathédrales est
discutée depuis longtemps : en 1871, à Amiens, Viollet-le-Duc s’oppose à l’architecte Herbault qui défendait un tel projet, expliquant que « vue
de face, le colosse perdra de sa grandeur et ses belles dispositions, faites pour être vues toujours obliquement, seront incomprises » [18][18]Cité
par Bruno Foucart et Emma Lavigne, « La cathédrale au XXe….
18L’achèvement des grandes cathédrales européennes au XIXe siècle (Cologne, Budapest, Milan, Norwich) s’intègre donc dans un programme
global d’aménagement urbain. Mais ceci était également vrai dans les cités italiennes depuis le XIIIe siècle, où, à Bologne comme à Pise et
Orvieto, la Piazza del Duomo est d’abord un espace politique qui s’inscrit dans un projet idéologique d’élargissement de la notion de bien
commun [19][19]Lucio Riccetti (sous la direction de), La piazza del Duomo… . Car ce qui est en jeu dans ces grands chantiers urbains n’est pas
seulement la délimitation matérielle d’un espace, mais bien la définition politique des usages sociaux qui le trament et lui donnent sens. Ainsi, à
Nîmes, en 1474, les consuls écartent les étaux des marchands de légumes et des cordonniers massés au pied de la cathédrale, estimant qu’ils
apportaient « grant desplaisance pour l’honneur de Nostre-Dame » [20][20]Yves Esquieu, Autour de nos cathédrales. Quartiers canoniaux du… .
L’investissement urbain de la cathédrale fait que, désormais, l’honneur de Notre-Dame se confond avec l’honneur de la cité.
193. S’interroger sur la place de la cathédrale dans la ville revient évidemment à évoquer le rôle de l’évêque et de son clergé dans la vie urbaine.
Pour le Haut Moyen Âge, l’historiographie a depuis longtemps souligné la manière dont l’évêque assumait tout ou partie des charges de
l’administration urbaine, se faisant le defensor civitatis d’une cité encore empreinte de l’idéal romain d’ordre public. Ainsi se déroulerait
jusqu’au Xe siècle « le temps des villes épiscopales » [21][21]Thierry Dutour, La ville médiévale. Origines et triomphe de… . Mais ensuite ? Si
l’évêque est le héros d’un chapitre ancien de l’histoire urbaine, la cathédrale ne serait-elle que le vestige d’un temps révolu, conservant l’odeur
qui imprègne Le rêve d’Emile Zola, « un vieux parfum de paix et de foi » ?
20La cathédrale dit la puissance sociale de l’évêque et des chanoines. Celle-ci se maintient longtemps dans les villes médiévales et modernes,
plus longtemps en tout cas que ne l’ont cru les historiens du siècle passé, pressés de voir les bases de l’autorité épiscopale sapées par la
« révolution communale » du XIIe siècle. Constamment célébrée par l’historiographie, la conjuration laonnoise de 1112 – qui prend pour cible la
cathédrale du seigneur-évêque – n’en constitue pas moins un exemple relativement isolé dans l’histoire européenne de l’émancipation urbaine.
On sait aujourd’hui que la société communale qui allait, en Italie centrale et septentrionale, faire reconnaître sa capacité d’autogouvernement
s’est d’abord structurée politiquement dans l’entourage de l’évêque. Le rôle politique et urbanistique du palais épiscopal dans la morphogenèse
de l’espace public communal a été récemment souligné : selon Maureen Miller, « les palais impériaux, ducaux et comtaux étaient à l’écart du
centre urbain depuis la seconde moitié du XIe siècle. Les palais communaux ne seront pas construits avant les dernières décennies du XIIe siècle,
ou le début du XIIIe siècle. Pour au moins un siècle, et même plus dans certaines villes, le seul « palais » dans la ville était celui de l’évêque » [22]
[22]Maureen C. Miller, The Bishop’s Palace. Architecture &….
21Jouxtant le palais épiscopal, l’enclos canonial constitue le second pôle d’autorité dans la ville. Du point de vue liturgique, la cathédrale est
d’abord l’église des chanoines. Tout en y assurant le culte selon le calendrier propre du diocèse, les chanoines exercent sur la ville, et au-delà,
une puissance sociale et une influence politique qui est aujourd’hui soumise à réévaluation historiographique [23][23]Hélène Millet (sous la
direction de), I canonici al servizio…. Les conflits entre l’évêque, les chanoines et les autorités municipales scandent la chronique urbaine durant
tout le Moyen Âge, et tard encore à l’époque moderne. Au milieu du XVIIe siècle, les chanoines de la cathédrale Saint-Jean n’ont toujours pas
désarmé face au consulat dont ils ne reconnaissent pas l’autonomie politique, prétendant même au titre de « Comtes de Lyon ». Cet affrontement
avec le chapitre laisse la cathédrale à l’écart de cet « absolutisme municipal » dont Yann Lignereux s’est fait l’historien, les œuvres consulaires
s’investissant ailleurs, notamment en l’église Saint-Nizier où se déroulait une partie des liturgies politiques [24][24]Yann Lignereux, Lyon et le roi.
De la « bonne ville » à…. Sans doute ne faut-il pas forcer le trait, et remarquer que les sources ont naturellement tendance à éclairer les situations
conflictuelles : dans le cas de Romans, on a pu montrer que les chanoines et le clergé auxiliaire des cathédrales jouaient un rôle actif dans le
règlement des conflits entre les laïcs, travaillant ainsi à « l’équilibre » de la société urbaine à la fin du Moyen Âge [25][25]Ludovic Viallet,
Bourgeois, prêtres et Cordeliers à Romans….
22Le financement des chantiers des cathédrales, aujourd’hui bien connu [26][26]Henry Kraus, À prix d’or. Le financement des cathédrales,… , est
un bon révélateur de cette emprise de l’évêque et des chanoines sur la cathédrale. Dans un article au titre hugolien [27][27]Roberto S. Lopez, « É
conomie et architecture médiévales : ceci…, Roberto Lopez avait posé le problème dès 1952 : considérant que la construction des cathédrales
stérilisait la plus grande part des surplus de l’économie urbaine, l’historien de l’économie médiévale dénonçait les chantiers des grandes
cathédrales septentrionales comme une pétrification de la richesse, un « drainage organisé de capitaux et de main d’œuvre à des fins
économiquement improductives », remarquant qu’à l’inverse, en Italie par exemple, « la petitesse des églises a rendu plus facile l’agrandissement
des villes ». Outre le fait que la constatation était empiriquement discutable, cette hypothèse revenait à postuler, sans doute de manière
hasardeuse, que le financement des cathé-drales était d’origine exclusivement urbaine. Or, ce sont d’abord les revenus seigneuriaux des évêques
et des chanoines qui financent la construction des cathédrales. É conomiquement, la cathédrale est bien «fille des moissons »; sa construction
opérant un vaste transfert du surplus agricole vers l’économie urbaine. En mesurer l’impact réel est une tâche délicate : à l’issue d’une analyse
serrée des comptes de la fabrique de Sens entre 1489 et 1517, Denis Cailleaux estime que les 13 000 livres dépensées en 27 ans pour le chantier
de la croisée de la cathédrale n’auront finalement enrichi que quelques entrepreneurs, sans véritablement stimuler en profondeur l’économie
urbaine [28][28]Denis Cailleaux, La cathédrale en chantier. La construction du… .
23Dans le royaume de Naples des XVIIe et XVIIIe siècle, les évêques tentent, sans se décourager, d’adapter leurs cathédrales ébranlées par les
séismes et fragilisées par le déclin économique aux nouvelles exigences tridentines [29][29]Gérard Labrot, Sisyphes chrétiens. La longue patience
des…. Mais ils peinent désormais à assumer, seuls, les dépenses. Le grand chantier gothique du XIIIe siècle était économiquement lié à la
récupération, par l’évêque et par le chapitre, des dîmes et autres revenus ecclésiastiques jadis confisqués par les laïcs. Lorsque reprend, dans les
années 1450-1530, un nouveau cycle d’agrandissements et de grands travaux, c’est souvent sous l’impulsion des gouvernements urbains, qui
intègrent la cathédrale (et notamment ses tours et ses flèches, objets d’une véritable compétition européenne) dans un idéal d’embellissement
urbain. Ainsi a-t-on montré récemment que le chantier de la cathédrale de Florence avait été largement financé au XVe siècle par la fiscalité
communale, ce qui a contribué à resserrer « le contrôle social que les citoyenscontribuables étaient en droit d’exercer sur ce qu’ils percevaient
clairement comme un bien public » [30][30]Lorenzo Fabbri, « La ‘‘Gabella di Santa Maria del Fiore’’. Il….
24La dernière piste de recherches explorée par les contributions rassemblées dans ce volume suit donc les modalités sociales de ce que Cosimo
Damiano Fonseca a appelé « l’homologation urbaine de la cathédrale » [31][31]Cosimo Damiano Fonseca, « Matrix Ecclesia e Civitas :…. Celles-ci
passent, dans certains cas, par la municipalisation des fabriques : dès le XIIIe siècle en Italie, elles s’intègrent progressivement dans les rouages
de l’administration communale, assumant du même coup certaines fonctions urbaines (assistance, crédit, gestion édilitaire) [32][32]Patrick
Boucheron, « À qui appartient la cathédrale ? La…. À Bologne comme à Pérouse, mais aussi à Gênes et Orvieto, l’Opera del Duomo est la
matrice de l’espace public, du double point de vue politique et urbanistique [33][33]Margaret Haines et Lucio Riccetti (sous la direction de),… .
Une évolution similaire s’observe à Strasbourg depuis 1282 où le conseil de ville nomme deux curateurs qui prennent peu à peu le contrôle de
l’administration du chantier [34][34]Barbara Schock-Werner, « L’œuvre de Notre-Dame. Histoire et…. Cette évolution n’est pas inéluctable :
l’évêque et le chapitre parviennent à la contrarier au XIVe siècle à Ratisbonne, et elle nes’exprime en Franceque tardivement, à l’époque
moderne.
25À ce moment-là, la cathédrale est devenue le temple de la religion royale, le théâtre de la célébration du pouvoir monarchique. Elle le restera
longtemps, occupant une place d’honneur dans le roman national. Que l’on songe, par exemple, au serment de Koufra, par lequel le général
Leclerc assigne à la flèche de la cathédrale de Strasbourg le rôle de point de mire de la France Libre; le 26 août 1944, c’est à Notre-Dame de
Paris que l’on célèbre le Te Deum de la Victoire, pour recouvrir le souvenir des liturgies maréchalistes qui avaient résonné dans ce haut-lieu de la
sacralité de l’É tat [35][35]Frédéric Le Moigne, « Les deux corps de Notre-Dame de Paris,…. Cet investissement de la cathédrale par une mémoire
nationale fut plus intense en Allemagne et en France qu’ailleurs, où d’autres établissements religieux (que l’on songe à l’abbaye du Mont-Cassin
en Italie ou au monastère de Ripoll en Catalogne) pouvaient cristalliser le sentiment patriotique. S’il demeure hors champ des études que l’on va
lire, il en constitue l’indispensable contre-point, notamment pour comprendre la diversité des politiques patrimoniales, qui constituent toujours
des jeux à trois joueurs (É tat, É glise, Ville) [36][36]Voir la confrontation des expériences européennes menée dans… .
26Pour en comprendre la logique, sans doute faut-il travailler à une histoire des pratiques urbaines de la cathédrale. Au-delà de l’analogie sans
doute un peu factice entre pèlerinage et tourisme de masse, il convient d’appréhender l’ensemble des rituels, des conduites et des parcours
qu’aimante la cathédrale, du Moyen Âge à aujourd’hui. Ceux qui ont eu la chance de voir se dresser, dans la chaude soirée printanière d’un jour
de finale de Coupe d’Europe de football, l’écran géant des tifosi sur le marbre étincelant de la façade du Dôme de Milan savent sans doute ce que
peut être, concrètement, « l’homologation urbaine de la cathé-drale ». Au-moins ont-ils quelque chose à opposer à l’image un peu désespérante
développée par Emile Zola d’une ville assoupie à l’ombre de sa cathédrale.

Notes
 [1]

Jean-Michel Leniaud, Les Cathédrales du XIXe siècle. É tude du service des édifices diocésains, Paris,


Economica, 1993.

 [2]
Jean-Louis Biget, « Introduction », dans La cathédrale ( XIIe - XIVe siècle), Toulouse, Privat, 1995 (Cahiers
de Fanjeaux, 30), p. 7-13, ici p. 8.

 [3]

Pascal Buresi, « Les conversions d’églises et de mosquées en Espagne aux XIe -XIIIe siècles », dans Patrick
Boucheron et Jacques Chiffoleau (sous la direction de) Religion et société urbaine au Moyen Âge. É tudes
offertes à Jean-Louis Biget, Paris, Publications de la Sorbonne, 2000, p. 333-350.

 [4]

Synthèse commode dans Michel Chevalier, La France des cathédrales du IVe au XXe siècle, Rennes, éditions
Ouest-France, 1997.

 [5]

Philippe Geffre, « La loi et la cathédrale », Monuments historiques, 153,1987, p. 11-15.

 [6]

Bruno Foucart et Emma Lavigne, « La cathédrale au XXe siècle : décadence ou résurrection ? », dans
Catherine Arminjon et Denis Lavalle (sous la direction de), 20 siècles en cathédrales, Paris, Monum/É ditions
du Patrimoine, 2001, p. 83-101.

 [7]

Paul Armagier, « Marseille et sa Major », dans La cathédrale ( XIIe - XIVe siècle), op. cit., p. 61-77 (citation
p. 62-63).

 [8]
Voir, sur ce point, Nancy Gauthier, « La topographie chrétienne entre idéologie et pragmatisme », dans
Giampietro Brogiolo et Bryan Ward-Perkins (sous la direction de), The Idea and Ideal of the Town between
Late Antiquity and the Early Middle Ages, Leyde-Boston-Cologne, Brill, 1999, p. 196-209.

 [9]

Jean-Charles Picard, Le souvenir des évêques. Sépultures, listes épiscopales et culte des évêques en Italie du
Nord des origines au Xe siècle, Rome, BEFAR, 1988.

 [10]

Domenico Cardini (sous la direction de), Il bel San Giovanni e Santa Maria del Fiore : il centro religioso di
Firenze dal tardo antico al Rinascimento, Florence, 1996.

 [11]

Alain Erlande-Brandenburg, La cathédrale, Paris, Fayard, 1989, p. 55.

 [12]

Jacques Le Maho, « Les fouilles de la cathédrale de Rouen de 1985 à 1993, esquisse d’un
bilan », Archéologie médiévale, 24,1993, p. 1-43.

 [13]

André Vauchez, « La cathédrale », dans Pierre Nora (sous la direction de), Les lieux de mémoire, vol. 3, Les
Frances, t. 2, Traditions, Paris, Gallimard, 1992, rééd. « Quarto », 1997, t. 3, p. 3109-3140, p. 3118 pour la
citation.

 [14]
Jean-Charles Picard, Les chanoines dans la ville : recherche sur la topographie des quartiers
canoniaux, Paris, De Boccard, 1994 et Yves Esquieu, Quartier cathédral. Une cité dans la ville, Paris,
Desclée de Brouwer, 1994.

 [15]

Alain Saint-Denis, Martine Plouvier, Cécile Souchon, Laon. La cathédrale, Paris, Zodiaque, 2002, p. 39.

 [16]

Alain Erlande-Brandenburg, « Les cathédrales gothiques au sein de la cité », dans Roland Recht (sous la
direction de), Les bâtisseurs des cathédrales gothiques (catalogue d’exposition), Strasbourg, 1989, p. 54.

 [17]

Roland Recht, Le croire et le voir. L’art des cathédrales ( XIIe  - XVe siècle), Paris, Gallimard, 1999.

 [18]

Cité par Bruno Foucart et Emma Lavigne, « La cathédrale au XXe siècle... », op. cit., p. 99.

 [19]

Lucio Riccetti (sous la direction de), La piazza del Duomo nella città medievale (nord e media Italia, secoli
XII-XVI), Orvieto (Bolletino dell’Istituto Storico artistico orvietano, 61-62), 1997.

 [20]

Yves Esquieu, Autour de nos cathédrales. Quartiers canoniaux du sillon rhodanien et du littoral


méditerranéen, Paris, 1992, p. 135.
 [21]

Thierry Dutour, La ville médiévale. Origines et triomphe de l’Europe urbaine, Paris, Odile Jacob, 2003,
p. 65.

 [22]

Maureen C. Miller, The Bishop’s Palace. Architecture & Authority in Medieval Italy, New York, Cornell
University Press, 2000, p. 141.

 [23]

Hélène Millet (sous la direction de), I canonici al servizio dello stato in Europa, secoli XIII-XVI, Ferrare,
1993.

 [24]

Yann Lignereux, Lyon et le roi. De la «  bonne ville » à l’absolutisme municipal (1594-1654), Seyssel,


Champ Vallon, 2003, p. 758 et s.

 [25]

Ludovic Viallet, Bourgeois, prêtres et Cordeliers à Romans (vers 1280-vers 1530). Une société en
équilibre, Saint-É tienne, CERCOR, 2001.

 [26]

Henry Kraus, À prix d’or. Le financement des cathédrales, Paris, Cerf, 1991.

 [27]
Roberto S. Lopez, « É conomie et architecture médiévales : ceci aurait-il tué cela ? », Annales ESC, 1952,
p. 433-438.

 [28]

Denis Cailleaux, La cathédrale en chantier. La construction du transept de Saint-É tienne de Sens d’après les
comptes de la fabrique, 1490-1517, Paris, CTHS, 1999.

 [29]

Gérard Labrot, Sisyphes chrétiens. La longue patience des évêques bâtisseurs du Royaume de Naples (1590-
1760), Seyssel, Champ Vallon, 1999.

 [30]

Lorenzo Fabbri, « La ‘‘Gabella di Santa Maria del Fiore’’. Il finanziamento pubblico della cattedrale di
Firenze », dans É lisabeth Crouzet-Pavan (sous la direction de), Pouvoir et édilité. Les grands chantiers dans
l’Italie communale et seigneuriale, Rome (Collection de l’É cole française de Rome, 302), 2003, p. 195-240
(citation p. 221).

 [31]

Cosimo Damiano Fonseca, « Matrix Ecclesia e Civitas : l’omologazione urbana della cattedrale », dans Maria
Luisa Cianini Pierotti (sous la direction de), Una città e la sua cattedrale : il Duomo di Perugia (convegno di
studio di Perugia, settembre 1988), Pérouse, 1992, p. 73-84.

 [32]

Patrick Boucheron, « À qui appartient la cathédrale ? La fabrique et la cité dans l’Italie médiévale »,
dans Religion et société urbaine au Moyen Âge..., op. cit., p. 95-117.
 [33]

Margaret Haines et Lucio Riccetti (sous la direction de), Opera. Carattere e ruolo delle fabbriche citadine
fino all’inizio dell’Età moderna (atti della Tavola Rotonda della Villa I Tatti, aprile 1991), Florence, 1996.

 [34]

Barbara Schock-Werner, « L’œuvre de Notre-Dame. Histoire et organisation de la fabrique de la cathédrale


de Strasbourg », dans Les bâtisseurs des cathédrales gothiques..., op. cit., p. 133-138.

 [35]

Frédéric Le Moigne, « Les deux corps de Notre-Dame de Paris, 1944-1951 », Vingtième siècle, 78, avril-juin
2003, p. 75-88.

 [36]

Voir la confrontation des expériences européennes menée dans Ernesto Brivio (sous la direction de), La
Fabbrica eterna. Cultura, logica strutturale, conservazione delle cattedrali gotiche, Vigevano, 1993.

Mis en ligne sur Cairn.info le 01/12/2008


https://doi.org/10.3917/rhu.007.0005

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