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Remerciements
Nous tenons à remercier les enseignants en charge de notre modal, Renaud
Ferrand et Binh-Minh Pham, de nous avoir accompagnés tout au long de notre étude
et d’avoir été aussi disponibles.
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Sommaire
I/ Cadre expérimental
1. Dispositif
2. Théorie
1. Régime contrarotatif
2. Régime corotatif
3. Transition entre les régimes
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Motivations
La mécanique des fluides est remplie de phénomènes de tourbillons, de la
vidange de baignoire à l’ensemble des phénomènes météorologiques comme celui du
gulf stream. Les tourbillons traduisent l’existence de conditions aux limites qui
imposent au fluide certaines contraintes. La simulation météorologique par exemple
s’appuie sur la compréhension que nous avons de la manière dont se forment et
évoluent les structures tourbillonnaires. Et la complexité de ces structures en fait des
systèmes chaotiques classiques, la météorologie en est l’incarnation parfaite.
Notre étude porte sur les résultats obtenus sur les différents régimes de
fonctionnement de réseaux de tourbillons générés par force de Laplace, notamment la
transition entre ces régimes et vers le chaos ou la diffusion d’un colorant en leur sein.
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I/ Cadre expérimental
1. Dispositif
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Figure 1 : Schéma et photo du dispositif expérimental
2. Théorie
F=jxB
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Figure 2 : Forces de Laplace et tourbillons générés
Nous remarquons très clairement que cette force est orientée selon l’axe Y et
qu’elle change de signe lors du passage d’un aimant à l’autre. Ce cisaillement provoqué
à l'interface entre deux aimants semble induire des tourbillons contrarotatifs mais
nous verrons qu'il ne s’agit pas du seul régime de fonctionnement.
Les paramètres influant le régime du système sont les suivants, listés de celui
sur lequel nous avons le moins de contrôle à celui que nous pouvons précisément
imposer :
- La hauteur de liquide introduite, toujours approximativement de 5 mm mais
difficile à doser en pratique. Elle influence la résistivité de la solution et donc sa
conductivité totale.
- Le champ magnétique des aimants. En effet même si nous les supposons
identiques, leurs irrégularités et leur usure font qu’ils ne génèrent certainement
pas tous le même champ magnétique B
- La concentration en chlorure de sodium de l’eau utilisée, et donc indirectement
la conductivité volumique. Nous avons mesuré assez précisément la masse de
sel et les volumes d’eau en jeu.
- L’espacement entre les aimants, mesuré précisément et facile à fixer identique
d’une expérience à une autre, il suffit de ne pas toucher les aimants.
- L’intensité électrique, réglée par le générateur et mesurée par le multimètre.
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II/ Les différents régimes de fonctionnement
Nous avons commencé par faire toute une batterie de tests pour générer des
tourbillons. En étudiant des paires d’aimants, nous avons d’abord identifié deux types
de comportements. Une paire générait 2 tourbillons très asymétriques, l’autre un seul
tourbillon. Comme expliqué ci-dessus, cela résulte de forces de Laplace subies par les
ions qui mettent ensuite en mouvement le fluide.
Le premier cas est donc l’effet de deux aimants dont les champs sont orientés
dans le même sens. Il en résulte une force de Laplace unidirectionnelle au niveau des
aimants. De part et d’autre de ce courant, le choc de l’eau avec la paroi crée ce
mouvement de retour de l’eau, plus lent. D’où l’impression d’avoir généré deux
tourbillons asymétriques alors qu’en réalité il n’y en a aucun à proprement parler.
Le second cas résulte de l’action de deux aimants dont les champs magnétiques
sont opposés, ce qui crée un couple de forces (de normes égales, les aimants sont
supposés identiques) sur l’eau et donc un réel tourbillon. Ce sont donc des systèmes
avec des champs alternés qui vont nous intéresser à l’avenir.
Par ailleurs, afin d’avoir des tourbillons plutôt circulaires et non pas étirés
verticalement, nos aimants sont séparés de 5 à 7 mm, ce qui explique les hautes valeurs
de l’intensité électrique que nous utilisons comme nous l’expliquerons plus tard.
1. Le régime contrarotatif
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Figure 4 : Champ de vorticité lors du régime contrarotatif réalisé par matlab,
I = 30 mA, c = 100 g/L, 10 aimants espacés de 7 mm
2. Le régime corotatif
Cet autre régime apparaît pour des intensités plus élevées. Il n’est pas prévu par
le modèle de I/. La transition entre lui et le précédent est continue. Lorsque l’on
augmente progressivement l’intensité, en laissant le système atteindre son régime
stationnaire à chaque fois, la moitié des tourbillons s’évase pour laisser place à l’autre
moitié. Les tourbillons dominants sont alors plus gros et plus rapides du fait de
l’intensité supérieure. Ce régime ne peut apparaître que pour un système avec un
nombre pair d’aimants et donc un nombre impair de tourbillons lors du régime
contrarotatif.
Nous avons alors constaté que les tourbillons subsistants étaient ceux des
extrémités et ceux tournant dans le même sens.
Il n’a pas toujours été aisé pour nous d’atteindre ce régime, parfois il n’est
qu’une partie de la période d’un régime différent, dans lequel les tourbillons
fusionnent alternativement et le régime corotatif n’apparaît qu’une partie du temps.
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Figure 6 : Champ de vitesse lors du régime corotatif réalisé avec matlab
I = 130 mA, c = 100 g/L, 10 aimants espacés de 7 mm
Pour étudier la transition entre les régimes, il a fallu trouver une grandeur à
mesurer révélatrice du régime dans lequel le système se trouve. Nous avons dans un
premier temps choisi les aires des tourbillons tournant dans le sens horaire et
trigonométrique. Comparer les sommes respectives permet de rendre compte du
phénomène de disparition d’un tourbillon sur deux. Pour cela nous avons utilisé le
logiciel ImageJ et réalisé une sélection manuelle des tourbillons pour en mesurer les
aires en pixels. Les images traitées sont les cartes de vorticité moyennée sur des
intervalles de temps à intensité fixée. La sélection du tourbillon se fait en suivant la
ligne de niveau ⍵ = 0 s-1. Il est évident qu’une marge d’erreur s’est glissée dans les
données du fait de l’imprécision du contour des tourbillons. Néanmoins, nous avons
obtenu des résultats très satisfaisants, montrant bien le changement de régime qui
s’opère.
Figure 7 : Évolution de l’aire des tourbillons (en bleu ceux en phase avec les
extrémaux) en fonction de l’intensité électrique
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Pour appuyer ces résultats, nous avons décidé d’étudier une autre grandeur : la
vorticité moyenne sur la région d’intérêt. En effet, en régime contrarotatif les
tourbillons alternent leur sens de rotation et la vorticité globale se moyenne environ à
zéro. Le seul écart à zéro est causé par le tourbillon supplémentaire du bord, nécessaire
pour voir l’apparition du régime corotatif. Ainsi, nous avons réalisé une série de
mesures de la vorticité pour une grande gamme d’intensités électriques sur le système
suivant : 10 aimants alternés espacés de 7 mm, eau salée à 100 g/L. Nous nous
attendons à voir une augmentation progressive de la vorticité moyenne du fait de
l’augmentation de la taille des tourbillons dominants, et même une brutale
augmentation lors de l’instant où la transition se marque le plus.
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de la figure 6 ne permet pas d’opérer une distinction nette entre les zones d’intensité
des régimes différents. Finalement, et c’est surtout en cela que le deuxième critère
est plus efficace, nous sommes capables d’indiquer la valeur de l’intensité à partir de
laquelle le régime devient chaotique dans la figure 7 tandis que cette information nous
échappe figure 6.
Toutefois, il faut garder en tête que ces valeurs d’intensités dépendent de tous
les autres paramètres cités en I/. L’analyse n’est pas quantitative, notamment lorsque
l’on approche du régime chaotique, le moindre écart entre deux expériences sur les
paramètres difficiles à contrôler est susceptible de modifier ces valeurs d’intensité de
transition.
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III/ Diffusion dans les réseaux de tourbillons
Nous nous sommes proposés d’étudier la diffusion d’un colorant dans les
différents réseaux de tourbillons. Ces expériences permettraient de visualiser la
progression de composés dans l’atmosphère ou dans les courants océaniques
(polluant…). Dans toute la suite, à moins que cela ne soit spécifié autrement, nous
entendons le terme de diffusion comme un transport en général, prenant en compte
la convexion notamment et tous les autres phénomènes menant au déplacement du
produit injecté. Il est évident que dans ces réseaux de tourbillons, l’advection joue un
rôle clé dans l’évolution de la répartition de ce dernier.
Le dispositif expérimental est décrit ici. La cuve est placée sous la caméra et
proche de la lampe à UV. Le système est placé dans le régime souhaité, en imposant
l’intensité électrique. Tout le dispositif est plongé dans le noir, en le recouvrant d’un
drap. Le colorant utilisé, la fluorescéine, brille et contraste donc énormément sous la
lampe à UV. La concentration en colorant est donc directement proportionnelle au
niveau de gris de la solution. On analyse cela à l’aide du logiciel ImageJ. La méthode
précise est détaillée plus loin. Nous avons fait face à plusieurs difficultés à ce stade. Il
était ardu de régler la luminosité du logiciel de capture afin d’en voir autant à la caméra
qu’à l'œil nu (temps d’exposition, focus…). Finalement, le rendu filmé est beaucoup
moins net que la réalité. Le colorant très faiblement concentré disparaît dans le fond
noir à la caméra, où il se distingue clairement à l’oeil nu.
Par ailleurs, il a fallu calibrer correctement la concentration de la solution de
fluorescéine. Il faut qualitativement trouver une concentration optimale : assez
concentrée pour apparaître très lumineuse sous la lampe à UV mais assez diluée sinon
les particules restantes en suspension assombrissent la solution qui s’éclaircit en se
diluant. Ce phénomène est à bannir, il est contre nature par rapport à ce que l’on veut
observer car il n’y a plus de relation directe entre luminosité et concentration.
Ces obstacles pris en compte, nous avons réalisé une batterie d’expériences
dans la cuve linéaire et la cuve carrée.
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1. Diffusion en régime contrarotatif
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puis d’être en régime permanent avec l’aval qui récupère l’équivalent de la
fluorescéine entrante. Les deux derniers tourbillons connaissent une lente croissance
de leur concentration en colorant. Les deux courbes sont correctement approximées
dans leur portion croissante (avec des coefficients de corrélation de 0,95 et 0,93) par
une fonction affine de coefficient directeur 0.01 s-1. Nous n’avons pas trouvé
d’approximation analytique pour des portions significatives des autres courbes, en
cherchant dans les lois de puissance et exponentielles. Pour terminer cette étude, nous
avons tenté de déterminer la loi temporelle approximative de progression du front
diffusif. Classiquement, elle est de la forme :
L = √#$
Où L est la distance couverte par le composant qui se diffuse, D le coefficient de
diffusion et t le temps. Nous avons défini que le front diffusif avait atteint un tourbillon
lorsque son niveau de gris moyenné verticalement était supérieur à un certain seuil.
Après avoir enlevé les quelques points aberrants, voici ce que nous avons obtenu, en
traçant les logarithmes.
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significativement différente de la diffusion classique, que ce soit pour les temps longs
ou les temps courts.
Nous avons mené une étude similaire en régime corotatif, avec exactement le
même dispositif mais à une intensité électrique de 120 mA. Le système présentait donc
comme attendu les 5 tourbillons tournant dans le même sens. Nous avons ensuite
débuté l’expérience en injectant le colorant au niveau du premier tourbillon. Voici les
résultats regroupés dans la figure 10, les premiers et derniers tourbillons ont encore
été éliminés.
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l’englobant. Cela signifie que nous étions plus proche du chaos que ce que nous
pensions, et cela vient du fait que la proximité entre les aimants (5 mm) était plus
importante que pendant la précédente étude de la transition entre les régimes. Nous
avons déjà observé ce type de comportement, le système semble être en régime
corotatif mais à une très faible fréquence les tourbillons changent de forme lentement
et fusionnent partiellement, ce qui doit avoir pour effet de modifier la mesure locale
du niveau de gris. La fluctuation devrait être moins importante que la tendance
générale avec un grand apport de fluorescéine initial mais l’accumulation de ces petites
erreurs modifie significativement les résultats obtenus.
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IV/ Etude bidimensionnelle
Dans cette dernière partie de notre modal, nous nous sommes intéressés à un
réseau bidimensionnel de tourbillons que nous avons créé grâce à une cuve qui se
présente sous la forme d’une plaque carrée de 23 cm de côté. Le principe
d’alimentation est similaire à celui unidimensionnel avec, sur deux côtés opposés, des
bassins permettant de placer des électrodes de cuivre.
Il est à noter que dans ces circonstances, les contraintes géométriques sont
moindres. Pourtant la description physique du système est plus complexe et nous nous
contenterons, en premier lieu, d’une approche descriptive des résultats obtenus avant
de proposer une étude plus fine de la diffusion dans un tel réseau.
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Pour un courant de l’ordre de 40 mA nous observons bien un réseau
bidimensionnel de tourbillons contrarotatifs. En poussant l’intensité jusqu’à 500 mA
nous n’observons pas de passage à un régime corotatif mais le système adopte plutôt
un comportement turbulent : des tourbillons plus ou moins étendus se créent et
disparaissent.
2. Étude de la diffusion
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Les principes évoqués sont illustrés sur les figures ci-après. En substance, nous
analyserons la moyenne sur les lignes jaunes tracées du niveau de gris au cours du
temps. Pour mieux se rendre compte des différents phénomènes en jeu, nous ferons
2 expériences de durées différentes : 10 et 30 minutes.
Captures d’écran du logiciel ImageJ des moyennes selon y et en dessous les zones
auxquelles elles correspondent
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■ Étude de la diffusion sur 10 minutes
Nous nous sommes tout d’abord intéressés à la diffusion sur 10 minutes avec 1
capture prises toutes les 2 secondes. Cette échelle de temps nous permet d’apprécier
plus nettement le rôle advectif de notre réseau de tourbillons en négligeant la diffusion
de l’eau salée.
Nous remarquons sur les images prises que l’effet d’advection est dominant sur
cette échelle de temps et cela nous est confirmé par les données prélevées. En effet,
le graphe du niveau de gris mesuré en fonction du temps montre que la fluorescéine
se concentre au niveau des interfaces.
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Figure 19 : résultats de l’étude de diffusion sur 10 min
Nous avons alors tenté d’établir une relation entre le niveau de gris et le
temps avec toutes sortes de régressions mais en vain. Il semblerait que le
mouvement d’advection soit plus complexe à décrire.
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■ Étude de la diffusion sur 30 minutes
L’observation montre que sur un temps plus long (i.e. de l’ordre de 30 min) la
diffusion joue un rôle notable. La deuxième partie de notre étude s’est déroulée sur 30
minutes avec 1 prise toutes les 10 secondes.
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A partir de 13 minutes, après une longue phase de croissance, les niveaux de
gris des interfaces se mettent à décroître à la même vitesse. La concentration en
fluorescéine tend à s’homogénéiser dans tout le bac.
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A partir de t* = 740 s, l’évolution de la concentration en fluorescéine se fait
proportionnellement à t ; un comportement intéressant qui est sûrement dû à la
répartition de la fluorescéine en t* ; nous en proposerons un modèle simple plus loin.
∂tc = −D∆c
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Conclusion
Ainsi nous nous sommes d’abord intéressés à la transition entre les régimes
contrarotatif, corotatif et chaotique dans le cas unidimensionnel pour ensuite étudier
la diffusion au sein de ces systèmes et finalement nous avons considéré le cas
bidimensionnel.
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