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Je saisi également cette occasion pour rendre hommage à mes Parents et mon Epouse
qui m’ont toujours soutenus et encouragés dans l’accomplissement de cette tâche. Je voudrai
aussi exprimer toute ma reconnaissance à mon Encadreur Monsieur SALEM Abdelaziz pour
les recommandations, orientations et directives qu’il m’avait toujours prodiguées pour
améliorer et parfaire le travail réalisé. Il est impératif de ne pas omettre d’exprimer toute ma
gratitude pour mes Enseignants auxquels je dois respect et dévouement pour les nobles
efforts qu’ils m’avaient consentis pour la présentation de cette œuvre. J’adresse mes
sentiments les plus chaleureux à l’ensemble du personnel de la bibliothèque de la faculté des
sciences économiques, des sciences de gestion et des sciences commerciales pour leur
compréhension, leur appui et leur assistance en vue de me faciliter dans de bonnes
conditions l’achèvement de cette thèse.
J’adresse par ailleurs et tout particulièrement mes remerciements les plus sincères à
mes amis Fayçal et Mustapha qui m’ont apporté aide et assistance dans la rédaction de cette
thèse.
Enfin, j’exprime mes vives salutations à tous ceux qui de près ou de loin m’ont apporté
leur concours pour l’élaboration de ce travail. Je dis à tout le monde « Merci ».
TCHAM Kamel.
ii
DEDICACE
Je dédie ce modeste travail tout d’abord aux deux êtres les plus chers de mon cœur,
mon père, et ma mère en l’occurrence ainsi qu’à mon âme sœur ma douce et tendre épouse
Abassa et mes très chères enfants Hanane, Mohammed El Amine et Moncef Abderrahmane
sans oublier ma feue ma fille Sarah que Dieu l’accueil dans son vaste paradis.
Enfin, ma pensée dans cette dédicace s’oriente vers toute la composante humaine de
ma famille entre autres mes frères et mes sœurs ainsi que tous ceux ou celles qui ont cru et
placer en moi leur confiance pour réaliser ce travail.
TCHAM Kamel.
iii
Résumé
Cette Thèse s’articule sur huit chapitres complémentaires. Le premier s’occupe de la définition
de la relation entre le concept marketing et la dimension environnementale quant au deuxième expose
une multitude de possibilités que l’entreprise peut adopter pour intégrer la dimension
environnementale et le troisième chapitre se penche sur le comportement du consommateur envers
l’environnement. Le quatrième chapitre analyse la politique produit-prix et les exigences
environnementales, le cinquième étudie l’axe de communication et les acteurs environnementaux et le
sixième chapitre se focalise sur la politique de distribution et les positionnements environnementaux.
Les deux derniers chapitres restants constituent le carde empirique de la recherche à partir de deux
enquêtes : la première qui a pour objectif d’analyser le comportement du consommateur oranais envers
l’environnement et la deuxième a comme but l’étude du comportement des entreprises oranaises
toujours envers leur environnement.
Mots clés : environnement, marketing vert, développement durable, responsabilité sociale des
entreprises, produits verts, communication verte, commerce équitable, marque verte.
ملخص
لقد ارتأينا أن تكون هده األطروحة عملية و سهلة المنال دون الوقوع في التساهل في التعامل مع المفاهيم و
.استعمال المصطلحات أو إهمال الجانب المنهجي لهدا العمل
الفصل األول يسمح لنا بدراسة العالقة: فقد تم بناء هده األطروحة على أساس ثمانية فصول متكاملة،وعليه
الفصل الثاني يعرض لنا مختلف االختيارات المتاحة للمؤسسات لتبني الجانب البيئي،المجودة بين التسويق وحماية البيئة
. أما الفصل الثالث فيعكف على دراسة سلوك المستهلك تجاه محيطه،في سياستها العامة
ويعرج الفصل الخامس، يقوم الفصل الرابع بتحليل سياسة المنتج و السعر وكيفية ربطهما بالبيئة،في نفس السياق
أما الفصل السادس فسيبرز لنا أهمية سياسة التوزيع وتموضعها،على سياسة االتصال وإمكانية اتخاذ البيئة كموضوع لها
.المفصلي تجاه البيئة
يحاول الفصالن السابع و الثامن تجسيد الفصول الستة السابقة في الميدان انطالقا من تحليل تحقيقين اثنين
. األول موجه لدراسة سلوك الطلب و الثاني لدراسة سلوك العرض تجاه البيئة في والية وهران:مرتبطين بالبيئة
وفي األخير تسمح لنا الخاتمة من تسليط الضوء على دور التسويق في ترقية حماية البيئة بتقديم حدود األطروحة
. و التركيز على النتائج المتحصل عليها في هدا المجال من جهة أخرى،المنجزة من جهة
، المنتج األخضر، المسؤولية االجتماعية للمؤسسات، التنمية المستدامة، التسويق األخضر، البيئة:الكلمات المفتاحية
. العالمة الخضراء، التجارة المجتمعية،االتصال األخضر
iv
Sommaire
v
Introduction générale
1- Intérêt du sujet
Notre société est en pleine mutation et il est plus que jamais nécessaire d’opérer un
changement radical. Dérèglement climatique, pénurie des ressources naturelles, pollutions
diverses, tous ces facteurs obligent à repenser le fonctionnement des structures comme autant
d’évidence quotidiennes. Alors il faut passer à l’action. Ne plus attendre pour changer, sous
peine de se trouver inadapté aux paramètres du monde à venir.
Dans ce contexte apparaît l’intérêt du sujet de notre travail qui est celui du changement
et de l’adaptation au changement. Cela passera notamment par les produits ou les services, et
toutes les fonctions qui en découlent. Il va falloir assurer la transition entre un marketing
hérité d’un XXème siècle conséquent à un marketing plus humain. Un marketing qui ait du
sens qui fasse évoluer les comportements par l’évolution des usages, afin de respecter
l’environnement.
Chaque mutation comporte ses clés, chaque défi, ses facteurs de succès. Les mutations
imposées par la nécessité de protection de l’environnement dans la stratégie globale de
l’entreprise algérienne de manière générale et oranaise de manière précise ne font pas
exception. Il faudra notamment :
Cette Thèse nous permet d’appréhender différentes postures de transformations face aux
nouveaux enjeux environnementaux et de mettre en place une démarche de marketing
respectueux envers l’environnement : processus de planification, de mise en place et de
1
contrôle du mix marketing (développement produit, prix, promotion, distribution) de manière
à satisfaire les besoins des consommateurs.
Le champ couvert est volontairement réduit, car il existe déjà beaucoup de travaux sur
la mise en place du développement durable dans une entreprise. Il ne s’agit donc pas de cela,
mais volontairement de se restreindre au marketing car la produit(ou le service) est la
traduction de la vision de l’entreprise. Donc on peut dire que l’intérêt aussi de ce travail est de
faire le point sur les pratiques en cous, et d’en tirer l’essentiel pour donner les clés de réussite
aux dirigeants qui souhaitent s’engager.
Un autre intérêt qui trouve sa justification dans cette thèse est la responsabilité du
marketeur, celle de fournir une réponse éclairée à de nouveaux besoins une réponse qui
respecte l’environnement. Les marketeurs éclaireurs d’une métamorphose nécessaire.
2- Problématique
3
différemment. Mais pour cela, l’organisation sociale et surtout l’attitude à l’égard de l’acte de
consommer doivent changer.
Selon ce courant, le rôle du marketing est de convaincre les consommateurs qu’ils
peuvent tirer une satisfaction plus importante en achetant moins. Contrairement au premier
mouvement présenté, le courant de la société de conservation n’espère pas que la prise de
conscience des problèmes environnementaux induira inévitablement des changements de
comportement. Ceux-ci doivent être renforcés par une internalisation complète des coûts ou
par la régulation gouvernementale sur la disponibilité des produits. Cette approche sociétale
au sein du marketing est reflétée dans les monographies majeures de l’ère du marketing
écologique.
Les limites à cette approche (comme l’imperfection de l’information) sont négligées.
L’impossibilité d’appliquer une perspective écologique dans un environnement
compétitif est reconnue, mais aucune solution pour expliquer comment atteindre une situation
de marché réaliste dans laquelle tous les coûts environnementaux seraient pris en compte
n’est trouvée. Le rôle psychologique des possessions et de la consommation matérielle est
également considérablement sous-estimé pour les tenants de la société de conservation. Ce
mouvement décline dans les années 80.
De nombreuses dénominations ont été attribuées aux courants marketings s’intéressant à
la relation consommation-environnement : le marketing écologique (ecological marketing), le
marketing vert (green marketing ou greener marketing) ou le marketing environnemental.
Le marketing écologique regroupant les deux approches présentées précédemment est
basé sur l’idée que des comportements modifiés résulteraient d’une compréhension totale des
problèmes environnementaux. Ces approches ignorent la complexité des systèmes
écologiques et les limites cognitives humaines provoquant une faible compréhension des
problèmes environnementaux. L’approche de marketing écologique pose avec raison
l’hypothèse selon laquelle le marketing environnemental ne devrait pas être dépendant de la
demande des consommateurs, mais il surestime la volonté des producteurs de s’engager dans
une production respectueuse de l’environnement. Il s’agit d’utiliser au mieux l’écologie pour
vendre, en considérant que ce moyen est le plus sûr pour parvenir à la préservation des
ressources, but ultime pour l’ensemble de la société. Le marketing écologique, tel qu’il est
présenté dans les courants précédents, est une branche du marketing social, qui a pour objectif
de vendre des idées sociales auprès de la population, en utilisant les techniques du marketing.
A l’inverse, le marketing vert pose correctement l’hypothèse selon laquelle les
producteurs sont menés par le marché, mais il surestime la demande des consommateurs pour
4
des biens respectueux de l’environnement. Il n’y a pas de définition unique du concept de
marketing vert, mais une grande partie de la littérature qui s’y réfère s’attache à décrire
comment les entreprises s’adaptent à la demande croissante des consommateurs pour des
produits respectueux de l’environnement. Le marketing vert reste limité à un nombre limité
d’entreprises qui satisfont les besoins d’un nombre limité de consommateurs verts en offrant
un nombre limité de produits verts.
Une différence majeure entre le marketing écologique et le marketing vert est que les
motivations sociétales et morales du premier courant sont remplacées dans le second par les
pressions du marché. Les éléments proactifs du marketing écologique sont abandonnés au
profit d’une attitude responsable, et les questions écologiques se transforment d’un challenge
sociétal en un problème marketing. C’est à la fois une force et une faiblesse. L’intérêt des
entreprises pour les questions écologiques a augmenté mais le caractère macroscopique des
questions est ignoré.
Donc d’après tout ce qui a été dit, on voit qu’une relation s’est tissée entre le marketing
et l’environnement depuis les années 70 à ce jour nous poussent à se poser la question
suivante : quel est le rôle du marketing dans la protection de l’environnement en Algérie en
prenant comme terrain d’étude la Wilaya d’Oran.
Dans cette perspective nous allons traiter notre problématique en se basant sur le rôle
des pratiques du marketing dans l’amélioration du sens du civisme chez le citoyen oranais à
travers la consommation respectueuse envers l’environnement , ensuite les entreprises pour
construire une offre des produits qui ne nuit pas à l’environnement et en dernier lieu l’effort
de l’Etat (les pouvoirs publics) à légiférer un contexte juridiques capable de protéger
l’environnement par rapport à tel ou tel acteur.
5
3- Hypothèses du travail
Pour atteindre notre objectif qui est principalement le rôle du marketing dans la protection de
l’environnement pour l’Algérie et l’intégration du facteur environnemental au sein des entreprises
oranaises ainsi que dans le comportement des citoyens oranais envers leur entourage de manière plus
précise, nous avons émis plusieurs hypothèses qui se présentent comme suit :
4- Méthodologie du travail
Notre travail s’appuie sur une méthode descriptive et analytique en même temps :
- le volet descriptif englobe la plus grande partie du travail parce qu’il est nécessaire de
connaître les données, soit théoriques ou empiriques avant de faire l’essai d’analyse.
- le volet analytique est situé dans les deux derniers chapitres où vous allez trouver un essai
d’analyse à partir de deux enquêtes. La première tente de mettre la lumière sur le rôle de la demande
oranaise (citoyen voire consommateur oranais) vis-à-vis de l’environnement quant au deuxième essaie
faire la même chose du côté de l’offre oranaise (les entreprises oranaises) après la présentation faite
dans le volet descriptif.
Le choix du couplage des deux méthodes nous a semblé incombant pour mener au mieux notre
démarche et ressortir les résultats attendus.
5- Organisation du travail
Cette Thèse s’articule sur huit chapitres complémentaires. Le premier s’occupe de la définition
de la relation entre le concept marketing et la dimension environnementale quant au deuxième expose
une multitude de possibilités que l’entreprise peut adopter pour intégrer la dimension
environnementale et le troisième chapitre se penche sur le comportement du consommateur envers
l’environnement. Le quatrième chapitre analyse la politique produit-prix et les exigences
environnementales, le cinquième étudie l’axe de communication et les acteurs environnementaux et le
sixième chapitre se focalise sur la politique de distribution et les positionnements environnementaux.
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Les deux derniers chapitres restants constituent le carde empirique de la recherche à partir de deux
enquêtes : la première qui a pour objectif d’analyser le comportement du consommateur oranais envers
l’environnement et la deuxième a comme but l’étude du comportement des entreprises oranaises
toujours envers leur environnement.
Le premier chapitre se donne comme objectif la tentative de faire le détour sur les différents
concepts marketing qui peuvent avoir un point d’intersection avec l’environnement en proposant cinq
sections allouées chacune à un concept. La première section de ce chapitre présente la responsabilité
sociale de l’entreprise (RSE), la deuxième traite le concept du marketing vert quant à la troisième
section essaie d’identifier qu’est ce qu’un marketing éthique. Le passage sur le concept de marketing
sociétal était nécessaire avant de terminer avec une dernière section pour définir le concept de
développement durable.
Le quatrième chapitre de la Thèse, est composé de six sections qui ne peuvent se comprendre
que l’une par rapport à l’autre. Donc la première section travaille sur la différence entre les produits
engagés et l’offre responsable, la deuxième traite la notion de l’éco-conception et la troisième analyse
le cycle de vie du produit. La quatrième section s’intéresse à l’éco-packaging, la cinquième se donne
comme sujet la marque sociétale et la dernière section de ce quatrième chapitre nous montre comment
fixer le prix d’un produit tout en incorporant l’aspect environnemental.
Le cinquième chapitre de cette Thèse est structuré autour de cinq sections liées entre elles. La
première fait la différence entre la communication sociétale et la communication responsable, la
deuxième est axée sur la démarche d’une communication responsable, la troisième catégorise deux
formes de communication à savoir la communication BtoC et la communication BtoB sur
l’environnement pour rebondir dans la quatrième section sur une autre forme de communication qui
7
est le marketing direct ; et terminer avec une dernière section sur les relations entre ONG et
entreprises.
Le sixième chapitre de cette recherche, s’attaque au dernier élément du mix-marketing qui est la
politique de distribution et les positionnements environnementaux par le biais de six sections
cohérentes. La première section est réservée à la politique de distribution et la logistique
environnementale, la deuxième présente les modes d’action des enseignes traditionnelles en
matière de protection de l’environnement, ensuite, la troisième section vise à nous apprendre
comment aménager un point de vente responsable remplis d’offre en MDD responsable des
enseignes des distributeurs objet de la quatrième section. La cinquième section s’engage à
analyser les relations producteurs-distributeurs quant à la sixième section s’occupe la
commercialisation des produits éco-conçus.
Le dernier chapitre représentant le huitième chapitre de la Thèse, s’articule sur six sections
pertinentes.la première définie les aspects techniques de l’enquête adressée à un échantillon
d’entreprises oranaises, la deuxième mesure les attitudes générales et engagements des entreprises
oranaises à l’égard de l’environnement tandis que la troisième s’intéresse au management et
performances environnementales des entreprises oranaises. La quatrième section se voit traiter la
politique produit-prix des entreprises oranaises et la protection environnementale, la cinquième aborde
la politique de communication des entreprises oranaises et la protection environnementale et la
dernière section appréhende la politique de distribution des entreprises oranaises et la protection
environnementale.
8
Chapitre I : Le concept marketing et l’environnement
9
Introduction
On peut dans ce contexte signalé qu’il y a eu de nombreux progrès, ces dernières années
dans le secteur et on peut même aujourd’hui parler de « marketing environnemental ». De ce
fait on peut dire que l’objectif de ce premier chapitre est de présenter les liens entre le concept
marketing et la préoccupation environnementale.
Apparu pour la première fois en 1990 dans une étude réalisée par l’Union Internationale
pour la Conservation de la Nature (UICN), le terme de la préoccupation environnementale,
prend toute son ampleur avec l’organisation du sommet de la terre de Rio de Janeiro, en 1992,
et le sommet mondial de Johannesburg, en 2002, qui lui permis une notoriété planétaire.
«Le concept de besoins, et plus particulièrement des besoins essentiels pour le citoyen
à qu’il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état des
techniques et l’organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux
besoins actuels et futurs ».33
Donc l’objectif de ce premier chapitre est d’essayer de faire la relation entre le concept
marketing et la préoccupation environnementale.
33,2
Bezaudin S. et Robert Demontrond P., « Le concept de référentiel sociétaux : principes et enjeux de
leur intégration en tant que critère d’achat par la grande distribution », Revue Française du Marketing, avril,
2007.
10
Section 1 : Le concept de responsabilité sociale de l’entreprise (RSE)
La responsabilité sociale l’entreprise propose une nouvelle grille de lecture des rapports
qu’entretiennent les entreprises avec la société. Ce mouvement n’est ni récent, ni homogène et
donne lieu à plusieurs conceptions. Toutefois la responsabilité sociale de l’entreprise est
fréquemment appréhendée comme une réponse à la problématique de protection de
l’environnement. On peut dire que la responsabilité sociale des entreprises introduit une
nouvelle vision de la firme et fait référence à une responsabilité élargie vis-à-vis d’individus
ou de groupes dénommés parties prenantes qui vont au-delà de leur sphère d’activités
directes.
35
ADME (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), « Le guide de l’éco-
communication », Eyrolles-Editions d’Organisation, 2007.
36
Capron M.et Quairel-Lanoizelée F., « Mythes et réalités de l’entreprise responsable », coll. Repères,
La découverte, 2004.
11
La conception héritée du paternalisme
Cette conception d’origine religieuse repose sur l’éthique des dirigeants et s’inscrit dans
une tradition axée sur la bienfaisance. Ainsi les idées religieuses portant sur le principe du
stewaetship et de charité vont dominer ce premier courant de la RSE. L’idée sous-jacente de
ce principe étant qu’au-delà des performances économiques, l’entreprise doit contribuer au
bien-être de la communauté.
Même si le concept de RSE du XX siècle n’est pas formalisé, la RSE est perçue comme
une forme de contrat implicite caractérisant la relation entre l’entreprise et la société. Pour
nombreux auteurs le père fondateur de ce courant est l’économiste de Howard R. le regard
Bowen qui sur la RSE se distancie du regard porté par les hommes d’affaires de la fin du XIX
siècle. Bowen, « appréhende la RSE comme une troisième voie, située à mi-chemin entre la
régulation étatique et le laisser-faire ».37 De même, il formule selon laquelle l’entreprise et la
sphère économique sont subordonnées à la société.
37
Gond J-P. et Igalens J., « La responsabilité sociale de l’entreprise », Coll. Que sais-je ? PUF, 2008.
12
La conception de « soutenabilité ».
Cette conception récente, du début des années 1990, assimile la RSE à la notion de
développement durable : c’est-à-dire que l’entreprise cesse d’être évaluée uniquement sous le
seul angle financier mais doit également être appréciée sous l’angle social et environnemental.
L’activité de l’entreprise basée sur la recherche du profit doit également respecter les
écosystèmes mais également les fondamentaux sociaux et humains. Cette triple performance
fait que l’entreprise doit parvenir à concilier les trois logiques de développement durable. Dès
lors, la RSE dans cette conception est indissociable des questions environnementales. Ce qui
n’est pas le cas pour les deux premières conceptions.
La théorie des parties prenantes est devenue aujourd’hui une référence incontournable
lorsque l’on évoque l’opérationnalisation de la responsabilité sociale de l’entreprise. En
réaction à la shareholder theory (théorie des actionnaires) qui sous-entend que la seule
responsabilité sociale de l’entreprise concerne la maximisation de la richesse des actionnaires,
avec la stakeholder theory la théorie des actionnaires met en cause la primauté de
l’actionnaire. Les entreprises et plus généralement les organisations sont organiquement liées
aux parties prenantes, ces dernières étant définies comme « tout groupe ou individu qui peut
38
influencer ou être affecté par l’atteinte des objectifs de l’organisation ». Cette théorie
aboutit donc à un nouveau mode relationnel de l’organisation.
L’une des difficultés conceptuelle de cette théorie repose sur la question suivante : qui
apparaît comme partie prenante déterminante pour l’entreprise ? Pour répondre à cette
question, plusieurs modèles de classement des parties prenantes ont été établis, certains
reposent sur la nature des liens entre les parties prenantes et l’entreprise en distinguant les
parties primaires (celles qui ont des relations contractuelles avec l’entreprise) et secondaires.
D’autres méthodes consistent à segmenter les parties prenantes selon trois critères :
l’influence qu’une partie prenante peut exercer sur l’entreprise, la légitimité de la relation
entre l’entreprise et la partie prenante et l’urgence, désignant le degré de priorité des parties
prenantes. Cependant, la multiplication des critères de classification démontre la difficulté à
fonder cette théorie.
38
Adisson E., « Les théories économiques du développement », coll. Repères, La découverte, 2002.
13
Figure n°1 : Modèle classique des parties prenantes
S
G C
yndicats
roupes lients
politiques Co
A
mmunauté
ctionnaires
financière
C
Ent ollectivité
Gouv reprise S
ernement Concu
alariés
rrents
Group
Fo
es de
urnisseurs Milit
consommateurs
ants ONG
société civile
Source : Adisson E., « Les théories économiques du développement », coll. Repères, La découverte,
2002.
Aujourd’hui, la théorie des parties prenantes donne lieu en entreprise à trois visions de
la RSE : une vision descriptive, utilitariste et une vision orientée éthique dite nominative.39
Dans la vision « orientée business », l’approche instrumentale des parties prenantes est
devenue un outil prépondérant de la RSE et se traduit par la mise en place de référentiels de
management ou de diagnostic de performance sociétale. Ainsi se construisent dans les
entreprises des méthodologies visant à cartographier et à identifier les attentes et le pouvoir de
chaque groupe d’acteurs.
39
Capron M.et Quairel-Lanoizelée F., « la responsabilité sociale d’entreprise », coll. Repères, La
découverte, 2007.
14
Tableau n°1 : Objectifs fixés par une entreprise envers ses paries prenantes,
l’exemple d’Accor entreprise spécialisée dans l’hôtellerie
Les pratiques de la RSE dans les entreprises découlent également des principes
directeurs internationaux émanant des organisations internationales telles que l’ONU 40,
l’OCDE41… ces principes prennent la forme de documents de références et visent à
promouvoir au sein des entreprises les pratiques de la RSE. Toutefois, ces principes
volontaires (appelés aussi « soft flow ») sont généralement peu contraignants et leur efficacité
40
Organisation des Nations Unies.
41
Organisation pour la Coopération et le Développement Economique.
15
reste souvent limité. La prolifération des normes dans le domaine de la RSE que ce soient des
normes unidimensionnelles telle que la norme ISO 1400042, ou multidimensionnelles telle que
la norme ISO 2600043, par exemple, démontrent également le besoin croissant
d’opérationnalisation du concept de RSE dans les entreprises et le besoin de standardisation
des processus. Le reporting social et la notion sociétale sont des outils permettant de mesurer
le degré de performance de l’entreprise sous le prisme de la RSE.
42
Les normes internationales environnementales.
43
Les normes internationales sociétales.
16
Section 2 : Le concept du marketing vert.
Le terme est utilisé pour décrire les activités propres au marketing qui vont :
tenter de réduire l’impact environnemental des produits et des services déjà proposés sur
les marchés, en lien avec leur système de production et de destruction,
développer et promouvoir des activités, produits ou services nouveaux, et des
comportements plus respectueux de l’environnement.
Ces aspects devront se trouver dans la détermination des stratégies de marques, des
caractéristiques du produit, de leur prix et de leur mise sur le marché (choix des
communications, des circuits de distribution). Le marketing vert doit éviter la tentation facile
du « greenwashing ou verdissage »44 qui consistent à utiliser des arguments dits « verts » pour
vendre les produits sans réel fondement ou modification. Le marketing vert à connu
différentes évolution depuis sa naissance passant du marketing écologique au marketing
environnemental au via le marketing biologique ou vert.
Né en au milieu des années 1970 sous la poussée d’une prise de conscience des
problèmes environnementaux au sein des instances politiques internationales, le marketing
vert (ou green marketing) s’attache dans sa perspective première à « servir la cause »
écologique. Il s’intéresse essentiellement aux problèmes de pollution de l’air, de la diminution
des ressources pétrolières de l’impact écologique de certains pesticides ou produits chimiques.
Son mode d’action s’étend à un nombre limité d’industries mises en cause directement pour
leurs activités industrielles (industries chimiques, pétrolières, automobiles, cimenteries) et
concerne finalement très peu de consommateurs et d’entreprises. La principale évolution de
cette phase pour la fonction marketing a été d’intégrer de façon plus systémique les
régulations environnementales et leurs dérivées légaux et techniques, générant des
44
Benoît-Moreau F., Lacuneux F. et Parguel B., « Comment prévenir le greenwashing ? L’influence des
éléments d’exécution publicitaire », coll. FNEGE, Vuibert, 2010.
17
interactions plus directes avec les services juridiques et industriels des entreprises. Mais à ce
stade d’intégration, l’environnement reste encore une contrainte et une source de coût.
Toutefois, cette période intermédiaire a permis à des entreprises des stratégies marketing
réellement différenciantes, généralement portées par des créateurs « convaincus » de la
nécessité d’un changement de fonctionnement des marchés : Body Shop, Ben & Jerry’s
Patagonia, Stommy Fields Farms. Ces entreprises précurseurs ont su évoluer avec le temps et
sont considérées à l’époque actuelle comme les pionniers du marketing vert, faisant l’objet
d’un intérêt grandissant de la part de marché (rachat de Body Shop par l’Oréal, de Ben &
Jerry’s par Unilever, de Stommy Fields Farms par Danone).
Dans la seconde partie des années 80, le marketing vert commence à prendre une
connotation plus anxiogène reliée à des catastrophes écologiques comme Bhopal ou
Tchernobyl, et se positionne délibérément sur le registre plus large de l’environnement. Le
marketing écologique perçu comme une contrainte épisodique devient alors une nécessité
globale. Il se transforme en marketing environnemental, qui incluse une vision étendue et
macro-économique de sa mission. Il commence à diffuser des approches et des modes de
fonctionnement lui permettant de répondre aux pressions exercées par la société civile, les
instances politiques et les ONG.46
Ces nouvelles « parties prenantes » s’insèrent dans les communications, les promotions
et les discours internes d’un nombre grandissant d’entreprises. Elles contribuent à faire
évoluer les réflexions sur les processus de production et de distribution des produits et
45
Damperat M. et Dussart C., « Un marketing trop vert », Décisions marketing, 2007.
46
Organisation Non Gouvernementale.
18
services. Cette période correspond à une étape où la prise de conscience des décideurs et
managers devient réelle, et où l’environnement naturel se réinsère comme facteur déterminant
de l’analyse marketing classique d’un marché, sous l’angle essentiel de ses menaces.
« Bien qu’il soit difficile, sur un plan théorique ou pratique, de distinguer clairement le
concept de marketing vert d’autres concepts plus holistiques comme le marketing durable ou
responsable, on peut considérer que le marketing vert est basé sur la redéfinition des
approches marketing via le prisme central de la prévention de l’environnement naturel ».47
Au-delà du constat, le périmètre d’action du marketing vert ne peut être défini que
dans une approche globale de la vie d’un produit et tourne donc autour de trois axes de travail
majeurs :48
47
Laville E., « L’entreprise verte », Pearson Education, 2009.
48
Damperat M. et Dussart C., « Un marketing trop vert », Décisions marketing, 2007.
19
la qualité et la performance environnementale des produits
s’appuyer sur l’approche cycle de la vie du produit qui consiste à prendre en compte
l’ensemble des impacts environnementaux réalisés lors des étapes de conception des produits,
de leur création à leur destruction, dans le but de les mesurer et de les diminuer.
Proposer des produits « verts » reste appertise la plus visible d’une stratégie
environnementale et la mission première du marketing. Celle-ci peut passer par la mise sur le
marché soit de produits et technologies économiseurs d’énergie, soit de produits totalement
reconçus selon des critères environnementaux. La présence de labels sur les packagings des
produits constitue un critère qui permet aux consommateurs de les identifier. La distribution
par le biais de réseaux sélectifs ou spécialisés constitue aussi un critère distinctif, qui
n’empêche pas des approches plus globales via les réseaux de la grande distribution.
- Réduire certains coûts actuels et futurs pour améliorer l’attractivité des offres et
réduire l’écart de prix entre produits verts et les autres,
- Conserver des parts de marché ou des positions concurrentielles potentiellement
menacées,
- Développer de nouvelles opportunités de marché et s’établir comme une entreprise
pionnière ou leader sur des marchés d’avenir.
21
Section 3 : Le concept de marketing éthique.
Le marketing éthique émerge à la fin des années 90 et au début des années 2000. Il est
ardu à définir, notamment parce que marketing et éthique peuvent sembler contradictoires :
vendre, communiquer, persuader, les consommateurs qu’ils doivent acheter tel produit plutôt
que l’autre est-il éthique ?
Le marketing va ainsi mettre en œuvre une stratégie d’influence qui peut souvent être
assimilée à la manipulation. Alors que celle-ci est définie comme le fait d’influencer une
personne par des moyens détournés et de fidéliser les données pour arriver à se fins, au
contraire, la persuasion s’inscrit dans un espace qui est celui du choix et non de la contrainte.
Les études sont une activité essentielle du marketing et elles ont aussi leur part de
problèmes en termes d’éthique, non seulement au niveau des chargés d’études, mais
également des participants et du client de l’étude. En ce qui concerne les premiers, ils peuvent
49
Capron M.et Quairel-Lanoizelée F., « Mythes et réalités de l’entreprise responsable», La découverte,
2007
18,19
Lendrevie J. et Lindon D., «Marketor, théorie et pratique du marketing », Dalloz Gestion, 2007.
22
être confrontés à des difficultés quand l’intégrité de leur recherche est menacée. Cela peut être
le cas où un directeur de marque fait pression sur un chargé d’études interne afin qu’il
interprète les données dans un sens favorable à sa stratégie de marque.
En ce qui concerne les participants à l’étude, qui le font souvent gratuitement, ils ont
un certain nombre de droits : celui d’être informé sur l’étude, de choisir d’y participer le droit
au respect de la vie privée, celui à la sécurité et à être traités avec égard. Certaines
associations regroupant les sociétés d’études ont d’ailleurs mis en place des codes
déontologiques qui reconnaissent ces droits.52
Si on analyse les différentes raisons d’intégrer l’éthique par les entreprises : on peut
distinguer entre deux types de raisons : internes et externes.
De plus, la formalisation éthique favorise les relations avec les actionnaires tout en
véhiculant une image de sérieux et de qualité auprès des consommateurs. La mise en place
52
Le marketing Research Society en Grande-Bretagne.
23
d’une politique éthique est une réaction parfois sincère mais aussi opportuniste des entreprises
qui leur permet de prévenir ou de gérer des risques de conflits. Placées dans univers
concurrentiel où les batailles commerciales se gagnent sur le terrain de l’image, leurs
stratégies éthiques apparaissent alors comme des instruments d’extension du pouvoir, de
valeur ajoutée de la marque. Ce discours éthique vient enrichir la marque d’un contenu
axiologique, ce qui peut être un moyen d’éviter la banalisation du discours de l’entreprise et
de lutter ainsi contre la concurrence.
Des auteurs se sont interrogés sur la pertinence du terme de marketing éthique. En effet,
selon Louppe, le marketing éthique est « la manière dont les standards moraux sont
appliquées aux décisions, aux comportements et aux institutions dans le marketing ».53
Cependant, il existe des exemples d’entreprises qui affichent une position éthique au-
delà des règlementations, ce que l’on définit d’ailleurs comme l’éthique proactive d’une
entreprise. La difficulté de définir le marketing éthique provient également du fait que
l’éthique est concept philosophique qui renvoie à Aristote et qu’il est souvent difficile de
l’adapter à l’entreprise.
Sans entrer dans les débats d’auteurs nous retiendrons la définition suivante de
l’éthique : « l’éthique est une recherche de bien vivre et du bien faire, fondée une disposition
individuelle à agir de manière constante en vue du bien d’autrui et dans des institutions justes.
L’éthique s’articule à la morale, qui définit les normes de comportement légitimes, sur la base
d’une opposition radicale du bien et du mal, et à la déontologie qui est une morale
53
Louppe A., «Contribution du marketing au développement durable », Revue Française du marketing,
2006.
54
HELFER J-P., « Et si le marketing était éthique par définition », Coll. Management en liberté, EMS,
2005.
24
professionnelle. Elle s’en distingue par la prise en compte des singularités de chaque
situations et des positions relatives des différents acteurs de cette situation ».55
Afin de veiller à ce que le marketing respecte les règles éthiques, plusieurs outils
peuvent être utilisés. Tout d’abord, la mise en place de codes de déontologie, celui de
l’AMA57 , par exemple, stipule que les professionnels, du secteur sont tenus de se conformer à
la règle de base, à savoir ne pas nuire à autrui et offrir des produits et des services sûrs et
conforme à l’usage pour lesquels il ont été faits.
Par ailleurs, afin que les professionnels du marketing puissent veiller à ce que les
consommateurs fassent un choix en toute connaissance de cause, le « Test de Souveraineté du
Consommateur » (le TSC) a été proposé. Selon ce test les professionnels du marketing
peuvent évaluer leurs décisions sur la base de trois critères : la capacité de jugement du
consommateur, la quantité suffisante d’informations et la possibilité de choix. Le TSC est
évidemment fonction de conditions spécifiques de cheque question.
Dans le cas du marketing sur le tabac, deux critères du TSC au moins ne sont pas
respectés, voire les trois. Les études montrent, en effet, que la plupart des gens commencent à
fumer à l’adolescence (atteinte à la capacité du jugement du consommateur) et qu’ils ont
beaucoup de difficultés à arrêter à cause de l’accoutumance créée par la nicotine
55
Lvorata L., « Intégrer l’éthique dans l’entreprise : un moyen d’impliquer les commerciaux et de les
dissuader de la quitter », Décision marketing, 2009.
56
De BroglieE., « La marque face à l’éthique », Village Mondial, 2002.
57
American Marketing Association.
25
En effet, sensibiliser les praticiens du marketing à ce qu’est l’éthique peut permettre de
développer un marketing éthique et qu’il est possible de mettre en place une démarche
marketing qui prenne en compte l’éthique.
26
Section 4 : Le concept de marketing sociétal
Il est toujours difficile de dresser une évolution des concepts mais on peut considérer
parallèlement au marketing éthique, on à vu apparaître le concept de marketing sociétal qui
présage déjà de l’intégration par le marketing des valeurs associés au développement durable.
Kotler explique ainsi que les compagnes visant à susciter le progrès social ne sont pas
un phénomène nouveau, puisque déjà, dans la Rome et la Grèce antiques, on faisait compagne
pour la libéralisation des esclaves. Durant la révolution industrielle, en Angleterre, on
organiser des compagnes contre l’incarcération pour endettement et le travail des enfants,
ainsi que pour les droits de vote des femmes. Durant le XIX siècle, aux Etats-Unis, les
mouvements de l’abolition de l’esclavage pour la tempérance et la prohibition, ainsi que celui
des suffrages ont mis en œuvre des compagnes notoires de réformes sociales. En revanche, ce
qui est nouveau, c’es le fait que l’on associe le marketing à des causes sociales. Ainsi, pour
Kotler, le marketing social – qui est une forme de marketing non marchand – utilise des
principes et des techniques issues du marketing à des organisations publiques dans le but de
pousser des individus à modifier leur comportement pour le bien de la société civile.
58
Kotler P. et Dubois B., « Marketing management », Pearson Education, 2009.
27
Plus récemment, d’autres auteurs distinguent le marketing sociétal du marketing social,
ce dernier n’étant qu’une « application de concepts et de techniques marketing à la promotion
d’idées et de causes sociales ».59 Le marketing sociétal en revanche, « s’attache davantage à
promouvoir des produits en s’appuyant sur une cause, qu’elle soit sociale, humanitaire ou
écologique, et en associant (parfois même en subordonnant) son soutien à la vente du
produit ». 60
Bien souvent on associe le marketing social à la recherche de valeurs pour l’entreprise
afin de fédérer ses salariés autour d’un projet commun.
59 28
, Thiery P., « L’influence de l’attitude à l’égard des promotions, partage sur le gain du
comportement solidaire », Congrès de l’Association Française de Marketing, Tunis, 2003.
28
Section 5 : Le concept du marketing durable
Durant les 30 dernières années, un débat s’est instauré sur la relation entre le marketing
et son environnement : le marketing a souvent été considéré comme manipulateur car son
objectif est d’abord de faire consommer plus mais il est aussi capable de mettre en place une
démarche qui prend en compte les problèmes sociaux et environnementaux. C’est pourquoi
certains auteurs indiquent qu’il est « le bouc émissaire dans un procès intenté à des entre
prises supposées manipulatrices de leur environnement, donc de leur marché et de leurs
clients ».61 Parler de marketing durable reviendrait à considérer que le marketing est
devenu « enfin » responsable.
Le marketing même est contradictoire puisque son objectif est de vendre à des clients et
de les persuader d’acheter des produits dont ils n’ont pas nécessairement besoin. C’est
pourquoi il se heurte à des critiques et à une méfiance des consommateurs qui l’accusent
d’être manipulateur, non éthique. Il doit aussi faire fasse à des mouvements plus agressifs
comme « les antipub » (www.antipub.org) ou à des associations qui s’insurgent contre
l’utilisation de l’image de la femme dans la publicité (www.lameute.fr).
Si l’on parle aujourd’hui de marketing durable, c’est que le marketing a connu une
évolution depuis 30 ans. On peut résumer ces étapes dans le schéma suivant :
61
HELFER J-P., « Et si le marketing était éthique par définition », Coll. Management en liberté, EMS,
2005.
29
Figure n°02 : L’intégration des dimensions sociale, éthique et environnementale dans
la démarche marketing.
Mais le marketing durable peut être également considéré comme une démarche en
plusieurs étapes permettant à l’entreprise de concevoir des produits et des services
responsables. Ainsi pour K. Peattie le marketing durable serait le troisième stade du marketing
vert : après le marketing écologique, puis un marketing environnemental, on assiste à
l’apparition du marketing durable « qui cherche à intégrer la totalité des coûts
environnementaux de la production et de la consommation pour créer une économie
durable ».64
62
Flipo J-P., « Développement durable : confusions durables ? », Décisions marketing, 2004.
63
Dampérat M. et Dussart C., « Un marketing trop vert », Décisions marketing, 2007.
64
Peattie K., « Le troisième âge du marketing vert », The marketing review, 2001.
30
Conclusion
On peut déduire de ces définitions que le marketing durable serait non seulement un état
d’esprit consistant à prendre en compte les aspirations actuelles des consommateurs, mais
également un processus qui doit résulter de la volonté réelle de l’entreprise à intégrer le
développement durable dans sa stratégie. Nous proposons alors la définition suivante :
« Le marketing durable est tout autant un état d’esprit qu’un processus qui se traduit par
l’intégration du développement durable dans la stratégie de l’entreprise et qui se concrétise à
travers toutes les étapes du marketing-mix – de l’analyse du cycle de vie du produit à sa
conception et à la fixation de son prix, à sa consommation et à sa distribution – tout en
veillant aux intérêts de toutes les parties prenantes »
31
Chapitre II : L’entreprise et l’environnement
32
Introduction
65
Robert I., « Le Co-branding de solidarité : une réponse à la résistance des consommateurs ? »,
Congrès de RIODD, Lille, 2009.
66
Intervention de Capron M et Quairel F., « L’hybridation des concepts de responsabilité sociale d’entreprise et
de développement durable : quels enjeux ? », dans le Colloque sur Le développement durable, vingt ans, Lille,
20-22 novembre 2008.
33
les procédures ou les pratiques mises en place par l’entreprise, on peut influencer le
comportement éthique de ses valeurs.
Les positions attentistes voire lobbyistes semblent plus difficile à défendre actuellement
étant donné la pression croissante des consommateurs-citoyens et des ONG (compagnes de
dénonciation, de boycott…), les contraintes règlementaires qui ne cessent d’évoluer dans
différents pays. Les risques d’exclusion du marché, le délaissement par les investisseurs et les
candidats au recrutement, la fragilisation de l’ensemble de l’entreprise et de son image sont de
venus des scénarios plausibles.
Ainsi, les menaces formulées par les différentes parties prenantes en réponse à
l’irresponsabilité sociale ou environnementale des entreprises – avec notamment la
multiplication des whitleblowers (lanceurs d’alerte) – et les pressions institutionnelles
conduisent les entreprises à reconsidérer leurs stratégies et à intégrer progressivement les trois
volets du développement durable.
34
II.1.2. Les motivations d’engagement dans une démarche RSE.
RISQUES OPPORTUNITES
Pressions réglementaires (sanctions) Avantage concurrentiel
Crainte du boycott Amélioration de l’image / réputation
Catastrophe environnementale Perspectives de nouveaux marchés
Dégradation de l’image Attraction et fidélisation des salariés
Perte de compétitivité Management par le sens
Amélioration de l’efficacité / réduction
des coûts
Source : Seghers V., « Ce qui motive les entreprises mécènes, philanthropie, investissement,
responsabilité sociale ? », Autrement, 2007.
Les bénéfices directs ou indirects sont nombreux mais une démarche RSE est également
génératrice de coûts. Généralement une politique RSE, sous son axe « efficacité énergétique »
est associée à une politique de réduction des coûts (chasse au gaspillage, réduction des bisons
énergétiques et hydriques…) ou de recherche de gain de productivité. La quête de légitimité
d’amélioration du capital et de la réputation font parte des principaux motifs d’engagement
des entreprises. La recherche d’un réel avantage concurrentiel ou la prospection de nouveaux
marchés expliquent également la mobilisation des entreprises en faveur du développement
durable. Un positionnement écologique ou sociétal peut permettre à l’entreprise de se forger
une image de leadership et de répondre aux attentes de nouveaux segments de consommateurs
dans une démarche RSE. Dans cette perspective, le management par le sens prend toute sa
place et invite à repenser la finalité de l’entreprise.
Ainsi, les motifs d’engagement des entreprises dans une démarche RSE sont nombreux,
même si ces démarches restent, à ce jour, souvent superficielles et s’attaquent rarement au
cœur de métier des entreprises. Toutefois, certaines entreprises démontrent qu’il est possible
d’adopter une démarche proactive.
35
II.1.3. Les enjeux de la RSE : l’exemple du monde bancaire.
36
Section 2 : Les stratégies RSE des entreprises.
Les stratégies RSE, souvent appréhendées par les entreprises comme les stratégies
« rentables » car la RSE est considérée comme un outil facilitant l’atteinte des objectifs
financiers. Ces stratégies, souvent qualifiées de stratégies utilitaristes de la RSE s’inscrivent
dans le courant du « management social ». Les organismes chargés de promouvoir la RSE
ainsi que les consultants utilisent l’arme économique pour présenter les bienfaits de
l’intégration de la RSE dans l’entreprise. Dans cette logique, la démarche RSE va permettre
de générer des gains financiers car elle va réduire les coûts (chasse au gaspillage), favoriser
l’innovation, séduire de nouveaux segments de consommateurs et fidéliser les salariés.
Présentée comme une formidable opportunité, la RSE est alors considérée comme un
moyen « magique » de réconcilier l’éthique avec l’entreprise en mettant en valeur les
bénéfices apportés en termes de citoyenneté d’entreprise, mais surtout d’avantage
concurrentiel. Le cas d’affaire du développement durable s’approprie cette vision de la RSE
en mettant en exergue les potentialités de plus-values financières plutôt qu’un engagement
éthique. Ainsi, la RSE est une stratégie gagnant-gagnant-gagnant à triple dividendes
économique, sociétal et environnemental. L’argument RSE dans cette dynamique repose sur
une rationalité utilitariste qui intègre le social et l’environnemental comme moyen d’améliorer
les performances de l’entreprise sur le moyen et log termes. Or, l’intégration de la RSE ne
peut-être un simple ajustement des stratégies classiquement déployées par les entreprises. Elle
nécessite une véritable rupture dans les stratégies des entreprises s’appuyant sur des business
modèles innovants tels que l’économie de la fonctionnalité basées sur le passage de la vente
d’un bien à un service, la gouvernance partenariale visant à intégrer toutes les parties
prenantes dans la détermination des choix stratégiques de l’entreprise. Dans tous les cas, elle
nécessite d’effectuer un changement radical dans le business modèle et donc de révolutionner
la culture de l’entreprise.
37
Ainsi, le business modèle du développement durable n’aboutit pas toujours à un jeu
gagnant-gagnant car la cohabitation des trois sphères environnementale, sociale et
économique dans l’entreprise génère de fortes tensions et nécessite un renouvellement
complet de la vision stratégique de l’entreprise et donc une modification des logiques
décisionnelles.
PRESSION FORTE
38
Dans un premier temps, la classification couramment utilisée s’opère sur l’encadrement
de la RSE dans les stratégies des entreprises. Généralement trois attitudes distinctes
apparaissent selon le niveau d’engagement des entreprises : les minimalistes ou les attentistes
qui n’ont pas intégré le concept de RSE et qui subissent la réglementation de RSE comme une
contrainte, les légalistes, éco-conformistes ou les adaptatives qui sont respectueuses des
réglementations environnementales et sociales et les volontaristes qui ont une démarche active
en matière de RSE. D’autres classifications, telles que celles proposées par Louppe67
distinguent cinq catégories d’entreprises selon leur niveau d’implication face aux enjeux du
développement durable allant de la contestation à l’intégration.
D’autres profils d’entreprises peuvent être distingués selon la pression des parties
prenantes et l’attitude de l’entreprise à l’égard de la RSE. Cette attitude est conditionnée par
l’importance médiatique des parties prenantes et par leur capacité à déstabiliser l’image de
l’entreprise mais également par la façon dont le développement durable est vécu dans
l’entreprise en termes d’opportunité ou de contrainte. Ainsi, plus la pression des parties
prenantes seront fortes qu’elles soient directes par leur visibilité médiatique ou indirectes par
leur lobbying auprès des instances de régulation, plus l’entreprise sera contrainte d’être
réactive.
Le comportement passif
L’attitude passive consiste à ignorer les logiques environnementales ou sociétales et à opter
pour une démarche d’évitement. La notion de développement durable est ignorée et
n’interpelle pas la gouvernance sur l’élargissement du périmètre de responsabilité de
l’entreprise. La seule responsabilité de l’entreprise repose sur la maximisation du rendement
des actionnaires. Toutefois, cette attitude est devenue difficile à préserver étant donné le poids
croissant des réglementations environnementales et des risques encourus ainsi que
l’obligation pour les entreprises cotées de rendre des comptes.
35
Louppe A., «Contribution du marketing au développement durable », Revue Française du marketing, 2006.
39
Le comportement défensif
Les entreprises qui ont un comportement défensif se montrent respectueuses de la législation
en matière de RSE. Cependant, la RSE n’est pas perçue comme stratégique et cette
conception engendre la mise en avant d’actions dites « responsables »peu impliquantes :
élaboration de code de conduite sans outils de contrôle et de reporting, partenariat symbolique
avec des ONG. Des actions de lobbying visant à retarder la mise en application de législation
RSE peuvent également être observées. Dans cette logique, toutes les actions allant dans le
sens d’une prise en compte des données écologiques ou sociétales sont réalisés à l’extérieur
de l’entreprise et donc dissociées de l’activité de l’entreprise.
Le comportement proactif
Les entreprises qui adoptent un comportement proactif devancent les réglementations. Leur
conception de la performance est très élargie. Contrairement au comportement défensif,
l’environnement et le sociétal sont stratégiques. Toutefois, à la différence des attitudes
engagées, le business modèle n’est pas totalement stratégie proactive, sous une forte pression
des parties prenantes, consiste à intégrer partiellement les différents volets du développement
durable. Les motifs d’initiation d’un tel comportement sont souvent dictés par la construction
d’un avantage concurrentiel et par la recherche de positionnements différenciants.
Le comportement engagé
L’attitude engagée s’observe surtout dans les entreprises pionnières qui se sont fondées sur la
logique triptyque du développement durable. Cette stratégie se distincte des précédentes par la
prise en compte de la responsabilité de l’entreprise au sens large. Ce comportement consiste à
infiltrer les trois volets du développement durable dans la stratégie, le process, produits et
logiques décisionnelles. Toutes les finalités de l’entreprise sont reconsidérées avec une
volonté de prioriser la performance sociétale sur la performance financière. Dans cette
dynamique, de nouveaux business modèles apparaissent prenant ancrage sur l’économie
sociale et solidaire, sur une vision circulaire de l’écosystème industriel.
40
. II.2.3. L’évolution des stratégies marketing RSE.
Degré d’engagement
+
Démarche marketing
intégrant les trois
logiques
environnementale,
Stratégie économique et sociétale
au niveau stratégique et
opérationnel
Marketing globale
Développement
d’un segment de Intégration progressive
produit ou de de critères
services ad hoc environnementaux ou
intégrant une sociétaux dans touts
logique les gammes de
environnementale produits ou de services
ou sociétale Stratégie marketing proactive
De cette pluralité des stratégies RSE découle des stratégies marketing plus ou moins
responsables qui mettent en avant différentes dimensions de la RSE. Plusieurs démarches
marketing peuvent être référencées selon leur degré d’intégration de la RSE ou selon le degré
de connexion de leurs actions avec le cœur de métier de l’entreprise. La figure ci-dessus met
en exergue les différentes stratégies marketing recensées selon leur degré d’engagement.
41
Au bas de la pyramide, la stratégie de marketing défensive consiste à développer des
actions RSE en totale déconnexion avec l’activité de l’entreprise. Toutes les actions marketing
visent à renforcer l’image de l’entreprise et/ou à préserver la réputation de l’entreprise. La
RSE est conçue comme un outil de marketing pour séduire ou multiplier les clients. La
communication est l’élément central du Mix et se décline sous différents formats : mécénat,
sponsoring, relations publiques, partenariat symbolique avec les ONG, voire démarche de
greenwashing.
42
En haut de la pyramide, la démarche marketing globale consiste à développer une
marque qui soit façonnée par les dimensions sociale et environnementale. Dans cette
dynamique, toute la stratégie marketing allant des objectifs au déploiement du mix est la
traduction d’une nouvelle vision de l’entreprise reposant sur une conception très élargie de sa
responsabilité.
Bien que les entreprises mettent en avant dans leur démarche marketing des actions
RSE, force est de constater que la refonte des finalités de l’entreprise. Les positionnements
marketing intégrant un des volets de développement durable se multiplient. Trois grands axes
de positionnement peuvent être distingués correspondant aux trois facettes du développement
durable : un axe environnemental, un axe social et un axe sociétal.
Le dernier axe centré sur l’aspect sociétal se traduit par des positionnements différents :
un premier positionnement focalisé sur le commerce équitable ou un second axé sur la
diversité ou la lutte contre les stéréotypes de beauté.
68
Dubigeon O. : « piloter un développement responsable », Edition PEARSON, 2009.
43
Figue n° 5 : Les positionnements marketing possibles.
1. APPROCHE
ENVIRONNEMENTALE
ÉCONOMIES NATURE SANTE
44
Section 3 : Les bases du marketing-mix durable.
C’est le terme de responsable qui sera utilisé ici, car un produit par nature n’est pas
durable de même que la communication. Avant même d’aborder un mix- marketing durable,
l’entreprise doit chercher à comprendre ce qu’est le consommateur responsable. Des études69
montrent que les consommateurs choisissent soit de consommer mieux (24%), soit de
consommer moins (33%). Si les entreprises peuvent réagir assez facilement à la première
tendance en proposant par exemple des produits labélisés, des produits bios ou en améliorant
la qualité nutritionnelle de leurs produits, il est plus difficile de s’adapter à la deuxième
tendance qui est liée au phénomène de déconsommation mais aussi de dépossession : le
rapport aux produits change.
69
Mancebo F., « Le développement durable », Armand Colin, 2006.
45
Certes, le concept de propriété demeure tenace mais de plus en plus de consommateurs
sont enclins à louer des biens, à s’abonner à des services de location partagée (car-sharing), à
acheter des produits d’occasion, à recycler eux-mêmes leurs déchets… On est face à un
consommateur citoyen, vert, mais aussi résistant. Il devient alors nécessaire de réfléchir à un
marketing-mix qui prenne en compte ces tendances et qui suppose que les entreprises
réfléchissent au type de consommateurs à cibler.
Comme pour toute démarche marketing, le marketing durable est orienté client : il faut
donc partir des besoins des clients. Dans sa mise en œuvre, le marketing durable a des
conséquences fortes dur l’entreprise elle-même. Le service marketing doit réfléchir en amont
à la conception du produit ; prendre en compte l’éco-conception du produit et par conséquent
réfléchir à l’analyse du cycle de vie du produit ce que font déjà certaines entreprises. Il faut
certes s’interroger sur la nature du produit proposé, mais aussi sur la valeur ajoutée de celui-
ci, et en particulier, dans le cadre du marketing durable, au sens que procure le produit au
consommateur.
46
Une troisième interrogation porte sur la cible de communication : on distingue
habituellement la communication marketing, visant les clients, de la communication sociétal,
visant les citoyens, et la communication interne, destinée aux collaborateurs, de la
communication financière, destinée aux investisseurs. Cependant, ce cadre est-il toujours
d’actualité ? Va-t-on cibler différemment clients, collaborateurs, citoyens et capitalistes ? Une
communication identique pour tous serait-elle appropriée ? Aujourd’hui, tous les clients ne
sont-ils pas des citoyens ? La communication marketing ne gagnerait-elle pas à être
pleinement une communication sociétale ?
Enfin, la dernière question concerne les moyens à utiliser pour atteindre les
consommateurs. Les prospectus, par exemple, soulèvent un problème particulier à l’heur ou
de plus en plus de rues arborent une mention indiquant un refus de la publicité.
Il semble alors que de nouveaux moyens de communication soient à inventer. Les entreprises
doivent être ainsi sensibilisées à de nouvelles formes de communication telles es blogs, grâce
auxquels les consommateurs ne subissent plus mais agissent. L’information doit être simple et
accessible. Peut être convient-il à ce titre d’anticiper les éventuelles critiques et objections. Le
message le plus efficace est transparent et honnête, il informe sur des faits et non sir de
simples intentions.
L’entreprise peut distribuer ses produits par des intermédiaires ou par une force de vente
directe.
Dans ce cas, l’entreprise n’a pas toujours la maîtrise de la vente : le produit est un
« vendeur muet » qui révèle au client le niveau de sensibilisation de la marque à la
problématique du développement durable (comme le packaging). Il ne s’agit pas d’un simple
outil de communication. La labellisation peut aider le client à se repérer, à condition que les
différentes enseignes s’accordent pour les suivre. La difficulté actuelle pour les
consommateurs est de se retrouver dans une multitude de labels et certification (bio,
équitable…etc.).
47
L’entreprise peut mener des actions tangibles en particulier en vendant des produits
partage, qui réserve une partie de bénéfices à une cause affichée, comme le retraitement des
déchets par exemple.
La question qui se pose pour l’entreprise productrice est de savoir si l’on peut faire du
marketing durable en distribuant ses produits par des intermédiaires qui ne partagent pas les
mêmes valeurs : peut-on par exemple, son produit chez les hard-discounters qui sont
positionnés essentiellement sur le prix dont les consommateurs ne sont pas sensibilisés aux
problématiques du développement durable ?
La vente directe.
Dans ce deuxième cas, il est important que l’entreprise sensibilise ses vendeurs au
développement durable et la formation des vendeurs apparaît comme un levier de première
importance pour assurer l’adhésion des vendeurs à la politique de développement durable.
Cette première étape est nécessaire pour ensuite sensibiliser les clients à cette problématique.
La sensibilisation gagnerait sans doute en efficacité si le développement durable devenait un
argument commercial à part entière, ce qui n’est pas sans danger. En effet, face à un tel
affichage, certains clients pourraient être amenés à penser qu’il s’agit d’une nouveauté, que
les produits de l’entreprise n’étaient pas écologiques auparavant…Il est par conséquent
crucial que le vendeur soit convaincu et adhère au produit qu’il vend.
48
Section 4 : Le rôle de l’organisation dans la mise en place d’un climat
éthique.
Si l’on assiste à la multiplication des études sur le climat éthique c’est sans doute parce
que l’éthique a pris une place importante dans la société mais aussi au sein des entreprises.
Cette prise en compte de l’éthique n’est pas un phénomène nouveau puisque, dès 1913, les
entreprises américaines avaient commencé à intégrer l’éthique dans leurs pratiques et
différents mouvements, comme les Quakers, qui refusent d’investir dans des entreprises qui
fabriquent des armes ou des cigarettes. En Europe, l’attention portée par les entreprises à
l’éthique se manifeste par le développement des chartes de bonne conduite ainsi que la
création de postes « déontologue ». Rendue obligatoire par la législation dans certains pays
européens au sien des sociétés financières depuis 1998, cette fonction est également présente
dans les autres entreprises, soucieuses du comportement de leurs employés.
Si l’entreprise prennent en compte l’éthique dans la stratégie, c’est qu’elles sont devenues
conscientes que les comportements non éthiques de leurs employés peuvent nuire à leur
réputation, entraîner de la défection des clients et entraîner les turnover de leurs vendeurs.
Ceux-ci estiment en effet que représenter une entreprise avec des standards éthiques élevés
leur donne un avantage compétitif face à leurs concurrents car les clients prennent en compte
la réputation éthique de l’entreprise dans leurs critères d’achat.
Ainsi la morale est un ensemble de règles et de normes qui régissent la société alors que
l’éthique englobe généralement les bonnes pratiques ou les comportements acceptables (ou
non) pour le groupe.
70
Lavorata L., « Proposition d’une échelle de mesure du climat éthique : une application au domaine
de la vente en B to B », Recherches et Application en Marketing, 2007.
49
Cette distinction entre éthique et morale est d’ailleurs généralement admise car elle
permet de clarifier les deux concepts. Peut-on alors parler d’une éthique d’une entreprise de la
même manière que de l’éthique individuelle ?
Certains auteurs considèrent que l’éthique de l’organisation est avant tout une affaire de
responsabilité liée à la personnalité du dirigeant plus qu’à l’entreprise et que, par définition,
l’éthique est individuelle. D’autres au contraire estiment que l’éthique de l’entreprise est une
réalité et parle « dune éthique organisationnelle », définie comme « la manière dont
l’entreprise, intègre ses valeurs clefs dans ses politiques, pratiques et processus de
décision ».71 En conséquence, si l’on applique la définition de l’éthique individuelle à
l’éthique de l’entreprise, celle-ci peut être définie comme des pratiques acceptables par la
société ou comme « des bonnes actions » au sens aristotélicien. En effet, en développant des
pratiques qui favorisent le développement de l’entreprise, l’entrepreneur se comporte de
manière éthique.
Première approche
Dans cette première approche on trouve une éthique formalisée qui se traduit par
l’existence de procédures très précises : ainsi, par exemple, lorsqu’un vendeur vient de
réaliser une vente il ouvre un dossier qui doit être signé par sa hiérarchie. Cela permet à
l’entreprise d’avoir des contrôles à plusieurs niveaux. Si le service technique s’aperçoit que le
produit ne peut pas être installé correctement selon le contrat, le vendeur devra aller voir son
client pour négocier les points litigieux. C’est aussi une manière pour la direction de vérifier
si les dossiers sont conformes ou non aux procédures et éventuellement de prendre des
sanctions (sur la rémunération du vendeur.
71
Lavorata L., « Proposition d’une échelle de mesure du climat éthique : une application au domaine de
la vente en B to B », Recherches et Application en Marketing, 2007.
50
Deuxième approche
Dans la deuxième approche on trouve une éthique plus informelle basées non pas sur
des règles mais plutôt sur la liberté individuelle. Ainsi pour le déontologue de l’entreprise qui
met en place une éthique selon cette deuxième approche (c'est-à-dire le directeur juridique
pour cette société), la législation semble suffisante à ses dirigeants pour garantir des
comportements éthiques et il n’apparaît pas nécessaire d’alourdir le règlement intérieur.
En outre, la gouvernance d’entreprise est fondée sur l’exemplarité plus que sur des
normes et la personnalité des dirigeants est engagée dans cette démarche éthique. Le
déontologue a également pour tâche de veiller à ce que les principaux responsables ne
commettent pas de délit d’initié ou de fraude financière. Ainsi comme le souligne un
responsable commercial d’entreprise qui adopte cette approche, le climat d’éthique de
l’entreprise permet de « préserver une certaine éthique » ce qui se traduit par une démarche de
certification et des études pour mesurer la satisfaction du client. De même, les stages pour les
commerciaux sont construits sur une « non manipulatrice de la vente ».
L’étude des deux approches précédentes a fait apparaître l’existence dans l’éthique de
l’entreprise d’une dimension formelle composée de pratiques éthiques formalisées (comme
des codes, des systèmes précis de contrôle…) mais également informelles (un système de
valeurs individuelles de la hiérarchie et du personnel). Cette double composante explique
pourquoi on va utiliser le terme de climat éthique, concept plus large qui intègre à la fois
l’éthique formelle et informelle.
Depuis les années 50, le concept climat organisationnel a fait l’objet de nombreuses
études ce qui a permis d’établir l’importance de celui-ci dans le comportement des employés.
Des chercheurs ont mis en évidence le climat éthique comme une composante du climat
organisationnel et l’ont défini comme les perceptions qu’ont les individus du contenu éthique
des actions dans l’entreprise.
Il s’agit par conséquent d’un processus cognitif : de tels jugements peuvent provenir de
la confrontation d’un individu avec des dilemmes éthiques, de l’observation d’actions
critiquables menées par d’autres, mais aussi du traitement et du comportement des clients ou
des employés. On peut par exemple percevoir un climat éthique faible lorsque les employés.
Sont forcés d’agir de façon contraire aux standards éthiques.
51
Ainsi, les chercheurs s’accordent sur le fait que le climat éthique de l’entreprise traduit
les valeurs éthiques de celles-ci, les comportements attendus, et qu’il se retrouve dans les
procédures ou les pratiques mises en place par l’entreprise.
52
Conclusion
On peut déduire que la RSE dépend de l’instauration d’un climat éthique dans
l’organisation qui n’est donc plus une notion abstraite mais peut, au contraire, être
opérationnalisée en effet les entreprises sont maintenant en mesure de placer une échelle qui
leur permettent de rendre tout ça plus concret, et donc quantifiable, en particulier pour les
vendeurs. Ainsi, lorsqu’on demande au commercial de répondre à l’affirmation suivante :
« les vendeurs chez l’entreprise X sont encouragés à faire des ventes forcées à leurs clients »,
la réponse qu’il va faire permettra à déterminer si ces pratiques sont non dans l’entreprise et
donc de déterminer le niveau d’éthique de celle-ci
53
Chapitre III : Le consommateur et l’environnement.
55
Introduction
Depuis quelques années, on assiste à l’apparition d’un consommateur qui non seulement
devient responsable et prend en compte l’aspect environnemental des produits mais devient
également résistant. Cette résistance peut prendre des formes collectives (boycott) ou
individuelles (refus de la vente ou de la pression publicitaire).
Si dans les années 1960 le consommateur était considéré par les entreprises comme un
acheteur sans réel pouvoir. Il fait maintenant des choix dans ses achats et, dans ses critères de
décision, les nations d’éthique ou de citoyenneté deviennent importantes. On assiste ainsi au
développement de ce que l’on appelle la « consom’action » qui va de pair avec le mouvement
d’altermondialisation.
56
peut dire que le consommateur éthique est un individu qui consomme en accord avec les
principes de certaines valeurs morales, et implicitement agit conformément à ce qu’il
reconnait comme « bien ou mal » son approche de la consommation.
57
Section 1 : Le « nouveau consommateur ».
78
Dubisson-Quellier S., « La consommation engagée », Les Presses de Sciences Polotiques, 2009.
58
Les modèles économiques qui répondent à ses attentes sont désormais bien connus.
Les modèles low-cost dans le transport aérien, dans la téléphonie mobile, l’automobile.
Le hard discount et les enseignes de distribution orientées vers des offres bas de gamme.
La multiplication des promotions proposant des réductions de prix voire même la gratuité
Les marques ou enseignes découvrant les base « du marketing pyramidal » s’attachant à
proposer des produits « premiers prix »
Les offres spécifiques répondant à l’anxiété des clients devant la crise et le chômage :
comparateurs de prix, sites d’enchères, offres spéciales pour les chômeurs.
Enfin de nouvelles formes d’achats : occasion, troc, location, etc.
Mais si cette considération financière des échanges reste évidente et prioritaire, elle est
contestée aussi bien dans les milieux intellectuels que par une part grandissante des
consommateurs.
La dénonciation des ravages sociaux, économiques et politiques que la pression sur les
prix impose au tiers monde, à l’environnement ou à l’emploi dans les pays industrialisés
occidentaux devient récurrente. Des phénomènes nouveaux s’inscrivent dans cette logique
comme des mouvements altermondialistes, les circuits alternatifs, le commerce équitable,
l’investissement responsable, etc. une propension sociétale apparaît donc dans plusieurs types
de consommation. Trois courants majeurs sont identifiés :
Consommer dans une perspective sociétale fait donc aujourd’hui écho sur les plans des
comportements aux idées véhiculées par le vaste courant du développement durable et de la
responsabilité sociale des entreprises. Les tendances de consommations directement visibles
59
concernent les produits issus de l’agriculture biologique, les produits labellisés « commerce
équitable », les produits écolabellisés et l’l’investissement socialement responsable.
79
Binninger A.-S., « Entreprises et développement durable : l’intégration poractive de la consommation durable
dans les stratégies marketing internationales », Revue Management International, 2008.
60
Il est possible de distinguer deux catégories d’actions possibles menées per les
consommateurs :
Les actions répercussions négatives sont en premier lieu le boycott direct des
marques, des enseignes ou des entreprises souvent à la suite de scandales, de crises sanitaires
ou sociales. En second lieu, on trouve des pratiques de résistance dans les modes de vie qui
passent par des reports d’achats. Des achats de remplacement ou des pratiques substitutives.
Un bouche à oreille favorable peut aussi être orchestré de façon moins directe, notamment par
le biais des outils internet comme les blogs, les forums de discussion ou les réseaux sociaux.
Le caractère hypothétique des actions négatives peut amener les entreprises à en minimiser la
portée, mais de nombreux exemples montrent aujourd’hui l’intérêt d’une posture stratégique
dynamique en la matière.
Les actions positives reposent sur le choix délibéré et conscient des consommateurs
de privilégier une entreprise ou une marque, selon des critères qui peuvent être éthiques,
sociaux ou environnementaux ou encore économiques. Ces actions peuvent donner lieu à une
démarche de recommandation de l’entreprise autour de soi. Le client « convaincu » et
pratiquant un véritable « boycott » de la marque pourra même être intégré dans le processus
de construction des offres en amont. Le second niveau, plus indirect mais tout aussi positif,
passe par l’actionnariat ou l’investissement choisi et ciblé ; l’investisseur souhaitant confier
son capital à des fonds répondants à ces valeurs sur la foi d’évaluations effectuées par des
firmes spécialisées.
61
Figure n°07 : Une typologie des actions possibles des consommateurs à l’égard des
entreprises
62
Section 2 : Les phénomènes de résistance du consommateur.
Il est difficile de faire un historique précis du concept de résistance car les mouvements
de protestation des consommateurs ne sont pas nouveaux et datent du début XXème siècle : 80
les mouvements de luttes pour les droits civiques (pour le vote des femmes puis des noirs aux
USA), ou les mouvements coopératifs (coopératives de consommateurs pour vendre des
produits à des prix abordables).
La résistance du peut être définie comme « la manière dont les individus ou les groupes
pratiquent les stratégies d’appropriation en réponse à des structures de domination ».81
80
Dubisson-Quellier S., « La consommation engagée », Les Presses de Sciences Polotiques, 2009.
81 43
, Roux D., « Marketing et résistance(s) des consommateurs », Economica, 2009.
63
Celle-ci se réfère à la notion d’opposition, à l’idée d’une résistance situationnelle où
l’individu agit ou réagit à une pression perçue. Ce dernier lorsqu’il perçoit cette pression et
qu’il cherche à l’annuler. La résistance nait donc de la perception d’éléments dissonants et
d’un conflit. Elle apparaît lorsque la source, le contenu ou les objectifs d’un stimulus entrent
en conflit avec les représentations préalables, stables d’un individu.
La résistance d’un consommateur est une réaction à une situation, dans laquelle un état
émotionnel précède une manifestation. Cet état motivationnel « pousse l’individu à réduire la
tension ressentie dans une situation de pression ou d’influence où des pratiques des logiques
et des discours marchands sont perçus comme dissonants ». 83
83
Roux D., « Marketing et résistance(s) des consommateurs », Economica, 2009.
84
Dandouau J-C., « Exploration de la résistance engendrée par l’exposition publicitaire », journée sur la
résistance des consommateurs, actes de colloque, Paris, décembre, 2008.
64
En revanche, les actes de résistance individuels ont été moins largement étudiés,
probablement parce qu’ils sont plus difficilement identifiables. Ces actes de résistance
individuels peuvent prendre la forme de plaintes des clients, de bouche à oreille négatif ou
bien encore de défection. D’autres actes de résistance sont aussi qualifiés d’individuels : il
s’agit par exemple du cas où le consommateur détourne la consommation d’un objet en altère
la fonction se l’approprier. Ces manifestations collectives ou individuelles peuvent s’exprimer
dans différents domaines.
La résistance collective n’est pas associée qu’à des actes de désobéissance civile mais
qu’elle peut prendre la forme d’expertise des consommateurs qui leur permet de déjouer les
manipulations marketing. 86
85
François-Lecompte A. et Valette-Florence P., « Mieux connaître le consommateur socialement responsable »,
Décisions Marketing, 2006.
86
Dubisson-Quellier S., « La consommation engagée », Les Presses de Sciences Polotiques, 2009.
65
Une étude qualitative menée auprès de 50 commerciaux dans différents domaines d’activité
(banque, immobilier, Grande Surface Spécialisée, automobiles) a permis de dresser une
classification de la résistance du client perçue par le commercial.87
Un refus du client de toutes négociation : « il (le client) est résistant à la vente » ; « il est
résistant et décline toutes les offres proposées ».
Une méfiance du client vis-à-vis de l’entreprise ou des produits : « il ne souhaite
bénéficier d’aucun produit même bénéfique pour lui car il pense que s’il achète une fois, il
sera relancé tout le temps » ; c’est lorsque le client n’a pas confiance en sa banque. Dès
qu’on lui propose un produit, il renonce directement sans écouter les avantages ».
Une affirmation de l’individualité du client face au vendeur : « c’est la négation,
l’opposition, le mécontentement du client » ; « quand le client ne va pas dans mon sens, de
ce que je veux lui faire comprendre ».
Cette étude nous permet de décrire le processus de la résistance du client perçu par le
vendeur. Le client accumule un certain nombre d’informations qui lui permettent d’une part
d’élevé son niveau d’exigences dans sa relation avec le vendeur et d’autre part, de bénéficier
de sa propre expertise lors de la négociation, rééquilibrant ainsi le rapport de force client-
vendeur. En conséquence, le client va mettre en place in certain nombre de tactiques,
appréciées de façon plus au moins efficaces par le vendeur. Enfin, la perception sera modérée
par l’attitude client à l’égard de la démarche commerciale de l’entreprise.
Donc nous pouvons proposer la définition suivante pour la résistance du client perçue
par le vendeur : « La perception de la résistance du client par le commercial peut être définie
comme l’appréciation cognitive du niveau d’information du client, de son degré d’expertise et
de son niveau d’exigences, une appréciation conative lui permettant de mettre en place des
tactiques susceptibles de contrer les offres du commercial, et un appréciation affective des
pratiques commerciales de l’organisation.
87
Robert I., « Le co-branding de solidarité : une réponse à la résistance des consommateurs ? », congrès de
RIODD, Lille, 2009.
66
Section 3 : De la consom’action à l’altermondialisation.
Le terme consom’action est la contraction des mots consommation et action, ce qui est
en faite un néologisme. Cela signifie que le consommateur devient un acteur et qu’il n’est
plus passif. Derrière ce terme, on trouve aussi la notion de consommer moins et de
consommer mieux. En fait, c’est toute une évolution de la société qui se profile. Concrètement
les consomm’acteurs prêtent une grande attention aux caractéristiques sociales,
environnementales et éthiques des produits qu’ils achètent et privilégient des produits issus de
l’agriculture biologique ou du commerce équitable.
Les premiers mouvements associés à la consom’action font leur apparition dans les
années 1960 avec, en particulier, Ralph Nader et le consumérisme. En 1971, victorieux d’un
procès retentissant contre Général Motors, qu’il accusait de produire des voitures dangereuses
Ralph Nader fonde Public Citizen, un réseau d’association de défense des droits des citoyens,
toujours actif aujourd’hui, et très implanté à l’origine sur les campus universitaires. Très tôt
en effet, Ralph Nader plaida pour que des organisations représentant les intérêts des
consommateurs soient en capacité de rétablir un équilibre des pouvoirs face à la toute
puissance des firmes.
88
Dubisson-Quellier S., « La consommation engagée », Les Presses de Sciences Politiques, 2009.
67
III.3.2. Le profil du consommateur.
Les deux profils ont un point commun : être devenus des consom’acteurs, grands
utilisateurs d’Internet comme sources d’informations. Leur consom’action ne s’applique pas
forcément à tous leurs achats mais s’intègre à un mouvement beaucoup plus large.
On a vu que parmi les moyens d’actions il y avait le boycott des produits mais il s’agit
bien souvent d’un moyen d’action radicale : il existe d’autres moyens pour les consommateurs
de se mobiliser à travers des associations. C’est le ca sur collectif de l’éthique sur l’étiquette.
68
mettant en avant des produits ou des services et proposant des conseils pour mieux et moins
consommer.
La première fait de l’État-nation le rempart : en cours elle insiste sur le caractère politique
des décisions qui ont permis la mise en œuvre de la mondialisation libérale.
La deuxième se fixe comme objectif une nouvelle gouvernance mondiale : il s’agit de
trouver les voies et les moyens d’une régulation à l’échelle de la planète.
La troisième souligne la nécessité de construire des rapports de force à l’échelle de la
planète pour peser sur les politiques concrètes des gouvernements et des institutions
internationales.
69
III.3.5. De nouveaux courants alternatifs de consommateurs.
Les jardins d’insertion, qui ont pour objectif de réinsérer des exclus par l’entretien de
potagers et la vente aux consommateurs.
Les systèmes d’échange local (SEL) qui cherchent à organiser l’échange de ressources à
partir de la création d’une monnaie sociale.
Le maintien d’une agriculture paysanne : il s’agit d’un contrat liant les producteurs et les
consommateurs avec des engagements précis : les consommateurs prépayent la production
(soit le montant des 6 premiers paniers), sont solidaires des aléas agricoles (gels,
sécheresse) et ils impliquent dans la gestion du groupe (rédaction des bulletins de liaison,
aide ponctuelle au producteur). En contrepartie, le producteur s’engage sur une production
de qualifié et diversifiée.
Les mouvements pour la justice alimentaires, créés en 1980 aux États-Unis, qui prennent
en compte également les modes de production et de distribution dans la consommation de
produits et plus seulement leur qualité.
89
Dubisson-Quellier S., « La consommation engagée », Les Presses de Sciences Polotiques, 2009.
70
Section 4 : La consommation socialement responsable.
51
François-Lecompte A. et Valette-Florence P., « Mieux connaître le consommateur socialement responsable »,
Décisions Marketing, 2006.
71
partie de cette perspective, comme par exemple le fait de privilégier les produits nationaux, ou
au contraire boycotter les offres provenant de certains pays critiqués politiquement.91
Cette montée des préoccupations éthiques répond aussi à une quête de sens générale,
face à une consommation de masse occupant une part prépondérante dans vie des individus
(pour développer ma personnalité, rechercher des émotions ou des expériences…etc.). Dans la
perspective de la CSR, l’acquisition de biens n’est plus envisagée comme une fin en soi et une
forme de consommation alternative apparait comme un moyen de redonner des valeurs à un
acte d’achat déshumanisé, voire de générer une forme de vote sanction par rapport au marché.
Ainsi, les compagnes visant à promouvoir l’image d’entreprises responsables, citoyennes ou
engagées ne constituent pas des preuves suffisamment tangibles aux yeux de ce
consommateur, alors que les erreurs, les scandales ou les fautes commises en matière
d’éthique apparaissent difficilement acceptables. Le recours à des valeurs de proximité, de
91
Dubisson-Quellier S., « La consommation engagée », Les Presses de Sciences Politiques, 2009.
92 54
, Mancebo F., « le développement durable », Armand Colin, 2006.
72
terroir, d’authenticité, d’origine géographique, de « made in », de défense de petits
commerçants constitue alors des réponses qui rassurent. Cette tendance concerne alors une
part plus importante des consommateurs moins engagés.
73
Section 5 : Le consommateur « vert ».
La première identification des consommateurs verts date des années 1970et se focalise
sur les caractéristiques qui vont permettre de comprendre les ressorts des comportements
« verts ».ces études montrent que consommateurs un individu avant tout préoccupé par
l’écologie et qu’il cherche à adopter un comportement d’achat cohérent avec la conservation
des écosystèmes. Il dispose d’une conscience sociale qu’il applique à l’environnement et i l
essaie par ses comportements de minimiser les externalités négatives que sa consommation
engendre. Le consommateur « vert » prend conscience plus vite que les autres que la
consommation est un acte dont les conséquences sur l’environnement peuvent être multiples
et intègre cette complexité dans sa décision. Au fur et à mesure des années, le courant à
évoluer en se vulgarisant touchant des populations variées. Dans les années 1970, le
consommateur « vert » est plutôt une femme, cadre, d’âge moyen, peu dogmatique, peu
conservatrice et plutôt cosmopolite, prête à adopter un comportement qui n’est pas partagé par
l’ensemble de sa communauté et qui ne pote pas de jugement sur les valeurs ou les actions des
autres.il/elle a un meilleur revenu que la moyenne et appartient à la classe moyenne
supérieure.
Le milieu des années 1980 définit le consommateur « vert » comme étant plutôt urbain,
participant aux activités de sa communauté, mais pas plus actif socialement que le
consommateur moyen. Il est plutôt libéral et ne se considère pas comme une personne
influente ou charismatique. Il a confiance en lui-même et participe à des activités physiques et
culturelles.
En 1990, les consommateurs « verts » sont décrits plutôt comme des femmes, disposant
d’un revenu élevé et d’une éducation supérieure, exerçant un contrôle interne sur les
évènements et donc sur la consommation.
Dans les années 2000, les études montrent qu’une majorité des consommateurs se dit
concernés par l’environnement et est prête à intégrer ce facteur dans ses achats.94
94
Sallard I. « Comment faire du marketing écologique », Marketing Direct, 2007.
74
III.5.2. Les profils des consommateurs « verts ».
Les choix des consommateurs « verts » résulte aujourd’hui d’interactions entre les
motivations personnelles, les besoins profonds et les possibilités de satisfaction qu’offre le
marché, avec une motivation environnementale « alibi » ou « engagée » selon le cas. Au-delà
du constat d’une montée en puissance de la demande, deux segments distincts de
consommateurs « verts » peuvent être identifiés. 95
Il reste motivé par l’achat de produits, qu’ils soient biologiques ou naturels, leur
procurant un bénéfice direct en terme de bien-être, par le biais de leur alimentation ou
l’assainissement de leur environnement direct (principalement par l’achat de produits
alimentaires biologiques, de textiles, de produits d’entretien naturels, etc.).
95
Sallard I. « Comment faire du marketing écologique », Marketing Direct, 2007.
75
Les principaux freins sont :
Cet aspect est vrai pour tous les produits et services ayant trait au développement
durable et à la responsabilité sociétale. Pour les produits « verts », la multiplication des offres
et la diversification des circuits de distribution ont contribué à atténuer ce facteur. Les efforts
réalisés en matière de regroupement et d’identification ont aussi amélioré ce sentiment.
Cet aspect concerne les produits eux même mais dans une perspective de comparaison
avec les autres offres sur les marchés. Les produits « verts » souffrent d’un manque
d’informations générales, notamment si on les compare avec les normes d’usage et de et de
qualité habituelles des autres produits : praticité, fonctionnalité, goût, diversité des gammes,
coloris, parfums, performance, publicité, etc. les labels doivent jouer ce rôle d’information,
notamment pour les plus connus. Mais leur multiplication génère des difficultés de
compréhension.
76
L’offre proposée doit donc être clarifiée et augmentée pour que les achats ne soient pas
assimilés à un coût (en temps, en inconfort ou en valeur monétaire). Ainsi, une étude réalisée
par le cabinet Utopies96, en 2005, sur les critères d’achat des automobiles montre que les
voitures « vertes » ont du mal à tirer » leur épingle du jeu. Le coût immédiat, la vitesse et la
puissance sont considérés comme étant les faiblesses intrinsèques de ces véhicules.
L’utilisation de nouvelles technologies, le silence et les économies à long terme sont
clairement les forces de certaines voitures vertes mai parfois au même titre que les petites
cylindrées. Le respect de l’environnement n’apparaît directement que pour les voitures
clairement positionnées sur ce registre comme le Prius de Toyota et avec un rôle limité.
L’achat « vert » doit aussi s’intégrer dans les éléments identitaires et de valorisation
sociale pour le consommateur, par le biais d’une communication allant dans ce sens (réseaux
sociaux, augmentation publicitaire…). À noter que le fait que des enseignes ou des marques
agissent fortement sur ces marchés contribue à rassurer le consommateur.
Un dernier élément repose sur les incitatifs proposés par l’État qui reste le moteur du
« passage à l’acte ».
96
Sallard I. « Comment faire du marketing écologique », Marketing Direct, 2007.
77
Section 6 : Le consommateur « éthique ».
97 59
, Postel N. et Rousseau S., « RSE et éthique d’entreprises : la nécessité des institutions », Management, 2008.
78
Cette orientation délibérément philosophique donne à la consommation éthique un
périmètre plus large incluant un nombre important de problèmes ou de thèmes : les régimes
autoritaires, les droit de l’Homme, les relations sociales, l’énergie nucléaire, les ventes
d’armes, les testes sur les animaux, le commerce équitable, les droits des États, le marketing
irresponsable et la dette de pays pauvres.99
Le consommateur éthique est donc celui qui manifeste un certain intérêt aux attributs
éthiques en tant que caractéristiques intangibles du produit, que ce soit ses conditions de
production, son origine géographique, son cycle de vie, ses impacts sociaux et
environnementaux, ses processus commerciaux, etc.100
Les consommateurs compréhensifs et éthiques qui établissent une distinction entre les
entreprises éthiques et non éthiques et sont enclins à répondre positivement au
comportement éthique réel des entreprises.
Les consommateurs confus et incertains qui voudraient acheter éthique mais qui sont
souvent déconcertés par le manque de clarté et les messages contradictoires des
entreprises.
Les consommateurs cyniques et désintéressés qui ne soufrent d’un manque d’informations
mais d’un manque de convictions face à l’éthique des entreprises.
Les consommateurs inconscients dont le manque de connaissances sur l’éthique signifie
qu’elle n’est pas intégrée dans leur équation d’achat. Il est possible de penser qu’un
accroissement de leur conscience éthique peut engendrer une intention d’achat éthique plus
forte.
99,61
Lavorata L., « Intégrer l’éthique dans l’entreprise : un moyen d’impliquer les commerciaux et de les
dissuader de la quitter », Décisions Marketing, 2009.
101
Vivien F-D. « Le développement soutenable », La Découverte, 2005.
79
Conclusion
- L’honnêteté des moyens utilisés et les actions mises en œuvre par les entreprises ;
- La traçabilité des produits ;
- Les garanties écologiques ;
- Le soutien des projets de protection de l’environnement ;
- Le respect des droits de la nature.
80
Chapitre IV : La politique produit-prix et l’environnement.
Section 2 : L’éco-conception.
Section 4 : L’éco-packaging.
82
Introduction.
Le produit est l’une des composantes essentielles du plan marketing ce qui implique que
mettre en place une stratégie durable suppose la conception d’un produit en prenant compte
non seulement l’analyse de son cycle de vie, mais également, en labellisant ses produits.
Pour construire une offre responsable, il est primordial d’intégrer une approche d’éco-
conception illustrée par une démarche entrepreneuriale qui allie innovation et respect de
l’environnement.
De ce fait apparait l’importance de l’analyse du cycle de vie (ACV) qui constitue un
outil de caractérisation des flux de matières et d’énergie d’un produit ou d’un service dans un
système dont les frontières sont leur cycle de vie. L’ACV permet d’établir des
règlementations de rédiger des écolabels, sert d’outil de communication vers les partenaires
de l’entreprise et peut être employé dans les démarches d’éco-conception.
Cependant, pour répondre aux problèmes environnementaux, le marketing doit se
centrer sur l’amélioration de l’éco-performance des produits mis sur le marché. L’éco-
packaging représente une des facettes clés de cette éco-performance. Le conditionnement
reste un contributeur important des problèmes de pollution, de par son impact directement
visible sur la vie quotidienne des consommateurs et des collectivités territoriales.
En outre, ce levier d’action marketing reste relativement facile à mettre en œuvre car il
permet aux entreprises d’opérer des réductions de coûts non négligeables.
De plus, dans le mix marketing et la politique produit, la marque est un élément
essentiel de la stratégie de l’entreprise. Bien que ce soit difficile de parler véritablement de
marque sociétale on peut que constater la prise en compte de la dimension environnementale
en marketing.
La production biologique et l’éco-conception consistent à produire en réduisant les
effets négatifs sur l’environnement. Ces modes de production intègrent donc une contrainte
supplémentaire, qui peut engendrer un coût. La moindre dégradation de l’environnement est
peu ou mal valorisée par le marché. On va essayer de distinguer à travers ce chapitre les
conditions de fixation de prix dans le cas de la production biologique et de l’éco-conception.
83
Section 1 : L’offre des produits engagés et l’offre responsable.
Lorsqu’on parle des produits engagés on englobe tous les produits bios, les produits
issus du commerce équitable ou du commerce éthique. Il existe plusieurs modes de
distribution pour ce type de produits : 126
Des circuits de distribution traditionnels comme les Grandes et Moyennes Surfaces (GMS)
qui proposent ainsi des produits bios dans les rayons dédiés à ce type de produits.
Des distributeurs spécialisés qui ne proposent que ce type de produits.
Des circuits différents comme les ventes des paniers bios chez le petit producteur ou bien
dans les magasins qui privilégient la vente des produits issus du commerce équitable.
Internet ou des circuits un peu inattendus.
Lorsqu’on parle de produits responsables, on désigne les produits conçus par les
entreprises qui prennent en compte des critères environnementaux ou sociaux, mais qui ne
sont pas issus du commerce équitable ou éthique. La distribution est souvent floue et l’on
trouve parfois l’un ou l’autre de ces termes.127
Les sections qui vont suivre vont détailler les différentes façons de créer un produit
responsable. Les distributeurs, qui sont les intermédiaires entre les fournisseurs et les
consommateurs, proposent de plus en plus un large choix de produits responsables.
126
Dioux J. & Dupuis M., « La distribution. Stratégie des réseaux et management des enseignes »,
Pearson Éducation, 2009.
127
Bodin B., Postel N. & Rousseau S., « La responsabilité sociale des entreprises. Une perspective
institutionnelle », Septentrion, 2009.
84
Bien que l’on parle souvent de produits responsables, on peut utiliser ce terme pour les
services. C’est le cas des banques. Certaines banques privilégient des actions comme la
dématérialisation du traditionnel relevé de comptes.
Pour éviter l’impression et l’envoi des millions de relevés de papiers polluants, elles
proposent sans l’imposer, un relevé électronique disponible sur Internet.
D’autres vont plus loin et ont créé une étiquette développement durable. L’étiquette leur
permet de comparer les produits sur trois critères : le risque financier (critère de sécurité), les
implications sociales et environnementales (critère de responsabilité) et l’impact sur le climat
des activités fiancées par les produits (critères climat).
Enfin, la difficulté pour les entreprises consiste à démonter la valeur ajoutée de leurs
produits ou services en matière de protection de l’environnement.
Le site de l’express.fr indique d’ailleurs que « souvent les consommateurs ne savent pas
ce qu’apporte le produit responsable, tout simplement parce qu’ils ne connaissent pas l’impact
négatif de ce même bien, fabriqué de manière conventionnelle ». Il s’agit alors pour les
entreprises de communiquer sur le sujet sans tomber dans les entraves d’une communication
trop verte.
85
Section 2 : L’éco-conception.
Enfin, certaines entreprises anticipent une réduction de coûts. Cette démarche oblige les
concepteurs à réfléchir très en amont sur les impacts environnementaux. Or, on sait que 80%
de ceux-ci sont déterminés non pas au moment de leur fabrication mais au moment de leur
conception. Réfléchir avant de concevoir peut entraîner une réduction drastique de ces
impacts.
128
Berneman C., Lanoie P., Plouffe S. & Vernier M-F., « L’éco-conception : quels retours pour
l’entreprise ? », Études et Fiches entreprises, Institut de Développement des Produits (Québec) et CCI Saint-
Étienne/Montbrison, 2009.
86
La première norme internationale sur le sujet (ISO 14062) apparaît en 2003.129
La réflexion sur l’éco-conception est faite très en amont. Elle demande aux différents
départements de l’entreprise de travailler ensemble pour déterminer les axes d’amélioration
qui interviendront tout au long du cycle de vie du produit. Elle implique ainsi des choix, des
arbitrages entre différentes solutions présentant des avantages environnementaux,
économiques ou sociaux différents. Outre la volonté et l’engagement actifs des dirigeants,
l’implication de l’équipe de conception est déterminante.
129
Laville E., « L’entreprise verte », Pearson Éducation, 2009.
130
Vigneron J. & Patingre J-F., « Eco-conception : concept, méthodes, outils, guides et entreprises »,
Economica, 2001.
87
Dans une enquête conduite auprès de 30 entreprises qui pratiquent l’éco-conception,
pour la moitié de l’échantillon, le prix de vente final est soit réduit soit identique à celui d’un
produit similaire.131
Sur les 30 cas interrogés (voir l’étude citée ci-dessus), l’éco-conception n’a pas
entraîner de détérioration de la rentabilité de l’entreprise et dans 26 cas, on observe une
augmentation de profits en termes absolus. Au niveau de la marge bénéficiaire (revenu –
coût)/coût, associée au produits éco-conçus, dans une nette majorité des cas, elle est aussi
importante que pour une production traditionnelle. Les revenus peuvent augmenter parce que
le produit est nouveau et s’ajoute à une gamme existante. Certaines entreprises se créent sur
l’éco-conception (leur produit principal est l’éco-conçu) et elles rencontrent un franc succès.
Pour certaines entreprises le prix de vente final ne doit pas augmenter du fait de l’éco-
conception, c’est une contrainte fixée dans le cahier des charges au moment de la conception
du produit. Pour d’autres tel un fabricant d’articles métalliques ménagers, la baisse des coûts
de production est répercutée sur le prix de vente final. Enfin, sauf quelques sociétés élèvent
leur prix (9cas sur 30 dans l’étude).
Les effets sur le coût peuvent être substantiels. La première source d’économie est la
réduction de matières premières, suivi par la réduction du coût d’énergie à la production. En
revanche, les coûts fixés peuvent augmenter : dépenses en recherche et développement, en
commercialisation ou en recherche de fournisseurs.
131
Berneman C., Lanoie P., Plouffe S. & Vernier M-F., « L’éco-conception : quels retours pour
l’entreprise ? », Études et Fiches entreprises, Institut de Développement des Produits (Québec) et CCI Saint-
Étienne/Montbrison, 2009.
88
IV.2.6. Quelle politique marketing ?
Les entreprises engagées dans l’éco-conception proposent une nouvelle offre sans avoir
nécessairement réalisé d’études préalables sur la sensibilité du marché aux enjeux
écologiques.
Le produit éco-conçu peut être en concurrence avec les produits fabriqués de façon
standard. Nous sommes ici, face à des entreprises qui lancent un nouveau produit, doivent
trouver et convaincre le client, voire l’éduquer.
On distingue :
132
Vigneron J. & Patingre J-F., « Eco-conception : concept, méthodes, outils, guides et entreprises »,
Economica, 2001.
89
Section 3 : L’analyse du cycle de vie du produit.
Les premières analyses multicritères apparaissent, aux États-Unis, durant les années
1970, sous le nom d’écobilans. L’optimum écologique peut être obtenu en minimisant 5
critères (l’énergie, la matière, les déchets solides, les rejets dans l’eau et les rejets dans l’air)
durant l’élaboration d’un produit ou d’un service.
Dans les années 1980, les flux de matières commencent à être intégrés aux analyses
environnementales pour répondre à la nouvelle problématique des déchets. Ces inventaires
deviennent des arguments marketing. 133
Une analyse du cycle de vie est un bilan quantifié des flux de matières et d’énergie
entrant et sortant aux frontières d’un système représentatif du cycle de vie d’un produit ou
service selon la définition de l’ Association Française de NORmalisation (AFNOR). 135
133
Vivien F-D., « Le développement soutenable », La Découverte, 2005.
134 72
, Grisel L. & Osset P., « L’analyse du cycle de vie d’un produit oui d’un service », AFNOR, 2008.
90
L’ACV est un processus itératif autour de quatre phases :
Phase 3 : évaluation des impacts du cycle de vie ; traduction de l’ensemble des flux en
dommages sur la santé, l’environnement et la diminution des ressources.
Phase 4 : revue critique par tierce partie. Elle est indispensable pour communiquer les
résultats vers l’extérieur, en particulier pour l’élaboration des écoprofils.
Pour avoir un contexte favorable à l’ACV, il faut que l’État propose une stratégie basée
sur des actions tout au long du cycle de vie des produits. Il encourage la promotion de l’éco-
conception parmi les industriels, la mise en rayon des produits verts par les distributeurs et
l’information des consommateurs.
Par exemple, en Europe, il existe une directive qui rend les producteurs de certaines
catégories de produits responsables de leur produits en fin de vie et par conséquent du
financement de leur collète et traitement.
En Amérique du Nord, les règlementations ne sont pas aussi fortes. Néanmoins, des
entreprises se lancent volontairement dans l’ACV.
L’ACV permet de réaliser des écoprofils. Ce type de communication fait un état des
lieux des influences du produit sur l’environnement en compliquant les flux d’entrant et de
sortants en une série d’impacts significatifs. Elles sont aujourd’hui essentiellement tournées
vers le domaine B to B. Enfin, l’ACV permet la rédaction de cahier de charges par catégories
de produits des écolabels officiels.
91
IV.3.4. Les limites de l’ACV.
Comme l’étude de l’ACV nécessite d prendre en compte tous les entrants et les
sortants du système produit et qu’elle doit être vérifiée par des experts, elle est souvent longue
et coûteuse à réaliser.
Les entreprises qui ne sont pas dans l’obligation de réaliser ces analyses évitent
souvent de s’engager dans cette procédure. Cet outil est par ailleurs complexe. Les ACV
complètes sont rarement publiées ou bien simplement leurs principaux résultats.
On peut dire qu’aujourd’hui, même si la notion de cycle de vie est de plus en plus
intégrée à la conception environnementale, plusieurs produits ou services sont « éco-conçus »
sans tenir compte du cycle de vie.
92
Section 4 : L’éco-packaging.
Tout d’abord, il parait clair que les emballages participent aux phénomènes globaux de
l’eau, de l’air et des sols, et contribuent à la déforestation tant au niveau de leur destruction
que de leur fabrication, les procédés de fabrication des emballages participent aussi à la
pollution (solvants rejetés à l’impression, l’eau utilisé pour la fabrication du papier…etc.).
Les emballages sont aussi directement liés à la saturation des décharges et aux
polémiques relatives à l’accumulation des déchets dans la nature, ou la création des centres
d’enfouissement et d’incinération.
Enfin, sur le plan économique, les coûts de traitement des déchets deviennent croissant
avec des déchets difficile à valoriser (dégagements gazeux à l’incinération, non biodégrabilité
des déchets, difficulté de recyclage de matériaux complexes,…etc.).
Trois impératifs sont donc imposés aux industriels, qu’ils soient fabricant de matières
premières, d’emballages, conditionneurs ou importateurs.
Ils doivent tout d’abord éviter le gaspillage des matériaux et les nuisances sur
l’environnement lors de la fabrication des emballages, en réduisant les emballages à la source
et en limitant l’utilisation de substances dangereuses.
En second lieu, ils doivent limiter les nuisances environnementales lors de l’élimination
des déchets en fin de vie, en respectant les teneurs limites en métaux lourds, en assurant une
possibilité de valorisation des déchets d’emballages.
Enfin, ils doivent limiter les mises en décharge aux seuls déchets ultimes.
154
ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), « L’éco-conception en
action », 2004.
93
La réduction des poids et des volumes des emballages jusqu’aux points critiques,
constitue la première phase de l’éco-emballage. Celle-ci reste largement orchestrée par les
instances publiques et également dépendante de la règlementation. Elle s’intègre dans
l’ensemble des processus curatifs que les entreprises doivent mettre en place sous la poussée
d’un environnement règlementaire exigent. Dans un objectif de réduction des coûts, puis du
respect de la règlementation.
Sur cette base, trois axes de travail permettent de réduire la taille, le volume et le poids
des conditionnements : l’amélioration des processus de fabrication et de stockage et
l’évolution de la conception du produit.
- La simplification des packagings utilisé reste la voie la plus aisée avec, par exemple, la
suppression d’un élément non indispensable au regard de l’ensemble des fonctionnalités
recherchées : la sur-boite d’un produit cosmétique supprimée pour ne garder que le flacon,
les boites individuelles de rangement de chaussures dans un carton supprimé au profit d’u
emballage global unique.
- L’optimisation des dimensions de l’emballage repose sur quelques principes simples qui
consistent à réfléchir en amont aux fonctions dédiées au packaging lors de la vente, au fait
d’optimiser les formes en fonction des rayons des magasins ou de réduire les épaisseurs.
- Essayer de concevoir de façon différente l’emballage peut se faire par le biais des
écorecharges ou des emballages réutilisables. La réduction des parties non utiles constitue
aussi une piste importante mais qui demande souvent une réflexion plus globale sur les
conditions de stockage et d’utilisation, en concernant plus directement les suremballages.
94
- Enfin, l’utilisation de nouveaux matériaux constitue une réponse intéressante, qui reste
cependant dépendante des innovations techniques ou technologiques liées à l’évolution des
matériaux et des machines.
Il faut noter que cette réflexion concerne l’ensemble des conditionnements utilisés pour
la commercialisation d’un produit, allant du packaging du produit en tant que tel aux
différents éléments de suremballage et de stockage.
Cet axe de travail passe à la modification du produit pour permettre la suppression d’un
élément du packaging, les regroupements de fonctionnalité vers 2 en 1, du 3 en 1, la
minimisation du produit, sa densification, l’amélioration de sa concentration ou se
déshydratation.
95
IV.4.3. L’éco-conception de l’emballage.
Au-delà de cette première étape qui concerne à connaître des limites et qui voit sont
potentiel d’amélioration diminuer, l’éco-conception des emballages constitue la seconde
phase et se situe sur un registre plus préventif.
Celle-ci n’a réellement vu le jour qu’au début des années 1990 avec le développement
des premiers « écobilans » destinés à analyser les impacts des emballages sur
l’environnement, généralement entreprise par les grandes entreprises. L’objectif de l’éco-
conception est de réfléchir à l’emballage lors de sa conception en intégrant ses impacts sur
l’environnement tout en conservant sa qualité d’usage. Les points prioritaires à intégrer
concernent le caractère recyclable des matières premières utilisées et la possibilité de réaliser
des économies d’énergies et d’eau dans le processus de fabrication des emballages. Ils
intègrent aussi la facilité de valorisation par le recyclage des matières utilisées, ainsi une
réflexion prospective sur les transferts de pollution en cas de changement de matériaux.
155
Lendrevie J. & Lindon D., « Merkator : théorie et pratique du marketing », Dalloz Gestion, 2007.
96
Ainsi, le premier niveau s’attache à rechercher une connaissance maximale du cycle de
vie (ou ACV) permettant une investigation sur toutes les étapes et tous les critères avec un
degré de résultat optimum dans le temps.
Le second, concerne une investigation sur toutes les étapes du cycle de vie mais prenant
en compte un seul critère (ex : le contenu énergétique du packaging).
Enfin, le troisième reste focalisé sur certains critères dans un but d’amélioration des
packagings existants et s’apparente à une Évaluation Qualitative Simplifiée du Cycle de Vie
(EQSCV). Il s’agit avant tout de prendre des décisions pour améliorer un emballage donné
sans tout savoir sur son cycle de vie, mais aussi sans avoir à regretter plus tard cette décision
lorsque les connaissances techniques amont évolué.
C’est donc sur la base d’une définition en amont des objectifs assignés et de la prise en
compte de ces stades, que les choix en matière de packaging peuvent être orchestrés de façon
efficace dans une perspective environnementale optimisée.
L’intégration de ces stades doit être aussi eue lieu avec les moyens organisationnels et
financiers engagés par l’entreprise, et les objectifs stratégiques assignés aux produits
concernés.
97
Section 5 : La marque sociétale.
La marque est une des composantes du produit, elle peut être définie de différentes
sortes mais nous allons proposer la définition la plus simple qui stipule que : « la marque est
un signe de représentation graphique servant à distinguer les produits ou les services d’une
personne physique ou morale ».156
Ainsi la marque peut être aussi bien un mot, qu’un groupe de mots, un sigle ou bien un
logo, mais elle peut aussi prendre la forme d’un signe sonore.
En outre, les entreprises ont des stratégies de marque différentes selon les fonctions du
produit mais aussi selon les cibles choisies.
156
Kotler p. & Dubois B., « Marketing management », Pearson Éducation, 2009.
98
Tableau n°4 : Les types de marques
La marque est aussi un capital qui va constituer un actif pour l’entreprise : c’est
d’ailleurs pour cela que l’on parle de capital-marque. Le capital-marque est défini comme :
« l’effet différentiel de la connaissance de la marque sur la réponse du consommateur au mix
de la marque ».157
157
De Broglie E., « La marque face à l’éthique », Village Mondial, 2002.
99
Ainsi c’est l’ensemble des associations qui constituent la marque dans l’esprit des
consommateurs « nœuds informationnels reliés au nœud de la marque en mémoire »158, elles
reflètent le sens que prend la marque pour les consommateurs
Si la marque constitue une caution pour les consommateurs, c’est qu’elle leur garantit
un niveau de qualité et de service et qu’elle donne du sens au produit ou service. Mais c’est un
actif immatériel qui représente pourtant une valeur commerciale et depuis quelques années,
elle est intégrée dans le bilan comptable des entreprises comme représentant un actif
financier.
Tout l’enjeu des marques nationales est de se placer face à des nouveaux concurrents
que sont les Marque De Distributeurs (MDD). Le produit est considéré comme vendu sous
marque de distributeur le produit dont les caractéristiques ont été définies par l’entreprise, ou
le groupe d’entreprises, qui en assure la vente au détail et qui est le propriétaire de la marque
sous laquelle il est vendu.
Face à une concurrence des MDD, il devient nécessaire pour les marques nationales de
protéger leur capital-marque et la réputation est un critère à prendre en compte.
Les sociétés avec des marques ou des réputations d’entreprises fortes dépensent moins
en coûts de promotion pour développer la notoriété de la marque.
77
De Broglie E., « La marque face à l’éthique », Village Mondial, 2002.
159
Hill & Knowlton-Korn/ Ferry International, www.journaldunet.com.
100
IV.5.4. Lamarque sociétal : une utopie.
Les résultats de cette étude menée auprès de 1200 consommateurs sont de deux sortes.
D’une part, la communication sociétale contribue la force et la valence d’association de nature
sociétale chez le consommateur ce qui renforce le capital de la marque.
D’autre part, le capital-marque est le plus élevé chez les individus manifestant une forte
sensibilité sociétale du fait de la plus forte valeur qu’ils accordent aux associations sociétales.
En conséquence, la responsabilité sociale chez le consommateur renforce le rôle positif de la
communication sociétale sur la perception de la marque.
160
Praguel B. & Benoit-Moreau F., « Communication sociétal et capital-marque », Actes du 23ème
Congrès de l’AFM, Aix les Bains, 2007.
101
Section 6 : Prix et environnement.
Les externalités désignent une situation où les activités d’un (ou plusieurs) agent(s)
économique(s) ont des conséquences sur le bien-être d’autres agents sans qu’il y ait des
échanges ou des transactions entre eux.
Dans le second cas, le prix peut ne pas prendre en compte la pollution que le fabricant
émet. Producteur et consommateur maximisent leur avantage au détriment de la planète, de
l’habitant, du contribuable. Ces effets ne sont pas généralement l’objet d’une compensation
économique.
102
Pour cela, le client fait le rapport entre ce qu’il obtient (les bénéfices fonctionnels ou
émotionnels) et ce qu’il donne (les coûts). Le client fait un choix entre deux offres selon le
rapport entre les bénéfices et les coûts de chaque produit.
La valeur perçue par celui-ci est la différence entre la valeur globale (ensemble des
bénéfices) et le coût global.
La valeur d’usage désigne l’unité d’un bien, c'est-à-dire sa capacité à satisfaire les
besoins. Elle se situe dans le champ des expériences de consommation ou de possession de
chaque individu.
En d’autres termes, il faut que le client ait connaissance du coût global lié à la
dégradation de l’environnement, ce qui est rarement le cas. La communication peut alors
élevée la valeur d’échange associée au produit.
L’AFNOR distingue trois catégories d’information en ce qui concerne les produits éco-
conçus : les labels officiels, les auto-déclarations et les indicateurs basés sur l’analyse du
cycle de vie. Les produits issus de l’agriculture biologique peuvent être identifiés par un label
privé.
103
D’autre part, l’offre est inférieure à la demande sur de nombreux produits. Cependant, si
la rentabilité de l’exploitation peut être meilleure grâce à des variétés végétales ou des races
d’élevage mieux adaptées que la valorisation optimale des ressources naturelles, en revanche,
les coûts supplémentaires peuvent augmenter les prix.
La main d’œuvre, les intrants, comme les semences, les aliments pour le bétail coûtent
plus cher qu’en agriculture conventionnelle. Le mode de production est en outre plus long.
A titre d’exemple, le baromètre 2008 de l’Agence Bio, montre que près de la moitié de
consommateurs français de produits issus de l’agriculture biologique trouvent normal de
payer plus cher.
Malgré ce différentiel de prix, les consommateurs sont fidèles et plus nombreux chaque
année (44% des français en 2008, 37% en 2003). Ainsi 57% des personnes interrogées en
2008 déclarent comparer les prix en produits issus de l’agriculture biologique et les autres
produits de la même catégorie. S’ils achètent ces produits, c’est ce qu’ils bénéficient d’autres
attributs : des effets positifs sur la santé, préservation de l’environnement, qualités
nutritionnelles.
L’éco- conception demande une réflexion en amont du projet qui vise à anticiper
l’impact environnemental sur tout le cycle de vie du projet. Elle permet notamment
d’appréhender les modalités de production et les coûts qui y sont liés. Réduire les externalités
négatives semble alors moins pénalisant : les prix de vente ne sont pas nécessairement plus
élevés.
104
identique ou réduit dans 14 cas). Un fabricant d’articles métalliques managers a baissé son
prix de 10 % et augmenté ses ventes de 30%. 161
Les coûts de lancement d’un produit éco-conçu peuvent diminuer les coûts fixes mais
aussi les coûts variables :
- Pour la majorité des entreprise (17 cas sur 30) l’éco-conception a entraîner une réduction
des coûts de production fixes par rapport à un mode de production traditionnel, le plus
souvent du faut des matières premières utilisées (13 cas) et plus rarement de baisse de
consommation d’énergie (06 cas) durant la production. Pour une minorité d’entreprises (05
cas), ces coûts augmentent du fait d’intrants moins polluants mais plus chers.
- Pour une nette majorité des entreprises (26 sur 30), cette démarche a engendré des
dépenses supplémentaires variables par rapport à un mode de production traditionnel. Il
s’agit de plus souvent (20 cas) de dépenser en recherche et développement, plus rarement
(08 cas) de dépenses de commercialisation telles que la formation les vendeurs ou la
recherche de fournisseurs (04 cas).
161
Berneman C., Lanoie P., Plouffe S. & Vernier M-F., « L’éco-conception : quels retours pour
l’entreprise ? », Études et Fiches entreprises, Institut de Développement des Produits (Québec) et CCI Saint-
Étienne/Montbrison, 2009.
105
Conclusion.
106
Chapitre V : La politique de communication et l’environnement.
107
Introduction.
La communication responsable est un oxymore, une nouvelle forme théorique qui tente
de marier des contraintes. La communication a pour principal objectif de créer de nouveaux
besoins chez le consommateur, d’encourager la consommation des produits et/ou de services,
de promouvoir l’image d’une entreprise et/ou d’une marque.
108
Pour mesurer cet impact environnemental, la technique de l’analyse du cycle de vie
semble des plus pertinentes. Cette analyse suppose de dresser l’inventaire des ressources
consommées et des rejets occasionné, notamment aux étapes de la conception de la
compagne, de sa production et de sa diffusion.
109
Section 1 : La communication sociétale et la communication responsable.
La communication sociétale est utilisée par une organisation comme un moyen de sécuriser
son développement. Pour y parvenir, la communication sociétale cherche à améliorer la
réputation de l’organisation et à asseoir sa légitimité à opérer auprès de ses parties prenantes
externes (les consommateurs, les fournisseurs, les investisseurs), institutionnelles (les
pouvoirs publics) ou internes(les salariés, les syndicats, les actionnaires).
162
Benoit-Moreau .f, Larceneux F. & Praguel B., « La communication sociétale : entre opportunité et risque
d’opportunisme », Décisions Marketing, 2010.
110
Le développement massif de la communication sociétale s’explique par la pression
croissante des consommateurs, ceux-ci réclamant de plus en plus d’information afin d’être en
mesure d’exercer leur droit à une communication responsable.
Dans les faits, ce sont sur les engagements liés au respect de l’environnement que les
entreprises communiquent à l’heure actuelle. Quiconque peut faire ainsi le constat de
l’abondance des messages à caractère environnemental.
Au-delà, les pratiques de la communication sociétale recouvrent des réalités très variées.
Communiquer c’est générer des attentes chez les parties prenantes, attentes soumises
aux risques d’une infirmation. Ainsi, certaines entreprises font l’objet d’une surveillance
étroite de la part de tierces parties (associations et ONG, agences de notation,
journalistes,…etc.), qui ne manqueront pas de dénoncer tout écart de conduite entre leur
communication et leur pratiques effectives.
Parmi ces entreprises figurent soit les entreprises puissantes ou qui s’engagent, plus sur
la scène publique, et qui ont de ce fait une forme de devoir d’exemplarité en matière de
protection d’environnement ; soit des entreprise des secteurs à forte empreinte écologique
(ex : énergie, automobile, textile) ou qui touchent au bien-être des individus (ex : alimentaires,
pharmacie, tabac).
Que se passe-t-il ainsi lorsqu’une entreprise qui a préalablement communiqué sur ses
engagements sociétaux fait l’objet d’une mise en accusation pour greenwashing, que celle-ci
soit ou non fondée ? 163
Il est d’abord possible d’imaginer que cette accusation puisse dégrader la confiance
envers l’entreprise qui a communiqué de manière beaucoup plus forte que pour une entreprise
qui n’aurait pas communiqué.
163
Benoit-Moreau .f, Larceneux F. & Praguel B., « Comment prévenir le greenwashing ? Linfluence des
éléments d’exécution publicitaires », in Bernard Pras (ed), Management : Tensions aujourd’hui, Coll FNEGE,
Vuibert, 2010.
111
Toutefois, Swaen V. et Vanhamme J. (2005) observent que la communication sociétale
ne joue pas comme un facteur aggravant en cas de crise, mais davantage comme un facteur
susceptible de prévenir et de désamorcer une réaction trop violente de la part des
consommateurs.
Quoi qu’il en soit, pour l’heure, en matière de communication sociétale mieux vaut pour
les entreprises avancer de manière prudente, en associant les paroles aux actes pour se
construire une véritable légitimité à communiquer au yeux des consommateurs et en adoptant
une démarche de communication responsable.
La légitimité d’une communication sociétale repose tout d’abord, sur la cohérence des
actions de l’annonceur dans le temps, la communication sociétale étant alors évaluée à l’aune
des actions déjà entreprises.
La communication sociétale gagne également en légitimité quand son objectif est perçu
comme crédible. Ainsi, l’organisation doit montrer par sa communication qu’elle sert
davantage la cause qu’elle soutient que son propre intérêt.
112
Pour se faire, l’organisation aura intérêt à choisir une cause congruente avec son
activité. La légitimité de l’opération passe également par l’entreprise par le fait de ne pas
dépenser des sommes démesurées dans les actions de communication sociétale relativement
aux sommes investies dans les pratiques susceptibles de limiter l’impact négatif de son
activité.
Si on se réfère la définition proposée par le collectif Ad Wiser créé en 2006 par une
quinzaine de professionnels de la communication et de protection de l’environnement : «la
communication responsable est une communication qui évalue les conséquences
environnementales, sociales et sociétales des moyens qu’elle met en œuvre et des messages
qu’elle élabore et qui les pilote de façon responsable. Elle privilégie les moyens éco-conçus e
n’utilisent les arguments écologiques que lorsque cela se justifie. Elle refuse la promotion des
comportements qui impacteront négativement la qualité de notre environnement et de nos
relations sociales, pour au contraire participer à l’évolution positive des modes de pensée et de
vie de notre société ».164
164
Adouin A., CourtoisA. & Rambaub-Paquin A., « La communication responsable », Eyrolles, 2009.
113
En dépit de ses très nombreux avantages, la communication sociétale présente
également un certain nombre de risques avant de se lancer dans des opérations de
communication d’envergure, mieux vaut, en premier lieu, travailler à construire sa légitimité,
à communiquer par une séries d’actions concrètes prises dans le sens de protection de
l’environnement. Une fois légitime, l’organisation pourra alors adopter une démarche de
communication responsable afin de renforcer la crédibilité de sa communication sociétale.
114
Section 2 : La démarche d’une communication responsable.
En effet, comme le précise Adouin et Al. (2009) le brief client est appréhender sous
l’angle commercial et marketing et contient les éléments suivants : diagnostic de la situation
de marque, de l’entreprise, cibles marketing et cible de communication à atteindre, objectifs et
moyens de la compagne…etc.
Cette première étape se construit entre l’annonceur et l’agence mais intègre également
dans le processus de nouveaux partenaires tels que les ONG, les associations des
consommateurs…etc.
Le brief client doit parvenir à une totale cohérence entre la démarche RSE de
l’annonceur et les messages véhiculés par la future communication.
Cette construction du brief peut contraindre l’agence à rompre ses relations avec
l’annonceur si le produit ou la marque promotionnée se révèle nuisible à l’environnement ou à
la société dans son ensemble ou si la compagne de communication a pour simple objectif
verdissement de l’image de l’entreprise.
115
Tableau n°5 : Exemple d’un brief agence.
L’entreprise L’entreprise a-t-elle initié une démarche RSE ? sous quel angle de
développement durable ? A-t-elle engagé des actions sur son cœur de
métier ? Quelles les principales motivations de son engagement dans la
RSE ? A-t-elle subi des pressions émanant des parties prenantes ?
Le produit/ Quels sont les impacts environnementaux, sociaux et sociétaux du
service produit/service ? Quels sont les risques par l’usage du produit/service ?
Quels sont les risques d’une communication excessive auprès des cibles
fragiles ? Le produit se différencie-t-il des produits concurrents sur le plan
social, sociétal et environnemental ?
Le fait Élargir l’analyse « marché » aux enjeux environnementaux, sociaux et
principal sociétaux du développement durable.
L’objectif Dans le cas d’une argumentation des ventes à court terme, quel est l’impact
marketing de ces ventes additionnelles sur l’environnement, la société ?
L’objectif de la S’il s’agit de recommander un usage, en quoi celui-ci est-il respectueux de
communication l’environnement ou du bien-être des individus ? Le positionnement est
cohérent avec les valeurs du développement durable et les engagements de
l’entreprise ?
Les cibles La cible envisagée comporte-elle des segments de clientèle fragiles ou
marketing particulièrement influençables pour lesquelles la (sur) communication du
produit peut poser un problème de santé, d’endettement ?
Les sources du Le produit est-il légitime pour prendre des parts de marché ?
business
Le bénéfice et Le bénéfice s’inscrit-il dans un contexte de consommation ou de
support du comportement responsable ? le support du bénéfice est-il argumenté sur la
bénéfice base d’études, de tests,… ?
116
V.2.2. Du concept créatif à la production de la compagne de communication.
165
Piquet S. & Tobelem J-M., « Les enjeux du mécénat culturel et humanitaire », Revue Française de Gestion,
2006.
117
V.2.3. Mesure des impacts de la communication.
Au-delà des techniques classiquement utilisées pour mesurer l’efficacité d’une publicité
(post tests publicitaires), une approche responsable nécessite d’intégrer de nouveaux outils
permettant de mesurer la performance environnementale ou sociétale d’une communication.
Le tableau ci-après permet d’évaluer de façon globale les différents impacts générés par une
compagne de communication.
Au total, dix critères environnementaux sont pris en compte pour mesurer l’empreinte
écologique des compagnes. Éco-publicité permet de comparer simultanément quartes
compagnes publicitaires et mesure l’impact de cinq médias (télévision, radio, presse,
affichage et Internet).
166
Peattie K. « The third age of green marketing », The Marketing Review, 2001.
118
Tableau n°6 : L’évacuation des impacts d’une compagne de communication.
Impacts liés aux messages de la Impacts liés aux supports de Impacts directs de l’annonceur
compagne de communication la compagne et de l’agence
Développement d’une Consommation de Impacts sociaux :
représentation collective, ressources naturelles (eau, Politique en matière de
stéréotypées papier, énergie…etc.). diversité. (égalité des
(ex de la femme dans la Impact carbone sur chaque chances, parité…etc.)
publicité) support média ou hors Formation des salariés/
Contribution à la sur média. employabilité.
consommation, au gaspillage, Production et gestion des Conditions de travail des
au superflu…etc. déchets salariés.
Publicité ciblée sur les plus Éco-conception des Politiques de
faibles. stands. rémunération…etc.
Encouragement au Démarche d’achats Impacts environnementaux.
surendettement. responsables (ex objets Émissions de CO2.
Indication à l’achat des promotionnels). Utilisation de ressources
produits polluants. Conditions de travail des non renouvelables.
Promotion des sous-traitants. Réduction des déchets.
produits/services Relations avec les Contribution à la
responsables. fournisseurs. biodiversité.
Impacts sur la santé.
Source : Tixier M. « communiquer sur le développement durable », Edition d’Organisations,
2005.
119
Par nature la stratégie d’une communication d’une marque vise à réduire, à influencer
autrui, à susciter le désir d’achat et porte sur des éléments de reconnaissance, de valorisation,
de différenciation, de statut qui semble aujourd’hui incompatible avec le concept de
développement durable. En revanche, une communication institutionnelle visant à démonter
le réel engagement des entreprises en matière RSE pourrait devenir responsable.
En effet dans une vidéo dont la musique et me montage rappellent la publicité de Dove,
GreenPeace met en évidence les impacts environnementaux de la marque et accuse le groupe
Unilever de participer, par une utilisation massive de l’huile de palme, à la destruction des
forêts indonésiennes, et l’extinction d’espèces animales.
120
Section 3 : Les communications BtoB et BtoC sur l’environnement.
La communication BtoB est mal connue du grand public. Elle repose sur une grande
diversité de canaux : publicité, force de vente, contacts personnels des décideurs de
l’entreprise, salons et expositions. Elle est aussi plus relationnelle que ma communication
BtoC. Le problème majeur est de donner de la cohérence à la diversité des canaux et des
messages de la communication. La force de vente occupe un rôle déterminant en tant que
contact privilégié entre l’entreprise et sa clientèle.
Le contenu du message peut être établi par la notion de fiabilité ou du coût global. Il
peut aussi être déterminé par l’application de normes. L’entreprise doit fournir une
information fiable au client.
121
Pour cela elle réalise des analyses fines du cycle de vie du produit en cours de
développement afin de produire à terme des éco-profils (une sorte de carte d’identité
environnementale des produits). Cela lui permet de fournir une information fiable et des
données quantifiables. Elle peut alors communiquer avec des éco-profils conforme à la norme
environnementale internationale ISO 14025 sur « les déclarations environnementales
produits ».
Communiquer pour une entreprise responsable signifie faire face au risque d’opinion.
Le consommateur soupçonne souvent l’entreprise de se donner une bonne image sans que cela
repose sur une réalité. La promotion et la publicité sont également mises en cause par leur
capacité à créer un besoin superflu ou inciter à une communication débridée. Les
consommateurs attendent désormais des informations sur les qualités du produit et sur son
utilisation sans véhiculer de stéréotypes dépassés ou discriminants.
La publicité de Danone a été mise en cause par une association de consommateurs car le
message publicitaire allait au-delà des bénéfices réels du produit. Danone a dû retirer se
publicité. Depuis, l’entreprise veille à la validation scientifique de ses allégations
publicitaires.
Pour réduire ces risques, les professionnels ont mis en place des organismes
d’autorégulation en charge de veiller à « concilier liberté d’expression publicitaire et respect
des consommateurs ».
167
Laville E., Dion M. & Wolff D., « Le développement durable. Théories et applications au management »,
Dunod, 2008.
122
- Réduire les impacts négatifs de la publicité : choix des médias, nature des messages, bon
ciblage de la publicité, approche écologique de la publicité.
- Communiquer sur les engagements responsables de l’entreprise : prendre des engagements
de progrès, communiquer sur les succès et difficultés de l’entreprise ou rendre compte des
actions menées.
- Concevoir une communication qui soit une action positive en termes de responsabilité
sociale ou environnementale : communiquer pour des causes qui n’en ont pas les moyens,
alerter sur des enjeux jugés importants pour l’entreprise pour son marché, concevoir des
outils de communication dont l’objectif est d’apprendre à distinguer les produits et leur
qualité.
123
V.3.4. L’importance de la coopération entre fabricant et distributeur.
La communication BtoC peut se faire dans le lieu de vente sous forme de coopération.
Pour accompagner la vente de ses produits éco-conçus « Lafuma a établi des partenariats
privilégiés avec certain nombre de distributeurs pour des opérations de récupération du vieux
textiles et de vente de polaires recyclées ».168
Donc à travers cet exemple, on peut constater que les entreprises et les associations
peuvent travailler ensemble pou faire connaître leur produit.
Les produits intégrant le développement durable dans leur conception peuvent être
perçus comme des innovations fortes par le consommateur et le distributeur. L’entreprise doit
emporter l’adhésion pour vendre ses produits.
168
Laville E., « L’entreprise verte », Pearson Éducation, 2009.
169
Debroglie E. « La marque à l’éthique », Village Mondial, 2002.
124
V.3.6. Communication BtoB et BtoC : les écolabels.
Parmi les écolabels, les fiches de déclaration environnementale produit (DEP) sont très
utilisées. C’est notamment dans les cahiers des charges que l’entreprise cliente peut demander
aux fournisseurs des informations environnementales sous formes de DEP. Elles sont
spécifiques par secteur et par pays. Elles sont encadrées par les normes et documents de la
famille ISO 14020, la normalisation permettant d’homogénéiser le mode de communication
entre les entreprises.
Informer sur les qualités environnementales et sociales d’un produit est un exercice
délicat. En BtoB, le fournisseur qui innove dans le domaine environnemental a tout intérêt à
communiquer auprès des donneurs d’ordre, de plus en plus exigeants sur cette question.
125
Section 4 : Le marketing direct.
Tout d’abord, au niveau du choix du papier recyclé ou à du papier issu des forêts gérées
durablement. Des labels officiels permettent de repérer ces deux types de papier : FSC (Forest
Stewardship Council) ou PEFC (Pan European Forest Certification), qui certifient que la
production du papier a respecté des procédures censées garantir la gestion durable des forêts,
« l’angle bleu », « le cygne nordique » ou l’écolabel européen qui certifient qu’un papier
contient 50% au moins de fibres recyclées.
Au niveau de choix des encres, il est conseillé de recourir à des encres végétales, à l’eau
ou à séchage U.V, des encres végétales sont obtenues à partir d’huiles végétales (ex.
tournesol, soja…etc.), donc des substances renouvelables, contrairement aux encres ordinaires
qui proviennent de substances non renouvelables issues de la pétrochimie. Elles présentent de
plus l’avantage d’une plus grande biodégrabilité et d’un niveau de « désencrabilité »
supérieur. Les encres à l’eau ou à séchage U.V, pour leur part, permettent de limiter l’usage
des solvants, présents en grande quantité dans les encres ordinaires.
Au-delà des choix de papier ou d’encre, il est également possible d’encourager les choix
créatifs susceptibles de réduire l’utilisation globale de ces deux matières premières dans la
production du mailing. Ainsi, pour limiter la consommation du papier, il est préférable de
choisir des formats standards (A4, A5), qui évitent les chutes de papier dues au massicottage,
des formats plus petits ou un grammage plus léger. Dans la mise en page, le recto-verso, la
chasse aux interlignes excessifs et aux espaces vide, comme la réduction des marges du
document obtiennent le même effet.
170
Sallard I., « Comment faire du marketing direct écologique », Marketing Direct, 2007.
126
A la fin, utiliser moins de papier conduit à des économies dans l’énergie nécessaire pour
le transport du mailing et à réduire la pollution qui en résulte.
Le troisième avantage réside dans les économies que ces documents permettent aux
entreprises de réaliser. Depuis quelques années, la plupart des entreprises dont l’activité
suppose une communication récurrente à destination de leurs clients incitent ces derniers à
passer du support papier au support électronique. Pour les convaincre, ces entreprises mettent
généralement en avant un argument écologique.
Au-delà des économies réalisées sur l’achat du papier, les supports numériques
permettent aux entreprises également de réduire les coûts d’impression, de gestion, et
d’affranchissement attachés à l’envoi du document papier.
Si on continue sur le même exemple présenté dans la séquence précédente, on peut dire
que tout au long de la chaîne d’impression, l’utilisation de produits issus de la pétrochimie
entraîne la production de nombreux déchets toxiques.ces déchets doivent faire l’objet d’une
élimination adéquate pour éviter d’atterrir dans les réseaux d’assainissement ou dans les
ordures ordinaires. La responsabilité de l’annonceur (ou de leur agence de communication) à
l’étape de la production commence donc par la sélection d’imprimeurs responsables, à l’aune
de critères environnementaux. Pour ce faire, les annonceurs peuvent exiger des imprimeurs
susceptibles de devenir leurs partenaires qu’ils répondent à un questionnaire sur les moyens
qu’ils mettent en œuvre pour limiter l’impact environnemental de leur activité :
127
consommation d’énergie, provenance du papier, gestion des déchets…etc. des signes officiels
de qualité environnementale peuvent aider les annonceurs dans la sélection d’un imprimeur
responsable, parmi lesquels la certification ISO 14001, l’usage de techniques de l’écolabels.
En effet, les professionnels de l’impression peuvent conseiller les créatifs pour faciliter
leurs arbitrages entre qualité d’exécution et impact environnemental induit.
De leur côté, les annonceurs doivent inciter les imprimeurs à leur proposer des solutions
plus écologiques et à les informer sur les dernières opportunités offertes par des innovations
technologiques qui se développent continuellement dans le domaine d’impression.
A cette étape les annonceurs doivent encore intégrer le coût de routage des mailings et
catalogues jusqu’au consommateur.
Pour ce faire, ils doivent privilégier des routeurs installés à proximité des imprimeurs et des
zones de diffusion des compagnes pour éviter les allers et retours inutiles. Les routeurs
peuvent d’ailleurs comme les imprimeurs, être sélectionnés suivants leurs propre
performances environnementales. Dans leur cas, les annonceurs seront sensibles aux
caractéristiques de leurs flottes de véhicules (âge, moyen, type de véhicule, etc.).
128
La question de responsabilité des compagnes de marketing direct est finalement très liée
au problème de l’impact environnemental associé aux compagnes mailings et catalogues. Elle
dépasse le dépasse toutefois.
D’une part elle impose la transmission d’un message véridique, qui ne cherche pas à
induire le consommateur en erreur, notamment s’il appartient à une cible fragile (personnes
âgées, mineurs).
D’autre part, elle suppose de gérer la pression exercée sur les consommateurs en
respectant leur volonté déclarée de recevoir ou de ne pas recevoir d’offre de la part de
l’annonceur et/ou ses partenaires que ce soit par mail, par e-mail, par téléphone ou par sms.
La recherche de la responsabilité des compagnes de marketing direct s’inscrit donc dans une
démarche globale, qui implique les annonceurs, les agences de conseil, les imprimeurs et les
routeurs.
Pour inciter cette démarche, les annonceurs doivent avoir un rôle moteur. D’abord, en
inscrivant un critère de responsabilité, notamment écologique, dans leurs briefs et d’appels
d’offres et en inscrivant leurs partenaires à chiffrer des propositions alternatives en termes
d’impact environnemental. Ensuite, en intégrant ce critère de responsabilité dans leur bilan de
compagnes parmi les critères d’efficacité qu’ils retiennent de manière traditionnelle.
129
Section 5 : Les relations entre ONG et entreprises.
De puis quelques années, des entreprises telles que Nike, Gap, Total, Shell… ont été les
cibles de grandes compagnes de dénonciation de leur irresponsabilité sociétale ou
gouvernementale orchestrée par les ONG. En effet, depuis le début des années 1990, les
ONG, en saisissant l’espace politique laissé vacant cherchent à influencer les pratiques des
firmes. Elles connaissent depuis les années 80 une montée en puissance qui s’explique par une
combinaison de facteurs économiques, sociopolitiques et culturels : aggravation des
inégalités, et des pauvretés, catastrophes naturelles, dégradation de l’environnement, etc.
Fortes de cette légitimité, les ONG sont devenues pour les entreprises des parties
prenantes incontournables. Cependant, toutes les ONG ne suivent pas ce mouvement
d’incursion dans la sphère des entreprises. Différentes postures des ONG à l’égard des
entreprises peuvent être recensées allant du positionnement « hostile » au positionnement
« participatif ».
Des ONG comme Greenpeace font partie du groupe des ONG qui refusent toute forme
de relations partenariales ou de rapprochement avec les entreprises. Cette position s’inscrit
dans la culture de l’ONG dont l’essence repose leur totale indépendance, leur rôle critique et
de contre-pouvoir.
130
Pour ces ONG, outre les dénonciations publiques de nouvelles formes d’action ciblant
directement les consommateurs telles que le guide réalisé par Greenpeace pour un High-tech
responsable ou des opérations de Web guérilla à l’encontre des marques (ex. de la marque
Kit-Kat de Nestlé). Apparaissent.
Source : Mach A., « Le pouvoir d’ONG sur les entreprises : pression, partenariat, covalence »
Genève, 2001.
131
V.5.2. Les principales motivations des rapprochements ONG-Entreprises.
Outre la recherche du financement, les motivations des ONG reposent sur l’idée
d’influencer directement les pratiques de l’entreprise et de les inciter à mettre en place des
véritables politiques en faveur de protection de l’environnement et du développement durable.
Les motivations des entreprises vis-à-vis des ONG sont multiples : la quête de
légitimité, la protection de leur capital image, la prévention des risques, la recherche
d’avantage concurrentiel basé sur la valeur partenariale et la recherche d’expertise en matière
sociale et environnementale. L’intérêt d’un tel partenariat réside en un premier lieu dans la
valorisation de leur image tant au niveau interne qu’externe.
Cependant de nouvelles formes de partenariat sont également motivées par des enjeux
d’ancrage territorial, d’innovation et de cohésion internes ci-bien expliciter dans le tableau ci-
dessous :
171
Benniger A-S. & Robert I., « ONG-Entreprise ; les liaisons dangereuses », l’Expansion Management Review,
Septentrion, 2009.
132
Tableau n°8 : Les motivations des entreprises et des ONG à l’égard de ces nouvelles
relations partenariales.
133
V.5.3. Les différentes formes de partenariats.
Les ONG apparaissent comme de nombreux partenaires pour les entreprises à double
titre, en tant que nouveaux bénéficiaires du mécénat humanitaire des entreprises mais
également entant que nouvelle partie prenantes dans la construction des stratégies de
développement durable au sein des entreprises. De ce nouveau dialogue instauré les deux
entités, découlent des formes de relations très diverses : le mécénat financier, entre autres,
technologiques, le mécénat de compétence, le partenariat produit, le partenariat média (un
média cède à une ONG ou une association gratuitement ou à un tarif préférentiel, un espace
publicitaire) et le partenariat institutionnel.
172
Piquet S. & Tobelem J-M., « Les enjeux du mécénat culturel et humanitaire », Revue Française de Gestion,
2006.
134
Le mécénat en nature : soutien matériel neuf ou « usagé », apport de stocks de
marchandises, mise à disposition des moyens matériels, techniques ou humains.
Le mécénat technologique : apport de technologie de l’entreprise, notamment dans le
domaine de la recherche.
Pour répondre aux enjeux de gestion de ressources humaines – motiver, attirer, fidéliser
les salariés et gérer les compétences et les carrières – et pour renforcer le lien affectif des
salariés avec l’entreprise, celle-ci développe différents programmes de mobilisation des
salariés dans des partenariats de solidarité en collaboration avec les associations ou des ONG.
Bien que le mécénat de compétences (missions des salariés réalisées dans le temps du
travail) soit le plus connu, le bénévolat de compétences – forme particulière du bénévolat des
salariés réalisée sur le temps personnel avec le soutien financier ou matériel de l’entreprise –
est également en phase de déploiement dans les entreprises. On peut dire que le mécénat
financier est pratiqué surtout par les grandes entreprises, cependant, on voit émerger dans les
petites structures ce type de mécénat.
Le produit-partage peut être défini comme un produit ou un service, réalisé par une
entreprise, et sur lequel, sans majoration, un montant fixe du prix de chaque unité est prélevé
et réservé à une organisation non gouvernementale (ONG). Dans une opération de produit-
partage, la contribution financière de l’entreprise à la cause défendue par l’ONG est donc
subordonnée à l’achat du produit ou du service par les consommateurs. En contrepartie,
l’ONG accepte de mettre son logo à la disposition de l’entreprise pour le temps de l’opération.
135
partage, il s’agit ainsi pour la marque de « capter une partie du crédit symbolique dont jouit
l’organisation associée ».173
Depuis quelques années, les mutations entre ONG et entreprises se caractérisent par une
multiplication des partenariats institutionnels entre ses deux acteurs. Ces nouveaux
partenariats stratégiques, nettement plus impliquant pour l’entreprise que les actions
outrepassent les relations unilatérales classiques. Alors que les partenariats institués dans le
cadre du mécénat sont souvent envisagés sur le court ou moyen terme et destiné à avoir un
impact commercial, au contraire, les partenariats stratégiques s’inscrivent dans la durée.
Les partenariats constituent des indicateurs pertinents utilisés par les agences de
notation extra-financière pour évaluer la performance sociétale de l’entreprise. Ils peuvent
être également associés à la mise en place d’une stratégie construite sur un positionnement
« responsable » et sont révélateurs de la quête de légitimité des entreprises. Le graphique ci-
dessous permet une synthèse des différents niveaux d’intégration des ONG.
173
Sallard I., « Ce qui motive les entreprises mécènes, philosophie, investissement, responsabilité sociale ? »,
Autrement, 2007.
136
Figure n°8 : Les différents niveaux d’intégration des ONG dans l’entreprise.
Type de Mécénat
partenariat Mécénat Partenariat de compétences Partenariat
Financier Produit
Stratégique
Source : Binninger A-S. & Robert I., « ONG-Entreprises : les liaisons dangereuses »,
l’Expansion, 2007.
137
Conclusion.
Même si un nouveau dialogue s’instaure entre les acteurs qui ont un impact direct ou
indirect sur l’environnement de l’entreprise, la prise en compte de leurs attentes dans ses
choix stratégiques reste encore très occasionnelle.
138
Chapitre VI : La politique de distribution et l’environnement.
139
Introduction.
Les enseignes utilisent différents modes d’action pour enrichir leur modèle économique
fondateur souvent basé sur les prix. Elles étendent leur territoire de maque ; améliorent leur
image de service et de qualité, travaillent la variété de leurs offres tout en proposant des
gammes de prix clarifiées. Elles répondent aussi aux attentes anxiogènes des consommateurs
par des réponses précises de traçabilité des produits, de filière de qualité ou de labellisation.
Mais, surtout, elles développent un ensemble d’actions qui renvoie les enseignes à leur
mission première : être au fait des mouvements de consommations les plus novateurs.
Les enseignes sont de plus en plus nombreuses à développer leurs propres marques ou
leurs propres produits en basant leur réflexion sur les nouvelles tendances de consommation
liées à la protection de l’environnement : produits labellisés, produits éco-conçus se côtoient
ainsi dans les rayons et linéaires face aux grandes marques. Maitrisant leur assortiment et à la
pointe des attentes de leurs consommateurs, les enseignes proposent aujourd’hui plusieurs
approches pour concevoir et présenter leurs offres de marques de distributeurs (MDD)
responsables.
140
Opter pour un mode de fabrication d’éco-conception signifie innover en faveur de
l’environnement. Cela peut entraîner des investissements substantiels, notamment en
recherche et développement, dans le mode de production, mais aussi dans les relations avec
les fournisseurs, ou dans la commercialisation. Cette dernière peut rester silencieuse en ce qui
concerne les avantages environnementaux du produit ou choisir de reposer sur un
positionnement produit environnemental, la formation et le partenariat avec les distributeurs
ou le merchandising.
141
Section 1 : La politique de distribution et la logistique environnementale.
142
VI.1.2. La recherche d’une légitimité pour les distributeurs.
Si les distributeurs cherchent également cette légitimité, c’est tout d’abord parce que c’est un
secteur important qui pèse non seulement par ses salariés et ses clients, et qui suscite de
nombreuses critiques :
- Critiques liées au transport de la marchandise distribuée, aux déplacements induits par les
clients, aux déchets générées (excès de packaging, sacs plastiques, produits non recyclables
ou trop périssables…) ;
- Aux modes de production encouragés par le choix et les méthodes de gestion des
fournisseurs (déforestation, diminution de la biodiversité,…) ;
- Sur le plan social on reproche à ce secteur les faibles rémunérations, les conditions de
travail difficiles et parfois dangereuses, la précarité et la faible protection sociale, les
entraves au droit d’association, etc.
186
Aggerri F., Pezet E., Abrassart C. & Acquiert A., « Organiser le développement durable », Vuibert, 2005.
143
Par exemple, les distributeurs en supprimant les sacs de caisse répondent à une attente
écologique de leurs consommateurs ais réalisent en même temps une économie substantielle
sur le cout de ces sacs. L’éthique alors pour les distributeurs apparaît comme un compromis
entre, d’une part la volonté de prendre en compte l’impact écologique, social et économiques
de leurs actions (distribution de produits éthiques ou issus du commerce équitable, réduction
des déchets, etc.) et, d’autre part la nécessité d’être rentable et de rester compétitif pour les
consommateurs (un assortiment de produits, un prix bas, etc.).
Niveau 0 : Niveau 1 :
Niveau 3 : Niveau 2 :
Source : Dioux J. & Depuis M., « La distribution : stratégie des réseaux et management des
enseignes », Pearson Education, 2009.
Ces quatre niveaux représentent un processus dans la mise en œuvre en place de
protection de l’environnement au sein des enseignes et celles-ci peuvent identifier le niveau
auquel elles se trouvent.
144
Le niveau 0 implique que les enseignes respectent au minimum les règlementations
nationales ou régionales en matière d’écologie, de respect des droits des salariés (salaire
minimum). La protection de l’environnement n’est pas ignorée mais l’enseigne respecte
seulement la législation (émission de CO2).
Le niveau 1 constitue une première étape pour le distributeur qui commence à intégrer
certaines dimensions de l’environnement dans sa politique. On peut parler d’une stratégie
défensive dans la mesure où il s’agit pour l’enseigne de se prémunir contre des problèmes vis-
à-vis du marché et l’environnement lui permet de se construire une bonne image auprès de ses
clients. Le danger c’est qu’elle peut faire une communication de façade où elle ne
communique que sue quelques pratiques et on peut l’accuser de faire du greenwashing.
145
Figure n°10 : Matrice de positionnement environnemental de quelques enseignes.187
Dans le cas du commerce équitable, nous sommes dans une stratégie qui intègre l’aspect
environnemental dès le départ. D’autres distributeurs ont une démarche plus traditionnelle
mais ont choisi de privilégier des valeurs fondées sur l’éthique, le respect des hommes et des
animaux. C’est le cas de Body Shop qui a choisi de fabriquer des produits de beauté naturels,
sans les tester sur les animaux et en respectant l’environnement (produits 100% écologiques).
Ils défendent également d’autres valeurs basées sur le respect de soi-même, les droits humains
(la protection des enfants).
187
Les exemples, proposés dans le tableau ci-dessus, sont susceptibles de subir des évolutions car dans ce domaine elles sont
rapides. Ainsi en l’espace d’un an, certaines enseignes pourraient avoir évolué vers le niveau 3. Par ailleurs, comme toute
matrice, le positionnement des enseignes peut être subjectif et donc sujet à discussion.
146
VI.1.4. Le commerce équitable et le Commerce éthique.
Le commerce équitable a été défini comme une activité dont l’objectif est l’amélioration
des revenus et le soutien au développement des producteurs. Le succès du commerce
équitable à travers le monde est relativement récent.
Par contre, le commerce éthique est un commerce qui affiche le respect des droits de
l’homme dans la gestion des ressources humaines des producteurs. A l’instar du commerce
équitable, c’est en utilisant le marché que les externalités sociales négatives pourraient être
réduites. Le commerce éthique est une réponse aux mauvaises conditions de travail observées
chez les fournisseurs des grandes entreprises multinationales. Les consommateurs semblent
plus sensibles aux questions sociales mais disposent de peu d’informations.
147
Section 2 : Les modes d’action des enseignes traditionnelles en matière de
protection de l’environnement.
Les raisons d’être de ces stratégies sont variées et peuvent être combinatoires.
La demande du marché
La concurrence directe
Les positionnements souvent très proches des enseignes sur un même marché
(notamment pour les grandes surfaces alimentaires) génèrent souvent des réponses
stratégiques assez similaires. La volonté de « suivre » un mouvement amorcé par des
concurrents sur le marché international, ou se démarquer sur ce même marché en étant
précurseur sur le domaine, peut donc constituer une clé d’entrée importante pour une
enseigne. Ainsi, Leclerc a décrété la fin de la distribution de sacs plastiques en sortie de caisse
de façon emblématique et a généré un mouvement suivi progressivement par ses concurrents.
Généralement, une implantation internationale peut justifier de suivre des normes des pays les
plus exigeants afin de ne pas développer des politiques ou des produits différenciés coûteux.
C’est le cas de l’enseigne H&M, qui a mis en place une politique de restriction de l’usage de
substances chimiques basée sur la législation la plus stricte des pays dans lesquels elle est
présente.
148
La réduction des coûts
Comme pour tout projet majeur, les stratégies de protection de l’environnement doivent
être portées par une volonté forte et soutenue des dirigeants. Ainsi, même si ces produits ou
ces orientations ne peuvent s’intégrer dans le positionnement et les objectifs généraux de
l’entreprise, les dirigeants peuvent changer la donne en décidant d’insuffler coute que coute
un dynamisme allant dans ce sens. 188
La plupart des distributeurs présents sur le marché depuis plus de trente ou quarante ans
développent ou amorcent des stratégies en lien avec l’environnement. Ces stratégies ne
révolutionnent généralement pas leur positionnement originel mais l’enrichissent ou le font
progressivement évoluer. Les modes d »action développés permettent d’associer ces nouvelles
orientations stratégiques de façon tangible.
En règle générale, les actions développées par les enseignes tournent bien autour des
piliers de l’environnement. L’ensemble des engagements pris apparaissent pour une majorité
d’entre elles dans les rapports sociétaux qu’elles éditent tous les ans ou encore sur leur site
internet. La majeure partie d’entre elles mentionnent les engagements pris avec les parties
prenantes comme les ONG mais elles tendent aussi à se référer de plus en plus aux pouvoirs
publics : comme les engagements de Global Compact signés auprès des Nations-Unies pour
Auchan et Carrefour. La mention d’un organisme de haut rang apparaît comme une caution
sur laquelle les enseignes veulent assoir et renforcer leur crédibilité et le sérieux de leur
rapport.
188
Robert-Demontrond P., « Le commerce équitable : petite cartographie des rives et dérives d’une innovation
socioéconomique », in Trinquecoste, J.-F, Responsabilité, éthique et logique marchande, EMS, 2008.
149
Si les modalités d’action sont multiples, on peut distinguer cinq axes qui constituent les
voies principales utilisées par les enseignes pour avancer vers la protection de
l’environnement.
Les enseignes incluent dans leurs réflexions un ensemble de mesures sociales, qui
restent déterminantes pour l’image des magasins et leur enracinement dans le tissu local.ces
mesures ont trait tout d’abord aux conditions d’emploi et de travail avec la mise en évidence
de l’intérêt de l’enseigne pour le bien-être des salariés. Le développement de l’emploi
handicapé, la stabilité des emplois, les risques du travail, les codes de conduite et les audits
sociaux auprès des fournisseurs de grand import. Elles concernent en second lieu toutes les
actions de solidarité, que ce soit des partenariats avec des ONG, du mécénat, des fondations,
des donations, le soutien financier à des associations locales, la présence de produits étiquetés
de braille et d’autres actions en faveur des parties prenantes.
Cette orientation est un vecteur important des stratégies menées. Elle passe d’abord par
la recherche de réduction des consommations et de baisse des coûts : réduction en énergie, en
eau, en papier, suppression des sacs de caisse et réalisation de bilans carbone par le biais
d’audits techniques et de « magasins test ».
150
Les actions de communication
Le travail sur les filières et les fournisseurs constituent une cinquième voie pour les
enseignes lorsqu’elles ne conçoivent pas directement les produits qu’elles vendent. Elles
jouent alors le rôle moteur pour inciter les fournisseurs à une amélioration continue des
processus de fabrication. Ainsi, tous les fournisseurs de l’enseigne allemande Neckermann
sont invités à travailler sur un passeport écologique portant sur l’élaboration et le processus de
fabrication de leurs produits.
151
Cette démarche proactive a des impacts positifs en permettant une amélioration
écologique de l’assortiment, une sensibilisation de fournisseurs sur l’environnement, en
complément de nombreuses offres de formation, et une protection préventive des
consommateurs, notamment par la connaissance précise des substances chimiques utilisées
pour la fabrication des produits. Aujourd’hui 90% des fournisseurs de quelques 40000 articles
du catalogue Neckermann ont rempli leur passeport écologique et 30% des articles du
catalogue portent un label écologique. Ce type d’approche peut se traduire par la valorisation
des fournisseurs ou des produits les plus efficaces en termes d’éco-conception : attribution du
titre « produit écologique du mois » par une entreprise allemande de vente à distance de
vêtements, produits électroménagers et articles de maison, ou encore, le programme Green
Line de l’enseigne belge Colruyt qui se veut à la fois incitatif à l’égard des fournisseurs
informatifs pour les consommateurs. L’enseigne demande ainsi aux fournisseurs d’apporter
continuellement des améliorations écologiques à leurs produits, grâce à un système d’étiquette
verte temporaire apposée sur les produits répondant aux exigences demandées.189
189
Bécheur A. & Toulouse N., « Le commerce équitable : entre utopie et marché », Vuibert, 2008.
152
Section 3 : L’aménagement d’un point de vente responsable.
Lorsque l’on parle de point de vente, ils s’agit de l’implantation d’un magasin dans une
zone de chalandise précise avec un format et un concept définis. le format désigne « les
caractéristiques physiques communes et mesurables, comme la surface, l’assortiment, le
nombre de caisses ».190 Les formats peuvent aller de 600 m² (pour un discounter) à 20000 m²
pour un hypermarché. Le concept qualifie des éléments matériels (produits, mobilier…) ou
immatériels (design, merchandising, sonorisation…) qui caractérisent le magasin.
190
Dioux J. & Depuis M., « La distribution : stratégie des réseaux et management des enseignes », Pearson
Education, 2009.
153
Figure n°11 : Exemple de bilan carbone du groupe Casino.
REGLEMENTATIONS :
COLLABORATEUS : Développement de
travailler une entreprise l’investissement socialement
« propre » (environnement, responsable et des AGENCES
éthique, solidarité,…) Groupe Casino DE NOTATION.
, Nourrir un monde
de diversité
Parfois le distributeur s’engage et conservant ses propres produits MDD. Le PDG de système
U déclarait ainsi lors des journées IMF du merchandising, en novembre 2009, à propos de la
consommation respectueuse l’environnement : « On travaille sur le recyclage des déchets de
tous nos magasins. Le but est d’arriver à 85% des produits recyclés. Tous nos nouveaux
magasins prennent la norme HQE. Nous encouragerons aussi l’éco-conception sur les
produits U ».
154
La publicité sur le lieu de vente.
La PLV est également un moyen pour les enseignes de traduire un réel engagement envers la
protection de l’environnement en privilégiant des matériaux recyclables. Bien souvent, ce sont
les producteurs qui fournissent la PLV aux distributeurs et ce sont eux qui vont pousser les
distributeurs à cette démarche. C’est le cas de Coca-Cola qui est depuis quelques années,
fabrique sa PLV à partir du recyclage de bouteille : ainsi un meuble pou la PLV= 8kg de
ressources plastiques = 1481 bouteilles plastiques.
D’autres société plus inattendues, comme la Française des jeux, développe aussi une
démarche d’éco-conception de puis 2009 :
Des tests de papier recyclé ou labellisé FSC (Forest Stewardship Council, label attaché à
des papiers provenant de forêts gérées durablement) ;
L’installation de poubelles de « tri sélectif » chez les détaillants ;
L’éco-conception des mobiliers et matériels d’équipement du point de vente ;
La formation à l’éco-conception de l’ensemble des collaborateurs concernés.
155
Section 4 : Les offres en MDD responsables des enseignes des distributeurs.
La première repose sur une réflexion d’éco-conception intégrant tous les nouveaux
produits commercialisés sur la marque de l’enseigne. Celle-ci nécessite la mise en place de
processus systémique intégrant l’environnement à chacune des étapes de fabrication comme
par exemple la ewheel d’IKEA qui prend aussi en compte la sécurité, la santé, la durabilité, la
fonctionnalité, et la qualité d’usage pour le client.
Une dernière piste est l’éco-conception des emballages des MDD. A ce titre, les
enseignes s’engagent dans des analyses des fonctions de l’emballage afin d’identifier les
suremballages inutiles et les points d’amélioration possibles. Modification de formes, double
matériau (ecolean), « prêt à vendre », « emballage seconde vie »sont des axes largement mis
en place aussi bien dans l’alimentaire (Carrefour qui dispose d’un service « packaging » de 22
personnes) que dans le non alimentaires (Mr. Bricolage).
156
Par exemple, l’enseigne H&M a décidé d’intégrer un pourcentage (entre 5 et 10%) de
coton biologique dans ses vêtements, en sachant pertinemment que l’enseigne ne sera pas en
mesure de proposer à long terme des vêtements uniquement faits de coton bio pour des
raisons économiques. Il s’agit avant tout d’agir en acteur responsable sur le marché, en
stimulant l’offre de coton bio grâce à une demande forte en essayant d’intégrer de façon
progressive l’association santé environnement, qualité et prix dans l’image de maque.
L’enseigne Marks & Spenser, quant à elle, a décidé de centrer son action d’amélioration de la
qualité écologique des textiles sur un point jugé prioritaire.
Pour les enseignes, les signes de qualité labellisés sont intéressant car ils contribuent au
développement des marchés encore petits en volume mais qu’elles sont considérées comme
important en termes d’image et de volumes futures.
Une grande majorité d’entre elles ont donc décidé de jouer un rôle précurseur dans de
nombreux pays comparativement aux marques multinationales.
Le fait d’utiliser un label officiel est intéressant à plusieurs titres pour les enseignes.
Non seulement, cela assure une crédibilité aux produits, qui sont alors certifiés par un
organisme externe identifié comme tel par les consommateurs et leur garantit toute allégation
trompeuse. Cela permet aussi un développement et une promotion auprès des consommateurs
en évitant un investissement dans la rédaction et le suivi d’un cahier des charges.
157
Néanmoins, un des inconvénients de ces labels reste le prix car le retour sur investissent
tarde à arriver. Le fait d’être une enseigne multinationale peut aussi générer des freins à
l’égard des labels nationaux, leur présence dans différents pays leur demandant une approche
trop éclatée. A l’avenir il est probable que les enseignes chercheront une harmonisation en
créant par exemple un label ombrelle officiel sui serait attribué à tout produit éco-labellisé ou
biologique. Un double étiquetage permettant de garder l’information initiale précise sur le
label obtenu et avoir un signe de reconnaissance simple pour tout consommateur est aussi une
solution envisageable.
Un logo ombrelle souvent assorti d’un slogan (label Engagement de Migos en Suisse qui
regroupe huit labels écologiques et sociaux)
La création d’une véritable marque ombrelle (Bio Village chez Leclerc, Agir chez
Carrefour)
Des logos ou allégations catégorielles plus spécifiques propres à l’enseigne (trèfle de Coop
Suède pour tous ses produits éco-labellisés et biologiques ; logos UmweltButton et
Uweltprädikät de Neckermann en Allemagne)
Des labels officiels (AB, Max Havelaar, fleur européenne).
Dans certains cas, cette labellisation autoproclamée répond à une absence de signes
officiels suffisamment crédibles ou à la pointe des attentes. Ainsi, l’enseigne belge ne peut
pas s’appuyer sur un écolabel national mais a pourtant choisi l’environnement comme
positionnement distinctif. Sa stratégie est alors d’adopter les labels des pays avoisinants,
lorsque c’est possible (Nordique Swan des pays scandinaves et Blue Angel d’Allemagne), et
de proposer son propre label (étiquette verte) sur tous ses produits éco-labellisés et
biologiques.
158
La dernière forme de marquage responsable a trait aux étiquettes environnementales ou
santé apposées su les produits. La première catégorie permet de renseigner les
consommateurs sur l’ensemble du cycle de vie du produit et ses impacts environnementaux
(l’enseigne Casino a même été jusqu’à proposer une étiquette sur le bilan carbone de près de
800 produits, suivant ainsi le britannique TESCO). La seconde concerne les informations
nutritionnelles des produits et reste classique des stratégies menées par les grandes marques
alimentaires (Kellogs, Nestlé, Danone).
159
Section 5 : Les relations producteurs-distributeurs.
Avec le lancement des produits libres, les marques de distributeurs (MDD) constituent
un part de croissance de l’offre produit. Après, les MDD sont entrées en concurrence directe
les marques fournisseurs. Ensuite, elles sont devenues un axe stratégique de développement :
conçues en partenariat avec des PME, elles sont plus importantes en volume et permettent de
conter les grandes.
Enfin, l’essor des Hard Discount, a créé une très forte concurrence. La grande
distribution a répliqué en créant les marques premiers prix. Les distributeurs acquièrent une
meilleure maîtrise de l’assortiment en magasin et s’affranchissent de leur dépendance face
aux grandes marques.191
191
Dioux J. & Depuis M., « La distribution : stratégie des réseaux et management des enseignes », Pearson
Education, 2009.
160
Le fournisseur maîtrise le produit et peut l’écouler dans différents canaux de
distribution. Son chiffre d’affaires et sa rentabilité sont déterminés par les choix du
distributeur, eux-mêmes dictés par la recherche de productivité et de prix bas. Sans lien direct
avec le client, ils dépendent de la politique produit des enseignes.
Selon la théorie des parties prenantes, l’entreprise est au cœur d’un ensemble de
relations avec des partenaires qui ne sont plus les actionnaires mais des acteurs intéressés par
les activités et les décisions de l’entreprise : las parties prenantes. Parmi elles, les parties
prenantes primaires sont impliquées directement dans le processus économique. Cela
caractérise la relation distributeur-fournisseur. Chacun est au cœur d’un ensemble de relations
avec l’autre et affecté par les choix de l’autre. Le pouvoir est détenu par le distributeur en tant
que client. Il peut influencer les décisions actuelles et futures du fournisseur en modifiant les
conditions de réalisation des contrats par exemple. Dans une optique de protection de
l’environnement, ces relations sont réinterrogées car chacun est soumis aux pressions des
parties prenantes (consommateurs, législateurs, ONG) soucieuses du respect des valeurs
sociales et environnementales.
Ces critères associés sont intégrés progressivement dans les politiques d’achat de
certaines enseignes. Le pouvoir de distributeur en tant que partie prenante est substantiel : si
le fournisseur refuse de respecter les nouveaux critères il peut être déférencé mais ce pouvoir
est limité par le désir d’achat des clients.
Le choix en faveur de produits de référentiels sociétaux est déterminant sur les volumes
de vente et l’image du point de vente. Ils peuvent ouvrir de nouveaux marchés.
161
Les cahiers de charges sont de plus en plus contraignants pour les industriels travaillant
avec les distributeurs. Quant aux fournisseurs de produits respectueux de l’homme et de
l’environnement, la singularité s’estompe et les conditions privilégiés d’accès au linéaire
également. Leur offre de produits se normalise. Les MDD commencent à leur faire confiance.
Les distributeurs peuvent alors durcir leurs conditions de référencement. Leclerc déclare « Le
commerce équitable était cher, nous avons réalisé des économies d’échelle et mis les produits
à disposition du grand public ». 192
192
Dioux J. & Depuis M., « La distribution : stratégie des réseaux et management des enseignes », Pearson
Education, 2009.
162
quantité. Enfin, elles rendent plus difficile la recherche d’un fournisseur capable de respecter
les critères. Les relations distributeurs-fournisseurs sont difficiles.
La commercialisation peut être qualifiée de discrète quand les entreprises ne mettent pas
en avant les caractéristiques environnementales du produit soit parce qu’elles ne
communiquent pas sur ces attributs, soit parce que le produit présente d’autres avantages.
Ainsi le choix de l’éco-conception n’est pas toujours visible pour l’utilisateur final. La valeur
environnementale associée au nouveau produit est augmentée alors que le produit présente
des fonctionnalités similaires aux produits standards. Par conséquent, commercialiser un
produit éco-conçus ne demande pas nécessairement de valoriser les caractéristiques
environnementales du produit.
Il est ainsi intéressant d’analyser le cas des produits éco-conçus qui présentent non
seulement des avantages environnementaux mais également fonctionnels. Parmi les 30
entreprises étudiées, le produit éco-conçu est un nouveau produit dans 14 cas. Il est qualifié de
193
Berneman C., Lanoie P., Plouffe S. & Vernier M-F., « L’éco-conception : quels retours pour l’entreprise ? »,
Études et Fiches entreprises, Institut de Développement des Produits (Québec) et CCI Saint-Étienne/Montbrison,
2009.
163
nouveau parce qu’il possède un attribut fonctionnel supplémentaire par rapport aux
produits existants. Ces caractéristiques peuvent contribuer au succès du produit sur le marché.
Un produit peut ainsi présenter une meilleure maniabilité et une meilleure résistance au
choc, son usage est alors plus facile par rapport aux produits concurrents. De même, une
entreprise qui propose de recharger les cartouches d’encre, met en avant les économies
réalisées par rapport à l’achat d’une cartouche neuve. Une troisième entreprise, fabricant des
armoires de maintien de température pour restaurants, a rencontré un grand succès
commercial (+30% de vente) avec un produit dont le prix de vente a diminué de 10% et qui
consomme moins d’énergie.
Réponses
Produits plus économique (prix, usage) 5
Produit contribuant à l’amélioration de la qualité de vie 5
Produit plus facile à utiliser 4
Produit plus facile d’entretien 2
194
Total des réponses 16
Source : Berneman C., Lanoie P., Plouffe S. & Vernier M-F., « L’éco-conception : quels
retours pour l’entreprise ? », Études et Fiches entreprises, Institut de Développement des
Produits (Québec) et CCI Saint-Étienne/Montbrison, 2009.
194
Le total des réponses dépasse le nombre d’entreprises ayant des produits nouveaux (14) car un produit peut
présenter plusieurs attributs.
164
VI.6.2. La commercialisation mettant en avant les caractéristiques environnementales
du produit.
La communication repose sur les relations presse (confiées à une attachée de presse) et
les labels qui permettent d’informer sur les performances environnementales et sociales des
produits. Ce sont les labels suivants : Ecocert (origine naturelle et biologique des ingrédients),
imprim’vert (réduction des impacts environnementaux liés aux activités d’impression), FSC
195
Kotler P. & Lindon D., « Marketing Management », Dalloz, 2004.
165
(Forest Stewardship Council, produits en bois provenant des forêts aménagées de façon
durable) et One Voice (absence de test sur les animaux).
La politique commerciale repose sur une force de vente directe, un packaging associant
aisément les produits au naturel et la formation des esthéticiennes et pharmaciens. En ce qui
concerne les matières recyclées et recyclables, l’emballage est un élément significatif de la
politique commerciale. Il permet de communiquer et d’utiliser facilement les choix de
l’entreprise en faveur de l’environnement. Le rouge à lèvre et le mascara sont ainsi vendus
dans des packagings de Kraft.
Nature Cos assure aussi la formation des esthéticiennes et pharmaciens, essentielle pour
la sensibilisation et l’accompagnement des distributeurs sur le produit et la philosophie de
l’entreprise. Ils sont d’abord formés sur le produit et son utilisation et aussi sur la gestion du
point de vente (merchandising, accueil) et le respect de l’environnement. Certains
distributeurs deviennent de fervents partisans des produits Nature Cos.
Pour développer les ventes en magasins, une entreprise peut travailler en partenariat
avec ses distributeurs. Le tarde marketing désigne ainsi des actions de marketing menées par
un producteur en direction des distributeurs ou en liaison avec eux. Les relations producteurs-
distributeurs sont souvent conflictuelles sur certaines questions (négociations commerciales
par exemple), les producteurs essaient alors de créer des relations de coopérations. Les
intérêts des producteurs et distributeurs sont alors convergents. Partenaires, ils mènent en
commun des actions qui servent les intérêts de l’un et de l’autre. Ce sont par exemple les
opérations promotionnelles conjointes. Les deux parties s’associent pour mener
ponctuellement une opération promotionnelle spécifique susceptible d’avoir des effets positifs
pour chacun. Les distributeurs peuvent alors offrir à leurs clients des avantages promotionnels
que ceux-ci ne trouveront pas dans d’autres enseignes.
Certaines enseignes proposant des produits éco-conçus sous leur propre marque peuvent
accompagner la commercialisation avec une politique merchandising. Celle-ci vise à
influencer les achats des consommateurs en agissant sur l’agencement des rayons et la
disposition des marchandises.
166
Monoprix (du groupe Casino), une enseigne pionnière en matière de respect de
l’environnement a lancé au début des années 1990 une offre de produits éco-conçus avec la
gamme Monoprix vert. Afin de responsabiliser le consommateur en l’aidant à repérer les
produits et les services respectueux l’environnement, Monoprix amis en place dans
l’ensemble des ses magasins un dispositif permanent d’information qui combine signalétique
et communication sur le lieu de vente.
167
Conclusion.
Enfin, le merchandising des enseignes dont les produits éco-conçus s’appuie sur le
choix d’un consommateur éclairé et informé pour augmenter les ventes.
168
Chapitre VII : Les citoyens oranais et l’environnement.
169
Introduction.
171
Section 1 : Spécifications techniques.
Dans cette première section nous allons tenter de donner certains paramètres qui
définissent des points essentiels de n’importe quelle enquête tels que la méthode
d’échantillonnage, les critères de représentativité de l’échantillon ainsi que le mode de collète
d’information sans oublier l’espace géographique et temporel dans lesquels s’est déroulée
cette enquête.
Pour que l’échantillon soit représentatif on a choisi trois critères qui nous ont semblé
pertinents pour donner le plus de crédibilité à notre enquête qui sont : le sexe, l’âge et
catégorie socioprofessionnelle.
Homme
42%
Femme
58%
Le sexe joue un rôle important dans la représentativité de l’échantillon car pour que ce
dernier soit le plus représentatif possible, il est nécessaire de faire participer les deux sexes et
c’est ce qui nous montre cette figure des personnes interrogées où on a 42% d’hommes et
58% de femmes. On peut remarquer qu’il y a une légère prépondérance en faveur des femmes
qui n’a pas une grande influence sur les résultats de l’enquête.
22%
38%
15-24
25-39
20%
40-54
55 +
20%
173
VII.1.1.3. Le critère d’activité.
Retraité
Sans profession 9%
4% Libérale
23%
Salariale
64%
Pour mener cette enquête le choix a été porté sur la méthode d’échantillonnage par
quota. Nous avons procédé par commune en choisissant dix personnes à interroger par unité
ce qui nous a permis d’avoir un échantillon final de 260 personnes. Le nombre de 260 est le
résultat de nombre de communes qui composent la Wilaya d’Oran. (260 = 10 personnes 26
communes).
Le mode de collecte d’informations qui a été choisi pour ramasser les informations de
l’enquête est l’entretien face à face avec les personnes interrogées moyennant un
questionnaire composer de dix sept questions sectionnées en quatre sections qui se termine
par des données concernant les critères de représentativité de l’échantillon.
174
Le choix de l’entretien face à face comme mode de collecte d’information se justifie par
la volonté d’avoir une réponse immédiate en temps réel de la part de l’interviewé ce qui
permet l’acquisition effective de l’information, sans oublier la faculté d’interagir avec la
personne interrogée en cas d’une incompréhension de la question ce qui procure des
informations précises et exactes à l’enquêteur.
Cette enquête a été réalisé pendant 1 mois dans entre le 13 juin et le 14 juillet 2016. Près
de 260 répondants ont été interrogés en situation de face-à-face.
Cette enquête a couvert toutes les communes de la Wilaya d’Oran à travers ses 26
communes avec une précision que la commune d’Oran est la plus grande zone de la Wilaya
qui compte à elle seule 12 secteurs urbains. Signalons que nous n’avons pas procédé par
secteur urbain mais nous avons traité la zone géographique couverte par la commune d’Oran
comme une seule entité sans prendre en considération le découpage administratif de cette
commune.
175
Section 2 : Attitudes générales des citoyens oranais à l’égard de
l’environnement.
Dans cette deuxième section, nous nous penchons sur la signification sur la signification
de la notion de l’environnement dans l’esprit des oranais : quelles sont les premières
associations idées qu’ils font avec le mot « environnement » et quels problèmes
environnementaux les préoccupent le plus.
Dans le cadre de cette question, les répondants devraient choisir à partir d’une liste
d’idées celle quelles associaient directement avec le mot « environnement ». Les deux idées
les plus citées sont toutes deux liées à des problèmes environnementaux actuels : environ un
cinquième des personnes interrogées associent l’environnement à la pollution dans les villes
(22%) ou au changement climatique (19%). En troisième lieu, nous découvrons une référence
positive à des paysages agréables et verdoyants.
176
VII.2.2. Principales préoccupations environnementales.
57%
42%40%39%
32%32%
26%24%23%23%
15%12%
11% 8%
1% 1%
Au bas de l’échelle, nous trouvons des propositions qui sont directement liées au
comportement des personnes comme les habitudes de consommations (11%) et les modes de
transports (12% pour l’impact des modes de transport actuels et 15% pour les problèmes
urbains).
177
Section 3 : L’environnement dans la vie des citoyens oranais.
Dans cette deuxième section, nous verrons l’importance de l’environnement aux yeux
des oranais, ce qu’ils sont disposés à faire pour le protéger et finalement et quelles sont les
actions qu’ils mènent actuellement pour des raisons environnementales.
4%
32%
Très important
64% Plutôt important
Ne sais pas (NSP)
178
VII.3.1.2. Les conséquences environnementales sur la vie des citoyens.
- Les problèmes environnementaux ont des conséquences directes sur votre vie
quotidienne. Est-ce que vous êtes ?
Figure n°18 : Les conséquences environnementales sur la vie des citoyens oranais.
3% 3%
8%
179
VII.3.1.3. Responsabilité personnelle contre responsabilité des plus gros pollueurs.
Les gros pollueurs (les entreprises et l’industrie) A titre personnel, vous pouvez jouer un
devraient être principalement responsables rôle dans la protection de l’environnement
de la protection de l’environnement. Est vous êtes ? à Oran. Est-ce que vous êtes ?
Une légère divergence dans l’intensité de l'opinion est perceptible. Alors qu’environ
trois répondants sur cinq sont tout à fait d’accord avec la proposition selon laquelle les gros
pollueurs devraient être tenus responsables, c’est le cas pour environ deux sur cinq en ce qui
concerne la responsabilité des individus.
180
En gros, on peut interpréter ces résultats comme suit : les oranais pensent que tout le
monde peut agir en faveur de l’environnement, mais ils sont encore plus nombreux à soutenir
le principe du "pollueur payeur", selon lequel les différentes parties doivent être tenues pour
Figure n°21 : Actions accomplies pour des raisons environnementales par les oranais.
Trier la plupart de vos déchets
pour le recyclage
9%2%
17% Réduire votre consommation
59% d’énergie
17%
21%
Réduire votre consommation
d’eau
28% 47%
Réduire la consommation de
produits jetables
30%
37%
- Selon vous, quel devrait être le top 3 des priorités pour les citoyens, dans leur vie
quotidienne, afin de protéger l’environnement ? (MAX. 3 REPONSES).
182
Figure n°22 : Les actions prioritaires pour protéger l’environnement selon les citoyens
oranais.
NSP 4%
Aucune de celles-ci (SPONTANE 1%
Payer un peu plus d’impôts pour contribuer à la protection de… 3%
chauffage, la construction d’une maison, etc.)
dépenses importantes (par exemple, un voyage, une voiture,…
Prendre en considération les aspects environnementaux quand… 15%
est plus petit ou plus cher
Remplacer leur voiture par un modèle plus économe en… 16%
loin
Acheter davantage de produits locaux tout en évitant ceux qui… 20%
Acheter des produits écologiques pour vos besoins journaliers 23%
produits suremballés
produits plus concentrés, des produits d’occasion ou en évitant…
Réduire les déchets, par exemple en achetant des volumes… 30%
propre voiture
Utiliser les transports publics le plus souvent possible au lieu… 38%
électroménager)
Réduire votre consommation d’énergie à votre domicile… 47%
Trier les déchets pour qu’ils puissent être recyclés 55%
Comme cela était prévisible, les oranais attendent des autres citoyens les mêmes choix
environnementaux qu’eux-mêmes posent dans leur vie quotidienne. Par conséquent, le tri des
déchets (55%) et la baisse de la consommation d’énergie (47%) sont les deux principales
priorités citées.
Soulignons qu’une majorité relative des Oranais (38%) attendent des autres citoyens
qu’ils utilisent plus souvent les transports publics qu’eux-mêmes (28%). D’autres actions qui
requièrent des choix environnementaux actifs comme l’achat de produits écologiques (23%)
ou locaux (20%) sont moins mentionnées. A l’autre extrême, un très faible pourcentage de
personnes interrogées attendent des autres qu’elles payent plus d’impôts pour contribuer à la
protection de l’environnement (3%). Remarquons que seulement 1% des personnes
interrogées n’attendent aucune action de leurs concitoyens, alors que 9% d'entre elles ont
183
déclaré à la question précédente n’avoir accompli aucune action pour des raisons
environnementales.
Neuf oranais sur dix avaient fait au moins un geste pour des raisons environnementales
au cours du mois précédent. Mais l’analyse ici plus haut a montré qu’ils s’abstiennent
fréquemment d’accomplir des actions qui nécessitent des choix actifs en matière de
consommation. Cette rubrique étudie la relation entre les intentions et les actions, en se basant
sur l'exemple des achats écologiques.
On a d’abord demandé aux personnes interrogées si elles étaient prêtes à acheter des
produits respectueux de l’environnement même s’ils sont un peu plus chers que les produits
"normaux". Exactement trois quarts d’entre elles (25% tout à fait d’accord et 50% plutôt
184
d'accord) disent qu’elles sont prêtes à le faire, contre près d’un cinquième d’entre elles qui ne
souhaitent pas changer leurs habitudes de consommation dans ce domaine.
Ensuite, la question concernant les actions accomplies par les oranais pour des raisons
environnementales au cours du mois précédent comprenait une proposition intitulée : "achat
de produits écologiques qui portent un label environnemental". 17% des personnes interrogées
ont affirmé avoir fait un tel achat durant le mois précédent.
Autrement dit, alors que 75% des personnes interrogées disent être prêtes à acheter des
produits écologiques même s’ils sont plus onéreux, seules 17% l’ont réellement fait dans le
mois qui précédait l’enquête. Les oranais affirment être prêts à acheter des produits
écologiques et l’avoir réellement fait dans le mois qui précédait l’enquête. La majorité d’entre
eux, disent vouloir en venir à une consommation écologique mais n’ont pas franchi le seuil
entre intention et action.
Il existe plusieurs explications possibles à ce manque de cohérence. Premièrement, et
plus que probablement, les attitudes écologiques n'entraînent pas nécessairement des actions
écologiques et il semble que transformer des attitudes écologiques en comportement
écologique soit l’un des principaux défis révélés par cette enquête.
Deuxièmement, les considérations financières jouent un rôle dans ce domaine. Ceci est
confirmé par la constatation que les répondants qui ont un niveau de vie relativement bas, à
savoir les chômeurs ou ceux qui ont quitté les études tôt sont nettement moins enclins que
l’oranais moyen à se déclarer prêts à acheter des produits écologiques et à le faire.
Un autre facteur qui entre en considération est la quantité et la qualité des informations
concernant les produits respectueux de l'environnement, qui ne s’expriment pas par exemple
par un étiquetage clair.
185
Oui,
certainement
NSP 12%
6%
Non, pas du tout
13%
Oui, dans
une
certaine
Non, pas
mesure,
vraiment,
40%
29%
186
Section 4 : Protection de l’environnement et la prise de décision des citoyens
oranais.
L’une des idées clés soutenant la notion de protection de l’environnement est que les
facteurs environnementaux doivent bénéficier d’une attention égale à celle des facteurs
économiques et sociaux lors de la prise de décision.
- A votre avis, quel est le facteur qui influence le plus votre la qualité de vie ?
Figure n°25 : Les facteurs influençant la qualité de vie des citoyens oranais.
187
On a demandé aux oranais dans quelle mesure chacun de ces trois éléments affecte leur
qualité de vie. Une grande majorité des oranais pensent que les trois facteurs ont un fort
impact sur leur vie, trois quarts d’entre eux indiquant que tous les trois influencent "assez" ou
"beaucoup" leur vie quotidienne. Les facteurs économiques (84%) sont vus comme ayant le
plus fort impact, suivis de près par l’état de l’environnement (80%).
Cela pourrait refléter, par exemple, la situation économique turbulente, avec des
prévisions d'inflation importante et de l’importance croissante des problèmes
environnementaux comme le changement climatique. Par conséquent, l’état de
l’environnement se situe clairement entre les facteurs économiques et les facteurs sociaux.
Les répondants ont été invités à choisir deux actions à partir d’une liste de six actions
qu’ils jugent les plus efficaces pour faire face aux problèmes environnementaux.
- A votre avis, parmi les moyens suivants quels sont les meilleurs moyens pour
résoudre les problèmes environnementaux ? (MAX. 2 REPONSES)
Figure n°26 : Les solutions probables aux problèmes environnementaux selon les oranais.
NSP 4%
Aucun de ceux-ci (SPONTANE) 1%
portent atteinte à l’environnement
Introduire et augmenter les taxes sur des activités… 14%
Introduire une législation de l’environnement … 25%
commerce et aux citoyens qui protègent…
avantages fiscaux, subventions) à l’industrie, au
Offrir des incitations financières plus élevées (p.ex.: 29%
environnementaux
Fournir plus d’informations sur les enjeux 30%
vigueur en matière d’environnement
Assurer une meilleure application de la législation… 33%
contrevenants
Infliger des amendes plus lourdes à l’encontre des 37%
188
Globalement, il n’y a pas de classement vraiment distinctif entre les facteurs, même si
quelques préférences se font jour. Une action "négative", à savoir infliger des amendes plus
élevées à l’encontre des contrevenants, est la plus citée (37%). Il est intéressant de noter que
cette approche ne s’étend pas à toutes les activités qui portent atteinte à l'environnement en
général, puisque le plus faible pourcentage des personnes interrogées estiment que la
proposition d’introduire et d'augmenter les taxes sur ces activités est un bon moyen de
protéger l’environnement (14%).
Un tiers des personnes interrogées voient dans une meilleure application de la
législation en vigueur en matière d’environnement un moyen d’améliorer la protection de
l’environnement tandis qu’un pourcentage moindre (25%) préconise une législation plus
stricte. Dans l’ensemble, les mesures législatives en général sont considérées comme le
meilleur moyen de résoudre les problèmes environnementaux.
Enfin, un peu moins d’un tiers des personnes interrogées mentionnent les deux actions
« positives » : fournir plus d’informations sur les enjeux environnementaux (30%) et offrir
des incitations financières plus élevées à ceux qui protègent l’environnement (29%).
Les achats des ménages constituent une part significative des dépenses de la
consommation nationale. Parallèlement aux préoccupations croissantes face à l’état de
l’environnement, les achats écologiques des ménages sont devenus un sujet d’actualité étant
donné le volume des achats de produits et services auxquels procèdent les ménages.
Les personnes interrogées devaient choisir entre deux affirmations opposées : l’une
supposant que les achats des ménages devraient se baser uniquement sur des considérations de
prix et l’autre que ceux-ci devraient se baser davantage sur des considérations
environnementales même au détriment du prix.
- En ce qui concerne les achats des ménages, laquelle des deux affirmations
suivantes se rapproche le plus de votre point de vue ?
189
Figure n°27 : Les achats écologiques selon les citoyens oranais.
Aucune de celles-ci
(SPONTANE)
7%
Les ménages
devraient toujours
choisir les produits
les moins chers.
20%
Les ménages
devraient acheter
davantage de
produits
écologiques, même
s’ils sont chers
73%
Les oranais soutiennent largement l’idée des achats écologiques par les ménages : près
de trois quarts d’entre eux déclarent que les ménages devraient acheter plus de produits
écologiques même s’ils sont plus onéreux que les autres. Seuls 20% demandent que les
considérations de prix guident les achats des ménages.
190
Section 5 : Informations sur l’environnement.
Dans cette dernière section de ce chapitre, nous abordons le rôle de l’information dans
la formation des opinions, l’adoption d’attitudes et les actions des oranais concernant
l’environnement.
- En général, dans quelle mesure vous sentez vous informé(e) sur les questions liées
à l’environnement ?
Figure n°28 : Degré d’information des oranais sur les questions environnementales.
NSP Très bien
3% informé(e)
5% Très mal
informé(e)
9%
Plutôt mal
informé(e)
33%
Plutôt bien
informé(e)
50%
Un peu plus de la moitié des oranais sondés estiment être informés sur les questions
environnementales (55%). Seulement 5% s'estiment très bien informés tandis qu’exactement
la moitié d’entre eux s'estime plutôt bien informés. Par contre, un pourcentage substantiel de
personnes interrogées tendent à manquer d’informations : 9% se sentent très mal informées et
un autre tiers d’entre elles se sentent plutôt mal informées.
191
On peut interpréter ces résultats de deux manières. D’un point de vue positif malgré des
préoccupations environnementales croissantes, les oranais pensent s’être tenus au courant. Par
ailleurs, le volume des informations relatives à l’environnement – le changement climatique
en est un exemple notable – a augmenté de façon spectaculaire. Mais ceci ne semble pas avoir
d’effet sur le sentiment des personnes interrogées en matière d’information.
- Veuillez nous dire quelles sont les cinq questions pour lesquelles vous vous
estimez manquer d’information plus particulièrement ? (MAX. 5 REPONSES)
Figure n°29 : Les sujets sur les quels les citoyens oranais manque d’information.
NSP 4%
Aucune de celles-ci (SPONTANE) 6%
Les problèmes urbains 11%
Nos habitudes de consommation 12%
La pollution sonore 12%
L’impact des modes de transport actuels 13%
Les catastrophes naturelles 14%
L’augmentation du volume des déchets 17%
La pollution de l’air 21%
Les catastrophes causées par l’homme 21%
L’épuisement des ressources naturelles 26%
La perte de biodiversité 26%
Le changement climatique 26%
La pollution de l’eau 27%
La pollution due à l’agriculture 28%
l’agriculture
L’utilisation d’organismes génétiquement… 34%
L’impact sur notre santé de produits chimiques… 36%
La question qui suit logiquement celle relative au sentiment d’être informé est la
question des sujets sur lesquels les oranais manquent d’informations en particulier. Les deux
sujets les plus cités par les oranais sont l’impact sur la santé de produits chimiques utilisés
dans les produits de tous les jours (36%) et l’utilisation d’organismes génétiquement modifiés
dans l’agriculture (34%). Il s’agit de sujets assez scientifiques, qui véhiculent une connotation
de risques potentiels pour la santé.
192
A l’autre extrémité du classement, les sujets qui sont les plus étroitement liés aux choix
quotidiens des personnes interrogées ne semblent pas les intéresser outre mesure. Ceci
pourrait indirectement être dû à la polarisation des attitudes et des actions, car les oranais sont
très inquiets de l'état général de l’environnement mais ils n’entreprennent pas d’action quand
il s’agit de faire face aux défis environnementaux.
Dans les questions précédentes, les résultats ont montré qu’un pourcentage substantiel
d’oranais manquent d’information sur les problèmes environnementaux et que c’est lié à leurs
attitudes et actions dans le domaine de l'environnement. En outre, nous avons analysé la
question de savoir quels sujets environnementaux en particulier leur semblent étrangers et
dans quelle mesure le sentiment d’être informé est lié aux inquiétudes environnementales.
NSP 1%
1%
l'environnement (SPONTANE)
1%
expositions, festivals, etc.)
3%
Les livres 5%
193
Les sources principales de toute information spécifique sont celles qui transmettent le
plus gros volume d'information en général, c’est-à-dire les médias. C’est aussi le cas en ce qui
concerne l’information sur l'environnement. La télévision se classe en tête (journal télévisé
68% et films et reportages 33%) et les journaux arrivent en deuxième position (43%).
Ces observations peuvent servir à définir les cibles et les modes de communication pour
les campagnes de communication sur les questions environnementales
- À qui faites-vous le plus confiance lorsqu’il s’agit de questions liées à
l’environnement ? (MAX. 3 REPONSES).
Figure n°31 : Degré de confiance par rapport aux sources d’information adoptées par les
oranais.
3%
Autre (SPONTANE) 1%
8%
Les syndicats 2%
2%
La radio 5%
6%
collègues
7%
Les professeurs à l’école ou à l’université 8%
Les partis politiques représentant l'environnement 8%
9%
Direction de l’environnement 10%
11%
Les organisations internationales 13%
Les associations de consommateurs et autres 18%
22%
Les scientifiques 36%
Les associations environnementales 36%
194
Conclusion.
Au terme de l’analyse des résultats de cette enquête sur le comportement des citoyens
oranais envers l’environnement, les principales conclusions sont les suivantes :
Les citoyens oranais attachent une grande valeur à l’environnement et sont de plus en plus
conscients du rôle qu’il joue dans leurs vies. L’environnement a une importance indiscutable
dans la vie des citoyens oranais.
• 96% des oranais font valoir que la protection de l’environnement est importante pour eux
personnellement. Pour deux tiers de ceux-ci, elle est même très importante. L’opinion
publique oranaise semble avoir pris conscience de la nature globale des problèmes
d’environnement.
• Tout d’abord, les oranais ont tendance à associer la notion d’environnement aux problèmes
environnementaux comme la pollution dans les villes (22%) et le changement climatique
(19%). Ils ont tendance, dans une moindre mesure, à associer des notions plus traditionnelles
à l’environnement, comme celle de paysages agréables et verdoyants (13%).
• Ainsi, les oranais se préoccupent surtout des problèmes environnementaux globaux que sont
le changement climatique (57%), la pollution de l’eau (42%) et de l'air (40%).
• Deux tiers (67%) des citoyens oranais ne préfèrent que les décisions destinées à protéger
l’environnement soient prises en commun avec les associations et les organisations de défense
de l’environnement.
• 82% des citoyens oranais conviennent de la nécessité d'une législation environnementale,
78% accepteraient que le gouvernement consacre plus d’argent à la protection de
l’environnement, même au détriment d’autres domaines.
La plupart des oranais ont des attitudes écologiques et sont conscients de leur rôle en
tant qu’individus dans la protection de leur environnement.
• Les oranais placent progressivement l’état de l’environnement (80%) sur un pied d’égalité
avec les facteurs économiques (84%) en tant que paramètres influençant leur qualité de vie.
• Ils envisagent également les politiques visant à protéger l’environnement comme une
incitation à innover (63%) plutôt qu’une entrave aux performances économiques (16%) et
estiment que la protection de l’environnement doit être prioritaire par rapport à la
compétitivité de l’économie.
• 86% des oranais croient qu’eux-mêmes, en tant qu’individus, peuvent jouer un rôle dans la
protection de l’environnement de leur région.
195
Cependant, bien que les oranais soient conscients de la nécessité de protéger
l’environnement, leurs attitudes écologiques ne se traduisent pas toujours par un
comportement et des actions écologiques.
• Près de neuf oranais sur dix ont indiqué avoir fait au moins un geste pour des raisons
environnementales - probablement trier leurs déchets ménagers (59%) – au cours du mois qui
a précédé cette enquête.
• Mais on peut faire mieux : la plupart des oranais (64%) n’avaient accompli que peu actions
(et environ un quart (23%) quelques actions en faveur de l’environnement. 9% n’ont rien fait
dans le mois précédant cette enquête. Par conséquent, seul un très petit pourcentage des
personnes interrogées (3%) peuvent être qualifiées de véritables pragmatistes
environnementaux.
• De surcroît, les oranais sont peu enclins à accomplir des actions qui sont directement liées à
leur style de vie et à leurs habitudes de consommation, comme utiliser moins leur voiture ou
acheter des produits écologiques (17% chacun). Ceci confirme aussi le constat que les oranais
voient rarement leurs habitudes de consommation comme un sujet de préoccupation
environnementale (11%).
• C'est pourquoi, même si la volonté est présente, puisque 75% sont d’accord avec le fait
d’acheter des produits écologiques même s’ils coûtent un peu plus cher, les oranais ne vont
pas plus loin et sont peu nombreux à les acheter (17%).
Le sentiment d’être informé sur les problèmes environnementaux a un impact
considérable sur les attitudes et le comportement des oranais.
• Un pourcentage substantiel d’oranais déclare qu’ils ne se sentent pas informés sur les
problèmes environnementaux (42%). Néanmoins, la majorité se sent plutôt bien (50%) ou très
bien informée (5%).
C’est pourquoi le principal défi révélé par cette enquête porte sur la manière de mieux
informer les citoyens oranais sur les problèmes environnementaux et de les encourager à agir
selon leurs convictions en matière d'environnement.
196
Chapitre VIII : Les entreprises oranaises et l’environnement
197
Introduction.
De plus, l'analyse couvre trois (3) grands types de secteurs d’activité : le commerce,
l’industrie et les services.
Pour mener au mieux cette enquête il nous a semblé judicieux d’articuler ce chapitre en
six sections : la première est destinée à caractérisé l’étude de manière objective en définissant
les paramètres techniques requis. La deuxième se consacre aux attitudes générales et
l’engagement des entreprises oranaises à l’égard de l’environnement. Quant à la troisième,
traite l’intégration du management environnemental dans les entreprises oranaises ainsi que la
mesure de leurs performances dans ce domaine. Par contre, les trois autres sentions restantes
se voient se consacrée chacune à un élément du mix marketing et la possibilité d’intégrer des
critères environnementaux dans chaque politique à savoir : la politique produit-prix, la
politique de communication et enfin la politique de distribution.
198
Section 1 : Spécifications techniques.
De la même manière que le chapitre précédent, dans ce deuxième chapitre nous allons
essayer de préciser quelques volets techniques qui déterminent les éléments fondamentaux de
n’importe quelle enquête tels que la méthode d’échantillonnage, les critères de
représentativité de l’échantillon ainsi que le mode de collète d’informations sans oublier
l’espace géographique et temporel dans lesquels s’est déroulée cette enquête.
Pour que l’échantillon soit représentatif on a choisi trois critères qui nous ont semblé
pertinents pour donner le plus de crédibilité à notre enquête qui sont : la taille, l’âge et le
secteur d’activité de l’entreprise.
4% 3%
5% 24%
[1]
13%
[2-5]
[6-10]
16% [11-20]
[21-30]
35%
[31-50]
>50
199
On remarque que l’échantillon établi porte plus sur des entreprises de petites tailles avec
un taux de 59% (35% et 24 %) constitué principalement d’EURL (Entreprise Unipersonnel à
Responsabilité Limitée) et des SARL (Société à Responsabilité Limité).
On constate aussi que environ 1/3 des entreprises qui composent l’échantillon sont PME
(Petites et Moyennes Entreprises) de différentes natures confondues.
Secteur industriel
33.33%
200
VIII.1.1.3. le critère de l’âge de l’entreprise.
1 à 5 ans
23%
11 ans et plus
47%
6 à 10 ans
30%
Une fois de plus, on peut dire que le critère d’âge d’entreprise et un autre critère
important qui vient s’ajouter aux deux autres critères. Le choix de critère d’âge comme critère
de représentativité de l’échantillon se justifie par le fait que l’âge de l’entreprise détermine
son expérience et ainsi son savoir-faire dans son domaine.
Sur cette base, on peut dire que l’échantillon des entreprises interrogées est caractérisé
par un ensemble d’entreprises expérimentées avec un taux de 47%, et 1/3 des entreprises
constitue une catégorie d’entreprises en pleine extension de leurs activités et enfin, presque ¼
des entreprises interrogées son jeunes et cherchent à survivre sur le marché.
De cela, on peut dire que cet échantillon essaie de toucher à toutes les catégories
d’entreprises aux objectifs différents ce qui lui donne une force de représentativité
considérable, et par conséquent, on peut se fier aux résultats escomptés de l’enquête.
201
VIII.1.2. Méthode d’échantillonnage.
Pour mener cette enquête le choix a été porté sur la méthode d’échantillonnage par
quota. Nous avons procédé par secteur d’activité en choisissant vingt et une entreprises à
interroger par secteur ce qui nous a permis d’avoir un échantillon final de 63 entreprises
comme il est précisé dans le tableau ci-dessous.
Le mode de collecte d’informations qui a été choisi pour ramasser les informations de
l’enquête est l’entretien face à face avec les dirigeants des entreprises ou leurs représentants
moyennant un questionnaire composé de vingt deux (22) questions sectionnées en quatre
sections qui se termine par des données concernant les critères de représentativité de
l’échantillon.
202
Le choix de l’entretien face à face comme mode de collecte d’information se justifie par
la volonté d’avoir une réponse immédiate en temps réel de la part de l’interviewé ce qui
permet l’acquisition effective de l’information, sans oublier la faculté d’interagir avec les
dirigeants des entreprises ou leurs représentants en cas d’une incompréhension de la question
ce qui procure des informations précises et exactes à l’enquêteur.
Cette enquête a été réalisé pendant 1 mois dans entre le 15 février et le 14 mars 2016.
Près de 63 répondants ont été interrogés en situation de face-à-face.
Cette enquête a couvert cinq (5) principales zones de la Wilaya d’Oran à savoir : la zone
d’Oran, ES-Senia, Bir-El-Djir, Hassi Ameur et Arzew.
203
Section 2 : Attitudes générales et engagement des entreprises oranaises à
l’égard de l’environnement.
Figure n°35 : Degré d’engagement des entreprises oranaises dans une réflexion
environnementale.
non 21,40%
oui 78,60%
La grande majorité des entreprises interrogées déclarent avoir engagé une réflexion
concernant la protection de l’environnement. Ce qui montre que les entreprises oranaises ont
pris conscience de la nécessité de l’intégration de la dimension environnementale dans leurs
stratégies.
Figure 36 : Raisons du non engagement des entreprises oranaises dans une réflexion de
respect de l’environnement.
204
80%
40%
0%
Les entreprises qui ne se sont pas engagées dans une réflexion environnementales
déclarent avoir d’autres priorités en choisissant la modalité de réponse « Autre » en évoquant
leur propre raisons : pas d’intérêt, pas à l’ordre du jour ou la réflexion en est qu’aux prémices.
3 à 5 ans 23,70%
1 à 2 ans 18,20%
Toutefois, 23,70% des entreprises oranaises sondées disent que les premières démarches
en faveur de l’environnement étaient entre 3 et 5 ans.
205
Ces résultats peuvent être expliqués par plusieurs raisons :
oui
100%
Selon l’échantillon des entreprises oranaises interrogées, il nous apparaît clairement que
la totalité des entreprises ont déclaré avoir déjà initié des actions concrètes sur ce sujet, ce qui
est confirmé par le taux de 78.60% des entreprises qui se sont engagées dans une démarche ou
réflexion sur l’environnement auparavant.
206
Section 3 : Management et performance environnementale des entreprises
oranaises.
207
Figure n°40 : Les freins de diminution des impacts environnementaux des activités des
entreprises oranaises.
208
Figure n°41 : Connaissances des obligations environnementales par les entreprises oranaises.
51,30%
42,39% 40,43%
32,83% 28,48%
20,65% 24,78%
209
Figure n°42 : La mise en place d’un système de management environnemental au sein des
entreprises oranaises.
Non
79,96%
3,27%
Oui, ISO 14001
En observant les résultats ci-dessus, on remarque que les entreprises oranaises n’ont pas
passé à l’action malgré leurs engagements dans une réflexion environnementale qui ne s’est
pas concrétisé de manière effective. Cela traduit les priorités des entreprises en temps actuel et
que la protection de l’environnement reste loin de leurs préoccupations majeures actuelles.
Cependant, on remarque que certaines entreprises font l’effort comme même de mettre
en place un système de management environnemental propre à elles ce qui signifie que les
choses sont entrain de bouger dans le côté positif en ce qui concerne la généralisation de la
mise en place d’un système de management environnemental.
Figure n°43 : Les incitants à l’amélioration des performances environnementales dans les
entreprises oranaises.
210
Aides financières directes 60,94%
Parmi les incitants les plus appréciés par les entreprises oranaises sont les aides directes
financières ce qui montrent que les entreprises préfèrent ce genre d’incitant parce que la mise
en place d’un système de management environnemental est coûteuse. De plus, on a vu
précédemment que les entreprises oranaises manquent d’information et de formation ce qui
explique qu’environ le taux de 36.20% des entreprises sont incitées par des aides informatives
et 26.30% d’entre elles sont incitées par l’obtention d’un conseiller environnemental.
Il est très important de signaler que les parties prenantes des entreprises oranaises en
amont et en aval ont un rôle primordial dans leur incitation à l’intégration de l’aspect
environnemental dans leurs systèmes managériaux à pied égal que le changement de la
règlementation en vigueur.
211
Section 4 : La politique produit-prix des entreprises oranaises et la
protection environnementale.
Bien que le un cinquième des entreprises ait coché sur la case « non réponse », les
résultats obtenus restent significatifs. Dans ce cadre, on remarque clairement que plus que la
moitié des entreprises oranaises interrogées ont au moins intégré l’un des aspects
environnementaux dans l’offre de leurs produits et services cela confirme leurs engagements
dans une réflexion sur la protection environnementale.
212
VIII.4.2. Gestion de la production des produits et services et les critères
environnementaux.
Moyennant les résultats obtenus, on peut dire que la majorité des entreprises oranaises
sont en phase de réflexion en matière d’intégration de critères environnementaux dans leurs
systèmes de gestion de production et d’autres entreprises ont déjà passé à l’action en
introduisant un des paramètres environnementaux dans leurs processus de production ce qui
est un indicateur de performances environnementales de ces entreprises.
Dans le même contexte, il y a des entreprises qui cherchent à être leader par
l’intégration des critères environnementaux dans leurs appareils productifs pour marqué un
facteur clés de succès qui leurs permettra de dépasser les autres acteurs du même secteur
d’activité avec un taux de 38%. On peut ajouter d’autres entreprises qui adoptent une stratégie
de différenciation en cherchant à se distinguer sur un aspect environnemental par rapport aux
autres offreurs du même secteur avec un taux de 11,1%.
En dernier, se trouve les entreprises qui ont refusé de répondre ou les entreprises qui ne
projettent pas d’intégrer des critères environnementaux dans leurs systèmes de gestion de
production avec des taux respectifs de 16,1 et 17,6%.
213
VIII.4.3. Politique de prix et l’axe environnemental.
Non réponse 8%
On voit bien que les entreprises oranaises accordent trop d’importance à l’aspect
environnemental dans l’élaboration de leurs prix pratiqués sur leurs offres de produits et de
services, mais cela n’est que dans sa phase embryonnaire car le critère environnemental n’est
pas intégré de manière directe dans le calcul du prix de revient.
D’autres entreprises jugent que le temps n’est pas encore venu pour lancer une réflexion
sur la meilleure méthode de valoriser les critères environnementaux avant leur intégration
dans le calcul des prix de vente.
Il faut bien signaler qu’il existe comme même un petit pourcentage d’entreprises
interrogées qui ont refusé de répondre sur cette question par manque d’information ou elles
considèrent cette information comme étant un secret professionnel.
214
VIII.4.4. Politique d’achat et d’approvisionnement et les critères environnementaux.
- Diriez-vous que votre entreprise intègre des critères environnementaux dans le choix de
ses achats et de ses fournisseurs ?
Figure n°47 : L’intégration des critères environnementaux dans la politique d’achat et
d’approvisionnement par les entreprises oranaises.
Par contre, on trouve presque 1/3 des entreprises qui jugent que c’est inopportun
d’intégrer les critères environnementaux dans leurs politiques d’achat, d’approvisionnement
et choix des fournisseurs car cela ne va que ralentir le processus d’approvisionnement qui
pourrait affecter le fonctionnement de leurs appareils productifs ce qui risque de générer des
coûts supplémentaires en cas de non livraison à temps des marchandises pour leurs clients.
215
Figure n°48 : La pratique de l’éco-conception vue par les entreprises oranaises.
9% 12%
14%
Pas du tout d'accord
plutôt pas d'accod
plutôt d'accord
22% 43%
tout à fait d'accord
Ne sais pas
Par contre, nous avons 36 % (22% et 14 %) d’entreprises oranaises qui sont d’accord
avec l’introduction de l’éco-conception dans leurs processus de production ce qui traduit leurs
volonté de moderniser leur politique produit et l’améliorer pour une meilleur respect de
l’environnement et responsabiliser ainsi le consommateur en lui offrant des produits
écologiques.
Plutôt pas
d’accord Ne Sais Pas (NSP)
Pas du 12% 5%
tout
d’accord
8%
Signalons tout de même, que environ un cinquième (12% et 8%) des entreprises
oranaises sondées sont défavorable à une éventuelle utilisation de l’analyse du cycle de vie du
produit et jugent que ce n’est pas nécessaire et qu’elles peuvent s’en sortir sans faire appel à
cette technique.
12%
26%
13%
18%
31%
Nous pouvons dire à travers l’observation des résultats concernant la nécessité de l’éco-
packaging pour la présentation des produits fabriqués par les entreprises oranaises que ces
dernières ne voient pas la nécessité d’offrir des produits contenus dans un éco-packaging avec
un taux de 57% (31% et 26%). Cela peut être expliqué par plusieurs raisons :
Toutefois, environ 1/3 des entreprises interrogées se disent qu’il est temps à réfléchir
sur la nécessité de fabriquer des produits avec un conditionnement écologique ce qui
permettrait l’augmentation du taux de recyclage des emballages qui participera à son tour à
l’économie des ressources matérielles et financières des entreprises et encouragerait ainsi à
une préservation de l’environnement ce qui va renforcer l’image de marque de ces entreprises
envers leurs différentes parties prenantes.
218
Section 5 : La politique de communication des entreprises Oranaises et la
protection environnementale.
Plutôt d’accord
18%
219
VIII.5.2. L’intégration d’une démarche de communication responsable dans les
entreprises.
33%
21%
19%
17%
10%
Pas du tout
Plutôt pas
d’accord Plutôt
d’accord Tout à fait
d’accord
d’accord Ne Sais Pas
(NSP)
Cet histogramme nous montre que les entreprises oranaises ne mettent pas en avant une
communication responsable vers ses cibles interpréter par les taux respectifs de 33% et 21%.
Cela n’est pas étonnant car ce constat ne fait que confirmer les résultats précédents où plus
des entreprises n’étaient pas d’accord que l’environnement soit l’objet principal de leur
communication.
Par contre, nous pouvons dire qu’il y a une concordance entre les résultats de cette
question et la question précédente. Car on remarque qu’il y a comme même une certaine
volonté éprouvée de la part des entreprises oranaises de s’inscrire dans une démarche de
communication responsable ce qui est traduit par les taux respectifs de 19% et 17%.
220
VIII.5.3. La nécessité de communiquer avec les ONG par les entreprises.
55%
16%
12%
10%
7%
Pas du tout Plutôt pas Plutôt d’accord Tout à fait Ne Sais Pas
d’accord d’accord d’accord (NSP)
Les entreprises oranaises voient qu’il est de leur intérêt de communiquer avec les
organisations non gouvernementales de manière générale et celles qui activent dans le
domaine de protection environnementale de façon particulière avec un taux de 67% (55% et
12%). Cela est un indicateur sur l’ouverture des entreprises oranaises interrogées à toutes les
cibles de la société dans un objectif d’améliorer leurs images de marque auprès des acteurs et
des parties prenantes avec les quelles elles ont une relation.
Il convient de signaler que presque ¼ des entreprises oranaises sondées jugent inutile ou
ne sont pas d’accord sur une ouverture d’un canal de communication avec les organisations
non gouvernementales de protection de l’environnement. Cette fuite en avant de ce type
d’entreprises est un signe de négligence qui pourrait être un désavantage sérieux dans le futur
car elles seront vues autant qu’entreprises polluantes par le citoyen et par conséquent il serait
trop tard d’embellir leurs images et réputations auprès des différentes parties prenantes.
221
Section 6 : La politique de distribution des entreprises Oranaises et la
protection environnementale.
8%
22%
11%
Pas du tout d’accord
Plutôt pas d’accord
47%
Cet anneau nous renseigne que les entreprises oranaises jugent qu’il n’y a aucune
relation entre sa politique de distribution et l’inclusion de critères environnementaux avec un
taux de 69% (47% et 22%). Ce jugement de ces entreprises peut être expliqué par plusieurs
points :
222
- La relation qui existe entre les entreprises et les différents transporteurs de
marchandises et surtout dans le cas où ces derniers sont des sous-traitants. Les
entreprises ne sont pas responsables de toutes les émissions de CO2 que vont causer
ces transporteurs faute de non entretien de leurs matériels logistique.
- Les points de ventes qui distribuent les produits et services de ces entreprises qui
pourront parfois être négligents en matière d’hygiène, santé et environnement (HSE)
que les entreprises ne peuvent pas les contrôlés directement.
Cependant, il faut encourager les entreprises qui sont conscientes que l’importance de
l’impact d’une distribution que ne respecte pas l’environnement et surtout en matière de
déchets que génère cette opération après livraison des produits auprès des consommateurs ou
utilisateurs finaux malgré leurs taux restreint qui ne dépasse pas 11%.
Figure n°55 : La prise en compte des critères environnementaux dans le choix des
distributeurs par les entreprises oranaises.
13%
19%
223
Les résultats ci-dessus nous révèlent que la majorité des entreprises oranaises sont dans
une situation ambigüe car elles ne savent pas est ce qu’il est nécessaire pour elle de prendre en
considération les critères environnementaux dans le choix de leurs distributeurs ou pas. Cette
situation reflète plusieurs points :
- La peur des entreprises de coûts supplémentaires relatifs aux distributeurs qui peuvent
réclamer des augmentations de marges commerciales en cas d’intégration de nouvelles
exigences environnementales par les entreprises productrices.
- La non maîtrise des circuits de distribution par les entreprises ce qui les empêchent de
prendre les décisions nécessaires qui touchent l’aspect environnemental dans la
distribution de leurs produits et services.
- Le désengagement de la part des entreprises de la protection environnementale en
matière de distribution en faveur des distributeurs.
Néanmoins, il faut dire que le reste des entreprises oranaises ont des avis différents avec
des taux plus au moins égaux ce qui confirme l’ambigüité enregistré dans le cas échéant.
VIII.6.3. L’intégration des critères environnementaux dans les points de ventes des
entreprises.
- Dans le cas où votre entreprise décide d’avoir ses propres points de ventes, il est
nécessaire d’aménager des points de vente responsable. Est-ce que vous êtes ?
Figure n°56 : L’intégration des critères environnementaux dans l’aménagement des points de
ventes par les entreprises oranaises.
224
Le cercle représentant les résultats des réponses à cette question nous montre clairement
que plus de 2/3 des entreprises oranaises sont d’accord sur la possibilité d’aménager des
points de ventes responsables qui assurerais la distribution de leurs produits et services avec
un taux de 71% (60% et 11%). Cela peut être expliqué par plusieurs raisons :
Cependant, il est intéressant de noter que ¼ des entreprises oranaises voient qu’il n’est
pas nécessaire d’aménager des points responsables faute de charges supplémentaires qui vont
se répercuter sur les prix de vente et, par conséquent, la baisse du chiffres d’affaires de ces
entreprises.
225
Conclusion.
De manière générale, les PME oranaises estiment agir efficacement dans les domaines
de la prévention et du tri des déchets, du recyclage et de la valorisation des déchets et de la
gestion de l’énergie. S’ils sont encourageants, ces taux pourraient toutefois être
contrebalancés par un décalage fréquent entre la perception de bien faire et la réalité des faits.
De même, on peut légitimement se poser la question de savoir si ces entreprises s’en tiennent
au strict respect de la législation ou si elles anticipent le mouvement, par la mise en place de
bonnes pratiques et de comportements plus écologiques. Ce qui est frappant, c’est que des
entreprises sondées ne connaissent pas les obligations légales en matière d’environnement
qu’elles sont censées respecter notamment, en matière de permis d’environnement, de gestion
des déchets ou de stockage des produits dangereux. La diminution des émissions de CO2
n’apparait pas non plus comme une priorité absolue des entreprises sondées.
Cependant, les PME interrogées estiment avoir mis en place un système de management
environnemental, qu’il soit labellisé (ISO 14001) ou interne.
226
Les demandes du marché, à savoir celles des clients et des fournisseurs, ne sont pas
décisives. A l’inverse, l’adhésion du personnel devient sérieuse pour les chefs d’entreprises,
notamment lors des processus de recrutement de leur main d’œuvre qualifiée. Perspectives
impérativement plus vertes … Plus de la moitié des entreprises interrogées revendiquent des
subsides directs afin d’améliorer leurs performances environnementales. Dans cette optique,
1/3 des PME souhaitent bénéficier de campagnes et d’outils de sensibilisation et
d’information en matière de gestion environnementale.
227
Conclusion générale
228
L’objectif de cette recherche est d’étudier la perception du consommateur oranais de la
protection de l’environnement représentant la demande au niveau de la Wilaya d’Oran. De
plus, de voir la possibilité pour les entreprises oranaises d’intégrer le facteur environnemental
dans leurs stratégies globales et de réfléchir aux leviers d’action qu’elles peuvent activer pour
attirer davantage de consommateurs vers une offre responsable.
Les résultats de la recherche montrent que le consommateur oranais associe les
problèmes environnementaux à deux idées principales : la pollution et le changement
climatique qui est nettement ressenti ses dernières années. L’idée de changement climatique
revient aussi par rapport aux préoccupations majeures des citoyens oranais à l’égard de
l’environnement à côté de la pollution de l’eau, la pollution de l’air et les catastrophes causées
par l’homme ce qui montre que l’environnement occupe une place importante dans leurs
esprits.
229
contribuera à la réduction de l’émission du CO2 et améliorera certainement la qualité de l’air
de la Wilaya d’Oran. La deuxième action est celle de l’achat de produits écologiques malgré
leur cherté ce qui aide à améliorer le travail de recyclage et par conséquent éviter le gaspillage
des ressources et à la préservation des droits des générations futures.
Les oranais s’abstiennent fréquemment d’accomplir des actions qui nécessitent des
choix actifs en matière de consommation. Cette rubrique étudie la relation entre les intentions
et les actions, en se basant sur l’exemple des achats écologiques.
Il existe plusieurs explications possibles à ce manque de cohérence. Premièrement, et
plus que probablement, les attitudes écologiques n’entraînent pas nécessairement des actions
écologiques et il semble que transformer des attitudes écologiques en comportement
écologique soit l’un des principaux défis révélés par cette recherche.
Deuxièmement, les considérations financières jouent un rôle dans ce domaine. Ceci est
confirmé par la constatation que les répondants qui ont un niveau de vie relativement bas, à
savoir les chômeurs ou ceux qui ont quitté les études tôt sont nettement moins enclins que
l’oranais moyen à se déclarer prêts à acheter des produits écologiques et à le faire.
Un autre facteur qui entre en considération est la quantité et la qualité des informations
concernant les produits respectueux de l’environnement, qui ne s’expriment pas par exemple
par un étiquetage clair.
Si l’on examine les résultats globaux à la lumière de la volonté d’acheter des produits
écologiques, même s’ils coûtent un peu plus cher, par rapport aux achats réels, il ressort que la
disponibilité de ce genre d'informations sur les étiquettes actuelles a une importance limitée.
Les oranais qui se disent prêts à acheter des produits écologiques et qui l’ont réellement
fait sont sensiblement plus nombreux à se dire capables d'identifier ces produits par leur
étiquette que ceux qui expriment la volonté de les acheter mais ne l'avaient pas fait.
Nous pouvons faire deux autres constatations. D'abord, parmi les oranais qui veulent
acheter et qui ont réellement acheté des produits écologiques, signalent qu’ils ont des
difficultés à identifier ces produits. Cela signifie que l'étiquetage des produits écologiques
pourrait être développé. Ensuite, parmi ceux qui veulent acheter mais qui n’ont pas acheté des
produits écologiques, la majorité se dit capable d’identifier ces produits par leur étiquette. En
d’autres termes, un mauvais étiquetage ne peut être considéré comme la seule raison de l’écart
entre intention et action d’achat de produits écologiques.
Les facteurs économiques sont vus comme ayant le plus fort impact, suivis de près par
l’état de l’environnement.
230
Cela pourrait refléter, par exemple, la situation économique turbulente, avec des
prévisions d’inflation importante et de l’importance croissante des problèmes
environnementaux comme le changement climatique. Par conséquent, l’état de
l’environnement se situe clairement entre les facteurs économiques et les facteurs sociaux.
D’un point de vue positif malgré des préoccupations environnementales croissantes, les
oranais pensent s’être tenus au courant. Par ailleurs, le volume des informations relatives à
l’environnement – le changement climatique en est un exemple notable – a augmenté de façon
spectaculaire. Mais ceci ne semble pas avoir d’effet sur le sentiment des oranais en matière
d’information.
A l’autre extrémité du classement, les sujets qui sont les plus étroitement liés aux choix
quotidiens des oranais ne semblent pas les intéresser outre mesure. Ceci pourrait
indirectement être dû à la polarisation des attitudes et des actions, car les oranais sont très
inquiets de l’état général de l’environnement mais ils n’entreprennent pas d’action quand il
s’agit de faire face aux défis environnementaux.
Néanmoins, les oranais font confiance à des sources que l’on peut considérer comme
spécialisées dans les questions environnementales, telles que les organisations
environnementales, les scientifiques et les associations de consommateurs.
Au contraire, les acteurs que l’on peut considérer comme ayant des intérêts
économiques, comme les entreprises, jouissent du niveau de confiance le plus faible.
Concernant les entreprises oranaises, La majorité déclare avoir engagé une réflexion
concernant la protection de l’environnement. Ce qui montre que les entreprises oranaises ont
pris conscience de la nécessité de l’intégration de la dimension environnementale dans leurs
stratégies.
On remarque que les entreprises oranaises comptent beaucoup sur les subventions et
aides publics en matière de volonté de leur part de réduire le caractère de nuisance de leurs
activités sur l’environnement d’un côté. D’un autre côté, elles se disent qu’elles n’ont pas le
temps pour s’occuper de la diminution des répercussions néfastes de leurs activités envers
l’environnement ce qui explique intentionnellement le manque de personnel compétent,
l’insatisfaction du retour sur investissement, manque de connaissances, d’informations et la
négligence des entreprises oranaises d’investir davantage dans la protection de
l’environnement, parce que pour elles, ces actions sont perçues comme des charges
supplémentaires qui risquent de réduire leur rentabilité financière.
Cependant, on remarque que certaines entreprises font l’effort comme même de mettre
en place un système de management environnemental propre à elles ce qui signifie que les
choses sont entrain de bouger dans le côté positif en ce qui concerne la généralisation de la
mise en place d’un système de management environnemental.
Il est très important de signaler que les parties prenantes des entreprises oranaises en
amont et en aval ont un rôle primordial dans leur incitation à l’intégration de l’aspect
environnemental dans leurs systèmes managériaux à pied égal que le changement de la
règlementation en vigueur.
232
on peut dire que la majorité des entreprises oranaises sont en phase de réflexion en
matière d’intégration de critères environnementaux dans leurs systèmes de gestion de
production et d’autres entreprises ont déjà passé à l’action en introduisant un des paramètres
environnementaux dans leurs processus de production ce qui est un indicateur de
performances environnementales de ces entreprises.
On voit bien que les entreprises oranaises accordent trop d’importance à l’aspect
environnemental dans l’élaboration de leurs prix pratiqués sur leurs offres de produits et de
services, mais cela n’est que dans sa phase embryonnaire car le critère environnemental n’est
pas intégré de manière directe dans le calcul du prix de revient.
D’autres entreprises jugent que le temps n’est pas encore venu pour lancer une réflexion
sur la meilleure méthode de valoriser les critères environnementaux avant leur intégration
dans le calcul des prix de vente.
Les résultats de la recherche nous montrent que plus que la moitié des entreprises
oranaises ne sont pas d’accord avec l’utilisation de l’éco-conception dans leurs processus de
production. Cela peut être interprété par la peur de ces entreprises de s’engager dans des coûts
supplémentaires de recherche et développement ou un manque de compétence qui constitue
un frein à l’encontre de l’introduction de l’éco-conception dans leur politique de produit.
Par contre, nous avons un tiers des entreprises oranaises qui sont d’accord avec
l’introduction de l’éco-conception dans leurs processus de production ce qui traduit leurs
volonté de moderniser leurs politiques produit et les améliorer pour un meilleur respect de
l’environnement et responsabiliser ainsi le consommateur en lui offrant des produits
écologiques.
Les entreprises oranaises ne voient pas la nécessité d’offrir des produits contenus dans
un éco-packaging. Cela peut être expliqué par plusieurs raisons :
233
Presque le un tiers des entreprises sont prêtes à adopter la protection environnementale
comme objet de communication vers leurs cibles. Cela nous donne une idée claire sur
l’engagement de ces entreprises dans une démarche de Responsabilité Sociale des Entreprises
(RSE).
Les entreprises oranaises voient qu’il est de leur intérêt de communiquer avec les
organisations non gouvernementales de manière générale et celles qui activent dans le
domaine de protection environnementale de façon particulière. Cela est un indicateur sur
l’ouverture des entreprises oranaises à toutes les cibles de la société dans un objectif
d’améliorer leurs images de marque auprès des acteurs et des parties prenantes avec les quels
elles ont une relation.
La majorité des entreprises oranaises sont dans une situation ambigüe car elles ne savent
pas est ce qu’il est nécessaire pour elles de prendre en considération les critères
environnementaux dans le choix de leurs distributeurs ou pas. Cette situation reflète plusieurs
points :
- La peur des entreprises de coûts supplémentaires relatifs aux distributeurs qui peuvent
réclamer des augmentations de marges commerciales en cas d’intégration de nouvelles
exigences environnementales par les entreprises productrices.
- La non maîtrise des circuits de distribution par les entreprises ce qui les empêchent de
prendre les décisions nécessaires qui touchent l’aspect environnemental dans la
distribution de leurs produits et services.
- Le désengagement de la part des entreprises de la protection environnementale en
matière de distribution en faveur des distributeurs.
Cependant, il est intéressant de noter que ¼ des entreprises oranaises voient qu’il n’est
pas nécessaire d’aménager des points responsables faute de charges supplémentaires qui vont
se répercuter sur les prix de vente et, par conséquent, la baisse du chiffres d’affaires de ces
entreprises.
234
A partir des résultats obtenus dans cette Thèse on ne peut que :
Par contre, confirmer la deuxième hypothèse qui était : « Les entreprises se préoccupent
essentiellement de réaliser des profits au détriment de l’environnement ». Effectivement, on
constate via cette Thèse que les entreprises oranaises n’accordent pas trop d’importance en
matière de protection de l’environnement et elles ne sont pas intéressées du moins pour le
moment à construire une offre responsable envers l’environnement, par conséquent, il est loin
d’envisager un éventuel comportement écologique de la part des ces entreprises oranaises.
235
ANNEXES
ANNEXE 1 : Questionnaire administré aux citoyens Oranais pour analyser leur
comportement envers l’environnement.
Dans le cadre d’une enquête pour la préparation d’un Doctorat qui traite le rôle
du marketing dans la promotion de la protection de l’environnement dans la Wilaya
d’Oran, nous avons l’honneur de vous demander de bien vouloir contribuer au
remplissage de ce questionnaire qui va nous aider à mener à terme notre recherche.
-
- Question 1 : Quand on parle de « l’environnement », à quoi pensez-vous en premier
lieu ?
L’état de l’environnement dont nos enfants vont hériter. Aucun de ceux-ci (SPONTANE)
Les catastrophes causées par l’homme comme les marées noires et les accidents industriels
Des tremblements de terre, des inondations et autres catastrophes naturelles NSP (Ne Sais Pas).
- Question 2 : Dans la liste suivante, veuillez indiquer les 5 principaux sujets liés à
L’environnement qui vous inquiètent le plus ? (MAX. 5 REPONSES).
236
La pollution de l’eau La pollution de l’air
Les catastrophes causées par l’homme Les catastrophes naturelles
Les problèmes urbains Aucun de ceux-ci (SPONTANE)
L’impact sur notre santé de produits chimiques utilisés dans les produits de tous les jours
L’épuisement des ressources naturelles L’augmentation du volume des déchets
La perte de biodiversité L’impact des modes de transport actuels
L’utilisation d’organismes génétiquement modifiés dans l’agriculture La pollution sonore
Nos habitudes de consommation NSP
- Question 3 : Quelle est l’importance de la protection de l’environnement
personnellement ?
Très important Plutôt important Ne Sais Pas
237
- Question 7 : Avez-vous accompli l’une des actions suivantes au cours du mois dernier
pour des raisons environnementales ? (PLUSIEURS REPONSES POSSIBLES)
Trier la plupart de vos déchets pour le recyclage.
Réduire votre consommation d’énergie (par exemple, en baissant la climatisation ou le
chauffage, en ne laissant pas des appareils en veille, en achetant des ampoules économiques,
en choisissant des appareils à consommation énergétique efficace, etc.).
Réduire votre consommation d’eau (par exemple, en ne laissant pas couler l’eau pendant la
vaisselle ou la douche, etc.).
Réduire la consommation de produits jetables (par exemple sacs plastiques, certains types
d’emballage, etc.).
Choix d’un mode de déplacement ménageant l’environnement (à pied, en bicyclette, en
transports publics).
Choix de produits ou denrées locaux.
Achat de produits écologiques qui portent un label Environnemental.
Moins utiliser votre voiture.
Aucune de celles-ci (SPONTANE).
NSP.
- Question 8 : Selon vous, quel devrait être le top 3 des priorités pour les citoyens, dans
leur vie quotidienne, afin de protéger l’environnement ? (MAX. 3 REPONSES).
Trier les déchets pour qu’ils puissent être recyclés.
Acheter davantage de produits locaux tout en évitant ceux qui viennent de très loin.
Remplacer leur voiture par un modèle plus économe en énergie, même si celui-ci est plus petit
ou plus cher.
Prendre en considération les aspects environnementaux quand vous faites des dépenses
importantes (par exemple, un voyage, une voiture, un système de chauffage, la construction
d’une maison, etc.).
Payer un peu plus d’impôts pour contribuer à la protection de l’environnement
238
Aucune de celles-ci (SPONTANE).
NSP.
- Question 10 : Pensez-vous que les labels actuels apposés sur les produits vous
permettent de déceler les produits qui sont véritablement respectueux de
l’environnement ?
Non, pas du tout.
Non, pas vraiment.
Oui, dans une certaine mesure.
Oui, certainement.
Ne Sais Pas.
- Question 11 : A votre avis, quel est le facteur qui influence le plus votre la qualité de
vie ?
Les facteurs économiques.
Les facteurs environnementaux.
Les facteurs sociaux.
- Question 12 : A votre avis, parmi les moyens suivants quels sont les meilleurs
moyens pour résoudre les problèmes environnementaux ? (MAX. 2 REPONSES)
Infliger des amendes plus lourdes à l’encontre des contrevenants.
Assurer une meilleure application de la législation en vigueur en matière d’environnement.
Fournir plus d’informations sur les enjeux environnementaux.
Offrir des incitations financières plus élevées (par. ex. : avantages fiscaux, subventions) à
l’industrie, au commerce et aux citoyens qui protègent l’environnement.
Introduire une législation de l’environnement plus sévère.
Introduire et augmenter les taxes sur des activités qui portent atteinte à l’environnement.
Aucun de ceux-ci (SPONTANE).
239
Autres (SPONTANE).
NSP.
- Question 13 : En ce qui concerne les achats des ménages, laquelle des deux
affirmations suivantes se rapproche le plus de votre point de vue ?
Les ménages devraient toujours choisir les produits les moins chers.
Les ménages devraient acheter davantage de produits écologiques, même s’ils sont chers.
Aucune de celles-ci (SPONTANE).
- Question 14 : En général, dans quelle mesure vous sentez vous informé(e) sur les
questions liées à l’environnement ?
Très mal informé(e)
Plutôt mal informé(e)
Plutôt bien informé(e)
Très bien informé(e)
NSP
- Question 15 : Veuillez nous dire quelles sont les cinq questions pour lesquelles vous
vous estimez manquer d’information plus particulièrement ? (MAX. 5 REPONSES)
L’impact sur notre santé de produits chimiques utilisés dans les produits de tous les jours.
L’utilisation d’organismes génétiquement modifiés dans l’agriculture.
La pollution due à l’agriculture (l’emploi des pesticides, de l’engrais, etc.).
La pollution de l’eau (mers, rivières, lacs et sources souterraines).
Le changement climatique.
La perte de biodiversité (comme la disparition des espèces animales, de la flore et de la faune
sauvages et de leurs habitats).
L’épuisement des ressources naturelles.
Les catastrophes causées par l’homme (les marées noires ou les accidents industriels, etc.).
La pollution de l’air.
L’augmentation du volume des déchets.
Les catastrophes naturelles (les tremblements de terre, les inondations, etc.).
L’impact des modes de transport actuels (plus de voitures, plus d’autoroutes, plus de trafic
aérien, etc.).
240
La pollution sonore.
Nos habitudes de consommation.
Les problèmes urbains (les embouteillages, la pollution, le manque d’espaces verts, etc.).
Aucune de celles-ci (SPONTANE).
NSP.
- Question 16 : Quelles sont vos trois principales sources d’information sur
l’environnement ? (MAX. 3 REPONSES)
Le journal télévisé
Les journaux
Les films et les reportages à la télévision
Internet
La radio
Les magazines
Des conversations avec des parents\ famille\ amis\ voisins\ collègues
Des publications\ brochures\ matériels d’informations
Les livres
Des événements (conférences, foires/expositions, festivals, etc.)
Vous n'êtes pas intéressé(e) par l'environnement (SPONTANE)
Autre (SPONTANE)
NSP
241
Les parents\ la famille\ les voisins\ les amis\ les collègues.
242
ANNEXE 2 : Questionnaire administré aux entreprises Oranaises pour analyser
leur comportement envers l’environnement.
Dans le cadre d’une enquête pour la préparation d’un Doctorat qui traite le rôle
du marketing dans la promotion de la protection de l’environnement dans la Wilaya
d’Oran, nous avons l’honneur de vous demander de bien vouloir contribuer au
remplissage de ce questionnaire qui va nous aider à mener à terme notre recherche.
Autre
Moins d’un an
De 1 à 2 ans
De 3 à 5 ans
Plus de 5 ans.
Oui
Non
Manque de temps
Conditions d’urbanisme
Non réponse.
244
- Question 8 : Avez-vous mis un système de management environnemental au sein de
votre entreprise ?
Non
Pression de la concurrence
Non réponse
245
- Question 11 : Diriez-vous que les systèmes liés à la gestion de la production de votre
Non réponse
Non réponse
- Question 13 : Diriez-vous que votre entreprise intègre des critères environnementaux dans le
choix de ses achats et de ses fournisseurs ?
Est la référence dans l’industrie
Non réponse
246
- Question 14 : L’utilisation de l’éco-conception dans le processus de production de
votre entreprise est nécessaire, est ce que vous êtes ?
247
- Question 18 : Votre entreprise doit introduire une communication responsable dans sa
politique de communication avec les différentes parties prenantes. Est-ce que vous
êtes ?
248
- Question 22 : Dans le cas où votre entreprise décide d’avoir ses propres points de
ventes, il est nécessaire d’aménager des points de vente responsable. Est-ce que vous
êtes ?
249
Liste des tableaux
Tableaux Page
Tableau n°1 : Objectifs fixés par une entreprise envers ses paries prenantes, l’exemple d’Accor
entreprise spécialisée dans l’hôtellerie 16
250
Liste des figures
Figures Page
Figure n°1 : Modèle classique des parties prenantes 15
Figure n°2 : L’intégration des dimensions sociale, éthique et environnementale dans
la démarche marketing. 30
Figure n°8 : Les différents niveaux d’intégration des ONG dans l’entreprise.
137
Figure n°9 : Les stratégies de protection de l’environnement des enseignes
144
Figure n°10 : Matrice de positionnement environnemental de quelques enseignes. 146
Figure n°11 : Exemple de bilan carbone du groupe Casino.
154
Figure n°12 : Réparation de l’échantillon selon le sexe
171
Figure n°13 : Répartition de l’échantillon selon l’âge.
172
Figure n°14 : Répartition de l’échantillon selon l’activité de la personne interrogée.
173
Figure n°15 : Associations générales des oranais avec l’environnement.
175
Figure n°16 : Les principales préoccupations environnementales des oranais.
176
Figure n°17 : Importance de la protection de l’environnement chez les oranais.
177
Figure n°18 : Les conséquences environnementales sur la vie des citoyens Oranais.
178
Figure n°19 : Responsabilité des grands pollueurs selon les Oranais. 179
Figure n°20 : Responsabilité personnelle envers la protection de l’environnement.
179
Figure n°21 : Actions accomplies pour des raisons environnementales par les Oranais.
180
Figure n°22 : Les actions prioritaires pour protéger l’environnement selon les
citoyens oranais. 182
251
Figure n°24 : La qualité et les informations concernant les produits respectueux de
l’environnement selon les oranais. 184
Figure n°25 : Les facteurs influençant la qualité de vie des citoyens oranais. 186
Figure n°26 : Les solutions probables aux problèmes environnementaux selon les
oranais. 187
Figure n°31 : Degré de confiance par rapport aux sources d’information adoptées par
193
les Oranais.
Figure 36 : Raisons du non engagement des entreprises Oranaises dans une réflexion
de respect de l’environnement. 204
Figure n°40 : Les freins de diminution des impacts environnementaux des activités
des entreprises Oranaises 208
Figure n°45 : Intégration des critères environnementaux dans les systèmes de gestion
de production des entreprises Oranaises. 213
Figure n°46 : Intégration de l’aspect environnemental dans le prix pratiqués par les
entreprises Oranaises. 214
Figure n°55 : La prise en compte des critères environnementaux dans le choix des
distributeurs par les entreprises Oranaises. 223
Figure n°56 : L’intégration des critères environnementaux dans l’aménagement des points de
ventes par les entreprises Oranaises. 224
253
Références Bibliographiques
254
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259
Table des matières
Remerciement...................................................................................................................... i
Dédicace .............................................................................................................................. ii
Sommaire ............................................................................................................................ vi
Introduction générale........................................................................................................... 1
260
Chapitre II : L’entreprise et l’environnement ................................................................... 32
Introduction ......................................................................................................................... 33
Section 1 : Les enjeux du développement durable pour l’entreprise .................................. 35
II.1.1.Les risques d’une position attentiste .......................................................................... 35
II.1.2. Les motivation d’engagement dans une démarche RSE .......................................... 36
II.1.3. Les enjeux de la RSE : l’exemple du monde bancaire ............................................. 37
Section 2 : Les stratégies RSE des entreprises ................................................................... 38
II.2.1. La stratégie gagnant-gagnant : la priorité de l’économie sur les autres logiques ..... 38
II.2.2. Les typologies des comportements RSE en entreprise. ............................................ 39
II.2.3. L’évolution des stratégies marketing RSE. .............................................................. 42
II.2.4. Les positionnements marketing ................................................................................ 44
Section 3 : Les bases du marketing-mix durable. ............................................................... 46
II.3.1. Méthodologie de construction d’un marketing-mix durable .................................... 46
II.3.2. Proposer une offre de produit responsable. .............................................................. 47
II.3.3. Construire une communication responsable. ............................................................ 47
II.3.4. Commercialiser ses produits de manière responsable. ............................................. 48
Section 4 : Le rôle de l’organisation dans la mise en place d’un climat éthique................ 50
II.4.1. Prise en compte de l’éthique par les entreprises ....................................................... 50
II.4.2. La définition de l’éthique dans l’entreprise. ............................................................. 50
II.4.3. La mise en place de l’éthique dans les entreprises. .................................................. 51
II.4.4. Définition et mesure du climat éthique..................................................................... 52
Conclusion ........................................................................................................................... 54
Chapitre III : Le consommateur et l’environnement ........................................................ 55
Introduction ......................................................................................................................... 56
Section 1 : Le « nouveau consommateur ». ........................................................................ 58
III.1.1. Les comportements de consommation dominants. ................................................. 58
III.1.2. Les attentes croissantes des consommateurs en termes de produits « responsables ».
............................................................................................................................................. 59
III.1.3 La tentation de la « déconsommation ». ................................................................... 60
III.1.4. Les actions possibles des consommateurs à l’égard des entreprises. ...................... 60
261
Section 2 : Les phénomènes de résistance du consommateur. ........................................... 63
III.2.1.Historique des phénomènes d’évolution de résistance du consommateur ............... 63
III.2.2.Définition du concept de résistance du consommateur... ......................................... 63
III.2.3.Manifestations de la résistance du consommateur. .................................................. 64
III.2.4.La résistance du client dans le domaine de la vente. ................................................ 65
Section 3 : De la consom’action à l’altermondialisation. ................................................... 67
III.3.1.Définition de la consom’action. ............................................................................... 67
III.3.2.Le profil du consommateur. ..................................................................................... 68
III.3.3.Les moyens d’action de la consom’action. .............................................................. 68
III.3.4.Le développement des mouvements altermondialistes. ........................................... 69
III.3.5.De nouveaux courants alternatifs de consommateurs. ............................................. 70
Section 4 : La consommation socialement responsable. .................................................... 71
III.4.1.Une consommation d’abord citoyennes. .................................................................. 71
III.4.2.Un courant relié au développement durable. ............................................................ 72
III.4.3.Une quête de sens et un rejet des excès par la CSR. ................................................ 72
Section 5 : Le consommateur « vert ». ............................................................................... 74
III.5.1.Historique de la consommation verte ....................................................................... 74
III.5.2.Les profils des consommateurs « verts ». ................................................................ 75
III.5.3.Les freins à la consommation « verte » .................................................................... 75
III.5.4.Les entreprises et le consommateur vert. ................................................................ 76
Section 6 : Le consommateur « vert ». ............................................................................... 78
III.6.1.La prise en compte des valeurs morales. .................................................................. 78
III.6.2.De la morale aux comportements d’achat. ............................................................... 79
Conclusion ........................................................................................................................... 80
Chapitre IV : La politique produit-prix et l’environnement .............................................. 82
Introduction ......................................................................................................................... 83
Section 1 : L’offre des produits engagés et l’offre responsable. ........................................ 84
IV.1.1.L’offre de produits engagés. .................................................................................... 84
IV.1.2.L’offre de produits responsables. ............................................................................. 84
Section 2 : L’éco-conception .............................................................................................. 86
262
IV.2.1.Définition et nécessité de l’éco-conception ............................................................ 86
IV.2.2.L’intégration des impacts environnementaux... ....................................................... 86
IV.2.3.Le management de l’éco-conception ....................................................................... 87
IV.2.4.Les conséquences pour l’utilisateur. ........................................................................ 87
IV.2.5.L’impact commercial et financier de l’éco-conception. .......................................... 88
IV.2.6.Quelle politique marketing ? .................................................................................... 89
Section 3 : L’analyse du cycle de vie du produit ..................................................................... 90
IV.3.1.Historique de l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) .................................................... 90
IV.3.2.Définition et étapes de l’ACV .................................................................................. 90
IV.3.3.Un contexte favorable .............................................................................................. 91
IV.3.4.Les limites de l’ACV. .............................................................................................. 92
Section 4 : L’éco-packaging ............................................................................................... 93
IV.4.1.A la source de l’éco-packaging, la contrainte règlementaire. .................................. 93
IV.4.2.La phase réductionniste de l’éco-packaging ............................................................ 94
IV.4.3.L’éco-conception de l’emballage. ............................................................................ 96
IV.4.4.Quels objectifs pour quelle stratégie ? ..................................................................... 96
Section 5 : La marque sociétale .......................................................................................... 98
IV.5.1.Définition du concept de marque ............................................................................. 98
IV.5.2.Le concept de capital-marque .................................................................................. 99
IV.5.3.La réputation, un critère essentiel pour la marque ................................................... 100
IV.5.4.Lamarque sociétal : une utopie ................................................................................ 101
Section 6 : Prix et environnement....................................................................................... 102
IV.6.1.Quelle valeur associer à la moindre dégradation de l’environnement ..................... 102
IV.6.2.Les produits issus de l’agriculture biologique ......................................................... 103
IV.6.3.L’éco-conception et le prix ...................................................................................... 104
Conclusion ........................................................................................................................... 106
264
VI.1.4.Le commerce équitable et le Commerce éthique. .................................................... 147
Section 2 : Les modes d’action des enseignes traditionnelles en matière de protection de
l’environnement .................................................................................................................. 148
VI.2.1.Les raisons d’engagement des enseignes dans la protection de l’environnement ... 148
VI.2.2.Les modes d’action possibles ................................................................................... 149
Section 3 : L’aménagement d’un point de vente responsable ................................................ 153
VI.3.1.Le point de vente. ..................................................................................................... 153
VI.3.2.Les axes de réflexion pour un point de vente responsable ....................................... 153
VI.3.3.Une politique globale. .............................................................................................. 155
Section 4 : Les offres en MDD responsables des enseignes des distributeurs. .................. 156
VI.4.1.L’éco-conception des MDD. .................................................................................... 156
VI.4.2.L choix des filières d’approvisionnement des MDD. .............................................. 156
VI.4.3.L’utilisation des labels « officiels » pour les MDD. ................................................ 157
VI.4.4.La création de signe et d’appellation propres .......................................................... 158
Section 5 : Les relations producteurs-distributeurs ............................................................ 160
VI.5.1.Des acteurs aux objectifs différents ......................................................................... 160
VI.5.2.Des relations modifiées par la protection de l’environnement ................................ 161
VI.5.3.Limites et difficultés ................................................................................................ 162
Section 6 : La commercialisation des produits éco-conçus ................................................ 163
VI.6.1.La commercialisation discrète ................................................................................. 163
VI.6.2.La commercialisation mettant en avant les caractéristiques environnementales du
produit ................................................................................................................................ 164
Conclusion ........................................................................................................................... 167
Chapitre VII : Les citoyens oranais et l’environnement ................................................... 168
Introduction ......................................................................................................................... 169
Section 1 : Spécifications techniques ................................................................................. 171
VII.1.1.Les critères de représentativité de l’échantillon ..................................................... 171
VII.1.2.Méthode d’échantillonnage. ................................................................................... 173
VII.1.3.Mode de collecte d’informations ............................................................................ 173
VII.1.4.L’espace de déroulement de l’enquête. .................................................................. 174
265
Section 2 : Attitudes générales des citoyens oranais à l’égard de l’environnement. .......... 175
VII.2.1.Associations générales avec l’environnement ........................................................ 175
VII.2.2.Principales préoccupations environnementales ...................................................... 176
Section 3 : L’environnement dans la vie des citoyens oranais. ............................................. 177
VII.3.1.Relations personnelles avec l'environnement. ........................................................ 177
VII.3.2.Comportement écologique. ..................................................................................... 180
VII.3.3.Les intentions comparées aux actions : la consommation écologique ................... 183
Section 4 : Protection de l’environnement et la prise de décision des citoyens oranais. ... 186
VII.4.1. Les facteurs qui influencent la qualité de vie des citoyens .................................... 186
VII.4.2 Les actions préconisées pour résoudre les problèmes environnementaux.............. 187
Section 5 : Informations sur l’environnement .................................................................... 190
VII.5.1. Sentiment d’être informé ....................................................................................... 190
VII.5.2. Sujets sur lesquels les citoyens manquent d'information. ...................................... 191
VII.5.3. Les sources d'information. ..................................................................................... 192
Conclusion ........................................................................................................................... 195
Chapitre VIII : Les entreprises oranaises et l’environnement .......................................... 197
Introduction ......................................................................................................................... 198
Section 1 : Spécifications techniques ................................................................................. 199
VIII.1.1.Les critères de représentativité de l’échantillon .................................................... 199
VIII.1.2. Méthode d’échantillonnage .................................................................................. 202
VIII.1.3. Mode de collecte d’informations. ......................................................................... 202
VIII.1.4. L’espace de déroulement de l’enquête ................................................................. 203
Section 2 : Attitudes générales et engagement des entreprises Oranaises à l’égard de
l’environnement. ................................................................................................................. 204
VIII.2.1.L’engrangement des entreprises oranaises dans une démarche environnementale........... 204
VIII.2.2.Ancienneté d’intégration de la dimension environnementale des les entreprises. 205
VIII.2.3.La concrétisation des engagements des entreprises dans la protection
environnementale. ............................................................................................................... 206
Section 3 : Management et performance environnementale des entreprises Oranaises ..... 207
VIII.3.1.Actions en faveur de la protection environnementale ........................................... 207
266
VIII.3.2. La diminution des impacts environnementaux des activités des entreprises oranaises. ... 207
VIII.5.3.La nécessité de communiquer avec les ONG par les entreprises. ......................... 221
Section 6 : La politique de distribution des entreprises Oranaises et la protection
environnementale. ............................................................................................................... 222
VIII.6.1.L’intégration des critères environnementaux dans la politique de distribution. ............... 222
VIII.6.2.La prise en compte des critères environnementaux dans le choix des distributeurs par
les entreprises. .................................................................................................................... 223
VIII.6.3.L’intégration des critères environnementaux dans les points de ventes des entreprises. . 224
Conclusion ........................................................................................................................... 226
Conclusion générale ............................................................................................................ 228
Annexes ............................................................................................................................... 236
Références bibliographiques ............................................................................................... 257
Table des matières ............................................................................................................... 263
267