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Ministère de l’Enseignement Supérieur

et de la Recherche Scientifique

Université de Sfax 2020-2021

Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de la Santé de Sfax

Projet de Fin d’Etudes


Présenté à

L’Ecole Supérieure des Sciences et Techniques


de la Santé de Sfax
En vue de l’obtention de la

LICENCE APPLIQUEE EN
OBSTETRIQUE

Par

LA PREVENTION EN SANTE BUCCO-


DENTAIRE CHEZ LA FEMME ENCEINTE

Encadré
par
Assistante hospitalo-universitaire : Professeur paramédicale :
DR BEN HALIMA SAWSSAN Mme LILIA DHOUIB
Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de la Santé de Sfax

TITRE DU PFE

Prénom NOM

…………………………………………………………………… :‫الخالصة‬
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Résumé : …………………......……………………………………………..
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Abstract: …………………………...……………………………..……….
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..……………………………………………………………………..:‫المفاتيح‬
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Mots clés: ...................................................................................................


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Key-words: ................................................................................................
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Introduction

La grossesse entraîne des changements physiologiques majeurs qui bouleversent la


santé bucco-dentaire de la femme enceinte. Une mauvaise santé bucco-dentaire
peut également avoir des conséquences sur le bon déroulement de la grossesse à
type d’accouchement prématuré, d’hypotrophie fœtale et de pré éclampsie.
Aujourd’hui, parmi les examens obligatoires au cours de la grossesse, aucun ne
concerne la santé bucco-dentaire ; ces questions sont également peu abordées au
sein de la profession obstétricale.
A ce jour, la plupart des études sur ce domaine ont concerné l’avis des femmes
enceintes.
Peu d’études sont menées auprès des professionnels de la naissance et
notamment des sages-femmes. Or les professionnels sont situés en première ligne
en matière de prévention et selon les recommandations de la Haute Autorité de
Santé (HAS), tout professionnel en contact avec la femme enceinte doit s’impliquer
dans le domaine de la prévention en santé bucco-dentaire. C’est pourquoi nous
avons souhaité mener notre étude en partant d’une enquête auprès de
professionnels.
Dans un premier temps, nous exposerons les changements liés à la grossesse qui
peuvent influencer la santé bucco-dentaire, puis les conséquences que peut avoir
une mauvaise santé bucco-dentaire sur la grossesse.

1. cadres théoriques
1.1 Santé bucco-dentaire
Qu’est-ce que la santé bucco-dentaire ?
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), « la santé bucco-dentaire désigne
l’absence de douleur chronique buccale ou faciale, de cancer buccal ou pharyngé,
de lésion buccale, d’anomalie congénitale telle que fissure labiale ou bec-de-lièvre,
de parodontopathies (affection touchant les gencives), de carie et de déchaussement
des dents, ainsi que d’autres pathologies et troubles affectant la bouche et la cavité
buccale. »
1.2. Dent et parodonte

Figure 1: Coupe d'une dent

5
Chaque dent est formée de trois tissus : l’émail, la dentine et la pulpe.
L’émail est la couche qui recouvre la partie extérieure de la dent, il la protège des
agressions. La dentine est située sous la couche d’émail et constitue la majeure
partie de la dent. La pulpe est la partie vivante de la dent. Elle est constituée de
vaisseaux sanguins et de nerfs qui assurent l’apport des nutriments nécessaires au
maintien en vie de la dent et à la lutte contre la progression de la carie. Elle
communique avec le reste de l’organisme (vaisseaux sanguins et nerfs) par un orifice
situé à l’extrémité de la racine (le foramen apical).
Le parodonte est formé par l’ensemble des tissus qui entourent et soutiennent la
dent :
en superficie, il est constitué par la gencive ; en profondeur, il est fait du ligament
alvéolo- dentaire, du cément et de l’os alvéolaire.
La gencive représente la partie la plus révélatrice de l’état parodontal ; dans son état
normal, elle est de couleur rose pâle, avec l’aspect d’une peau d’orange, et ne
présente aucun œdème, ni saignement, ni ulcération. On parle de gingivite lors d’une
inflammation de la gencive.
De manière physiologique, les débris alimentaires, les bactéries présentes en
bouche ainsi que les protéines salivaires se déposent à la surface de la dent. Ces
éléments vont former une espèce d’enduit blanchâtre qu’on appelle la « plaque
dentaire ». Celle-ci peut être éliminée par l’action mécanique du brossage.
Modifications physiopathologiques au cours de la grossesse :
impacts dentaires et parodontaux
La grossesse est une période de modifications importantes, en particulier
hormonales.
L’état bucco-dentaire, à l’image du reste du corps, subit les conséquences de ces
modifications.

2. Modifications physiologiques et conséquences sur les tissus


dentaires et parodontaux

2.1. Effets des modifications hormonales

L’imprégnation hormonale au cours de la grossesse (augmentation des taux de


progestérone et d’œstrogène) est à l’origine d’une augmentation de la prévalence de
la gingivite. En effet, l’augmentation du taux d’œstrogène et progestérone entraînent
une fluidité plus importante de la matrice des tissus conjonctifs avec, comme
conséquences, hyper-vascularisation, tendance œdémateuse et état congestif. La
progestérone agit également sur la perméabilité vasculaire gingivale, induisant une
prolifération et une néoformation capillaire. De plus, elle a une action
immunosuppressive sur les tissus buccaux favorisant la prolifération de certains
germes. Cliniquement, cela se traduit par une inflammation gingivale accompagnée
de rougeur et parfois de saignement spontané. On parle alors de gingivite «
gravidique » (en rapport avec la grossesse). Cette gingivite « gravidique » est un
évènement physiologique qui peut être plus ou moins important selon les patientes.
Cependant, elle doit être pris en charge et surveiller afin d’éviter l’aggravation des
symptômes et la survenue d’une gingivite pathologique.

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2.2. Effets des modifications immunologiques

L’immunodéficience caractéristique chez la femme enceinte rend les tissus


parodontaux plus sensibles à l’action pathogène de la plaque dentaire. L’effet
immunosuppresseur de la progestérone sur les tissus gingivaux aggraverait
également une gingivite préexistante.

2.3. Effets des modifications salivaires

Les changements dus à l’état gravide provoquent des modifications qualitatives et


quantitatives de la salive (abaissement du pH lié à l’influence de la progestérone et
hypersialorrhée), et favorisent le développement d’une flore bactérienne pathogène.
Le débit salivaire augmente surtout au cours des trois premiers mois cette
hypersialorrhée peut être en rapport avec les perturbations digestives fréquentes au
cours de la grossesse (reflux gastro-œsophagiens (RGO) ou vomissements), mais
n’engendre pas de pathologies.
Le pH salivaire évolue dans le sens d’une légère acidité ; il passe de 6.7 à 6.2. Cette
baisse entraîne une diminution du pouvoir tampon et peut aggraver un état bucco-
dentaire déjà défectueux et entraîner, par son acidité, l’apparition de la carie
dentaire.
D’autre part, cette acidification buccale qui favorise l’érosion de l’émail est renforcée
par la survenue fréquente de nausées, de vomissements et de RGO qui vont
également augmenter le risque cariogène.

3. Impacts de la grossesse sur l’état bucco-dentaire

Sur le plan pathologique, ces bouleversements s’expriment pour l’essentiel au


travers des maladies parodontales, mais aussi l’épulis gravidique, la carie et l’érosion
dentaire. La prévention de ces pathologies, parmi d’autres, vise à éviter toute
présence de foyer infectieux préjudiciable en règle générale au bon déroulement de
la grossesse.

3.1. Les maladies parodontales

Ce sont des maladies infectieuses poly-microbiennes de type mixte. Leur survenue


est liée à des germes anaérobies supposés très parodontogènes. Il existe deux
types de gingivites, maladies parodontales : la gingivite si la gencive est la seule
structure touchée et la parodontite, si les tissus sous-jacents et en particulier l’os
alvéolaire sont atteints.
La gingivite : l’atteinte de la gencive peut aller d’une légère inflammation avec
rougeur à une inflammation accompagnée d’un œdème avec des saignements. Les
gingivites sont répertoriées ; il existe celles associées à la plaque dentaire
uniquement et celles associées aux facteurs systémiques et notamment les
modifications endocriniennes. Chez la femme enceinte, elle est expliquée en partie
par les altérations tissulaires dues aux modifications hormonales, mais également
par des changements dans les habitudes alimentaires. Notons que le tabac et
l’alcool sont des facteurs d’agression. La gingivite peut-être exacerbée par la

7
présence de plaque dentaire et localisée à un secteur dentaire ou être plus étendue,
voire généralisée.
Entraînant un inconfort, elle peut cependant être négligée par la femme enceinte car
elle est peu douloureuse et le saignement des gencives lors du brossage peut
paraître normal.
Son traitement repose sur une amélioration de l’hygiène bucco-dentaire et
alimentaire, et un détartrage.
Chez la femme enceinte, le risque de développer une gingivite varie selon le taux
plasmatique des hormones stéroïdes au cours de la grossesse (élévation en début
de grossesse Maintien du 4ème au 8ème mois, baisse au cours du dernier mois et
disparition en post-partum).
La fréquence de la gingivite est corrélée au niveau socioprofessionnel, au tabac, à
l’état dentaire préalable et au degré d’hygiène bucco-dentaire, mais peut également
survenir chez une femme ayant une hygiène bucco-dentaire satisfaisante.
La parodontite : elle consiste en une inflammation des tissus de soutien de la dent
appelés « parodonte » (gencive, cément, ligament alvéolo-dentaire et os alvéolaire).
Elle peut être responsable de la destruction irréversible de ces tissus et conduire à la
perte de la dent. Seul un odontologiste pourra déterminer le niveau d’atteinte
parodontale permettant d’envisager un plan de traitement.
Son traitement est le même que la gingivite combiné à une décontamination
mécanique de la surface radiculaire (qui se rapporte à la racine) exposée aux
bactéries pathogènes. Il peut être associé à un traitement antiseptique et/ou
antibiotique adapté.
Les maladies parodontales peuvent être des facteurs de risque pour la prématurité et
le petit poids de naissance, l’endocardite infectieuse, la maladie coronaire, les
accidents vasculaires cérébraux, les pathologies pulmonaires et le diabète.
De manière plus générale, elles peuvent également avoir des conséquences à type
de :
Inconfort
Infections sinusiennes et osseuses
Edentation et difficulté à la mastication
Désordre d’équilibre de la mâchoire et perte osseuse à long terme
Coût socio-économique important

3.2. La carie

La carie est la destruction progressive des tissus durs de la dent. Elle est d’origine
bactérienne associée à la présence de la plaque dentaire non éliminée par le
brossage. Les bactéries vont transformer les sucres des débris en acides. Ces
acides attaquent l’émail des dents en provoquant une déminéralisation et
l’effondrement des tissus dentaires et la formation d’une cavité : la carie.
la carie résulte de l’association de 4 facteurs. Chez la femme
enceinte ces facteurs pourraient être exacerbés.
-L’alimentation : pour remédier à l’inconfort causé par les nausées/vomissements et
RGO, fréquents au cours de la grossesse, la femme enceinte est amenée à modifier
son comportement alimentaire en fractionnant ses prises alimentaires.
Ceci induit une prise alimentaire plus cariogène et moins équilibrée (ex. pauses sucrées).
-Le temps : le retard de prise en charge de la femme enceinte, laisse le « temps » à la carie
de se développer.

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une diminution du pH salivaire et les RGO entraînent une fragilisation
importante des dents pendant la grossesse.
-Les bactéries : les saignements provoqués par le brossage, la fatigue en début de
grossesse et les réflexes nauséeux peuvent conduire les femmes enceintes à une hygiène
bucco-dentaire moins rigoureuse et par conséquent à l’accumulation de la plaque
bactérienne.
3.3. L’érosion dentaire

L’érosion est une dissolution des tissus dentaires liée à l’attaque de substances
chimiques. Dans le cas de la femme enceinte, cette attaque est provoquée par les
vomissements observés lors du premier trimestre mais également par les RGO et la
consommation d’aliments trop acides. Ces érosions peuvent provoquer des douleurs
brèves survenant après les repas.
Pour les prévenir, il est conseillé d’éviter le brossage après un vomissement ou un
reflux et de réaliser plutôt un rinçage de la bouche avec une solution de bicarbonate
de sodium ou de l’eau et d’éliminer de l’alimentation des aliments trop acides (sodas,
agrumes…).
3.4. L’épulis gravidique

L’épulis gravidique est une tumeur bénigne hyperplasique se situant au niveau


gingival.
Il survient généralement au 3éme mois de grossesse.
C’est un tissu pédiculé mou, très inflammatoire, de couleur rouge, qui croît
rapidement, sans dépasser 2 cm, et qui siège entre deux dents. S’il est trop
volumineux, il peut entraîner une mobilité dentaire. Il est indolore, mais saigne au
moindre contact.
Son étiologie reste inconnue, bien qu’une hygiène insuffisante et les modifications
hormonales soient vraisemblablement impliquées dans son processus.
Les épulis régressent après l’accouchement et peuvent récidiver à la grossesse
suivante ; leur apparition est alors plus précoce et plus volumineuse. Durant la
grossesse, aucun geste ne sera pratiqué si l’épulis n’est pas gênant (peu de
saignement, pas de gêne lors de la mastication ou du brossage), et sa régression
sera contrôlée en post-partum.

Si l’épulis entraîne une gêne au niveau du parodonte adjacent, il sera éliminé


chirurgicalement, sous anesthésie locale, au cours du deuxième trimestre ou en
post- partum. Par ailleurs, l’examen anatomo-pathologique de l’épulis est
indispensable afin d’éliminer l’existence probable d’une tumeur gingivale maligne
sous-jacente.

4. Conséquences des pathologies bucco-dentaires sur la


grossesse
Plusieurs études ont mis en évidence le lien entre les maladies parodontales et l’aggravation
d’une pathologie obstétricale ou d’un devenir obstétrical.
Parmi les risques les plus fréquemment cités, nous retrouvons l’accouchement prématuré,
l’hypotrophie fœtale, et l’augmentation de survenue d’une pré- éclampsie.

4.1 L’accouchement prématuré

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Les recherches étudiant le lien entre les maladies bucco-dentaires et les accouchements
prématurés s’appuient sur d’une part la théorie de l'infection focale, et d’autre part sur le rôle de
l'infection et de l'inflammation dans la physiopathologie de l'accouchement prématuré.

Les bactéries pénètrent dans la circulation à travers le tissu gingival enflammé (a) et (b). Les bactéries
par la voie hématogène se disséminent dans l'unité fœto-placentaire à travers le système vasculaire
de la caduque basale (c) et (d). La liaison de Fusobacterium nucleatum adhésine A (FadA) à la
cadhérine endothéliale vasculaire (VE-cadhérine) favorise la perméabilité endothéliale. Le F.
nucleatum et d'autres bactéries buccales se propagent dans la circulation (b) et (c).

Figure 2: Présentation shématique de la translocation des bactéries buccales à l'unité


foeto-placentaire

4.2. L’hypotrophie fœtale

Selon l’OMS, la naissance d’un nouveau-né hypotrophe se caractérise par toute


naissance avec un poids significativement inférieur à la normale pour l’âge
gestationnel.
ème Un enfant vivant dont le poids à la naissance se situe au-dessous du 10
percentile pour l’âge gestationnel est considéré comme hypotrophe.

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4.3 Lien entre maladies parodontales et pathologies obstétricales

La parodontite est une infection à bactéries gram négative. Ces bactéries vont
libérer des toxines dans la circulation sanguine de la mère et entraîner une réponse
inflammatoire qui se traduit par la production de cytokines pro-inflammatoires. Ces
cytokines vont entraîner la synthèse des Prostaglandines qui peuvent engendrer, à
leur tour, la survenue de contractions utérines.

De plus, il ya une similitude entre les taux élevés de marqueurs inflammatoires


(cytokines IL-6 et PGE2) dans le liquide amniotique chez les femmes ayant accouché
prématurément et dans le sang de femmes présentant une parodontopathie.
Il a été montré également, que l’existence d’une maladie parodontale au cours de la
grossesse, modérée ou sévère, avant 26 SA, était associée à la naissance d’un
nouveau-né Hypotrophe) (inférieur au 10 éme percentile)
Par ailleurs, le traitement des maladies parodontales par détartrage et surfaçage
radiculaire réduisait significativement de moitié le taux de naissance prématurée et
pouvait réduire le taux de naissance de nouveau-né de faible poids (inférieur à
2500g).

Cependant, toutes les études s’accordent sur un point : la nécessité de mettre en place au
cours de la grossesse un suivi en santé bucco-dentaire de façon à prévenir, dépister et
traiter la survenue de maladies parodontales, susceptibles d’avoir un impact sur le devenir
de la grossesse. Par ailleurs, il faut citer la recommandation à ce sujet de la HAS dans un
document concernant les parodontopathies paru en 2002 :
« La maladie parodontale au cours de la grossesse semble significativement associée à un
risque de prématurité et de petit poids de naissance (grade C). Une surveillance clinique de
la cavité buccale est recommandée au cours de la grossesse. La découverte d’une
parodontite nécessite sa prise en charge et une surveillance obstétricale accrue
(accord professionnel). »

4.4. La Pré-éclampsie

Selon le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens de France


(CNGOF) la pré-éclampsie est caractérisée par une hypertension
artérielle gravidique (PAS 140 ≥ mm Hg) et (PAD 90 mm Hg) survenant
après 20 SA, associée à une protéinurie ≥(> 0.3g/24h).
Le risque d’accouchement prématuré pour cause de pré-éclampsie est
2.5 fois plus important chez les femmes présentant une parodontite
généralisée .De plus, les parodontites sévères peuvent non seulement
augmenter le risque de pré-éclampsie mais également aggraver leur
sévérité.
La physiopathologie reste encore obscure, mais l’hypothèse principale
pour expliquer cette relation tiendrait du fait que l’inflammation des tissus
parodontaux augmente le niveau des protéines C réactives et d’autres
médiateurs inflammatoires ; ceux-ci, entrant dans la circulation
systémique, vont induire une réponse inflammatoire et une dysfonction
des cellules endothéliales du placenta, augmentant le risque de pré-
11
éclampsie.

5 Place de la consultation dentaire

5.1. Les soins dentaires durant la grossesse

D’une manière générale les soins dentaires sont possibles tout au


long de la grossesse.
Cependant il existe des moments plus au moins propice pour la
pratique de ces soins.

Du 1er au 3eme mois : c’est une période idéale pour un dépistage


bucco-dentaire (conseils spécifiques et planification des soins selon les
besoins). Durant cette période, les soins sont évités en raison de
l’inconfort de la patiente causé par les nausées et vomissement
fréquents durant ce premier trimestre. Si les soins sont impératifs, il
faudra prendre soin d’écourter la séance au maximum.

Du 4 éme au 7 éme mois : c’est la période la plus favorable pour la


réalisation des soins bucco-dentaires. L’objectif est de maîtriser les
pathologies infectieuses et douloureuses.
Du 8ème au 9 ème mois : les femmes enceintes sont souvent fatiguées et
le risque d’accouchement étant augmenté, seuls les soins d’urgence
permettant un soulagement sont effectués. Pour améliorer le confort de
la patiente, il faut la placer en position semi-assise afin de libérer la
veine cave inférieure pouvant entraîner des malaises.

Les thérapeutiques :
Des antalgiques et des antibiotiques adaptés à la femme enceinte
peuvent être administrés (paracétamol et amoxicilline le plus souvent).
L’anesthésique le plus souvent utilisé est l’articaïne car sa concentration
plasmatique est très faible et donc ne représente pas de danger pour le
fœtus. A noter que cet anesthésique peut être également utilisé chez les
femmes qui allaitent car il est dégradé et est éliminé rapidement.
Les radiographies dentaires peuvent également être pratiquées, mais
avec certaines précautions telles que, l’usage de films à impression
rapide, la protection de la femme enceinte par un tablier de plomb et le
nombre limité de clichés.

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5.2. Fréquence des consultations des femmes enceintes

Selon notre étude, les principales raisons rapportées par les femmes
enceintes qui ne consultaient pas un chirurgien-dentiste durant leur
grossesse étaient :
-pas de nécessité de soins bucco-dentaires selon elles,
-préféraient repousser les soins après la grossesse,
-pensaient qu’il n’était pas possible de se faire soigner les dents durant
cette période,
-n’avaient pas été informées de cette possibilité.
Un tiers des femmes ont considéré que la consultation chez leur dentiste
ne faisait pas partie de leur priorité. Par contre, les femmes ayant eu un
suivi durant leur grossesse consultaient une à deux fois par an leur
dentiste, avaient une assurance maladie et connaissaient le lien entre
une mauvaise santé bucco-dentaire et les conséquences sur la
grossesse. De plus, elles avaient également une meilleure hygiène
dentaire.
Ainsi, une femme enceinte informée et sensibilisée aux problèmes
bucco-dentaires consultera plus spontanément son dentiste. Par
ailleurs, son état la rend particulièrement attentive et sensible aux
conseils et aux discours de prévention qui lui seront faits.
En effet, le moment idéal pour faire une consultation dentaire serait le
quatrième mois de grossesse selon l’Union Française pour la Santé
Bucco Dentaire (UFSBD).

6. La prévention bucco-dentaire des femmes enceintes, un travail


pluridisciplinaire
6.1. Les recommandations actuelles

Une grande campagne de prévention a été lancée par la HAS pour la


lutte contre la carie dentaire.

La HAS recommande 2 consultations chez le chirurgien-dentiste au


cours de la grossesse « Chez la femme enceinte, le groupe de travail
recommande un examen :
clinique systématique, à la recherche de signes de maladie parodontale,
dès le début de la grossesse et un examen dans les 6 mois qui suivent
13
celui-ci (accord professionnel). La fréquence de ces examens en cours
de grossesse est à adapter en fonction de l’atteinte parodontale.
• Au cours de l’entretien médical du 4ème mois de grossesse, la HAS
recommande que la problématique de la santé bucco-dentaire de la
mère et de l’enfant soit abordée.
• Au 4e mois également, un examen bucco-dentaire systématique de
prévention réalisé par un chirurgien-dentiste est recommandé dans le
cadre du suivi de grossesse. »
Ces recommandations récentes devraient être connues des
professionnels de l’obstétrique et de l’odontologie afin qu’ils puissent les
mettre en pratique.
2.3 Les causes des renonciations aux soins dentaires chez la femme enceinte.
2.3.1 Les craintes des femmes enceintes
Les femmes enceintes ne ressentent pas le besoin de consulter, ou de recevoir
des soins dentaires. Cela témoigne d’un manque de connaissance sur
l’importance que peut avoir une pathologie bucco-dentaire sur le bon
déroulement de la grossesse (risque majoré de fausse couche, pré-éclampsie,
etc…).
Les raisons financières représentent également un obstacle pour un certain
nombre de femmes enceintes, mais cela correspond néanmoins à une plus
faible proportion. Beaucoup d’entre elles sont également convaincues, à tort,
de la nocivité des produits utilisés pour la réalisation des soins, et craignent de
mettre en danger leur futur enfant. L’utilisation d’anesthésiques locaux, de
rayons X pour les radiographies, de certains matériaux d’obturations inquiètent
et effrayent, d’où la volonté de la part des femmes enceintes de reporter les
soins après l’accouchement. D’autres femmes ne consultent pas car elles
pensent que la survenue de problèmes dentaires, ainsi qu’un mauvais état
bucco-dentaire au cours de la grossesse est normal, et l’acceptent comme une
fatalité
. 2.3.2 Les réticences de certains chirurgiens-dentistes
La réticence aux soins dentaires pendant la grossesse peut provenir des
chirurgiens dentistes eux-mêmes, car beaucoup d’entre eux ne sont pas à jour
de leurs connaissances, et préfèrent différer les soins après l’accouchement,
voire à la fin de l’allaitement maternel. La peur d’effectuer une faute
professionnelle, de déclencher un travail précoce, ou encore d’effectuer un
geste pouvant être dangereux pour le fœtus amène certains chirurgiens-
dentistes à reporter les soins.
2.3.3 L’influence des professionnels de santé encadrant la grossesse
Certains obstétriciens ne recommandent que rarement la réalisation d’un
examen dentaire pendant la grossesse, voire ne le recommandent jamais.

14
D’autres professionnels de santé recommandent même aux patientes de ne
pas consulter au cours de la grossesse et d’attendre l’accouchement avant de
réaliser les soins dentaires. Ces messages ont un retentissement important
chez les patientes, puisqu’ils proviennent du corps médical. Il est donc
important de sensibiliser les professionnels de santé encadrant la grossesse aux
recommandations actuelles, afin qu’ils apportent les bons conseils à leurs
patientes.
L’information sur les soins bucco-dentaires pendant la grossesse, doit donc être
développée à plusieurs niveaux : autant du côté des patientes que de celui des
professionnels de santé. Cela implique un travail sur la formation initiale et
continue des professionnels de santé au contact de la femme enceinte, ainsi
que sur la diffusion des messages de prévention auprès des femmes enceintes.
6.2. Les différents acteurs
6.2.1. Les professionnels de l’odontologie
Ces professionnels, par leur formation, sont disposés à dépister les
pathologies de la cavité buccale dont les caries et les maladies
parodontales et à les soigner. Lors de la consultation avec la femme
enceinte ils pourront discuter avec elle de son mode de vie, de son
alimentation, lui donner des conseils d’hygiène personnalisés, effectuer
un examen de sa cavité buccale afin de diagnostiquer le risque
parodontal ou carieux et mettre en place une prophylaxie adaptée. Ils
pourront également en profiter pour les sensibiliser sur l’importance de la
future hygiène bucco-dentaire de l’enfant et d’être vigilante quant à la
transmission possible de bactéries entre elle et son enfant. Le
chirurgien-dentiste pourra alors leur apporter une prévention
personnalisée.
Les chirurgiens-dentistes sont les acteurs principaux de la prévention,
cependant ils ne voient qu’une partie des femmes enceintes. Nous
avons pu voir que les femmes consultaient moins pendant leur
grossesse, et celles qui consultent sont souvent celles qui sont déjà bien
informées. Se pose le problème de toutes les autres femmes enceintes
qui bien souvent n’ont jamais vu un dentiste même avant leur grossesse.

6.2.2. Les professionnels de l’obstétrique


Sages-femmes, obstétriciens, gynécologues et médecins généralistes
sont des acteurs majeurs dans la prévention de la santé bucco-dentaire
chez la femme enceinte. Le suivi régulier des parturientes offre des
occasions répétées de les inciter à faire suivre ou contrôler leur état
bucco-dentaire. De plus, ils sont à même de les sensibiliser par des
questions sur leur état bucco-dentaire (fréquence de brossage,
saignements gingivaux, dernière consultation chez un dentiste, …).

15
Cependant cette prévention nécessite une sensibilisation des
professionnels de l’obstétrique quant aux problèmes de santé bucco-
dentaire.
2.4.1.2 La formation initiale et continue
Les connaissances évoluent en permanence, notamment en matière de
prescriptions, une remise à jour régulière est donc nécessaire, quel que soit le
niveau de formation initiale. Il est donc important de conseiller aux praticiens
de mettre régulièrement leurs connaissances à jour, lors de formations, en
lisant des articles ou en consultant un site internet fréquemment réactualisé.
Ajoutons le cas des sages-femmes, pour lesquelles le cursus universitaire ne
comprend en général aucun cours de prévention bucco-dentaire chez la femme
enceinte. Il paraît nécessaire pour l’ensemble des professionnels de santé de
participer à une formation continue, ajoutons que la plupart semble
demandeurs.
Effectivement même si bon nombre d’entre eux possèdent des connaissances,
celles ci paraissent insuffisantes au vu des nombreuses lacunes constatées sur
la prise en charge bucco-dentaire des femmes enceintes au quotidien.
2.4.2 L’information des patientes
Les informations sur l’importance de la santé bucco-dentaire pendant la
grossesse doivent parvenir jusqu’aux femmes enceintes de façon unanime,
c’est-à-dire que tous les professionnels de santé encadrant la grossesse se
doivent de tenir un discours clair et identique. Trop de femmes enceintes
reçoivent des discours différents et préfèrent alors ne pas prendre de risque et
reporter la consultation chez le chirurgien dentiste après l’accouchement. Il est
bien connu que les patientes pensent s’informer via internet, où les
informations sont bien souvent erronées. Les professionnels de santé doivent
délivrer les bonnes informations le plus tôt possible afin d’éviter les
controverses.

2. SCHEMA DE L’ETUDE
2.1 Type d’étude
Il s’agit d’une étude descriptive transversale quantitative, à partir d’un
questionnaire anonyme.
2.2 Population étudiée
La population étudiée correspondait aux gestantes suivies à l’Hôpital HEDI
CHAKER DE SFAX entre début mars et fin mai 2015.
Pour éviter un biais de sélection, Les critères d’exclusion étaient les
gestantes présentant une pathologie bucco-dentaire préexistante nécessitant
un suivi plus régulier que le suivi normal chez le chirurgien-dentiste.
A partir d’une formule statistique, la taille de la population sondée a

16
été considérée représentative de la population cible à partir de 95 sujets.
2.3 Variables étudiées
2.3.1 Concernant la population
Des variables quantitatives (âge) et qualitatives (niveau d’étude,
catégorie socioprofessionnelle INSEE, couverture sociale et année de la
dernière consultation chez un chirurgien-dentiste) ont permis de définir le
profil de la population source afin de comparer les sujets selon ces critères et
de mettre en évidence ou non des différences significatives.

Il a été supposé que ces différents critères avaient une influence sur le
niveau de connaissances des gestantes interrogées.
2.3.2 Concernant le niveau de connaissances en santé bucco-dentaire
Afin d’étudier le niveau de connaissances en santé bucco-dentaire des
femmes enceintes, le questionnaire a exploré différents items:
- Connaissances des recommandations en hygiène bucco-dentaire
(questions n°8, 9 et 10)
- Connaissances des répercussions possibles d’une mauvaise santé
bucco-dentaire sur la grossesse, la mère et/ou l’enfant (questions
n°11,12 et 14)
- Connaissances des soins et examens possibles pendant la grossesse
2.3.3 (question n°13) Concernant le suivi bucco-dentaire pendant la grossesse
Afin d’évaluer la qualité du suivi bucco-dentaire des femmes enceintes, les
gestantes ont été interrogées sur la fréquence de leur consultation chez le
dentiste en dehors de la grossesse(questions n°6 et 7) et sur la réalisation
d’une consultation dentaire pour un contrôle ou des soins(question n°15).
Dans le cadre du suivi de grossesse, les femmes ont également été interrogées
sur l’information qui avait pu leur être délivrée, leur satisfaction et la source de
cette information (question n°16).
2.4 Recueil des données
Un pré-test a été effectué pendant une demi-journée afin d’évaluer
la compréhension du questionnaire.
La distribution des questionnaires s’est réalisée sur 3 mois afin
d’atteindre un nombre de réponses suffisant pour l’étude statistique.
95 questionnaires ont donc été distribués.

2.5 Exploitation des données


Les données recueillies à partir des questionnaires rendus ont été
reportées dans un tableur Excel.
Résultats de l’enquête :

17
1. Profil des gestantes :

a. Répartition des femmes selon l’âge :

A propos de l’âge, nous avons constaté que le pourcentage des femmes


âgées de plus entre 26 ans et 30 ans était la plus importante avec 55 %.

b. Répartition des femmes selon le niveau d’étude :


Le niveau d’étude était en majorité sans diplôme avec 65%.

c.Répartitions des femmes selon la profession :

Plus de la moitié (67,5%) des femmes étaient sans profession. 10 % des


femmes étaient des cadres et 7,5% étaient agricultrices. Les autres
catégories
socioprofessionnelles étaient peu représentées : employée (5%), artisane,
commerçante et ouvrière (5%).

18
19
d. Répartition selon la couverture sociale :

La plupart des femmes interrogées étaient sans couverture sociale, avec


72.5%.

1.L’hygiène et le suivi bucco-dentaire :

a. l’existence d’une pathologie bucco-dentaire nécessitant un suivi particulier


en dehors de la grossesse :

On a noté que 62,5 % des femmes enceintes ont eu une pathologie bucco-
dentaire nécessitant un suivi particulier en dehors de la grossesse.

20
b.La date de la dernière consultation chez le chirurgien-dentiste
(avant la grossesse) :
La moitié des femmes (47,5%) avait consulté pour la dernière fois en 2019.
La dernière consultation datait de 2017-2018 pour 22,5% des femmes
interrogées , 15 % d’entre elles avait consulté en 2015-2016. La dernière
consultation des femmes restantes (15%) datait d’avant 2015.

21
La majorité des femmes (42,5%) affirmait ne consulter un chirurgien-dentiste
qu’en cas de besoin en dehors de la grossesse. Elles étaient un plus petit nombre
(25%) à consulter de façon régulière, tous les ans. Une minorité (32,5%) déclarait
consulter tous les 2 ans.

3. Les connaissances des gestantes :

a. La fréquence recommandée de consulter le dentiste en


dehors de la grossesse :

Les femmes ont répondu très majoritairement (52,5%) qu’il est conseillé de
consulter un chirurgien-dentiste tous les ans. Une minorité a répondu « tous les 6
mois » (10%) ou « tous les3 ans » (25%), 12,5% « tous les 5 ans ».
b. Les connaissances selon l’hygiène et le suivi bucco-dentaire des
gestantes

22
La moitié des femmes (52,5%) a déclaré se brosser les dents quotidiennement. Une
minorité (27,5%) a répondu se brosser les dents tous les 2 jours, 20% ont répondu
se brosser les dents moins de 4 fois par jour.

Parmi celles se brossant les dents quotidiennement, la majorité (60%) le fait 2 fois
par jour.
Une minorité (5%) le réalise 3 fois par jour et le reste des femmes (35%) 1 fois par

23
jour.

b.Le suivi bucco-dentaire pendant la grossesse :

52,5 % des femmes interrogées avaient consulté un chirurgien-dentiste En cours de


grossesse ou juste avant. Les autres n’avaient eu aucune consultation dentaire
(47,5%).

24
Parmi les femmes qui ont eu une consultation dentaire pendant leur
grossesse, une grande majorité (52,5%) avait consulté pour un contrôle de
routine. Les autres consultations (47,5%) étaient motivées par des soins
dentaires.
L’absence de consultation dentaire pendant la grossesse était significativement
corrélée au fait de ne consulter qu’en cas de besoin en dehors de la grossesse.

c. La connaissance des femmes :

25
La majorité des femmes (70%) ont répondu qu’il est recommandé de réaliser un
contrôle dentaire en début de grossesse.
Les autres (30%) ont répondu négativement.

c. Les répercussions de la grossesse sur la santé bucco- dentaire :

67,5% des femmes a répondu que des problèmes dentaires pouvaient


avoir un effet sur leur grossesse et/ou leur bébé. Les femmes restantes (32,5%) ont
répondu « non ».

26
Plusieurs réponses pouvaient être cochées. La majorité des femmes (47,5%) a
répondu que les caries pouvaient être modifiées par la grossesse.

Plus du quart des femmes (22,5%) a répondu « aucun » et une minorité a répondu «
la Couleur des dents» (5%),12,5% ont répondu « la gencive » et 12,5% ont répondu
la langue.

27
Les femmes pouvaient cocher plusieurs réponses. La majorité d’entre elles
(45%) a répondu « accouchement prématuré » et « aucune » (20%). Elles étaient
10 % à répondre« malformations fœtales » , « hypertension maternelle » (10%) et «
pathologie cardiaque maternelle » (7,5%). La minorité (7,5%) a répondu «
avortement spontané ».

28
Les femmes ont répondu en majorité « anesthésie locale » (30%) et « aucun examen
possible » (22,5%), 22,5% a répondu « aucun traitement possible».
Peu de femmes (2,5%) ont répondu « anesthésie générale ». 2,5 % des
femmes ont répondu
« certains antalgiques» et 20% ont choisi « antibiotiques ».

L’INFORMATION RECUE PAR LES GESTANTES


L’information générale reçue :

Une majorité (65%) des femmes interrogées a affirmé avoir reçu une
information sur la santé bucco-dentaire pendant la grossesse. Les femmes
restantes (35%) ont répondu n’avoir reçu aucune information.

29
La principale source d’information citée par les femmes était la sagefemme
(50%). Les sources le plus citées ensuite étaient le gynécologue (17 ,5%) et le
dentiste (17,5%). Les femmes ont peu évoqué les autres sources les médias (15%).

b. La satisfaction des gestantes sur l’information reçue :

Parmi les femmes qui ont reçu une information, la majorité (60%) d’entre elles se
sont dites non satisfaites.
Les autres (40%) ont considéré l’information reçue satisfaisante.

b.L’information souhaitée par les gestantes :

30
Parmi les femmes qui n’ont pas reçu d’information en cours de grossesse, 80%
d’entre elles auraient voulu être informées en début de grossesse.
20% ne désirait pas d’information.

Sur l’ensemble des 95 femmes interrogées, la majorité (87,5%) souhaitait


recevoir d’information supplémentaire après avoir rendu le questionnaire. Les autres
(12,5%) ne souhaitaient pas une information.

31
ANALYSE DES RESULTATS ET DISCUSSION
1. LIMITES ET POINTS FORTS DE L’ETUDE
1.1 Biais
L’étude réalisée était limitée à l’Hôpital HEDI CHAKER Sfax. Une étude
multicentrique aurait été davantage représentative de la population générale.
Il reste impossible de garantir totalement la fiabilité des réponses qui ont pu
être données au hasard par les gestantes ou par une tiers personne si
elles étaient accompagnées au moment du questionnaire. De plus, la
nationalité des femmes n’ayant pas été demandée et l’influence de leur
niveau de compréhension .
Il est également important de souligner que le choix des questions visant à
évaluer le niveau de connaissances des gestantes reste subjectif. Leur
difficulté peut être jugée plus ou moins adaptée aux femmes.
1.2 Points forts
Le principal intérêt de ce travail de recherche est que peu d’études ont été
menées à Sfax pour évaluer les connaissances des gestantes en matière de
santé bucco-dentaire.
L’étude a porté sur un échantillon important de plus de 95 femmes qui la
rendait suffisamment puissante.

2. ANALYSE DES RESULTATS


2.1 Les connaissances des gestantes
Notre étude a permis de vérifier l’hypothèse principale selon laquelle la
majorité des gestantes avait des connaissances limitées en matière de santé
bucco-dentaire.
La majorité des résultats avait montré que la gestante indienne avait des
connaissances insuffisantes.

2.1.1 Profil et niveau de connaissances des patientes


L’analyse statistique a précédemment mis en évidence un lien entre certains
profils de patientes et leur niveau de connaissances.
En revanche, plus le niveau d’études était élevé et plus le niveau de
connaissances était important. Il semble que les femmes sans couverture
sociale étaient plus susceptibles d’avoir des connaissances limitées. Ces
catégories peuvent être associées à un statut socio-économique peu favorisé

32
qui, bien que peu représenté dans cette étude, correspond à une population
cible pour la prévention en santé bucco-dentaire.
Même si la majorité des scores totaux était « non satisfaisant », les
réponses concernant les recommandations nationales (fréquence de
consultation en dehors de la grossesse et réalisation d’une consultation de
grossesse), les soins et examens possibles pendant la grossesse et les
modifications buccales liées à la grossesse étaient en grande partie
correctes.
Les gestantes ont donc des connaissances de base en matière de santé bucco-
dentaire, quel que soit leur statut social.

Mais la majorité des gestantes avait conscience du possible impact de


problèmes dentaires sur la grossesse, ce qui pourrait d’ailleurs en partie
expliquer que la moitié avait consulté un chirurgien-dentiste pour un contrôle ou
des soins.

2.1.2 Quelles connaissances ont les gestantes ?


Le taux de bonnes réponses concernant les éléments de la sphère buccale
modifiés par la grossesse indique que les gestantes ont de bonnes notions
sur les parties les plus sensibles et à surveiller pendant la grossesse.
Les gestantes semblaient avoir des connaissances plus limitées sur les possibles
complications materno-fœtales d’une infection buccale. Bien que la prématurité
a été principalement citée, une grande proportion des femmes pensaient
qu’aucune complication n’était possible. On peut en déduire que même si les
gestantes semblaient bien informées sur les maux dentaires bénins (carie,
hypersialorrhée, gingivite), elles n’avaient pas connaissance du risque de
pathologies sévères. On peut alors se poser la question des informations à
donner aux femmes ? On a précédemment vu que le profil de la patiente influe
sur ses connaissances. Les informations à apporter seront donc plus ou moins
complètes et approfondies, et à adapter à la femme de façon à être comprises et
mémorisées.
Les résultats ont montré que les gestantes étaient généralement bien informées
des examens et soins dentaires possibles pendant la grossesse. Elles ont
donc conscience de la possibilité d’une prise en charge bucco-dentaire. Elles
n’ont pourtant été qu’une moitié à consulter pour un contrôle ou des soins. Il
serait donc intéressant d’en déterminer les raisons. Les principaux motifs de
non consultation pourraient être l’appréhension du dentiste ou d’effets néfastes
sur le fœtus suite à des soins, ou encore l’absence d’intérêt à consulter pour la
gestante.
La majorité des gestantes n’ayant pas consulté jugeait que c’était inutile car elle
33
n’avait aucun problème dentaire. Le second motif le plus cité était l’absence
d’information, ce qui confirme bien la nécessité de formuler des conseils à
l’intention des femmes et les motiver à réaliser un contrôle. Les motifs
secondaires étaient l’oubli et l’absence de suivi en dehors de la grossesse.
Ce dernier motif rejoint les résultats de notre étude puisque le fait de ne
consulter qu’en cas de besoin en dehors de la grossesse était significativement
corrélé à l’absence de consultation durant la grossesse.
On peut déduire des résultats que des connaissances limitées sur les
complications possibles des pathologies dentaires induisent chez les femmes
une absence d’intérêt à consulter pendant la grossesse.
2.2 L’hygiène et le suivi bucco-dentaire
L’hypothèse secondaire selon laquelle une minorité des gestantes
consultent un chirurgien- dentiste pour des soins ou un contrôle n’a pu
être ni confirmée, ni rejetée puisque la moitié des gestantes avait
bénéficié d’une consultation durant la grossesse, et l’autre moitié n’avait
pas consulté.
2.2.1 Le suivi bucco-dentaire en dehors de la grossesse
Au niveau de l’hygiène bucco-dentaire, la très grande majorité des femmes
semblait suivre les recommandations nationales en se brossant les dents au
moins deux fois par jour.
Or, il a été démontré qu’une bonne hygiène buccale prévient les
pathologies parodontales et donc les complications materno-foetales qui
pourraient en résulter. Ce résultat est donc rassurant.

Cependant, l’étude a mis en évidence que peu des gestantes interrogées


avaient un suivi dentaire régulier en dehors de la grossesse. Seules 52,5 %
d’entre elles consultaient de façon annuelle comme il est recommandé par
la Haute Autorité de la Santé et l’Union Française pour la Santé Bucco-
dentaire.
2.2.2 Le suivi bucco-dentaire de grossesse
Un peu moins de la moitié des femmes ont affirmé ne consulter que si besoin
en dehors de la grossesse. Pourtant, elles étaient 50 % sur l’ensemble des
gestantes interrogées à consulter un chirurgien-dentiste pendant la
grossesse pour un contrôle ou un soin.
Les résultats de notre étude avaient montré une différence significative
de consultations pendant la grossesse selon le suivi dentaire habituel. Les
femmes ayant un suivi dentaire régulier ont plus souvent consulté pendant la
grossesse, ce qui montre que la période de grossesse n’incite pas plus les
femmes à prendre soin de leur santé bucco-dentaire. Pour celles qui ne
34
consultent pas régulièrement, il est donc primordial de les informer des risques
afin de les motiver à réaliser un contrôle. La consultation bucco-dentaire de
grossesse pourra aussi être l’occasion de refaire le point avec la femme sur son
suivi hors grossesse et les raisons pour lesquelles elle ne consultait pas le cas
échéant.
Il faut cependant noter que dans notre étude, le nombre de gestantes ayant
consulté en raison de la grossesse a pu être sous-estimé puisque la nature
de leur dernière consultation dentaire avant grossesse n’a pas été
identifiée. En effet, certaines consultations de 2015 ont pu être pré-
conceptionnelles .
2.2.3Les freins à la consultation dentaire
Les principaux freins à la consultation dentaire dans la population
générale en dehors de la grossesse. Il semble que la principale raison était
que le problème dentaire n’était pas assez sérieux.
En revanche, le second motif évoqué était le coût onéreux de la visite et des
soins dentaires. Cet aspect était principalement cité par les populations les
moins favorisées et celles ayant étudié le moins longtemps. Or, cette
population correspond aux gestantes qui avaient obtenu des scores « non
satisfaisants » dans notre étude.
La grossesse est donc un moment privilégié pour sensibiliser cette
population et l’informer sur l’importance d’une bonne hygiène et d’une bonne
santé bucco-dentaire.
Le frein principal évoqué était que les femmes ne semblent donc pas changer
leur comportement vis à vis de leur santé bucco-dentaire avec la grossesse.
2.2.4Santé bucco-dentaire et niveau socio-économique
Une large majorité des gestantes présentait une affection bucco-dentaire.
Le nombre de caries était significativement plus important chez les gestantes
de milieu précaire. Ce résultat peut s’expliquer par le possible manque
d’hygiène lié aux conditions de vie, le peu d’éducation et l’absence de
suivi, ce qui augmente le risque de pathologies bucco-dentaires.
De plus, l’étude montre quela connaissance d’une bonne hygiène dentaire et
des mesures préventives spécifiques de la grossesse atténuaient les différences
santé bucco-dentaire liées à la précarité. Cette observation confirme la
nécessité d’informer la population, et plus particulièrement les milieux peu
favorisés.
La consultation bucco-dentaire de grossesse est donc un moment crucial pour
l’éducation de la femme mais aussi pour réaliser un examen de contrôle qui
pourra donner lieu à des soins ultérieurs.

La nature même de cette consultation explique que le niveau de connaissances


35
était plus élevé chez les patientes en ayant bénéficié dans notre étude.

L’étude a également mis en évidence l’intérêt de réaliser cet examen


bucco-
dentaire de façon concomitante à l’entretien prénatal précoce dont les
objectifs sont à la fois l’information mais aussi le dépistage de situations à
risque telles qu’une mauvaise hygiène bucco- dentaire pour la grossesse.
2.3 L’information reçue
L’hypothèse secondaire selon laquelle les gestantes ne reçoivent pas une
information suffisante concernant les règles d’hygiène buccale et le suivi
bucco-dentaire a été vérifiée car la majorité d’entre elles n’avaient pas été
informées et satisfaites.
En effet, l’information donnée oralement peut ne pas être systématique et
différente d’une femme à l’autre. La santé bucco-dentaire est un thème
souvent peu abordé durant la grossesse, par tous les professionnels de santé
confondus, surtout dans le cas où il n’existe pas de problème dentaire
préexistant chez la femme.
Les professionnels de santé n’ont pas toujours le réflexe d’aborder
certains thèmes durant la grossesse dont la santé bucco-dentaire.

Pourtant, les précédents résultats ont confirmé que les connaissances étaient
meilleures quand une information avait été faite. Parmi les gestantes ayant
obtenu un score satisfaisant, la majorité en avait reçu une, ce qui prouve
l’utilité de l’éducation bucco-dentaire des femmes.
Le taux de gingivites et les différents indicateurs de bonne santé bucco-
dentaire durant la grossesse étaient significativement meilleurs après que les
gestantes aient été informées des recommandations bucco-dentaires.
En effet, pour être retenue, l’information transmise doit être comprise et
donc adaptée à l’interlocuteur. Les femmes ont également pu simplement
oublier ce qui leur avait été dit, d’où l’utilité de plaquettes d’information.
Les femmes étaient en majorité non satisfaites de l’information donnée
mais elles ne sont pas toujours dans la capacité de juger si elle était adaptée.
Il est donc primordial, selon le profil de la femme, de cibler les patientes à
risque d’avoir des connaissances limitées et par la suite des complications
bucco-dentaires et obstétricales.
Les résultats ont montré que les gestantes étaient demandeuses de
renseignements en début de grossesse, et elles souhaitaient pas d’information
après rendu du questionnaire.
3. LES PRECONISATIONS
L’étude a montré l’importance de l’information qui doit être donnée de façon
36
systématique par tous les professionnels de santé (gynécologue, sages-
femmes, médecin traitant...) à chaque gestante dés le début de la grossesse.

Avant tout, les recommandations en hygiène bucco-dentaire doivent être


rappelées à toutes les femmes, et plus particulièrement à celles de milieu
socio-économique peu favorisé. Il serait également utile de refaire le point
sur le suivi habituel de la femme et de lui rappeler les recommandations
s’il n’est pas annuel en dehors de la grossesse. Dans un deuxième temps, on
expliquera de façon concise et adaptée au niveau de compréhension de la
femme l’impact possible d’une mauvaise hygiène bucco-dentaire ou de
problèmes non traités (notamment infectieux) sur la grossesse. Il ne sera
pas forcément utile de fournir des informations détaillées. Il serait plus
judicieux de se limiter à des données importantes que la patiente retiendra
facilement. On pourra lui donner davantage d’explications à sa demande.

Une plaquette d’information peut s’avérer très utile. En effet, une trace écrite
permettrait à la patiente d’avoir un support auquel se reporter quand elle le
désire et à partir duquel des questions peuvent se poser. Cela pourrait
contribuer à un investissement personnel de la gestante qui pourra prendre le
temps de lire la plaquette à son rythme et quand elle le souhaite.
Mais la distribution d’une plaquette doit toujours s’accompagner d’une
information orale pour une bonne compréhension et une satisfaction des
femmes.
Les données de cette étude sont en faveur d’un examen bucco-dentaire
réalisé en début de grossesse par un professionnel compétent, au même
moment que l’entretien prénatal précoce par exemple, afin de dépister les
situations à risque. Les conseils et explications seront donnés par la sage-
femme ou le gynécologue durant l’entretien prénatal précoce, moment où
la gestante est motivée et réceptive à tous les conseils qui pourraient lui être
donnés.
Toutes ces propositions impliquent une adhésion des professionnels de santé
en contact avec la gestante. Tous doivent avoir conscience de l’importance
d’aborder ce thème en consultation et de prodiguer de façon systématique les
conseils d’hygiène et de suivi dentaires pendant et en dehors de la grossesse.

37
CONCLUSION
L’objectif principal de cette étude était d’évaluer le niveau de connaissances
des gestantes en
fin de grossesse. Concernant les résultats, bien qu’elles restent globalement
limitées, les femmes ont
de bonnes connaissances sur les recommandations en hygiène et suivi
bucco-dentaires. Elles ont
également conscience de l’interaction possible entre la santé bucco-
dentaire et la grossesse
entraînant certains maux fréquents mais bénins tels que l’augmentation des
caries, l’hypersialorrhée
ou la gingivite. En revanche, elles ont peu de notion du risque de pathologies
maternelles ou fœtales
graves comme la prématurité ou l’hypertension artérielle chez la mère.
L’étude a également permis de mettre en évidence le lien entre le niveau de
connaissances et le
profil des gestantes, notamment pour les femmes de milieu peu favorisé qui
sont plus susceptibles
d’avoir des connaissances limitées et une absence de suivi. Il est donc
important de cibler les
populations à risque pour prévenir les complications maternelles et
fœtales liées à une mauvaise
hygiène et santé bucco-dentaire. Cette prévention repose principalement sur
l’information que doit
transmettre chaque professionnel de santé au contact de la femme enceinte,
et ce de façon adaptée
au profil et à la demande de la patiente. L’information fournie doit
notamment rappeler les
recommandations nationales en matière d’hygiène bucco-dentaire et de
suivi régulier par un
chirurgien-dentiste. D’autant plus qu’une femme informée et qui aura
bénéficié d’une consultation
dentaire de contrôle aura de meilleures connaissances de la santé bucco-
dentaire durant la grossesse,
mais également en général.
Pour rendre la prévention bucco-dentaire systématique et plus efficace,
l’entretien prénatal
précoce semble un moment adéquat pour aborder ce sujet, voire pour réaliser
en plus un examen
38
bucco-dentaire de contrôle afin de dépister les situations à risque et
d’adresser la patiente à un
chirurgien-dentiste si besoin. Mais toute stratégie de prévention doit
impliquer des connaissances
adaptées et l’adhésion des professionnels de santé au contact des
femmes dès le début de leur
grossesse tels que les gynécologues, les sages-femmes et les médecins
traitants.

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30. Delemotte M, Valcarcel, Tramini P. Santé bucco-dentaire et précarité chez la


femme enceinte.
Odonto-Stomatologie Tropicale. 2013 ;141:14-26. [En ligne].
http://www.santetropicale.com/revue.asp?revue=ost&id_article=2299 .

31. Bahri N, Tohidinik HR, Iliati HR, Moshki M, Durabi F. Educational


intervention to improve oral health beliefs and behaviors during pregnancy :
a randomized-controlled trial. J Egypt Public Health Assoc. 2015;90(2):41-5.
[En ligne].
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26154829 .

32. Geiginger ML et al. Oral health education and therapy reduces gingivitis
during pregnancy. J Clin Periodontol. 2014;41(2):141-8. [En ligne].
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24164645 .

Ouvrages consultés :

1. S. Agbo-Godeau « Stomatologie et grossesse »


Encyclopédie Médico-chirurgicale, éditions
Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris

5. Le Petit Larousse de la Médecine, Larousse-Bordas

9. L. Marpeau Traité d’Obstétrique Elsevier Masson. p.


216

TABLES DES ANNEXES


Annexe I : Action de la salive sur les tissus
parodontaux

42
Annexe II : Les différents stades de la
parodontite

Annexe III : Questionnaire


Annexe IV: Fiche réponse au questionnaire

Annexe I

Action de la salive sur les tissus parodontaux.

Source : M. SIDQUI, M. LAZRAQ, S. HAMDANI, J. KISSA, « Répercussions de la


grossesse sur les tissus parodontaux »
Le Courrier du Dentiste – Février 2001

Annexe II

Les différents stades de la parodontite.

43
Source : http://www.selarl-dr-bres-stephane.chirurgiens-dentistes.fr/conseils-
la-parodontite-14

Annexe IV

QUESTIONNAIRE :
« La prévention en santé bucco-dentaire chez la femme enceinte »

Madame, bonjour.
Je m’appelle DJEBALI SIRINE, et je suis actuellement étudiante en 3ème
année à l’école supérieure des sciences et techniques de la santé de Sfax. Dans
le cadre de l’obtention du diplôme, je réalise une étude visant la prévention en
matière de santé bucco-dentaire chez les femmes enceintes.
Je vous serais reconnaissante de prendre quelques minutes pour répondre à ce
questionnaire.

1. Quel âge avez-vous ?


…………………………………..

2. Quel est votre niveau d’étude ?


Sans diplôme
Diplôme de niveau Bac +3
Formation

3. Quelle est votre profession ?


Employée
Ouvrière

44
Sans profession
Carde
Artisane
Agricultrice
4. Quelle est votre couverture sociale ?
Financement
Assurance maladie
Sans couverture
5. Avez-vous une pathologie bucco-dentaire nécessitant un suivi particulier en
dehors de la
grossesse ?
Oui
Non
6. En quelle année a été réalisée votre dernière consultation chez le chirurgien-
dentiste (avant votre
grossesse) ?
Avant 2015
Entre 2015 et 2016
Entre 2017 et 2018
En 2019
7. Vous le consultez :
1 fois par an
1 fois tous les 2 ans
seulement si besoin
8. A quelle fréquence est-il recommandé de consulter le dentiste en dehors de
la grossesse ?
Tous les 5 ans
Tous les 3 ans
Tous les ans
Tous les 6 mois

9. Vous vous brossez les dents :


Moins de 4 fois par semaine
Tous les 2 jours
Tous les jours
Si la réponse précédente est « Tous les jours », vous vous brossez les dents :
1 fois par jour
2 fois par jour
3 fois par jour
10. Est-il conseillé de réaliser un contrôle dentaire en début de grossesse ?
45
Oui
Non
11. Des problèmes dentaires peuvent-ils avoir des effets sur votre grossesse
et/ou votre bébé ?
Oui
Non

12. Parmi les propositions suivantes, quels éléments peuvent selon vous être
modifiés ou aggravés
par la grossesse ?
La salive
la couleur des dents
la gencive
la langue
les caries
aucun
13. Selon vous, quels examens ou soins dentaires sont possibles pendant la
grossesse ?
l’anesthésie locale
l’anesthésie générale
les radiographies dentaires
certains antalgiques pour lutter contre la douleur
certains antibiotiques en cas d’infection
aucun examen possible
aucun traitement possible
14. Parmi les complications suivantes, y en a-t-il qui peuvent être causées par
une infection buccale ?
un accouchement prématuré
des malformations fœtales
un avortement spontané
une pathologie cardiaque maternelle
une hypertension maternelle
aucune
15. Avez-vous consulté un chirurgien-dentiste juste avant ou au cours de votre
grossesse ?
Oui
Non
Si oui, c’était à l’occasion :
d’un contrôle
de soins dentaires
46
16. Avez-vous reçu une information sur la santé bucco-dentaire pendant la
grossesse ?
Oui
Non
Si oui, l’information vous a été donnée par :
votre gynécologue
votre dentiste
une sage-femme
votre médecin traitant
les médias (émissions télévisées, magazines...)
Cette information a-t-elle était satisfaisante ?
Oui
Non
Si non, auriez-vous souhaité une information en début de grossesse ?
Oui
Non
17. Souhaitez-vous une information après ce questionnaire ?
Oui
Non
Je vous remercie de votre attention.

Annexe V
FICHE REPONSES AU QUESTIONNAIRE :
« La prévention en santé bucco-dentaire chez la femme enceinte »
Question 8 :
Il est recommandé de consulter un dentiste en dehors de la grossesse pour au
moins 1 fois par an un contrôle.
Question 9 :
Il est recommandé de se brosser les dents, avec un quotidiennement au moins
2 fois par jour dentifrice fluoré. Les grignotages entre les repas sont à éviter
pour prévenir les caries.
Question 10 :
Oui, il est conseillé de consulter un dentiste en début de grossesse pour un
contrôle.
En effet, la Haute Autorité de Santé (HAS) a recommandé en 2010 un examen
bucco-dentaire systématique de prévention par un chirurgien-dentiste au 4ème
mois dans le cadre du suivi normal de grossesse. Cet examen est pris en charge
à 100 % par la Sécurité Sociale.
Question 11 et 12 :
Oui, la grossesse entraîne des modifications hormonales qui peuvent abîmer
47
votre gencive et l’émail dentaire, modifier la quantité et la qualité de votre
salive, et augmenter le risque de caries.
Question 13 :
Pendant la grossesse, c’est au chirurgien-dentiste d’évaluer l’urgence des soins
à réaliser. Il sera toujours préférable de réaliser les soins nécessaires avant ou
après la grossesse mais certains actes restent cependant possibles pendant
votre grossesse.
L’utilisation d’anesthésiques locaux n’est pas contre-indiquée chez la femme
enceinte et les radiographies dentaires restent possibles puisque les quantités
de substances administrées restent bien inférieures aux doses toxiques pour
votre bébé.
Le traitement de la douleur et d’infection est important pour éviter toute
complication
ultérieure. Le paracétamol (antalgique) et certains antibiotiques comme
l’amoxicilline peuvent vous être donnés.
En cas de problème, informez donc votre médecin/dentiste.
Question 14:
Toute infection se développant chez vous peut avoir de graves conséquences
sur votre grossesse.
Une infection bucco-dentaire non traitée ne fait pas exception.
Par un phénomène de migration des bactéries, une infection bactérienne au
niveau buccal peut dans certains cas provoquer une endocardite (pathologie
cardiaque), maladie rare mais grave dont la fréquence augmente avec l’âge.
Dans d’autres cas, des mécanismes encore méconnus peuvent provoquer une
modification de la vascularisation du placenta qui peut être à l’origine d’une
et/ou hypertension artérielle maternelle d’un accouchement prématuré.
N’hésitez pas à vous adresser à un professionnel de santé pour toute question,
et ce même pendant la grossesse.

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