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GM l
Auteurs
Tiphaine Noisette, Chargée de Projet Capitalisation
Pierre Emmanuel Fanello, Référent Technique Besoins de Base
Pierre Mercier, Référent Technique Besoins de Base
Marlène Dussauge, Référente Technique Qualité
Sien Andries, Référente Technique Inclusion dans l’Action Humanitaire
Contributeurs
Ricardo Pla Cordero_ Référent Technique Inclusion dans l’Action Humanitaire
Fanny Del, Responsable Adjointe Desk
Ludovic De Champs, Référent Technique Logistique
Marie Leduc, Responsable du Domaine Technique Urgence
Crédits
Photographie (couverture)
©
Logo Inclusion
© Rodrigo Lelo for Handicap International
Epingle
© Gan Khoon Lay (https://thenounproject.com/)
Pour demander l’accès à l’espace dédié aux outils de ce guide sur HINSIDE, merci de contacter :
Le guide pratique et la boîte à outils sont divisés selon les principales phases du cycle de projet :
1. Diagnostic initial ;
2. Conception ;
3. Lancement ;
4. Mise en œuvre.
Les types d’outils et de méthodologies proposés pourront être adaptés en fonction du contexte. Ils peuvent être
utilisés individuellement ou comme un ensemble, selon vos besoins.
Les formats standards proposés ne sont pas statiques et doivent être faciles à utiliser. Des retours du terrain sur
leur facilité d’utilisation sont importants afin de les améliorer. De même, si les phases du cycle de projet doivent
être respectées, les étapes de chaque phase ne seront pas toutes toujours nécessaires à tous les projets.
Abri : espace de vie couvert habitable, fournissant un environnement de vie sain et protégeant la vie privée et la
dignité de ces occupants.
Abri d’urgence et articles non alimentaires associés : fourniture de logements de base et immédiats nécessaires
pour assurer la survie des personnes sinistrées, y compris des solutions de «réponse rapide» telles que des tentes,
des matériaux d'isolation, d'autres solutions temporaires d'abris d'urgence et des articles non alimentaires.1
Abri temporaire ou transitionnel: L’abri temporaire fait suite à l’abri d’urgence, il est une option alternative en
attendant une solution de logement durable. D’une durée de vie d’environ deux ans, il pourra être :
mis à niveau en logement permanent;
réutilisé pour un autre usage;
transféré d'un site temporaire à un emplacement permanent;
revendu, afin de générer des revenus;
recyclés pour la reconstruction.
Abri inclusif : Des services Abri inclusifs sont des services qui s'engagent à assurer l'égalité d'accès et de
participation des personnes à risque d’exclusion.
Action humanitaire inclusive : L’intervention humanitaire inclusive consiste à s’assurer que les personnes déjà
marginalisées ou exclues avant une crise et les personnes à risque d’exclusion de l’assistance humanitaire sont
intentionnellement inclues dans la réponse. Elle consiste à s’assurer que toutes les phases du cycle de projet
incluent les facteurs de vulnérabilité et que les personnes concernées participent réellement et de manière
significative aux processus et politiques d’intervention humanitaire. Elle repose sur les 3 principes clés de
participation, non-discrimination et accessibilité.
Articles Ménagers Essentiels (AME): pour Handicap International, ce sont des articles essentiels à la survie d’un
ménage pour couvrir ses besoins de base comme se nourrir (ustensiles de cuisine), boire (bidons pour transporter
et stocker l’eau), s’abriter des intempéries (bâches), se protéger du froid (couvertures) ou mitiger l’apparition de
maladies (savons). Ce terme, instauré par le projet RRM en RDC, fait référence au terme plus généralement utilisé
d’Articles Non Alimentaires.
Bail : accord contractuel (formel ou informel) portant sur l’utilisation temporaire d’un terrain.
Build Back Safer (=reconstruire mieux et plus sûr) : La période de reconstruction qui suit un choc peut se révéler
être une opportunité pour aborder et réduire les facteurs de vulnérabilités. Ainsi, il s’agit de construire des abris
plus résistants aux risques, de proposer des améliorations durables et sécurisées, et de former les communautés
pour améliorer leurs capacités à faire face aux chocs et à se relever, et ainsi les rendre moins vulnérables.
Conflit foncier : désaccord portant sur les droits fonciers, ou encore les limites ou le mode d’utilisation d’un
terrain. Un conflit foncier se produit lorsqu’il existe une incompatibilité entre plusieurs intérêts individuels ou
collectifs concernant un terrain.
1
Protocole d’accord entre OCHA et IFRC
Design universel (=Conception universelle) : On entend par “conception universelle” la conception de
produits, d’équipements, de programmes et de services qui puissent être utilisés par tous, dans toute la
mesure possible, sans nécessiter d’adaptation ni conception spéciale. 2
Famille : Une famille est la partie d'un ménage comprenant au moins deux personnes et constituée :
- soit d'un couple vivant au sein du ménage, avec le cas échéant son ou ses enfant(s) appartenant au même
ménage ;
- soit d'un adulte avec son ou ses enfant(s) appartenant au même ménage (famille monoparentale).
Pour qu'une personne soit enfant d'une famille, elle doit être célibataire et ne pas avoir de conjoint ou d'enfant
faisant partie du même ménage. Un ménage peut comprendre zéro, une ou plusieurs familles.3
Ménage : De manière générale, un ménage, au sens statistique du terme, désigne l'ensemble des occupants d'un
même logement sans que ces personnes soient nécessairement unies par des liens de parenté (en cas de
cohabitation, par exemple). Un ménage peut être composé d'une seule personne.
Options d’installation pour les populations déplacées : Il existe six options : 1) Famille d’accueil, 2) Installation
urbaine informelle, 3) Installation rurale informelle, 4) Abris collectif, 5) Camps informels, 6) Camps formels et
planifiés.
Options de reconstruction pour les populations non-déplacées : Il existe six options : 1) Occupation sans statut
légal, 2) Locataire de maison, 3) Locataire d’appartement, 3) Locataire de terrain, 4) Propriétaire-occupant d'un
appartement, 6) Propriétaire-occupant d’une maison.
Phases de reconstruction : il existe trois phases de reconstruction qui sont l’abri d’urgence, l’abri temporaire ou
transitionnel, et le logement permanent.
Populations vulnérables : Personnes ou groupes de populations, qui en raison de leur état de santé ou de leur
condition sociale, peuvent se trouver dans l’impossibilité de satisfaire leurs besoins fondamentaux. Elles sont
particulièrement exposées aux risques et, par voie de conséquence, requièrent la mise en oeuvre de mesures
spécifiques. La notion générique de « populations vulnérables » est évolutive selon les contextes. Elle peut
comprendre des personnes fragilisées (âge, genre, déficiences temporaires). Elle inclut notamment l’indigence ou
l’exclusion, qui constitue des situations de vulnérabilité majeures4.
Post-urgence : Situation de durée variable suivant la phase aiguë de la crise, caractérisée par l’indisponibilité des
services couvrant les besoins des populations, et l’attente du démarrage des processus de reconstruction et de
réhabilitation. Considérée comme constitutive de la phase d’urgence, elle s’en distingue néanmoins par la nature
les réponses devant être apportées aux populations.
Réduction des risques de catastrophe (RRC) : Concept et pratique de la réduction des risques de catastrophe par
des efforts méthodiques visant à analyser et à gérer leurs causes, notamment par une réduction de l’exposition
2
Article 2 de la convention relative aux droits des personnes handicapées, Nations Unies, 2008
3
Les définitions de « famille » et de « ménage » sont issues de l’Institut national de la statistique et des études économiques
4
Les définitions « populations vulnérables », « post-urgence » et « reconstruction » sont issues de « Mission, Champ d’action,
Principes d’intervention, Charte, Identité visuelle » ; Direction Générale Fédérale Handicap International, mise à jour 2013.
aux aléas et de la vulnérabilité des personnes et des biens, une gestion rationnelle des sols et de l’environnement
et l’amélioration de la préparation aux événements indésirables.5
Régime foncier : rapport de nature légale ou coutumière existant entre des particuliers ou des groupes et portant
sur la terre et les ressources naturelles associées à celle-ci (eau, arbres, ressources minérales, faune et flore, etc.).
Le régime foncier régit la façon dont les droits de propriété foncière doivent être répartis au sein d’une société. Le
système foncier détermine qui peut utiliser quelles ressources pendant combien de temps et sous quelles
conditions.
Reach, Enter, Circulate, Use (RECU) : cadre permettant d'analyser et d'éliminer les obstacles d’accès, d'assurer
une chaîne de mouvement continue où toute personne peut accéder à son logement, entrer dans son logement,
se déplacer librement à l'intérieur d’un logement, et utiliser son logement facilement (installation des meubles,
etc.).
Titre de propriété : document attestant officiellement la possession légale et les droits de propriété sur un bien
immobilier, quel que soit le mode d’acquisition (vente, achat, donation, succession).
5
CRED (2012): “Les données en cas de catastrophe: une perspective équilibrée” N°27, Bruxelles, Belgique: Institut de la
santé et de la société
2. Bienvenue dans une communauté variée et diverse !
Qu’est-ce que l’accès aux services pour tous ?
L’inclusion ?
L’exclusion ?
Avant toute intervention dans une communauté, il est essentiel d’avoir une bonne compréhension des défis
rencontrés par ses membres. Pour cela, pensez à prévoir 2h à 3h de formation sur l’intervention humanitaire
inclusive **6 , pour améliorer vos connaissances sur l’inclusion, les facteurs d’exclusion, les personnes à risques
d’exclusion et les risques en matière de protection. Cette formation permettra ainsi de transformer vos attitudes
et celles des équipes sur le terrain face aux causes d’inclusion et d’exclusion. Cette étape est primordiale avant
toute conception ou mise en œuvre de projets Abri. Principaux thèmes abordés durant la formation :
L’accès aux services essentiels ;
Les barrières d’accès et de participation et les situations d’inclusion et d’exclusion ;
Expérimenter les barrières d’accès aux services essentiels.
Après la session
Les informations partagées par les participants doivent être collectées et seront utilisées afin de mieux concevoir
et organiser la mise à disposition de services inclusifs, réduisant ainsi les risques identifiés dans les communautés
affectées par le choc.
6
Les astérisques que vous trouverez tout au long de ce document indiquent qu’il existe des outils liés à la thématique
abordée. Les références de ces outils sont par ailleurs regroupées à la fin de chaque partie, au sein d’une sous-partie
« Ressources ». Toutes les ressources sont quant à elles disponibles sur HINSIDE.
Focus Inclusion - Recommandations générales pour la mise en œuvre d’un projet inclusif
Externes
Guide for protection in cash-based interventions, UNHCR, 2015
http://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/erc-guide-for-protection-in-cash-based-
interventions.pdf
All under one roof: Disability-inclusive shelter and settlements in emergencies, IFRC, HI, CBM, 2015
http://www.ifrc.org/Global/Documents/Secretariat/Shelter/All-under-one-roof_EN.pdf
Normes minimales d’inclusion de l’âge et du handicap dans l’action humanitaire, ADCAP, 2016
http://www.redr.org.uk/objects_store/adcap-min-standards-report-french-blk_mar_2016.pdf
Version anglaise : Minimum Standards for Age and Disability Inclusion in Humanitarian Action, ADCAP,
2016
http://www.redr.org.uk/objects_store/adcap-min-standards-report-blk_mar_2016.pdf
3. Positionnement d’Handicap International dans le secteur de l’abri
L’objectif de Handicap International dans le secteur de l’abri est de fournir, en situation de crise, une aide qui
permette de garantir l’accès aux victimes à un toit tout en préparant des solutions plus durables.
Les abris d’urgence n’étant pas destinés à être utilisés au-delà de quelques mois, la phase de reconstruction
d’abris plus durables doit être anticipée dès la phase d’urgence. L’implication des bénéficiaires dans cette
reconstruction est primordiale afin de soutenir la durabilité de l’intervention tout en garantissant la provision
d’abris adaptés à leur besoins et à leur environnement.
Au-delà de la survie, la fourniture d’abris assure également la vie privée et la dignité des personnes touchées, et
améliore la sécurité personnelle.
Handicap International n’est pas en termes de volume d’activités, un acteur majeur en abris parmi les acteurs
humanitaires. Néanmoins il est fondamental que l’association, qui a pour ambition de doubler son volume
d’intervention dans le cadre de sa stratégie 2016-2025, soit en mesure de fournir ces services. Elle a en effet une
plus-value de par son expertise en matière de services inclusifs : il s’agit donc de montrer qu’au-delà de l’appui
technique inclusion qu’elle peut proposer aux acteurs humanitaires, de telles pratiques sont faisables et ont un
impact réel sur les conditions de vie des personnes les plus exclues.
Mission, Champ d’action, Principes d’intervention, Charte, Identité visuelle, Handicap International
http://www.handicap-international.org/wp-content/uploads/2016/09/1.4-Champ_d_actions_et_metiers.pdf
Global Shelter Cluster, http://www.sheltercluster.org/morethanjustaroof (formation en ligne)
Politique institutionnelle
Politique de Planification, Suivi et Évaluation des projets, Handicap International, 2015
http://www.hiproweb.org/uploads/tx_hidrtdocs/PI06_PSE.pdf
Version anglaise : Project Planning, Monitoring and Evaluation Policy, Handicap International, 2015
http://www.hiproweb.org/uploads/tx_hidrtdocs/IP06_PME.pdf
Objectifs : Evaluer les besoins prioritaires des communautés touchées par le choc et identifier les ressources
internes et externes des communautés en termes d’abri.
Les guides d’entretien** permettent de collecter les informations suivantes par exemple :
Le guide d’entretien avec les informateurs clés permet de recueillir les informations générales sur les
caractéristiques de la communauté et l’impact du choc sur celle-ci. Préalablement, il faudra collecter les
noms de toutes les personnes ressources de la communauté dans le secteur Abri, aussi bien au niveau
étatique (ex : Ministères, Agence de protection de l’environnement, etc.) qu’au niveau communautaire
(artisans, autorités locales, responsable de point d’eau, etc.).
Le guide de focus groupe communautaire permet d’obtenir des informations sur les thèmes suivants:
o La crise et ses conséquences pour les ménages en termes d’abri:
Difficultés, contraintes et atouts de la communauté ;
Barrières architecturales et d’accès aux services pour les personnes à risques d’exclusion ;
Répartition des richesses et catégorisation socio-économique des ménages ;
o L’accès à l’eau et aux latrines :
Accès, état, et caractéristiques techniques des structures sanitaires privées ou publiques ;
Habitudes et pratiques en termes d’hygiène ;
o L’accès aux marchés : Matériaux, transport, disponibilité, lieu d’achat, etc. ;
o Les stratégies de (re)construction :
Architecture traditionnelle et amélioration ;
Capacité et contraintes pour la reconstruction (matériaux de construction, main d’œuvre,
etc.) ;
Problématiques foncières ;
Accessibilité et barrières environnementales.
Un relevé des points GPS pourra permettre de cartographier les services existants liés à l’abri (point d’eau, école,
etc.), au plus près de la réalité. De même, les photographies permettront de visualiser l’état général des
logements et latrines (type de dommage, méthode traditionnelle de construction, matériaux utilisés, etc.) et de
déterminer les actions à mettre en œuvre dans la phase de conception (petites réparations sur ouvrage existant,
démolition et déblaiement, etc.). Il est conseillé d’accompagner toute prise de coordonnées GPS d’une ou
plusieurs photographies du site concerné.
Focus inclusion - La cartographie communautaire**
L’exercice de cartographie communautaire permet d’identifier, en lien avec l’abri, les zones vulnérables
(exposition, impact, etc.), les facteurs de vulnérabilités (personnels et environnementaux, incluant les barrières
d’exclusion) et les services à restaurer ou à améliorer au sein de la communauté, et de définir des solutions et
des priorités d’action pour réduire l’impact négatif de la crise. Pour bien réussir cet exercice, il est essentiel
d’identifier les personnes clés représentatives de la diversité de la communauté. La cartographie
communautaire étant un exercice de consultation communautaire, il peut être réalisé à plusieurs étapes du
projet, et sur des thématiques spécifiques.
Les informations collectées permettront ensuite de faciliter et d’adapter la conception du questionnaire ménage
dans la phase de ciblage (critère de sélection des bénéficiaires, type d’abris, etc.), elles sont compilées dans un
rapport** de diagnostic des communautés.
Guides d’entretien
SH_Guide informateur clé, Handicap international
SH_Guide Focus Group – impact et stratégie de reconstruction, Handicap International
Checklist Diag, onglet Shelter, (Liste de questions par secteur et thématique) Handicap International
Rapid shelter assessment checklist, Sphere
Benef FGD questionnaire, Handicap International Népal, 2015
Key informant interview guide, Handicap International Népal, 2015
FGD Data Collection Sheet, Handicap International Philippines, 2015
Cash in Emergency toolkit, Module 2, Community access to markets, IFRC, 2016
Cartographie communautaire
Toolkit for inclusive humanitarian action 2016, Community mapping et Edit Poster, Handicap
International, 2016, lien vers HINSIDE
Rapport : exemple
Rapid Assessment Report, Handicap International Népal, 2015
Responsabilité : l’équipe projet est responsable, contributeur : département logistique, notamment pour la
conception du questionnaire d’évaluation et pour la mise en œuvre.
L’analyse sera orientée sur les articles de construction qui sont souvent chers et qui ne sont généralement
achetés que de manière ponctuelle et peu fréquente. Par conséquent, un projet d’appui à la reconstruction peut
entraîner une demande considérablement accrue, au risque de déstabiliser les marchés. De plus, cette forte
demande en matériaux de construction par exemple ne sera pas durable, contrairement à des produits
alimentaires de la vie quotidienne tels que le riz ou le blé. Il est donc essentiel d’être vigilant et de de mesurer
l’impact du projet mis en œuvre sur les marchés locaux.
De même, effectuer un diagnostic du marché de la main d’œuvre**, paramètre important à prendre en compte
pour la planification du temps de construction. Un projet d’appui à la reconstruction peut exiger un volume de
main d’œuvre qualifiée important, et qui ne sera pas toujours disponible dans la zone géographie ciblée.
L’objectif est d’obtenir une meilleur compréhension des marchés via les guides d’entretien** (avec les
fournisseurs, les ménages, etc.), en termes de :
- Identification des marchés clés de la construction (bois, quincaillerie, ciment, tôle ondulée, main d’œuvre,
etc.) ;
- Capacité des marchés (quantité/temps) et accès (transport, administratif, saisonnalité) ;
- Compétition, disponibilité, réactivité, taille du marché.
Au-delà de s’assurer de la disponibilité des matériaux, cette phase est essentielle pour pouvoir dimensionner un
budget et s’assurer de la faisabilité du projet (nécessité d’importation de matériaux, création d’un atelier, etc.).
Des cartographies des marchés de la construction ont déjà été réalisées avec succès dans plusieurs contextes et
des méthodes de diagnostic des marchés** conçues pour des non techniciens existent pour cela.
Exemple du terrain :
Aux Philippines, suite au typhon Haiyan en novembre 2013, l’analyse de marché a été couplée avec l’évaluation
logistique (transport et stockage notamment), des questionnaires ont été réalisés afin d’aborder les thématiques
suivantes auprès des commerçants et autres acteurs économiques:
Fournisseurs de bois (capacité de production, stockage, autorisation et licences, découpe, etc.)
Quincaillerie (disponibilité, prix, qualité, etc.)
Dans le cas des projets où les bénéficiaires devront eux-mêmes s’approvisionner sur le marché, vérifier que le
lieu d’activité des vendeurs, commerçants et fournisseurs qui pourront prendre part au projet soit accessible :
toutes les personnes de la communauté ciblée peuvent-elles physiquement et en sécurité avoir accès au
marché (distance jusqu’au marché, sécurité du trajet, sécurité et impartialité du marché, accès au transport
public, accessibilité physique du marché, impartialité des vendeurs, etc.). Evaluer les barrières d’accès au
marché au niveau des facteurs physique, financier, attitudinal, et liées aux risques de protection. Identifier les
personnes exposées à ces barrières afin de permettre la mise en place de mesure de mitigation.
Dans la mesure du possible, évaluer si les articles de construction base sur le marché peuvent répondre aux
besoins spécifiques des membres de la communauté (personnes âgés, personnes en situation d’handicap,
personnes ayant des maladies chroniques, etc.). Faire le lien avec les équipes Besoins Spécifiques pour répondre à
ces besoins.
Responsabilité: la logistique mène le diagnostic logistique, contributeur potentiel: l’équipe projet. En cas de
diagnostic des services financiers, l’équipe projet mène l’évaluation, contributeur obligatoire : département
administration et finance, en tant que référent technique.
Thèmes abordés et informations collectées à travers les guides d’entretien** : Capacité de production
des fournisseurs et/ou des prestataires de service ;
Ressources logistiques disponibles dans la zone (accès transport, lieu de stockage et distribution, etc.) ;
Distances entre les villes/villages, la qualité des infrastructures ;
Prix et qualité.
L’évaluation de la sécurité devra particulièrement faire l’objet d’attention, notamment sur des projets de
transferts monétaires non-dématérialisés, du fait de l’attractivité des espèces, ou lors du dépôt de matériaux de
construction sur les chantiers.
Focus inclusion – Identifier des lieux de distribution ou de livraison des matériaux inclusifs
Identifier des lieux pour les distributions ou la livraison de matériaux, culturellement appropriés, physiquement
accessibles et sécurisés pour tous les membres de la communauté.
Dans le cas où il peut-être envisageable de concevoir un projet de transfert monétaire, une évaluation des
services financiers est nécessaire (pénétration et accès du secteur bancaire, service d'argent mobile, etc.). Pour
cela, se référer au Guide Pratique Moyens de Subsistance en Urgence, d’Handicap International.
Objectif : analyser les risques et comparer les solutions d’intervention pour définir la stratégie d’appui en termes
d’abri.
« L’accès aux sources d’approvisionnement en eau et aux installations sanitaires, et la fourniture appropriée de
moyens de recueillir l’eau de pluie, d’emmagasiner l’eau, d’assurer le drainage et la gestion des déchets solides,
viennent compléter la construction des abris. »
Sphere, Norme 1 relative aux abris et aux établissements
Conformément aux standards Sphere, Handicap International met en œuvre une approche intégrant l’accès à
l’eau, l’hygiène et l’assainissement, dans ses projets Abri. Pour cela, tout au long de ce guide, le terme
« structure » inclut l’habitat et les structures sanitaires.
On s’appuiera sur les checklists faisabilité et outils de comparaison des solutions d’intervention** afin de définir
la méthodologie d’intervention** et les éléments suivants :
- Type d’abri (d’urgence, temporaire, permanent) ;
- Options d’installation (famille d’accueil, abri collectif, locataire en appartement, propriétaire occupant,
etc.);
- Statut de la population ciblée (déplacée ou non ; locataire ou propriétaire) ;
- Type d’assistance (seule ou combinée):
o Construction et main d’œuvre : auto-construction, construction communautaire, construction
directe, construction via un prestataire de service, etc. ;
o Matériaux de construction : locaux, importés, préfabriqués ou non ;
o Appui technique : renforcement des capacités techniques locales ou appui technique externe.
- Modalité de distribution :
o Distribution de kits par ménage ou communautaires ;
o Transfert monétaire en espèce, coupon ou prêt (pour l’achat de matériaux, le paiement des
loyers ou de la main d’œuvre) ;
o Soutien aux marchés ;
o Formation sur les techniques de reconstruction.
Dans le cas où la décision serait d’utiliser la modalité transfert monétaire, se référer au Guide Pratique Moyens
de Subsistance en Urgence, d’Handicap International.
Focus inclusion - Sélectionner des solutions d’intervention et des modalités accessibles pour tous
Prévoir la possibilité d’adapter les solutions d’intervention pour les personnes à risque d’exclusion. Par exemple,
on pourra prévoir une aide supplémentaire pour le transport des matériaux de construction et le recrutement de
main d’œuvre dans le cas d’un projet d’appui à l’auto-reconstruction. De même, prendre en compte que certains
aménagements (adaptation ou modification)tels que les rampes, latrines adaptées, etc. peuvent avoir un prix plus
élevé ou nécessité des matériaux spécifiques. Il faudra prévoir cette éventualité avec la communauté et les
personnes à risque d’exclusion : vérifier que les matériaux (béton pour les rampes, etc.) et ressources techniques
(fourniture de conseils et sensibilisation par les organisations de personnes handicapées ou âgées par exemple,
etc.) sont disponibles pour réaliser les interventions d’accessibilité.
Identifier avec les personnes à risque d’exclusion des solutions alternatives en termes d’abri, comme par exemple
la location, le logement dans une famille hôte, l’utilisation de transfert monétaire pour permettre la fourniture de
solution de logement personnalisée, etc.
De plus en plus, Handicap International intervient sur des projets Abri en contexte de catastrophe naturelle.
Ces contextes sont l’opportunité de travailler en profondeur avec les communautés sur les causes de
vulnérabilités, afin qu’elles soient en capacité de faire face aux chocs futurs. Pour cela, favoriser dans les projets
Abri :
1) la coordination entre les parties prenantes ;
2) la participation communautaire (inclusion, renforcement de capacité, etc.);
3) la réduction des risques :
Renforcement des structures et améliorations des techniques de construction (contreventements,
étais, etc.);
Meilleure gestion et planification des constructions (zones constructibles ou à risque, etc.).
Lors de l’élaboration de la stratégie de reconstruction, pensez à développer les activités suivantes pour atténuer
les risques et augmenter la résistance (vent fort, tremblement de terre, inondation, etc.) et l’accessibilité des
abris:
Identification communautaire des risques liés à l’abri (construction sur une zone inondable, risque de
glissement de terrain, etc.) ;
Construction d’un réseau d’alerte lié à l’abri ;
Rédaction ou actualisation de plans de contingence liés à l’abri (lieu d’évacuation et système
d’information accessible – format multiple, etc.) ;
Formation pour l’amélioration des structures** (organisations, artisans, communautés, etc.), à de
nouvelles techniques de construction ;
Formation de formateurs ;
Sensibilisation et promotion de l’accessibilité en reconstruction ;
Conception de design accessibles (un projet abri est également l’opportunité de rendre les structures plus
accessibles lors de la reconstruction) ;
Formation sur la Réduction des Risques de Catastrophe inclusive** et simulation d’exercices
d’évacuation ;
Fourniture de matériaux de meilleure qualité, etc.
Objectif : Production de recommandations techniques pour construire, réparer ou améliorer une structure
(logement ou latrine).
Responsabilité : l’équipe projet est responsable. Selon la méthodologie d’intervention choisie, un consultant
externe, l’équipe technique HI ou les bénéficiaires, pourront participer ou réaliser directement les documents
techniques.
De nombreux abris d’urgence ou temporaires sont transformés en logements permanents par la suite
par les populations. Il est donc essentiel de planifier l’accessibilité et d’assurer la protection dès le début d’une
intervention Abri. Pour cela, les deux concepts clés de Design Universel et RECU sont essentiels et peuvent
appuyer l’élaboration de manuels techniques sur l’accessibilité des structures**.
Exemples de bonnes pratiques pour l’habitat:- Bonne orientation de l’abri par rapport aux infrastructures
routières et à la pente du terrain, sol plat et compact et espace sans obstacle pour accéder à l’environnement ;
- Entrée de la structure, largeur de passage minimum : 90cm et éviter les obstacles au sol ;
- Installation de mains courantes et rampes ;
Prévoir suffisamment de luminosité, des verrous intérieurs, et des espaces d’intimité pour les femmes (paravent,
etc.).
Exemples de bonnes pratiques pour les latrines:
- Prévoir la latrine proche de l’habitation, dans un environnement sécurisé. Adapter la taille de la pièce, le
positionnement et la hauteur du siège sanitaire (environ 50 cm) ;
Au-delà des solutions techniques, pensez également à favoriser la solidarité communautaire.
Les documents techniques produits devront respecter les Normes Sphère**, et être validées par les autorités
locales.
Normes Sphère
Standards minimums sur les abris, l’habitat et les articles non alimentaires, Projet Sphere, 2004
Pour des contraintes de financement et de capacité de réponse, il faudra dans la majorité des cas réaliser une
analyse des vulnérabilités et un ciblage à plusieurs niveaux, définis dans la méthodologie de ciblage** :
a) Zonale**;
b) Communautaire ;
c) Ménage
L’approche Besoins de Base d’Handicap International s’axe sur le ménage, en tant qu’unité sociale, et ne cible pas
directement les besoins spécifiques de l’individu, qui sont pris en charge pas les équipes Besoins Spécifiques..
Les Outils descriptifs des mécanismes de ciblage** distinguent deux principaux types de ciblage des ménages :
- Ciblage communautaire (par exemple via des comités de sélection) reposant sur l’identification des
bénéficiaires par les communautés elles-mêmes selon des critères de ciblage définis par elles;
- Ciblage administratif (ou ciblage par catégorie), reposant sur l’utilisation de critères de ciblage et d’une
notation décidées plus ou moins arbitrairement par l’organisation.
La transition et la stratégie de sortie doivent être définies lors de la conception du projet. Le secteur Abri chez HI
rassemble des projets à court ou moyen terme, néanmoins la réduction des risques à long terme est également
essentielle. Un projet Abri peut en effet être l’occasion de reconstruire mieux grâce à une sensibilisation sur les
façons de réduire les risques futurs de catastrophe. Lors de la reconstruction, il est essentiel de s’attaquer aux
causes sous-jacentes de la vulnérabilité des habitations précédentes. En prenant en considération les facteurs de
durabilité et de viabilité lors des efforts de reconstruction (en surélevant des propriétés dans les zones
inondables, etc.)
Quelques pistes:
Evaluer la capacité physique, technique et financière des bénéficiaires à améliorer et entretenir les
structures ;
Prévoir les guidances techniques et la formation pour l’entretien des structures construites ou
réhabilitées : Exemple de manuel technique pour l’extension et la maintenance des structures**;
Possibilité de mettre en place un point focal technique qui servirait de référence aux bénéficiaires pour
l’entretien, la mise en accessibilité ou l’extension des structures ;
Prévoir la protection du bénéficiaire locataire et signature d’un accord avec le bailleur ;
Lien avec les autorités locales et nationales (ministère des bâtiments et travaux publics, ministère de
l’insertion économique et sociale, etc.) concernant les plans gouvernementaux d’appui au logement, et
de réduction des risques (plan de contingence, centres d’évacuation multifonctionnel, etc.) ;
Lien avec les acteurs des moyens de subsistance pour favoriser le relèvement économique ;
Plaidoyer et renforcement de capacité sur le design universel et l’inclusion, auprès des acteurs Abri.
De manière plus générale, renforcer les liens entre l’urgence et le développement au sein d’Handicap
International, notamment pour les activités liées à la réduction des risques de catastrophe:
Lorsque la DAD est présente dans le pays concerné, privilégier en premier lieu la consultation avec les
équipes développement qui possèdent une connaissance du contexte, des communautés et des acteurs
locaux/nationaux.
Impliquer les équipes DAD dans les espaces de coordinations tels que les clusters (si pertinent). Elles
peuvent apporter leur expérience et connaissance des réalités du terrain.
Transférer les documents de projet et informer les équipes DAD des avancées du projet et problèmes
rencontrés sur le terrain afin d’alimenter les réflexions sur la transition/retour au développement. Les
besoins non couverts peuvent faire l’objet d’une intervention dans le cadre d’un projet de
développement en cours ou à venir.
Assurer une collaboration entre les personnes concernées au sein des équipes urgence et développement
lors de l’élaboration des activités de réduction des risques de catastrophe, et des projets de
relèvement/réhabilitation = zone grise entre urgence et développement.
1. Coordination
Coordination externe :
Un projet Abri doit être en règle avec la législation nationale, et doit être planifié en consultation avec les autres
acteurs humanitaires (clusters, groupes de travail, etc.), les autorités locales, les communautés, les agences
environnementales, les institutions en charge du cadastre, la société civile, etc. Une coordination rapprochée
avec les autorités locales est indispensable, notamment pour les questions foncières. Prévoir également l’analyse
et la cartographie des acteurs de l’inclusion, pour par exemple mettre en place un système de référencement.
Focus inclusion - Mettre en place un système de référencement lorsque cela est possible
En Haïti, un système de référencement des personnes à risque d’exclusion permettait aux acteurs humanitaire de
les référencer à Handicap International afin qu’ils bénéficient d’un abri transitionnel (« T-shelter »). Ainsi, un
Protocole d’accord référencement** pour les partenaires peut être mis en place afin de faciliter l’identification
des personnes à risque d’exclusion, nécessitant par exemple la construction de latrines accessibles et adaptées.
2. Mobilisation et redevabilité
Objectif : Communiquer, informer, et définir le niveau d’implication et de participation des parties prenantes, et
ainsi instaurer une relation de confiance afin d’éviter les incompréhensions.
Possibilité d’implication des autorités et groupes communautaires (ex : comité Abri) principalement dans les
tâches suivantes :
La planification participative** des activités ;
La compréhension des risques, menaces et facteurs de vulnérabilité ;
Sélection des zones vulnérables en termes d’impact, de niveau d’exposition aux risques et faisant face à
de nombreuses barrières pour la reconstruction ;
Le processus de ciblage et la méthodologie de participation des bénéficiaires ;
La gestion des kits d’outils mis à disposition de la communauté (pensez à adapter le kit conformément
aux recommandations du design universel) ;
Le support pour les personnes à risque d’exclusion (ressources communautaires, solutions alternatives,
etc.) ;
La gestion des plaintes, réclamations et modalités de participation et de communication.
Exemple du terrain
Aux Philippines, suite au typhon Haiyan en novembre 2013, des Protocoles d’entente** ont été signés avec les
« Build Back Safer Committee Support » dans le cadre du projet d’appui à l’auto-reconstruction. Ceux-ci se sont
engagés principalement à appuyer la résolution des questions foncières.
Tous les membres de la communauté doivent avoir la possibilité de participer au comité communautaire lorsqu’il
est présent. Le comité doit être équilibré en fonction de l'âge et du sexe et représenter la diversité de la
communauté. Identifier les rôles responsabilités de chacun en fonction des capacités de tous les membres.
a) Sensibiliser la communauté sur les difficultés rencontrées par les personnes à risque d’exclusion,
incluant les personnes ayant des besoins spécifiques, et ainsi créer une solidarité communautaire en leur faveur ;
b) Favoriser la participation des personnes à risque d’exclusion et identifier avec elles leurs besoins et priorités.
c) Identifier les solutions les plus appropriées pour renforcer l’inclusion (mitigation des risques d’exclusion du
processus de ciblage, adaptation des kits d’outils, adaptation des canaux et moyens de communication et
participation, assistance pour le transport des matériaux et la main d’œuvre, etc.)
3. Communication et sensibilisation
Objectif : dans le cadre d’un projet Abri, la sensibilisation et la communication permettent de fournir à la
population des messages complémentaires à l’action prévue, et donc d’améliorer l’impact de l’activité.
Prévoir la formation des intermédiaires aux principes humanitaires, au mandat d’HI et aux objectifs du projet.
1. Prestataire de service
Objectif : sélection et contractualisation avec un prestataire de service pour réaliser la totalité des travaux ou une
partie seulement (Exemples de contrats de service**).
L’exercice de consultation et de cartographie communautaire proposé dans le diagnostic initial peut être repris
dans cette étape, afin d’identifier les critères de sélection et les ménages les plus vulnérables au sein de la
communauté.
Il existe différentes méthodologies de ciblage et parcours du bénéficiaire**.
Attention, les processus de sélection considérés comme injustes entravent la participation de la communauté et
la jouissance paisible et durable du logement, il est donc essentiel d’impliquer tous les membres de la
communauté dans le processus de ciblage (focus groupe, séance de consultation communautaire, etc.) et de
s’assurer que les messages d’information et sensibilisation sont compréhensibles par tous. Ne pas oublier
d’identifier les ménages vulnérables qui n’avaient pas de logement avant le choc.
Exemple du terrain
Aux Philippines, suite au typhon Haiyan en novembre 2013, les critères de sélection et familles vulnérables ont
été identifiés lors de séances de consultation communautaire**. Il a notamment été demandé à la communauté
de cartographier et d’identifier les facteurs de vulnérabilités et les potentielles barrières liés au manque de
logement et à la capacité de reconstruction (lieu de vie, absence d’activité génératrice de revenu, condition
d’hébergement, composition familiale, etc.). Le même travail de réflexion a été réalisé sur les capacités de la
communauté (solidarité communautaire, soutien familial, soutien financier, etc.).
De plus, il s’est révélé pertinent d’évaluer les familles plutôt que les ménages, afin de tenir compte du fait que
beaucoup de gens vivaient ensemble temporairement depuis le typhon. Cette méthode s’est révélée plus adaptée
pour l’évaluation des vulnérabilités (à des fins d’hébergement), à moyen et à long terme.
Objectif : Formalisation de la relation entre le bénéficiaire et l’ONG, et définition d’un cadre de partenariat entre
les parties, pour garantir l’utilisation appropriée de l’assistance fournie dans le cadre du projet. Le protocole
d’entente** pourra contenir les informations suivantes :
Définition des droits et responsabilités des parties ;
Description de l’assistance (contenu du kit, montant des transferts, formation, etc.) fournie ;
Explication des transferts monétaires (conditionnalité ou non, etc.) ;
Méthodologie de suivi et de contrôle de la qualité des constructions ;
Lieu et planning de livraison des matériaux de construction ;
Contribution du bénéficiaire (préparation du terrain, etc.) ;
Conditions d’exclusion du projet en cas de non-respect des règles de mise en œuvre.
Exemple du terrain
Aux Philippines, suite au typhon Haiyan en novembre 2013, deux protocoles d’entente ont été signés avec les
bénéficiaires du projet Abri : un pour les bénéficiaires du « Full kit », et un pour les bénéficiaires du « Repair Kit ».
Les bénéficiaires se sont ainsi engagés à respecter les principes et techniques de construction, la conditionnalité
établie pour les transferts monétaires, etc. En cas de non-respect par le bénéficiaire des responsabilités qui lui
incombent et de la conditionnalité établie, celui-ci pourra recevoir une notification d’exclusion** du projet.
Questionnaires ménage
Questionnaire ménage (en construction), Handicap International
Questionnaire ménage, Handicap International Haïti, 2011
Household assessment form, Handicap International Philippines, 2014
Household assessment form 2, Handicap International Philippines, 2014
Notification d’exclusion
Forfeiture Certificate, Handicap International Philippines, 2015
Objectif : Protection du droit au logement, à la terre et à la propriété du bénéficiaire (pour Housing, Land and
Property), y compris le droit à une maison adéquate, et la protection contre l'éviction (sécurité d'occupation).
Un projet Abri peut exacerber les conflits fonciers (destruction et pillage des logements, vente frauduleuse,
confiscation des terres, destruction ou perte de document de propriété, occupation secondaire, etc.). Pour cela, il
est essentiel de bien s’informer sur la législation nationale et le droit coutumier (registre cadastral et domanial),
et d’utiliser des outils qui intègrent la sécurité de tenure (Attestation ou facture de vente du terrain ou du
logement) :
Attestation de propriété** ;
Autorisation de construction**;
Autorisation de construction de latrine et fosse septique**.
Cas de la location
Dans le cas où le locataire est bénéficiaire et prend à sa charge la reconstruction du logement, on pourra prévoir
un formulaire stipulant une « exemption temporaire de loyer », signée par le bailleur et le locataire. Un contrat de
bail simplifié pourra être établi si nécessaire (spécifiant la durée du bail, le loyer, etc.) : Accord tripartite**.
Focus inclusion - Favoriser l’inclusion et la promotion des droits à travers les documents fonciers
Les programmes d'hébergement sont une opportunité d’inclure une aide supplémentaire aux ménages les plus
vulnérables afin d'améliorer leur statut LTP. Identifier les personnes les plus vulnérables n’ayant pas accès à la
terre ou à la propriété, et identifier avec elles des solutions à leurs difficultés.
Certaines personnes peuvent être privées du droit de louer et de posséder, ou d’hériter de logements, de terres
ou de propriétés à cause des facteurs personnels (âge, genre, statut marital, situation d’handicap ou de
dépendance, etc.). Par exemple, il sera important de mentionner le nom des deux conjoints dans un couple, sur
l’attestation de remise de logement.
De même, un contrat de location pourra contenir la mention suivante : « Le présent bail est à caractère familial. Il
implique la responsabilité des deux partenaires (Couples mariés ou concubins). La femme, soit mariée ou
concubine a les mêmes garanties et privilèges que son partenaire, mari ou son concubin».
Objectif : L’évaluation technique du terrain, du logement et de la latrine, s’effectue à partir d’un questionnaire
d’évaluation technique**. Elle a pour but d’évaluer les dommages et les besoins en termes de construction,
réparation ou amélioration.
5. Formation
Développement de modules de formation technique. Les formations doivent être adaptées suivant chaque projet
et selon le niveau de connaissance initial des participants. Allier la pratique à la théorie, par exemple, en
organisant la construction d’une structure pilote, ou d’une partie de structure. Les séances de formation
utiliseront dans la mesure du possible les techniques de constructions locales, les matériaux disponibles et
habituellement utilisés par les communautés dans la zone d’intervention. Mobiliser des ressources locales pour
participer à la construction et les mis en œuvre de la formation (associations de personnes handicapées, etc.),
prévoir la possibilité d’inclure des personnes à limitation fonctionnelle dans les équipes d’artisans, et adapter les
tâches de reconstruction en conséquence.
Type de participants :
– Ménages bénéficiaires du projet (en particulier dans la cadre des projets d’appui à l’auto-reconstruction) ;
– Artisans et travailleurs locaux ;
– Structures nationales (partenaires, ONG, groupements communautaires, ingénieurs publiques, etc.) ;
– Equipe technique d’Handicap International chargée du suivi des chantiers.
Exemple du terrain
En Haïti, suite au tremblement de terre en 2010, dans le cadre du Mécanisme de Réponse Rapide, les partenaires
nationaux ont signé un Protocole d’accord**. Celui-ci définissait le cadre de la formation et l’engagement des
parties à appliquer le contenu de la formation, et à la dupliquer, c’est-à-dire à former d’autres partenaires dans
leurs zones respectives.
Exemple du terrain
De même, un protocole d’accord a été signé aux Philippines suite au typhon Haiyan en novembre 2013, avec les
artisans locaux bénéficiaires de la formation. Ceux-ci se sont engagés à participer à la formation, à respecter le
calendrier, le type de matériaux et les techniques de construction indiquées, pour la construction des logements
des bénéficiaires du projet Abri mis en œuvre par Handicap International à Cebu, Leyte et Panay.
Procotole d’accord
Protocole d'accord sur la formation, Handicap International Haïti, 2011
MoU for carpenters trained, Handicap International Philippines, 2015
1. Gestion de la sécurité
Afin de prévenir les accidents (brûlure, coupure, électrification, etc.), prévoir une formation des équipes et des
bénéficiaires du projet et dans le cas où ils prennent part à la construction. Créer des Affiches et supports de
communication** et de sensibilisation afin de :
Identifier les risques principaux liés à l’utilisation des machines, outils et produits dangereux, aux chutes,
au bruit, à la poussière, etc. ;
Diffuser des messages et prendre des mesures de prévention (équipement de protection, trousse de
secours, plan d’évacuation, etc.).
Dans certains contextes, il peut être nécessaire de former également les équipes et les travailleurs à
l’identification de Restes Explosifs de Guerre (REG).
2. Suivi et rapport
Le suivi de la construction (matériel, chantier et travailleurs) est effectué par les équipes techniques d’Handicap
International sur le terrain. Le chef de projet devra s’assurer que les outils de suivi permettent d’obtenir et de
remonter les informations nécessaires afin qu’il puisse mesurer l’avancement des activités, et prendre les
décisions de réorientation ou d’adaptation si besoin.
Demande de livraison
Delivery request, Handicap International Philippines, 2015
Formulaire de validation
Validation form, Handicap International Philippines, 2015
Rapport journalier
Rapport journalier, Handicap International Haïti, 2011
Objectif : fourniture de biens non alimentaires pour la construction d’un abri d’urgence, améliorer
l’environnement ou répondre aux besoins essentiels du ménage liés à l’abri.
La réponse Abri d’urgence se décline généralement de la manière suivante (Exemple de rapport d’activité**):
a) Distribution de kits d’abri d’urgence : tente et bâches, kits d’outils, biens non alimentaires associés à
l’abri, etc.
b) Informations et sensibilisation de base
Un point clé de cette solution d’intervention est la distribution en nature des kits. L’organisation d’un site de
distribution (sécurité, mobilisation, ressources humaines, etc.) est présentée dans le Guide Pratique Moyens de
Subsistance en Urgence, d’Handicap International, s’y référer pour plus d’information.
Le Mémo Distribution du Guide Pratique Moyens de subsistance en urgence d’Handicap International décrit les
éléments principaux à prendre en compte afin d’assurer l’accessibilité et la sécurité avant, pendant et après une
distribution.
Suite au typhon Haiyan aux Philippines en 2013, Handicap International a mis en œuvre un projet d’appui à l’auto-
reconstruction (Méthodologie d’intervention**), composé de quatre étapes principales :
a) Formation et sensibilisation des artisans locaux et des bénéficiaires aux bonnes pratiques et techniques
de construction ;
b) Assistance monétaire conditionnée (Exemple de coupon**), divisée en trois versements de la manière
suivante :
o 1ère tranche conditionnelle et avec une partie inconditionnelle pour couvrir les besoins de base
des ménages (nourriture, etc.) ;
o 2ème et 3ème tranches conditionnées au respect des techniques de construction ;
La méthode et les outils pour réaliser les transferts monétaires sont développés dans le Guide pratique Moyens
de subsistance en urgence d’Handicap International, s’y référer pour plus d’information.
c) Distribution en nature de matériaux de construction et d’outils ;
d) Appui technique à travers le contrôle de la qualité et du respect des bonnes pratiques de construction.
La construction communautaire n’exige pas nécessairement que le bénéficiaire fournisse la main d’œuvre pour la
construction. Néanmoins, elle exige que le bénéficiaire participe et décide lui-même de comment se fera la
construction, avec l’assistance technique des équipes d’Handicap International.
Dans le cas où il est demandé une participation communautaire en termes de main d’œuvre, créer une liste de
critères d’exception ou des activités adaptées pour la conditionnalité et la suppression des droits. En effet,
certaines personnes au sein de la communauté ont des obligations particulières (femme isolée chef de ménage,
travailleur journalier, etc. ); d’autres ont des difficultés à mener des activités physiques ou ont besoin de
modalités adaptées (personnes âgées, personnes atteintes d'un problème de santé chronique, personnes ayant
des problèmes de santé mentale, personnes en situation de handicap, etc.); d’autres pourraient être confinées à
la maison ou au lit à cause de leur âge ou de leur état de santé ; d’autres pourraient avoir des difficultés à
comprendre.
Prévoir un appui supplémentaire pour les bénéficiaires en incapacité de participer à la construction de leur
logement (solidarité communautaire, transfert monétaire supplémentaire, coupon pour le recrutement d’un
artisan, etc.).
Méthodologie d’intervention
Summary of support Tac, Handicap International Philippines, 2015
Project process Tac, Handicap International Philippines, 2015
Kit composition Tac, Handicap International Philippines, 2015
Exemple de coupon
Full kit voucher, Handicap international Philippines, 2015
En Haïti, suite au tremblement de terre en 2010, Handicap International a mis en œuvre un projet de
reconstruction d’abris transitionnels, dans lequel l’abri était construit entièrement par Handicap International ou
un prestataire de service. Trois tailles standards de logement étaient proposées (12m², 18m², 24m²), afin d’ajuster
le logement à la taille du ménage.
a) Participation communautaire: Une indemnité financière de 2400 gourdes haïtiennes était remise aux
bénéficiaires afin de payer la main d’œuvre pour la préparation du terrain. A l’exception de cela, aucun
transfert monétaire n’a eu lieu. Les bénéficiaires étaient également responsables des matériaux et des
outils une fois livrés sur site et lorsque cela été possible, ils aidaient pour transporter les matériaux,
réaliser les fouilles, aplanir le terrain, collecter les roches et participer à la construction de manière
générale.
b) Construction :
Soit en direct par Handicap International et mise en place d’un atelier de production.
Soit via un prestataire de service et contrôle qualité par Handicap International, des rubans
connecteurs anti-ouragan, des renforts en contreplaqué et du nombre de clous utilisés pour les
connections de la charpente, l’encadrement et les fermes.
c) Référencement du ménage bénéficiaire à un autre acteur pour la construction de latrine.
1. Suivi du projet
Objectif : Fournir des informations sur l’avancement des activités, l’atteinte des résultats et l’utilisation des
ressources.
Suivre différents facteurs d'exclusion (barrières d'exclusion) aux services et les actions mises en œuvre pour y
faire face. Recueillir les données désagrégées (âge, sexe et situation de handicap) afin d’analyser l'égalité
d'accès et de participation et satisfaction des différents membres de la communauté et d’adapter la réponse
afin de réduire les barrières d'exclusion identifiées. Exemples d’indicateurs :
# de bénéficiaires capables d’entrer, de circuler et d’utiliser correctement et facilement leur abri ;
# de personnes qui ont amélioré leurs connaissances sur les techniques de construction inclusives.
Questionnaires de suivi
PIM Questionnaire ménages, Handicap International
DFATD PDM, Handicap International Philippines, 2015
2. Suivi de l'environnement
Objectif : Tenir compte des évolutions du contexte et collecter des informations sur l’effet du projet sur
l’environnement.
3. Evaluation finale
Objectif : Fournir une compréhension globale des résultats des activités (redevabilité) et présenter des
recommandations afin d’améliorer la qualité des projets Abri dans un contexte d’urgence/post-urgence
(apprentissage).
La collecte des données est réalisée via un questionnaire d’évaluation finale. Les résultats et la méthodologie de
l’évaluation sont inscrits dans le Rapport et termes de références d’évaluation**.
Politique institutionnelle
Politique de Planification, Suivi et Évaluation des projets, Handicap International, 2015
http://www.hiproweb.org/uploads/tx_hidrtdocs/PI06_PSE.pdf
Version anglaise : Project Planning, Monitoring and Evaluation Policy, Handicap International, 2015
http://www.hiproweb.org/uploads/tx_hidrtdocs/IP06_PME.pdf
Annexes
La liste d’annexes ci-dessous présente les outils techniques standards internes développés par Handicap
international dans le secteur Abri :
Diagnostic initial
Transitional settlement and reconstruction after natural disasters United Nations, 2008
Transitional shelter guidelines DFID, Shelter Center, 2012
Emergency Settlement Displaced Populations, The Shelter Project, http://www.shelterproject.org (A
source of information on shelter issues.)
Owner Driven Housing Reconstruction Guidelines, ICRC/IFRC
Urban reconstruction handbook, ICRC/IFRC
Accessibilité et inclusion
HLP Essential Guidance and Tools webpage, Global Protection Cluster website
HLP Top Ten for Shelter Actors, Global Shelter Cluster
https://www.nrc.no/HLP-training-manual
Transfert monétaire
Analyse de marché
Autres
Engineering in Emergencies, 2002, Jan Davis and Robert Lambert, RedR and Intermediate Technology
Group
Standards minimums sur les abris, l’habitat et les articles non alimentaires , Projet Sphere, 2004,
(http://www.spherehandbook.org/fr/standard1-sur-les-abris-et-l-habitat-planification-strategique/)
Global Shelter Cluster, http://www.sheltercluster.org/morethanjustaroof (formation en ligne)
Comment mettre en œuvre des projets Abri