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Parcelle éltmentaire de Manankace, Pluviographe et pluviomdte. CONSERVATION DES SOLS EN AFRIQUE ET A MADAGASCAR” 2eme PARTIE INFLUENCE DU COUVERT VEGETAL SUR LE RUISSELLEMENT ET LES PERTES EN TERRE RESULTATS OBTENUS A MADAGASCAR par MM. Govsoy, Bauzy, de Venenerre, M. Rocue, Benorr de Coraxac, de UInslitul de Recherches agronomlques dda Centre Technique Forestier Tropleal de Martagascar SUMMARY SOIL CONSERVATION IN AFRICA AND MADAGASCAR : PART II. THE INFLUENCE OF VEGETATION ON WATER FUN-OFF AND EARTH LOSSES he mintenance of «covering of eaelaton coals the mot effective raleton aga ol erston, a tw By exper “in Btadagasear by the Anti-Erosion Division of te G. T. F. (1) La premiee partic de cette dude a &té publige dans le n® 118 de Rois et Fordls des Tropiques p. 3. Revue Bois ef Foréls des Tropiques, n° 119, Mai-Juin 1968 3 To study the influence of the layer of vegetation, use ts mule of as experimental apparatus borrowed from the United States Soil Conseroation Service. This apparatus makes it possible to measure water run-off nd earth losses, aaa lo compare the effect whieh different slates of vegetation have on erosion, “Almost eoerguhere Ine vegetation In question te subjected fo human detlon. I may be destroyed by fre or yrexeesstve grazing: on the other hand, i may be reconstituted by being placed under protection, planted with bushes, or planted with trees. The reaulls obtained in Madagascar prove tha this reconstitution of the vepeation ts of prim Imporlanee for soit conservation, and thal tt mst have Us place tn the ratlonal deoslopment of a nalurdl deaiaage ares. trot CONSERVACION DE LOS SUELOS EN AFRICA Y EN MADAGASCAR Segunda parte Influencia do BI ‘cobertura vegetal sobre la oacorrantia y Ine pérdidas de tiorea manteniontento deta cobertura vegetal permanente consliluye la pretecton més flea: contra ta erosién del suelo, como ast {o deawestran tas experienclas emprendidas en Madagasoar por lt Dibisidn de Lucha contra ta Brosién tel C. Re 2 Para estudiar ta tnluencta de ta eobertura vegetal se wliltza un dispositive experimental lomado de « Soll Conservation Service» de los Estados Unidos, que permite medir et imports de la escortentia y tas pérdidas de tierra y comparar ta aecion sobre la erosin de las distintas etapa de esta robertara. La coberlura vegetal puede, efetivaiente, quedar somellda en lots sus puntos « ta acein del hombre y pute ser desteida or et fuego 0 por pastos excesives. Por et coulrario, puede ser reeonsttaida por ta puesta en defensa, la exlensién de las malezas © repoblacién. os resultados oblenidos en Madagascar demuestran ye esta consttuetin de la coberlura es de primordtat importancta para 1 conseroacion de los suelos, y que la misma debe formar pave de los programas de ordenaotin racial de that ouenca vertiente, La couverture végétale, naturelle ou artifetelle, joue un rdle fondamental dans Ia protection dwt Sol contre V’érosion. Si pour une raison quelconque “(défrichement, mise A feu, surpAturage), cette cou- verture se dégrade et disparatt, le ruissellement et les pertes en terre augmentent de fagon spectacu- aire. Inversement, le moyen le plus effleace de utter contre I’érosion consiste, soit a protéger 1a couverture végétale naturelle par eréation de réserve ou mise en défens, solt & installer un couvert arti- ficiel sous forme de plantations forestidres, embroussaillement ou de prairie, Cette constatation entralne une couséquence immédiate pour Paménagement des basins ver- ints : les régions particuliérement sensibles & Vérosion, classées « zones de protection » en raison de Ia pente ou de la nature du sol, devront étre aménagées, soit pour Ie paturage, soit pour le reboisement, et toutes les précautions devront étro prises pour assurer la conservation du couvert, Les expériences menées Madagascar depuis une dizaine d’années ont mis en 6videnee cette influence de la couverture végélale, on utilisant a méthode des parcelles élémentaires, qui permet de faire une Gtude comparative entre les différents états du ouvert végétal. DISPOSITIFS EXPERIMENTAUX Les dispositits expérimentaux réalisés A Mada- Bascar pour étudier le ruissellement ot les pertes en terre sont inspirés des méthodes utilisées aux Flats-Unis par le « Soil Conservation Service » Ces dispositifs sont de deux sorte: — les parcelles élémentaires, d’une surface de 50 4 500 m4, =: les bassins versants expérimentaux, dont la superficie peut varier de quelques hectares & plu- sleurs dizaines. Les premidres sont évidemmont plus taciles a Gtablir et Ieur installation est moins cotteuse, mais Ies résultats obtenus sur ces parcelles élémen- talres de dimension réduite no sont pas toujours extrapolables aux Dassins versants de grande dimension, et leur superficie n’est pas sufllsante 4 pour permettre Pexécution des travaux ageleoles nécessaires pour pouvoir comparer Vaction sur Feroston des différentes pratiques culturales. Cost I raison pour laquelle la Division de Lutte contre Erosion a installé dans certaines stations, en par= Uoulier A Manankazo et a Pérlnet, des bassins ‘expérimentaux de quelques hectares qui permettent de faire des observations simultanées sur V'influence du couvert végétal et de ses modifieations dans le temps, Qw'il s‘agisse de parcelles élémentaires ow de ‘vérltables bassins versants, le dispositit comporte toujours deux parties : te champ expérimental et le systéme récepteur. Le champ, de superfiele variable, est isolé du terrain environnant par un entourage étanche constitué par un fossé ou des t6les enfoneées dans Je sol. La pluviométrie est mesuréo par des pluvio- miétres et des pluviographes disposés sur Ie terrain, & proximité des parcelles expér! mentales, en nombre suffisant pour pouvoir donner tne moyenne plaviométrique vala- ble. Le systéme récepteur comprend, dans le cas des parcelles élément — une gouttitre collectrice cimentée, ~ un canal @amenée d'eau, des onves réceptrices, métalliques ‘ou cimentées. Les cuves sont reliées entro elles par des partiteurs calibrés qui laissent pas- ser une fraction connue de Yeau ruis- selée, Celle-ci est mesurée directer par la méthode volumétrique ; le ra entre In hauteur d’eau ruisselée et I viométrie donne le ecefficient de ruis ment. Les éléments solldes se déposent. dans la 18 enve ; aprés chaque averse Teau de eetle cuve est siphonée, les dépats recueillis et stockés. A la fin de la saison des plates, ls sont séchés soigneusement et pesés, et le résultat, ealenlé en tonnes par hectare, donne le total des pertes en terre pour I'anné Les éléments en suspension sont reeuell- lis par prélévement A 1a bouteille dans ta 2° cuve et analysés au laboratoire. Dans le eas d’un bassin versant expéri- ‘mental, la station comprend : == une gouttitre @amenée de eau, une enve de sédimentation, ot se Agposent les éléments solldes lourds, un canal d’éeoulement terminé par tun déversoir calibré. Les prélévements pour analyse des élé- ments on suspension se font & la sortie de ce déversoir; quant au débit liquide Mest mesuré par les variations ’un lim- nigraphe, dont Ie flotteur est installé dans tun pults situé sur Paile duu déversoir, PROBLEMES ETUDIES La couverture véyétale constitue Ia protection Ia plus efficace contre léroston, mais elle est sujette & des modifications dues Te plus souvent & Phomme et qui De haul en bas Manankazo. Pareelle clémentatte sous planta- tion Eacalypius, Vue sur ta ballerle de ewves. Un autre aspect de la baiterie de euves. © Pareelle démentaire sous prairle en défens @ Mananksazo. Batlerle de euves avec partileur 20 fentes, erriarent nin tusaeenayyomiyee me nnparennsna eye peuvent aller dans le sens d’une dégradation ow @une reconstitution. La dégradation du couvert peut se faire par la mise a feu, le surpaturage, le détrichement et la culture sans précaution. La reconstitution au contraire se fait par la mise en défens, ’embrous- saillement, le reboisement ot ’aménagement ration- nel des terrains de culture, Lexpérimentation a pour but d’étudier Mnflu- ence sur le ruissellement et Jes portes on terre des différentes modifications apportées par homme au convert végétal. Les types de couverture véuétale 6tudiés sont les suivants : ~ steppe & graminées, — brousse secondaire, culture traditionnene, — reboisement, forét naturelle, el les expériences sont suivies dans des régions tres aiftérentes de "lle : & Ambatobe, pres de Tana- narive, au Lae Alaotra, Manankazo, 4 Ampama- ‘herana dans le sud des Hauts-Plateaux, & I'Ivoloina sur la céte Est, sur Ia falaise orientale & Périnet et enfin & tn Taheza, dans le sud-ouest, A Ambatobe, au Lae Alaotra, & Manankazo et & Ampamaherana on étudie Finflnence dn bralis sur Ie ruissellement et Tes pertes en terce, & PIvoloina Pexpérience porte sur V'étude de la dégradation due aw défrichement et & la mise en culture tradition nelle, enfin a la Taheza le dispositit permet. dle suivre In dégeadation due au surpilurage et sa reconstitution par la mise en défens, En ce qul concerne Vinfluence des reboisements, Yexpérimentation porte sur des plantations d’Auca- lyplus robusta datant d'une dizaine dannées, saul A Périnet ott le reboisement a une cinquantaine années dexistence, RESULTATS OBTENUS DEGRADATION DU COUVERT VEGETAL Cette degradation pent étre causse, comme nous ‘Yavons vu, soit par le fou, soit par le surpaturage. 10 Par Ie feu : Il est difficile de réatiser sur une petite parcelle les conditions réelles des feux de palurage qui se produisent en général sur une grande échelle : de plus, il n’est guére possible de faire piturer, sur ces petites superficies, les jeunes repousses de ’herbe aprés briilis, Les résultats obtenus sur ces par- celles sont done logiquement inférieurs & ceux que Yon obtiendrait dans In réalit. A Ambatobe, le dispositif comprend deux par- celles de 50 m* sous prairie d’Aristida (1) : I'une est bralée, Vautre mise en défens. Aprés deux années de brGlis consécutives, 1960-61 et 1961-62, on observe, par rapport a ia pareelle témoin, un ruis- sellement annuel prés de trois fois plus fort (15,9 % au lien de 5,8), des ruissellements maxima deux fois, plus forts (85 % au leu de 32) ot une fréquence des forts ruissellements (supérieurs A 20 %) nettement augmentée ; elle passe de 7 A 24 % des ruissel- ements observés. A Mananksazo, on dispose de deux parcelles de 150 m® sous prairie & Loudetia (2) : Pune est main- enue en défens et Vautre a été brill 4 la fin de la saison séche deux années de suite, 1961 et 1962, puis tous les deux ans, en 1964 et 1966, Le lablean n° { donne les résultats obtenus sur 1a pareelle briilé. Le ruisseliement et les pertos en terre sont done nettement influencés par le bralis : pendant les ‘ampagnes 1963-64 et 1965-66 au cours desquelles ii n'y a pas eu de brélls, Ie ruissellement maximum, este fort mats le ruissellement total annuel ot le ruissellement moyen diminuent. Tes pertes en terre m'apparaissent qwaprés bralis. A Ampamaherana, une parcelle sous prairie de 150 int et sur pente de 30 % a 616 brfllée en Octo- bre 1962 et Octobre 1963, aprés quoi elle a été mise ‘en défens. Les ruissellements maxima observés ont GEE de 16,6 % en 1962-68, 8,9 % en 1983-64, année TABLEAU 1 i | t961-62 | s962-63 | 196-65 | 5. TT iogat sm 106 ast 7902 ap i Porte en terre séche ..... { 2tyha 0 | Styha 0 {| (1) Ariatida multicantis, Graminés, (2) Londetia stipotdes. Geaminée, TABLBAU 2 - 7 == ; os q | Antes 1 61-62 | 0243 9.64 e485 65.60 | || exevemati nm Litho aaa nat se Rutecloment ann a8 ae it 7% | Rusesllement soyen * 4 3 q FRulsellement sano 28 4 0 ri ao m ° | ° st tiha otha oo tha j Beet peu érosive, et 35,9 % en 1964-65, Au cours de cette derniére campagne, sans rds, Je ruisseltement, reste fort en raison de l'état de dégradation de Ia parcelle qui dovra étre maintenue en défens pen- dant plusieurs années pour permettre & In végéta- tion de se reconstituer. Les pertes en terre sont négligeables avec ou sans bralis, par contre Ventrat- noment d’éléments minéraux fertilisants est impor tant. ‘Au lac Alaotra une pareelle expérimentale a 616 brOlée tous les ans vers le 15 Octobre depuis, 1061, et Yon a constaté (tableau n°2) une augmen- tation des ruissellemonts et 'apparition de pertes fn terre & partir de In 3° année. 2° Par le surpaturage. L’expérimentation a été réalisée sur une parcelle de Ja Taheza qui malheureusement était, au départ, en meilleur tat que 1a pareelle mise en défens. Si ‘on prend celle-ci comme référence, on observe sur In parcelle surpiturée des ruissellements plus impor- tants & partir de Ia 3° campagne. Les ruissetlements et les pertes en terre sont plus, forts au début sur Ia parcelle B, dont la couverture végétale était en manvais état de conservation, mais au bout de 2 ans influence de Ja mise en délens se fait sontir et les résultats sont inversés. TAHEZA. — Rulsselloment ot Pertes en terre comparés : ‘Pareelio B mse en délens. Parcelle C surpaturse TABLEAU 8 i — SSI | ‘années 208 8-04| 6-05 65-00] Ir ————-! -|- —} — Pptoviométse mm «.-..0.¢1 648 | 892 | a12 | 015 | Raaeestumnaa ane] 88 | St 1 AR | HS | 3 37 | Sa, 101 |] fsstemene moyen ei) 83 | 8G) 8 te yal oi) ole jeotomentins 02] Hab | ok | force | Ay Malgré le caractére un peu artifictel de cette expérimentation, il n’en reste pas moins que les résultats obtenus viennent confitmer te fait que ta dégradation du couvert entraine une augmentation de I’6rosion. REGONSTITUTION DU COUVERT VEGETAL. Ae Par la mise en défens : Les expérimentations sur Ia mise en défens ont 6t6 menées dans plusieurs stations que l'on peut classer en trois groupes correspondant A des zones ‘géographiques diftérentes : - zone des Hauts-Plateaux Ambatobe, Lac Alaotra, — falaise orientale et edte Est : Périnet, Ivoloina, — Sud-Ouest : Taheza, Manankazo, @) Groves pes Haurs-PLareaux Les tableaux ei-apres donnent les résultats, concernant le ruissellement sur chacune des par= eetles «témoins » ces trois stations des Hauts-Pla- teaux. II faut noter que le convert d’Ambatobe et au Lac Alaotra est surtout constitué d’ Aristida alors qu’ Manankazo la parcetle témoin est cou- verte de Loudelia, qu’elle est depuis longtemps en défens et en train de se réembroussailter. AMBATOBE ; 50 m?, Pente 20% 4 wwe | oer | oe | ae use mm, — | tye | sag |e Hemera | amy | MB | ME | cerita] | | Og [Histaimme | S| | |e MANANKAZO : 190 ws, Pente 23.% rr = 7 7 AS jae jee |e | Peon ve | a) ag | ae | og “= . 4 O1ESO-SUAREL Ampamabersins urean } ort-Dauphtn La densité du couvert, d’ailleurs assez diffeile & apprécier, joue un rdle important sur la diminution des rulssellements instantanés. Ceux-cl restent encore élevés et ils Ie sont dautant plas que le couvert est plus dégradé, comme I'indique Ie tableau 7, qui done les résultats sur 6 campagnes pour 3 parcelles plus ou moins dégradées au Lac Alaotra, ee I apa | aus, | ruses l Tastee | manana | simasinm | I Po - a Ik Be | ay at | HE | He | ge RE | aR Be J Du relevé de tous Les ruissellements instantanés observés sur les diverses parcelles du Lae Alaotra, est possible de tirer les renseignements permettant de dresser Ie tableaw n® 8 qui donne Ie pourcen- ‘tage de ruissellements supérieurs & 10 % ot & 40 % enregistrés selon les types de couvert végétal. Quant au ruissolloment moyen annuel, it est fortement influenes par l'état du couvert ‘comme Tindique le tableau n° 9 qui reprend tes. résul- tats du ruissellement sur les trois pareelles A, G, D dtu Lae Alaotra, TABLEAU 8 Ruissellements | Russel f =} || ypeceporete | Pabeene | Pualane | P10 tio % I ' Couvert. complet. de | iNendent Su feboise:! environ 10 9% | néant ment: Parotes Et | i ouvert donse daris-| environ 20% | moins de 5 % ida, Parealle D Couvert moins’ dense) onviron 50 9% | environ 10 % Pareolle G | Gouvert” ives" dgtadé| environ 75 % | environ 15 % iParcelles A et B. Le ruissellement sur la parcelle & couvert dense oscille durant ces six campagnes entre 16 et 46 % du ruissellement observé sur la pareolte trés dégra- dée et ceci malgré une pente beaucoup plus forte (86 % contre 20 %). Encce qui concerne les pertes en terre, elles varient. Ggalement avec la densité du couvert, Sur les par- celles témoins, elles sont nulles ou négligeables ; sur 1a parcelle C du Lac Alaotra, & couvert beau- coup moins dense, les pertes en Letre, trés apprécla- bles au début de Yexpérimentation ; 4 tonnesjha en 1959-60, diminuent ensuite progressivement : 1,1 tonne/ha en 1960-61, et deviennent nulles aprés Bans de mise en défons. La reconstitution du couvert par la mise en défens joue done un role important sur les pertes on terre et Yon peut déduire de cos expériences que, méme sur pente forte, I’érosion est nulle si le couvert herbaeé a une densité satisfaisante, 0) Groups Péauver-Ivonoma : A Périnet, Vexpérimentation consiste A main tonie la forét existante d’uae part et A In laisser se reconstiluer aprés un tavy (culture sur brilis) autre part. ‘A Ivoloina, 1a parcelle mise en défens est une parcelle sur savoka (forét secondaire) A Raverutla (1). Les résultats obtenus montrent que sous la savoka, que ce soit celle A Ravenala de Ia edte Est ow celle & Psiadia (2) de Périnet, les ruissellements maxina restent trés forts (70 %) alors que sous forét primaire, ils sont on général trés raibles (1A 8 %). Ceci tient aw fait que sous Ia savoka, Peau glisse sur la couche végétale non décomposée au lieu de s’inflltrer dans le sol, Par ailleurs, les pertes en terre restent négli- seables quand elles ne sont pas nutles, ©) Groure ‘Tanrza + A la Taheza (Tableau n° 3), la parcelle témoin, malgré In mise en défens, accuse encore des ruissel- ements mexima importants ; ecpendant, ils sem- lent ditninaer d’année en année (35 % en 1962-63, 20 % en 1964-65). Les pertes on torre, elles aussi, vont en diminwant puisqu’elles sont passées, pendant Ia méme période, de 4 tonnesjna A 1,5 tonnejha; In remontéo & 2,9 tonnosfa en 1965-66 est due an fait que les précipitations de Pannée ont été tris érosives. 2 Par Ie travail du sol. Pour activer Ia reconstitution du convert végétal, on a réalisé sur certaines parcelles, éja mises en défens, des travaux simples ~ traits de labour sur une parcelle de la Taheza, — sillons antiérosifs et plantations en courbes de niveau au Lac Alaotra, Ala Taheza, on observe quo si les pertes en teree sont légérement supérieures Ia 17° année, olles deviennent des la 2° campagne nettoment inférieu- res & celles de la parcelle témoin, pour s’égaliser par la suite ; le travail du sol a done aldé ta régéné- ration du couyert herbacé, Le ruissolloment sur la parcelle traltée est rédult “de 85 A 10 % par rapport & 1a parectio témoin, Co travail permet done de réduire les pointes de erues et do protéger les ouvrages d'art placés en aval, ‘Au Lac Alaotra, Pexpérimentation porté sur Yinstaliation de petits fossés en courbes de niveau sur une parcelle trés dégradée, Malhenreusement, ces fossés ont 6lé comblés trs rapidement és les TABLEAU 9 f campagnes | Pile _ \— Hl soc0g1....-| 990 | 24mm | 100 jjageees 02) SR | BER | 100 | tame Kno | Bene | bog fiosestscic:) tas | giomm | 400 fig | ka 20 mm 100 a2 | ditmm =| ioe Pareelle & eouyert ioins dense © 255 man 88% 69 um desmm =| 73 9m {60 inn, os % iomm | 234 mm By 438 tam 145 mam, or 4100 mim 18f mm 50% 30 mm, (1) Ravenala madagascariensis, Musaeée, @) Psladta attissima, Composte, premiers orages et n’ont pas pu jouer leur réle, On. note bien une Iégére diminution du ruissellement, on ne peut Ja considérer comme signifi La plantation de Panicum maximum dans les petits ravins a réduit Jes ruissellements annuels, ‘mais les rutssellements maxima et les pertes en terre sont pratiquement identiques a ceux de la parcelle dégradée non traitée. Il faut d’ailleurs signaler que ces deux parcelles n’ayant pas pu dtre installées dans des conditions topographiques identiques, 1a comparalson est difflcilement valable 30 Par le rebolsement. tte expérimentation a été réalisée sur les Hauts-Plateaux dans les stations d’Ambatobe- Manankazo-Ampamaherana et du Lae Alaotra, ainst qu’h Périnet sous un climat & influence orfon- tale, Les recherches ont porté sur des plantations aBuculyplus ot de Pins, 10 Slation de Jaugeage de. bassin versant Admentatve dan ta région des Tletuls Plateaus (Mananinco) Photo Bsily. On peut en conchare que les rulssellements m0} sont toujours fatbles, — los ruissellements maxima restent parfois encore importants sur certaines stations (86,9 % pourT'averse du 28/11/61 & Manan azo sous plantation d'Eucalyp- tus), == les pertes en terre sont négli- geables. Méme & Périnel, od te peuple- ment a une einquantaine années, on observe des ruissellements maxi- ma de ordre de 20 & 25 9%, malgeé Ja présence d'un sous-bois abon- cant, mais, dans tous les cas, les pertes en terre sont pratiquement nulles, Une autre série d’expériences menées a Ambatobe et & Périnet a permis de mettre en évidenee 'in- fluence des peuplements d’Zuca- fyptus sur le ruissellement. Gette Influence est In résultante de plu- stews facteurs dont les prinelpaux sont — In présence des houppiers qui forment, & une certaine hauteur, un éeran dense et continu, — les trones, le long desquels Yeau ruisselle et qui interviennent par la rétention de eau dans Yécorce et Vinfiltration prétérentielle le long des racines, Ia couverture morte, constituée de feuilles ot de débris de rameaux, dont I’épaisseur peut attein- dre plusteurs centimetres, < existence d'un systéme radiculaire, qui améliore la eapacité @’inflitration du sot et assure tun pompage de Veatt important ent: jodes de pluie. A Ambatobe, la pareelle cholsle est un taillis @Eucalyptus robusta et B. camatdutensis dune dizaine années, La surface est de 40 m3, le den- sité de 1.250 arbres & Phectare et la hauteur ‘moyenne de 15 metres. A Périnet, 11 s’agit d'un peuplement d’Eucalyplus robusta Wune cinquantaine d’années. Ta surface de Ja pareelle est de 1,000 mt, In densité de 420 arbres A Theetare ot la hauteur varie de 25 métres pour Yétage doming 4 45 métres pour Pétaye dominant. Le dispositif utilisé dans ces deux stations consiste & ceinturer les arbres par un systme de Pareslte élémentaire sous plantation a’ucalyptus & Manankazo, Vue sur ta batterie de cuves. Le couverele de la pre Imlere exe a até entevé pour faire appa ali fe aunts le décantatto. Photo Hueber. collectenr en enoutchone qui per- met de récupérer Peau de plule ruisselant le long des trones. Cette cau est recueillie et mesurée apres chaque pluie dans des fits mé talliques. Des pluviométres ont 6t6 installés, les uns sous le peuple- ment, les autres & Vextérleur ou au-dessus du couvert pour pouvoir comparer In pluviométrie totale et Ia hauteur d'eau tombée sous les arbres. Les observations ont depuis 1960 & Ambatobe e' A Périnet ; on mesure : une part, interception brute, cCesti-dire la difiérence entre les hauteurs d'eau (en mm) reeweillies hors couvert st sous couvert ; autre part, la quantité de pluie ruisselée le tong des trones, en m/m d’eau et en pourcentage de Ia pluvlométrie, Les résultats sur 4 campagnes de 1963-64 & 1966-67 sont les sui- vants : — A Ambatobe, Vinterception brute moyenne est de 27 % de Ja plaviométrie totale. Le ruissel- taites 1962 TABLEAU 10 Pageelles de mesure dia ruiseallement ef de Uéroston Récapitulation des dispositifs se rapportant aux expérimentations sur Te couvert ol et artifefel te poursulvie | cere des tans Plateau Pale : 2 pares de 50 mt Eyoltion da rlstetement en fontin dea dra | aati lon tes pra wealyptus 2 pareeles de 90 et 313 ms, | infiuenon du rebosernent «Eucalyptus li Tas aa aie 7 pacts do 100 20 vat da emt en Fnaion aoe Trl dion at des tates ealyptus + 1 parece de 200 mt to Busalyptes | acacia Foe scone pvels de 30 Bde del Graation sur fore peste par Wi f Sob ‘dhsncat et edture tr ok | |}i, Haute Plateaus Nord-Ouest:|Praivie = 2 parcelles de 150 m®. Etude de Ia dégradation a i Wana fEneaigptnd' 1 perce de08 m2, vivenee du ebuaentent |B. fiaate Piaivan 750d “Ampa- [Prairie +1 parcelle de 150m, ‘Rtnde de In dégradation d'une prairie, ‘naterana [Bitte Fin pei de 00 ts spans d's yer de haeine 6, Sud-Ouesd Sedimentaire %|Praivie 3 parcsles de 200 m?, _Btude du ralsellewont sous pratie degrades, | [iranora i Faas de regeneration li Feises Paik [ort mature: ¢gure nfuence_ da tm ordt_piasey_du hoist | | Eucalyptus {pare teuesiyptis et de la"fore en! vole de secon uw lement moyen le long des trones est de 7 % de la pluviométrie totale, 4 Périnet, Vinterception brute représente 11% et le ruissellement le long des trones 2%, mais ily a eu de nombreux débordements. L'interception nette représente done pour Amba- tobe 20 % et pour Périnet 12 %, ce qui est consi- dérable. “Toujours es -il que Vinterception de Ja phate par APPLICATION DES Les résultats obtenus par expérimentation en parcelles élémentaires ont surloul une valeur comparative, mais ils permetient néanmoins une étude intéressante des problémes de I’érosion. Avec un coft modeste et en quelques aunées seulement, on peut obtenir des renseignements valables qui permettent d’orienter les interventions et de donner des indications pratiques aux ings nieurs chargés de Vaménagement des bassins ver sants, de méme que Yon peut, & aide de Vexpéri- mentation relative aux problémes culturaux, donner des conseils aux ingénieurs chargés de Vaménagement rationnel des exploitations. Les résultats obtenus ne sont cerles pus extra~ polables A 1'échelle d'un bassin versant, meme de dimensions réduttes, mais Us donnent des indi- cations sir 1a fagon de concevoir I'aménagement rationnel d’un tel bassin, La premlére des choses A faire pour réduire les risques d’érosion, c'est de classer les sols suivant eur vocation : agricole, pastorate ou forestiére ot de respecter ensuite cette voeation. [’aménagoment d'un bassin versant, en vue de la protection et du maintien en état des terres, doit comporter, par conséquent, la définition de In Yocation des sols qui le compasent, 1a carte des classes de pente, des couvertures vegétales, des manifestations de V'érosion, permet de réaliser une premitre ébauche de cette voeation ; les reconn sances complémentaires avec prospection pédolo- gigue, en particulier sur les terrains cont la pente autorise la mise en culture, permettront ensuite de Aéfinir avec plus de précision les sols A vocation agricole. Les expériences réalisées en parcelles élémen- taires ct en bassins versants élémentaires font apparaitre les résultats suivants — Sur les terres 4 vocation agricote, Ia mise en culture rationnelle, comprenant Vaménagement antiérosif, Ie redressement et Ie maintien de la fertilité et les pratiques culturales appropriées, constitue Ia meilleure protection contre les risques d'érosion et de ruissellement. — Sur les steppes & graminées, qui sont les ter- rains de parcours des animaux domestiques, les mises @ fen répétées entratnent un ruissellement 12 tune plantation d'Eucalyptus est tr’s importante et que le ruissellement au sol en est fortement diminus, Ces différentes actions ne sont pas spéctfiques de VEucalyptus, mais varient veaisemblablement beau- coup suivant les espéces utilisées et les régions cl matiques, Le tableau 10, p. 11, donne une récapitulation des lispositifs utilisés et des expérimentations entre- prises sur ’étude du couvert naturel et artificiel, RESULTATS OBTENUS important et des pertes on terre non négligeables, alors qu'une mise en détens temporaire permet de supptimer totalement ces pertes. I s'ensuit que dans Vaménagement du bassin, il faudra préconiser des mesures telles que Ia suppression ou 1a régle- mentation des feux de paturage et la rotation des parcours, qui tiennent compte a Ia fois des impé- ralifs de protection et des conditions locales. ~ Sur les terrains 4 vocation de protection, si le reboisement constitue en général In mesure Ja plus efficace, les conclitions écologiques permettent, trés souvent, par simple mise en défens, une évo- ution progressive vers un embroussaillement naturel qui diminue de fagon notoire les méfaits da ruissellement et de V’érosion, Des travaux simples bien conduits et moins onérenx que le reboisement permettent également d’accélérer 1a ‘reconstitution au couvert, Finalement, les mesures A préconiser pour assurer 1a protection du sol contre érosion, sont souvent trés simples, mals elles ne seront ‘véritablement efficaces que si les usagers acceptent de se plier & ume certaine discipline en abandonnant les pratiques culturales néfastes encore trop fré~ quentes, Liexpérimentation en parceltes élémentaires per- metira aussi d'obtenir une carte des risques d’éro- sion, & condition de pouvolr étendre sufMsamment Je réseau pour couvrir les zones qui n'ont pas encore te étudiées a Madagascar. Dans ce but, la Division de Lutte contre ’Erosion a commencé 4 ealeuler, pour les principales régions climatiques, Vindice pluie moyen annuel (ou indice d'érosion R) en utilisant Ja méthode de Wiscraesten, Elle a suis en place également, depuis plusieurs campagues et sur les principales stations, des parcelles de jachére trayaillée qui permettent de mesurer les risques maxima ce pertes en terre et d’en déduire Viadic sol (fucteur KK de I'équation de WiscuaeieR) correspondant A cos différentes stations, Muni de ces renseignements, Yaménagiste peut dresser 1a carte des risques d’érosion dans une région déterminge et en déduire les mesures a prendre pour effectuer un aménagement rationnel, soit & T'échelle des exploitations agricoles, soit & Véchelle plus vaste d’un bassin versant,

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