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Le complexe d’Oedipe : qui, quand, comment ?

Vous avez de nombreuses fois entendu parler du complexe d’oedipe. Qu’en est-il pour votre
enfant ? Comment se manifeste-t-il ? A quel âge ? Cela concerne-t-il tous les enfants ?

Le complexe d'Œdipe (prononcé /édip/) (Ödipuskomplex en allemand), parfois contracté dans


l'expression « l'Œdipe », est un concept central de la psychanalyse. Théorisé par Sigmund Freud
dans sa première topique, il est défini comme le désir inconscient d'entretenir un rapport sexuel
avec le parent du sexe opposé (inceste) et celui d'éliminer le parent rival du même sexe
(parricide). Ainsi, le fait qu'un garçon, de façon inconsciente, soit amoureux de sa mère et désire
tuer son père répond à l'impératif du complexe d'Œdipe.

La légende d'Œdipe qui a inspiré le drame de Sophocle, Œdipe roi, est selon Freud le plus à
même de mettre en images le désir universel et inconscient que tout enfant ressent ; Pour Roger
Perron, il désigne « le réseau des désirs et des mouvements hostiles dont les objets sont le père et
la mère, et des défenses qui s'y opposent. »

La psychanalyse identifie ainsi trois étapes fondamentales de développement psycho-affectif : le


stade oral, le stade anal et le stade phallique lors duquel survient chez le garçon, comme chez la
fille mais d'une toute autre manière, le complexe d'Œdipe. C'est en effet de 3 à 5 ans environ que
le désir libidinal portant sur le parent de sexe opposé apparaît, et que le parent de même sexe est
perçu comme un rival. Le complexe connaît ensuite un déclin avec la préadolescence : l'enfant
affronte le complexe et son désir libidinal et se dirige alors vers d'autres objets pouvant le
soulager de ce complexe.

Freud fait du complexe d'Œdipe le pivot de sa théorie pulsionnelle et méta-psychologique,


devenant ainsi le concept-clé de la psychanalyse et de ses courants dérivés. L'histoire du
complexe d'Œdipe est en effet associée à la théorie freudienne ainsi qu'à l'histoire de la
psychanalyse dans son ensemble. Le concept a également motivé nombre de critiques de
différentes natures, internes à la psychanalyse comme issues d'autres disciplines. Ces critiques se
concentrent essentiellement en deux points : la remise en cause de l'universalité du complexe ; la
contestation de son existence même.

Genèse du concept chez Sigmund Freud


L'article « Histoire de la psychanalyse » est un complément historique et bibliographique à ce
sujet
La découverte de l'Oedipe

Gustave Moreau, Œdipe et le sphinx, 1864.


Article détaillé : Œdipe.
Sigmund Freud découvre le complexe d'Oedipe au cours de son auto-analyse[F 1],[P 1] en le
rapprochant de l'histoire du héros grec Œdipe, personnage de la mythologie, telle qu'elle est
narrée par le dramaturge Sophocle dans la pièce Œdipe roi principalement. La lettre à Wilhelm
Fliess du 15 octobre 1897 est en effet le seul document qui permette de dater le début de la
conceptualisation du complexe [1],[H 1]. Le neurologue viennois explique ainsi : « J’ai trouvé en
moi comme partout ailleurs des sentiments d’amour envers ma mère et de jalousie envers mon
père, sentiments qui sont, je pense, communs à tous les jeunes enfants ».
En 1900, Freud rend publique sa découverte de l'Oedipe dans L'Interprétation du rêve (1899, date
éditoriale 1900) [2]. Il y explique que le rêve fait souvent référence à des désirs d'enfance. « Dans
le contenu latent du rêve, Freud trouve, à titre d'élément constant, le résidu diurne, il trouve
également qu'il existe une relation entre ce résidu et les souvenirs d'enfance » explique Henri F.
Ellenberger. Selon ce dernier, Freud pense que « le rêve a un pied dans le présent et un pied dans
l'enfance »[F 2]. Freud explique aussi que le cas des névrosés permet d'observer des désirs
affectueux ou hostiles pour les parents. Dès ce texte, le fondateur de la psychanalyse se réfère
explicitement à la tragédie grecque. En 1911, il ajoute que le complexe de castration est
profondément lié à l'Œdipe et que dans le drame de Sophocle l'aveuglement d'Œdipe opère
comme substitut de la castration[A 1].

D'après Roger Perron, le complexe d'Oedipe aurait été en germe auparavant : « L'idée était en fait
déjà présente dans Études sur l'hystérie (1895) où Freud, recherchant l'étiologie de l'hystérie,
mettait l'accent sur le rôle traumatique des « séductions »

Le complexe d’Œdipe (décrit par S. Freud en référence au mythe de l’Antiquité


grecque) est une étape "développementale", universelle et structurante, au cours de laquelle
l’enfant va éprouver, à la fois, des désirs amoureux et hostiles à l’égard de ses parents : désir et
convoitise pour le parent du sexe opposé au sien, hostilité et rivalité vis-à-vis du parent du même
sexe que lui. Cette étape est essentielle à la construction de l’individu, à la fois pour la
constitution de sa personnalité et de son identité, mais aussi pour son intégration dans le champ
social.
Comment ce complexe se manifeste-t-il ?
Tous les enfants passent par cette étape fondatrice de leur développement, mais alors que certains
la traversent de manière douce et discrète, elle peut se révéler plus bruyante et manifeste pour
d’autres. Concrètement, durant cette période, l’enfant recherche avant tout la proximité physique
avec son parent de sexe opposé (en cherchant son odeur, son contact, sa peau,…mais aussi en
s’accaparant ses faveurs ou en monopolisant son temps). Parallèlement, pour s’assurer
l’exclusivité de cet amour, l’enfant tend à rivaliser avec le parent du même sexe, jusqu’à le
repousser et éprouver des sentiments d’hostilité à son égard.

Le petit garçon va rechercher les caresses de sa maman, réclamer sans cesse bisous et câlins,
revendiquer de dormir avec elle, revêtir ses vêtements, se parer de ses bijoux, tenter de lui
prouver sa force, son courage et sa virilité (notamment en s’exhibant tout nu !), rêvant, au final,
de l’épouser et d’évincer son papa, dont il perçoit confusément la menace dans le lien à sa mère.

Dès lors, pour l’enfant, son papa devient l’objet de sentiments contrastés où se mêlent jalousie,
hostilité, agressivité et colère, mais aussi admiration et désir d’identification pour cet homme qui,
malgré ses efforts et revendications d’enfant, rivalise dans le cœur de sa maman et y conserve une
place unique.

La petite fille, quant à elle, même si elle recherche toujours la tendresse de sa maman, elle s’en
détache progressivement (non sans éprouver de l’ambivalence et de la culpabilité), se détourne
d’elle (jusqu’à l’ignorer parfois totalement) pour tenter de séduire et conquérir, pour elle seule, le
cœur et les faveurs de son papa. Pour ce faire, elle va par exemple lui offrir des cadeaux, réclamer
d’être portée dans ses bras, chercher à l’embrasser sur la bouche, se frotter contre lui, exprimer
son désir de se marier avec lui quand elle sera plus grande, etc.

Dans le même temps, garçons et filles vont constamment chercher à s’immiscer entre les deux
parents, vivant douloureusement (avec le sentiment d’être trahi, abandonné, voire rejeté), le
moindre rapprochement ou la plus petite marque de tendresse au sein du couple. Ils font parfois
preuve, alors, d’une vigilance et d’une ingéniosité redoutables pour mettre un terme, aussi vite
que possible, à ces effusions de sentiments qui leur déplaisent fortement et dont ils se sentent
exclus !

A quel âge ?
Dans toutes les cultures et sur tous les continents, les enfants connaissent cette phase
développementale. Habituellement, cette étape universelle et indispensable à la maturation
apparaît chez l’enfant aux alentours de 3 ans pour s’éteindre vers l’âge de 6 ans, dans le même
temps qu’émergent une conscience morale nouvelle et l’intégration de la notion de pudeur
(l’enfant cessant alors de se dévoiler nu au regard de l’autre).

A partir de 6 ans, le déclin du complexe d’Œdipe offre alors à l’enfant l’opportunité, nouvelle et
enthousiasmante, d’élargir son regard, de diversifier ses intérêts et de déployer ses ressources et
son énergie vers de nouveaux champs d’exploration et sources de satisfaction. Ce sera, alors, le
début d’une socialisation progressive et de l’investissement des processus intellectuels.
Comment accompagner mon enfant dans cette étape ?
Conséquences du complexe
En psychanalyse, la castration est d'abord castration de la mère : que l'enfant cesse d'en être le
phallus, au sens d'une réalité qui lui permettrait d'être enfin " toute ". Le phallus est en effet
primitivement la conception imaginaire que l'enfant désirant substitue au manque de pénis de la
mère et à quoi il va s'identifier, puisque c'est ce qui lui manque. L'identification phallique lui sera
interdite (la castration proprement dite) par le père symbolique c'est-à-dire par une loi dont la
médiation doit être assurée à travers le discours de la mère, par la place qu'elle fait au père dans
son désir. Ainsi on cesse d'être le phallus grâce au fait que la mère soit une personne désirante et
non pas une fonction maternelle enveloppante : si elle oriente son désir vers le père, faisant de
celui-ci le symbole de ce qui lui manque et de ce qui suscite son désir, c'est qu'on n'est pas soi-
même son complément et par conséquent qu'on ex-iste, hors de la garantie d'un tout qui serait la
vérité de notre vie.

La notion de castration désigne donc le " manque symbolique d'un objet imaginaire " (par
opposition à la frustration qui est le manque imaginaire d'un objet réel, et à la privation qui est le
manque réel d'un objet symbolique).

Cette notion est à la fois clinique, métapsychologique et éthique : notre vérité n'est plus
l'appartenance à ce tout fantasmatique de la mère jouissante (exemple sinistre des nationalismes
et autres revendications " identitaires ") mais l'acte de parole, dans l'indéfinie réitération du
langage. Assumer la castration, c'est donc avoir une parole qui fasse acte (exemple la promesse),
par opposition au fait de chercher dans un tout (l'identité ethnique, le conformisme social, la
carrière, etc.) la raison de notre être, dès lors jouissivement instrumentalisé.
La " question de l'être " (articulée d'un pronom et pas d'un article)

La castration correspond au renoncement du sujet à s'assurer en l'Autre la garantie d'une


jouissance, car celle-ci est réservée au père, à cause de sa préséance symbolique auprès de la
mère. C'est pourquoi on dit que le père symbolique est l'agent de la castration (son objet est le
phallus imaginaire).

Il s'agit donc simplement la question de " ne pas " être le phallus (forcément imaginaire) de la
mère, c'est-à-dire de ne pas être l'élément d'un tout dont nous serions le complément, qui serait la
vérité de notre existence parce que nous en serions à la fois le lieu et le moyen la jouissance.

La phobie (pour un objet qui représente crûment le désir insupportable de la mère), la névrose (où
il s'agit d'échapper à ce désir concernant notre être en l'interprétant comme une demande
concernant notre agir), la perversion (qui repose sur le déni du négatif au moyen d'un fétiche qui
peut prendre des figures multiples, depuis la chaussure de femme jusqu'au savoir universitaire en
passant par le corps propre comme dans les exemples du body-building ou du percing), l'anorexie
(où il s'agit de refuser d'être - mais par là même de rester - le phallus d'une mère qui ne désire pas
à l'extérieur) sont des manières de refuser de voir l'absence de garantie, c'est-à-dire " le manque
au lieu de l'Autre ".

On comprend bien ce qu'est la castration quand on examine une figure typique de déni de la
castration : le militant. Pour lui, il y a un tout (l'Humanité, l'association à laquelle il appartient,
etc.) dont il est, dans son être même, le complément, et qui lui demande d'être bien ce qu'il doit
être. Ainsi il trouve la vérité de son être dans le tout, ou plus exactement dans ce fait d'être ce qui
vient compléter le tout, dès lors jouissif. Le militant est le lieu où le tout jouit de lui-même (il est
l'Humanité dans sa lutte, l'association qui parle par sa voix, etc.).

Si les mots continuent de se nécessiter les uns les autres, c'est que l'Autre n'est pas complet (sinon
ce serait le silence d'une sagesse absolue). Le signifiant du manque dans l'Autre, qui s'écrit S(A),
est donc en même temps indication de notre être. L'Autre est manque, et ce manque est mon être.
C'est cela le désir, pour le sujet : il se confond avec la question de son être, c'est-à-dire de ce qu'il
a perdu du fait du langage, et de ce que chaque nouvelle parole lui donne le sentiment de pouvoir
retrouver. C'est pourquoi on peut dire d'une certaine manière que le désir n'est désir de rien
(l'Autre ne " veut " rien : ce n'est pas une personne concrète) et en même temps qu'il est toujours
désir de jouissance (la complétude où notre être satisferait enfin l'Autre dans un dernier silence).
La névrose consiste à dénier cela (le désir qui ne dit rien) en imaginant que le manque dans
l'Autre est une demande. Ainsi, on se donne une réponse à la question de son être : la demande
est consistante, alors que le désir est vide. Le névrosé croit qu'on lui demande d'être quelque
chose de particulier (un élève qui travaille bien, un homme heureux, un militant dont l'Humanité
a besoin pour être sauvée, un mari qui ne trompe pas sa femme, etc.) et méconnaît donc son désir
en essayant de répondre à cette demande, qui l'épuise. Tout cela parce qu'il n'y a que deux termes
l'Autre (que le sujet imagine inconsciemment comme une mère phallique) et le sujet lui-même
(qui s'imagine être ce dont l'Autre a besoin pour cesser de manquer).

Si la castration est le renoncement au fait d'être le phallus, elle est aussi renoncement au fait de
l'avoir, c'est-à-dire de s'en prétendre maître, puisque c'est le père qui est supposé occuper cette
place (non pas en réalité, mais dans le discours de la mère entendue du point de vue de l'enfant).
Dès lors, si l'on n'en est pas maître, il va valoir sans nous, comme lien des différences
(originellement : du masculin et du féminin) autrement dit comme signifiant. Ce qu'on peut
encore exprimer en disant que le phallus ne vaut que pour un objet manquant - qui serait d'abord
soi, puis toute impossibilité pour un quelconque ensemble d'être jamais total, à commencer par
l'ensemble des mots du langage. La réalité du phallus est donc la castration elle-même.

Ainsi la castration est le moment par lequel le phallus imaginaire de la mère devient le pur
symbole de la différence en général.

Le signifiant de la pure différence comme condition du désir

L'imaginaire enferme dans une dualité fusionnelle (faire " tout " pour quelqu'un ou quelque chose
c'est-à-dire s'identifier au phallus imaginaire). L'ordre symbolique, au contraire, oblige à prendre
en compte un tiers. On le voit bien psychologiquement : il faut que le désir de la mère ait été
dérivé par et vers le père pour que le sujet ne soit pas sa marionnette. Le père symbolique, qu'on
appelle pour cette raison l'agent de la castration, est ainsi celui qui libère le sujet de cet
asservissement à une Mère imaginaire, et lui permet de reconnaître l'Autre (le lieu des signifiants)
comme n'étant pas une instance personnelle dont la nécessaire complétude serait la vérité enfin
réalisée.
On peut comprendre cela concrètement en reconnaissant la dépendance de l'enfant par rapport à
la mère non en tant que personne mais en tant que savoir et plus généralement en tant que
culture : il appartient à toute culture de comprendre un ensemble de règles à propos des soins aux
enfants. En ce sens la Mère est la présence de l'Autre, dont les signifiants sont tout-puissants,
puisqu'il va falloir en passer par eux pour manifester son besoin. Celui-ci quitte donc le domaine
naturel, et devient ainsi demande d'amour (si la mère soigne l'enfant, c'est qu'elle l'aime et le
soignant elle lui signifie qu'elle l'aime). Ainsi la demande se fait dans le " discours de l'Autre "
c'est-à-dire dans la langue maternelle. Comme demande, elle n'est jamais sûre d'aboutir, car se
pose la question de savoir ce que veut l'Autre : que dois-je être, pour être aimé ? (c'est l'origine
inconsciente la question de l'être des philosophes). On a donc une énigme, celle de notre être, et
en même temps un savoir du fait que la mère (l'Autre) n'est " pas toute " - autrement dit est
castrée - et que là s'indique l'existence du sujet.

A. CE QU’EST LE COMPLEXE D’OEDIPE

Il consiste en deux tendances interdépendantes, l’attachement érotique de l’enfant pour le parent


du sexe opposé et l’hostilité pour le parent de même sexe.

Ce complexe, découvert par Freud, constitue une étape normale dans la croissance psychologique
de l’enfant, il n’a rien de pathologique. C’est sa non-résolution qui peut le devenir ; nous verrons
ce qui se passe lorsque les conjoints ne se sont pas détachés de leur père ou de leur mère.

Freud l’a appelé complexe d’Œdipe par référence à la mythologie grecque.

Fils de Laïos, roi de Thèbes, et de Jocaste, Œdipe est éloigné du palais paternel dès qu’un oracle
apprend à ses parents qu’il tuera son père et épousera sa mère. Fuyant sa patrie pour échapper à la
prédiction, il se querelle un jour avec un vieillard inconnu qu’il tue. C’était Laïos, son père.
Arrivé à Thèbes, il sait répondre aux énigmes du Sphinx, terreur de la ville. En témoignage de
gratitude, les habitants de Thèbes proclament Œdipe roi et Jocaste, sa mère, devient sa femme.
Dans la tragédie de Sophocle, intitulée Œdipe roi, Jocaste se pend et Œdipe, fou de douleur, se
crève les yeux et part errer sur les routes. Il a donc commis un parricide et l’inceste.

Avant trois-quatre ans, l’enfant vit essentiellement dans un rapport exclusif avec sa mère.

Mais vers la quatrième année, le garçon se prend d’un vif amour pour celle-ci (« Maman, c’est
avec toi que je me marierai quand je serai grand ! »), et simultanément éprouve de l’agressivité à
l’égard de son père, en qui il voit un rival heureux, et dont il admire et envie les qualités et la
puissance. Inconsciemment, il souhaite sa mort, pour prendre sa place. Ce sentiment violent est
assorti de la crainte que son père n’éprouve envers lui les mêmes désirs de mort, et d’une forte
culpabilité.

Lorsque le conflit œdipien est bien vécu par le petit garçon et par les parents, il se résout de
manière heureuse : il permet la découverte de l’identité sexuelle puisque le petit garçon, en
rivalisant avec son père, accède à sa masculinité et découvre sa spécificité de petit mâle
(possession du pénis comme papa). Il s’identifie au père et devient moins dépendant de sa mère.

La rivalité œdipienne cessera par le refoulement partiel des pulsions incestueuses, en interdisant à
jamais la relation duelle avec la mère. Les parents doivent être attentifs à la crise qu’il traverse, et
ne pas jouer l’ambivalence. Tout en restant affectueux, ils doivent affirmer que non, jamais, il
n’épousera sa mère, que celle-ci est déjà mariée avec papa.

Si le conflit œdipien est mal vécu, le petit garçon reste attaché de manière excessive à sa mère, il
demeure en rivalité avec le père et cherche à l’exclure de ses relations avec la mère. Il est
fréquent que le père soit jaloux du fils, car il veut conserver sa femme rien qu’à lui tout seul.

On observe une situation symétrique chez la petite fille qui désire inconsciemment séduire son
père. Le conflit œdipien lui permet de se découvrir différente de ce dernier ; elle va se rapprocher
de sa mère et trouver son identité féminine à être comme maman.

Si le conflit œdipien se résout mal, la petite fille reste attachée de manière excessive à sa mère.
Elle demeure en rivalité avec le père et cherche à l’exclure de ses relations avec la mère. Il est
fréquent que celle-ci soit jalouse de sa fille et ne supporte pas qu’elle s’attache à une autre
personne, même à son père.

En résumé, le complexe d’Œdipe est un rapport de forces affectif et sexuel au sein d’une famille.
L’enfant en est à la fois sujet et enjeu. S’il reste prisonnier de l’attachement œdipien, il ne peut
grandir et structurer son moi, car il demeure dans l’impossibilité de dépasser une relation duelle
et exclusive. Il noue de ce fait une relation névrotique au parent de sexe opposé tout en éliminant
le parent de même sexe qui est l’obstacle à sa passion amoureuse.

Une mauvaise résolution de l’Œdipe entraîne que l’enfant n’est plus sujet de son développement,
mais un enjeu de séduction, de manipulation

Sexualité

La sexualité est tout d'abord un instinct comme les autres, il apparaît dès la naissance, elle ne doit
donc pas être confondue avec la génitalité qui elle apparaît à la puberté et devient le "désir sexuel
" proprement dit. Le complexe d'Oedipe explique en partie le complexe de la sexualité dont
souffrent certains. Trois cas de figures se présentent:

1. Si un enfant grandit avec un père dictatorial (un homme dictateur est un homme faible selon
DACO, expliquant que la dictature est la compensation de la faiblesse), il lui est impossible
(l'enfant) d'entrer en compétition avec le père, ce qui produit en lui deux attitudes: soit il se
réfugie auprès de sa mère, ou bien il sent la faiblesse réelle du père et sa mère devient son unique
sécurité. Pour la mère, ne pouvant partager son amour entre son enfant et son mari, elle le reporte
tout entier sur le garçon, et celui ci risque de déboucher dans sa vingtième année, avec une virilité
cassée. L'amour et la protection de la mère féminise l'enfant. Arrivé à l'âge adulte, le jeune ado se
représentera toutes les femmes comme sa mère, l'idéale femme. Que se passe t il alors ? Toute la
sexualité instinctive du garçon sera liée au respect absolu envers sa mère, et cet Amour-Respect,
il l'étendra à toutes les femmes. A l'âge adulte, il tentera de se tourner vers les autres femmes,
mais sur ces autres femmes, il transposera l'Amour pur qu'il a toujours ressenti. Il deviendra
incapable de réaliser l'entente équilibrée entre amour et sexualité. Tout amour qu'il éprouvera
envers une femme devient respect absolu.
Cet enfant devenu adulte trouvera l'équilibre entre amour-sexualité que dans la perversité envers
les femmes de basse classe ou les femmes qu'il ne considère pas comme des femmes dignes de
respect. Pourquoi ? Parce que dans son inconscient il ne doit pas les respecter. Avec elles, il peut
se laisser aller à ses instincts sexuels, sans que joue dans sa tête le rappel Amour = respect absolu
sans sexualité.

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