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CoursEF ANedpII
CoursEF ANedpII
Introduction à la méthode
des éléments finis
1
Chapitre 1
1.1 Introduction
Dans le cours sur la méthode des différences finies, nous avons vu que la
résolution du problème de Dirichlet :
où : Z 1 Z 1
1
J(v) = [v 0 (t)]2 dt − f (t)v(t) dt .
2 0 0
De plus, la fonctionnelle J étant strictement convexe, trouver l’unique point
de minimum de J est équivalent à résoudre l’équation J 0 (u) = 0 qui s’écrit :
Z 1 Z 1
u0 (t)v 0 (t) dt − f (t)v(t) dt = 0 pour tout v ∈ H01 (]0, 1[) .
0 0
Dans la première partie, nous n’avons pas exploité cette propriété ; au contraire,
nous allons le faire de manière systématique dans cette deuxième partie.
Pour cela, nous introduisons les notations suivantes : si v, w ∈ H01 (]0, 1[),
on pose :
Z 1
a(v, w) := v 0 (t)w0 (t) dt ,
0
3
4 CHAPITRE 1. MÉTHODE DES ÉLÉMENTS FINIS
Z 1
L(v) := f (t)v(t) dt .
0
Pour montrer que (1.4) a une solution, on peut remarquer que tout sous-
espace vectoriel de dimension finie Vh de V est fermé et donc Vh est un
espace de Hilbert (associé au même produit scalaire et à la même norme)
et appliquer le Théorème de Lax-Milgram à ce nouveau problème. Il parait
néanmoins plus économique de choisir une base de Vh et de prouver que
(1.4) est un système linéaire inversible (voir ci-dessous).
Nous allons maintenant donner une estimation de l’erreur commise en
remplaçant u par uh , i.e. une estimation de ||u − uh ||.
a(u, wh ) = L(wh ) ,
puisque Vh ⊂ V . Donc :
a(u, wh ) = a(uh , wh ).
a(u − uh , u − uh ) = a(u − uh , u − vh ).
On va maintenant montrer comment se ramener à un système linéaire.
Si Vh est de dimension N , on peut choisir une base (w1 , ..., wN ) de Vh .
On peut alors décomposer uh dans la base (w1 , ...wN ) :
N
X
uh = uhj wj ,
j=1
où les uhj ∈ R sont donc les coordonnées de uh dans cette base.
D’autre part, la propriété a(uh , vh ) = L(vh ) pour tout vh ∈ Vh est clai-
rement équivalente à a(uh , wi ) = L(wi ) pour tout 1 ≤ i ≤ N (une applica-
tion linéaire est complètement déterminée par sa donnée sur une base). Par
conséquent, en utilisant la bilinéarité de a, on voit que (1.4) est équivalent
à : pour tout 1 ≤ i ≤ N ,
XN XN
h
a uj wj , wi =
uhj a(wj , wi ) = L(wi ).
j=1 j=1
AUh = b .
où C est une constante indépendante de h. On voit ici aussi que le théorème 1.2
implique immédiatement :
CM k
||u − uh || ≤ h pour tout h > 0 ;
α
on dira que l’ordre de convergence du schéma est k.
On va maintenant montrer comment construire des espaces Vh en com-
mençant par l’exemple le plus simple en dimension 1 (ce cours se réduit à la
dimension 1, même si des idées analogues permettent de traiter, théoriquement,
le cas de dimensions quelconques et en pratique celui des dimensions 2 et
3.).
Chapitre 2
6y
1
B
B
B
B
B
B
B
B
B -
xj−1 xj xj+1 x
9
10 CHAPITRE 2. ÉLÉMENTS FINIS DE LAGRANGE EN DIM. 1
La fonction ϕhj
où :
1/h
si x ∈]xj−1 , xj [
h
wj (t) = −1/h si x ∈]xj , xj+1 [
0 sinon .
Comme wjh ∈ L2 (]0, 1[), ϕhj ∈ H01 (]0, 1[) et, de plus, (ϕhj )0 = wjh dans ]0, 1[.
On procède alors comme indiqué à la fin de la section 1.2 ; si :
N
X
uh = uhj ϕhj ,
j=1
AUh = b .
Finalement :
−2 1 0 ··· ··· 0
1 −2 1 0 ··· 0
..
1 0 1 −2 1 ··· .
A=− .
.. .. .. ..
h ..
. . . .
. .. . .. ..
0 . 1
0 ··· 0 1 −2
une matrice qui n’est pas tout à fait inconnue...
Pour les bi , on doit utiliser une méthode de calcul approché d’intégrale :
par exemple, la méthode des rectangles :
Z 1 Z 1
h
bi = f (t)ϕi (t)dt ' f (xj ) ϕhi (t) = f (xj )h .
0 0
Bien que nous l’ayons passé sous silence jusque là, il n’aura pas échappé
au lecteur que Πh u est obtenu par un procédé d’interpolation de Lagrange
sur chaque intervalle [xj , xj+1 ], l’accumulation de ces interpolations sur les
N intervalles s’apparentant à la méthode de Newton-Cotes pour le calcul
approché d’intégrales. Si on remplace ci-dessus la norme L2 par la norme
L∞ , H 1 par C 1 et H 2 par C 2 , on retrouve des estimations (qui devraient
être) familières ; seul le changement de norme induit des différences.
Preuve : Soit 0 ≤ j ≤ N . Puisque u(xj ) = Πh u(xj ), on a, pour tout
t ∈ [xj , xj+1 ] :
Z t
(u − Πh u)(t) = (u − Πh u)0 (s)ds ,
xj
d’où :
xj+1
h2
Z
|(u − Πh u)(t)|2 dt ≤ ||(u − Πh u)0 ||2L2 ([xj ,xj+1 ]) .
xj 2
On somme ensuite sur j et la relation de Chasles nous donne :
Z 1
h2
|(u − Πh u)(t)|2 dt ≤ ||(u − Πh u)0 ||2L2 ([0,1]) .
0 2
D’où le deuxième point du théorème.
Enfin, si u ∈ H 2 (]0, 1[), par une intégration par partie (aisément justi-
fiable ?), on a :
Z xj+1 Z xj+1
0 2
[(u − Πh u) (s)] ds = − (u − Πh u)(s)u00 (s)ds ;
xj xj
13
et donc à :
xj+1
h2 00 2
Z
[(u − Πh u)0 (s)]2 ds ≤ ||u ||L2 ([xj ,xj+1 ]) .
xj 2
Si v ∈ H 1 (]0, 1[) alors le couple (µ, w) est unique et, par analogie avec le cas
des fonctions C 1 , on note v 0 la fonction w ; c’est une dérivée “généralisée”
de v.
On peut munir H 1 (]0, 1[) de la norme ||v||H 1 (]0,1[) définie par :
et muni de cette norme, l’espace H 1 (]0, 1[) est un espace de Hilbert dans
lequel l’espace C 1 ([0, 1]) est dense.
On rappelle également que les fonction de H 1 (]0, 1[) sont continues :
l’injection de H 1 (]0, 1[) dans l’espace des fonctions höldériennes C 0,1/2 ([0, 1])
est même continue.
On note H01 (]0, 1[) le sous-espace (fermé) de H 1 (]0, 1[) constitué des fonc-
tions v de H 1 (]0, 1[) qui vérifient v(0) = v(1) = 0. Les fonctions de H01 (]0, 1[)
satisfont l’inégalité de Poincaré, i.e. il existe une constante C > 0 telle que,
pour tout u ∈ H01 (]0, 1[) :
Cette inégalité montre que u 7→ ||u0 ||L2 est une norme sur H01 (]0, 1[) qui est
équivalente à la norme H 1 (]0, 1[) et que, muni de cette norme, H01 (]0, 1[) est
un espace de Hilbert.
15
16 CHAPITRE 3. ÉLÉMENTS FINIS EN DIM. SUPÉRIEURE
Lemme 3.2. Les injections de H 1 (]0, 1[) et H01 (]0, 1[) dans L2 (]0, 1[) sont
compactes.
pour tous termes uk0 , uk10 de la sous-suite et par conséquent, (uk0 )k0 est une
suite de Cauchy donc convergente. D’après le Théorème de Riesz, la boule
unité de X étant compacte, X est de dimension finie.
Pour le point (ii) : comme conséquence du Théorème de Hahn-Banach,
X admet un supplémentaire fermé Y (1) et on affirme que :
Pour (iv), il faut démontrer qu’il existe c > 0 tel que, pour tout u ∈ E1 :
A : u 7→ u0 ,
où les intervalles sont deux à deux disjoints (dans le sens où leurs intérieurs
sont deux à deux disjoints).
À partir de cette partition, si V est un espace de fonctions définies sur
[0, 1], l’espace Vh sera un ensemble de fonctions qui sont polynomiales sur
chaque triangle Ikh et qui se raccordent d’une certaine manière (ne pas oublier
la contrainte Vh ⊂ V ...).
L’étude d’une méthode d’éléments finis consiste, d’une part, à étudier
un intervalle Ikh isolé (unisolvance, opérateur d’interpolation, erreur d’inter-
polation,...) puis, à partir des interpolées locales sur chaque Ikh , reconstruire
l’élément de Vh qui est défini sur ]0, 1[ tout entier (étude des “raccords”
entre deux intervalles, en particuliers).
ˆ = L2 (I).
Pour m = 0, on utilise la convention H m (I) ˆ
22 CHAPITRE 3. ÉLÉMENTS FINIS EN DIM. SUPÉRIEURE
Il résulte plusieurs choix de ces contraintes (on prend, bien sûr, le meilleur
m possible) :
• l + 1 = 2, m = 1 : ||v − Π̂v||H 1 ≤ c|v|H 2 ,
• l + 1 = 3, m = 2 : ||v − Π̂v||H 2 ≤ c|v|H 3 .
Si v est une fonction définie sur I, on lui associe v̂ définie sur Iˆ par :
Proposition 3.1. Soient a < b < c trois réels et soient v ∈ H 1 (]a, b[) et
ṽ ∈ H 1 (]b, c[). On suppose que v(b) = ṽ(b). alors la fonction w définie sur
[a, c] par :
(
v(x) si x ∈ [a, b]
w(x) =
v 0 (x) si x ∈ [b, c]
Et donc :
3.6 Exercices
Bibliographie
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