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ÉCONOMIE
Acheter un paquet de jambon en moins de vingt secondes ? C’est désormais possible autrement qu’en
un clic sur son smartphone. Carrefour franchit une nouvelle étape dans le développement des
magasins sans caisses en France, avec l’ouverture au public, jeudi 25 novembre, d’une supérette
dernière génération dans le 11e arrondissement de Paris. Ici, pas d’application mobile à télécharger, les
clients prennent les produits dans les rayons et vont payer sur une tablette qui affiche
instantanément la liste des marchandises en leur possession. Ils récupèrent ensuite leur ticket de
caisse sur leur smartphone à l’aide d’un QR code. « Dix secondes pour faire ses courses et dix secondes
pour payer et sortir du magasin », promet le distributeur, qui a nommé ce nouveau modèle « Flash
10/10 ».
Dans cette supérette de 50 mètres carrés, 60 caméras filment en permanence les actions des clients,
tandis que des balances connectées équipent les étagères pour mesurer le poids enlevé. Carrefour a
conservé une caisse automatique classique – et quatre employés – pour permettre un parcours
d’achat plus traditionnel dans ce magasin ouvrant aux horaires habituels. Cela reste encore « un
magasin test, pour apprendre » avec le grand public, après différentes améliorations apportées
« depuis un an, lors d’une expérimentation au siège et de nombreuses tables rondes avec les clients »,
précise la directrice exécutive de Carrefour chargée de l’e-commerce, Elodie Perthuisot.
En décembre 2016, l’ouverture par Amazon d’un nouveau concept de supermarché sans caisse à
Seattle (nord-ouest des Etats-Unis) avait provoqué un séisme dans la grande distribution. Depuis, le
mastodonte a déployé plus de 20 Amazon Go sur le sol américain et traversé les frontières en ouvrant
son premier magasin à Londres, en mars 2021. Selon un rapport interne révélé par le site Business
Insider le 11 novembre, il prévoirait d’installer 260 supermarchés sans caisse au Royaume-Uni au
cours des trois années à venir. Le deuxième distributeur britannique, Sainsbury’s, s’apprêterait de son
côté à ouvrir un magasin en utilisant la technologie d’Amazon, d’après l’agence Bloomberg.
« C’est une tendance de fond. Tous les distributeurs s’y mettent avec des projets pilotes, comme Tesco
aux Etats-Unis ou Aldi aux Pays-Bas, constate Nicolas Diacono, responsable des tendances digitales
pour l’Echangeur BNP Paribas Personal Finance. Mais le magasin autonome n’est pas destiné à tous les
types de produits. Plutôt à de l’épicerie, de la proximité et du dépannage. »
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