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Mélodie Atlantique
Bernard MARTIN
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également interdit d’en tirer des extraits (texte et/ou photo) sans l’autorisation de l’auteur.
La brume avalait la terre que nous étions à la fois impatients et peu pressés de découvrir. Impatients,
car c'était l'Amérique que nous venions de traverser l'Atlantique à bord du plus véloce, du plus
maniable, du plus onirique des voiliers qui soient, l'Hermione. Pour sa toute première fois. Et la
nôtre, novices d'océans. Peu pressés parce que nous étions si bien en mer, sous les ciels peuplés de
feux follets, dans cette immensité murmurante où notre vaisseau de bois et de lin volait, connivent.
La brume nous cachait ce continent désiré et craint. Nous ne savions que ressentir, humant l'air
chargé d'odeurs nouvelles, par ce frileux matin de juin. Soudain, un voilier sort du néant et se colle à
notre flan. Grand sourire. Pavillons breton et français battant au pataras, Kanaouenn force l'allure
pour tenir la nôtre. Minuscule et têtue, notre première escorte lève les bras au ciel et enfile un
accordéon. « Bravo! Bienvenus! » hurle Bernard, l'humble inconnu qui s'était levé si tôt pour nous
trouver dans la rivière encotonnée.
D'un coup, sur le pont où chacun hésitait parmi les émotions mêlées, les visages frémissent. La
musique galvanise les visages, ouvre des rires à coup de hache dans le cafard de l'arrivée. Avec cet air
de musique et le sourire de l'inconnu, frère de sel, la Terre reprenait sens. D'autres nous y
attendaient, des amis, des humains, qui comprendraient l'enchantement et pardonneraient la
nostalgie. Ils sauraient accueillir nos fragiles carcasses ébranlées par le large entrevu, et déjà perdu.
Il suffit de peu. Il suffit de rien. Pour ouvrir la voie... Voici le récit de celui qui nous accueillit si bien.
C'est un récit simple, chaleureux, généreux, qui, sans canon ni fanfare, trace sa route de liberté.
Parce que tout rêve vécu est une invitation, une incitation, une passerelle, ce texte est précieux.
Lisez! Rêvez! Osez!
Co-auteure, avec le commandant Yann Cariou de « L'Hermione, retour aux Amériques » paru aux
éditions De Monza
A Loïc.
Les lettres de Kanaouenn
Déjà hier, à La Rochelle, le temps était en mode décontracté (ou faussement décontracté ?). Même
le réveil s’y est mis : ne me demandez pas pourquoi, mais il avait une heure de retard : Je soupçonne
un facétieux sabotage pour gagner une heure … !
C’est donc parti. Le pacte silencieux entre le bateau et soi redémarre. L’un mène l’autre et
réciproquement, indéfectiblement. Pour aujourd’hui, pas de vent. L’eau ne chante pas du tout contre
la coque au point que Georges 1 est mis en congé : pour ne rien faire, un bout suffit. Il faut lui
pardonner, il perd un peu ses repères le pauvre. 45 Milles nautiques en 24 heures, il y a eu quand
même un peu de vent en fin de nuit, de l’Ouest donc bien de face. Ce matin un peu de Nord-Ouest, le
cap était pour une fois tenu, mais cela n’a pas duré ! Cela grince et couine, le génois est aux trois-
quarts enroulé pour ne pas raguer, le temps est si calme que j’entends le bruit des réacteurs des
avions de ligne, tout là-haut !
Puis le tour d’un petit passereau (Rouge gorge ?). Il a picoré je ne sais
quoi sur la plage avant puis est reparti sans s’attarder.
1
Vénérable pilote automatique AT 60 d’origine. Toujours bon pied bon œil malgré ses supposés 30 ans passés.
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Kanaouenn Lettre n°1 – La Rochelle - Espagne
Sept 2014
Le temps d’écrire, le vent vient de revenir du Sud-
Ouest. C’est plus pratique d’être manœuvrant pour
négocier les cargos. Voici donc, de passage, Le Selini,
petit pétrolier de 236 mètres probablement en route
pour La Rochelle à 12 nœuds, merci l’AIS.
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Kanaouenn Lettre n°1 – La Rochelle - Espagne
Sept 2014
faudrait moins d’eau dans le réservoir et je répugne à gâcher de l’eau. Il m’en resterait largement
pour le trajet mais jeter de l’eau douce est, pour moi, une hérésie. En attente donc.
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Kanaouenn Lettre n°1 – La Rochelle - Espagne
Sept 2014
Jeudi 11, 17 heures.
45°N-5°50W - Kanaouenn avance tranquillement mais régulièrement, peut-être cinq nœuds de
moyenne. Vent de travers force 2-3. Beaucoup moins de monde en vue. Cet après-midi : rangement.
Les habits dans la cabine avant, les placards et équipets tribords, pour finir par le sac à dos. Résultat :
un sac poubelle de papier et bricoles plus qu’inutiles. Et le sac à dos a fini à la lessive (vieux projet).
Ceux qui suivent se posent probablement la question suivante : Le linge d’hier est-il sec ? Eh bien oui,
et il est même rangé. Je vous remercie chaleureusement de vous préoccuper ainsi de mon linge qui, il
faut le reconnaitre, aux yeux de la planète est quelque chose de fondamental. A quand
Kanaouenn.Facebook.com ?
Le petit oiseau d’hier matin est revenu en soirée (ou un
de ses frères). Visiblement fatigué il a fini par oser se
poser. Il est resté environ une heure sans boire ni
manger puis est reparti. Du moins je le croyais car ce
matin il était encore là, mais cette fois-ci il est parti
pour de bon. Si quelqu’un connaît ce type d’oiseau,
merci de me le dire.
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Kanaouenn Lettre n°1 – La Rochelle - Espagne
Sept 2014
Samedi 13, fin de journée.
Cette première navigation s’est terminée par un démarrage moteur devant Cedeira (vers 14 heures)
puis toute la nuit ainsi dans une houle du sud-ouest bien marquée doublée de deux autres
secondaires, jusqu’à l’arrivée ce matin vers 9 heures 30. Je n’en dirais pas plus sur cette fin de
navigation pas des plus drôles. Bref cela roulait encore bien sous la douche tout à l’heure.
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Kanaouenn Lettre n°1 – La Rochelle - Espagne
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Kanaouenn Lettre n°1 – La Rochelle - Espagne
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Pour remplacer le lever de soleil absent pour cause de nuages : Contre-jour sur l’alignement d’entrée
de la ria (Au 108° pour ceux qui prennent des notes). On ne le voit pas sur la photo, mais les deux
pylônes blancs sur la colline d’en face sont bien l’un sur l’autre.
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Kanaouenn Lettre n°1 – La Rochelle - Espagne
Sept 2014
Petit bonus :
L’Hermione devant Fouras, la veille du départ. Photos prise de haute lutte dans la folle nuée des
accompagnateurs.
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Kanaouenn Lettre n°2 – Espagne - Canaries
Sept 2014
Dimanche 21, 14 heures 30.
Le départ de Camariñas, hier, a été vraiment sportif. Au début tout allait bien, petit jour dans un
force 5 prometteur. Mais à la sortie de la baie l’ambiance a carrément changé. C’est un Force 7 du
sud qui nous a accueillis : 2 ris et équivalent tout petit foc 3 dans la plume à environ 4-4.5 nœuds au
petit largue. Pas raisonnable à mon goût de faire plus, Kanaouenn était assez secoué comme cela …
et moi aussi d’ailleurs (c’est dans ce genre de situation qu’on mesure son degré d’amarinage !). Voici
une toute petite vidéo vous donner l’ambiance http://youtu.be/Hg6aR45ABAE. Pendant cette
séquence Kanaouenn avait le foc encore bien déroulé. Après cela a forci encore un peu, les embruns
balayaient le pont à l’horizontale au point que parfois il y avait environ 5 cm l’eau sur le capot de la
descente… qui n’était pas tout à fait fermé : Belles éclaboussures sur la table à cartes. Le téléphone
portable, qui n’a pourtant presque rien pris lui, n’a pas du tout aimé. Il est toujours le ventre ouvert
en soin de séchage. Heureusement, le vent s’est calmé en fin de matinée. Pour traverser le rail, il
valait mieux. C’est là que le brave GPS Furuno à commencer à faire des siennes. Monsieur s’est mis à
bouder de temps en temps par séances d’un quart d’heure voir d’une demi-heure. Cela lui est déjà
arrivé par le passé mais très rarement. En tout cas jamais par série comme en ce moment. Dans le
fond ce n’est pas bien grave, s’il le faut, le portable Garmin est là pour prendre le relais, mais dans ce
cas l’AIS ne fonctionnerait plus. C’est pourtant une aide bien confortable. Bref Monsieur fait ses
pauses comme cela sans prévenir à l’avance : 3 bip-bip « alarme plus de position » et débrouille-toi.
On ne peut plus compter sur le petit personnel.
Traverser le rail est toujours l’occasion de rencontres spectaculaires dont voici 2 spécimens :
Celui de droite porte le doux nom de SCT Santiago. Joli bébé de 294 mètres filant un bon 17 nœuds.
Passer devant, même à plus de 2 miles cela fait toujours un peu drôle.
Bon, je sais que ce n’est pas bien horizontal, mais je voudrais vous y voir ! Car tout l’après-midi, le
vent s’était un peu calmé (2 ris – Equiv. Foc 2) mais la mer était assez chaotique au point que la
journée s’est passée sans cuisine, ce qui est plutôt rare à bord : repas froid + Thé le midi et repas
froid + soupe pour le soir.
Pendant la nuit, cela s’est calmé progressivement pour finir ce matin tout dessus dans un vent qui a
eu la bonne idée d’adonner. Vers minuit, on a croisé un joli pétrolier de 280 mètres en train de
tranquillement barboter travers à la mer : Pause ordonnée par l’armateur, grève ou mutinerie,
maladie ayant pris tout l’équipage ? Le bateau était peut-être vide. J’aurais peut-être dû le prendre à
l’abordage et en faire une belle prise de mer ? En tout cas il m’a cassé les pieds pendant bien 3
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Kanaouenn Lettre n°2 – Espagne - Canaries
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heures car il était pile sur ma route. Et étant au près, il m’a fait piper désagréablement pendant bien
trop longtemps.
Côté zoologie, aucun passager clandestin pour l’instant. Juste entraperçu une petite baleine ce
matin.
Ce temps plus calme me permet de faire un retour en arrière sur la
splendide baie de Camariñas. Le mouillage devant la petite plage du
fond est très agréable et de très bonne tenue si on pioche entre les
algues (Ici vide par le vent de sud).
En arrière-saison, comme
en ce moment, la
végétation est un peu
passée : Bougainvilliers,
avocats (photo), citronniers
etc…
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Kanaouenn Lettre n°2 – Espagne - Canaries
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plage arrière est plus confortable. Pour l’instant elle se repose mais n’est pas farouche. En y allant
doucement, je peux aller jusqu’au pilote sans qu’elle quitte le bord. Elle est sur ses gardes mais ça va.
2
G3, c’est le pilote gyroscopique (XP5). Moderne et tout et tout, mais compliqué à paramétrer, bruyant et très
énergivore.
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Kanaouenn Lettre n°2 – Espagne - Canaries
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cela. Comment certains peuvent s’imaginer qu’on s’ennuie à bord !
Voici le lever de ce matin. Vous pouvez remarquer les nuages toujours un peu présents.
Par temps plus calme, voici une autre vidéo :
http://youtu.be/flZSwraRE-g
Jeudi 25, 10 heures 30.
La nuit a été très calme. Après un empannage sauvage hier soir, en lofant un peu, je suis resté ainsi
avec le tangon sous le vent. Cela allait.
Ce matin, force 2. J’essaye le tangon de l’autre côté pour voir : c’est tout vu, cela ne va pas du tout !
Je l’enlève donc et le génois tient tout seul comme un grand sous le vent en lofant un peu,
impeccable (pour ceux qui suivent, je re-lofe encore, mais entre-temps j’ai empanné. Donc ne vous
inquiétez pas, je ne tourne pas en rond !). Une heure après, le vent a un peu tourné : à remettre le
tangon au vent. J’espère ne pas passer ma journée comme cela ! Le ciel étant nuageux, il ne faudrait
pas que chaque nuage qui passe me fasse tout changer à chaque fois.
Hier, au travers de Gibraltar, je pensais croiser des cargos : Rien. On a juste été doublés par 2 cargos
et vu un voilier qui – à priori – allait à Madère en venant du sud du Portugal
Tenez, avant que vous le réclamiez, voici la photo de ce matin. Vous avez de la chance encore une
fois, il n’y a pas eu de coucher de soleil hier soir
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Kanaouenn Lettre n°2 – Espagne - Canaries
Sept 2014
Temps calme, je viens juste de passer le génois de l’autre côté histoire
de ne pas perdre la main (le vent est presque Est maintenant). Je vous
propose d’en profiter pour faire un retour en arrière en vous invitant à
une balade au Cap Villano, à une grosse demi-heure en trottinette. En
chemin, voici une des spécialités espagnoles. Il y en a partout sur la
côte.
Un autre point où les Espagnols sont forts, l’élevage de poissons. Voici une « petite » ferme. Je ne
sais pas ce qu’ils mangent (les poissons, pas les
espagnols !) mais ils sont soutenus (idem) à
l’oxygène (2 énormes réservoirs à l’entrée du
site et l’eau en sortie est très blanche et
mousseuse). La baie de Camariñas est en zone
Natura 2000.
La génératrice d’époque.
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Kanaouenn Lettre n°2 – Espagne - Canaries
Sept 2014
Au retour :
PS. : Attention à la marche en sortant et n’oubliez pas le guide qui est bénévole. Merci de prendre
vos dernières photos rapidement car je dois fermer et je vous rappelle que les flashs sont interdits.
Le service des phares et balises vous remercie et à bientôt.
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Kanaouenn Lettre n°2 – Espagne - Canaries
Sept 2014
Vendredi 26, 15 heures 30.
Le vent se faisait chercher. Toute la nuit dans le petit temps avec les voiles qui claquent, ça grince, ça
couine et G3 toujours aussi bruyant, mais on avance un gros trois nœuds en moyenne. Ce n’est pas
suffisant car je voudrais arriver dimanche, lundi matin au plus tard (bien sûr si possible). Le moteur
est en route depuis environ une heure, la vitesse était tombée en dessous de deux nœuds.
J’en profite pour répondre à la question que vous avez certainement tous sur les lèvres : « Mais où
en est-il avec sa vache ? »
La vache va bien, merci pour tant de sollicitude. Tout est ok de ce côté-là, elle ne fuit plus. Puisque
vous voulez tout savoir, allons-y. En fait le mauvais collage vient, à mon avis, d’un manque de
serrage. Dans la notice, ils disent de mettre de la colle sur les deux faces à coller, d’attendre 10
minutes, de remettre de la colle sur les deux côtés, d’attendre encore 10 minutes, puis de mettre la
pièce en appuyant fortement de l’intérieur vers l’extérieur. Tout était justement dans le fortement.
Car après les deux couches de colle, les surfaces sont de type « peau d’orange » et si on ne presse
pas assez fort, le collage ne se fait que sur les bosses. Cette fois-ci, bien serré comme sur la photo,
j’espère être reparti pour au moins 10
ans !
A part cela, pour ceux que cela
intéresse, pas de lessive en vue,
désolé.
Et si quelqu’un sait comment faire
revenir le vent, ou plutôt un vent
sympa comme il faut et tout et tout, merci de me le dire d’urgence. A plus tard, je vais veiller le cargo
qui passe.
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Kanaouenn Lettre n°2 – Espagne - Canaries
Sept 2014
Mais en fait, la vraie nouvelle est par le travers : la pointe nord de Tenerife. Un vrai décor de cinéma.
La nuit de vendredi à samedi a été très calme … au moteur. Heureusement le vent est revenu en
milieu de journée. Pas trop d’empannages cette nuit. A ce propos, depuis, mon voisin de ponton m’a
confirmé cette instabilité du vent qu’il a lui aussi constatée. Beaucoup d’étoiles ces deux dernières
nuits et cette fin de nuit j’ai eu droit à un beau premier quartier de lune. Le dernier en partant de
Camariñas, le premier en arrivant : La boucle est bouclée. C’était féérique, j’ai même eu l’impression
que G3 s’était mis dans l’ambiance et l’avait mis en sourdine, c’est pour dire.
Et voilà LA photo classique qui date de ce matin : l’île en vue.
C’est toujours la même magie renouvelée. Même si maintenant sa présence est une évidence avec le
GPS, c’est toujours l’objectif atteint qui est là, devant les yeux. La navigation qui touche à sa fin et
l’escale qui devient une réalité. Tout le symbole du voyage.
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Kanaouenn Lettre n°2 – Espagne - Canaries
Sept 2014
Pour en revenir à la séance Ornithologique de la lettre précédente.
Merci à ceux et celles qui ont répondu. Il s’avère donc que ce serait une Bergeronnette à priori dite
Familière. On en apprend tous les jours.
PS. : Au risque d’en décevoir certains(es), il n’y a pas eu de lessive cette fois-ci.
J’essaierai de faire mieux la prochaine fois.
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Kanaouenn Lettre n°3 – Canaries - Dakar
Oct 2014
Dimanche 12 Octobre.
Départ hier de La Gomera. Voici la côte Sud Est de l’ile :
Au début, avec les iles aux alentours, le vent n’était pas stable. Nord, puis Est puis Nord puis Ouest
puis… Pas mal de manœuvres donc pour
sortir de cette zone perturbée, tout cela
avec 2 ris alors que la météo annonçait
très peu de vent, mais c’est mieux ainsi.
Vers 4 heures ce matin, les choses étant
stabilisées depuis un moment :
Empannage, à tangonner le génois en
ciseaux et cap au cap ! Avec un ris de
moins dans la foulée. Ce matin le 1er ris a
été largué et le génois entièrement
déroulé. Il n’y a pas de grosse houle et
Kanaouenn se dandine doucement à 5,5
nœuds. C’est très paisible. Il faut quand
même faire attention en cuisine, une petite vague est si vite arrivée !
Pendant que la vie à bord reprend son rythme, je vais vous parler un peu des Canaries.
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Kanaouenn Lettre n°3 – Canaries - Dakar
Oct 2014
l’Unesco, un pavillon remarquable.
Plein de belles façades de maisons dont les Une église parmi tant d’autres. Remarquez les
fameux balcons. plafonds.
Petite évocation du jardin botanique de Puerto Et voici le Teide. Point culminant des Canaries (et
de la Cruz. Si vous voulez compter les racines, de l’Espagne), 3718 m. Sans nuages, c’est plutôt
je peux ouvrir un concours. rare.
Une des vues de Là-haut, ou presque car le Spectacle minéral du cratère pendant la
dernier cône est zone protégée et … gardée. Là descente.
on ne doit être qu’à environ 3500 mètres
d’altitude.
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Kanaouenn Lettre n°3 – Canaries - Dakar
Oct 2014
Kanaouenn a repris ensuite son chemin pour La Gomera avec pause nocturne au mouillage près de
Los Christianos.
Petit jour au mouillage. Arrivée à La Gomera. C’est bien plus petit que
Santa Cruz et donc bien plus calme.
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Kanaouenn Lettre n°3 – Canaries - Dakar
Oct 2014
La côte Ouest.
Maison typique.
Tout cela pour faire un « Miel de palme » qui
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Kanaouenn Lettre n°3 – Canaries - Dakar
Oct 2014
est plutôt un sirop.
Petite route pavée de grandes plaques pour Déjà en voiture, ce n’est pas évident. J’imagine
aller à El Cedro. mal un chauffeur de car assez inconscient pour
s’y risquer !
Autre vue panoramique … Et encore le Teide Les 20%, c’est pour la rue qui est au pied du
derrière, à une bonne cinquantaine de panneau !... Quoique.
kilomètres tout de même.
Tout ceci n’est pas une raison pour oublier le coucher de soleil d’hier soir !
Lundi 13.
La journée a bien commencé, ou plutôt la fin de nuit. Vers 3-4 heures des dauphins sont venus
accompagner le bateau. Leurs sifflements et caquètements s’entendaient remarquablement bien de
l’intérieur du bateau. Et cela a duré jusqu’à vers 9-10 heures.
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Kanaouenn Lettre n°3 – Canaries - Dakar
Oct 2014
Après-midi bricolage : mise en place des moustiquaires pour la cabine arrière. Vu un pêcheur sans
AIS, puis un flotteur type « Ballon de football ». Il va falloir ouvrir l’œil. On est dans des 3 000 mètres
de fond, ils doivent avoir un bon treuil et de la patience.
Vers 5 heures de l’après-midi, comme hier, le vent a viré travers, avec la houle qui s’est levée un peu,
j’ai fini par brider le génois ainsi :
Tangonné sous le vent et enroulé pour qu’il soit bordé à plat comme la grand-voile… Rien ne bat ni
ne fasseye. Tout est bien bloqué et kanaouenn fait quand même un bon 6-6.5 nœuds sans un bruit
sur le pont, sauf G3 bien sûr.
Pour finir, je vais peut-être vous faire hurler un peu, mais avec à peine 25°, à l’ombre des voiles et
par ce petit vent, j’ai un peu frais (!).
Mardi 14.
On a frôlé les 150 milles en 24 heures (148), mais la nuit
a été agitée et faire le petit déjeuner a été acrobatique.
Finalement le thé est bien resté dans le bol cette fois-ci.
Comme disait Olivier Stern-Veyrin, ce n’est pas
malveillant, juste un peu facétieux !
Ce matin nous avons croisé un pêcheur asiatique de 60
mètres de long. La silhouette change de ce qu’on a
l’habitude de voir.
Mercredi 15.
L’après-midi a été plus calme mais c’est remonté le soir et dans la nuit, pour terminer vers 5 heures
(cela doit être mon heure !) avec le troisième ris, 8 tours en ciseaux et des pointes régulières à 7,5
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Kanaouenn Lettre n°3 – Canaries - Dakar
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nœuds (parfois 8). Il faut surveiller le réchaud car il s’éteint parfois dans les coups de roulis. Ce matin,
vu les premiers poissons volants : de vrais sportifs. Ils volent sur des dizaines de mètres.
Je trouve que cela sent l’Afrique. Un parfum de terre chaude que je ne peux décrire mais qui est
caractéristique. Nous sommes par le travers de Nouadhibou à environ 60 milles.
Jeudi 16 vers midi.
Ce matin, en allant sur la plage avant pour détangonner, je suis
tombé nez à nez avec des passagers clandestins. Ils n’ont pas l’air
en forme mais sont suffisants pour le déjeuner.
Samedi 18 Octobre.
Et Voilà Kanaouenn à Dakar. Atterrissage au petit jour programmé sur la pointe des Almadies.
Programmé car j’ai ralenti pour arriver de jour. Je préfère en terres inconnues. Et heureusement car
il y a beaucoup de pirogues et de pêche locale dans la baie.
En s’approchant, je suis tombé presque nez à nez avec un super tanker qui rasait la côte, je ne m’y
attendais vraiment pas si prêt. Je guettais plutôt les pêcheurs. Il ne doit pas y avoir de
règlementation … j’espère qu’il n’y aura pas de catastrophe type Erica, Amoco Cadix ou Prestige …
Merci pour eux. En arrivant, le point de repère de pilotage sur la côte est ces deux collines dites Les
Deux Mamelles3.
3
Désolé, mais ce n’est pas moi qui ai nommé ces collines ainsi. Pour toute remarque, prière de les formuler au
service de l’Institut Géographique Sénégalais. C’est lui qui gère cela.
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Kanaouenn Lettre n°3 – Canaries - Dakar
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Si vous regardez bien la mamelle de gauche, le téton est en fait le phare du Cap Vert (phare
d’atterrage, portée 26m). L’horrible machin sur celle de droite est un gros pylône de
télécommunication qui supporte entre autre la balise aéronautique. Cela casse un peu l’ambiance …
Bon j’arrête, je vais finir par me faire censurer par les parents de jeunes enfants !
Contourner la presqu’île a été long mais a permis de profiter du paysage et de se mettre dans
l’ambiance. Par rapport au bateau, je trouve les déplacements en avion particulièrement violents. On
d’un seul coup transplanté dans une autre contrée sans aucune transition et avec peu de temps pour
s’adapter.
Voici deux images un peu carte postale que je ne renie absolument pas. Mais Dakar est avant tout
une grande ville avec tout ce qui en découle. Un aller-retour à l’aéroport met tout de suite dans
l’ambiance Toute cette façon de vivre qui n’a pas grand-chose à voir avec nos habitudes
« occidentales ».
Pour rester dans le vocabulaire et uniquement pour le respecter.
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Kanaouenn Lettre n°3 – Canaries - Dakar
Oct 2014
Je vous souhaite, bien sûr, toujours le meilleur et beaucoup plus en plus si possible.
A suivre donc,
A Bientôt.
Epilogue.
Pour en revenir à la question de la lettre précédente.
Merci à ceux et celles qui ont répondu.
Mais non, ce n’est pas une pâte à base de Sarrazin (réponse la plus commune).
C’est … du sable !
Et oui, quand je l’ai mis dans la poêle pour le faire sécher, il y avait des particules tellement fines que
cela faisait penser à la consistance de la farine … D’où l’idée de la question … Très piège, je le
reconnais.
Vous allez peut-être vous demander « mais pourquoi ainsi donc met-il du sable dans la poêle », « Ne
serait-il pas devenu un peu zinzin » ?
En fait, je le faisais sécher après l’avoir rincé à l’eau douce. C’était pour faire un anti-dérapant pour le
sol des toilettes qui étaient en peinture. Ce sable vient du fond de la baie de Camariñas, je le
recommande vivement. Si vous passez par-là, c’est l’occasion ou jamais car pour moi, c’est le
meilleur du monde pour cela. En tout cas pour les toilettes, ailleurs, je préfère ne pas me prononcer
par manque de recul. Mais tout retour d’expérience sur la question sera particulièrement bienvenu.
Je vous en remercie par avance.
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Kanaouenn Lettre n°4 – Dakar et Saint Louis
Nov 2014
Dimanche 26 Octobre.
Déjà une semaine à Dakar, le temps passe vite.
Toujours au CVD (Cercle de Voile de Dakar), le CVD est un lieu d’accueil pour les voiliers (entre
autres). Il fonctionne de façon associative donc on pourrait dire qu’on est un peu « Chez nous ». C’est
un espace paisible avec le nécessaire (Accueil, Toilettes, douche, point d’eau) et un bar qui est le
point de rencontre, avec échanges d’informations souvent stratégiques. C’est aussi un lieu ressource
pour un ensemble de services nautiques : Mécanique, voilerie, sortie d’eau, etc.
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Kanaouenn Lettre n°4 – Dakar et Saint Louis
Nov 2014
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Kanaouenn Lettre n°4 – Dakar et Saint Louis
Nov 2014
Le fortin de la pointe sud abrite une très Voici la salle sur la période des Royaumes. Ceux
intéressante exposition sur l’histoire du qui croient que l’homme africain n’a pas
Sénégal. d’histoire feraient bien de passer par ici.
Et bien sûr, la maison des esclaves, un des importants points de départs de la côte africaine vers le
nouveau continent (et vers une autre vie).
Une vue sur les cellules. Un si bel escalier pour un lieu si sinistre.
Au centre la porte du non-retour.
Baignade (même pour une tentative d’évasion) interdite à l’époque. Les eaux étaient infestées de
requins attirés par les malades qu’on y jetait. Façon très hygiénique et efficace pour garder les
lieux en bon état sanitaire. N’en dites rien aux gestionnaires de notre Sécu, Merci.
Au dessus : De beaux appartements comme si Photo juste pour le plaisir des yeux et juger la
de rien n’était. Transformés en exposition. qualité de la restauration.
L’exposé du guide était magistral.
… Retour à Dakar.
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Kanaouenn Lettre n°4 – Dakar et Saint Louis
Nov 2014
Place de L’Indépendance (C’est dimanche, tout Petit jeu, encore : C’est quoi ? Là aussi c’est
est si calme !). dimanche, sinon ce serait bourré de voitures.
er
Musée de l’IFAN dit également Théodore Monod. Musée ethnologique contenant au 1 étage des
objets de la vie courante et au rez de chaussé des objets rituels avec 1 film sur les danses sacrées
et un autre sur le rite de l’initiation. Les deux films finissent en soulevant la question de la place
des traditions - Ciment de la culture ancestrale – dans la société actuelle en pleine mutation …
Vaste débat.
Il y avait une exposition temporaire sur les Mariages précoces (Terme très discret pour ne pas dire
mariages forcés ni filles vendues). Je ne peux pas ne pas vous faire part de quelques témoignages
édifiants (Et ce n’est qu’un échantillon).
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Kanaouenn Lettre n°4 – Dakar et Saint Louis
Nov 2014
Bon, je ne parle pas de cela pour plomber l’ambiance mais il y a des réalités. C’est beau la
diplomatie : tous les exemples sont du Yémen, de l’Inde et de ces régions, rien sur l’Afrique, et
pourtant … Sans parler d’excision voire pire. Le guide de Goré disait bien que l’esclavage est toujours
d’actualité.
Petite vue des embouteillages. En image, c’est Le port de pêche, au Nord, à Soumbedioune.
sans la pollution !
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Kanaouenn Lettre n°4 – Dakar et Saint Louis
Nov 2014
Ci-dessus, le marché artisanal et le marché Sangara. Idéal pour acheter tout un tas de choses qui
rempliront ensuite vos étagères et qui videront votre porte-monnaie. Pression commerciale
garantie ! C’est plutôt souvent à la périphérie que les affaires se font. Personnellement je préfère
le marché malien, près de l’ancienne gare et entre nous, pour ceux qui peuvent, le marché Saint
Maur de Ziginchor est moins cher et l’ambiance y est bien plus tranquille. C’était la rubrique
économique de la lettre.
Ayant fait une petite incursion à Saint Louis, voici quelques photos.
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Kanaouenn Lettre n°4 – Dakar et Saint Louis
Nov 2014
Un des innombrables balcons, une spécialité Ces belles maisons témoignent du glorieux
locale. passé de la ville.
Maisons typiques : Entrepôts au rez de chaussé L’hôtel de la Poste, là où Mermoz avait ses
et habitation à l’étage. habitudes du temps de l’Aéropostale.
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Kanaouenn Lettre n°4 – Dakar et Saint Louis
Nov 2014
Les bords du Fleuve.
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Kanaouenn Lettre n°4 – Dakar et Saint Louis
Nov 2014
Le dernier départ de Dakar (il y en a eu plusieurs !) étant demain, cap sur la Casamance pour
retrouver Kanaouenn à Niomoune. Kanaouenn doit y couler des jours bien calmes sous l’amicale
surveillance de Yacinthe et d’Alain.
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Kanaouenn Lettre n°5 – Saloum et Casamance
Nov-Dec 2014
Mercredi 3 décembre.
De retour donc en Casamance.
Parti hier de Dakar, comme prévu, Nango m’a amené à la gare maritime, au moment de payer,
l’éternel problème de monnaie ressurgit. Pas de monnaie aux alentours. Avec le sommet de la
francophonie, toutes les petites échoppes de rue ont mystérieusement disparu. Nango demande à
ses collèges, rien à faire. Du coup, il me fait crédit : je suis donc condamné à revenir à Dakar un de
ces jours pour payer cette dette. Nango serait-il de mèche avec l’office du tourisme … ? Ce matin au
réveil, le Aline Sitoé Diatta4 est déjà dans le fleuve et s’approche de Karabane. Rapide halte puis
remontée du Fleuve accompagnée par des dauphins. Il est en retard sur l’horaire prévu, le départ de
la pirogue pour retourner à Niomoune est prévu pour 11
heures (j’avais appelé avant-hier). Le temps de prendre
les bagages j’ai déjà plus d’une heure de retard.
Impossible de contacter le piroguier, mon téléphone est
(encore) déchargé. Je me dépêche au cas où avec tout
mon barda. A peine après avoir tourné le coin de la rue
pour aller vers le quai d’embarquement : « Bernard ! »,
c’est Elicha, le piroguier qui m’attendait. Des bras se
tendent pour prendre mes bagages. A peine monté que
le moteur démarre. Sympa. Sinon j’avais à attendre deux
jours.
Les arrêts au retour sont les mêmes qu’à l’aller, dans des hameaux qui ressemblent plus à des
campements temporaires et pourtant. A l’aller le chargement était
en majorité du poisson, au retour – entre autres – de l’essence et
de la glace. La pirogue appartient au village et fait trois allers-
retours par semaine en temps normal. Le jour de l’aller, ils sont
rentrés dans la même journée car ils devaient ramener un corps au
village. En cas d’urgence, il est arrivé à Elicha de faire le voyage de
nuit : il faut vraiment bien connaître le fleuve pour cela.
La grande pirogue ne pouvant accoster, les transbordements se
font soit via des petites pirogues soit directement à pied.
4
Nom du Bateau faisant la liaison entre Dakar et Ziguinchor (capitale de la Casamance), successeur du
tristement célèbre Jolo. Aline Sitoé Diatta est une jeune héroïne locale qui souleva les Casamançais contre la
colonisation. Arrêtée en 1943 et déportée à Tombouctou, elle y mourut un an après.
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Kanaouenn Lettre n°5 – Saloum et Casamance
Nov-Dec 2014
A Niomoune, Kanaouenn était là, tranquillement. Moussa m’attendait sur le ponton. Ca va ? Très
bien et toi ? Oui, ça va, je vais te chercher la clé ? Volontiers merci, pendant ce temps je vais chercher
l’annexe chez Alain, à tout de suite. Alain est en train de refaire sa clôture et est en grande
conversation avec Arnaud, Florence et Romain, de vieux amis qui sont de passage en voilier. Brin de
causette.
Le lendemain, après une bonne nuit réparatrice, le thé étant en train d’infuser,
bruit de moteur. Je passe la tête par le panneau. C’est Alain avec sa pirogue :
« On part pour un village dans le nord pour la journée, cela te dit de venir ? ».
Oui bien sûr. D’accord mais départ dans 2 minutes. Branle-bas de combat à
bord et c’est parti sans transition !
Mais avant de raconter La Casamance, pour respecter tout de même la
chronologie, je vous propose un retour en arrière dans le Saloum. Ainsi donc, là aussi, sans
transition :
Le Saloum.
Le trajet Dakar-Saloum s’est fait de nuit pour être sûr d’arriver de jour et cela correspondait bien
avec les horaires de marée. Nuit tranquille, on a juste croisé un convoi tiré par un remorqueur. Ils
avançaient à tout juste deux nœuds. Le remorqueur tirait un espèce de rectangle énorme à plusieurs
centaines de mètres de lui, à peine éclairé … suivi d’un deuxième rectangle identique. J’aurais bien
aimé voir le convoi de jour pour me rendre compte de quoi il en retournait. J’ai inauguré une
nouvelle manière de naviguer (tout du moins pour moi, car pour certains, c’est monnaie courante
depuis bien longtemps !) : Logiciel de navigation + cartes électronique + traces enregistrées par des
prédécesseurs. Bien sûr couplé avec les méthodes traditionnelles ! C’est bien confortable.
Le passage dans le Saloum est très particulier, Kanaouenn y est missionné par Voiles Sans Frontières.
L’objectif est de déposer du matériel, de mettre en place des partenariats entre des écoles locales et
françaises, et de faire un échange culturel à base de chants et danses traditionnelles. Pour cela
Michèle est arrivée à Dakar avec du matériel tout prêt (Photocopies, rubans pour identifier les
groupes) et a tout anticipé en amont. Entre autres elle a préparé des danses adaptées avec l’aide de
Marilyne, l’animatrice du groupe de danses traditionnelles des Etounias de Puilboreau.
La tournée, s’est déroulée – un peu par hasard, mais pas
complètement non plus - dans un ordre progressif
« d’immersion » : Niodior est un grand village qui est une sous-
préfecture, belle école de 12 classes très bien organisée. Siwo, bien
plus petit avec une école de 6 classes (de mémoire) qui
fonctionnent bien. Puis Maya, village très isolé avec un seul
enseignant, bien isolé lui aussi.
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Kanaouenn Lettre n°5 – Saloum et Casamance
Nov-Dec 2014
Petite anecdote pour conclure : Ici, tous les matins, les enseignants commencent leur journée par un
passage dans le bureau du directeur pour lui exposer le contenu prévu pour la journée… Je vous
laisse méditer ce petit point de détail.
Allez : Vous finirez la méditation plus tard ! Ordinateur sur la table à carte pour suivre la trace à la
trace et aller au point convenu. En fait la navigation, hors de l’axe principal du fleuve qui est balisé et
franc, n’est pas une plaisanterie. Il y a des bancs un peu partout et ce n’est pas évident de « lire » le
fleuve. En plus l’eau est trouble donc pas de navigation à
vue possible. Le point de rendez-vous5 est devant l’hôtel
Niominka (pour ceux qui connaissent bien sûr, mais si
vous voulez, fouinez vers les 13°54,3 Nord et les
16°43,55). Le coin est splendide. Le lendemain matin
Moussa de Falia vient nous chercher en annexe.
Présentation du village et hop, en charrette pour Siwo.
Le trajet est de toute beauté à travers la campagne. On
traverse même 2 fonds de baies recouvertes d’eau à
marée haute. La route est alors balisée par des perches.
C’est même un peu impressionnant la première
fois car on n’a pas l’habitude d’emporter les
fragiles accordéons dans ce genre de conditions.
Ousmane, le directeur nous accueil. A la pause de
11 heures, réunion avec l’équipe. On présente
notre projet et c’est parti. 2 danses et un chant
avec les grands et un chant pour les petits. La
première journée n’est pas évidente car le
vocabulaire et le sens des chansons sont très nouveaux pour les enfants. Mais Ousmane et Farba
(l’instituteur des CM2) ont pris l’affaire en main (et à cœur).
5
Je ne vous ai pas dit que tout était organisé par avance. Le principe était en place depuis quelques temps.
Avant notre arrivée, Natalie (de VSF) avait pris les contacts nécessaires et avait tout préparé. Il nous a donc
juste fallu téléphoner aux directeurs pour préciser les rendez-vous : Bref, le grand confort.
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Kanaouenn Lettre n°5 – Saloum et Casamance
Nov-Dec 2014
Au bord du Bolong …
Fumoirs à poissons.
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Kanaouenn Lettre n°5 – Saloum et Casamance
Nov-Dec 2014
absolument magnifiques. Tout le village est là devant l’école pour une procession jusqu’à la Place du
Baobab. Encore des chants et danses sur la place puis retour à l’école. Tout est prêt pour la
représentation. Les enfants ont assuré vraiment magistralement. Quel plaisir ! On a bien bossé avec
Farba et le résultat est au rendez-vous. Tout le monde est content, et les enfants ont fait cela aussi
en s’amusant. La journée se termine par une pièce de théâtre en Sérere. On ne comprend pas tout
bien sûr mais l’auditoire rigole bien.
Retour à la nuit, à toute vitesse car le cocher est pressé. Grands « au revoir » à toute l’équipe un peu
rapidement, les mains s’agitent puis les accordéons font des bonds sur la charrette.
Le film sur Siwo est là : http://youtu.be/uSz1xCeqRR0
Le lendemain, malgré la trace enregistrée à l’aller, Moussa, qui part à la pêche, tient à nous
accompagner jusqu’au fleuve. Puis Kanaouenn prend le chenal principal pour remonter jusqu’au
environ de Maya.
A Maya, l’ambiance est différente. Le village est plus petit et très isolé. L’endroit est très désertique.
Mamadou, le directeur, est tout seul pour deux classes, chacune avec deux niveaux. La tâche et les
conditions sont rudes. Il y a autant d’enfants à l’école coranique
qu’à l’école publique, plus tous ceux qui ne sont pas scolarisés.
Tout à fait par ailleurs, il y a un problème de remontée des eaux.
Du coup le sel remonte dans les champs et ils ne peuvent plus
cultiver le riz. Le village ne vit donc que de la pêche. Il y a aussi
un petit troupeau de bovins. Sur la photo, vous pouvez voir la
trace de l’eau à marée haute tout au bord des maisons, là ce
n’est qu’un coefficient de 104.
Mamadou nous présente aux anciens en expliquant le pourquoi
de notre venue, nous fait visiter l’école et rendez-vous est pris
pour le lendemain matin. Ayant moins de temps nous préparons
juste une danse et un chant avec les grands et un chant avec les
petits. Dès l’après-midi, les enfants présentent le résultat au
village après quelques morceaux d’accordéon pour former
l’assistance. C’est un peu court côté préparation mais les
femmes apprécient. Les hommes restent un peu à l’écart. Puis
les enfants dansent au rythme d’une percussion improvisée.
Le lendemain matin échanges des lettres entre classes correspondantes, puis les enfants nous
chantent des chansons traditionnelles. Mais la marée n’attendant pas nous prenons congé à la pause
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Kanaouenn Lettre n°5 – Saloum et Casamance
Nov-Dec 2014
de 11 heures pour pouvoir sortir du Saloum à temps. Au revoir Mamadou. Il espère un collègue en
janvier. Nous le lui souhaitons.
Un petit film, c’est toujours plus vivant : http://youtu.be/F-1yjoOQBWY !
La nuit de navigation vers la Casamance a été très attentive. On a croisé des groupes de pêcheurs
parfois denses surtout en face de la Gambie, du chalutier relativement classique à la pirogue
rarement éclairée. Cela fait un peu drôle d’entendre un moteur hors-bord passer à côté du bateau
sans rien voir. Restait à espérer qu’eux nous voient bien ! Comme pour le Saloum, la remontée étant
face au vent, c’est le moteur qui prend le relais. Passage devant Karabane et cap direct vers
Niomoune. Les paysages sont complètement différents. Les verts des champs de riz et de la
végétation tranchent avec l’austérité de Maya.
Le hasard fait parfois les choses curieusement. On arrive chez Hyacinthe. C’est là que l’on doit
déposer le matériel médical pour l’association Anima. Juste après Hyacinthe arrive par la pirogue ...
de France ! Il est accompagné par l’équipe médicale d’Anima qui vient justement pour commencer sa
campagne. On ne peut pas mieux tomber. Le lendemain Alain vient avec sa pirogue pour décharger
le tout et Kanaouenn redevient léger et ses missions sont terminées.
Bien sûr ce n’est qu’une goutte d’eau vue l’ampleur des besoins. On peut se demander l’impact de
tout cela. Est-ce la meilleure politique, la plus efficace pour un réel développement ? Au-delà des
questions d’éthique et de politique, le fait de faire quelque
chose est déjà un pas pour que chacun se sente de la même
planète. Les souvenirs et le plaisir d’avoir réussi quelque chose
de sympa ensemble n’ont rien à voir avec les frontières. C’est
pourquoi, si Kanaouenn a l’occasion de recommencer ce genre
d’opération, il le fera avec plaisir. Et merci au passage à toute
l’équipe de VSF qui a bien facilité la tâche (Max, Nathalie, Cécile
et les autres).
Les deux journée à Niomoune passent vite car il est temps de
penser partir pour Ziguinchor. Le courrier part demain. Fermer
le bateau et de laisser la clé chez Hyacinthe, Alain s’est proposé de stocker l’annexe. Et c’est parti
pour 5 heures de pirogue pour Ziguinchor, 5 heures plongés dans la vie du fleuve. La pirogue est
omnibus et embarque à chaque arrêt personnes et bagages les plus divers.
Puis 2 jours à Ziguinchor, capitale de la Casamance :
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Kanaouenn Lettre n°5 – Saloum et Casamance
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Pirogue de pêche au large avec Bac à glace et La Guinée Bissau n’est pas bien loin.
abri pour vivre (manger et dormir) pour des
campagnes de 6 à 8 jours... sans commentaire.
Pirogue en construction.
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Kanaouenn Lettre n°5 – Saloum et Casamance
Nov-Dec 2014
Et monter à Dakar avec le Sitoé Diatta pour une petite boucle dans le Nord, puis chemin inverse.
Fin du retour en arrière et nous nous retournons donc au …
Jeudi 4 décembre !
Pour ceux qui n’ont pas pris de note, je me permets de
vous rappeler qu’on est parti en pirogue pour le nord.
Alain prend des raccourcis. Il ne faut pas trop bouger,
l’engin n’est pas très stable. Dans les virages, la pirogue
penche un peu comme une moto. Les berges sont le
paradis des palétuviers. On s’arrête à un campement de
pêcheurs à côté des champs de riz de sa femme en
pleine récolte (c’est le riz qui est en récolte, bien
évidemment … !).
Le jeune sur la photo du milieu éloigne les oiseaux pour protéger la récolte.
A droite les tas de coquilles témoignent de la forte activité féminine de vente de produits séchés.
Pause pique-nique et en route pour Kouba, l’endroit est idyllique. Dans le village il y a des orangers
partout.
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Kanaouenn Lettre n°5 – Saloum et Casamance
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Kanaouenn Lettre n°5 – Saloum et Casamance
Nov-Dec 2014
Sur le retour, j’ai droit à un cours sur le fumage du poisson. A droite, c’est un four à pain.
Le lendemain, l’objectif est de manger un cochon dans un campement près de Haer. Plus
précisément à Eringa. Nous sommes reçus royalement par Sophie et Yves. Ils ont aménagé un cadre
merveilleux. Yves est un vrai Sénégaulois de la grande époque (plus précisément, je devrais dire un
Sénébelge, mais je ne sais pas si le mot existe) il raconte la vie d’ici. Il est tellement immergé qu’il a
un point de vue teinté Diola qui surprend. Le Sénégal se modernise, certaines anciennes pratiques
n’ont plus cours …
Pour finir et parce que cela fait trop longtemps que vous
n’en avez pas eu, voici un coucher de soleil sur le retour. Il
ne faut pas perdre les bonnes habitudes !
A bientôt,
En vous souhaitant toujours bien plus que le meilleur.
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Kanaouenn Lettre n°6 – Casamance – Cap Vert
Dec 2014
Vendredi 12 Décembre.
Avec Arnaud, Florence et Romain, excursion à pied à Hitou à travers la campagne, la mangrove et des
zones submersibles
La
suite du chemin est en face.
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Kanaouenn Lettre n°6 – Casamance – Cap Vert
Dec 2014
Au retour, une équipe de récolteurs de vin de Encore un baobab à côté d’un monticule de
palme en train de confectionner des entonnoirs. coquillages. Fin de la balade.
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Kanaouenn Lettre n°6 – Casamance – Cap Vert
Dec 2014
car ils n’ont pas pu tout planter à cause des pluies trop tardives (A vue d’œil, dans certains endroits, à
peine la moitié des surfaces cultivables a été utilisée). Et cette année les grains sont très petits. Pour
clore sur le riz, la Casamance produit un riz d’excellente qualité mais pas suffisamment pour couvrir
ses besoins. Il est le plus souvent vendu pour acheter du riz ou de la brisure de riz asiatique, moins
chers.
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Kanaouenn Lettre n°6 – Casamance – Cap Vert
Dec 2014
Voici quelques photos d’Elinkine.
La rue principale avec ses boutiques. Etat des filets débarqués après la pêche. Le
travail de nettoyage est difficile à imaginer.
6
Je vous en parlerais plus tard. Quand tout sera fini et quand il y aura une relative prescription !
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Kanaouenn Lettre n°6 – Casamance – Cap Vert
Dec 2014
Le résultat de l’objet principal de ce déplacement étant catastrophique (Le très gentil Monsieur de la
police des frontières de l’aéroport n’a pas voulu mettre un joli tampon sur mon beau passeport 7),
après quelques courses, retour donc par la même route à Elinkine. Où, bien sûr, la police locale dit
être dans l’impossibilité de faire ma sortie de territoire.
Et c’est pour cela que par ce beau dimanche, Kanaouenn s’est payé une longue journée de moteur
pour aller à Ziguinchor. Rien à dire si ce n’est que devant la pointe Saint Georges – là où il y a un
poste militaire de surveillance – croyant avoir affaire à une bouée verte, je suis passé à l’opposé du
chenal (j’ai été plusieurs fois surpris de constater que c’est parfois l’extérieur du virage qui est
balisé). Bien sûr, cela a paru louche aux hommes de l’art. Approche d’un zodiac avec un conducteur,
un contrôleur et un troisième le fusil mitrailleur en mains : Le contrôleur monte à bord. Juste au
moment où le cap permettait un bord à la voile ! Pour gagner du temps (ils obligent parfois le voilier
à mouiller devant leur poste pour faire le contrôle), je lâche la barre pour aller chercher les papiers et
les lui montrer. En remontant, mon militaire avait pris la barre et avait l’air d’apprécier. Du coup il
m’a demandé de remplir moi-même le document de contrôle. L’opération a donc été rapide, pour
finir, il a débarqué en me remerciant de ma collaboration. Et moi donc.
A Ziguinchor, Alain est là sur son Ovni avec N’Doya. Il est dans les papiers lui aussi : Bon courage !
Lundi 15 décembre.
Aéroport à l’heure stratégique, encore un refus, toujours du même. Mais au bout du compte, ce très
gentil Monsieur de l’aéroport m’a très aimablement mis un très joli tampon (très rouge et très rond)
sur mon très beau passeport… Ouf. J’ai le droit de sortir du Sénégal … Et surtout la tranquillité de ne
pas avoir d’ennui en arrivant au cap Vert.
Un tel évènement se fête : Petit tour du côté de la Bibliothèque, quelques photos pour honorer une
demande, quelques courses et comme il y a du bon vent
dans le bon sens et encore du jusant, en route pour gagner
du temps. Cela
commence à sentir les
dernières pirogues.
La tombée de la nuit
nous arrête devant la bien connue Pointe Saint Georges.
Nuit d’encre.
7
Pour suivre les conseils de la spécialiste locale en la matière, je garde un ton diplomatique en ne faisant que
sous-entendre les choses …
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Kanaouenn Lettre n°6 – Casamance – Cap Vert
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Trajet Casamance-Cap Vert.
J’avais tout bien calculé pour être, ce mardi 16 Décembre, dans les passes vers la 4ème heure du
flot (petits coefficients) : Départ prévu 12 heures. En fait, imprudemment et/ou l’œil un peu trop sur
le sondeur, j’ai mouillé un peu près de la berge hier soir. Si le vent se renforce et m’évite vers la
berge, j’aurais peu de place pour culer le temps de remonter le mouillage. A 10 heures, peu de vent,
le courant mettant encore Kanaouenn parallèle à la berge, j’en profite pour filer. Le courant est donc
encore fort, le vent pousse bien lui aussi malgré la grand-
voile seule au premier ris. Les gros dauphins noirs du
fleuve, plutôt placides d’habitude, accompagnent
Kanaouenn plus vivement. En action ainsi tout près du
bord ils sont un peu impressionnants. Je suis plus qu’en
avance ! Un petit coucou à Anao au mouillage à Karabane.
Eric est parti à Elinkine avec la pirogue… pour faire tamponner les passeports ! On en discutera à
Mindelo. En attendant, pour respecter mon plan de marche, je dois patienter en tirant des bords
carrés. Puis c’est parti. Il y a un peu de houle et la mer déferle le long du chenal. Heureusement le
vent est Nord-Est et au petit largue Kanaouenn est bien appuyé pour passer les petites montagnes
russes. C’est bien sympa quand ce genre d’endroit est dans le sillage.
Aller, cap au cap, sur mer belle et bonne brise. Tout va bien, pas une seule pirogue en vue,
contrairement à l’aller. Juste une à la tombée de la nuit. Les grands gestes du timonier m’avaient
alertés, heureusement : Filet droit devant. Mise sur la touche de Georges en urgence et trois-quarts
de tour pour contourner le tout. Au passage près de la pirogue, petits signes de remerciement
respectif.
La nuit a été bien occupée, au début, par un troupeau de chalutiers qui n’ont pas encore d’AIS, donc
tout en surveillance visuelle, puis le rail des cargos. En s’éloignant ainsi, on perd la protection du Cap
Vert. Avec le vent monté d’un cran, kanaouenn a salué l’aube sous 2 ris et 10 tours avec une mer pile
de travers. C’est une allure super pour le speedo mais le bateau est parfois bien secoué. Quand la
petite vague que vous voyez juste au-dessus de la bouée
couronne est au niveau du bateau, parfois elle claque
proprement sur la coque et c’est la douche assurée,
accompagnée, à cette vitesse, d’un coup de gite rapide et
d’un départ au lof puissant. Le pauvre Georges décroche
de temps en temps. Je le déclare forfait au profit de G3.
Le GPS calcule une arrivée en début de matinée, cela me
convient bien et garde donc le rythme bien que je sois,
moi aussi secoué et pas très bien. Pour un 17 décembre,
Eole aurait pu être plus attentionné. Je passe la journée
à récupérer après la nuit blanche.
A partir du 18, le ciel s’est dégagé. Mais malgré le soleil - G3, travaillant énormément et souvent en
force, est un vrai gouffre électrique – le bilan énergétique est franchement négatif.
Dans la journée du 18, le vent a diminué un peu, avec mon pendule interne réhabitué (il faut dire que
quasiment 2 mois de Bolong n’aident pas.), la vie en mer retrouve ses droits. 5 tours en moins dans le
génois et Kanaouenn garde un bon rythme même s’il ne passe quasiment plus les 7 nœuds. L’air
devient moins poussiéreux et les couchers et levers de soleil redeviennent bien nets sur l’horizon.
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Kanaouenn Lettre n°6 – Casamance – Cap Vert
Dec 2014
Vers 10 heures 30, le vendredi, après un trajet à environ 6,5 nœuds de moyenne (probablement un
record pour une distance comme celle-ci), Kanaouenn arrive à Praia, capitale du Cap Vert. Yalingup
est au mouillage du côté du port de pêche. Arnaud me conseille de mouiller plutôt du côté de la
plage, il y a eu des histoires de son côté et il pense se déplacer dans la journée. Ils ont très bien
marché eux aussi et comme moi, se sont bien fait secouer ! Mais très beau trajet.
Voili-Voilà :
Juste les formalités d’entrée à faire, puis cap sur l’ambassade des USA pour … quelques formalités !
Ceux qui ont inventé les frontières auraient mieux fait de rester au lit ce jour-là.
Aller, pour clore l’épisode Sénégalais, voici quelques photos que j’aime bien. Tout à fait en vrac.
Toujours pareil, vous ne regardez que si le cœur cela vous en dit. Au cas où vous décrochiez là,
Je vous souhaite toujours bien plus que le meilleur imaginable à tous points de vue.
Et bonne fin d’année !
PS. : Pas de concours ni de question cette fois-ci. Vous avez certainement assez d’occupation pour
préparer Noël et le Réveillon ! Je vous laisse donc tranquilles.
Donc juste pour le plaisir des yeux ou pour l’anecdote :
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Kanaouenn Lettre n°6 – Casamance – Cap Vert
Dec 2014
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Kanaouenn Lettre n°6 – Casamance – Cap Vert
Dec 2014
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Kanaouenn Lettre n°6 – Casamance – Cap Vert
Dec 2014
des fosses communes de personnes non identifiées, le lieu est visiblement à l’abandon). Plus de
2 000 victimes (Officiellement 1900 et quelques) pour un bateau prévu pour 500 personnes.
La ville de Saint Maur des Fossés (94) est jumelée Cette illustration un peu usée évoque bien la
avec Ziguinchor, d’où aussi le nom du Marché. surpopulation (bien que probablement
exagérée tout de même).
Un dernier détail, lors du contrôle à la pointe Saint Georges, une des questions était : « Le navire est-
il en surcharge ? ».
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Kanaouenn Lettre n°7 – Cap Vert
Fin Décembre 2014 et Début Janvier 2015
Vendredi 26 Décembre.
Déjà une semaine à Praia, il est temps de bouger.
J’ai passé du temps à m’occuper de mon visa pour les Etats Unis, en
vain là aussi mais ce n’est pas grave. Si j’avais su, j’aurais plutôt passé
mon temps à visiter l’intérieur de l’ile. C’est comme ça.
Donc je commence à connaître Le Plateau (c’est le nom de la vieille
ville) qui est effectivement sur une hauteur (Bien vu non ?). Mais il
est quand même étonnant que le nom soit d’origine française.
En venant du Sénégal, le premier étonnement est le marché.
Autrement bien fourni, quelle abondance !
Les allées sont très très étroites, il faut sans arrêt se faufiler parmi la foule compacte,
principalement le matin. Une vraie ruche. C’est assez extraordinaire et très marrant.
Fruits, légumes, poisson, viande, tout y est. Retrouver du bon pain aussi est un grand changement. Le
pain, au Sénégal est très bon au goût, mais à la longue quand même un peu dense.
Le pays, dans les guides, a mauvaise réputation. On parle
beaucoup d’insécurité et de délinquance. La situation a bien
changée. De l’autre côté du mouillage, il y a eu effectivement un
problème, mais de ce côté, c’est calme. Il faut dire que c’est juste
en face de la police maritime qui est ouverte 24 heures sur 24.
Avec les voisins, on laisse les annexes sur la plage devant un
groupe de pêcheurs, ils s’en occupent en échange d’une pièce et
Départ de Praia. Le guide préconise, si on ne veut pas faire de moteur, de passer par le nord de l’île. Il
y aura un bord de dégagement très probablement un peu tonique au départ mais après, cela devrait
être agréable. Le petit bord de dégagement s’est transformé en louvoyage ardu contre un vent de
Nord-Nord-Est en pleine forme, heureusement sans mer, mais accompagné d’un sympathique
courant contraire. Le Melody se défend relativement pas trop mal dans ce genre de situation. Mais
là, il faut se rendre à l’évidence : les bords sont carrés. Ne me voyant pas passer une bonne partie de
la nuit à tirer des bords au vent de cette côte obscure (je n’ai pas de cartes de détail), tout cela pour
ne pas arriver de jour à Tarrafal : Aller hop, demi-tour et retour à la case départ. Demain, départ
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Kanaouenn Lettre n°7 – Cap Vert
Fin Décembre 2014 et Début Janvier 2015
même heure mais en passant sous le vent cette fois-ci. Heureusement, la Police Maritime est sympa.
J’en connais qui prendraient ombrage de ces allers-retours.
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Kanaouenn Lettre n°7 – Cap Vert
Fin Décembre 2014 et Début Janvier 2015
Dimanche 28 Décembre.
A Tarrafal sur l’Ile de Sao Nicolau.
Le Trajet s’est bien passé. Mais sous l’île c’est franchement étonnant. Le vent, c’est tout et n’importe
quoi. Début tonique au portant puis cela changeait sans
arrêt. J’ai même fait un long bord (Peut-être une demi-
heure, ce qui est une grande période de stabilité dans le
secteur) au près serré sur mer plate type belle plaisance
par vent de Sud-Ouest. Il faut le voir pour y croire. En tout
cas, 40 miles dans tous les sens, le tout accompagné d’un
courant contraire de quasiment deux nœuds (comme hier
probablement). Dégagé enfin, le Nord-Est a repris ses
droits et cela a été un long bord de bon plein puis petit
largue à 1 ris 6 tours sur une mer peu agitée bien agréable.
Arrivé au petit matin en vue de l’Ile de Sao Nicolau… Quand je dis « en vue », cela veut dire 6 ou 7
miles, pas plus. Depuis le Sénégal, l’atmosphère est chargée de poussière qui couvre tout - même les
levers et couchers de soleil, vous avez de la chance ! Et la visibilité est assez médiocre. En arrivant
sous le vent de l’ile, je m’attendais à retrouver le type de bazar de Santiago. C’est un vent fou qui m’a
accueilli : 3ème ris en toute urgence, enrouler le génois en petit foc 3 péniblement tellement cela tirait
et Kanaouenn au travers en survitesse dans les surventes avec le pauvre G3 carrément aux abois. Et
la mer qui commence à blanchir. Comment mouiller dans ces conditions ? Rapides calculs, plan B
Mindelo direct possible avec arrivée de jour. Je m’approche quand même pour voir. Dans le
mouillage c’est quand même plus calme. Pas mal de bateaux. Le guide dit que les fonds sont de
bonne tenue, c’est vrai et heureusement car pour rester à distance des voisins, je n’ai que 40 mètres
de chaîne pour 9-10 mètres d’eau, par rapport à mes habitudes, c’est peu. Mais cela tient. A ce
propos, j’ai été surpris en relevant l’ancre à Praia. Il y avait un bon vent et Kanaouenn tirait bien,
pourtant avec juste 10 mètres de chaîne pour cinq mètres d’eau, cela tenait encore. Il faut dire de la
CQR était enfouie jusqu’au jas dans du sable vasard dur. Mais ces considérations sur les mouillages
ne me font pas débarquer. Il y a de brusques et franches rafales qui descendent de la montagne.
Kanaouenn tire des bords nerveux avec de forts rappels. Ce n’est pas tranquillisant et je ne me vois
pas trop en kayak gonflable là-dedans.
Le soir, samedi, c’est la vraie fièvre. Musique à fond. En
Espagne, à côté, c’est de la petite sourdine de rien du tout ! Du
bateau, l’air vibre, j’ai l’impression d’être dans la fosse. Ne me
demandez pas comment je me suis endormi mais j’ai très bien
dormi. Réveillé quand même à quatre heures, mais par de
l’accordéon ! Très certainement de la musique traditionnelle à
la sauce « Manu Chao », très sympa.
Au matin, le vent souffle encore bien. Mais à midi, enfin un
cran de moins. Kayak à l’eau, cap sur la plage. Tarrafal est un
petit village très calme. Quelques boutiques, deux, trois
bistrots. Je suis allé fouiner du côté de la source musicale de la
nuit, rien de spécial.
C’est dimanche, c’est plus que très calme en fait. Prendre un
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Kanaouenn Lettre n°7 – Cap Vert
Fin Décembre 2014 et Début Janvier 2015
aluguer normal (c’est à dire attendre qu’il soit plein pour partir) est totalement illusoire. Le chauffeur
me fait un prix et c’est parti pour Villa Brava (j’abrège le nom, ce serait trop long !).
L’île est annoncée la plus verte de l’archipel, c’est quand même impressionnant de sècheresse.
Sur le versant au vent, il y a quand même des cultures.
Faire des terrasses dans ces conditions et pour ce résultat, il faut en avoir besoin.
Malgré cet air toujours chargé, c’est pourtant La vieille route pour descendre à la ville.
grandiose
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Kanaouenn Lettre n°7 – Cap Vert
Fin Décembre 2014 et Début Janvier 2015
Dans la ville, il y a une ambiance de villages de montagne : rues très étroites, ruelles qui montent vers
les maisons, pentes, lit d’un torrent (à sec bien sûr) qui traverse l’ensemble.
Dans l’église, extraordinaire colimaçon en bois. Comme à Praia, il y a des gens qui prient avec
une telle ferveur que cela fait rester au fond
très discrètement.
C’est dimanche mais les boutiques sont toutes ouvertes … Toutes tenues par des chinois, mêmes
celles d’alimentation. Que sont-ils venus faire ici, dans ce bout du monde ?
Pour rentrer le chauffeur me demande s’il peut prendre du
monde. Laisser les locaux espérer une autre rare occasion
serait quand même bien scabreux. Après avoir déposé en
plusieurs arrêts femmes, enfants et divers bagages, le
chauffeur pour déposer le dernier homme restant, quitte la
route principale pour s’engager sur une toute petite route
pavée. Un superbe endroit. A l’entrée du village, le chauffeur
s’arrête, me dit quelque chose que je ne comprends
absolument pas. Il répète et insiste et je finis par comprendre
qu’il veut m’emmener voir quelque chose. Et nous voilà partis
dans le raidillon, pour tomber sur une petite distillerie
artisanale de rhum. Petite visite au « Chai », une cabane en
dur. Le chauffeur, comme tous les gens d’ici, est super gentil
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mais impossible de discuter avec lui. Cette barrière de la langue est très frustrante.
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Kanaouenn Lettre n°7 – Cap Vert
Fin Décembre 2014 et Début Janvier 2015
Mindelo, un peu comme Horta, est un port de grand passage pour les voiliers qui traversent.
Beaucoup de monde, dont tous ceux qui devaient être là : Anao, Mouspic, Yallingup,…. . Et tous les
autres, même des grincheux ! J’étais loin d’imaginer que ce type de personnage pouvait traîner par
ici ! Mais bon, ces erreurs de la nature sont très accidentelles. Mais, tout de même, que des flippés
du dérapage essayent de me faire croire que s’ils dérapent et qu’il y a collision, j’en serais
responsable car je suis arrivé le dernier est plus que grotesque.
Ce matin, pour débarquer, j’ai mis deux heures ! Le temps de discuter avec les uns et les autres. On
se retrouve comme prévu ou tout à fait par hasard. Les conversations font souvent un large détour
sur des points techniques ou des astuces locales. La ville parait coquette et animée, beaucoup de
gens parlent français. Les formalités sont vite faites. Pour moi, uniquement la Police Maritime,
toujours aussi aimable, mais en passant devant les bureaux de l’immigration, l’opération à l’air
longue et sérieuse. Je verrai cela en partant… !
L’île juste devant Mindelo, avec San Antao Vue général du mouillage.
derrière.
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Kanaouenn Lettre n°7 – Cap Vert
Fin Décembre 2014 et Début Janvier 2015
Le marché, bien plus petit et moins fourni qu’à Le coin des écailleurs, et des écailleuses.
Praia. Mais moins cher …
Le mouillage est là aussi venteux et légèrement rouleur. Mais l’eau est claire, la tenue excellente
dans 6 mètres. Des voisins raisonnables ont parlé de pointes à 30 nœuds, d’autres annonces à 40 me
paraissent franchement fantaisistes. Les débarquements en Kayak sont parfois sportifs quand le vent
donne bien, mais tirer sur la pagaie fait du bien.
Dimanche 4 Janvier.
Je suis rentré hier soir de San Antao, l’île qui est juste en face à environ
15 Km. Deux jours pendant lesquels Kanaouenn, s’est parfaitement
débrouillé tout seul. Finalement une « pause bateau », c’est sympa.
Le côté sous le vent est désertique comme ailleurs.
Mais au vent, c’est vraiment vert, bien plus qu’à San Nicolau. A peine
débarqué du ferry l’aluguer nous prend en charge pour monter au gîte
d’Alain.
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Kanaouenn Lettre n°7 – Cap Vert
Fin Décembre 2014 et Début Janvier 2015
L’eau, ici aussi, est un gros problème. L’archipel vit de l’eau désalinisée. Mais sur cette île il y en a un
peu dans la montagne. Voilà le mode de transport local. On en croise un peu partout.
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Fin Décembre 2014 et Début Janvier 2015
Caféiers.
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Kanaouenn Lettre n°7 – Cap Vert
Fin Décembre 2014 et Début Janvier 2015
A Bientôt !
8
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Kanaouenn Lettre n°8 – Cap Vert-Guadeloupe
Janvier 2015
Mercredi 7 Janvier.
C’est parti ce midi (13h30 TU pour être précis).
Avec Jean-Loup de Meltem (qui est parti une
heure avant nous), on avait discuté de mettre
ou pas la grand-voile. En fait, la question ne se
pose pas. Cela souffle bien et le génois enroulé
en foc 3 est bien suffisant. Dans le canal entre
Sao Vincente et Sao Antao on a croisé ce beau
vieux gréement qui remontait lourdement le
vent et la mer. Le courant devait être contraire
dans le sud de Sao Antao car la mer commençait
à blanchir. On a bien un peu ressenti le dévent
de Saint Antao mais pas plus de deux heures. Un
petit vent de sud puis de Nord-Ouest qui a vite adonné pour redevenir Est-Nord-Est 7 bien établi (voir
plus).
Départ en fanfare, on savait qu’il y aurait du vent mais là, Kanaouenn est vraiment secoué.
Ces photos en fait datent du 10, c’était déjà moins fort à ce moment-là. Au début l’ambiance n’était
pas trop aux photos.
Vendredi 9 Janvier.
Cet après-midi, vous posez un livre sur la table à cartes, bien calé contre le rebord : il tient et y reste !
Mouspic est parti il y a deux ou trois jours, Marc est dans ses travaux pour peut-être une dizaine de
jours, Meltem est parti environ une heure avant nous et Anao attend que cela se calme. La météo l’a
annoncé pour vendredi. Partira-t-il un vendredi ? En tout cas ils ont bien raison avec les trois enfants.
Cela a sérieusement secoué, le génois enroulé en tourmentin jusqu’à ce matin. Les vagues qui
embarquent le pilote et qui embarquent à bord. Le cockpit a été envahi plusieurs fois. Dans un coup
de lof, la fixation de G3 a cédé : il est HS. La réparation (Cyanolite plus pansement à l’époxy) n’a pas
tenu. Georges a pris le relais. A chaque départ au lof, il décroche et à chaque fois il faut le relancer et
le régler. Les quarts de la nuit dernière se sont passés dehors à côté de lui, à portée de main. Tout
cela sous génois enroulé comme un tourmentin à 6-6.5 Nœuds, il y a donc du vent. Avec une houle
creuse, Kanaouenn est balloté et arrosé parfois copieusement. Mais c’est mieux depuis ce matin. Les
déferlantes se sont transformées en gros moutons et la houle s’est bien allongée : on avance mieux.
Le génois est en foc 3. Michèle a fait une pirouette qui s’est terminée dans la cuisine. Plus de peur
que de mal, heureusement. Parfois il faut se tenir très très fermement et cela ne prévient pas. Avec
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Kanaouenn Lettre n°8 – Cap Vert-Guadeloupe
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le temps bouché de ces derniers jours, les batteries sont faibles. Pour être tranquille et aussi pouvoir
rester à l’intérieur, G29 qui est sorti de sa retraite. C’est l’intermédiaire, plus costaud que Georges et
surtout quand il est en alarme de butée de course, il ne lâche pas l’affaire et ne nécessite donc pas de
ré-amorçage. Mais il consomme plus (Mais moins que G3 !). Je ne sais pas si vous suivez avec tout ce
micmac, mais en conclusion tout va bien. Le bateau avance bien et nous secoue quand même moins.
Il faut juste surveiller les batteries.
Samedi 10.
La nuit s’est passée un peu comme les précédentes, avec quelques tours pour être au calme (relatif),
c’est mieux pour dormir. La batterie a fait sa nuit mais c’est un peu juste. Il était temps que le soleil
revienne. Dans la matinée le vent a baissé d’un cran. En laissant faire, le speedo est resté en dessous
des six nœuds et la vie à bord est revenue : Séance d’accordéon bien calé dans la cabine avant et
cuisine évoluée.
Cela n’a pas empêché qu’un coup de roulis envoie une partie du riz au lait partout dans les équipets
de la cuisine. Du coup la cuisine est toute propre !
En restant ainsi en foc 3, on profite du calme relatif du bateau. Dans l’après-midi, on n’avance qu’à
4,5 nœuds ou guère plus : c’est la pause.
Dimanche 11.
C’est dimanche et c’est plus calme. Le vent est remonté dans la nuit et la moyenne sur 24 heures est
restée bonne. Menu de fête, c’est dimanche et on a fait le premier quart de la route : Conserve de
poulet maison avec rizotto mitonné par Michèle … Nouveau nettoyage complet de la cuisine pour la
même raison qu’hier ! Ciel couvert, la batterie charge toujours trop peu. Au soir, mise en route de
Gegène10. On y gagne en consommation mais aussi en bruit.
9
Le bon vieux ST 4000 qui doit être d’origine.
10
Pour ceux qui n’ont pas lu les épisodes précédents ou qui n’ont pas pris de notes : Gégène, c’est le régulateur
d’allure (Un Atom pour les intimes).
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Kanaouenn Lettre n°8 – Cap Vert-Guadeloupe
Janvier 2015
Lundi 12 janvier.
Journée calme. Cela veut dire sous équivalent foc
3… et mieux : En équivalent foc 2 l’après-midi !
Bonne séance d’accordéons, on travaille les
nouveautés.
Nettoyage ordinaire de la cuisine …
Mardi 13.
Fin de nuit en fanfare. J’avais enroulé en foc 3
pour la nuit à cause des grains. Dans l’un d’eux, la
pale immergée de Gégène casse net au niveau de
l’axe. G2 gère l’intérim jusqu’au jour. Puis changement de pale et c’est reparti.
Mercredi 14.
Nuit calme, très calme. Toile de grain mais grains sans vent donc petite allure. Il faut toujours se tenir
dans le bateau. Temps nuageux donc panneaux solaires au chômage. Il faut ménager Gégène, on
compte sur lui ! J’ai mis une alarme haute à 6,5 nœuds pour qu’il ne travaille pas en force. Au diable
la moyenne, il faut ménager le matériel.
Ce n’est pas évident de gérer la vitesse dans cette mer. L’allure oscille entre le vent arrière et le
grand largue plus largue que grand. Avec un réglage médian, la vitesse oscille elle entre 4,5 et 6,5
nœuds. Tout en ménageant Gégène, il faut avancer quand même.
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Kanaouenn Lettre n°8 – Cap Vert-Guadeloupe
Janvier 2015
Vers 13h30, pile une semaine de mer. Le ciel se dégage, beau soleil et le vent baisse d’un cran, donc
la mer aussi. On y croit ! A 17h50, on est à 1200 miles du WayPoint (Au Nord de la pointe Nord de la
Guadeloupe).
Jeudi 15.
Beau soleil ce matin et vent un peu calmé (Foc 2). A midi, pluie ! Journée bricolage, confection d’une
pale immergée pour Gégène11 et Michèle a mis en place un atelier de couture de pavillons.
Vendredi 16.
Hier soir, vers 10 heures TU passage de la mi-route. Désolé
René, mais on avait déjà mangé. Ce sera donc pour ce midi.
En guise de lever de soleil, voilà un ciel pas vraiment typique
d’Alizées. Avec des ciels si couverts, la batterie bat tous les
records de baisse de tension. Il y a bien moins de vent, le
génois n’est plus qu’à 5 tours pour une vitesse qui oscille
entre 5,5 et 6,5 nœuds. Cela devient vraiment confortable à
bord et le pilote travaille tranquillement. Tout est calme …
11
Je ne sais plus quand mais la deuxième pale a cassé elle aussi. Un problème de montage en fait. La pale
venait un peu en butée contre la patte de fixation de la plate-forme arrière. Très peu, mais trop. Jusqu’à
maintenant cela n’a jamais eu de conséquences. Une négligence qui aurait pu être désagréable. Sur la
deuxième pale, j’avais mis un bout pour limiter le débattement, mais il a glissé. Manque de vigilance.
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Kanaouenn Lettre n°8 – Cap Vert-Guadeloupe
Janvier 2015
pour l’instant ! Cette nuit il a fallu saluer les grains comme il se doit.
Dans l’après-midi :
Beau soleil qui chauffe bien. Les panneaux solaires sont heureux et la
batterie aussi (elle a fini sa nuit à 11,4 ! Un record). Comme convenu, ce
midi nous avons fêté la mi-parcours d’hier soir. Au menu : Apéro avec
des amandes (d’habitude on le fait aux arachides sénégalaises : vous
allez finir par connaître nos petites habitudes !), Cassoulet de confit de
canard excellent (Merci René !), Crème à la vanille et Café-Chocolat. Le
tout servi en terrasse !
Kanaouenn ne heurte plus les vagues et glisse comme il aime si bien le
faire. Juste un petit coup de roulis de temps en temps pour blaguer et ne pas perdre la main (celle
qu’on doit garder pour soi !). Michèle attaque son deuxième pavillon. Après Saint Martin, c’est la
République Dominicaine qui est à l’honneur. La glacière a fini de sécher et tout est rangé. Pas de
photo cette fois-ci, d’abord par ce que cela suffit et aussi parce que la porte est fermée, ce n’est donc
pas très intéressant. Les séances quotidiennes d’accordéon font que les nouveaux morceaux
avancent.
Voilà la photo de fin de journée. elle est floue mais je l’aime bien.
Samedi 17.
Après la belle journée d’hier, superbe nuit. Dommage que je ne puisse pas vous faire de photos de
ciels étoilés, de brises tièdes et du chuintement de l’eau contre la coque … ! Kanaouenn se dandine
doucement. En fin de nuit, nous sommes passés à côté du « Professor Logachev » en stationnaire.
Probablement un navire scientifique russe. C’est le troisième bateau qu’on voit depuis le début de la
traversée.
Et voici le premier joli lever de jour, votre tranquillité est terminée !
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Kanaouenn Lettre n°8 – Cap Vert-Guadeloupe
Janvier 2015
La galette de pain du matin était « moins pire » qu’hier mais la marge de progression reste très
confortable.
Vers midi, cérémonie de mise en place de la
grand-voile à 2 ris, en restant vent arrière : pas
de problème. On a gagné un bon nœud et demi
dans l’affaire. Michèle a enfin vu son premier
poisson volant. C’est étonnant comme ils sont
rares alors qu’il y en avait tant depuis les
Canaries jusqu’au Cap-Vert.
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Kanaouenn Lettre n°8 – Cap Vert-Guadeloupe
Janvier 2015
Dimanche 18.
Ce matin à 8h30 : 17°09,8N et 48°27,1W. Voilà, c’est dit. Tout le monde s’en fout et nous aussi. On
est en mer et c’est dimanche. Depuis 2 jours, on est complètement en mode « Calme ». Le temps
passe tranquillement au rythme du roulis. Pavillons, petit bricolage, lecture et musique…
La ligne de traine pêche bien : des algues, en Le pain fait des progrès (heureusement !) mais
longues trainées. la marge de progression est encore là.
Au zénith il fait chaud et on est bien à l’intérieur pendant ces 2-3 heures là.
Hier, petite causerie, voltmètre en main, avec la ligne de charge des panneaux solaires et
l’alimentation du GPS. Verdict : le bilan électrique est redevenu positif.
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Kanaouenn Lettre n°8 – Cap Vert-Guadeloupe
Janvier 2015
Au matin, le rayon de soleil est tombé juste sur le museau de Dimitri !
Pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est la mascotte du bord. Il regarde
de haut le carré toujours avec le sourire. Là, il se paye une petite séance
de bronzage.
L’atelier de couture reprend de plus bel. La réfection de l’échelle de bain
avance lentement.
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Kanaouenn Lettre n°8 – Cap Vert-Guadeloupe
Janvier 2015
.
Journée clôturée ainsi.
Vendredi 23.
Le vent faiblit encore et la moyenne suit. Kanaouenn a-t-il vraiment envie d’arriver ? L’échelle de
bain n’est toujours pas finie, cela va finir par devenir urgent. On commence à voir des cargos sur l’AIS
et on a croisé un super tanker. L’homme de quart a pris la peine de nous appeler à la VHF pour
s’assurer qu’on le voyait bien ! Les Ricains sont très précautionneux. Mais dialogue très affable, ils
partent pour la Chine.
Cela faisait longtemps : un petit reportage lessive.
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Kanaouenn Lettre n°8 – Cap Vert-Guadeloupe
Janvier 2015
L’échelle de bain est enfin terminée. Il était temps.
Pendant ce temps Michèle finit sa méridienne : C’est le moment
de vérifier que le GPS ne se trompe pas ! Ouf, tout va bien donc.
Samedi 24.
Terre en vue, La Désirade plein sud !
On ralenti pour arriver à Deshaie de jour. Pour vous faire
patienter voici un reportage sur le petit déjeuner.
Dimanche 24.
Arrivée sur la Guadeloupe !
Moment de joie et aussi de silence pour bien vivre le moment. Comment dire le côté magique de
l’atterrage d’une façon générale et de celui-ci en particulier, après une traversée et devant ces îles un
peu mythiques.
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Kanaouenn Lettre n°8 – Cap Vert-Guadeloupe
Janvier 2015
Arrivée vers 14 heures soit pile 18 jours. On pourrait compter 17 jours et demi si on prenait en
compte le coup de frein pour l’arrivée de jour. Mais cela ne change pas grand chose. Cela fait du cinq
nœuds de moyenne en y allant plutôt tranquillement.
Voili-Voilà !
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Kanaouenn Lettre n°9 – La Guadeloupe
Fin Janvier - Début Février 2015
J’ai pris tellement de retard que les dates n’ont, encore une fois, plus aucune importance. Tout du
moins pour l’instant.
La Guadeloupe, administrativement, c’est la France. Les gens parlent français bien que le créole
aussi. Les boutiques sont françaises. La conduite est française (attention en traversant, même dans
les passages cloutés, la bagnole est donc reine ici et l’oublier peut générer de belles frayeurs !). Le
pain est français. Mais je ne dis plus rien sur le pain. La petite remarque que je croyais mesurée et
anodine a déclenché une telle polémique que je n’aborde plus un sujet aussi brûlant ! La douane est
française, mais en version tropique. Pour les formalités (oui parce que fiscalement parlant, ce n’est
pas du tout la France, ne me demandez pas pourquoi). « Mais monsieur, ce n’est pas là du tout ! Les
formalités de douane, vous les faites vous-même, sur ordinateur, à la boutique machin-Chose ». Ne
me demandez pas à quoi cela sert alors, mais bon, c’est archi obligatoire et archi important 12.
12
En fait, c’est déjà pour savoir qui entre et sort du territoire, histoire de ne pas faire hall de gare. Et aussi
parce que au bout d’un moment, pour rester avec le bateau, il faut payer une TVA et un Octroi de mer
extrêmement conséquent. Et fait pour résumer, et pour faire simple et un peu scabreux, en Guadeloupe, au
bout d’un certain temps, cela parait presque pire qu’au Sénégal !
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Kanaouenn Lettre n°9 – La Guadeloupe
Fin Janvier - Début Février 2015
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Kanaouenn Lettre n°9 – La Guadeloupe
Fin Janvier - Début Février 2015
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Kanaouenn Lettre n°9 – La Guadeloupe
Fin Janvier - Début Février 2015
L’étonnant est qu’il n’y a pas grand monde. C’est pourtant la pleine saison. En plus les rares
personnes sont plus sous les arbres que sur le sable en plein soleil. A l’office du tourisme, ils ne nous
ont pas dit que c’était les plus belles du monde … Un oubli ?
Voilà, c’était un échantillon très superficiel de la partie « Basse terre » de La Guadeloupe (c’est à dire
la partie montagneuse !). Cap sur les Saintes. Ne vous inquiétez pas, on a rendu la voiture. Retour à
pied avec franchissement du Morne (Mont) de Deshaies, peut-être la montée et la descente les plus
rudes jamais rencontrées. Pire qu’à pico, heureusement en bien moins long.
Les Saintes est un petit archipel merveilleux, bien sûr très touristique. Dans le village, à l’arrivée des
bateaux, il y a du monde mais cela ne dure pas.
Quelques photos qui se passent de commentaire (bien qu’il y en ait quelques-uns quand même !) :
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Fin Janvier - Début Février 2015
Juste devant la célèbre maison « Du docteur ». Le bourg et le mouillage vus du Fort Napoléon.
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Quelques maisons.
Une location bien référencée ! Magasin d’antiquité, le lieu est bien choisi !
Retour à Terre de Haut en mode « Belle Plaisance », juste pour le plaisir des yeux.
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Kanaouenn Lettre n°9 – La Guadeloupe
Fin Janvier - Début Février 2015
Le point culminant des Saintes est Le Chameau, on y est allé, bien sûr ! Cette fois ci, on n’a pas fait
comme pour le Fort Napoléon où on était partis à midi en pleine chaleur : De vrais cinglés.
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Kanaouenn Lettre n°9 – La Guadeloupe
Fin Janvier - Début Février 2015
Attention, ne pas faire la sieste et se protéger de la pluie n’importe où !
Pour terminer cet épisode sur les Saintes, séance animalière :
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Kanaouenn Lettre n°9 – La Guadeloupe
Fin Janvier - Début Février 2015
Pour finir cet épisode Guadeloupe et les travaux sur Kanaouenn, retour aux Saintes le 8 février (il faut
bien au moins une date dans cette lettre tout de même). C’est tellement plus tranquille que la
grande ville.
Atelier couture pour le génois, atelier bois pour la pale immergée du régulateur et autres bricoles.
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Kanaouenn Lettre n°9 – La Guadeloupe
Fin Janvier - Début Février 2015
Et voilà, petite halte à Deshaies, qui est sur la route pour finaliser le tout et demain (le 15) c’est cap
au Nord :
A Bientôt donc !
Je vous souhaite très sincèrement bien plus que le meilleur à vous tous.
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Kanaouenn Lettre n°10 – Nord Antilles
Février 2015
Lundi 16 Février.
A Saint Martin.
Belle navigation au largue (1 ris / Inter) dans une mer d’alizés calme.
Passer devant Antigua et ne pas jeter un œil à English Harbour, le repaire de Nelson, auraient été
dommage.
Donc juste un aller-retour au moteur (toussotant) dans l’anse :
L’entrée, moins discrète qu’avant avec tous les Il y a même le palmier sur le ponton, ils ont l’art
bateaux qu’il y a maintenant. du décorum ces britishs !
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Kanaouenn Lettre n°10 – Nord Antilles
Février 2015
La côte sud de l’ile a l’air peu habitée avec une végétation assez rase. L’île, plus basse que la
Guadeloupe, doit recevoir moins de pluie.
Puis cap pour St Martin. Au soir, image d’Epinal de « L’Ile », avec même le petit nuage au sommet !
La nuit a été calme, très calme même, tout juste quatre nœuds bien souvent. Il y a beaucoup de
bateaux par ici et vu la taille ils ont presque tous l’AIS. A un moment la VHF en a repéré plus de 120 !
« Sailing boat, 35 mètres », « Preasure boat, 67
mètres » etc. Pour vous donner une idée, dans les
documents sur les ports, les quais pour les super
yachts, c’est pour les bateaux de plus de 70 mètres.
Les autres sont priés d’aller jouer dans la cour,
merci !
Et voici donc le côté sud de Saint Martin, en zone
Hollandaise donc.
Ensuite, louvoyage pour rejoindre le mouillage de
la baie dite du Marigot, en zone française. Donc pas besoin de pavillon de courtoisie, on est chez
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Kanaouenn Lettre n°10 – Nord Antilles
Février 2015
nous … Oups ! C’est un peu tard pour s’en rendre compte : La couturière bénévole va apprécier la
bourde !
Bref, pour passer vite fait à autre chose, voici la
vue du mouillage.
C’est hyper touristique, ce n’est pas le genre de
lieu qui m’enchante. Des speed boats à fond
dans le mouillage, les annexes à fond aussi. Les
motos ? A fond le moteur hurlant dans les tours.
La Harley bien sûr en échappement totalement
libre. Bref, cela doit être l’image de la belle vie
pour certains. Dressing code : Chemise blanche.
Les prix dans les magasins ? Au Ship, c’est très
simple, c’est le double de chez nous. Au super
marché du quartier par contre c’est raisonnable.
Retour en ville. Ce n’est qu’un cinq étoiles… Mais la vie locale subsiste.
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Kanaouenn Lettre n°10 – Nord Antilles
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Dans le canal qui mène au lagon : on va au Ship Ce voilier doit être là depuis quelques temps.
en annexe, parking assuré !
Vire au guindeau matelot : à remonter l’ancre pour être en route avant la nuit et arriver au jour
devant les passes au sud des Iles Vierges. Saint Martin
reste une bonne escale pour faire une pause, vu la
taille du mouillage, on est sûr d’y trouver une place
pour poser son ancre.
Mardi 17 au soir.
Deux ris et foc pour être tranquille. La météo a
annoncé des rafales à 35 nœuds. Au portant avec le
foc qui ne prenait pas grand-chose les quasi 6 nœuds
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Kanaouenn Lettre n°10 – Nord Antilles
Février 2015
sont tenus. Un peu de mer aussi. Beaucoup de paquebots qui font presque la même route que moi et
à peine plus vite car ils doivent certainement vouloir arriver au petit jour. Au matin, nous voici devant
le Salt Island Passage. Au fond vous voyez Tortola. Entre les deux, c’est le « Sir »13 Francis Drake
Chanel. Les Iles Vierges, sont un archipel absolument grandiose. Sur la photo, vous voyez également
un paquebot. Celui-là a pris le passage un peu avant Kanaouenn, deux autres ont suivi ensuite. Mais
ces monstres ne restent que sur les grandes villes. Certains endroits sont bondés mais il y a de la
place et assez d’endroits pour trouver celui qui vous plait. Je n’y fais que passer car mon plan de
route est ainsi mais cela mérite d’y rester plus … Une prochaine fois ? Voici un petit reportage.
13
Cet homme a été anobli. Je suppose et j’espère qu’il a rendu de bien grands services à La Couronne car par
ailleurs il a laissé dans plusieurs endroits le souvenir d’immondes pillages de la pire des espèces.
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Kanaouenn Lettre n°10 – Nord Antilles
Février 2015
A Cruz Bay. Tout seul c’est plus valorisant ! A Cruz Bay.
Ce n’est pas un coucher de soleil à cause des Et là, comme vous pouvez vous en rendre compte
îles, c’est pourtant l’heure. vous-même, c’est plus tard.
Samedi 21.
Départ de Cruz Bay de bonne heure entre deux grains. Navigation
tranquille avec les 2 ris. Je ne suis pas pressé. La passe d’entrée
de la grande anse de Culebra (Ensenada Honda) est très étroite.
La baie est donc bien protégée par les recifs. En remontant cette
baie qui est assez longue, Kanaouenn est accueilli par une grosse
tortue, la tête faisait quasiment
la taille d’une noix de coco. Ici
c’est toujours les USA, mais on
parle espagnol et la conduite est à droite. En face (Côté USA et
British) on parle bien sûr anglais mais la conduite est à gauche avec des volants à gauche également.
Il faut suivre et surtout y faire attention quand on marche sur le bord de la route comme en
trottinette.
Le point d’accueil des annexes est l’incontournable Dinghy Dock Bar. La photo date du dimanche
matin de bonne heure. Ce samedi en fin de
journée, c’est plus qu’archi bondé. Impossible
de s’y poser et de profiter du Wifi.
Un tour immédiat à l’aéroport pour les papiers
comme prévu. Très aimable, le policier des
frontière me délivre un Permis de naviguer d’un
an aux States pour Kanaouenn. Mais pour moi,
la situation est encore douteuse. Puis petit tour
dans la bourgade. C’est un peu touristique mais
très tranquille. Les plages côté nord sont très
réputées, donc location de scooter pour
demain.
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Kanaouenn Lettre n°10 – Nord Antilles
Février 2015
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Kanaouenn Lettre n°10 – Nord Antilles
Février 2015
Dimanche 22.
Le casque est mis, c’est parti pour le reportage. Je vous préviens certains disent que ce sont les
plages parmi les plus belles du monde, à vous de juger :
Plage Flamenco, c’est la plus réputée. Elle est protégée par une barrière de corail.
Formation de pélicans en vol stationnaire : C’est Les gens bien élevés, surtout dans ce genre
vraiment la classe ! d’endroit, en général, emportent leurs déchets.
C’est très bien expliqué dans le petit musée, l’armée américaine s’est servie de l’île et des îlots
alentour comme centre d’entrainement et comme cibles de tirs en tout genre de 1908 à 1975.
Quand un bâtiment de l’US Navy rate sa cible, l’engin peut aller un peu n’importe où. Alors bien sûr il
y a toujours des gens grincheux qui ont fini par ne plus trop aimer recevoir des bombes dans leurs
cours. Et ils ont râlé en plus. Tant et si bien que finalement l’armée est allée jouer ailleurs. 7000
militaires pour une si petite et paisible population (il me semble de l’ordre 500 habitants), les vieux
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Kanaouenn Lettre n°10 – Nord Antilles
Février 2015
racontent que quand les joyeux sportifs étaient saouls, ils (les autochtones, pas les GI heureusement)
gardaient les filles à la maison pour leur sécurité. Voici 2 photos pour donner l’ambiance :
Il y en a d’autres où on voit la Plage Flamenco (ils avaient l’air de bien l’aimer celle-là eux aussi)
transformée en plage de débarquement.
Mais c’est du passé. Retournons à nos plages et nos tortues qui sont bien plus paisibles.
C’est un nid d’insectes dont je n’ai pas compris Plage Brava, un peu plus de rouleaux car pas de
le nom. Ils ne vivent que la nuit c’est pourquoi barrière pour la protéger mais absolument
tout parait calme. Ils mangent le bois comme déserte.
les termites
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Kanaouenn Lettre n°10 – Nord Antilles
Février 2015
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Kanaouenn Lettre n°10 – Nord Antilles
Février 2015
C’est la série « Pontons ». Voilà, c’est fini. On peut passer à autre chose.
A Bientôt donc,
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Kanaouenn Lettre n°11 – République Dominicaine
Février-Mars 2015
Jeudi 26.
Arrivé hier en République Dominicaine, près de la ville de La Romana.
Départ de Culebra sous un très gros grain, puis, le trajet a été tranquille. L’objectif, pour arriver de
jour, était « pas plus de 5 nœuds et demi ». La mer était assez plate, probablement par la protection
de Puerto Rico. Au matin, remontée de la baie au travers pour Casa Do Campo, une marina à côté de
La Romana.
En fait, ce n’est pas une marina comme chez nous. C’est un
espace privé, hyper privé même, hyper barricadé, hyper gardé
pour hyper riches. J’ai eu droit au quai de la pompe à Gaz Oil,
juste à l’entrée, avec consigne de ne pas mettre un pied à terre
tant que les autorités ne seront pas passées. J’attends donc. Au
bout d’une demi-heure, très courtoisement, le capitaine du port
après les politesses en usage chez les gens du monde me dit
qu’il n’a pas de place pour moi (Kanaouenn n’aurait-il pas le
standing adapté ?). Ce n’est pas grave, je n’avais pas l’intention d’y
rester (et probablement que mon porte-monnaie non plus). Une
heure après, visite des services de l’agriculture : 2-3 questions, prise
du nom du bateau, 20 Dollars, vous voulez un reçu ? Voilà, c’est fait.
Deux heures après, un militaire froid passe me dire que tout le
monde arrive d’ici une petite demi-heure. Puis, enfin, toute la
troupe arrive : Immigration, Services des ports, Marine militaire
(c’est elle qui gère la circulation des bateaux), les douanes et je ne sais L'hélicoptère est en option.
pas qui qui m’a donné une belle petite carte de tourisme (est-ce un
permis de circuler ?) quand même un peu plus grande qu’un timbre-poste. Avec dime pour chacun,
mais avec reçu systématique. C’est le responsable du poste de La Marine (L’Armada) qui a tout drivé
avec son anglais. Un aller-retour au poste pour un dernier tampon et un formulaire, qu’il m’a rempli
d’avance, pour le poste suivant. Signalement au
téléphone de mon départ à ce dernier et je peux partir.
Mon mentor m’accompagne, certainement pas pour
assurer ma sécurité, il y a un vigile tous les 200 mètres et
à chaque début de ponton. Pour m’aider réellement ou
pour s’assurer que je pars bien … comment savoir.
Aller, c’est reparti (4 heures et demie après donc !) pour
le mouillage de Bayahibe à 5 milles. Louvoyage un peu
longuet en cette fin de journée. Contact avec Bernard qui
passe tout suite me prendre à bord. Il fait du Day Charter
depuis deux ans ici. Soirée, puis invitation à venir avec eux demain. Il me vante le pays, un vrai Tour-
Opérator ! Sérieusement, voici des photos de la journée, c’est vraiment impressionnant.
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Kanaouenn Lettre n°11 – République Dominicaine
Février-Mars 2015
Bernard a construit (pas tout seul bien sûr.) le bateau ici avec les moyens locaux : Un projet de titan
sur trois ans. Voici le résultat, j’ai complètement oublié de lui proposer de l’échanger contre
Kanaouenn, je ne pense décidément à rien.
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Kanaouenn Lettre n°11 – République Dominicaine
Février-Mars 2015
L’équipage :
Une grande première, des photos sous-marines. Il y a mieux, mais c’est un début !
Pour finir sur cette journée et juste pour le plaisir des yeux.
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Kanaouenn Lettre n°11 – République Dominicaine
Février-Mars 2015
27 février.
Je ne suis toujours pas allé me présenter et donné le fameux papier au poste militaire local. Il est
temps. Accueil très aimable, ils auraient presque l’air d’être contents de me voir. Coup de téléphone
à Casa Do Campo pour répandre la bonne nouvelle. Tout le monde est heureux donc ! Plus
sérieusement, je ne comprends pas bien si c’est pour nous surveiller de très près ou s’assurer que
tout va bien, en tout cas ils sont très corrects. Bernard et Nathalie
m’ayant bien renseigné, un petit tour au bureau de change et hop, en
guagua (taxico) pour La Romana.
Les guaguas ont l’air d’avoir un horaire (et attendent les
correspondances). Là, il est plein c’est à dire quatre sur un siège pour
trois places, en tout 20 plus les bagages. La Romana n’est pas une ville
si grande que cela. Les bars et certaines boutiques diffusent de la
musique plein pot. Il n’y a pas de doute, c’est ambiance « Latino ».
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Kanaouenn Lettre n°11 – République Dominicaine
Février-Mars 2015
Pas loin de Bayahibe, à Dominicus, on est très très loin de la vie locale. C’est un front de plage bordé
d’hôtels bien étoilés avec supermarchés de souvenirs, du jamais vu à cette échelle-là.
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Kanaouenn Lettre n°11 – République Dominicaine
Février-Mars 2015
Petit Cata en bord de plage pour En dehors du coup de feu, l’endroit est vraiment
l’embarquement. Les gros multis restent au charmant.
mouillage et les embarquements se font via des
lanchas.
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Kanaouenn Lettre n°11 – République Dominicaine
Février-Mars 2015
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Kanaouenn Lettre n°11 – République Dominicaine
Février-Mars 2015
A droite, la crique est fermée par une arche. Quand la mer est calme cela fait une piscine naturelle.
Là, c’est agité et la houle rentre sous le pont dans la roche en claquant au plafond : spectaculaire.
Au resto, mon assiette. Sans commentaire. Bernard a été bien moins servi !!
Des champs de canne à sucre à perte de vue. On n’est pas tout seul !
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Kanaouenn Lettre n°11 – République Dominicaine
Février-Mars 2015
Le Lundi 9 Mars.
Je rentre d’une escapade dans le Sud-Ouest en voiture. Expérience enrichissante à propos de la
circulation ! Il faut dire qu’ici la notion de code de la route est très aléatoire. L’état des véhicules est
très varié. En tout cas l’état du mien est plutôt du côté des très variés, si vous voyez ce que je veux
dire. Les amortisseurs étaient aux abonnés absents, la direction avait un jeu qui aurait permis à un
parkinsonien en phase terminale de très bien s’en sortir. Quant aux freins, je ne m’en suis rendu
compte qu’au milieu du deuxième jour donc globalement il n’y pas eu de problème. Règle numéro 1 :
rouler doucement en faisant attention. Sur la route, une fois que vous êtes habitué aux doublements
sur la droite, aux lignes continues doubles dépassées en permanence, aux routes coupées pour la
raison simple et évidente qu’il faut bien tourner à gauche tout de même et parce qu’il faut bien aussi
démarrer et s’insérer dans la circulation. Après que les zigzags à fond sur la voie rapide vous
paraissent appartenir au décor, etc. Eh bien la vie est belle et vous pouvez vous concentrer sur le
paysage en appliquant la règle numéro 2 : Conduire doucement en faisant attention. Arrivé en ville,
changement total de stratégie car là, il y a les deux roues. Il y en a aussi sur la route mais
globalement les trajectoires restent, dans le principe, plutôt parallèles à la vôtre. En ville, plus du
tout, les deux roues vont absolument dans tous les sens. Donc, en ville, il faut appliquer d’urgence la
règle numéro 3 : Rouler doucement en faisant très attention. Je ne vous parle pas de priorité aux
carrefours. Oui bien sûr, il y en a mais cela peut changer d’une voiture à l’autre. Je veux dire qu’une
voiture peut s’arrêter impérativement pour laisser passer celui qui est devant vous pour ensuite vous
couper la route avec la même autorité …Voilà, vous êtes prévenus, c’est en fait très simple, et en
route. Pas de problèmes pour les directions car il y a des panneaux de temps en temps … ! Là
appliquer la règle numéro quatre : au moindre doute, ne pas persévérer et s’arrêter tout de suite
pour demander. Si dans le groupe un consensus émerge, c’est gagné ! Non là j’exagère un peu, en
général tout va bien à condition de bien choisir à qui on demande. En tout cas, accueil chaleureux et
serviable à condition de se faire comprendre, ce qui n’était pas le cas au début, le temps que je
ressorte mon espagnol modèle « Super Basique ». Mais après, impeccable (pour l’accueil… parce que
l’espagnol a encore quelques « petits » progrès à faire).
Objectif de départ, des mines près de Barahona, au Sud-Ouest du pays. L’aller, s’est bien passé, si ce
n’est qu’en traversant Saint Domingue, je n’ai pas tout de suite appliqué la règle n°4. Donc une
bonne heure à tourner réellement en rond comme cela ne m’est jamais arrivé il me semble. Pour ma
décharge, il n’y avait pas de soleil, mais quand même ! En fin de journée, passé Barahona (6 heures
et demie de route), je m’arrête pour appliquer la règle 4, c’est un hôtel un peu chic mais ceci
n’empêche pas d’avoir un renseignement de qualité. Impossible de faire redémarrer la voiture. Le
loueur m’avait pourtant dit qu’elle broutait un peu mais qu’elle fonctionnait très bien. Quand un
commercial vous dit qu’il ne faut pas s’inquiéter, c’est là qu’il faut se poser des questions … Donc en
rade malgré l’aide très gentille des gens. Il faut dire qu’ils avaient en face d’eux le loueur qui a
parfaitement joué le jeu de la savonnette. C’est dimanche, il faut attendre demain … J’ai bien dormi
le portefeuille léger, mais le cadre et le petit déjeuner était à la hauteur.
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Kanaouenn Lettre n°11 – République Dominicaine
Février-Mars 2015
Si j’avais su, je serais venu en hélicoptère, à Casa do Campo on m’en aurait certainement prêté un.
Le lendemain, mon carrosse accepte de démarrer, c’est plus simple comme cela. Petit tour au village
pour aller à la mine. Coin perdu. Retomber en panne là ne me disant rien, demi-tour pour la Côte.
Cette partie du pays est au bord des montagnes. Particulièrement jolie. Petit reportage :
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Kanaouenn Lettre n°11 – République Dominicaine
Février-Mars 2015
Pour les amateurs, voici un célèbre Honda Club (Il me semble que
c’est le véhicule qui a été le plus vendu au monde) qui est complet
(dont le pare jambe). Incroyable ! C’est le seul que j’ai vu en si bon
état. Pourtant il y en a une quantité phénoménale.
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Kanaouenn Lettre n°11 – République Dominicaine
Février-Mars 2015
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Kanaouenn Lettre n°11 – République Dominicaine
Février-Mars 2015
pleine zone d’action des trafiquants. Comme quoi, pour le business il y a des solutions pour
s’arranger ou au moins ne pas se déranger. Pour la population, c’est pareil.
Je vous souhaite encore une fois tout ce que vous vous souhaitez et même un peu plus !
A Bientôt.
Bernard.
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Kanaouenn Lettre n°12 – La Romana-La Havanne
Mars 2015
Jeudi 12 Mars.
Hier matin, après un rapide passage sur Ketzal pour un petit au revoir à Bernard, Nathalie et les
garçons, achat de quelques fruits à prix d’or. Il est tôt et c’est le seul étal d’ouvert, et bien sûr, c’est le
plus cher, elle ne me ratte pas ! Mais bon, l’important c’est l’Armada pour obtenir le fameux
Despatcho (bulletin de sortie) pour Casa do Campo. Il y a la queue car c’est l’heure des day-boats qui
doivent faire la même chose … tous les matins ! Mais dans cette histoire, je me demande si le plus
important n’est pas de dire à quelle heure précise on va partir. Cela a l’air bien administratif en fait. Il
y a du vent, cela pousse bien. En plus je suis parti à l’heure dite … tout à fait par hasard. Mais c’est
quand même la classe je trouve. Avec la grand-voile seule à 1 ris, les 5 milles sont vite faits. Amarrage
au poste de carburant à l’entrée. Je commencerais presque à avoir mes petites habitudes ici.
Heureusement les marineros m’aident encore une fois car avec la houle et le vent de travers, ce n’est
pas évident. Il y a plus de houle que le jour de l’arrivée, tous les pares battages sont en alerte rouge
pour amortir les rappels contre le quai. Ce qui n’empêche pas quelques chocs plutôt violents.
Situation peu confortable. Vite aller au poste de l’Armada pour les papiers de sortie du territoire.
Accueil très aimable pour me dire au bout d’une demi-heure que tout le petit monde viendra vers
13h30. A l’heure dite, ils sont tous là. Encore toujours les mêmes papiers à remplir. Encore 20 $ pour
les autorités portuaires (jusqu’à maintenant, avec leurs 20 $ pour ci, 20 $ pour ça. C’est de très loin
les formalités les plus chères. Pire que les Anglais des Iles vierges). Voilà, c’est fini ? Et bien non. Les
Stup vont arriver. Il faut juste attendre un peu. Une demie heure après, un grand gaillard Body buldé
et poitrine gonflée débarque et en route pour une visite à bord. A pied pour moi et mon nouveau
mentor de l’Armada et en voiture de golf pour tout le petit monde (Immigration, Agriculture, Service
des ports et je ne sais plus) qui nous doublent tranquillement. Et qui peu après nous croisent :
l’embarquement étant un peu sportif, le plus confortable a été la fuite. Mon mentor me demande
gentiment quelque chose … Je ne peux pas faire semblant de ne pas comprendre jusqu’au bout et les
2 papiers s’échangent l’un contre l’autre. Il faut reconnaître que la somme est dérisoire. Ce n’est pas
le montant délirant demandé à Ziguinchor.
Et voici comment, trois heures après (sans compter le détour par Casa do Campo), c’est le vrai départ
Pas fâché de quitter ce quai si peu accueillant.
Pas fâché non plus de partir. La petite escale de trois, quatre jours a duré quand même 15 ! Mais
Kanaouenn a une belle pompe à Gas Oil toute neuve qui brille. Et surtout un moteur qui ronronne
bien. La sortie des passes de Culebra avec le moteur hoquetant avait été vraiment tendue. Le récif
parait vraiment proche dans ces cas-là ! Mais
maintenant tout va bien. Il y a juste l’alternateur qui
s’est mis en congés mais c’est un détail.
Donc 2 ris-foc au largue, Kanaouenn file pour passer au
large de la côte. Dans le milieu de la nuit, grain sur grain
et en milieu de matinée ambiance tourne à la sauce
Irlandaise. En fait c’est un front qui passe. Pour suivre
tout cela, je remets en route le baro. En fin de journée le
ciel se dégage mais effectivement, le baro a fait une
belle descente.
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Kanaouenn Lettre n°12 – La Romana-La Havanne
Mars 2015
Vendredi 13.
Qu’est-ce que c’est bien quand c’est calme ! Cette nuit, j’en ai eu assez de me faire secouer et j’ai
affalé la grand-voile. Depuis c’est le luxe : refaire la cuisine et le reste sans se cramponner. C’est bien
reposant. Pour vous donner une idée de l’ambiance à bord, j’ai retrouvé une petite cuillère sur la
bannette tribord du carré, elle venait du bac de gauche de l’évier ! Il y a eu deux, trois empannages
sauvages assez brutaux. Dans ce cas, avec la retenue de bôme, le bateau se retrouve dans une
espèce de cape. Ces fois-ci, dans ce genre de situation, l’eau arrivait sur les passavants. Du jamais vu.
Mais bon, le confort est revenu, et du coup vous avez droit au menu : duo de purée de Banane
Plantin / pomme de terre sur son lit d’avocat. Pas mal comme intitulé non ?
Pour clôturer cette journée (et changer de sujet) :
Samedi 14.
Le vent est bien calmé mais la houle très courte et
creuse est toujours là. La découverte de la journée
est de taille : les bas haubans ont des brins de cassés
au sertissage … L’affaire est sérieuse. Je mets les deux
balancines de tangon en guise de bastaque. Je ne sais
pas si c’est très efficace ou psychologique mais c’est
mieux que rien. Cela va devenir le paramètre n°1
pour toute prise de décision. A commencer par
prendre un ris pour que la latte du bas ne touche pas
les haubans malades. Et oui, j’avais remis la grand-
voile entre temps !
Dans l’après-midi, plus de vent : Moteur.
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Kanaouenn Lettre n°12 – La Romana-La Havanne
Mars 2015
Dimanche 15.
Il y a du vent à la pointe Sud-Ouest de Haïti … Du Nord Nord-Est, comme par hasard. Pour ne pas
tailler au près dans la brise (Traduction en langage Melody : Passer en force) le moteur a tourné
toute la nuit. Mais au matin, la jauge est sans appel : Il n’y a pas de quoi passer. Donc louvoyage en
douceur, sous toilé mais en avançant quand même, avec un minimum de grand-voile. Il y a beaucoup
de cargos dans le secteur. C’est un peu la surprise car avant de partir en regardant sur le site Internet
du trafic via l’AIS, je n’avais vu quasiment personne et m’attendais à être très tranquille à ce sujet.
Lundi 16.
Ca y est, la pointe de Cuba est par le travers, le Windward Passage est derrière, je vais pouvoir
abattre et continuer la route plus facilement avec un gréement moins sollicité. Et bien, encore une
fois, non. Le ciel se couvre vraiment, visiblement plus qu’un grain. J’affale l’inter pour accueillir le
petit nouveau à l’enrouleur. Trois ris et équivalant foc trois au bon plein dans la mer que se forme.
Avec ce ciel gris foncé, la côte sous le vent parait sinistre. Et ce bateau qui fonce dans la brise… Une
vague impression de jouer avec le feu. J’ai failli faire demi-tour : vérification de la navigation pour
Santiago : Ok. Mise en place des deux retenues de bôme, Ok. Petit ménage pour passer la nuit, Ok.
J’attends un peu pour voir. Les conséquences d’un détournement sur Santiago sont quand même
bien fâcheuses pour l’avenir. Certaines décisions ne sont pas faciles à prendre. Puis, on dirait que
cela s’éclaircit un tout petit peu au vent. Aller il faut y croire. Et effectivement comme dit l’adage
populaire « après la pluie, le beau temps ». Et c’est reparti, ouf.
Cela ne va pas ce soir : Pourtant cela ne roule pas tant que cela !
J’espère que vous n’avez pas le mal de mer, sinon, passez vite !
Mardi après-midi.
Navigation tranquille avec Kanaouenn sous toilé pour arriver à la baie de Naranjo, faire une pause et
surtout effectuer les formalités d’entrée à Cuba. Le guide annonçant que c’était le seul endroit sur
cette portion de côte. En fait, le guide bien qu’acheté neuf il y a quelques mois, à la lecture du texte,
s’avère dater de 1996 ! Bien sûr les récifs n’ont pas changé de place mais les informations ne sont
pas de la dernière fraicheur. Donc pour
commencer la série des informations fausses,
l’endroit est désert. Il y a juste un aquarium à
dauphins. En passant devant, on me dit qu’il
faut aller dans la baie d’à côté. Il commence à
être tard et je n’ai pas envie de me faire
surprendre par la nuit. Ils me disent alors de
mouiller juste à côté de l’aquarium : 18 mètres
de fond ! Je leur dis que c’est trop pour moi et
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Kanaouenn Lettre n°12 – La Romana-La Havanne
Mars 2015
vais en face mouiller devant une belle petite plage dès que les fonds indiquent 10 mètres. Calme
absolu.
A la tombée de la nuit, une lancha m’accoste. Deux chemises blanches sont à l’avant. Abord poli, ils
me disent que je suis trop près du rivage et me demande de me déplacer … de 200 mètres. Je leur dit
que là où ils veulent que j’aille, il y a dans les 16 mètres d’eau et que c’est trop pour moi. Question à
l’arrière, le pilote confirme, ils en restent là. Ils me disent que demain il faudra aller dans la baie d’à
côté pour les formalités. Je leur demande si je ne peux pas aller demain directement vers La Havane.
Ils me disent qu’il faut qu’ils aillent téléphoner pour savoir et qu’ils me tiendront au courant.
« Bienvenue à Cuba » et ils s’en vont.
Mercredi 18.
Petite photo de la baie histoire de vous donner une idée du paysage et de l’aquarium avant de partir
Pas de nouvelle des autorités, donc en route sur La havane. Petit détail pas du tout prévu : Pas de
vent. Je croyais que les alizés étaient éternels. Moteur pour faire avancer un peu le bateau et que le
pilote puisse faire son travail. Au ralenti, le but n’est pas de faire de la route mais d’attendre le vent
et je veux garder du gaz oil au cas où. Toujours pas mal de cargos et comme nous sommes tous sur le
même type de cap, j’ai une route de collision à gérer environ toutes les 2 heures. Cela se rétrécit de
plus en plus entre la côte et les bancs des Bahamas. Mais du coup, la mer est archi plate. Le vent
revient du nord en milieu d’après-midi. C’est reparti doucement.
Vendredi 20.
Le vent est changeant en force (1,5 à 5 avec le plus souvent du 2) et en direction (du nord au Sud-Est)
mais on a quand même pas mal avancé. Là c’est calme blanc et on dérive vers le nord où les récifs
voisins14 ne sont certainement pas très accueillants donc moteur juste ce qu’il faut pour avancer
droit.
Ensuite, cela n’a été que du tout petit temps jusqu’à l’arrivée. Avec en fin de parcours bien moins de
cargos. Mais en parlant de cargos voici un petit à la mode :
L’AIS présente cela comme étant un pétrolier (en l’occurrence
pour lui avec des produits hautement polluants). Le château est
très court pour laisser le plus de place possible aux conteneurs
en pontée. Et la coque contient le liquide.
Aucune perte de place donc
Et voilà, arrivée le Dimanche 22.
800 Milles en 12 jours, le record de lenteur doit être battu.
14
Récifs au nord du Old Bahamas Channel
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Kanaouenn Lettre n°12 – La Romana-La Havanne
Mars 2015
Première image de La Havane en passant devant :
Bien sûr les « belles américaines », il y en a Pas toutes des années 50… et pas toutes dans cet
effectivement à la pelle. état là non plus.
Et beaucoup de 2 roues (MZ, Jawa, Oural) Les avenues sont larges et la ville est immense.
avec pas mal de Side-car.
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Kanaouenn Lettre n°12 – La Romana-La Havanne
Mars 2015
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Kanaouenn Lettre n°12 – La Romana-La Havanne
Mars 2015
Voilà, ce ne sont que quelques photos de première approche plus que partielle, à l’occasion de
quelques formalités et courses en ville uniquement dans un quartier périphérique (Miramar)... pas
loin du consulat US, encore lui !
A Bientôt,
Bernard.
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Kanaouenn Lettre n°13 – Cuba (1/3)
Avril 2015
Jeudi 26 Mars.
Au lieu de tourner à gauche en sortant de la marina pour prendre la Guagua (à la Havane, c’est tout
simplement un bus), petit tour de trottinette en tournant à droite. Je pousse jusqu’à Santa Fé, le
village voisin. Là, cela change du tout au tout, on n’est plus dans une ville avec avenues, voitures
bâtiments et tout ce qui tourne autour. Le village est vraiment perdu : Que des charrettes et des
vélotaxis (une spécialité locale abondante) dans des rues défoncées.
Vélotaxi-marchandises.
J’y trouve des fruits et du pain, voilà, c’est tout.
L’après-midi, retour en ville pour chercher une Puce Sim pour avoir un téléphone local. Il y a très très
peu de points de vente (boutiques d’état). Il y a une queue de largement plus de 4 heures et ce n’est
même pas sûr de passer avant la fermeture ! Le mieux sera de revenir de très bonne heure demain.
Retour par le théâtre Karl Marx (on est toujours à Cuba) les yeux grands
ouverts sur les maisons et les voitures.
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Kanaouenn Lettre n°13 – Cuba (1/3)
Avril 2015
Vendredi 27 Mars.
Ce matin, cela ne rigole pas. Levé de bonne heure avec comme objectif d’être à l’ouverture de la
boutique de CubaCells pour le téléphone. Il faut aussi trouver une voiture car la réservation faite par
Internet n’a pas fonctionné (ne me demandez pas pourquoi …). Et d’après mes informations ce n’est
pas gagné du tout du tout. C’est l’heure de pointe et il y a un monde fou à l’arrêt de bus. Petit détail
très révélateur de l’ambiance ici : aucun resquillage. Quand vous arrivez dans la queue qui n’est pas
bien formée, vous demandez « Ultimo ? », le dernier arrivé avant vous vous fait un signe et vous
connaissez votre place, c’est très simple et très respectueux. Mais c’est à respecter impérativement,
la moindre erreur est immédiatement rectifiée par certain(e)s qui ont l’œil. Je laisse passer le
premier qui est plein et monte dans le deuxième. Deuxième petit détail révélateur, le coût est de un
Peso (La monnaie dite « Nationale »), c’est à dire 1/25 ème d’euro (4 centimes) et si vous avez
l’appoint vous placez vous même l’argent dans l’urne. Je monte donc dans le deuxième … au bout
d’un moment il faut bien admettre qu’il ne va pas du tout en centre-ville ! Pour l’ouverture de la
boutique, c’est fichu. Donc petite traversée matinale et à pied de la Havane Nord-Sud par les
quartiers. C’est impeccable pour la découverte. Comme ailleurs dans la ville, l’ambiance est
extrêmement détendue. Je n’ai jamais ressenti cela ailleurs à ce point-là. Vous demandez une
information, la réponse est toujours très aimable. Les premiers jours j’ai demandé mon chemin pour
le bus (ce que j’aurais dû faire aussi ce matin !). A chaque fois les gens m’ont accompagné et ensuite
se sont enquis pour me confier à quelqu’un d’autre. Une gentillesse vraiment exceptionnelle. Bon,
pour le téléphone, je laisse tomber, les cabines publiques feront l’affaire. Objectif, trouver une
voiture. Il y a des points de location (CubaCar) partout. Premier, pas de voiture (pas surprenant). Le
deuxième, pas de voiture (toujours pas surprenant). Je discute plus : ils en auront peut-être lundi
mais en tout cas impossible de réserver, cela ne se fait pas (on est à Cuba). A force de discuter, un
des deux me dit de venir à l’extérieur, me fait une proposition, appelle quelqu’un et me confirme que
tout est ok. Il suffit d’aller à l’hôtel machin-chose, demander Machin-truc de sa part. Il me colle sa
carte dans la main, trouve un Taxi clando (à prix également bien clando !) pour m’emmener. Je flaire
l’arnaque … pour le taxi, c’est clair : il ne connaissait même pas l’hôtel en question qui est hyper
central, mais pour la location, pas du tout. Au bureau CubaCar de l’hôtel tout est réglé en une demi-
heure. On va pouvoir circuler librement ! Elle n’est pas belle la vie ?
Donc en route pour Cuba … Mais pas si vite !
D’abord petit reportage sur La Havane, dans le vieux Havane (Entre nous, au petit resto près de la
marina, la langouste est excellente, vous pouvez y aller les yeux fermés !).
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Le musée de la ville.
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Désolé, les escaliers colimaçons, c’est comme Certains batiments sont en restauration,
les couchers de soleil : cela ne se rate pas !
Au détour d’une rue : une école primaire. Et le Malecon au retour pour boucler la boucle.
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Le 25 Mars.
C’est dimanche. En route pour Vignales, dans le Nord-Ouest de
l’Ile. Le pays du tabac, celui pour les célèbres cigares des
grandes marques (entre autres). Sur la route la campagne est
splendide et très cultivée, bien plus qu’en République
Dominicaine et en Guadeloupe (je fais le comparatif avec ces
deux autres pays car de même climat et avec des points
communs dans leurs histoires).
En arrivant, c’est la fête au village, l’ambiance bat son plein et les enfants s’en donnent à cœur joie.
Les manèges sont incroyables :
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Le lendemain (Donc lundi pour ceux qui suivent), une boucle vers la côte nord. C’est le pays des
mogotes, les pains de sucre.
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Mais bien sûr, il y a aussi des voitures, Et de la pub au bord de la route (moins
commerciales que chez nous : On est à Cuba).
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Démonstration de fabrication d’un cigare. Et voici les meilleurs pieds de tabacs de la région.
L’échantillon qu’ils nous ont donné était Ceux qui servent à faire l’enveloppe extérieure
excellent ! des cigares de luxe.
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Musée de la révolution. C’est l’ancien palais Le bâtiment est bien sûr splendide.
présidentiel. Au premier plan, la flamme
éternelle de la révolution.
On est accueilli dans le hall par le classique trio. Les 2 Guerrieros heroicos sont représentés à la
sauce Sierra Maestra.
Je ne sais pas pourquoi, je n’ai pris aucune photo. Il y a tout un ensemble de vitrines qui racontent la
guérilla. La visite se termine par une salle consacrée au deux héros (Camilo et Ernesto), on est passé
un peu vite, il parait qu’il y a même des poils de barbe, la mystique est omniprésente. Même pas une
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Avril 2015
photo du Granma qui est exposé à l’extérieur ( ?) … Où avais-je la tête. Les imaginer à 82 dans ce
bateau pendant 4 ou 5 jours de mer, ils ont dû être contents d’arriver.
Mais ce n’est que partie remise (A Santiago et Santa Clara), patience !
Le théâtre national, hélas pas visitable pour Enfilade de belles américaines prêtes à emmener
cause de travaux (comme le capitole). les touristes pour une balade mythique.
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Vendredi 3 Avril.
C’est parti pour Trinidad via Cienfuegos.
La route est normale : Trous, bosses, charrettes, vélos, camions, motos, quelques side-cars. En fait, il
n’y a pas beaucoup de circulation, ce qui est bien arrangeant. Des points de contrôles aux entrées de
ville. Là il faut ralentir en respectant la limitation de vitesse, ce n’est pas le moment. Ce serait mal vu.
Il faut bien sûr, sans arrêt, demander son chemin car les panneaux sont aux abonnés absents. Ce
perdre est donc une situation banale. Surtout, demander tout de suite, au moindre doute, sinon c’est
l’errance assurée.
Petite pause à Cienfuegos, où il y avait une vingtaine de voiliers dans la baie. Presque plus qu’à La
Havane.
L’église, En activité.
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Aller, c’est parti pour Trinidad. Remarquez Petite pause sur la route.
comme la route est lisse ici.
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Un samedi à Trinidad (cela pourrait être le titre d’un film ou d’une chanson !).
Trinidad, c’est un peu la capitale des luxueuses maisons au glorieux passé restées incroyablement
intactes, et de la musique. Les pavés du centre-ville ont été laissés en l’état pour maintenir
l’ambiance. Et tous les soirs, c’est musique et dance à la Casa de Musica et dans plusieurs lieux aux
alentours. Son et Salsa sont à l’honneur.
Voilà, par exemple, l’intérieur de la sobre « Casa
Particular » où on s’est arrêté. C’est un système
de location de chambre chez l’habitant qui fait
partie du récent développement d’activités
privées (autorisées bien sûr et même
encouragées pour relancer l’économie).
Heureusement, car les hôtels (d’état) sont à
partir de 60 CUC (quasiment Euros) par
personne ! Comme souvent, tout est d’époque.
Un véritable petit musée.
Ce n’est pas très délicat de photographier chez Cela fait un peu cliché mais c’est pourtant la
les gens, alors voilà un échantillon public. réalité.
Que voulez-vous, les filles aiment bien le rose ! Ford Fairline 500 pour les connaisseurs.
On remarque bien sûr les américaines, mais il y a de tout. J’ai vu une Saab sans âge en parfait état.
Des Peugeot (404 et 304) des Simca (Aronde et Ariane). Pas beaucoup, mais il est probable qu’il y ait
plus de Simca qui roulent au quotidien à Cuba qu’en France.
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Visite au musée de los Bandidos (un foyer de Les trois (Castro à sa sortie de prison en 55 et
guérilla anti-castriste local) où les jeunesses Camilo et Ernesto dans la Sierra Maestra) et une
estudiantines sont mises en avant dans la lutte photo du Granma pour rattraper l’oubli de La
(Propagande ou réalité ?). havane.
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Et une petite
dernière, pour
finir.
Ce n’est pas
facile de
choisir mais il
faut bien se
limiter.
Dimanche 5 Avril.
Petite étape intermédiaire Trinidad-Camagüey, en passant par Santi-Spiritus.
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Kanaouenn Lettre n°14 – Cuba (2/3)
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Eglise de Santi Spiritus, la plus ancienne de l’île. On a eu droit à une petite visite guidée improvisée
par un jeune parlant un français parfait.
Camagüey, le soir.
C’est la ville des 9 églises, mais je ne vais pas vous
les montrer toutes. D’abord par ce que je ne les
ai pas toute photographiées et même vues mais
aussi parce que je ne suis pas sponsorisé par les
deniers du culte. Camagüey est aussi une ville de
cinéma avec plusieurs lieux qui lui sont consacrés
et un festival d’importance.
Lundi 6.
Le pèlerinage commence. Objectif, la Sierra Maestra. Cœur de la Guérilla. Après avoir débarqué
apparemment tranquillement (quoique dans la mangrove) le 2 décembre 56 du Gramma, la grosse
vingtaine de survivants des attaques aériennes (Le mythe – ou la propagande, c’est comme vous
voulez, parlent de douze, comme les apôtres.) s’est retrouvée là et ils s’y sont organisés pendant 2
ans. On ne peut pas tout visiter, le fief de Castro est payant à hauteur de 20 CUC (plus toujours les
classique 5 CUC pour pouvoir faire des photos). Donc vous n’aurez droit qu’à la maison de Los
Mercedes qui est le musée du Che. En fait il n’y séjourna que 20 jours avant ou après (je n’ai pas bien
compris) avoir été prise et reprise plusieurs fois (en tout cas il y a eu plusieurs accrochages). Pour
revenir au prix des entrées, c’est très variable. Par exemple le mémorial du Che pourtant
monumental et très fourni est gratuit, mais parfois c’est franchement excessif. Surtout lorsque vous
apprenez, 5 minutes après être entrés, que cela ferme … dans 5 minutes (véridique) ! Bref, là on a eu
le temps.
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raz de la mer qui gronde … Impression bizarre. Mais cela passe. Un pont est effondré, la déviation
dans le lit de la rivière est très limite.
Puis la nuit tombe. Au bout d’une heure (cela fait 2 heures qu’on est sur cette « route ») on arrive
dans un village. On pensait avoir fait la moitié … En fait, on avait fait un petit quart ! On repart en
espérant que cela va s’arranger en approchant de la ville. Deuxième village, celui de la mi-route, cela
s’arrange effectivement. On capte enfin le réseau pour prévenir là où on a réservé qu’on sera en
retard. Ils connaissent le coin et comprennent parfaitement. La fin se termine sans encombre si ce
n’est un autre pont effondré, largement pire que le premier. Y avait-il une déviation ou ne l’ai-je pas
vue dans la nuit mais en tout cas on est juste devant le creux magistral.
Quelques secondes d’arrêt pour prendre sa respiration et en avant sur le
côté le moins creux. Ouf, les quelques secondes ont été longues ! A
l’arrivée (tardive), excellent accueil. Ils ont même préparé un petit en-cas
pour nous restaurer. La Sierra Maestra, cela se mérite ! Deux-trois jours
plus tard, la lecture du guide indique effectivement une piste pour
descendre de la montagne et indique : « Attention, les cyclones des dernières années ont fortement
endommagé la route, et certains ponts sont partiellement voire totalement détruits. La route peut se
révéler impraticable si on ne possède pas un 4x4. Le trajet peut s’avérer galère… il est fortement
déconseillé de l’emprunter de nuit » … Je confirme ! Bref, nous
voilà à Santiago.
Santiago.
Juste pour vous dire que la vie n’a pas été si dure que cela, voici
une partie du petit déjeuner du lendemain (pour une personne).
En plus, bien sûr, du café, du pain, beurre, confiture, miel. Tout
cela servi sur une terrasse qui domine la ville. Avec cela on tient
facilement la journée.
A Santiago, l’incontournable est la visite de la caserne Mondaca.
Attaquée par Fidel, Raul Castro et les autres (en tout environ 120
personnes). Une cuisante et catastrophique déroute (à l’époque
les assaillants sont de piètres combattants) transformée par le
brillantissime propagandiste Fidel Castro comme l’héroïque acte
fondateur de la victorieuse révolution en marche. Il est un
époustouflant maître des Symboles. Par exemple, le 26 juillet
1953 est choisi car c’est le centenaire de la naissance de José
Marti pour inscrire l’opération dans la suite de l’histoire du pays.
61 morts. En fait, 6 ou 8 (je ne sais plus) sont morts au combat. Tous les autres sont morts sous la
torture juste après leur capture. Les frères Castro et les autres ont eu la vie sauve uniquement parce
que ceux qui les ont pris ne les ont pas ramenés à la caserne où leur sort auraient été le même, mais
ailleurs (je ne sais plus où) où ils ont profité d’un traitement légal. Le musée a, pour moi, été le plus
instructif de tous. L’histoire, de l’arrivée de Batista au pouvoir, jusqu’à l’arrivée victorieuse à La
Havane est bien présentée. J’ai fait plein de photos, les 5 CUC sont bien amortis !
Santiago, ancienne capitale de l’île a un centre-ville plus dense que La havane. On peut circuler à pied
sans problème. Les rues étroites sont envahies de circulation avec une permanente nuée de motos 2
temps qui bourdonnent, avec une énorme majorité de MZ 250 (je dis cela pour les connaisseurs …
désolé pour les autres !). En tout cas : Attention en traversant la rue ! C’est aussi la patrie du Son.
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Musique traditionnelle de Cuba (Compay Segundo par exemple), dont la salsa n’est qu’une version
simplifiée et accélérée pour une danse plus « tonique». Là aussi il y a plein de lieux dédiés à la danse
et la musique.
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Petite excursion à La grande Piedra. Petite Visite du jardin botanique local. Le cercle à droite
montagne à l’est de Santiago. Ici, faire une est un moulin. Le cheval tournait dans l’allée
simple balade en montagne est payant … entre les 2 murettes.
Les slogans sont vraiment partout, même sur ce Retour par la Granjita à Siboney, le QG de Fidel
petit chemin de terre qui mène au jardin Castro où il a préparé l’attaque de la caserne. Les
botanique franchement perdu dans la traces de balles sont un simulacre de bataille
montagne. avec dépôt de corps apportés de La Mondaca
pour faire croire aux journalistes que les rebelles
avaient été pourchassés et totalement décimés.
Les hommes de Batista n’étaient pas en reste
côté propagande.
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Jeudi 9.
En route pour Baracoa, presque à la pointe Sud-Est de l’ile, en passant par … Guantanamo, le célèbre.
Aller, pour commencer la journée comme il faut, voici un bord de route… et sur la route. Les
problèmes de pollution sont des problèmes de riches et il y a tellement à faire. Mais ce qui est
évident, c’est le problème des transports. On voit partout des gens sur le bord de la route dans
l’attente d’une opportunité. Parfois dans des endroits vraiment improbables. Dans un endroit
perdu, il nous est arrivé de prendre des gens qui rentraient du travail. Une telle aubaine qu’ils se
sont entassés à 5 à l’arrière. La pauvre voiture louvoyait franchement sur la route défoncée. Les
documents lus disent tous que le nord-Ouest est la région la plus isolée, pauvre et perdue de l’ile.
Isolée, oui mais pauvre et perdue, c’est plutôt ici, dans l’Oriente que j’ai eu cette impression. Routes
pires qu’ailleurs et des gens visiblement plus pauvres. Voici les Guaguas locales.
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Après une pause plage pour se rafraichir. La route longe la côte, magnifique.
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Baracoa est entre la ville et le village. Une taille très agréable.
Tous des
rebelles, depuis
toujours !
Notre Astérix, à
côté, c’est un
petit rigolo.
Allez, encore une fois (mais ce sera la dernière !) j’arrête là pour ne pas trop faire grossir le fichier.
Juste pour terminer sur Baracoa, en partant le lendemain matin, passage par la fabrique de chocolat :
PS. Che Guevara ayant été ministre de l’industrie plusieurs années, presque toutes les grosses
entreprises ont un panneau commémorant son passage.
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Vendredi 10 Avril.
Je vous ai laissé en plan devant la fabrique de chocolat. Le pire est qu’ils n’en vendent pas là. Il y a
juste les bonnes odeurs. Cela ne sert à rien de s’y attarder donc.
C’est la campagne.
Pour arriver à Moa, haut lieu du Nickel, autre Involontairement, on se perd (encore une fois !)
spécialité du pays. dans l’immensité de la zone d’extraction.
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Espace apocalyptique, une zone de dépôts de déchets à perte de vue, une odeur qui brule les
poumons et la forêt, sous le vent, est brulée sur les kilomètres. Dans quel état sont les gens qui
vivent ici ? L’usine s’appelle Che Guevara. Le panneau indique que c’était son entreprise préférée …
A l’entrée, la troisième statue en bronze du Commandante de l’ile. Trop occupé à retrouver la
bonne route vous ratez vous aussi la photo.
Pour changer de sujet, un petit « détail » de la Pour arriver à Gibara. Simple petite bourgade
route. d’étape. C’est d’un calme vraiment sympa.
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Au bout du Malecon, la phrase du matin.
Je parsème le récit de quelques slogans photographiés
pour que vous vous rendiez compte de l’omniprésence de
la propagande. Très souvent ultra volontariste. Une volonté
de garder l’élan et l’enthousiasme des débuts est évidente.
Garder aussi l’adhésion populaire pour traverser les dures
périodes. Le maillage serré des CDR y a contribué aussi. De
notre société individualiste où l’état est souvent vu comme
une contrainte ou une ressource, cela surprend. Mais il me
semble que c’est Kennedy (pas très Socialisto Pro Cubain) qui a dit « Avant de vous demander ce
que l’état peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour l’état ». Où est le
« Juste » milieu … On causera politique plus tard, la lettre est trop courte pour refaire le monde.
Le lendemain, en route pour Cayo Coco. Une Les hôtels sont à l’Ouest, bien sûr, on va à l’Est.
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longue digue y mène (de mémoire de l’ordre 25 La route se termine en piste et là on n’est
Kilomètres !) vraiment pas déçus.
L’esplanade.
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en passant par ses multiples voyages de jeunesse et les autres faits plus connus. L’endroit est de
qualité. Accès gratuit. Photos interdites.
En face, une crypte avec une stèle pour chaque mort en Bolivie (en 67) et derrière en contre-bas (on
ne savait pas et on n’a pas vu) une esplanade avec une stèle pour chaque mort tombé pendant la
bataille de Santa Clara.
La ville est organisée autour d’une place centrale hyper animée le soir. On a eu droit à de la très très
bonne musique là aussi.
Le lendemain, Le lundi 13 (et oui, c’est lundi et le Musée d’hier est fermé … Mais on ne s’est pas fait
avoir.), visite du Théâtre de la ville, une merveille.
Toutes les portes sont ajourées pour l’aération. Les trois muses.
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Puis visite du fameux train blindé :
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A part cela, il y a aussi une gare normale et des Pause. On voit souvent ces fontaines à Bière.
trains normaux à Santa Clara ! Jusqu’à trois litres. La colonne centrale contient
des glaçons, cela reste frais de temps de siroter
tranquillement.
Après avoir acheté quelques fruits pour la C’est parti pour le retour à La Havane.
route,
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Petite balade sur la côte nord, quelques pêcheurs :
Cette photo montre que les choses bougent. Il y a deux monnaies, le Peso dit national ou Cubain
(nommé CUP sur l’affiche du magasin) et le CUC avec deux systèmes qui étaient très cloisonnés. Les
boutiques d’état fournissent les denrées du carnet (les produits de base) et peuvent les vendre aussi,
mais uniquement en Peso. Et d’autres boutiques, entre autres des Super marchés (qui proposent des
produits non d’état) mais payables uniquement en CUC. Sachant que les salaires sont en peso.
Maintenant on peut payer dans certaines boutiques en CUC et en Peso. Si on en a les moyens bien
sûr. Les salaires mensuels sont de l’ordre de 500 pesos (comme par exemple le pompiste du coin)
soit l’équivalent de 21 CUC. Les loyers sont très bas et idem pour les autres fournitures publiques (les
soins sont gratuits et réputés de qualité). Mais la vie en CUC est de l’ordre des prix européens. Il y a
une énorme dichotomie entre la vie en Peso et la vie en CUC. Ceux qui ont accès aux CUC ont un
niveau de vie sans commune mesure avec le reste de la population. Par exemple le taximan de retour
de l’aéroport m’a dit qu’il était à son compte (Le secteur privé se développe). La voiture appartient
toujours à l’état. Il paye pour cela 25 CUC par jour. Par ailleurs il est taxé à 10% sur son chiffre
d’affaire (ce qui ne me paraît pas si énorme qu’on le dit). Il paye le Gaz Oil
(Cher / Niveau de vie) et tous les frais d’entretien du véhicule. Il m’a dit
devoir gagner 50 CUC pour payer ses frais journaliers. Sachant qu’une
course Aéroport/Centre-ville coute 25 CUC, deux courses suffisent. Vue la
concurrence, cela n’a pas l’air difficile (les taxis locaux n’ont pas l’air
d’aller à l’aéroport …). Lui vit donc bien. Il a sa maison personnelle. Mais
ceci est à La Havane, ailleurs cela doit être totalement différent. Il faudrait
rester plus longtemps pour comprendre mieux comment tout fonctionne
car avec la transition (mot imprononçable ici) en marche, les choses vont
vite.
Toutes les proses lues décrivent une situation macroéconomique catastrophique et les rapports
d’Amnesty International sont clairs. Mais visiblement en superficiel (Ce que le voyageur qui ne reste
que pas longtemps voit dans la rue), les gens n’ont pas l’air plus malheureux qu’ailleurs. Cela
provient peut-être de l’humour ou de l’art de vivre typiquement cubains ou du niveau d’éducation...
Ils ont meilleure apparence (terme très flou et très subjectif qui prend en compte l’aspect physique,
l’habillement, le comportement général et je ne sais quoi) qu’en République Dominicaine et même
en Guadeloupe (je ne parle pas de Haïti, je n’ai pas voulu y aller).
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Pour illustrer, voici une boutique d’état. Une affiche très récente (moins de 2 jours)
précise « No CUC ». Comme si maintenant ce
n’était plus évident. Petit détail significatif.
Un « Super » Marché, le plus grand que je Et pour finir la série : le fournisseur habituel de
connaisse. Il n’y a pas de tout, loin s’en faut. Kanaouenn pour les fruits et légumes. Lui accepte
Paiement exclusivement en CUC. les CUC (ce qui n’est pas le cas de ses collègues)
mais rend la monnaie en Pesos.
Les voitures se réparent sur place, J’ai même vue une américaine sur cale, le pont
arrière absent sur le bord de la 6 voies.
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Dernière belle voiture. Même les bonnes choses ont une fin.
A bientôt, Cuba (Si !) ? Et tous mes souhaits que l’avenir qui pointe son
nez soit meilleur et doux.
Bernard.
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Samedi 25 Avril.
C’est parti, comme souvent, de bonne heure.
Cela laisse le temps de reprendre ses marques
avant la première nuit. La météo était
perturbée ces derniers jours. A attendre la
« fenêtre » comme on dit, la date de fin du visa
est dépassée. Pour anticiper, j’étais allé voir
l’immigration pour demander si c’était possible
de dépasser un peu. L’homme du jour a fini par
concéder doctement un « pas plus que
samedi ». Aller courir à l’autre bout de La
Havane par cette chaleur orageuse ne me disait
pas grand-chose. Mais bon, la météo a l’air
correcte. La côte de Floride n’a pas bonne réputation (orages fréquents et souvent violents) et un
paramètre que je ne connais pas a fait son apparition, le Gulf Stream. J’ai eu plusieurs avertissements
très sérieux : Surtout pas de vent de nord avec (ou plutôt contre) lui. D’après la météo, le vent du
nord devrait revenir après avoir passé le détroit (lundi).
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ma tablette maintenant». Il accompagne cela de quelques informations stratégiques et les douaniers
arrivent. Visite de principe et rapide. C’est parti.
A presque un mille au large, je croise ce pêcheur avec cette
barque improbable. Un rectangle de polystyrène fait à base
de blocs reliés par des bouts. Il est fort probable que c’est
sur ce genre d’engin que certains ont tenté de relier la
Floride.
Mais bon, il fait beau. Tout va bien …
J’ai raté une photo d’une belle méduse à voile. Elle faisait
au moins 20 cm, un beau spécimen. C’est la première que
je vois. Le temps de me remettre de ma surprise, c’était trop tard. Pour donner
une idée de ce que c’est, voici une photo glanée sur la toile. C’est pastel
transparent, vraiment très joli.
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Ce matin, visite éclair d’un qui n’est pas farouche du tout. Il est
carrément rentré dans le carré en faisant une pause sur mon épaule.
Inspection de la bibliothèque et de la cuisine. Rien ne devait
l’intéresser, il est reparti presque aussi vite !
Le ciel n’était pas franc ce matin, effectivement l’orage est venu assez
vite. De gros éclairs qui barraient le ciel, mais Monsieur a eu le bon
gout de passer sur le côté en longeant la côte. La journée a été ensuite
calme avec une belle visite de dauphins.
Sur la côte, les villes font penser à La Défense : grands immeubles et grandes tours, pas très intimes
pour des stations balnéaires.
Dans l’après-midi, visite d’un autre oiseau, décidément, c’est la série !
En fin de journée, début du louvoyage. Mais Kanaouenn a passé le cap Canaveral et
il commence à y avoir un peu de place entre la côte et le plus fort du courant.
Mercredi 29.
Le vent a progressivement tourné par l’Ouest, et c’est au portant qu’on arrive sur la bouée
d’atterrage de Jacksonville.
Il n’y a pas eu un seul coucher et lever de soleil de pris pendant le parcours, pour éviter toute
réclamation et pour compenser voici le ciel de ce matin !
Depuis que je longe la côte des USA, l’AIS annonçait assez souvent des « Tug » (Remorqueurs). Voici
pourquoi. C’est un peu le principe de camions semi-remorque, le tracteur est séparé du chargement.
La barge fait porte conteneur et « Roll-On / Roll-Off » (roulier en français, cf. Le cube au départ de La
Havane).
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J’arrive dans le chenal assez long et pas très large à une heure de pointe et croiser ou se faire
dépasser de si près … Je n’ai pas l’habitude !
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Le coin est tout simplement désert. Entre la «marina » où il n’y a que 3 bateaux fermés et le chantier
d’à côté, il n’y a pas une âme qui vive. Voilà les deux premières photos prises :
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pas prêt, venez demain vers 9 heures. Le lendemain matin, ce n’est pas prêt. Revenez en début
d’après-midi. En début d’après-midi, ce n’est pas prêt, repassez dans 2 heures. Ouf, cette fois-ci, c’est
prêt. Oui mais la voiture n’est pas disponible, je vous appelle un coursier. Je n’ai pas le choix. La
facture de réparation est presque le double que ce qui avait été dit au départ… Remontage de
l’alternateur : toujours pareil. Il doit y avoir un problème dans l’installation du bord. Le gars de la
marina a plutôt l’air d’avoir envie que je parte… Départ demain pour Savannah.
Samedi 2 Mai.
La sortie a été plus calme qu’à l’aller et c’est à la voile que Kanaouenn
remonte le chenal. Dehors, le cap n’est pas tenable : Encore du
louvoyage dans le petit temps ! Les pêcheurs chalutent très près de la
côte.
Nuit de calme blanc. Le bateau avance à guère plus d’un demi nœud,
et pourtant le pilote tient le cap quand même.
Après une journée et une seconde nuit de même, voici un lever de jour
pour illustrer l’ambiance. Je tire un grand bord au large pour virer comme il
faut pour viser la bouée d’atterrage. Au moment de virer le vent tourne lui
aussi. Heureusement dans le bon sens mais ce grand bord a été peine (et
temps) perdu. Moi qui d’habitude tire des bords pas trop grands pour
rester sur la route directe … bien mal m’en a pris ! Mais bon, le timing reste
ok pour la marée, c’est le plus important. Les dauphins viennent encore
faire un brin de conduite, avec cette fois séance photos pour les vedettes.
Du coup, la route passe près d’une de ces tourelles qui se trouvent éparses
sur les cartes marines. Je ne sais pas à quoi elles servent. La côte est
toujours aussi basse. Le soleil est bas, pile en face et ce n’est pas évident de
voir les bouées dans le contre-jour. Mais l’ordinateur est là !
Pour trouver un mouillage tranquille (et pour préserver mon porte-
monnaie : Une nuit à quai à Savannah : 85 $ !), je rentre dans les fameux
Intracoastal Waterway (ICW). C’est un ensemble de voies navigables qui
longent la côte du sud de la Floride jusqu’au Canada. C’est verdoyant et très confortable. Surtout
pour ceux qui descendent et qui évitent ainsi le courant contraire. Il parait qu’au nord de Charleston
il n’y a plus de problème de tirant d’eau, mais plus on va vers le sud, moins c’est évident pour un
quillard. En tout cas au sud d’ici (de Savannah) pour Kanaouenn cela ne passe pas. Bref, je tourne à
gauche après avoir croisé un cargo. Grands bonjours de la passerelle. L’officier de service doit être un
passionné. A l’embouchure, il y a un seuil, comme dans les bolons sénégalais. Il ne faudra pas tenter
de sortir à marée basse. Mais ensuite, il y a tout ce qu’il faut. Le pont levant
un peu plus loin fermant à 17 heures (lui aussi), je mouille assez rapidement
sur le côté de la rivière : Immense calme. Il
faut dire que le ponton de Jacksonville, en
plein fleuve, n’était pas très paisible. Les
berges sont basses et pleine de roseaux, un
peu comme dans la Brière.
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Sur les buttes, des bosquets d’arbres denses de toutes sortes. Un mélange du sud (palmiers, yucas,
etc…) et du nord (pins, et je ne sais pas quoi).
Mardi 5 mai.
Debout assez tôt pour être avec la marée et c’est parti dans les Waterways. C’est extrêmement bien
balisé. Les perches ont le triangle ou le cylindre coutumier. Ce qui n’est pas le cas des bouées de
chenal où on n’a que la couleur comme repère. Je croyais que c’était une norme Internationale.
En s’approchant du pont, le chenal passe près Passer le pont ? C’est simple comme un coup de
de propriétés les pieds dans l’eau plutôt VHF !
coquettes.
Le lendemain, opération intendance. Déjà trouver une SIM pour avoir Internet sur le smartphone.
Dans une station essence, je demande où je peux trouver cela. Elle m’indique le chemin, « C’est un
peu loin ». Pour sûr : bien trois heures de marche ! D’un autre côté, cela fait visiter. Je suis (encore) le
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long de grands boulevards bordés d’entreprises, d’entrée de zones pavillonnaires et … d’églises. C’est
tellement loin que je demande trois fois confirmation (aux trois seules personnes rencontrées). C’est
bien cela ! Il faut juste continuer.
Rue résidentielle : vous êtes prévenu ! Bon, promis, j’arrête avec les églises.
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Et voici le Graal du moment. Le super marché Retour à Thunderbolt. En fait, en regardant sur
est juste au bout des parkings ! Google Maps avec ma puce toute neuve, je suis
allé presque de l’autre côté de Savannah !
Retour à bord bien crevé ! Fin de journée le nez dans l’installation électrique à tout vérifier ce que je
peux. Toujours rien de neuf.
Il y en a marre : demain vacances pour visiter Savannah !
Mais cette fois-ci avec la trottinette. En une petite heure, c’est fait. Voici des rues typiques de
Savannah. C’est large et résidentiel. Aucune boutique et quasiment personne à pied. Sauf dans
l’hyper centre, c’est à dire les 3 ou 4 rues (ils parlent en « block ») près des quais et l’axe touristique
perpendiculaire qui passe par les parcs où il y a ... des touristes !
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15
Qui correspond à la guerre d’indépendance de Cuba (1895-1898) dont l’un des leaders a été le célébrissime
José Marti (mort au début des combats). Pour en savoir plus, rien qu’avec (encore) Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_hispano-am%C3%A9ricaine et
http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_d%27ind%C3%A9pendance_cubaine
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La Cathédrale.
Un des nombreux
morts durant
l’assaut Franco-
Américain de
Savannah (9 Oct
1779).
http://fr.wikipedia.o
rg/wiki/Si%C3%A8ge
_de_Savannah . J’ai cru être retourné à Cuba ! Non, c’est juste
une présentation devant le poste de police.
Comme vous pouvez le constater, le lieu est Pour accéder aux quais, il faut (Encore !)
TRES touristique. Là vous êtes devant l’entrée traverser un parc.
d’un immense cimetière de confédérés.
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L’héroïne locale.
Je n’ai pas bien
compris son histoire
d’accueillir tous les
bateaux …
A l’autre bout du
quai, un monument
à la mémoire des
esclaves.
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Voici sur quoi je suis tombé par hasard : His gravesite was desecrated and destroyed in 1883 by the Central
of Georgia Railroad when they constructed a monument to their founder, William Gordon, directly on top of
Tomochichi's grave. Outraged by this insult to Tomochichi, Gordon's own daughter-in-law, Nellie Gordon, had a
new monument to his memory.
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Mon reportage
s’arrête à la vue du
petit panneau à
droite du costume !
Le soda à la main, dans la rue, au volant, tout le temps. Et donc des portes gobelets partout, même
aux guidons des vélos. Tout un style de vie.
Voilà, c’était la rubrique « Vie quotidienne » !
Je coupe la lettre en deux pour ne pas faire de trop gros fichier à envoyer …
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Pour faire la transition, et pour ceux qui auraient oublié l’épisode précèdent,
La reine du Zydeco ! Pour en revenir aux clichés, sur ceux présents dans la lettre tout du
moins, vous avez peut-être remarqué assez souvent la présence de drapeaux américains. Il y en a un
peu partout, à toutes les grandes entreprises et parfois les petites et devant des maisons
d’habitation. Entre eux et les églises, cela fait un peu le même effet que la propagande Cubaine et les
affiches électorales de République Dominicaine. Nous on a les affiches publicitaires. A chacun son
univers.
C’est dimanche (10 mai, histoire de remettre un peu de chronologie dans
tout cela), et mon quotidien est d’attendre. Le problème de charge avec
l’alternateur n’est toujours pas résolu. J’en profite pour me balader dans les
environs. Voilà comment se présente la campagne ici, un pays de marais avec
les animaux qui vont avec. C’est un peu comme la végétation, il y a des
animaux « du sud » (Comme par exemple des Pélicans … qui plongent) et des
régions tempérées (Des Sternes … qui plongent aussi !).
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J’en profite pour pousser jusqu’au cimetière d’à côté dit Cimetière Bonaventure.
Immense avec des tombes du milieu du 19ème. C’est là que des scènes de « Minuit
dans le jardin de Dieu et du Diable » ont été tournées. Savannah a été
fréquemment un lieu de tournage comme Forrest Gump entre autres.
Mardi 12 Mai.
Ca y est, l’alternateur est de retour : en pleine forme. Je le remonte en faisant les
tests préconisés par l’électricien du chantier. Toujours rien, mais il y a une place
au ponton pour le bateau aujourd’hui, il va pouvoir y regarder. Je lui dis que l’installation est un peu
particulière car tout passe par les voyants de tableau de commande, et qu’il faut que tout soit parfait
de ce côté-là. Il est très surpris mais ses investigations y arrivent rapidement. Test de tous les voyants
(que j’avais fait 3 fois déjà) ! Une ampoule est bizarre, on la change : Tout marche ! Miracle ! On
vérifie l’ampoule, elle est bonne. Juste une histoire de contact. 10 minutes et tout est ok … Il n’en
revient pas non plus mais j’ai vu comment il testait, pas comme moi. A chacun son métier, mais c’est
bien noté pour la prochaine fois.
La météo est ok et la marée est quasiment haute, sans transition, je file.
Mercredi 13.
Arrivée à Charleston en début d’après-midi avec le début
du flot. Passage devant Fort Sumter puis Mouillage dans
la rivière devant la ville. Il y a des voiliers de passage :
Signes de bonjour, Oui tu peux te mettre là, c’est bien.
Un accueil qui fait du bien après ces jours plutôt froids.
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Il y a un sacré courant, j’hésite un peu avec le kayak, mais bon,
après un essai tout va bien, il faut juste bien tenir le bac.
J’amarre le kayak à la marina (75 $ pour kanaouenn … plus les
taxes - il paraît 10% en Caroline du Sud – Annexes : 5$ par
jour). Vous voyez l’ambiance. Et croyez moi, tout brille
impeccablement bien.
Mais, bon. Cap sur la ville. Je vous préviens tout de suite, le guide (que je ne nommerais pas) dit :
« Soyez prêt à vous laisser envoûter par les charmes de cette ville ….il y fait bon flâner… L’endroit est
si romantique que l’on croise à chaque coin de rue une jeune mariée rougissante … ».
En route donc !
De belles maisons,
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Le vieux marché.
Passage par le front de mer de l’autre côté. Et traversée de la pointe par des petites rues.
Et là, effectivement, c’est exceptionnel. Aucune jeune mariée rougissante en vue, mais c’est bien plus
calme comme cela. Les maisons sont fleuries et cela sent effectivement le jasmin, le chèvrefeuille et
autres.
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Le coton, et l’esclavage.
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Beaucoup de vitrines
d’armes.
J’ai vérifié, il ne
rentre pas dans
Kanaouenn.
Dommage.
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Cette fois-ci, encore, j’ai arrêté de photographier en cours de visite. Une gentille dame un peu affolée
(mais pas rougissante du tout) m’a vite dit que c’était interdit …
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Au retour, je n’ai résisté au plaisir de repasser par les vieilles rues du quartier sud.
C’était Charleston, qui n’a pas à rougir d’une comparaison avec Savannah.
Vendredi 15 mai.
Matinée intendance. Refaire le plein de Gaz Oil et courses plein d’espoir au shipchandler dont la
réputation dépasse largement Charleston. Bien sûr le Ship est très loin dans une zone commerciale.
Heureusement, la marina organise des navettes : départ de la marina à 11 heures et une heure et
demie après, elle revient pour le retour. J’y retrouve le jeune couple de Suisses qui m’ont invité hier
pour l’apéro et un américain qui navigue lui aussi en solo. Ils trouvent leur bonheur, pas moi. Il y a un
supermarché alimentaire en face, je ne suis pas venu pour rien. L’américain pense lui aussi partir
demain si son problème de fuite d’huile est résolu. Je lui propose de l’aider, non ce n’est pas la peine.
Il a tout parfaitement nettoyé et espère donc voir d’où vient la fuite.
L’après-midi, au lieu d’aller me promener dans la baie d’à côté comme prévu initialement (c’est loin
en trottinette et la matinée a été pas mal dense) je reste à bord. J’en profite pour lire la
documentation nautique et préparer la navigation. Grosse odeur de brulé, après un rapide coup
d’œil sur le bateau je mets le nez dehors. C’est le bateau de l’américain qui est en flammes. Image
d’apocalypse. Après un temps d’intenses
fumées noires, les cagnards, voiles etc… se sont
auto-enflammés. Une image de bucher
d’inquisition. Puis le mat est tombé, les cadènes
ou plutôt leurs supports ont dû fondre. Ouf, je
vois l’américain. Dans son annexe il tourne en
rond sous le vent du drame. Je le fais
s’approcher pour qu’il ne reste pas seul, il est
dans un état indescriptible. Mais les pompiers
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arrivent et me disent de m’éloigner, mon ancre ne devant pas être bien loin du brasier, je file donc le
mouillage par le bout en y laissant un pare-battage et en laissant l’américain à ses larmes. Les
pompiers n’ont pas pu éteindre le feu, à force d’y envoyer de l’eau dessus, le bateau (un Centurion
de 12 mètres) a fini par couler.
Ça brûle bien un bateau en plastique.
L’Américain est recueilli par les Suisses. Ils se connaissent depuis plusieurs jours et les Suisses parlent
très bien anglais. Il a tout perdu.
Le lendemain matin (samedi) à la renverse, je pars quand même. Ils ont dû veiller et je ne vois
personne. C’est mieux comme cela. Dehors, petit temps … pile de face. Louvoyage. Il y a de toutes
petites vagues courtes qui cassent l’avancement. Au bout de 12 heures, 15 milles de faits sur la route
directe ! Dans la nuit, encore moins de vent au point que le
pilote ne peut plus tenir le cap : moteur en avant lente. En fin
de matinée le vent revient doucement. Lundi belle journée à
débouler grand largue, ça rattrape la moyenne ! Entrée dans
la rivière de Beaufort assez spectaculaire avec un courant en
pleine forme et parfois traversier puis mouillage dans le début
des Waterways, au calme donc.
Mardi.
Départ de bonne heure. Les Waterways sont assez variées. Certains
tronçons sont presque en pleine mer si ce n’est la protection de la
langue de sable le long du cap Hatteras mais qui est à plus de 10
milles. Et d’autres sont des canaux bien droits. Partout les rives sont
très boisées.
Ce mardi est partagé entre un quart au moteur puis une belle
navigation au portant dans la rivière Neuse et un autre quart au
moteur dans une partie canalisée. Arrêt plus tôt que prévu par un
orage avec peu d’éclairs mais gros tonnerre « roulant » un peu comme en montagne et beaucoup
d’eau.
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Et quand c’est boisé jusqu’au bord, c’est Voilà comment ils parquent les bateaux, donc pas
comme cela. d’anti-fouling. Economique et écologique.
Ensuite 6 ou 7 heures de canal bien droit ! A la barre car avec les berges pas franches (troncs
d’arbres immergés) le couloir navigable n’est pas large … Quand il n’y a pas d’arbres abattus qui
encombrent.
Mouillage au soir tombant juste après le canal où il y a déjà quelques bateaux.
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Jeudi 21.
L’estuaire de l’Alligator River (dans laquelle j’ai donc dormi : De quoi avoir peur !) est jouable au près.
Quel plaisir de naviguer à la voile après la journée d’hier.
L’estuaire est barré par un pont tournant.
Puis la route fait abattre pour traverser le Palmico Sound
puis devient portant dans l’entrée de la Pasquotank River
sous un ciel et un baromètre qui font grise mine. A
Elizabeth City, passage d’un petit pont (basculant cette fois-
ci), c’est vrai qu’une journée sans pont est un peu triste
dans les Waterways ! Puis mouillage juste après. Orage
comme avant hier, le pont est parfaitement propre !
Vendredi 22.
Toujours parti de bonne heure. Cela commence fort : Un
pont désert. Je fouille dans le guide, trouve le numéro de
téléphone, appel. La pauvre dame qui dit ne pas me voir me
demande si ce n’est pas une plaisanterie. Oups, je me suis
trompé de pont. En m’approchant doucement, en fait il est
ouvert, c’est une vieille voie de chemin de fer abandonnée.
La passe très étroite était de biais ! Et là ce tronçon est
particulièrement splendide. Je lirais ensuite dans le guide
que c’est une des rares forêts primaires restant aux Etats
Unis. C’est curieux, je ne vois plus d’autres bateaux, ils ont
tous pris l’autre branche des Waterways ! C’est ça de ne
pas lire les guides …
A la sortie d’un virage avec peu d’eau : Une écluse ! Je ne l’avais pas repérée sur la carte : il faut
vraiment tout bien décortiquer. Le bateau à moteur (finalement je ne suis pas complètement seul)
qui m’a doublé tout à l’heure a du prévenir car ils m’ont attendu.
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L’arrivée sur le fleuve a été saluée par … un pont ! Il est
basculant mais la partie fixe est déjà de bonne hauteur (en fait il
est à la hauteur « Standard WaterWays » : 65 pieds).
Suivi d’un autre, basculant lui aussi, et en plus doublé d’un tout
neuf, levant ! Le premier est ouvert mais pas le deuxième.
Comment faire pour le faire ouvrir, ma documentation de 2014
le mentionne en construction… Mais deux voiliers arrivent et
tournent sagement eux aussi devant. Patience. Le pont
basculant pour un chemin de fer se ferme ! Un train de marchandise passe à environ 40-50 Km/h:
Trois locomotives et des wagons et des wagons, montre en main presque 10 minutes ! Puis, enfin, le
pont s’ouvre et l’autre se lève.
Il y a même le début du train sur le pont : la Le voilier sous le pont fait environ 13 mètres,
scène est donc complète ! juste pour vous donner une idée de l’échelle.
Au final 7h30 pour faire environ 8 milles. Je vous ai passé sous silence un pont flottant pivotant et un
vieux pont coulissant abandonné : c’est varié les Waterways. !
La périphérie est industrielle et le fleuve traverse la plus grande base de la Navy du pays (une
publication dit du monde !) et cela se voit !
Un gigantesque chantier naval d’entretien avec beaucoup de bateaux en cale sèche dans des docs
flottants et même un porte-avions en docs flottant (c’est dommage la photo est floue)!
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Mai 2015
A point GPS indiqué, Alain17 est là. Il est arrivé il y a quelques jours des Bermudes.
Il n’y a pas de doute : Un voilier c’est quand même bien plus beau !
A Bientôt donc …
En vous souhaitant bien sûr toujours beaucoup plus que le meilleur !
17
Cf. Casamance, Niomoune. Lettre 5.
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On se retrouve donc à Norfolk le Dimanche 24 Mai.
Alain, qui connaît bien le coin maintenant, a lui aussi des courses à faire. Après 3 jours de mer suivis
directement par 5 jours de campagne en mouillage forain, le niveau de la cambuse courante 18 est
plutôt bas et je n’ai plus de frais. En fait on débarque en face de Norfolk, à Portsmouth. C’est
dimanche donc très calme.
18
Car il y a deux cambuses à bord. La courante qui provient des achats réalisés en route, en ce moment
principalement du Sénégal et de la République Dominicaine, et un peu des USA. Et le « Fond de cambuse » qui
est gardé précieusement et qui vient de France, il est bichonné et servira pour le moral de la troupe durant le
retour. Au hasard des conversations, il s’avère que je suis loin d’être le seul à faire cela !
19
Les cartes marines américaines sont gratuites et maintenues toujours à jour. L’argument est qu’elles ont
déjà été payées par les impôts… Certains, chez nous, pourraient méditer la chose …
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Mai-Juin 2015
Le changement d’ambiance est flagrant. Déjà dans les Waterways les gens disaient bonjour. Ce qui
peut (et devrait) paraître banal entre gens de bateau. Mais là aussi les gens disent bonjour et
aimablement, même dans la rue en se croisant. L’accueil à la marina est sympa bien que le bateau
soit au mouillage devant. Il n’y a plus cette attitude distante, froide rencontrée très majoritairement
jusqu’à maintenant. Et quand ils peuvent s’amuser à placer un mot de français, c’est plutôt sympa !
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Mais l’attraction permanente est un musée de l’US Navy avec le dernier destroyer utilisé. Il a servi
pendant la 2ème guerre mondiale. Certainement impressionnant à visiter, mais les grands bateaux en
fer gris souris ne sont pas ma passion …
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Mai-Juin 2015
Donc le Lundi 25, bye-bye les militaires et cap au nord. La photo est prise de loin car les gardiens
étaient très actifs, on ne rigole pas avec la sécurité ! Police Navy, Police Maritime, Police locale, US
Coast Guard … il y en a pour tous les goûts et tous les genres. Donc, en tous cas, ne vous inquiétez
pas, tout cela est bien gardé.
Navigation calme au portant, la baie est un espace de
navigation bien abrité. Entrée un peu style Fier d’Ars (pour
ceux qui connaissent !). Entrée royale avec la cartographie sur
le Smartphone. La barre d’une main et le téléphone dans
l’autre c’est très simple, il suffit de suivre la flèche ! … Ce qui
n’empêche pas de regarder le paysage, surveiller le balisage, le
sondeur et de faire son pilotage perso à côté. On ne perd pas
ses habitudes si vite !
L’endroit est très calme (Back River), il faut juste ne pas passer
trop près des perches sous peine de vous faire copieusement
incendier.
Ce sont des aigles pêcheurs.
Voilà quelques photos des 5 jours de balades dans des endroits splendides et calmes.
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Kanaouenn Lettre n°17 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Sud
Mai-Juin 2015
Les passes ne sont pas toujours très larges et sans beaucoup d’eau.
Là c’est Amelice sortant de Deltaville. A l’entrée il n’y a pas de
photos, trop occupé car c’était plus qu’étroit et sinueux. Le vent
(env. force 5) poussait et il fallait garder de la vitesse. Résultat, beau
plantage dans le banc de sable. Moteur et barre toute, Kanaouenn
ne réagit pas et le vent qui continue à pousser bien sûr. Manette au
taquet, tout doucement le bateau fini par pivoter et retrouve le
chenal. Pendant ce temps Amelice coupe le méandre en glissant sur
le banc dérive haute. On trouve de la place dans le trou d’eau du
fond. Ces beaux coins se méritent.
Deltaville, encore une fois n’est pas une ville au sens européen du
terme. C’est plutôt une route bordée de maisons et d’entreprises,
très espacées. Il y avait quand même un café avec wifi et terrasse.
Bien sympa.
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Kanaouenn Lettre n°17 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Sud
Mai-Juin 2015
Samedi 30 mai.
Yorktown est une ville minuscule mais chargée d’histoire. C’est le lieu de la dernière bataille de la
guerre d’indépendance et de la reddition des Anglais. Le site a été très bien mis en valeur. On va
mouiller en face, bien à l’abri dans une petite rivière (Sarah Creek).
La carte annonce 2,10 d’eau : 15 cm de pied de pilote, pour ainsi dire presque royal. Un coup de
sondeur à 1,90 et un autre à 1,80 pendant l’entrée mais la quille de Kanaouenn ne remarque rien.
Visiblement on est plutôt marée basse donc en choisissant son heure il ne devrait pas y avoir de
problème à la sortie.
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Kanaouenn Lettre n°17 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Sud
Mai-Juin 2015
Dimanche 31 mai.
Yorktown est à ½ heure en trottinette en traversant le pont.
Un seul bateau français sur place : K VIII, l’ex fameux Kriter VIII
de Malinovsky, affrété par le Lycée Maritime de La Rochelle, ils
accompagnent l’Hermione. Des équipages de jeunes, drivés
par Thierry et Ludovic vont se relayer sur le
parcours, un beau projet. Ils viennent juste
d’arriver et attendent les autorités, qui
finissent par arriver, donc…à plus tard !
La ville a été restaurée et est conservée
d’époque.
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Kanaouenn Lettre n°17 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Sud
Mai-Juin 2015
Lafayette remet des messages du Le Marquis de Lafayette, avec Le vingt et un Décembre 1784, à
Congrès à Benjamin Franklin, Washington et Rochambeau au New York, au terme d'un voyage
ministre Américain, en Février siège de Yorktown en Octobre triomphal, Le Marquis de Lafayette
1779 à l’hôtel Valentinois, à Passy. 1781, forcent l'Anglais Cornwallis reçoit l'ovation du peuple
à la capitulation. Américain.
Mais si vous voulez quelque chose de plus précis, je suppose qu’il suffit de fouiner un peu sur la toile.
En tout cas, j’en ai eu la confirmation ensuite : Lafayette est, ici, un vrai héros national.
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Kanaouenn Lettre n°17 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Sud
Mai-Juin 2015
En revanche, l’autre musée, de l’autre côté (en aval donc !), est beaucoup plus intéressant. Visite
guidée du champ de bataille … un peu raccourcie par la pluie. Un film raconte l’histoire du siège qui
n’a duré que 1 ou 2 mois en fait. Les Anglais étaient à bout de souffle et en nette infériorité. Leur
flotte qui devait les ravitailler de New York ayant été interceptée et refoulée par la flotte Française
(dont l’Hermione) en bas, à l’entrée de la baie de Chesapeake. J’ai l’impression qu’il y avait en fait
plus de Français que d’Américains sur les lieux et le film conclu par « Les Français ont été la clé du
succès ». Le « Lafayette nous voici » n’était pas une simple formule de politesse.
Au retour, pour changer des drapeaux devant les portes, voici une
belle boîte aux lettres. Ce qui n’empêchait pas le grand drapeau
devant la porte quand même ! Ces marques de patriotisme20 - Notion
qui, il me semble, a fortement faibli chez nous après la boucherie de la
guerre de 14-18 - sont omniprésentes ici.
Jeudi 5 Juin.
Pluie toute la journée et des cordes toute la matinée !
Donc Intendance. Pour la lessive, c’est d’un affligeant
banal : Il y a une laverie automatique à prix dérisoire,
juste à côté. Linge tout propre, tout sec et tout chaud
presque tout seul. Il suffit juste de trouver assez de
monnaie et de la mettre dans la machine (La monnaie,
mais le linge aussi !). Par contre gros nettoyage de la
cuisine et de la gazinière, bruleurs compris. Cette fois-ci
pas avec un fil de fer finalement trop rond mais avec une
aiguille à voile à bout triangulaire, idéal pour casser la
calamine des petits trous. Et voilà des belles flammes toutes bleues. Fini les fonds de casseroles
noircis ! Ce n’est pas beau ça ?
Vendredi 6 juin.
Ca y est, après de fausses informations puis les bonnes, l’Hermione est
attendue ce matin à 8H30.
Départ avant 7 heures pour aller
à sa rencontre. Il y a une brume à
ne pas voir à plus de 300 mètres
… c’est un peu compromis,
rageant.
En fait cela se lève un peu et la
voici qui sort de la brume. Image un peu fantomatique
et finalement grandiose.
20
Utilisant cette notion tellement rarement, je suis quand même allé vérifier :
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/patriotisme/58708
http://www.cnrtl.fr/lexicographie/patriotisme
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Kanaouenn Lettre n°17 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Sud
Mai-Juin 2015
Kanaouenn l’accompagne sur ce dernier mille, un long moment bord à bord. Des mains s’agitent, je
sors un moment l’accordéon. C’est assez émouvant. Quel chemin parcouru depuis la première visite
du chantier où il n’y avait que quelques gabarits
de couples posés sur le fond de la forme de
radoub !
Il y a peu de monde sur l’eau, ce n’est pas la
folie de la sortie de la Charente, juste une
dizaine de voiliers et quelques bateaux à
moteur, il me semble qu’avec Alain nous étions
les deux seuls français sur l’eau. Dans cette
brume du matin, cela donne une ambiance
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Kanaouenn Lettre n°17 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Sud
Mai-Juin 2015
21
Pour reprendre les termes et le titre du livre de Marcel Bardiaux.
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Kanaouenn Lettre n°17 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Sud
Mai-Juin 2015
La batterie. La cuisine.
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Kanaouenn Lettre n°17 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Sud
Mai-Juin 2015
Voilà, c’était l’arrivée de l’Hermione aux Etats Unis. Tout du moins sa première escale officielle.
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Kanaouenn Lettre n°17 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Sud
Mai-Juin 2015
Dimanche 7 Juin.
C’est le départ de Sarah Creek. Cela aurait été sympa de suivre un peu l’Hermione mais on ne peut
pas tout faire.
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Kanaouenn Lettre n°17 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Sud
Mai-Juin 2015
Voici un exemplaire des bateaux de pêche locaux aux lignes très fines.
Certains ont été reconvertis à la plaisance.
Un petit tour du côté de ma petite vie personnelle, pour ceux que cela passionne. Cette photo est
très banale en première approche. Pourtant vous avez sous les
yeux une grandiose amélioration pour la douche à bord.
Remarquez la propreté de l’eau du seau de gauche, le seau dit
« Rinçage 2 ». C’est tout simple, le seau de droite dit « Rinçage
1 » est le seau de premier rinçage après champoing. Au lieu de
prendre l’eau pour me laver dans le seau de gauche, ce qui
finissait toujours par salir un peu l’eau (à moins que quelqu’un
ait une combine, dans ce cas prévenez moi, merci.). Maintenant
j’utilise l’eau de « Rinçage 1 ». En fait, ce n’est pas une grande trouvaille, certaines machines à laver
font cela depuis pas mal de temps. Donc pour résumer : « Rinçage 1 », c’est pour le premier rinçage
après champoing et pour le lavage et « Rinçage 2 » c’est pour le rinçage 1 général (il n’y en a qu’un
de toute façon) et pour le rinçage 2 des cheveux. J’espère avoir été assez clair. Bénéfice de
l’opération ? En fait absolument aucun. Mais c’est plaisant de terminer la douche avec un demi-seau
d’eau bien propre. Cela donne une impression d’abondance. La notion de luxe est parfois subjective.
Au fait, vous vous demandez peut être ce que je fais du demi seau qui reste ? Il sert à rincer Rinçage
1 ! Puis le reste sert pour le cockpit qui en a toujours un peu besoin. Voilà, fin pour aujourd’hui de la
rubrique « Vie à bord ».
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Kanaouenn Lettre n°17 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Sud
Mai-Juin 2015
Donc : A Bientôt !
Je vous souhaite toujours autant de meilleur que possible, et bien sûr, un petit peu plus aussi.
Bernard.
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Kanaouenn Lettre n°18 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Nord
Juin 2015
Mardi 9 Juin.
On arrive à Annapolis en fin de matinée, ce qui laisse du temps pour aller à terre.
Annapolis est une très jolie ville où le nautisme est vraiment actif. En fin de journée le plan d’eau
s’anime de régates de dériveurs et de monotypes. Avec les enfants en école de voile et quelques
voiliers classiques, cela donne une ambiance « Belle plaisance ».
En débarquant on est accueillis à quai par de splendides Sandbaggers.
Annapolis est une ville ancienne au point que les rues ne sont pas toutes perpendiculaires, cela
change. Que des vieilles maisons.
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Caillebotte qui n’a pas été qu’un peintre, en touche à tout génial, s’en est inspiré pour certains de ses
voiliers.
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Kanaouenn Lettre n°18 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Nord
Juin 2015
L’ambiance est assez touristique mais très sympa. Il faut juste ne pas à avoir à chercher un morceau
de pain. Ce ne sont pas les boutiques qui manquent pourtant, mais de ça, non.
Le Capitole est le plus ancien (ou le plus ancien « en activité ») des Etats Unis.
Salle de réunion.
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Kanaouenn Lettre n°18 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Nord
Juin 2015
Comme quoi ce n’était pas évident qu’ils 2-3 choses repérées au passage.
basculent du « bon » côté.
A défaut de pain, on tombe sur un fantastique magasin de chapeaux.
Je touche pour la première fois de ma vie un Stetson (Et
oui, il n’y a pas que du Coca et des MacDo aux States !).
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Kanaouenn Lettre n°18 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Nord
Juin 2015
Le matin de bonne heure donc, en route pour la Capitale. Un bus passe avant l’heure prévue. « Il va à
Washington ? » - « oui » et c’est parti ! Belle aubaine car celui-ci, au lieu de nous déposer en bout de
ligne de métro, nous emmène en plein centre-ville … et pour moins cher.
C’est parti pour une petite visite guidée de Washington. En fait, uniquement le « Mail ». C’est un
espace de 1,8 km entre d’un côté le Capitole et à l’autre bout le mémorial Lincoln. Entre les deux une
succession de monuments et de musées. C’est le cœur du cœur.
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Kanaouenn Lettre n°18 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Nord
Juin 2015
Une première vidéo présente « Les indiens », cela va des Esquimaux aux Incas d’une façon
confuse. Très beaux paysages faisant référence à la nature. A la fin on voit des Esquimaux allant à
l’école, recevant de la nourriture, étant soignés. Très belles images.
Une grande exposition retrace l’histoire des traités (et donc de l’expansion des « non-natives »
vers l’Ouest). L’histoire est expliquée d’une façon assez neutre mais les choses sont dites. Quoiqu’il
faut bien reconnaître que le problème indien (sic) n’était pas
facile à gérer avec des gens peu organisés et de tradition orale
alors que les Etats Unis est une nation très structurée où tout est
écrit… Un peu plus loin il est bien expliqué qu’à partir du moment
où de l’or a été trouvé à l’ouest, il fallait bien unifier le pays. C’est
vrai que c’est un peu dommage pour eux
mais ils étaient quand même un peu au
mauvais endroit tout de même et il faut
reconnaitre aussi que la grande nation
organisée avait besoin de la place. Sur une
C'est si candidement dit.
vidéo sur le côté du trajet classique donc
qu’à priori quasiment personne ne regarde (les américains dans les musées
sont peut-être encore pire que les français : A fond sans rien lire et en ne
jetant que des coups d’oeil rapides) une dame explique que de transplanter
les populations dans les réserves ne pouvait conduire qu’à un génocide (mot prononcé plusieurs
fois).
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Kanaouenn Lettre n°18 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Nord
Juin 2015
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Kanaouenn Lettre n°18 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Nord
Juin 2015
Ensuite, une
collection très
fournie d’objets
usuels. Tous
parfaitement
neufs, à peine
crédibles.
En tout cas
le bâtiment
est très
beau.
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Kanaouenn Lettre n°18 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Nord
Juin 2015
A la gloire
de G.
Washington.
On ne risque
pas de le
louper !
170 mètres.
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Kanaouenn Lettre n°18 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Nord
Juin 2015
« I have a dream » !
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Kanaouenn Lettre n°18 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Nord
Juin 2015
Le mémorial de la guerre du Vietnam. Et le mur avec le nom des GI qui y sont restés (la
photo ne montre environ que la moitié du mur).
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Kanaouenn Lettre n°18 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Nord
Juin 2015
La vigilance le glaive d’une main et le casque Puis il faut rentrer : cap sur la grande station de
dans l’autre. train.
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Kanaouenn Lettre n°18 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Nord
Juin 2015
C’est parti pour une visite guidée. Elle commence par un film (c’est classique) qui retrace l’histoire du
bâtiment et des grandes lois qui y ont été votées. Très intéressant. Lorsque qu’il a été dit que les
anglais (je suppose pendant la guerre d’indépendance) avaient incendié la première version du
Capitole, réactions indignées dans la salle : l’Albion n’a pas l’air toujours bien aimée ici aussi. La visite
est vraiment splendide. Elle ne concerne que la partie centrale, les ailes sont les salles de travail et de
réunion des deux assemblées.
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Kanaouenn Lettre n°18 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Nord
Juin 2015
Salle des célébrités historiques. Non ce n’est pas le
lustre qui est l’objet de la photo (quoique qu’il vaille
le coup d’œil quand même). C’est la statue à sa
droite qui représente je ne sais plus quoi (et le guide
parle à vitesse normale, ce qui est très rapide pour
moi), mais l’aigle à gauche est présenté comme le
symbole de la Liberté. Un rapace comme symbole de
la Liberté pourrait surprendre ailleurs, mais
finalement ici, non.
La National Art Galerie est en travaux, mais il reste deux trois choses visibles quand même.
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Kanaouenn Lettre n°18 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Nord
Juin 2015
Grand espace pour les frères Wright avec L’exploration spaciale a une grande place : La
films d’époque très sympas. L’avion est compétition avec l’URSS, l’homme sur la lune et les
d’origine. projets plus lointains.
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Kanaouenn Lettre n°18 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Nord
Juin 2015
Une belle exposition sur l’évolution des Un avion mut uniquement par l’énergie humaine,
techniques de navigation : Les premières le rêve d’Icare et de Leonard de Vinci. Il y est
horloges de précision, les gonios, le sextan à arrivé.
horizon artificiel et … le GPS.
Il y avait aussi le Newseum qui devait être passionnant mais, à vrai dire, j’étais fatigué… Il faudra
revenir. Pour conclure, il est à noter que tous ces musées - sauf le Newseum – sont gratuits avec
photos autorisées. Vous passez un contrôle de sécurité à l’entrée et ensuite vous faites ce que vous
voulez.
Voilà, c’était évidemment très partiel et rapide mais il faut reprendre la route.
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Kanaouenn Lettre n°18 – Etats Unis, Baie de Chesapeake Nord
Juin 2015
Aller, au revoir également à Annapolis. Pour conclure et pour le plaisir des yeux :
Et bien sûr !
A Bientôt donc !
Que votre réalité soit au niveau de vos espérances et bien sûr un peu plus aussi.
Bernard.
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Kanaouenn Lettre n°19 – Delaware, Rhode Island et Connecticut
Juin 2015
Vendredi 12 Juin.
Départ de Annapolis par temps bien tranquille.
Juste en amont, la navigation commence par le passage sous un pont double assez spectaculaire.
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Kanaouenn Lettre n°19 – Delaware, Rhode Island et Connecticut
Juin 2015
En haut, le C to D Canal permet de passer
directement de la baie de Chesapeake à celle du
Delaware, bien pratique. Arrêt le soir à
Chesapeake City dans un petit bassin sur le
côté. Une documentation indique qu’il y a peu
d’eau et une autre dit qu’il n’y a pas de
problème. En fait cela dépend du côté où on
passe. En tâtonnant avec la quille dans la vase
et sur les indications de quelqu’un sur la berge
Kanaouenn trouve finalement : il faut raser la
berge amont.
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Kanaouenn Lettre n°19 – Delaware, Rhode Island et Connecticut
Juin 2015
Lundi 14 Juin.
Retour en mer donc, cela faisait longtemps. Début un peu rude : un bel orage avec encore des cordes
d’eau puis brume à couper au couteau pendant presque 24 heures. Je n’aime pas cela surtout qu’il y
a des voiliers et des pêcheurs dans le secteur et tous n’ont pas l’AIS. Mais la deuxième partie est bien
sympa. Le plaisir de se retrouver en mer …
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Kanaouenn Lettre n°19 – Delaware, Rhode Island et Connecticut
Juin 2015
Avec tout cela, la moyenne escomptée n’a pas été tenue. Je ne serais pas à Bristol avant la nuit. Je
fais donc halte « par hasard » à Block Island. Le hasard fait bien les choses, l’endroit est idyllique.
Après une entrée par une passe étroite on se trouve dans un plan d’eau circulaire entièrement fermé
d’un calme absolu. En fait c’est une destination favorite des locaux pour le week-end.
Entrée dans le lagon de Block Island. Halte à la marina pour le plein du gasoil.
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Kanaouenn Lettre n°19 – Delaware, Rhode Island et Connecticut
Juin 2015
Passage devant Newport … Voiles hautes ! Ce Et Jean-Pierre vient à ma rencontre avec son
n’est pas parce que le Baron Bic y a pris de belles nouveau bateau pour me guider au coffre qu’il
pâtées que …Non mais alors ! m’a trouvé.
Heureusement car le mouillage est très encombré et
la baie, ouverte plein sud, n’est pas du tout abritée
par ces vents.
Changement de décor, nous
sommes ici en Nouvelle
Angleterre. Bristol est une très
belle ville, petite et ancienne. Plein de belles maisons
en bois ou en briques, certaines sont celles des
capitaines de navires de la grande époque.
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Kanaouenn Lettre n°19 – Delaware, Rhode Island et Connecticut
Juin 2015
Le lendemain, sur les indications de Jean-Pierre, je vais au chantier d’à côté pour sortir Kanaouenn.
Décidément le problème de l’hélice ne s’arrange pas et ce n’est pas un bout pris dedans : j’ai vérifié à
Annapolis. En plus, la carène est un peu sale (des cravans), pas énormément mais cela se sent bien
par petit temps et au moteur, j’en profiterai. « Pas de problème, on peut vous faire cela, mais pas ici,
dans notre autre chantier, un peu plus haut ». « Ok j’y vais dès maintenant ». « Oui parce que à 3h30
na na na ». La dernière remarque aurait dû me mettre la puce à l’oreille. Le un « peu plus haut » est à
3 heures de route. Ce n’est pas la première fois que cette notion de la distance m’étonne. La
première, c’était à Savanah pour la carte SIM : Un peu loin = 3 heures de marche. Ceci pour l’aller,
plus le retour (2h30 sans détours), avec les courses au passage, cela fait presque la journée ! A
Yorktown, dans un West Marine pour une bouteille de gaz. Ils n’en avaient pas mais le gars très
sympa recherche sur Internet et en trouve. Il savait que j’étais en trottinette puisqu’on en avait
discuté. « Ok, vous avez ce type de bouteille chez Machin Chouette, c’est tout droit sur la route (une
4 voies express), à 20 minutes ». Heureusement je me suis méfié : « 20 mn, en trottinette ou en
voiture ? », « En voiture ». Sinon, je partais pour 4 à 6 heures de trottinette plus le retour ! Cette
notion (ou plutôt cette absence de notion) de la distance aux USA est vraiment surprenante. Mais
bon, Kanaouenn est levé et laissé sous sangle le temps
que je regraisse au maximum l’hélice et un petit coup
rapide à la planchette de bois sur les cravants. Il n’y en a
pas beaucoup mais cela suffit pour ralentir. Pour l’hélice,
il y avait effectivement un point dur mais tout n’est pas
parfait. Il faudrait la démonter, la nettoyer entièrement
et la re-graisser soigneusement mais j’ai fait le maximum
possible et c’est déjà nettement mieux. Kanaouenn a
aussi gagné quasiment un nœud au moteur.
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Kanaouenn Lettre n°19 – Delaware, Rhode Island et Connecticut
Juin 2015
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Kanaouenn Lettre n°19 – Delaware, Rhode Island et Connecticut
Juin 2015
du côté que vous voulez ! En tout cas, naviguer sous la pluie, comme vous pouvez le constater, ce
n’est pas toujours le pied.
Mais pour en revenir à la navigation elle-
même, le lendemain, en route pour Mystic.
Belles rencontres sur l’eau et l’entrée dans la
rade (poussé par un courant de 2 nœuds !) est
royale.
A Mystic, il y a le célèbre musée maritime. Il date de 1920. Autour des bateaux présentés, il y a tout
un espace à terre qui recrée l’ambiance de l’époque et montre les métiers qui tournaient autour.
C’est également un grand centre de restauration.
Pour commencer, les deux bateaux les plus « visibles » car les plus grands.
Le Joseph Conrad, navire école construit en acier au Danemark en 1882 de 33 mètres de coque.
Et le Charles Morgan, navire baleinier. 32 mètres de longueur au pont. Fabriqué en 1841 dans le
Massachusetts.
Le Joseph Conrad.
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Kanaouenn Lettre n°19 – Delaware, Rhode Island et Connecticut
Juin 2015
La transmission
du gouvernail.
Le systeme de barre
plus rustique.
La table du carré du
capitaine. Derrière,
les cabines des
seconds.
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Kanaouenn Lettre n°19 – Delaware, Rhode Island et Connecticut
Juin 2015
Et le centre pour le travail. Les fonds : une vaste Les deux fourneaux au centre sur le pont.
cale de stockage des barriques d’huile.
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Kanaouenn Lettre n°19 – Delaware, Rhode Island et Connecticut
Juin 2015
américaine est plus courte et plus trapue que celle des Açores.
Pour rester dans les grands navires, voici une goélette trois mâts qui allait à la morue à Terre-Neuve.
Elle est en cours de restauration.
Le carré arrière.
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Kanaouenn Lettre n°19 – Delaware, Rhode Island et Connecticut
Juin 2015
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Kanaouenn Lettre n°19 – Delaware, Rhode Island et Connecticut
Juin 2015
La boutique
(factice !)
d’instruments de
navigation (Lock,
pendules sextants
d’époques).
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Kanaouenn Lettre n°19 – Delaware, Rhode Island et Connecticut
Juin 2015
Et pour revenir à une certaine réalité, voici l’ambiance du soir. Bel orage avec ses habituelles cordes
d’eau et un vent à faire siffler les haubans bien haut, on devait approcher les 8 sans aucun doute.
Après avoir laissé passer une journée de très New Rochelle à l’autre bout du Long Island
probable louvoyage, départ direct pour Sound.
Qui dit une nuit, dit un Couché, puis … Un lever de soleil non ? (2 de plus d’un coup !)
Il est plus que temps que je vous présente un spécimen des bouées
étasuniennes. C’est une bouée Rouge, donc ici tribord avec un cône bien
sûr ! Malgré le cône particulièrement aplati (!), remarquez la cloche,
certaines en ont deux voir trois superposées pour varier les sons et ne
pas les confondre dans la brume. Parfois de vrais carillons. On navigue en
musique ici.
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Kanaouenn Lettre n°19 – Delaware, Rhode Island et Connecticut
Juin 2015
Bon, New York est tout proche et on ne va pas se quitter comme cela : Un petit tour du côté de la vie
quotidienne pour vous montrer que ce n’est pas
toujours balade et que les soucis se cachent parfois
dans des endroits étonnants. On pense un peu trop
rapidement que la mondialisation banalise tout et
Plusieurs personnes m'avaient prévenu :
normalise tout : Que nenni. Un exemple choisi pas tout
"Aux Etats Unis, tout est grand" !
à fait au hasard. Prenez un rouleau de papier de
ménage (dans tous les bon magasins, américains), mettez-le dans votre dévidoir habituel (français
donc) et voilà comment cela se termine. Rien que pour cela une scie à métaux est indispensable à
bord.
Comme disait Henry IV (ce qui ne lui a pas porté chance d’ailleurs) : « New York vaut bien une
lettre ».
Bernard.
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Kanaouenn Lettre n°20 – New York
Fin Juin – Début Juillet 2015
Vendredi 26 Juin.
Départ de New Rochelle après une nuit très
calme et réparatrice. Naviguer comme la nuit
dernière près des côtes, dans les lumières du
rivage, on voit très mal les feux des autres
bateaux. J’en ai fait encore l’expérience. Et là,
c’était des deux côté en plus. Donc nuit
précédente blanche. Mais revenons à
aujourd’hui, il fait beau, vent portant. Le
courant qui va pousser de plus en plus, c’est
parti pour la Grande Ville. Si vous avez du mal à
situer New York, en fait c’est très simple, vous
regardez sous le génois de Kanaouenn et c’est
juste là !
Descente de l’East River :
Le courant accélère.
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Kanaouenn Lettre n°20 – New York
Fin Juin – Début Juillet 2015
Et voilà Manhatann.
Le pont de Brooklyn est le plus ancien pont suspendu au monde.
Derrière, la tour en verre est celle qui remplace les tristement célèbres
Tours Jumelles (Modestement appelée « One World Trade Center »).
Juste en aval, c’est le confluent avec l’Hudson. Zone de convection au
clapot largement accentué par tous les bateaux de passagers qui circulent
dans tous les sens. Avec les hélicoptères qui n’arrêtent pas (2 héliports
côte à côte) cela donne une ambiance particulièrement agitée et
bruyante.
Voilà la Miss !
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Kanaouenn Lettre n°20 – New York
Fin Juin – Début Juillet 2015
Technique de
construction :
On monte d’abord,
on habille ensuite.
Petit tour à terre pour sentir l’ambiance et acheter un peu de frais. On n’est plus aux Etats Unis ici.
C’est complètement différent. Beaucoup plus décontracté. Les gens sont aimables quoique parfois
visiblement pressés. Le dressing code est clairement inexistant. Les gros 4x4 sont rares et les taxis
Hybrides. Il y a même des gens qui traversent quand le petit bonhomme du panneau est rouge,
totalement sidérant. La population est très variée avec des Indous, des Chinois, des Juifs à Kippa, des
gens visiblement aisés mais beaucoup de gens plus modestes aussi, et des gens plus âgés mais
surtout des jeunes, très vivant.
Le lendemain, visite. Je commence par un archi classique : La Statue de la liberté et Ellis Island. C’est
un tout indissociable. Mais d’abord le métro. Ici c’est très
simple : vous prenez un ticket ou un abonnement et vous
circulez, un ticket est valable 2 heures. Il y a des plans du réseau
partout. On pourrait trouver cela normal mais à Washington, il
fallait trouver en premier le trajet, puis trouver le prix (il y en
avait plusieurs qui changeaient selon le jour et l’heure). Et enfin
vous achetiez un montant que vous mettiez sur le ticket que vous
utilisiez ensuite, logique non ? En arrêt devant la machine
automatique en train de se gratter la tête. Heureusement, une
marocaine nous avait repéré et nous avait tout expliqué. Ici c’est simple mais
extrêmement bruyant.
Passage sur l’île de la statue. A vrai dire, je ne suis pas venu pour cela. Mis à
part de voir les détails des symboles, la voir de plus près n’apporte pas
grand-chose. Il est évident que le migrant (que je ne suis pas) fuyant la
misère noire ou la persécution sordide ne devait pas la regarder de la même
façon. La voici de dos pour changer, et pour voir le drapé et la posture.
Puis reprise du ferry pour Ellis Island.
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Kanaouenn Lettre n°20 – New York
Fin Juin – Début Juillet 2015
Ellis Island était le centre de transit des immigrants arrivant d’Europe par bateaux (Les 2 ème et
troisièmes classes. Les premières classes avaient droit aux formalités dans leurs cabines !). Contrôle
médical, mental, économique : être capable de travailler… L’Amérique
avait besoin de bras valides et ne voulait surtout pas de personnes
ensuite à charge. Ceux qui n’étaient pas en bonne santé étaient soignés si
possible et sinon refoulés. Les hommes devaient prouver qu’ils avaient un
travail (Comment ?) et les femmes seules ou avec enfants devaient
prouver qu’elles avaient de la famille ou autre qui les attendaient. Il y a
eu donc des mariages « d’urgence » célébrés ici.
En général tout se passait bien et dans la journée
mais il y a eu quand même 2% de refoulés. Quand
c’était un des membres de la famille on imagine le
drame. Le centre a accueilli 12 millions de
personnes de 1892 à 1954. Ensuite la porte s’est
fermée, quotas, restrictions etc … Et aussi parfois hostilités des précédents.
Très belle exposition qui retrace l’histoire de l’immigration, pourquoi,
comment, pour quoi faire. Ensuite visite du centre avec témoignages et
explications sur le processus. A la fin, sont évoquées les actions d’intégration
des nouveaux.
Il avait une autre exposition sur l’immigration actuelle très intéressante aussi
mais que j’ai regardée plus rapidement : Au
bout de 4-
5 heures la
fatigue
commence à peser. En fin de
cette deuxième exposition il
y avait un espace parlant de
la naturalisation avec au final
la cérémonie du serment
d’allégeance, pas anodin du
tout, en voici le texte. En tout cas tout l’ensemble est un lieu passionnant et lourd d’histoires
humaines.
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Kanaouenn Lettre n°20 – New York
Fin Juin – Début Juillet 2015
Désolé, mais quand on est à New York, on prend l’habitude de regarder en l’air !
Tout petit échantillon … Avec bien sûr toujours notre bien sympathique Agaguk !
Puis, une petite balade dans le sud de Manhattan ?
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Kanaouenn Lettre n°20 – New York
Fin Juin – Début Juillet 2015
L’Egypte : entre 2 temples des dizaines de Des intérieurs de toutes époques reconstitués.
sarcophages et autres.
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Fin Juin – Début Juillet 2015
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Kanaouenn Lettre n°20 – New York
Fin Juin – Début Juillet 2015
Avec le temps perdu dans le sud, c’était un peu court pour aller comme prévu jusqu’à Boston en
bateau. Mais ce n’est que partie remise … à maintenant. Le bus fera l’affaire.
Boston est une ville vraiment sympa, très belle avec une ambiance plus qu’agréable. C’est le paradis
de la trottinette : Pistes cyclables partout et gens souriants au passage. De taille humaine, une ville
où on se sent tout simplement vraiment bien.
Le Capitole local.
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Kanaouenn Lettre n°20 – New York
Fin Juin – Début Juillet 2015
Boston est aussi célèbre pour ses universités : Plus haut le campus de Harvard. Là non plus je
Voici donc l’entrée du MIT (la trottinette garée n’ai pas déposé de dossier d’inscription. Les
au pied du poteau n’est pas celle d’un étudiant). bureaux étaient là aussi fermés. Il était trop tôt.
Sur la route du retour.
Etonnant comme la campagne est inexploitée.
Pas un champ. Pas le moindre pâturage. Que de
la forêt, pas exploitée non plus. Entre Annapolis
et Washington, c’était pareil. Quand on dit que
la conquête de l’ouest était nécessaire car ils
avaient besoin d’espace. Le besoin me paraît
très subjectif.
Retour à New York. Dans les incontournables, il y a aussi le musée d’art moderne. Il faut dire que
c’est une autre spécialité locale, toutes les villes un peu d’importance ont un musée d’art moderne.
3 étages comme cela … Je n’étais pas le seul à
parcourir rapidement d’un air dubitatif. Le 5ème
étage est quasiment entièrement consacré à Yoko
Ono. Ne me demandez pas pourquoi mais il m’a
semblé (panneau dans le hall d’entrée) qu’elle a
bien subventionné le musée avec son argent (ou
celui de John Lennon).
Je vous laisse apprécier.
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Kanaouenn Lettre n°20 – New York
Fin Juin – Début Juillet 2015
4 juillet.
C’est Le jour de La parade de L’Hermione à New York. Kanaouenn y est
inscrit. On arrive sur les lieux un peu en avance, elle est là elle aussi, en
attente au mouillage. Il y a encore presque personne.
Séance photos tranquille.
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Kanaouenn Lettre n°20 – New York
Fin Juin – Début Juillet 2015
Et voilà ! Elle part demain pour Newport puis Boston mais Kanaouenn, lui, pense au retour.
Mais avant, quelques visites (on ne vient pas là tous les jours), en premier Harlem :
On est dimanche (5 Juillet pour ceux qui suivent). Dans le guide, ils parlent d’une église où on peut
assister à la messe et donc écouter des chants. On n’est pas tout seul ! Une queue immense, service
d’ordre, mesures de sécurité. Une pure folie et du vrai spectacle organisé. En demandant au cerbère
devant la porte s’il y a d’autres églises, il m’envoie bouler en me disant qu’il y en a presque à tous
les coins de rue …. Bon. On continue la balade et effectivement on tombe sur une petite église, on
entre, accueil très chaleureux et chants fantastiques. A un moment le prêcheur (on est le lendemain
de la fête nationale) aborde le sujet et finit par « God bless America, and America bless God ! ».
Moralité du parallélisme, l’Amérique est au même niveau que Dieu. On est bien aux USA, même à
l’église. J’ai voulu enregistrer l’ambiance sur le smartphone, mais j’ai fait une fausse manœuvre,
dommage.
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Kanaouenn Lettre n°20 – New York
Fin Juin – Début Juillet 2015
Musée
Guggenheim.
Connaissant celui
de Bilbao …
Patio de la Frick Collection. Un musée privé
d’une richesse incroyable. Comment un
particulier peut se payer tout cela ? Tableaux de
En restant à l’extérieur, c’est très joli !
maîtres, mobilier, etc …( Et photos interdites !).
Toutes ces splendeurs sont fantastiques, mais il y a quelques mois seulement (pour ne pas dire
quelques semaines) j’étais au fin fond du Sénégal, en cette terre d’Afrique toujours inexorablement
pourvoyeuse des mêmes statistiques. Pour tout vous avouer, l’émerveillement est teinté d’un léger
malaise.23
Là, c’est chez Tiffany & Co. Je vous rassure tout Le hall de l’Empire State Building. Là aussi c’est
de suite : aucun prix sur les étiquettes, on est la classe.
entre gens distingués.
23
J’avais en tête qu’un enfant mourait de faim toutes les six secondes. Les chiffres du Programme Alimentaire
Mondial (http://fr.wfp.org/faim/faits-et-chiffres) indique un de moins de 5 ans toutes les 10 secondes. Cela
doit être à peu près équivalent. Cela depuis, 10, 20, 30, 50 ans ? Plus ? En tout cas, force est de constater que
cela n’empêche pas la terre de tourner.
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Kanaouenn Lettre n°20 – New York
Fin Juin – Début Juillet 2015
Dans les autres grands classiques : les calèches Et les Ecrans LCD géants de Time Square.
de Central Park.
Près des vieux
docks.
Demain c’est le départ : quelques courses, plein de gaz Oil et les formalités, comme à chaque fois. La
météo s’est bien améliorée et n’est donc pas mauvaise.
Le 6 juillet.
Largage du coffre de la marina à la renverse en début
d’après-midi. Il faut passer à une autre marina plus en aval
pour faire le plein de gasoill. J’en profiterais pour appeler les
autorités pour la sortie du territoire pour Michèle, jusque-là
ils ne répondent pas. Je ne vous raconte pas tout le sketch, il
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Kanaouenn Lettre n°20 – New York
Fin Juin – Début Juillet 2015
a fallu demander à un voisin de ponton d’appeler pour avoir enfin le bon numéro. Le voisin appelle,
discute effaré avec la personne au bout du fil : Ils vont rappeler à la marina d’ici ¾ d’heure, ils se
renseignent pour savoir quoi faire ! Heureusement qu’on est dans le bon service ! Deux heures plus
tard - le courant, lui pendant ce temps, continue à descendre comme vous pouvez l’imaginer - Je vais
aux infos : rien de neuf. Et en fait les bureaux de la marina sont fermés, on ne risque pas d’avoir des
nouvelles. Petit moment de réflexion puis la décision est prise : en cas de nécessité un capitaine de
navire peut prendre les fonctions d’état civil (et donc pourquoi pas d’émigration, non ?) et doit
prendre toutes les décisions nécessaires à la sécurité du navire, donc on part.
En fait c’est un faux départ. Le vent est soutenu et contraire. Le jusant est sur la fin et le courant va
devenir comme le vent. Un peu dur de sortir de la baie dans ces conditions. Cap sur l’anse à
l’extérieur du pont Verrazano pour y passer la nuit et en on va mouiller dans la petite baie de Coney
Island Creek, derrière la langue de sable de la pointe de Coney Island (si bien chantée par Lou Reed)
l’abri y est parfait. Il était temps, le soir commence à tomber.
Je vous souhaite donc le meilleur du mieux, et bien sûr un peu plus aussi.
A bientôt,
Bernard.
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Kanaouenn Lettre n°21 – Le retour de Kanaouenn (!)
Juillet – Début Aout 2015
Mercredi 8 Juillet.
Au petit jour, de la bannette, on entendait les cornes de
brume du phare et des bateaux qui résonnaient.
Effectivement la visi est très faible. On y va doucement
en restant sur l’extérieur du chenal. Puis cela se dégage
progressivement. Le vent vient lui aussi : c’est parti.
Objectif Flores, l’île des Açores la plus à l’ouest et que
nous ne connaissons pas, 2010 Milles en route directe
(Orthodromique) mais j’ai l’intention de descendre sur la
latitude de Flores (39°20) et de suivre le parallèle en
Loxodromie. Je visualise le trajet en deux phases : la Pont de Verazzano suspendu dans la brume.
première partie, grosso modo avant le Gulf Stream, avec
une météo à caractère américain, puis une météo plus océanique, c’est à dire un classique régime de
vent d’ouest. Une autre caractéristique de cette étape est l’absence de météo, il va falloir faire sans :
Il reste donc le barographe et le pifomètre. Avec le Navtex, on ne captera les Açores que 200 milles
avant l’arrivée et en fait on aura par deux fois les Bermudes au début.
La nuit a été très agitée avec le vent pile de travers. Le filet à fruits est sorti de son logement : roulé
boulé ! Un paquet de farine traverse le carré. Peu de dégâts car le plancher est bien sec. Le poste de
radio sort de ses élastiques, qui sont bien usés. En fin de nuit, le vérin de G II se met à hurler, le
pauvre est visiblement en mauvaise santé. C’est G III qui prend le relai avec un vérin « neuf ». A La
Rochelle, le vérin couineur sera ausculté pour une éventuelle mise à la
retraite peut être plus que méritée … Du coup Kanaouenn navigue au
gyroscope, le fiérot !
Le vent adonne encore un peu et faiblit. On filait bien les 7 nœuds et
une allure plus calme est plus adaptée à une remise en route de
l’équipage. Beau soleil (et donc beau coucher de soleil !), mais temps
chaud et moite.
Jeudi 9.
Matin salué par un orage. A enrouler le génois pour saluer le visiteur. Cela noircit vraiment et monte
d’un coup, l’enroulement se finit en équivalent foc 4 (c’est nouveau, cela vient de sortir.) et affalage
de la grand-voile dans la foulée. Et Kanaouenn qui avance quand même à plus de 5 nœuds sous des
cordes d’eau (On commence à connaître). L’après-midi, un peu secoués
par une petite houle courte et
peu de vent. Des Globicephales
passent lentement à courte
distance. On doit croiser des
veines du Gulf Stream car parfois
la vitesse est surprenante.
Vendredi 10.
Dans la nuit le vent a progressivement viré Nord- Nord-Ouest, avec mise en
ciseaux des voiles. Petit temps ce matin (force 2) et donc petite vitesse aussi
et vie à bord paisible. La recette du Pan Cake du petit déjeuner est sous
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Kanaouenn Lettre n°21 – Le retour de Kanaouenn (!)
Juillet – Début Aout 2015
contrôle – Merci Pascale.
Après-midi. Grain de pluie et de vent : à la manœuvre pour suivre les évènements. Découverte d’un
courant contraire bien identifié : A un moment sans vent, le bateau complètement arrêté (barre
molle et bulles d’eau restant bien à côté au niveau du tableau arrière), le GPS annonçait 1,8 nœuds
au 325. En fin de journée, vent du nord, bon 6+. 3 ris et 15 tours à 4-5 nœuds dans une mer assez
chaotique et un courant contraire d’un bon nœud. C’est un peu l’attente avec un baro pas à la fête…
Ce qui n’empêche pas le soleil de se coucher :
Samedi 11.
Au matin le vent se calme un peu. Le bateau passe mieux et on passe les 5
nœuds au loch, c’est à dire 3,5 nœuds au GPS. Les milles se gagnent petit à
petit. Mais le soleil est revenu avec un baro qui remonte.
Au soir, le vent refuse et on est au petit largue mais le courant s’est inversé,
ouf car cette adversité n’était pas bonne pour le moral (mais sans entamer
notre bonne humeur) !
Dimanche 12.
C’est Dimanche et il faut beau, quoi de plus normal. On est au plus près serré et un peu pas au cap
mais il fait beau. Petite douche, l’eau n’est vraiment pas
froide du tout, puis lessive.
Après-midi : C’est dimanche et … il pleut. Le vent faible
change sans arrêt.
Lundi 13.
Nuit sans vent au moteur à 2 nœuds (1300 tours) pour
avancer un peu et permettre à G II de faire son travail, avec le
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Kanaouenn Lettre n°21 – Le retour de Kanaouenn (!)
Juillet – Début Aout 2015
courant qui nous pousse cela fait du 4 nœuds en réel.
Au matin, un peu de vent avec le jour. Puis barbotage avec les voiles qui claquent à 2,2 nœuds. Il fait
beau. Le pilote gronde en butée et l’alarme de cap bip régulièrement.
L’après-midi, le ciel se couvre au vent mais toujours pas de vent. La grand-voile cogne contre le bas
hauban toujours et toujours, c’est la latte du bas : prise du 1er ris pour éviter cela
Mardi 14.
Le vent vient en milieu de nuit : au près en gardant le ris et 7-8 tours pour éviter les claquements.
L’après-midi, temps à grains avec
pluie, sous 3 ris et 15 tours,
Kanaouenn caracole au vent de
travers. Ce qui n’empêche pas une
grosse activité à bord.
Début de nuit avec de gros éclairs dans le nord mais le vent s’est
régularisé.
Mercredi 15.
Au matin le vent se calme. Et comme d’habitude, le temps que la mer suive on se fait balloter. Mais
là, pendant 2 heures, cela a été le vrai shaker ! A remettre de la toile progressivement au fur et à
mesure que le vent se calme et que la mer le permet. Il faut préserver les voiles. Cela se fini au
travers, un petit poil arrière tout dessus sous un beau soleil. Depuis le début il fait chaud et un peu
moite, parfois orageux : une bonne douche !
C’est la fin du frais fragile, dans l’ordre, pêches, bananes, kiwis et tomates.
73 milles en 12 heures et 150 en 24, joli trait.
Pendant le premier quart de nuit : tiens, le cap
est 25-30 degrés trop nord, rectification. Au
matin, tiens, le cap est 25-30 degrés trop au
sud, rectification. Il y a encore des courants qui
traînent dans le secteur. Avec de tels écarts en
avançant à plus de 6 nœuds, ils doivent être
conséquents.
Jeudi soir.
Toujours au largue sous 1, 2 ou 3 ris, c’est
selon. Là le 3ème vient d’être mis pour la nuit,
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Kanaouenn Lettre n°21 – Le retour de Kanaouenn (!)
Juillet – Début Aout 2015
c’est bien plus calme en bas ainsi. On est entre 6 et 6,5 nœuds. Le baro baisse lentement mais
régulièrement depuis 24 heures. 142 milles heures au point de midi. Cette nuit, on a passé la moitié
de la route. Le Navtex a reçu un bulletin des Bermudes. C’est comme pour les bouées, les States ne
respectent pas les conventions internationales qu’ils ont pourtant signées et pour comble, ils sont
référents pour leur zone (MetArea IV) ! Ils ne parlent que de leurs « Waters » et jamais des zones
normalisées. Pas facile de savoir de quoi ils parlent. Mais cela donne quand même une indication de
tendance. Un front froid se promène dans le secteur d’ici samedi, s’il n’y a rien de plus, c’est une
bonne nouvelle.
Vendredi 17.
C’est plus calme ce matin, largage du 3ème ris. Tient le vent a tourné, cela doit valoir le coup
d’empanner. Aller, c’est parti. Puis génois tangonné en ciseaux. Cela ne va pas : re-empannage et re-
changement de côté du génois tangonné. ½ heure après, le vent est franchement de travers : à
détangonner le génois et remise sous le vent … comme au départ ! Qui dit qu’on s’ennuie en mer ?
Samedi 18.
Nuit très agitée sous 3 ris et presque rien à l’avant et baro en
baisse régulière. Au matin, la mer commence à se former mais
« Petite pluie abat grand vent » dit le dicton et cela se révèle
exact. Puis le baro s’est stabilisé, suivi du passage au Nord ouest,
du « Comme dans le livre ». Bilan, 86 milles dans les 12 heures
soit plus de 7 nœuds de moyenne. Probablement un record.
Dimanche 19.
Dimanche de vrai beau temps.
Mer belle et bon vent.
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Kanaouenn Lettre n°21 – Le retour de Kanaouenn (!)
Juillet – Début Aout 2015
130 milles de fait et passage des 500 milles au but dans la soirée.
Lundi 20.
J’ai perdu mes notes !
Donc il ne me reste plus rien à dire.
Mais voici quand même la photo du jour !
Mercredi 22.
La nuit précédente sous 3 ris et encore un petit pas grand chose
à l’avant avec un baro en baisse. Cette nuit 3 ris et équivalent foc
2 avec un baro qui se décide enfin à remonter. Maintenant sous 2 ris, la vie coule doucement.
Mais on approche sérieusement (130 milles). Horta toujours muette sur le Navtex.
L’après-midi. Cela sent l’écurie ! Douche, lessive, ménage pour arriver tout prêts et profiter de Flores.
Repas de fêtes ce soir pour le fun tout simplement. Au travers/Grand largue sous 3 ris et 6 tours on
est toujours à 5,5—nœuds sur mer plate, Kanaouenn glisse tranquillement. Inutile d’aller plus vite si
on veut arriver de jour.
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Juillet – Début Aout 2015
Jour de l’arrivée.
Flores apparaît en début de matinée, massive mais sous la pluie. On ne peut pas tout avoir !
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Juillet – Début Aout 2015
Voici un petit reportage sur Flores. Une Ile magnifique, peut-être la plus belle des Açores ? Aussi
belle que Madère ? Encore une petite phrase qui va peut-être relancer l’éternel débat !
On n’a pas eu la chance de voir la moitié haute. Les vents d’ouest amènent des nuages dès mi-pente,
c’est paraît-il assez fréquent. Il faudra donc revenir ! Mais voici ce qu’on a pu voir :
Armement
de
baleinière.
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Kanaouenn Lettre n°21 – Le retour de Kanaouenn (!)
Juillet – Début Aout 2015
Cascade près de
Faja Grande.
Un des
nombreux
moulin à eau.
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Juillet – Début Aout 2015
Kanaouenn’s
cairn © 2015.
Et voilà juste un petit aperçu de Flores qui porte si bien son nom, Michèle a repris l’avion Dimanche.
Le lundi, est arrivé le Sagres, le navire école de la marine portugaise. Visite :
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Juillet – Début Aout 2015
Mercredi 29.
Avant-hier soir, un 4ème bateau est arrivé sur le ponton qui du coup est complet. Encore un
navigateur solitaire, cela fait 100% de solitaires sur le ponton ! Dans la même après-midi, sont arrivés
de Boston Black Nibonne et Atene, tous deux du groupe du Club de Toulon qui ont suivi l’Hermione
et donc déjà vus à Yorktown et New York, très intéressant échange sur nos traversées respectives.
Hier a sonné le départ pour Kanaouenn : cap sur La Rochelle !
Le début a été plutôt agité : vent arrière dans une mer creuse et courte, le Melody est réputé
inconfortable dans ce genre de situation … C’est vrai, mais il ne doit pas être le seul.
Mais on marche bien, c’est déjà ça. Cette nuit le vent a viré nord et la mer s’est allongée. Cela glisse
confortablement toujours avec 2 ris et 5 tours dans le génois.
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Kanaouenn Lettre n°21 – Le retour de Kanaouenn (!)
Juillet – Début Aout 2015
Vendredi 31 midi.
Toujours au près. Nuit pourrie. En faisant un peu de langue de
bois, je pourrais qualifier le bord de « Bord de recalage »
(Technique classique après une régate … en générale
perdue !). Mais en fait, pas bien alerte cette nuit, j’ai laissé
aller, résultat un bord à 80 puis 100 ° du cap … pas très
efficace. Mais c’est reparti et en plus le cap est tenu
maintenant. Grand changement à bord : les fax météo re-
fonctionnent. Xavier, à Flores, m’a dit que les anglais
n’émettaient plus (CQFD, j’avais laissé tomber cette source d’information car je n’obtenais plus rien)
la fréquence allemande est ok. C’est pas mal parasité par l’alimentation du poste (les piles
rechargeables - neuves - ne rechargent pas) mais c’est chouette de savoir ce qui se passe aux
alentours.
A part cela, le près serré par mer formée, c’est toujours un peu agité, même sur un Melody et ce
n’est pas toujours évident d’appuyer correctement sur la bonne touche de l’accordéon quand une
vague fait taper Kanaouenn.
Hier soir, plan orsec à bord. Allongé sur la bannette, j’entends un bruit bizarre dans la cuisine : de
l’eau au-dessus des planchers... Elle est salée. Pompe de cale et écope, cela étale bien, première
chose. Cela vient de derrière le moteur. Visite en extrême urgence du côté du presse étoupe (joint
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Kanaouenn Lettre n°21 – Le retour de Kanaouenn (!)
Juillet – Début Aout 2015
Volvo), un des endroits les plus dangereux sur un voilier. Démontage de la boite à eau pour mieux
voir car cela vient bien de par là. En fait le presse étoupe est ok, cela vient
du coffre, l’eau passe dans la cale moteur juste à côté. Verdict, c’est le
tuyau d’échappement qui est fendu au niveau de la sortie de coque (il n’y
a pas de vanne). A chaque coup de roulis, environ 1 litre d’eau rentre.
Virement pour mettre ce côté au vent. Je voulais mettre à la cape mais il
n’y a pas assez de foc pour équilibrer (Kanaouenn est depuis 2 jours sous
3 ris et un presque rien à l’avant bordé plat). Je mets le pilote comme
cela et on fait route pile dans l’autre sens mais ce n’est pas le plus important pour l’instant. Sciage du
tuyau au ras du passe coque et positionnement de la plus grosse pinoche du bord qui est un peu
juste. Puis sciage des deux Serflex grippés (pas le temps de faire dans la finesse) et du bout de tuyau
qui reste engagé. Il reste le 3eme Serflex qui lui est correct. Pendant ce temps, la pinoche, aspirée
par un coup de roulis est éjectée par le trou ! Le cache loch fera l’affaire, il est lui aussi trop petit mais
avec un chiffon, cela bloque bien cette fois-ci. Sac poubelle par-dessus le tout, bloqué par le Serflex,
chiffon par-dessus tenu par une surliure puis 2eme sac poubelle tenu par une 2eme surliure.
Virement de bord, c’est Ok. Il n’y a plus qu’à écoper tout. Nettoyage à l’intérieur, bien sûr 2-3 vagues
en ont profité pour éclabousser le chantier mais malgré l’humidité ambiante et le bazar à l’intérieur
(annexes, trottinettes, et autres ont migré dans le carré et la cabine arrière pour dégager la plaie et
qu’elle soit toujours sous surveillance bien visible), c’est reparti. La nuit a été plus calme. J’ai laissé
les 3 ris et le foc tel que : Pause. Kanaouenn fait quand même un petit 6 nœuds. Le tour de veille
inclut maintenant un coup d’œil dans les fonds, tout va bien.
Ce matin 2ème séance de réception de fax. Au début la réception
est très brouillée mais le h+48 et le h+108 sont lisibles. Le baro a
enfin terminé sa descente après 72 heures, enfin. Le vent est passé
Nord-Ouest au petit jour (empannage donc) et le temps à grain
s’installe. La météo Portugaise, que j’ai reçue hier a parlé d’un front froid actif, il ne va pas passer
tout de suite, à suivre. C’était certainement le dernier message de Horta sur le Navtex. On va rester
probablement 1 ou 2 jours avant d’avoir l’Espagne ou la France. Hier j’ai reçu les canaries, étonnant.
France Inter crachouille, inaudible mais cela approche. Fin du ménage et vérification du moteur, tout
va bien. Entre les grains il fait beau. Normal, c’est dimanche !
Lundi.
En fait la journée d’hier s’est, comme l’autre fois, terminée sous
la grisaille mais c’était dimanche quand même : Douche, et c’est
toujours bien agréable de se sentir tout propre et menu
amélioré : carottes râpées maison (recette archi personnelle et
totalement secrète). Ce menu « de fête » peut paraître un peu
banal mais les deux jours passés n’étaient pas idéaux pour
cuisiner. J’aurais bien encore une innovation à vous raconter
pour la douche. La dernière lessive aussi a été l’occasion d’une
belle trouvaille mais je ne vais pas tout vous raconter non plus, il y a des habitudes à perdre. Il serait
peut-être amusant de proposer un stage « Vie à bord » à STW. Cela changerait des stages
« Sécurité », « Pannes moteur » ou « Soins d’urgence ». En tout cas ce serait moins anxiogène … Mais
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Kanaouenn Lettre n°21 – Le retour de Kanaouenn (!)
Juillet – Début Aout 2015
effectivement, du coup peut-être moins vendeur ? Donc maintenant, c’est « Secret professionnel »,
désolé !
Le moteur va bien, merci ! L’échappement dans le cockpit est impeccable et en tout cas idéal pour
surveiller son bon refroidissement. Il faut juste nettoyer quelques traces noires déposées au passage.
Re bien fini d’écoper le coffre. La plaie ne suppure pas. Ce matin, beau temps à grains. Quelques
manœuvres donc, et il faut rester sur le qui-vive. Le Navtex a accroché les espagnols. Ils annoncent,
après une petite dépression, le retour de la dorsale. Apres un franc recalage nord, ce sera « droit au
but » pour passer à un peu plus de 70 miles des côtes espagnoles. Il n’y a rien de trop mais on verra
bien. Il y a une grosse houle très longue. Ca sent le retour.
Mercredi 5.
En plein milieu de la nuit, première
réception de la météo française. Ils
annoncent 7 avec rafales sur la zone, c’est
plus que les espagnols qui ne parlent que
de 6, encore 3 ris et un quasi rien à l’avant
bordé plat depuis hier après-midi, le baro
descend toujours mais le front est
visiblement passé. Hier soir, repas froid,
c’est rare mais la mer était vraiment très
confuse avec des houles multiples. Ce
matin le baro remonte et tout se calme
doucement. Génois en ciseaux toujours en
foc 3,5 (C’est précis !), puis déroulé un peu en fin de matinée en foc 3. Bien sûr la mer se calme plus
lentement avec quelques chahutages bien francs. Mais on avance pas mal et on est à 450 miles du
Way point « Chassiron ».
Vendredi 7.
Le passage du rail, hier, a été assez tranquille. Peu de descendants. Un petit festival de montants à un
moment où kanaouenn est passé devant trois petits à moins de un mille, mais c’est tout. Pendant ce
temps, passait un peu plus loin devant un joli bébé de 399 mètres (le
Mary Maersk), probablement le record.
Cette nuit a été efficace. Avec un Nord-Ouest en forme, les pointes à
8 nœuds étaient régulières, du bon boulot mais le vérin du pilote
était quand même un peu nerveux : à prendre un ris, on est en
croisière tout de même. En fait, au pied de mat (j’aime bien y être,
c’est là que je sens le mieux le bateau) le 2ème est pris dans la foulée.
Cela donne un 7 nœuds tranquille. Bien sûr, toujours la petite vague vicieuse qui éclabousse. Bâbord
amure, c’est la table à cartes qui est à la réception mais je vous rassure tout de suite, la cuisine n’a
pas été de reste grâce au petit hublot latéral (dans un coup de roulis l’eau est montée sur le
passavant, apparemment, jusqu’au niveau du roof). La pauvre gazinière n’a vraiment pas besoin de
cela : la rouille a complètement rongé le système d’ouverture de la porte du four et les brûleurs sont
en état de décomposition avancé, ce n’était pas du tout une bonne affaire.
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Vendredi 7 Après-Midi.
La nuit à débouler pas mal : 6,5 – 7 nœuds en
permanence au vent de travers un petit poil
en arrière, dans des vagues un peu de ¾
arrière (en fait les vagues et le vent sont dans
le même sens, c’est juste le vent apparent qui
remonte un peu). Cela bouge bien sûr à
l’intérieur mais Kanaouenn a le mors aux
dents. Ce matin nous avons du petit temps,
mais tout ce qui est pris est pris. Depuis 3-4
jours je trouve qu’il fait plus frais. La nuit c’est
polaire et salopette et cette nuit le bonnet est
ressorti. C’est G III qui barre, G II a fait un gros
caprice devant le cap Ortegal (Et oui, avec une prévision de vent d’ouest, contrairement à ce qui était
prévu et la tradition, je me suis approché de la côte pour tout simplement téléphoner). Il est très net
qu’avec le Gyroscope, le bateau est mieux tenu en ligne et va donc plus vite.
Samedi 8.
En fin de journée, le vent a baissé d’un cran mais on avance à encore un bon 6,5 nœuds. Kanaouenn,
avec un ris en moins, glisse mieux sur une mer moins agitée. Le génois a été entièrement déroulé
pendant la nuit et cela continue à baisser si bien qu’au matin on était à 4 Nœuds et maintenant on
barbotte à 2 nœuds. Après avoir bien cavalcadé, Kanaouenn rechignerait-il à retourner au bercail ? Il
y a une véritable nuée de pêcheurs sur l’AIS, du jamais vu depuis les années 80, d’après les noms, ce
sont des Espagnols.
Samedi.
10 heures de moteur : Sans commentaire.
Mais le soir a été un véritable festival. Le vent est revenu, tout doux. Les dauphins dans un coucher
de soleil magnifique, une vraie plaquette publicitaire. Comme si la mer et le ciel sortaient le grand jeu
pour cette dernière soirée.
C’est le dernier coucher de soleil, vous allez probablement saturer mais de mon côté j’en ai profité au
maximum !
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Dimanche.
Dernier matin :
Rentrée dans les Pertuis sur mer plate et petit temps, retrouver les paysages familiers...
Un retour tout en douceur.
Voilà, Kanaouenn est de nouveau aux Minimes. Un peu marqué, mais il est en pleine forme et
toujours partant, juste une bonne révision.
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Juillet – Début Aout 2015
Epilogue.
Il est temps de clôturer ces lettres. Je ne sais pas si vous avez un peu voyagé avec moi mais, de mon
côté, elles m’ont permis de voyager avec vous. C’était sympa, lors de visites, seul ou pas, de me dire
« tiens, je pourrais dire cela dans la prochaine lettre » ou « cette photo ira bien ».
Je remercie donc très sincèrement ceux qui m’ont encouragé ne serait-ce par un simple petit mot de
bonne réception ou parfois beaucoup plus. J’espère ne pas avoir trop importuné les autres …
Merci à tous ceux qui m’ont aidé et/ou encouragé. Que ce voyage soit aussi le vôtre car sans « Les
autres » on n’est pas grand-chose. Je ne nomme personne car ce serait trop long (et la peur de l’oubli
guette) mais vous vous reconnaitrez aisément.
Merci, bien sûr à Kanaouenn qui a toujours été un vaillant compagnon de route et qui, au fil des
milles est presque devenu un peu comme une deuxième peau.
Pour le remercier voilà ce qui est sans aucun doute sa plus belle photo.
En tout cas, quoi qu’il arrive, que le meilleur soit sur vous … et bien plus encore.
Bernard.
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Kanaouenn Appendices
Septembre 2015
Appendices :
Le parcours
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Kanaouenn Appendices
Septembre 2015
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Kanaouenn Appendices
Septembre 2015
Côté Etats Unis, on le constate très vite : Procédure is procédure. Ambiance pré-incarcération. J’avais
mon ESTA, donc tout s’est bien passé.
Pour revenir à la procédure, c’est très simple. Vous avez votre ESTA (Pour cela : débrouillez-vous. A
commencer par avoir une adresse et un téléphone là-bas). Ensuite vous prenez un ferry à pied pour
la partie US. Là vous faites votre entrée pour vous et vous demandez un formulaire pour le bateau.
Après vous pouvez venir avec le bateau. C’est comme cela « qu’on » m’a dit de faire et cela a
fonctionné … Je ne sais pas ce qui se serait passé si j’étais venu directement avec le bateau.
République Dominicaine
Le point d’entrée local est La Romana. Une marina ultra privée, ultra sécurisée pour ultra riche. Rien
n’y est prévu pour y accueillir le voilier de passage. On stationne au quai juste à l’entrée : Un haut
quai en rude béton mal protégé de la houle qui rentre. Il faisait beau et Kanaouenn a pourtant été
bien chahuté à l’arrivée et au départ, avec rappels contre le quai et quelques chocs malgré tous les
pare-battages mis à contribution. Situation peu confortable qui a duré plusieurs heures (comptez
environ 4 heures, en tout cas au moins 3), le temps que tout le petit monde arrive de la grande ville.
Le petit monde : Police des frontières, Douanes, Santé, Agriculture, Autorités portuaires et Stup. Une
petite taxe de 20 € en moyenne (US$ acceptés !) pour chacun et vous repartez soulagé dans tous les
sens du terme. A la sortie, une seule autorité (je ne sais plus laquelle) redemande une 2 ème dime. Les
deux fois, personne n’est monté à bord comme ils ont l’air d’avoir l’habitude car c’était un peu trop
sportif pour embarquer, et surtout débarquer. Le très aimable policier m’a raccompagné à bord, très
probablement pour bien vérifier que je partais bien … Le sésame de sortie en main. Il ne me l’a
donné qu’en échange d’un « Petit quelque chose ». On ne se refait pas ma bonne dame. Mais bon, il
a été si peu gourmant. Cela devait être juste pour le principe.
Cuba
Une carte de séjour touristique (à ne pas perdre, parait-il) à prix modique prise finalement sur place.
Ce n’est pas la peine de la prendre avant via Internet car ils veulent le document original, une
impression du document sur imprimante n’est pas valable. Visites de la Douane, des affaires
sanitaires et du service de l’agriculture gratuites à l’arrivée et visite de la douane courtoise et légère
à la sortie. C’est tout. Ensuite, nous avons circulé en voiture dans tout le pays en toute tranquillité.
Juste un petit contrôle routier de routine.
USA
Le plus grand, le plus puissant et le plus organisé pays du monde a, à juste titre, très mauvaise
réputation. Compliqué, tatillon, procédurier et franchement paranoïaque. Les voiliers français y ont
aussi très mauvaise réputation. Rarement en règle. J’y suis arrivé, contrairement à la légende, avec
TOUS les papiers, même le Cruise Permis. Du coup (je suppose que cela vient de là) je n’ai vu
personne de tout le séjour, tout s’est fait par téléphone. Même pour la sortie, je leur ai demandé, 2-3
jours avant, toujours au téléphone, ce qu’il fallait faire. La réponse a été « C’est bon, maintenant
qu’on le sait, il n’y a rien d’autre à faire » … (?). Ils demandent d’appeler pour les prévenir des
déplacements. A certains bateaux, ils demandaient de téléphoner à chaque changement d’Etat. A
d’autres, à chaque changement de place. Je n’ai pas eu de consigne spéciale, ou je n’ai pas compris,
en tout cas j’appelais de temps en temps, environ tous les 10 jours en moyenne, et ils étaient à
chaque fois, visiblement, contents de m’avoir au téléphone : De grands affectifs ces US Cops en fait.
En tout cas, n’utilisez pas et ne donnez pas votre téléphone français : Au moindre appel, il faut
décliner tout le pédigrée du bateau et de l’équipage, noms et numéros à l’appui, le tout épelé en
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alphabet international. De quoi crever plusieurs fois le plafond de votre budget téléphonique. Au
final, ne jouez pas au plus fin avec eux, les choses peuvent très vite dégénérer et les amendes sont
plus que dissuasives, les premiers tarifs sont à au moins 1000 dollars. A part cela, on croise en
permanence une quantité impressionnante de patrouilles de tout ce qui peut patrouiller (Police
Fédérale, Police Départementale, Police Locale, Douane, Police des frontières, Police maritime, Police
militaire, Police portuaire, Etc …) On finirait presque par s’y habituer tellement ils font partie du
paysage.
Açores
Là, c’est surréaliste. On y est accueilli comme le vieil ami de toujours. Quel bonheur paisible.
Pause Musicale
… Pour finir en Musique !
A bord, les accordéons jouent pas mal de la musique dite « Trad », de différents pays. Terme pas
toujours bien clair mais peu importe. En tout cas Kanaouenn voyage en musique et voilà des choses
découvertes en route.
Portugal
Incontournable hommage à la Grandissime Amalia. Voici un enregistrement public d’une ferveur
prenante, dans la 2ème moitie elle se lâche : https://www.youtube.com/watch?v=yEjbpfAaWw8
Bien sûr la maison sur le port (https://www.youtube.com/watch?v=quK02fzqJ1I) mais aussi Um
casa portugesa https://www.youtube.com/watch?v=RU-Z0SiQKgU et la belle Meia noite e uma
guitarra https://www.youtube.com/watch?v=zHwTxTFFhTo , etc …
Canaries
A La Gomera, la spécialité locale ce sont les Siflets. Une véritable langue utilisée entre les vallées.
Voilà un air traditionnel, Santo Domingo Gomera :
https://www.youtube.com/watch?v=fEoVPzY_MBc
Et de Artenara – Junonia minor, l’auteur est un enseignant de la langue sifflée :
!Tu Mar ! : https://www.youtube.com/watch?v=cAilsixDu-I
et Infame esclavitud … qui lui n’est pas sur Youtube, il faut acheter le CD.
Sénégal
Je n’ai rien trouvé de réellement fantastique, chacun ses goûts. Voilà un exemple de ce qui
s’entend à la radio : https://www.youtube.com/watch?v=HpjkdYxHt2w. C’est très sympa mais je
ne résiste pas à l’envie de « plaquer » le bon voisin malien et immense Ali Farka Toure juste un
échantillon en version trad https://www.youtube.com/watch?v=6sdM-36eRGQ et un autre en
version blues
https://www.youtube.com/watch?v=LSWuzp_0hn4&list=PLSotqNfJUlwYKi1YptQqu9Zs7qW6t34aZ
Cap Vert
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A côté de Cesaria Evora, histoire de changer, Ido Lobo :
https://www.youtube.com/watch?v=W0jz-2uM348
République Dominicaine
Tatico (Enriquez), bien sûr. Deux échantillons :
Mañana me Voy De Aqui https://www.youtube.com/watch?v=9f6TwTWxyoo
et El Trompezon https://www.youtube.com/watch?v=XorbvGKCMG0
Mais aussi Fefita la Grande https://www.youtube.com/watch?v=xojqBQzfu6U
Et Guandelito … Et tant d’autres !
Cuba
Avant la Salsa était le Son, juste un échantillon :
https://www.youtube.com/watch?v=OZSf7QsNnX0
Dans le Son, presque tout est bon, à vous de piocher.
USA
Là, vous ouvrez le media que vous voulez et vous avez tout ce que vous voulez et même ce que
vous ne voulez pas. Donc « Joker » pour moi … Histoire de finir par une pirouette ?
Quand même pas, parce qu’un peu de Zideco ne peut pas faire de mal.
Un petit exemple du « Pape » Clifton Chenier avec Jolie Blonde :
https://www.youtube.com/watch?v=yteXz_J1Nlk
Les haricots sont pas salés (Titre culte) :
Une version authentique :
https://www.youtube.com/watch?v=v4WEwSR-sjo
Une autre plus moderne :
https://www.youtube.com/watch?v=qNQqC5meazM
Une version de Clifton :
https://www.youtube.com/watch?v=BH1r_03jyss
Par ailleurs, voici La veuve du Lac bleu : https://www.youtube.com/watch?v=sQTx4O0CwwA
‘Ptit Galot Mamou : https://www.youtube.com/watch?v=jWGkrix9_bk
Plus si affinité sur la toile.
Bonus
Si un petit détour par le Chili vous dit … en passant par Tahiti, histoire de rester au chaud :
https://www.youtube.com/watch?v=vIrS5tHso8k
Violeta Parra. Comme disait François Béranger, il y a des chansons qui se passent de commentaire
El Palomo https://www.youtube.com/watch?v=5MBxZq7qru0
Paloma Ausente https://www.youtube.com/watch?v=sJxDb-z3fO0
Gracias a la vida https://www.youtube.com/watch?v=UW3IgDs-NnA
Cette dernière est vraiment parfaite pour conclure.
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Lexique
Quelques termes pour que les terriens s’y retrouvent. Ils n’y sont probablement pas tous, mais au
moindre doute sur un mot : Internet est là.
ISBN : 978-2-9554939-3-9
Dépôt légal Mai 2016
Le parcours est connu mais l’aventure maritime et l’étonnement des rencontres sont toujours au
rendez-vous. Les lettres, écrites pour raconter et surtout
partager, entre le livre de bord et le carnet de voyage, vous
plongent dans un univers où les découvertes et les
interrogations se mélangent à la gestion d’un quotidien
bien plus prosaïque mais pas triste non plus. Le texte et les
nombreuses photos vous embarquent dans 11 mois de
voyage et 10 pays. Un regard fatalement parcellaire et ne
pouvant être que subjectif. Mais un peu comme un
kaléidoscope, ces lettres forment une sorte de grande carte postale d’un
petit bout de notre planète.