Vous êtes sur la page 1sur 15

ENDETTEMENT ET TRANSPARENCE DES GRANDES ENTREPRISES

CAMEROUNAISES
Robert Wanda, Fabrice Arnaud Guetsop Sateu

I.M.C.F | « Question(s) de management »

2016/1 n° 12 | pages 61 à 74
ISSN 2262-7030

Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F
Article disponible en ligne à l'adresse :
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
https://www.cairn.info/revue-questions-de-management-2016-1-page-61.htm
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F

Pour citer cet article :


--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Robert Wanda, Fabrice Arnaud Guetsop Sateu« Endettement et transparence des
grandes entreprises camerounaises », Question(s) de management 2016/1 (n° 12),
p. 61-74.
DOI 10.3917/qdm.161.0061
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Distribution électronique Cairn.info pour I.M.C.F.


© I.M.C.F. Tous droits réservés pour tous pays.

La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les
limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la
licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie,
sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de
l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage
dans une base de données est également interdit.

Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)


Endettement et transparence
des grandes entreprises camerounaises

Robert WANDA, Fabrice Arnaud GUETSOP SATEU

Résumé n n Summary

Partant du constat selon lequel l’endettement constitue Noting that the debt is not only one of the leaders control
non seulement un outil de contrôle des dirigeants, mais tool, but also an effective way to solve some of the costs of
aussi un moyen efficace de résoudre une partie des coûts agency resulting differences of interest between principals

Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F
d’agence issue des divergences d’intérêt entre mandants and agents, the object of this study is to verify whether
et mandataires, l’objet de cette étude est de vérifier s’il there is a relationship between indebtedness and trans-
existe une relation entre l’endettement et la transparence parency of major Cameroonian companies. Using the data
des grandes entreprises camerounaises. A l’aide des don- on a sample of 66 large companies, it is statistically and
nées portant sur un échantillon de 66 grandes entreprises, econometrically shown that the level of debt influences the
Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F

il est statistiquement et économétriquement démontré que degree and quality of corporate financial reporting.
le niveau d’endettement influence le degré et la qualité de
communication financière de l’entreprise. n Keywords: debt; corporate transparency; financial
reporting; information asymmetry.
nM
 ots-clefs : endettement, transparence de l’entre-
prise, communication financière, asymétrie d’informa-
tion.

© Éditions EMS Question(s) de Management ? / N°12 / Juin 2016 / 61


ENDETTEMENT ET TRANSPARENCE DES GRANDES ENTREPRISES CAMEROUNAISES

1. INTRODUCTION observées sur la période 2004-2009, il ressort à


travers l’analyse de la régression logistique que
A la suite de nombreux scandales liés à des plus l’entreprise s’endette, plus l’information
pratiques commerciales ou managériales répré- financière publiée est importante et de bonne
hensibles ayant agité le monde économique qualité.
(falsification de documents financiers à l’instar Le compte rendu circonstancié de ce résultat
de la conduite des entreprises Enron, WordCom exige d’abord d’élucider la problématique de
(…), actes de corruption dans les passations de même que la méthodologie de l’étude.
marché d’Etat ou dans le domaine fiscal, publi- JUSTIFICATIONS THEORIQUES DE
cités mensongères, mise en marché consciente LA RELATION ENDETTEMENT ET
de produits dangereux à la consommation, etc.), TRANSPARENCE DE L’ENTREPRISE : UNE
des débats tant sur le plan académique que pro- LECTURE DES THEORIES CONTRACTUELLES
fessionnel se sont succédés sur la nécessité de DES ORGANISATIONS
contrôler le dirigeant en entreprise. Parmi les dif- Il est question tout d’abord, de cerner les
férents mécanismes de contrôle1 du dirigeant, concepts de théories contractuelles des orga-
l’endettement occupe une place fondamentale nisations, ensuite de ressortir l’importance des
et met ainsi en désaccord certains chercheurs asymétries contractuelles et de l’opportunisme
tels : Poincelot (1999) qui ne trouve aucune dans les relations interindividuelles, d’analyser
influence de l’endettement sur le comporte- la notion de communication financière comme
ment du dirigeant dans le cas des entreprises déterminant de la transparence des entreprises,
qui dégagent du free cash-flow ; puis Goffin de faire un exposé sur l’endettement comme
(1999) qui trouve opportun pour une entreprise levier de contrôle et de discipline des dirigeants

Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F
de s’endetter car pour lui, l’endettement est une et enfin, de parler de l’endettement limité par
source de création de valeur. Au Cameroun par des vices avérés.
contre, Wanda (2001) dans le cadre de ses tra-
vaux en contexte de marché financier embryon- 1.1. Les concepts de théories
Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F

naire, trouve que l’endettement est une variable


contractuelles des organisations : des
d’action indirecte utilisée par les actionnaires
théories émergentes
pour s’approprier la valeur auprès des dirigeants
d’entreprise. Dans la grande famille des théories des contrats,
Les grandes entreprises camerounaises étant trois courants contemporains se sont particu-
des organisations où règnent quelquefois de lièrement illustrés. Au-delà des principes com-
nombreuses asymétries d’informations, le pro- muns, chacun d’eux aborde la question sous un
blème de communication financière se pose sens légèrement différent.
avec acuité. Les informations communiquées La théorie des coûts de transaction se foca-
dans la majeure partie des cas par les dirigeants lise sur les défaillances du marché. En 1975,
sont des informations volontaires, c’est-à-dire Williamson décrit d’abord les « frictions » exis-
celles qui intéresseraient le public (Pout, 2007). tant lors des échanges2 pour expliquer la forma-
La littérature financière montre que plus les tion des firmes. Ensuite, il analyse les différentes
entreprises ont recours à l’endettement pour le structures de gouvernance. Et pour finir, il travail
financement de leurs projets, plus les dirigeants tout particulièrement sur la spécificité des actifs
sont amenés à divulguer des informations por- et la notion d’opportunisme. Sa théorie offre un
tant sur leur responsabilité sociale et ce pour cadre conceptuel pour faire un choix entre diffé-
répondre aux attentes des créanciers (Khemir, rents modes de coordinations dans les relations
2010). entre agents.
L’objet de cette étude est de vérifier s’il existe La théorie de l’agence, développée princi-
une dépendance entre l’endettement et la trans- palement par Jensen et Meckling (1976), se
parence des grandes entreprises (GE) came- concentre sur la relation entre un principal, dé-
rounaises. A partir d’un échantillon de 66 GE positaire d’une autorité, et un agent auquel est
1 Selon Caby et Hirigoyen (2001), ces différents confiée la réalisation d’une certaine tâche. Cette
mécanismes de contrôle sont : la géographie du capital ; délégation, dans un contexte d’asymétrie d’in-
le conseil d’administration ; la politique d’endettement ; le
marché financier ; le marché du travail ; la concurrence des 2 Le terme « friction » emprunté à la physique, est
autres firmes (le marché des biens et services). volontiers repris par Williamson dans ses travaux.

62 / Question(s) de Management ? / N°12 / Juin 2016 © Éditions EMS


Robert WANDA, Fabrice Arnaud GUETSOP SATEU

formation, génère des divergences d’intérêts font référence qu’aux fonctions de contrôle et
qu’il faut canaliser. L’organisation s’interprète de décision. Les organisations que considère la
comme une superposition de telles relations et théorie apparaissent a priori être les organisa-
devient un « nœud de contrats ». En découle une tions privées. Leur activité n’est déterminée que
réflexion sur les systèmes contractuels incitatifs par l’échange et les contrats qui sont librement
qui donne naissance à de nombreux modèles consentis. Il semble cependant, que le champ
normatifs ou positifs3 (tarification optimale, mo- d’application des théories puissent être élargi
dalité d’enchères…). Ce courant est tout indiqué et qu’elles puissent avoir un pouvoir explicatif
pour comprendre la relation entre un mandant et certain quant au comportement des organisa-
un mandataire et pour réfléchir à des modes de tions contrôlées par l’Etat ou par d’autres orga-
contrôle et d’incitation. nisations publiques5 [Charreaux et Pitol-Belin,
Le dernier des courants contemporains est celui (1985) ; op.cit., p. 166 - 167].
des droits de propriété. Des auteurs à l’instar Les théories des contrats sont centrées sur
d’Alchian ou Demsetz (1972), analysent les droits les asymétries d’information et leurs effets
de propriété comme des conventions admises concernant l’efficacité de la coordination inte-
par la société, permettant de préciser l’usage rindividuelle. Le paradigme transactionnel de
des biens. Autrement dit, les lois, mais aussi Williamson (1976), en particulier insiste lourde-
les règles, habitudes et coutumes permettent ment sur une forme d’asymétrie contractuelle
de déterminer pour chaque actif trois attributs : qui est : l’incertitude comportementale ou op-
le droit d’utiliser cet actif, le droit d’en tirer un portunisme.
revenu et le droit de le céder à un tiers. Les rela- Pour les approches contractuelles, le problème
tions entre les agents sont cette fois condition- majeur de la coordination est relatif à l’informa-

Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F
nées par la nature et la distribution de ces droits. tion : les informations nécessaires pour déter-
La répartition de chacun de ces attributs à une miner la meilleure allocation des ressources
ou plusieurs personnes et la transférabilité des ne sont pas à la libre disposition de tous. Une
droits de propriété conditionnent l’organisation situation caractérisée par une asymétrie d’infor-
Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F

de l’économie et les relations d’échange. Cette mation est une situation dans laquelle tous les
analyse conduit particulièrement à des préconi- agents ne disposent pas des mêmes quantités
sations sur la répartition du pouvoir de décision. d’information. Plus exactement, on parle d’in-
formation asymétrique lorsqu’une seule partie
1.2. L’importance des asymétries connaît l’ensemble des coûts et bénéfices des
contractuelles et de l’opportunisme différents plans mis en œuvre, ou quand la pro-
dans les relations interindividuelles babilité relative des différents résultats consti-
tue une information privée.
Les théories contractuelles des organisations
Williamson insiste sur la possibilité qu’ont les
se proposent sous ses formes actuelles d’expli-
agents économiques d’utiliser à leur profit l’exis-
quer les différences de structure adoptées par
tence d’asymétries informationnelles. Ainsi,
les organisations et de déterminer un ensemble les asymétries d’information conduisent à une
de caractéristiques organisationnelles qui per-
incertitude résultant de la possibilité d’adop-
mettent de comprendre leur fonctionnement. A
tion de comportements stratégiques de la part
partir de ses nombreuses recherches, Jensen4
des agents. L’opportunisme correspond à cette
conclut que la considération des trois systèmes
incertitude de nature « comportementale »6 :
suivants – le système de mesure de perfor-
« l’incertitude de type stratégique est imputable
mance et d’évaluation, le système de récom-
à l’opportunisme et [est désignée] sous le terme
pense et de sanction, le système d’allocation
de la décision entre les différents membres de 5 Nous pensons que l’intégration des relations de
l’organisation – est suffisante pour permettre mandat entre électeurs et élus, élus et administration pour-
de construire une taxinomie des différentes rait conduire à une extension de la théorie. L’analyse de
Breton et Wintrobe (1982), qui porte sur la bureaucratie pu-
organisations. On remarquera immédiatement blique et privée à partir d’une problématique très proche de
que ces caractéristiques organisationnelles ne celle utilisée par la théorie contractuelle, peut être consi-
dérée comme une extension de l’analyse aux organisations
3 Le courant « normatif » de la théorie de l’agence publiques. Cette généralisation de la théorie supposerait
développe des modèles prescriptifs, le courant « positif » l’intégration du marché politique dans l’analyse.
développe plutôt des modèles issus de l’observation. 6 Cette incertitude renvoie au fait que chaque acteur
4 Jensen (1983), op.cit., p.325. agit à partir de conjectures sur le comportement des autres.

© Éditions EMS Question(s) de Management ? / N°12 / Juin 2016 / 63


ENDETTEMENT ET TRANSPARENCE DES GRANDES ENTREPRISES CAMEROUNAISES

d’incertitude comportementale » (Williamson, La transparence et la divulgation d’information


1994, p. 80)7. représentent une partie intégrante du gouver-
L’opportunisme est problématique parce qu’il nement d’entreprise. Ainsi, une bonne qualité
est source de coûts de transaction. Le simple de divulgation d’information permet de réduire
fait que ce risque existe implique la mise en l’asymétrie d’information entre les dirigeants, les
place par les agents de dispositifs visant à évi- actionnaires, et les prêteurs, et permet aussi de
ter l’apparition d’un tel comportement (Peillon, limiter les problèmes d’agence (Fan Yu, 2005).
2001). D’un point de vue théorique, le manque de
transparence dans les entreprises résulte de la
1.3. La communication financière comme séparation entre la fonction de propriété et celle
déterminant de la transparence des d’exécution qui entraîne un conflit d’agence.
entreprises Ce constat, à l’origine de la théorie positive de
l’agence, a été formalisé par Jensen et Meckling
La communication financière est définie comme
(1976) à la suite des travaux précurseurs de
« un processus stratégique de transmission
Berle et Means (1932).
d’une représentation de la réalité économique
destinée à influencer les anticipations de ses
1.4. L’endettement comme levier de
bailleurs de fonds » (Bertrand, 2000, p. 4).
contrôle et de discipline des dirigeants
Selon Marston et Shrivers (1991), les dirigeants
utilisent plusieurs canaux d’informations pour La dette est un outil de contrôle et de pression
communiquer avec l’extérieur : les rapports qui oblige les dirigeants à n’investir que sur des
annuels ; les autres publications intermédiaires ; projets rentables (Jensen et Meckling, 1976 ;

Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F
les conférences téléphoniques ; les sites Web ; Jensen, 1986). Selon Kessler (2001), lorsque
etc. Lang et Lundholm (1993) soulignent l’impor- l’entreprise recourt largement à l’endettement,
tance du rapport annuel comme premier support elle est tenue de donner des informations à
de communication utilisé par l’entreprise et en- son ou ses banquiers. Pour Ziane (2004), l’en-
Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F

suite le site Web institutionnel comme principal dettement de l’entreprise peut être vu comme
mode utilisé pour la communication et la mise à un moyen efficace de résoudre une partie des
jour de l’information financière en temps oppor- coûts d’agence des fonds propres puisque ce-
tun et à faible coût (Ashbaug et al., 1999). lui-ci favorise la convergence des intérêts des
Pour ce qui est de la transparence et en s’inspi- actionnaires et du dirigeant.
rant de son étymologie latine (trans parere), la L’usage de la dette présente dès lors deux uti-
transparence signifie « laisser passer à travers lités. Elle déprécie le degré de ressources pou-
la lumière ». Elle voudrait également dire com- vant être accaparées par les gestionnaires, elle
muniquer volontairement les informations de accroît la probabilité de faillite de l’entreprise et
l’entreprise (Trabelsi, 2005 ; Paturel et al., 2006) la perte du pouvoir décisionnel qui y est associé
à travers les sites « web » ou « internet ». La no- (Jensen, 1986).
tion de transparence est, par conséquent, cette Une faillite serait une catastrophe non seule-
autre composante essentielle pour l’obtention ment pour les actionnaires mais aussi pour les
d’une bonne gouvernance. dirigeants dont la réputation serait fortement
Ainsi, la transparence de l’entreprise ne consiste ternie et qui auraient du mal à retrouver une
pas à « tout dire », mais plutôt à créer « un sen- situation et un poste similaire. En donnant ain-
timent de transparence » auprès des usagers si la possibilité aux investisseurs de prendre le
de l’information, en présentant une information contrôle de l’entreprise dans les mauvais états
claire, fiable, prompte, régulière et adressée de la nature, la dette comme source de finan-
à une population précise. C’est dans ce sens cement agit comme un mécanisme disciplinaire
qu’un sociologue affirmait que la transparence envers les gestionnaires (Jensen, 1986).
consiste à « apprendre à quelqu’un ce qu’il n’ai- En outre, le propre de la dette est d’être rem-
merait pas apprendre par quelqu’un d’autre que boursé à échéance, avec les intérêts payés indé-
vous » (Favatier, 2009, p.5). pendamment du niveau de rentabilité de l’entre-
prise, ce qui oblige les dirigeants à générer des
7 L’opportunisme occupe une place importante au
liquidités pour satisfaire ses obligations. La dis-
sein du paradigme transactionnel, c’est à Williamson que
l’on doit cette hypothèse centrale sur les comportements cipline imposée par l’endettement signifie donc
individuels. que les dirigeants utiliseront les ressources de

64 / Question(s) de Management ? / N°12 / Juin 2016 © Éditions EMS


Robert WANDA, Fabrice Arnaud GUETSOP SATEU

l’entreprise de manière efficiente sur les projets détriment des obligataires, ils veulent provoquer
qui sont susceptibles de créer de la valeur. un transfert de valeur entre obligataires vers les
actionnaires. Il en découle des décisions d’in-
1.5. L’endettement limité par des vices vestissements erronées. Toutes ces décisions
avérés contribuent à diminuer la valeur globale de l’en-
treprise.
A partir de l’instant où l’endettement n’est
Partant, la question de recherche qui se dégage
plus maîtrisé, l’entreprise risque de tomber en
est de savoir : Quelle influence l’endettement
faillite et d’entrer dans une phase de redresse-
a-t-il sur la transparence des grandes entre-
ment fiscale (Beaver, 1996 ; Altman, 1968). Les
prises camerounaises ? Autrement dit, quelle
coûts de faillite deviennent un élément capable
incidence le niveau d’endettement a-t-il sur
d’expliquer la structure financière. Dans le pro-
le degré et la qualité de la communication
longement de ce courant, Opler et Titman (1994)
financière des grandes entreprises camerou-
affirment que la dette est un facteur de « stress
naises ?
financier » susceptible de mettre en péril l’entre-
L’objet de la présente recherche est de vérifier
prise. Ainsi, parlant des opportunités d’investis-
sement à venir, les partenaires de l’entreprise s’il existe une dépendance entre l’endettement
peuvent, à partir d’un certain niveau d’endette- et la transparence des grandes entreprises came-
ment, émettre des doutes quant à sa pérennité. rounaises. De manière spécifique il s’agit d’une
Craignant de ne pas voir leurs contrats honorés, part, de rechercher la relation existante entre le
ils peuvent engager des actions préventives. niveau d’endettement et le degré de communi-
Autrement dit, ils n’ont plus confiance dans la cation financière et d’autre part, de mettre en
évidence le lien existant entre le niveau d’endet-

Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F
capacité de l’entreprise à respecter ses engage-
ments. tement et la qualité de la communication finan-
L’originalité d’Opler et Titman (1994), est de cière des grandes entreprises camerounaises.
mettre en évidence l’existence des coûts indi- Afin de répondre à nos questions de recherche
formulées plus haut, nous nous sommes ap-
Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F

rects nuisibles (perception néfaste des clients,


perte de pouvoir de marché…) à l’entreprise. puyés sur deux hypothèses de recherche.
Les auteurs montrent que ces coûts, facteurs de H1 : plus l’entreprise s’endette, plus la quantité
dégradation de performance sont d’autant plus d’information financière publiée est importante ;
élevés en période de récession économique. H2 : plus l’entreprise recourt à la dette pour le
Toutefois, l’excès d’endettement peut être préju- financement de ses activités, plus l’information
diciable aux obligataires. Un taux d’endettement financière divulguée est de bonne qualité.
excessif peut générer des conflits entre action-
naires et obligataires (Galai et Masulis, 1976).
Dans une situation où une entreprise est sur le 2. METHODOLOGIE
point de faire faillite, il y a de fortes probabilités
que dans un avenir proche, la valeur de l’entre- Elle consiste à expliciter d’abord l’échantillon-
prise soit abandonnée aux obligataires. Les re- nage et la collecte des données, ensuite à défi-
présentants des actionnaires ont alors tendance nir les variables et enfin à préciser la méthode
à gérer l’entreprise dans leur seul intérêt, au d’estimation utilisée.

Tableau 1 : Répartition par villes des 66 GE de l’échantillon

Villes Douala Dizangué Nkoteng Ngaoundéré Limbé Edéa Yaoundé Garoua Total
Questionnaires
225 1 1 1 2 1 48 1 280
administrés
Questionnaires
73 1 1 1 2 1 40 1 120
reçus
Questionnaires
47 1 1 1 2 1 12 1 66
exploitables

Source : De l’auteur à partir de l’enquête

© Éditions EMS Question(s) de Management ? / N°12 / Juin 2016 / 65


ENDETTEMENT ET TRANSPARENCE DES GRANDES ENTREPRISES CAMEROUNAISES

Tableau 2 : Tableau croisé branche d’activité et villes camerounaises retenues

Villes camerounaises retenues


Branche d’activité
Total
de l’entreprise
Douala Dizangue Nkoteng Ngaoundéré Limbé Edéa Yaoundé Garoua

Effectif 6 1 1 1 0 0 0 0 9
Agro - industrie
 % 66,7 % 11,1 % 11,1 % 11,1 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 100,0 %
Effectif 3 0 0 0 0 0 0 0 3
Industrie forestière
 % 100,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 100,0 %
Effectif 2 0 0 0 1 0 0 0 3
Eau et énergie
 % 66,7 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 33,3 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 100,0 %
Fabrication Effectif 1 0 0 0 0 1 0 0 2
des produits  % 50,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 50,0 % 0,0 % 0,0 % 100,0 %
métallurgiques de
base et d’ouvrages
en métaux
Construction et BTP Effectif 2 0 0 0 0 0 2 0 4
 % 50,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 50,0 % 0,0 % 100,0 %
Fabrication de Effectif 1 0 0 0 0 0 3 0 4
papier et d’articles  % 25,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 75,0 % 0,0 % 100,0 %
en papier;
imprimerie et
édition

Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F
Agriculture Effectif 1 0 0 0 1 0 0 0 2
industrielle et  % 50,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 50,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 100,0 %
d’exportation
Industries du textile Effectif 1 0 0 0 0 0 0 1 2
Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F

et de la confection  % 50,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 50,0 % 100,0 %
Industrie de Effectif 4 0 0 0 0 0 0 0 4
boissons  % 100,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 100,0 %
Autres industries Effectif 2 0 0 0 0 0 0 0 2
 % 100,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 100,0 %
Transport, Effectif 3 0 0 0 0 0 1 0 4
entreposage et  % 75,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 25,0 % 0,0 % 100,0 %
communication
Postes et Effectif 3 0 0 0 0 0 2 0 5
télécommunications  % 60,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 40,0 % 0,0 % 100,0 %
Micro finances et Effectif 2 0 0 0 0 0 1 0 3
services financiers  % 66,7 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 33,3 % 0,0 % 100,0 %
Effectif 4 0 0 0 0 0 0 0 4
Assurances
 % 100,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 100,0 %
Banques et Effectif 11 0 0 0 0 0 3 0 14
établissements  % 78,6 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 21,4 % 0,0 % 100,0 %
financiers
Fabrication Effectif 1 0 0 0 0 0 0 0 1
d’autres produits  % 100,0  % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 100,0 %
minéraux non
métalliques
47 1 1 1 2 1 12 1 66
Effectif
Total
71,2 % 1,5 % 1,5 % 1,5 % 3,1 % 1,5 % 18,2 % 1,5 % 100,0 %
 %

Source : De l’auteur à partir de l’enquête

66 / Question(s) de Management ? / N°12 / Juin 2016 © Éditions EMS


Robert WANDA, Fabrice Arnaud GUETSOP SATEU

2.1. Echantillonnage et collecte des l’endettement, le secteur d’activité, la cotation


données sur un marché étranger, le comité d’audit et la
qualité d’audit.
La population de notre étude est constituée
des grandes entreprises (GE) camerounaises.
2.3. Mesure de la variable endogène
Selon l’Institut National de la Statistique (INS)
du Cameroun, une GE est définit comme une Selon Marston et Shrivers (1991), les dirigeants
entreprise qui emploie plus de 100 personnes et utilisent plusieurs canaux d’informations (rap-
réalise un chiffre d’affaires de plus d’un milliard ports annuels, autres publications intermé-
de F CFA. diaires, conférences téléphoniques, sites Web,
Sur 722 grandes entreprises que compte le etc.), pour communiquer avec l’extérieur.
Cameroun et reparties sur pratiquement l’en- Se basant sur la multi-dimensionnalité de la
semble du territoire, 399 détiennent un capital quantité et de la qualité de la communication fi-
social majoritairement camerounais, contre nancière de l’entreprise, nous avons utilisé deux
209 qui est majoritairement étranger (INS, supports de publication : le rapport annuel et
2010). le site Web institutionnel de l’entreprise. Lang
Les grandes entreprises étant assez nom- et Lundholm (1993) soulignent l’importance
breuses et réparties sur l’ensemble du terri- du rapport annuel comme premier support de
toire camerounais, l’obtention de l’échantil- communication utilisé par l’entreprise. Le site
lon de l’étude s’est faite par la méthode des Web institutionnel d’une entreprise constitue le
quotas. Il s’agit d’une méthode d’échantillon- principal mode utilisé pour la divulgation et la
nage non-aléatoire qui permet d’obtenir une mise à jour de l’information financière en temps
certaine représentativité de la population étu- opportun et à faible coût (Ashbaug et al., 1999).

Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F
diée. La population est segmentée en fonction A partir des travaux d’Amal et Faten (2010), l’éva-
de critères définis a priori, de telle sorte que luation de la qualité de ces derniers est fondée
chaque élément de la population appartienne à sur une approche de notation dont nous déve-
un segment et un seul (Thiétart et al., 2003). loppons des scores de publication pour chaque
Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F

Les données ainsi collectées, sont issues de canal d’information.


deux sources : une enquête par questionnaire
auprès des dirigeants des grandes entreprises • Le score des rapports annuels
camerounaises et des Déclarations Statistiques
La qualité des rapports annuels est mesurée
et Fiscales (DSF) des grandes entreprises re-
par un indice de divulgation extrait de la syn-
cueillies auprès de l’Institut National de la
thèse des études d’Eng et Mak (2003), de Chau
Statistique (INS) du Cameroun. Huit (08) villes
et Gray (2002). L’indice est calculé sur la base
camerounaises (Douala, Dizangué, Nkoteng,
d’une liste d’Items (56 Items) structurée autour
Ngaoundéré, Limbé, Edéa, Garoua et Yaoundé)
de six composantes : une composante de don-
sont retenues pour la distribution du question-
nées historiques (5 Items) ; une autre sur les
naire. La période retenue ici pour la collecte des
informations relatives à l’activité et à l’environ-
données primaires et secondaires est celle de
nement (10 Items) ; une troisième composante
2004-2009.
consacrée aux informations prévisionnelles et
Sur deux cent quatre vingt (280) questionnaires
prospectives (9 Items) ; une quatrième sur les
proposés aux dirigeants des GE camerounaises
données financières et comptables (20 Items) ;
de manière non aléatoire, seuls cent vingt (120)
une cinquième sur les données non financières
nous sont parvenus. De ce nombre, cinquante
(7 Items) et une dernière des commentaires et
quatre (54) questionnaires ont dû être éliminés
analyses des dirigeants (5 Items). Le choix de
pour diverses raisons (incomplétude, illisibilité,
chaque Item est justifié par le besoin de toutes
affabulation, etc.). In fine, 66 GE appartenant à
les parties prenantes de l’entreprise en termes
seize (16) branche d’activité ont été retenues
d’information. Il s’agit de lire les rapports an-
dans le cadre de nos investigations.
nuels des entreprises et d’attribuer la note 1 si
l’Item est publié dans le document de l’entre-
2.2. Les variables
prise et la note 0 sinon. Le total des notes cal-
Le questionnaire de cinquante six (56) ques- culées sert comme un score qui sera divisé par
tions, administré auprès des 66 GE, nous per- le score théorique pour en avoir un indice de
met d’apprécier la transparence de l’entreprise, publication via le rapport annuel.

© Éditions EMS Question(s) de Management ? / N°12 / Juin 2016 / 67


ENDETTEMENT ET TRANSPARENCE DES GRANDES ENTREPRISES CAMEROUNAISES

• Le score de publication via Internet principale variable exogène, est issu de la lit-
térature en gestion financière. Il s’agit prin-
La littérature suggère que simultanément le
cipalement des travaux de Djelassi (1996) et
contenu et la forme de présentation du site
de Charreaux (1991), repris par Wanda (2001).
Web approuve le degré de transparence d’une
Son ratio est le suivant : dette à long et moyen
entreprise. Se basant sur les besoins de tous les
terme / fonds propres. L’endettement de l’en-
internautes en termes d’information publiée via
treprise est ici observé pendant 5 ans, c’est-
internet, nous avons composé un indice de pu- à-dire de l’année 2004 à 2009. Sa binarisation
blication via Internet à partir d’une liste d’Items passe par les étapes suivantes : pour les 66
inspirée des travaux de Debreceny et al. (2002) ; GE, on relève celles qui choisissent s’endet-
d’Ettredge et al. (2002) ; Marston et Polei (2004) ter ou non d’une année à l’autre. A partir d’un
et Xiao et al. (2004). Cette liste est composée tableau, on observe soit une évolution de l’en-
de 56 Items: 41 Items relatifs au contenu des dettement de l’entreprise d’une année à l’autre
sites et 15 relatifs à leur forme de présentation. (on attribue dans ce cas le chiffre +1) soit une
Après la consultation du site Web de l’entre- constance ou une baisse du niveau d’endette-
prise, son contenu et sa forme de présentation ment (on attribue plutôt le chiffre -1). En bref
seront comparées aux éléments de la liste afin pour cette variable, il est calculé la somme (S)
de déterminer les informations publiées pour des +1 ou -1 de chaque entreprise au cours de
chaque entreprise. Nous accordions la note 1 la période d’étude choisie (il s’agit de comparer
pour chaque Item publié sur le site et la note 0 ici les 5 années deux à deux). L’endettement
sinon. La somme des points attribués sert pour prend la valeur 1 si S > 0 et la valeur 0 sinon.
le calcul du score de publication via Internet qui

Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F
sera divisé par le nombre total des Items pour en 2.5. Mesure des variables de contrôle
avoir un indice.
Afin de mesurer la transparence de l’entreprise, En ce qui concerne les variables de contrôle,
un score de transparence globale est dès lors nous en avons retenues quatre (4) pour notre
étude.
Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F

calculé :
• Le secteur d’activité
• Le score de transparence globale
Amal et Faten (2010), Wallace et al. (1994),
Selon Amal et Faten (2010) et en admettant que
Raffournier (1995), suggèrent que le niveau de
la qualité des deux supports de communication
communication des informations diffère selon
reflète simultanément le degré de transparence
l’appartenance à un secteur d’activité. En effet,
de l’entreprise, nous avons évalué la trans-
les entreprises appartenant aux secteurs sujets
parence globale de l’entreprise à partir d’une
à une volatilité de prix et à une fluctuation im-
moyenne pondérée des scores. L’indice de
portante des bénéfices, tel que le secteur des
transparence est ainsi calculé par l’intermédiaire
hautes technologies, sont amenées à com-
de la formule suivante :
muniquer plus fréquemment les informations
YTRSj = (YSWj + YRAj) / (YSW + YRA) que les entreprises faisant partir d’autres sec-
Avec : teurs assez stables (Lakhal, 2005). Ce constat
YSWj : score site Web de l’entreprise j ; YRAj : score est pareillement justifié par Xiao et al. (2004)
rapport annuel de l’entreprise j ; YSW : score théo- qui énoncent que les entreprises appartenant
rique du site Web ; YRA : score théorique du rap- au secteur de hautes technologies diffusent
port annuel. plus d’informations via leurs sites web que les
autres. Birt et al. (2006) confirment que les en-
treprises opérant dans des secteurs d’activité
2.4. Mesure de la variable exogène
de forte concurrence sont incitées à commu-
L’endettement faisant partir de la structure fi- niquer plus d’informations que les entreprises
nancière de l’entreprise, présente deux formes qui sont actives dans des secteurs de faible
qui sont : l’endettement privé et l’endettement concurrence. Le secteur d’activité dans le cadre
sur le marché financier (Paturel et al., 2006). de notre étude est évalué par une variable di-
En effet, on distingue deux modes d’endette- chotomique prenant la valeur 1 si l’entreprise
ment : l’endettement formel et l’endettement opère dans le secteur de haute technologie et
informel. L’endettement représentant notre 0 sinon.

68 / Question(s) de Management ? / N°12 / Juin 2016 © Éditions EMS


Robert WANDA, Fabrice Arnaud GUETSOP SATEU

• La cotation sur un marché étranger dialement, prouve une grande puissance dans
le domaine de l’audit financier et comptable et
La cotation sur des places étrangères est une
assure par la suite, une couverture globale à l’en-
variable déterminante du choix de la politique
treprise. La qualité d’audit dans notre étude est
de communication financière. Plusieurs études
considérée comme une variable dichotomique
empiriques montrent que la cotation sur des
prenant la valeur de 1 si l’entreprise est suivie
places étrangères a un impact positif sur la qua-
par un des cabinets d’audit et 0 sinon.
lité des publications des entreprises cotées. Des
auteurs tels : Debreceny et al. (2002) ; Lakhal
2.6. La méthode d’estimation utilisée
(2005), considèrent la cotation sur les marchés
étrangers comme l’une des caractéristiques Le recours à l’analyse multi-variée fondée sur le
essentielles permettant d’influencer positive- modèle de régression logistique nous permet de
ment le niveau des publications volontaires des mieux comprendre notre étude. L’analyse de la
entreprises. La cotation étant une variable dicho- régression logistique prédit la probabilité d’ap-
tomique prendra la valeur 1 si l’entreprise est partenance à un groupe en utilisant la méthode
cotée sur un marché étranger et 0 sinon. du maximum de vraisemblance, car elle fournit
des meilleurs estimateurs lorsque la loi des per-
• Le comité d’audit turbations est connue. Notre modèle de régres-
sion prendra la forme suivante :
Selon Amal et Faten (2010), le comité de vérifi- P(Y) = 1 / (1 + e-g) ; avec :
cation interne est souvent perçu comme un élé- g = c + a1 X1 + a2 X2 + a3 X3 + a4 X4 + a5 X5
ment important de la structure globale de gouver- P(Y) = la probabilité de produire une information
nance d’une entreprise beaucoup plus en ce qui

Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F
transparente ; X1 = endettement ; X2 = secteur
concerne le contrôle de l’information financière. d’activité ; X3 = cotation sur un marché étran-
Pour Klein (2002b), le comité d’audit effectue ger ; X4 = comité d’audit ; X5 = qualité d’audit ; C
une pression sur la direction pour qu’elle puisse = constante.
agir dans l’intérêt de l’entreprise. Plusieurs tra-
Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F

vaux empiriques approuvent son importance


(comité d’audit) en matière de transparence. Les
3. PRINCIPAUX RESULTATS
auteurs tels : Healy et Palepu (2001) ; Mamoghli
et al. (2007) montrent une relation positive entre
l’existence de comité d’audit interne et la qua- L’objet de cette étude est de vérifier s’il existe
lité des informations financières publiées via une relation entre l’endettement et la transpa-
Internet. Dans un contexte français, les études rence des grandes entreprises camerounaises.
menées par Piot et Janin (2007) indiquent une L’évaluation du niveau de transparence des
relation négative entre les régularisations anor- entreprises est réalisée à partir de la construc-
males des résultats publiés et la présence de co- tion d’un indice de transparence composé de
mité de vérification au sein des entreprises. Le 56 items répartis en six catégories. Le choix des
comité d’audit étant une variable dichotomique items susceptibles de traduire les critères de
pertinence et de précision est opéré à partir de
prendra la valeur 1 si l’entreprise dispose d’un
différentes enquêtes sur les besoins en informa-
comité d’audit interne et 0 sinon.
tion des investisseurs professionnels, d’une re-
vue des indices de diffusion antérieurs (Botosan,
• La qualité d’audit
1997 ; Michaïlesco, 1998) et des informations
Selon Amal et Faten (2010), plusieurs études devant figurer dans le document de référence.
antérieures [Xiao et al. (2004) ; de Debreceny La répartition des 56 items par rubrique est résu-
et al. (2002) ; de Marston et Polei (2004) ; de mée dans le tableau 3.
Trabelsi (2005) ; de Pervan (2006) et de Paturel Après la consultation des sites Web ou des rap-
(2006)] confirment l’existence d’une relation po- ports annuels des entreprises, le contenu et la
sitive et significative entre la qualité d’audit et qualité de chaque support de communication
la qualité de la communication financière. Dans sont comparés aux éléments de la liste des in-
la plupart des milieux financiers, une entreprise formations afin de déterminer les informations
suivie par un audit d’ordre international fournie publiées par chaque entreprise.
une assurance de la crédibilité de l’information La logique interne de l’indice est évaluée au
publiée. Un cabinet d’audit qui est présent mon- moyen d’un alpha de Cronbach. Pour les six ca-

© Éditions EMS Question(s) de Management ? / N°12 / Juin 2016 / 69


ENDETTEMENT ET TRANSPARENCE DES GRANDES ENTREPRISES CAMEROUNAISES

Tableau 3 : Répartition des 56 items par rubrique

Rubriques Nombre d’items Pourcentage


Données historiques 5 ≈ 8,92 %
Informations relatives à l’activité et à l’environnement 10 ≈ 17,85 %
Informations prévisionnelles et prospectives 9 ≈ 16,07 %
Données financières et comptables 20 ≈ 35,71 %
Données non financières 7 ≈ 12,50 %
Commentaires et analyses des dirigeants 5 ≈ 8,92 %
Total 56 ≈ 100 %

Source : De l’auteur à partir de l’enquête

Tableau 4 : Résultats de la régression logistique

Logistic regression Number of obs = 66


LR chi2(5) = 65.44

Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F
Prob > chi2 = 0.0000
Log likelihood = -13.029615 Pseudo R2 = 0.7152

Transp Coef. Std. Err. z P>|z| [95 % Conf. Interval]


Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F

endet 4.457035 1.576815 2.83 0.005 1.366536 7.547535

secteur 2.836583 1.682505 1.69 0.092 -.461066 6.134231

cotation -.3138374 1.372753 -0.23 0.819 -3.004384 2.376709

comit_aud 6.605099 2.273905 2.90 0.004 2.148328 11.06187

qualit_aud 3.225472 1.807543 1.78 0.074 -.3172479 6.768192

cons -5.398406 1.815059 -2.97 0.003 -8.955856 -1.840956

Marginal effects after logit


y = Pr(transp) (predict)
= .71244364

variable dy/dx Std. Err. z P>|z| [ 95 % C.I. ] X

endet* .75596 .14684 5.15 0.000 .468149 1.04377 .515152

secteur* .536016 .2239 2.39 0.017 .09719 .974842 .5

cotation* .29128 -0.22 0.822 -.636416 .505399 .348485


-.0655085
comit_~d* .8494356 .09057 9.38 0.000 .671917 1.02695 .409091

qualit~d* .4969799 .17542 2.83 0.005 .153173 .840787 .333333

(*) dy/dx is for discrete change of dummy variable from 0 to 1

Source : De l’auteur à partir de l’enquête

70 / Question(s) de Management ? / N°12 / Juin 2016 © Éditions EMS


Robert WANDA, Fabrice Arnaud GUETSOP SATEU

tégories de l’indice, celui-ci est égal à 0,791 ce 1) La statistique du rapport de vraisemblance
qui permet de conclure à sa fiabilité. LAMBDA est égale à 65,44. La probabilité
Après avoir rendu binaire nos variables, il est critique associée est de 0. Le modèle est
important de poursuivre l’analyse à l’aide de la donc globalement significatif au seuil de 1 %,
régression logistique8 et de ressortir les résul- il existe bien une relation entre certaines va-
tats qui s’en suivent. riables explicatives et la variable expliquée ;
A partir des résultats obtenus ci-dessus, notre 2) La pseudo – R2. Les données étant indivi-
modèle logistique se présente de la façon sui- duelles par opposition aux agrégats, cet indice
vante : n’a pas besoin de tendre vers 1 (ou 100 %)
P(Y) = 1 / 1 + pour être bon. Sa valeur de 71,52 % est déjà
Concernant l’interprétation de la régression satisfaisante ;
logistique entre l’endettement, les variables de 3) Le log Likelihood permet de faire des tests
contrôle et la transparence de l’entreprise, les de significativité globale dont la prob > chi2
résultats obtenus ci-dessus sont interprétés par rend déjà compte ;
référence à plusieurs indicateurs :
 oncernant la significativité de chaque
4) C
8 A titre de rappel, nous allons opter pour l’utilisation variable du modèle nous trouvons que la va-
du logiciel STATA version 11 pour le traitement des données riable endettement avec un coefficient positif
en régression logistique. L’objectif ici, est de déterminer le (4,457035) est significative au seuil de 1 % ;
niveau d’influence des variables exogènes sur la variable dé-
pendante. Les seuils de significativité acceptable ici sont de ensuite, la variable secteur d’activité avec
1 %, 5 % ou 10 % (alpha observé inférieur à alpha théorique). un coefficient positif (2,836583) est significa-

Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F
Tableau 5 : Matrice de corrélation

comit_ qualit_
transp endet secteur cotation
aud aud
Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F

Coefficient de
1,000 ,667** ,372** ,121 ,707** ,444**
corrélation
transp
Sig. (bilatérale) . ,000 ,002 ,332 ,000 ,000
N 66 66 66 66 66 66
Coefficient de
,667** 1,000 ,350** ,152 ,434** ,293*
corrélation
endet
Sig. (bilatérale) ,000 . ,004 ,225 ,000 ,017
N 66 66 66 66 66 66
Coefficient de
,372** ,350** 1,000 ,350** ,256* ,524**
Rho de Spearman

corrélation
secteur
Sig. (bilatérale) ,002 ,004 . ,004 ,038 ,000
N 66 66 66 66 66 66
Coefficient de
,121 ,152 ,350** 1,000 -,062 ,033
corrélation
cotation
Sig. (bilatérale) ,332 ,225 ,004 . ,621 ,795
N 66 66 66 66 66 66
Coefficient de
,707** ,434** ,256* -,062 1,000 ,381**
comit_ corrélation
aud Sig. (bilatérale) ,000 ,000 ,038 ,621 . ,002
N 66 66 66 66 66 66
Coefficient de
,444** ,293* ,524** ,033 ,381** 1,000
qualit_ corrélation
aud Sig. (bilatérale) ,000 ,017 ,000 ,795 ,002 .
N 66 66 66 66 66 66

Source : De l’auteur à partir de l’enquête

© Éditions EMS Question(s) de Management ? / N°12 / Juin 2016 / 71


ENDETTEMENT ET TRANSPARENCE DES GRANDES ENTREPRISES CAMEROUNAISES

tive au seuil de 10 % ; puis, la variable comité plus l’entreprise est suivie par un cabinet d’audit,
d’audit avec un coefficient positif (6,605099) plus elle fournie une assurance de la crédibilité
est significative au seuil de 1 % et enfin, la va- de l’information publiée.
riable qualité d’audit avec un coefficient positif Ces résultats obtenus précédemment,
(3,225472) est significative au seuil de 10 %. confortent à la fois les prédictions de la théo-
Le tableau 5 précédent nous montre qu’il existe rie positive de l’agence de Jensen et Meckling
une corrélation entre l’endettement, le secteur (1976), de la théorie du signal de Ross (1977)
d’activité, le comité d’audit, la qualité d’audit et et les résultats des travaux de Khemir (2010)
la transparence de l’entreprise. concernant la non neutralité de l’endettement
Comme les différents coefficients obtenus au sur la transparence de l’entreprise.
niveau des corrélations sont positifs, nous pou-
vons conclure en disant que : l’endettement a
une influence positive sur la transparence de BIBLIOGRAPHIE
l’entreprise. Pour la variable secteur d’activité,
nous trouvons que : plus l’entreprise opère Alchian A. and Demsetz H. (1972), « Production,
dans un secteur d’activité de forte concurrence, Information Costs, and Economic Organization »,
plus le dirigeant est incité à communiquer plus American Economic Review, vol. 62, n° 5, P. 777-795.
d’informations. En ce qui concerne la variable
Altman E. (1968), « Financial Ratios, Discriminant
comité d’audit, l’on observe que : plus l’entre-
Analysis and the Prediction of Corporate Bankrupt-
prise dispose d’un comité d’audit interne, plus
cy », Journal of Finance, P. 189-209.
la quantité d’information financière publiée est
Amal H. et Faten L. (2010), « La transparence de
importante. Et enfin pour ce qui est de la variable

Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F
l’entreprise et la structure de propriété: cas des entre-
qualité d’audit, nous découvrons que : plus l’en-
prises françaises », 31éme Congrès de l’AFC, Nice, P.
treprise est suivie par un cabinet d’audit, plus
1-29.
elle fournie une certitude de la fiabilité de l’infor-
mation divulguée. Ashbaugh H., Johnstone K. and Warfield T. (1999),
Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F

« Corporate Reporting on the Internet », Accounting


Horizons, 13, P. 241-257.
Beaver W. (1966), « Financial Ratios as Predictors
CONCLUSION
of Failure », Journal of Accounting Research, vol. 5,
P. 361-381.
L’objet de cette étude est de vérifier s’il existe
Berle A. and Means C. (1932), The Modern Cor-
une relation entre l’endettement et la transpa-
poration and Private Property, Macmillan, New York,
rence des grandes entreprises camerounaises.
268 P.
Grâce à des analyses statistiques et économé-
triques réalisées sur un échantillon de 66 grandes Bertrand F. (2000), « Les stratégies de communi-
entreprises camerounaises observées sur la pé- cation financière des grandes sociétés françaises co-
tées : une étude empirique », Working Paper, n° 569,
riode 2004-2009, il y ressort que l’endettement
P. 1-28.
a une influence positive sur la transparence de
l’entreprise. De manière spécifique, plus l’entre- Birt J. L., Bilson C. M., Smith T. and Whaley R. E.
prise s’endette, plus l’information financière pu- (2006), « Ownership, Competition and Financial Dis-
bliée est importante et de bonne qualité. Ce qui closure », Australian Journal of Management, vol. 31,
no 2, P. 235-264.
conduit à la validation de nos deux hypothèses
de recherche formulées plus haut. Plusieurs Botosan C.A. (1997), « Disclosure level and the
autres résultats sont ainsi dégagés. Pour la va- cost of equity capital », The Accounting Review, vol.
riable secteur d’activité, nous trouvons que plus 72, n°3, july, P. 323-349.
l’entreprise opère dans un secteur d’activité de Breton A. and Wintrobe R. (1982), The Logic of
forte concurrence, plus le dirigeant est incité à Bureaucratic Conduct, Cambridge University Press,
communiquer plus d’informations financières. New York, 195 P.
En ce qui concerne la variable comité d’audit, Caby J. et Hirigoyen G. (2001), La création de
plus l’entreprise dispose d’un comité d’audit valeur de l’entreprise, 2e édition, Economica, Paris,
interne, plus la quantité d’information financière 197 P.
publiée est importante. Et enfin pour ce qui est Charreaux G. (1987), « La théorie positive de
de la variable qualité d’audit, nous trouvons que l’agence : une synthèse de la littérature », in De nou-

72 / Question(s) de Management ? / N°12 / Juin 2016 © Éditions EMS


Robert WANDA, Fabrice Arnaud GUETSOP SATEU

velles théories pour gérer l’entreprise, Economica, Jensen M. C. and Meckling W. (1976), « Theory
Paris, P. 21-55. of the Firm: Managerial Behaviour, Agency Cost and
Charreaux G. (1991), « Structure de propriété, Ownership Structure », Journal of Financial Econo-
relation d’agence et performance financière », Revue mics, vol. 3, P. 305-360.
Economique, n° 3, P. 521-552. Kessler D. (2001), « L’entreprise entre transpa-
Charreaux G. (2000), « Le conseil d’administration rence et secret », Pouvoirs, n° 97, P. 33-46.
dans les théories de la gouvernance », Revue du Fi- Khemir S. (2010), « Analyse des déterminants de
nancier, n° 127, P. 6-17. la divulgation sociétale dans les rapports annuels des
Charreaux G. et Pitol-Belin J. P. (1985), « La théo- entreprises tunisiennes cotées », manuscrit auteur,
rie contractuelle des organisations : une application publié dans Crises et nouvelles problématiques de la
au conseil d’administration », Economies et Sociétés, Valeur, Nice : France, P. 1-21.
n° 6, P. 149-181. Klein A. (2002b), « Economic Determinants of Au-
Chau G.K. and Gray S.J. (2002), « Ownership dit Committee Independence », Accounting Review,
Structure and Corporate Voluntary Disclosure in Hong vol. 77, no 2, P. 435-452.
Kong and Singapore ”, International Journal of Ac- Lakhal F. (2005), « Voluntary Earnings Disclosures
counting, 37, 2, P. 247-265. and Corporate Governance: Evidence from France »,
Debreceny R., Gray G. L. and Rahman A. (2002), Review of Accounting and Finance, vol. 4, n° 3, P. 64-
« The Determinants of Internet Financial Reporting », 85.
Journal of Accounting and Public Policy, vol. 21, P. Lang M. and Lundholm R. (1993), « Cross-Sec-
371-394. tional Determinants of Analyst Ratings of Corporate
Disclosures », Journal of Accounting Research, vol.
Djelassi M. (1996), « Structure de propriété, rela-
31, n° 2, P. 246-271.

Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F
tion d’agence et performance des firmes françaises
côtées en bourse », Journal de la société de statis- Mamoghli C., Vedrine J. P et Ben Saàda M. (2007),
tique, tome 137, n° 3, Paris, P. 51-77. « Déterminants des disparités de l’étendue de la com-
munication financière par internet : cas des entre-
Eng L. L. and Mak Y. T. (2003), « Corporate Gover-
prises françaises », 4rd International Finance Confe-
Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F

nance and Voluntary Disclosure », Journal of Accoun-


rence, IFC4, Hammamet-March.
ting and Public Policy, vol. 22, P. 325-345.
Marston C. and Polei A. (2004), « Corporate
Fan Y. (2005), « Accounting Transparency and the
Reporting on the Internet by German Companies »,
Term Structure of Credit Spreads », Journal of Finan-
International Journal of Accounting Information Sys-
cial Economics, vol. 75, n° 1, P. 53-84.
tems, vol. 5, P. 285-311.
Favatier J. B. (2009), « Communication d’entre-
Marston C. L. and Shrives P. J. (1991), « The Use
prise : Azincourt ou transparence ? », Magazine de la
of Disclosure Indices in Accounting Research: A Re-
communication de crise et sensible, P. 1-7.
view Article », British Accounting Review, vol. 23, P.
Galai D. and Masulis R. (1976), « The Option Pri- 195-210.
cing Model and the Risk Factor of Stock », Journal of
Michaïlesco C. (1998), Contribution à l’étude des
Financial Economics, vol. 3, P. 53-81. déterminants de la qualité de l’information comptable
Goffin R. (1999), Principes de finance moderne, 2e diffusée par les entreprises françaises, Thèse de
édition, Economica, Paris, 654P. Sciences de Gestion, Université Paris Dauphine.
Healy P. and Palepu K. (2001), « Information Opler T. and Titman S. (1994), « Financial Distress
Asymmetry, Corporate Disclosure and the Capital and Corporate Performance », Journal of Finance, vol.
Markets: A Review of the Empirical Disclosure Lite- XLIX, P. 1015-1040.
rature », Journal of Accounting and Economics, vol. Paturel R., Matoussi H. et Jouini S. (2006), « Les
31, P. 405-440. motivations de la communication financière des
Jacquillat B. et Levasseur M. (1984), « Signaux, entreprises françaises et britanniques à travers le
mandats et gestion financière : synthèse de la littéra- web », Congrès international de l’Association Fran-
ture », Finance, vol. 5, n° 1, P. 8-89. çaise de Finance (AFFI), P. 1-34.
Jensen M. C. (1983), « Organisation Theory and Peillon S. (2001), Le pilotage des coopérations
Methodology  », Accounting Review, vol. LVIII, n° 2, interentreprises : le cas des groupements de PME,
P. 319-339. Thèse pour le Doctorat (N.R.) de Sciences Econo-
Jensen M. C. (1986), « Agency Cost of Free Cash miques, Université Jean Monnet, 247 P.
Flow, Corporate Finance and Takeovers », American Pervan I. (2006), « Voluntary Financial Reporting
Economic Revue, vol. 76, P. 323-339. on the Internet – Analysis of the Practice of Croatian

© Éditions EMS Question(s) de Management ? / N°12 / Juin 2016 / 73


ENDETTEMENT ET TRANSPARENCE DES GRANDES ENTREPRISES CAMEROUNAISES

and Slovene Listed Joint Stock Companies », Finan- Wallace R., Naser K. and Mora A. (1994), « The
cial Theory and Practice, vol. 30, P. 1- 27. Relationship between the Comprehensiveness of
Piot C. and Janin R. (2007), « External Auditors, Corporate Annual Reports and Firm Specific Characte-
Audit Committees and Earnings Management in ristics in Spain », Accounting and Business Research,
France », European Accounting Review, vol. 16, n° vol. 25, n° 97, P. 41-53.
2, P. 429-454. Wanda R. (2001), « Structure financière et perfor-
Poincelot E. (1999), « Le rôle de l’endettement mance des entreprises dans un contexte sans mar-
dans le contrôle du comportement managérial : le cas ché financier : le cas du Cameroun », Revue du finan-
des firmes dégageant du free cash-flow », Finance, cier, P. 1-16.
Contrôle, Stratégie, vol. 2, n°1, P. 75-89. Williamson O. E. (1976), « The Economics of Inter-
Pout B. (2007), « Transparence financière et bonne nal Organization: Exit and Voice in Relation to Markets
gouvernance économique : état des lieux et perspec- and Hierarchies », American Economic Review, Ame-
tives », PARCS, P. 1-19. rican Economic Association, vol. 66, n° 2, P. 369-377.
Raffournier B. (1995), « The Determinants of Vo- Williamson O. E. (1994), The Economic Institu-
luntary Financial Disclosure by Swiss Listed Compa- tions of Capitalism, The Free Press, New York.
nies », European Accounting Review, vol. 4, n° 2, P. Xiao J. Z., Yang H. and Chow C. W. (2004), « The
261-280. Determinants and Characteristics of Voluntary Inter-
Ross S. (1977), « The Determination of Financial net-based Disclosure by Listed Chinese Compa-
Structure: The Incentive Signalling Approach », Jour- nies », Journal of Accounting and Public Policy, vol.
nal of Economics, vol. 8, n° 1, P. 23-41. 23, P. 191-225.
Thiétart R. et Coll. (2003), Méthodes de recherche Ziane Y. (2004), « La structure d’endettement
en management, 2ème édition, Dunod, Paris, 537 P. des petites et moyennes entreprises françaises: une

Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F
étude sur données de panel », Revue Internationale
Trabelsi S. (2005), L’information financière incré-
PME, vol. 17, n° 1, P. 1-35.
mentale publiée sur les sites web des sociétés cana-
diennes, Thèse de Doctorat présentée à la Faculté
des Etudes Supérieures de l’Université de Montréal,
Document téléchargé depuis www.cairn.info - University of Virginia - - 128.143.7.175 - 14/08/2018 23h14. © I.M.C.F

190 P.

74 / Question(s) de Management ? / N°12 / Juin 2016 © Éditions EMS

Vous aimerez peut-être aussi