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Waddha Charara 3.03.

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Phénomène Assir
Attitude des habitants de Saida vis à vis de Assir. Comportement complaisant de
la classe moyenne type petite bourgeoisie, commerçants, fonctionnaires. Ces
mêmes personnes qui détestent le HB. De la même manière Bahia Hariri n’a pas
pris de position claire. Il y a eu un rejet timoré du phénomène Assir. BH n’a par
exemple pas eu une attitude vraiment positive à l’égard de contre sit-in organisés
par la population locale.
Cette attitude a permis un enracinement superficiel de Assir. Il a ainsi pu
s’entourer de partisans plus ou moins permanents.
Dans cette configuration on pouvait croire à une volonté de faire un contre poids
au HB.

Mais cette conjoncture n’a pas permis à Assir d’être une vraie force politique et
militaire. Ca n’a pas pris
- car Assir est un mauvais politique et qu’il n’est pas convainquant
- que ses dépenses théâ trales n’ont pas servi à asseoir sa crédibilité
- il y a des figures et des force institutionnelles qui restent très fortes (BH
et Siniora).
- faiblesse de l’adhésion populaire

La seule sympathie qu’il pourrait y avoir pour les jihadists viendrait des camps
Palestiniens. Mais ça non plus ça n’a pas pris parce qu’il n’y a pas d’atomes
crochus entre jihadistes de Saïda et les camps.

Problème de Tripoli – voir Liban en général : la fragmentation à outrance et les


règles d’affiliation/d’appartenance qui obligent les individus et notamment les
chargés de pouvoir à des acrobaties institutionnelles. Donne l’exemple d’un élu
du conseil municipal arrivé dans les 90s. A cette époque il fallait utilisé des
soutiens karamiste. Il est légaliste, vaguement nationaliste arabe. Ses positions
sont donc pro palestinien et surtout pro syrien – mais pas pro alawite. Et d’un
point de vue intellectuel ne peut pas être islamiste. Or la population dont il
s’occupe penche exactement dans le sens inverse. Cette fragmentation empêche
le conseil municipal de marcher correctement.

Sur les groupes extrémistes


Pas d’homogénéité à la fois entre les groupes et au sein de ces mêmes groupes.
Ils sont au maximum de taille moyenne et sont très liés à la localité dans le sens
fragmenté du terme. Ils n’ont pas de structures de fonctionnement, de
commandement ou d’échelon. Parle d’agglomération autour du chef. Cette
agglomération ne tiens que par le sang. Le chef joue le rô le de dénominateur
commun – le chef sera seulement celui qui peut présenter le plus grand nombre
de similitudes. Il joue le rô le d’intermédiaire pour faire parvenir arme et argent.
Pas de naissance d’un leadership qui rassemble après l’effritement de celui de
Karami.
Rô le des Palestiniens qui ont fait éclater la ville. Les Palestiniens ont besoin
d’aide et de soutien. Ils accueillent – entendre donnent des armes – à quiconque
se dira pro- Palestinien.

Leadership
Nouvelles figures (qui viennent brisées le clivage élites karamistes genre
fonctionnaires turques vs plèbe) qui ont hérité des restes d’un pô le de leadership
occupé par les karamistes. Ces figures ce sont les entrepreneurs du golf type
Mikati qui jouent maintenant le rô le de leader mais qui viennent de l’extérieur et
fonctionnent par clientèle. Ca ne fait pas un groupe seulement un assemblage
d’allégeances, et d’autres peuvent venir se servir et récupérer des individus. Ce
qui fait que ces « leaders » sont sur une base en perpétuelle effervescence.

Rifi a émergé un peu au même moment que Mostapha Hallouch et a profité du


phénomène Hallouch - figure dynamique à la fois modérée et assez peu
communautaire ce qui a garanti l’adhésion populaire. Mais Rifi très différent, issu
de la classe moyenne, pas très futé, pas politique et plutô t de la trempe du chef
de bande. Il a néanmoins réussi à fédéré en s’appuyant sur Hariri.
Rifi c’est une figure à la fois locale et nationale. Pas seulement par son poste de
ministre mais aussi son rô le dans la constitution de nouveaux services et son rô le
contre HB/Syrie. Il y a son portrait à Saïda – avec ceux du général Wissam
Hassan.

Il a également évoqué le fait que le HB a joué un rô le direct dans la création des


groupes extrémistes notamment en s’appuyant sur des réseaux Palestiniens,
Irakiens et Jordaniens et aussi en s’appuyant sur ALS. Mais on a pas eu le temps
de creuser ça.

Karam Karam 4.03.14

Le phénomène extrémiste n’est plus un phénomène à la marge à Tripoli, si on


regarde géographiquement où il se situe. Ce n’est pas non plus un phénomène
minoritaire si on regarde le contrô le qu’ils exercent. C’est le fait d’une minorité
mais qui ont réussi à exercer un contrô le actif sur le reste de la population qui est
condamnée au silence – ou bien qui sortent du centre.
A eu une discussion avec des groupes de jeunes qui cherchent à réfléchir pour
contre balancer l’influence des extrémistes. Ces jeunes sentent qu’ils sont
incapables de faire le poids sur le terrain. Renversement qui est dangereux aussi
parce que c’est une question de perception.
[Sur leur financement] Financement voyou qui ne pose pas de problème puisque
le système bancaire/financier Libanais est un système qui le permet.
[Sur émergence d’une force de contre balancement du HB] Ces groupes
d’extrémistes ne deviendront pas des structures type HB parce qu’il y a toujours
le Future qui rassemble les notables et les chefs de la communauté et qui sert de
force.
Pb de l’absence de hiérarchie sécuritaire, chaque groupe sécuritaire intervient de
façon indépendante et sur un système de parrainage. S’il n’y a pas de
coordination au niveau politique il faudrait au moins une coordination pour la
sécurité. Une personne dans la rue qui porte une arme personne ne peut dire si
c’est un moukhabarat, quelqu’un de la sécurité générale, un milicien, un simple
voyou. Donne l’exemple d’une fois où il a vu trois jeunes se faire « enlever » la
nuit par des gens sans uniforme dans une voiture banalisée. Lorsqu’il a eu les
urgences au téléphone on lui a dit que c’était pas la peine de s’inquiéter que
c’était une opération des services. [5000 autorisations de vitres teintées signées
par le PM lors de son précédent exercice TK].

L’enracinement du phénomène se voit dans le fait qu’un nombre grandissant


d’hommes religieux que l’on pouvait voir comme des modérés ne sont plus hors
soupçon.

[Sur le profil des terroristes qui se font sauter] N’est pas d’accord sur le fait que
ce sont des déséquilibrés, plutô t des « Mr Tout le monde ». Ce qui est inquiétant
c’est le fait que ce ne sont pas des corps étrangers à la société libanaise.

[Tout ceux avec lesquels je parle de Tripoli insistent à chaque fois sur le fait que
les terroristes ne sont pas des tripolitains, l’information est intéressante, je
trouve que leur insistance aussi]

Pas de réponse positive pour le moment seulement des réponses clientélistes qui
ne brisent pas le cercle vicieux dans lequel le Liban est engagé – par ex pas de
chef d’Etat mais uniquement des chefs de clans. La nouvelle dimension –
régionale – qui peut apporter une menace existentielle. Et c’est seulement ce
type de menace qui peut faire bouger les choses.

Les 3 besoins pour le Liban, et les occasions manquées pour les obtenir
- une force armée cohérente et indépendante (occasion ratée en 2005)
- des frontières (raté en 2011 lorsque le régime syrien a demandé la
fermeture des frontières)
- politique extérieure indépendante positive – déclaration de baabda c’est
une politique en creux, ce n’est pas une politique, pas un projet.

Les différentes couches responsables de la situation et terreau fertile pour


l’extrémisme
- une société violente égoïste (pas individualiste) fragmentée
- une « éducation à la différenciation » sans contrô le (contrô le uniquement
restrictif, pas de projet commun) et sans unité
- responsables politiques qui jouent le jeu de la sur-simplification des
conflits et se renvoient la balle mutuellement
- médias qui véhiculent des idées similaires (sur-simplifiées) et qui ont une
attitude irresponsable – talk show qui donnent la parole à des islamistes
extrémistes aux heures de pointe.
- L’absence de projet – chez les hommes politiques et au sein de la société
civile.
Samira Baghdadi 4.03.14

Sur Tripoli
Parle de régression de la ville, dit que c’est inacceptable. Sorte d’admiration pour
le HB qui est organisé et qui participe au développement du Sud du Liban [sur le
fait que la banlieue sud de Beyrouth est tout sauf un modèle de réussite en terme
de développement explique que c’est parce que les forces militaires ne sont pas
unies.]
Problème de l’afflux des réfugiés syriens qui provoquent la surcharge des
services de la ville et créé de la rancœur de la part des tripolitains parce que « les
Syriens ont tout ». Mais assez peu de violence individuelle, ou en tout cas pas
visible. Parce que ceux qui en souffrent le plus – les pauvres – ne sont pas
organisés dans des syndicats ou des milices et qu’ils craignent les milices pro-
rebelles [Syriens]. Les associations qui sont à Tripoli c’est le même système.
Celles qui ont de bonnes relations avec les révolutionnaires profitent de l’aide
étrangère. Regret qu’elle ne s’int

Voit le conflit en Syrie comme faisant partie de la stratégie socio-économique de


pays type EU, Golf ou France pour s’emparer des ressources et de la position
géostratégique du pays – notamment en relation avec Israël.

Raed Rafei 6.03.14

Rifi fait parti d’un deal sécuritaire qui permet l’intégration de la classe sécuritaire
dans le régime politique.
Trouve que le Liban est assez stable depuis le début de la guerre en Syrie. Même
les plus extrémistes ne trouvent pas de terreau fertile au Liban [pense que de
tout façon les plus extrémistes vont en Syrie]. Les jeunes [à Saïda] sont plus des
« rebels without a cause » que vraiment convaincu du caractère religieux de ce
qu’ils font.
Différence entre les islamistes maintenant et ceux de la génération précédente.
Dans les 70s/80s contexte régional de répression de l’islam politique et l’islam
s’est retrouvé relégué à la sphère personnelle. C’était un islam coupé de la sphère
politique.
Le cô té confessionnel du conflit est nouveau. Faire la différence entre Tripoli et le
reste du Liban. A Tripoli, il n’y a presque pas de shiites et ça permet une
utilisation du clivage shiite/sunnite et une « demonisation » de l’autre.

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