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Figaro : journal non politique

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


. Figaro : journal non politique. 1939-03-04.

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Du côté des c/lrts
~<
La critique, les prix littéraires, les .sélec- sonnages de ce roman à l'égard de leurs
Hons mensuelles, leslivres du mois », lointaines origines françaises, que l'Indif-
etc., ne sont, somme toute, que des réactions férence est malheureusement réciproque et
de défense de l'organisme appelé public que la France se désintéresse trop du Ca-
LOUIS BROMHELD
LA MOUSSON
CEZANNE
Librairie FLOURY, 14, rue de l'Université
et chez tous les LIBRAIRES

contre l'anarchie de l'édition et le désor- nada. Elle aurait pourtant un moyen de par GEORGES RïVtERE
dre de la librairie. Réactions plus ou moins correspondre facilement avec lui, qui est 60 planches hors-texte' 8 couteùrt
heureuses et qui atteignent plus ou moins
leur but, mais qui pourraient devenir plus
la T.S.F. « à
En 1936, j'écrivis Radio- LA QUERELLE DE L'ECOLE DU LOUVRE roman L'ouvrage le plus complet, le mieux renseigné,
Colonial à peu près dans ces termes L'Inde et l'Europe le plus illustré 25 francs
efficaces. On a parfois l'impression L'Allemagne, l'Italie et l'Espagne adres- ET DE L'UNIVERStTE
Le chef d'dsuvre de
MOTS CROISÉS
que
tout cela finira par s'organiser et qu'au sent des programmes réguliers à leurs frè-
libéralisme total d'où relèvent actuellement res d'Amérique. Seule. la France est Conséquences d'un décret dans un quartier délicieux, au Pays Latin, Louis Bromfield
l'industrie et te commerce de la librairie
et qui entraîne un immense gaspillage de muette.Quel puissantmoyen vous auriez là
pour nous « garder » Au rythme actue) Un récent décret ministériel a profondé-
entre le Luxembourg et l'Observatoire. Il
est magnifiquementpourvu ses professeurs
sont des hommes d'un talent incontesté.
Unve).!7ApP 33 fr.
STOCK
UTTÉRAtRES
temps, d'argent et de talent, se substituera des naissances ment troublé les milieux où s'enseignent
ne souriez pas le l'histoire de l'art et la science des musées. Pourtant il s'ennuie et on s'y ennuie. Du
un jour un état de choses plus satisfaisant peuple dés quintuplées est destiné à deve- A première vue, ce décret, rendu sur avis haut en bas de sa belle demeure circule
pour le goût et la raison. Est-il possible de nir le plus grand noyau français du globe. de la
« Commission des Offices x, n'a rien
d'un redoutable engin. Il prévoit simple-
quelque chose de glacé contre quoi les plus
forts radiateurs sont inefficaces. Des étu-
Problème N° 206
concevoir des. librairies moins encombrées Noyau français ou anglicisé ? Chaude ré-
d'ouvrages parfaitement inutiles et où les ment l'entrée au Conseil de l'Ecole du Lou- diants viennent là sans entrain obtenir un
ponse du directeur puis, quelque temps vre de cinq professeurs du Collège de France, diplôme qui ne leur donne aucun droit. Ils
bons- livres se vendraient en plus grand après, en réponse sans doute aux instances de la Faculté des lettres, del'Ecole des Char- n'emportent pour tout profit que quelques
nombre? Il semble que, sans révolution éco- répétées de chez nous, un quart d'heure tes, de l'Ecole des Hautes Etudes et de l'Ecole lambeaux de l'invention verbale prodiguée
nomique ou autre, de sérieuses améliora- d'informations destiné « à nos auditeurs des Beaux-Arts. Mais l'Ecole du Louvre a par des maîtres diserts. Une morte ressuscitée
tions soient réalisables dans ce sens. Peut- du Canada ». Presque incaptable cet em- deviné le danger elle a senti tomber sur habite ce palais de la rue Michelet l'Esthé-
elle l'ombre du filet qu'elle avait jusqu'ici tique. Drapée dans le suaire de la vieille mé-
être suffirait-il que, sous la direction de bryon de programme fut bientôt disconti- évité, le filet de l'Université où elle serait taphysique allemande du siècle dernier, elle
personnalités désintéressées, les acheteurs nué. Comment voûtez-vous que le Cana- comme petit poisson dans la nasse. y vaticine, entourée de nébuleuses théories.
de livres s'organisassent, se groupassent, se dien, qui lit peu, soit conscient d'une Fran- Dans BenMx-ATts, le vivant et brillant heb- A écouter cette bavarde on perd son temps
syndiquassent, que sais-je ? Je me suis sou- domataire qu'il dirige, et dont Raymond Co- et sa jeunesse. Le dernier mardi gras
ce qu'il ne rencontre nulle part sur sa route. gniat est le rédacteur en chef, M. Georges L'Institut d'art et d'archéologie parle beau-
vent plu à imaginer la force morale que Le remède ? Votre modeste lecteur n'a pas Wildensteih vient de déclarer avec une fran- coup, mais fait peu parler de lui l'Ecole du Le Carnaval avait déjà perdu beaucoup de
représenterait une association des abonnés la prétention de le prescrire, mais il reste chise presque brutale « II faut que l'Ins- Louvre est à la mode fatalement ceci de- son éclat en 1914. On le fêtait encore à Paris,
des grandes revues. Des associations d'a- convaincu qu'avant tout la France doit titut d'art et d'archéologie de l'Université de vait être jalousé par cela. mais le Figaro en relégait le compte rendu en
Paris devienne le centre des études et que sixième page
cheteurs de livres ne seraient pas moins se manifester davantage au Canada, com- La science et le don
l'Ecole du Louvre y soit rattachée. » Des deux heures, 7a fête commença, tit-on
puissantes. Le système aurait des incon- munier plus intimement avec les Canadiens- Voilà qui est net les illusions optimistes dans le numéro du 25 février. Les marchands
vénients. Il aurait aussi de grands avan- Français. La Radio offre un moyen relati- ne sont plus viables après cela on com- Qu'on le veuille ou non, un gros et grave de confetti qui avaient installé leurs éven-
prend que les, conservateurs très distingués problème est posé. Doit-on reformer l'en- taires aux coins de tous les cafés, d'une voix
tages. vement simple et très efficace. Allemands qui professent à l'Ecole du Louvre soient seignement artistique à Paris et, par voie assurée, prônaient leur marchandise « Cin-
C'est à quoi je pensais une fois de plus' et Italiens l'ont compris. Des programmes étonnés et émus d'une humiliante mise en tu- de conséquence, celui de la future formation quante centimes le pnquet, et de fabrication
française ». Au quartier Latin, où tes étu-
en lisant dans le Mercure de .France un appropriés et captables associeraient la telle. des conservateurs de nos collections publi- diants s'étaient presque tous déguisés, tts fi- porteHorizontalement. 1. L'une de ses œuvres
article de M. L. W. Hubbard sur le fonc- France à notre vie quotidienne. En fau- Certes entre l'Institut universitaire et ques ? Il est très désirable que ceux-ci soient rent fortune, ces cametots. le nom de la grand'mère d'un personnagB
de Bataille. • 2. Accessoires oublies parie poète
tionnement des Book Clubs en Angteterre. drait-il davantage pour faire remonter à la l'Ecole il n'y a pas guerre déclarée, les adver- munis d'une solide culture générale. Mais Les monômes partis du Panthéon s'ache- dans la description d'une cavale. :t. Moins
En Angleterre, le livre est trop cher, il surface ces vagues sentiments d'amour en- saires ne réclament pas la belligérance ne serait-ce pas une faute que de laisser minaient vers les boulevards. Lentement, en célèbre en philosophie que son mari en inalhé-
Indicatif. 4. Opération elïrctuéf1
mais nous allons assister à une lutte sourde. l'Université, dans un délai plus ou moins serpentant, les jeunes gens se tenant par les mali([liesun homme de lettres Auteur d'une lli'tuire
est inabordable aux classes moyenne et po- vers la France qui flottent en chacun de On nous assure qu'il ne s'agit pas « d'une court, mettre le grappin non seulement sur épaules pënefrerent dans ta foule énorme qui, de par
ÎHtris, n. C'est souvent le cninnicnoenu-nl de
pulaire, lesquelles croupissent. paraît-il, nous ?» l'enseignement de l'histoire del'art, mais de la place de la Concorde à la Nation, ton- ta fin Certain fait partie d'un équipement
campagne dirigée contre différentes person- aussi sur l'enseignement professionnel et oeait les cafés, s'attardait aux terrasses. Des Préposition. 0. Se spécialisa dans^la i;°>qur
dans une crasse ignorance de la chose pu- Transmis aux dirigeants de la Radio- nalités ». Nous nous empressons de le croire. serpentins tombaient des fenêtres, s'accro- italienne Compagnie. 7. Aussi romanl.fjur el
blique. Des militants ont donc organisé diffusion française. Toutefois le Diable prend plus d'un détour appliqué de l'art ? Tant d'entre nous ont chaient aux branches des arbres, au nez pro- désabusé que Chatterton; Un latin, au-dessus dt-
pu constater chez des maîtres remarquables digieux des masques, à t'anse d'un bock. Et chez In porte de Bagatelle. S. J)é,jcitia un impo-.leur
.des Book Clubs dont les membres s'assu- pour brouiller entre eux des hommes de et vénérés une totale absence de sens plas- Molière. 1). Affection du rimailleur.
c'étaient des éclats de rire, des bruits de fan- 1(1. Celle
Anclré Billy.
André 13illy. bonne volonté. Il s'entend supérieurement à d'un héros de Racine lui paru'ssa t de
rent, moyennant environ quinze francs par faire jouer les ressorts les plus intimes de tique Investitures, titres, « peau d'âne> j'ares, parmi la cohue des déguisements, des haute naissance Adverbe A décrit les trois
mois, de recevoir chaque mois un livre de leur âme. ne confèrent pas à leurs possesseurs cette remous et des cabrioles. membres d'une famille. 11. Inventeur d'un
soir, instrument utilisé par de Lorde Prélevé.
politique ou de sociologie qu'ils se sont en- CHOSES ET GENS DE LETTRES mystérieuse vertu le flair. On veut nous Le ta fête redoubla d'entrain. On se A.
fabriquer des érudits du type Salomon Rei- tattit longtemps après minuit, tandis que deux Verticalement. I. I-e monde en a cinq; Per-
gagés à ne revendre sous aucun prétexte. Un parallèle nach, attirés par l'erreur comme l'alouette cents drilles par trop gais morfondaient sonnage couronne par Shakespeare. II. -Quiimult
se fils spécialistes ne bril-
On ditque ce système a eu déjà de bons
résultats électoraux. Les membres de ces Un manifeste L'Ecole du Louvre est née modestement à
la fin du siècle dernier. Elle n'a pas eu
par le miroir ? Grand merci
Sauvageot, Davillier, les Goncourt étaient-
ils des universitaires ? Les deux meilleurs
a mis son en scène
dans les divers postes où /es agents, pour- lent guère qu'à l'école. SesIII. A mo tié respon-
tant indulgents, ce jour de .fête, avaient dû tes sable des ennuis d'un personnage de in fnble ou
conduire. de la Fable
autre.
Début d'un proverbe détruit par
IV. ContestaCe Suisse a révélé,
clubs ne se contentent pas de rester au coin la Sorbonne pour marraine. Elle a grandi critiques d'art du dix-neuvième siècle, Bau- un
Nul ne se doutait qu'il ne reverrait jamais certaines inégalités entre Mars et Vénus. V. Dut
d'humbes
de leur feu à lire leur livre mensuel, ils se dans locaux. Tout doucement, sans delaire et Théophile Silvestre, étaient-ils cela. sa fortune à une mule, r– VI. Dans tecomme décor d'un
appuis considérables, elle a pris de l'impor- roman S. Maugham
de Hollct. C'est faire Boi-
réunissentpour en discuter; d'où une cer- Qualité des termes, qualité des signa- tance. Elle a su parler de l'art sous une forme
des universitaires ? M. Groult et M. Wil- La danse du Pape. lcnu pour VU. Initiales du père d'une
taine agitation intellectuelle qui n'avait taires, c'est un acte de haute importance denstein père, qui avaient un instinct si mer- blanchisseuse; Sans ordreVoyelles.d'outre-Rhin. VIII. La
précise, concrète, humaine, à tous ceux que veilleux de la bonne peinture, étaient-ils des langue latine en a six Dérniilède
jamais été vue de l'autre côté du Détroit. que ce manifeste des 240 professeurs pour
publié en pre- l'art attirait. De jeunes gens,des femmes déjà universitaires ? Une réclame ingénieuse a surnommé ainsi Poétique IX. L'un des éléments d'une règle de l'Art
toiles air.
la sauvegarde de l'Empire,
Il existe d'ailleurs dans Charing Cross mière page du Figaro et où, une fois de formées par la vie, des hommes aux tempes la Furlana, une danse à la mode, destinée à X. Non loin de Valence Points.en plein
Expose ses XI. Oue- l'on
Road un Book Club non politique dont les plus, nous avons retrouvé là l'Université grisonnantes, des ignorants, de demi-cultivés, Les sept cent vingt remplacer le Tango condamné par l'Eglise. met sur la voie Initiale et finale du meurtrier
des spécialistes ont éprouvé le même plai- L'Osservatore Romatto publie une note pro- d'un héros de Rostand.
adeptes reçoivent chaque mois, contre une pour servir la France au moment voulu. sir à la fréquenter. Son succès est allé tou- Le directeur de Beaux-Arts esquisse un testant énergiquement contre ce qu'il appelle
On a cependant été un peu surpris que une invention absurde et invraisemblable et Solution du problème N" 205
cotisation de 2 s. 6 d., un livre dont le prix jours en croissant. Elle a formé des généra- plan de réforme, d'ailleurs riche en aperçus, contre l'inconvenance qu'il y a à mêler le
réel est d'au moins 7 s. 6 d., mais c'est un cet .émouvant, morceau n'obtînt pas tions neuves conservateurs pleins d'ardeur, dans lequel il enrégimente les « 720» musées nom dudanseSaint-Père à une publicité en faveur
d'échos dans nos autres milieux intellec- collaboratrices zélées de nos collections pu- de province dont est jalonnée la France. d'une lascive et païenne.
livre d'occasion. Les organisateurs de ce tucis et artistiques. Car, notamment, ta So- bliques, amateurs avertis qui seront les mé- Pour cette armée, il prévoit une troupe de De fait, ht Furtana, d'origine italienne d'ail-
Book Club sont des bouquinistes avec qui ciété des Gens de Lettres, cciïe des Auteurs cènes de demain. Ses disciples lui restent fi- jeunes conservateurs, frais émoulus de l'Uni- leurs, n'eut qu'un succès éphémère. Le paga-
collaborent des auteurs connus chargés du dramatiques, celle des Artistes français, dèles. Ses maîtres sont écoutés sans défail- versité de Paris, avançant tous au pas de nisme, pourtant, devait faire, par delà les
choix à faire. C'est le principe de nos sé- ainsi que s'associantnos multiples syndicats
proclamation
de lance parce qu'ils gardent le contact avec l'oie, diplômes déployés, sur la voie fruc- Alpes, quelques tentatives de retour.
à la les œuvres qu'ils commentent, et que leur tueuse de la muséographie. Avouons que
lections mensuelles, avec cette différence presse, en
des universitaires, en eussent encore accru enseignement ne perd pas certain carac- l'idée de ces conservateurs gaufrés dans le OCCASIONS LITTERAIRES
que les exemplaires vendus sont des bou- la portée. Mais le texte subsiste et, au be- tère réaliste et pratique. Bref elle a trouvé même moule et de tous ces musées stan-
quins d'occasion et que les adhérents attei- soin, il serait tacite à ces divers groupe- le secret de plaire, et à des publics divers dardisés nous fait un peu frémir.
gnent le nombre de 50.000. Nos cercles de ments de s'y rallier. elle est une institution parisienne florissante Mais la bonne province, toujours indivi-
lecteurs n'en sont pas là II ne s'agirait pas, au surplus, pour eux,
de rccuciUir toutes les signatures de leurs
M. T. L. W. Hubbard regrette que le milliers de membres, tâche qui exigerait
dont la réputation s'est étendue à l'étran-
ger.
L'Institut d'art et d'archéologie, fils de la
dualiste et assez xénophobe, ne se laissera
pas faire. Et puis les statistiques sont trom-
peuses. Les six septièmes de nos musées mu-
MAM~MM
principe des Book Clubs méconnaisse la trop de temps et se heurterait pratique- puissante Université de Paris, avait ses let- nicipaux ou départementaux ne peuvent don- OFFICE DE LIVRES
à mille difficultés. Il suffirait que tres de.noblesse en naissant. Son apparition a ner décemment prétexte à l'entretien d'un
liberté de choix des adhérents « Je ne ment comités prissent sur eux d'apporter été saluée par toutes les trompettes offi- mandarin. 3, Place de Ja Sor6onne, PnrM
puis que souhaiter, écrit-il, que le public leurs pubiic au -manifeste des cielles. Il a pignon sur rue, et quel pignon
leur assentiment Raymond Lécuyer. Beaux livres d'art soldés
comprenne un jour que l'on apprend plus professeurs, quitte à répondre ensuite de Illustrés anciens en occasion
en faisant des choix mauvais qu'en ne cefte adhésion devant leurs assemblées Originales
choisissant jamais. respectives, où je doute, d'ailleurs, qu'ils Catalogue 39 sur demande.
»
Sans doute, mais lire en s'en .rapportant rencontrent
beaucoup de censeurs. MAURICE MURET
au goût des autres, Qu'un écrivain, en effet, un artiste, un
c'est ce que font les journaliste souffre pas qu'on l'en-
lecteurs qui se laissent guider par la cri- gage, sans leneconsulter, dans telle ou telle
tique -i– vaut encore mieux que de se lais- manifestation d'ordre politique ou litté-
IBI
msÉlitïS
Grandeur(.'institut IQ| de
Le
~*++4+*»+»*++»++++++*++4+++*+*+++*+++**+*+*

plus passionnanf et le meilleur, livre d'


eer sottement dégoûter par de mauvais celui qui
raire, rien de plus naturel. Mais quel est
livres achetés au hasard et d'en arriver d'office dans se piaindrait d'avoir été enrôlé
ALEXANDRE ARNOUX
une intervention purement
ainsi à ne plus rien lire du tout.

Un
<~
nationale ?
Et quant à supposer que les grandes as-
sociations citées plus haut pourraient re-
lecteur canadien-français, M. Phi- fuser leur aval au manifeste parce que
L ATHÉNIEN BEAU ET BON
LE CITOYEN ROMAIN
L'histoire est un cimetière
d 'aristocraties
VILFREDO PARETO
L'HOMME DE LA RENAISSANCE S.O.S. pou ries Élites
L'HONNÊTE HOMME FRANÇAIS
PARIS sur SEINE
lippe Pacaud, de Montréal, m'écrit, en l'initiative en revient à d'autres, ne serait- LE GENTLEMAN ANGLAIS
réponse à la note que j'ai consacrée à ce pas absurde, alors qu'en un cas pareil ALBIN MICH EL Éditeur 21 fr. FÉERIE DES VINGT ARRONDISSEMENTS
Trente Arpents, de M. Ringuet, pour re- il y l'exemple a évidemment autant de mérite à sui-

VIE
vol. in-a°: ZSfr. A

AI RE
Un
vre qu'à l'avoir donné ? "LE TRENTENAIRE"

I
gretter l'indifférence témoignée les

LA
par per- Fernand Vandëfem. CHEZ GRASSET

L T T E R

prolétariat. Faut-il ajouter que la cri- l'ordinaire de la vie et d'explorer des humaine n'est pas si simple, ni dans petites occupations, ses courses, son Jean Davray va plus loin, en écrivant
Houe littéraire se récuse sur ce terrain- extraits de vie chez un fou, chez un. un sens, ni dans l'autre. Elle est com- médiocre emploi du temps et à tra- le roman d'un romancier.
là ? M. Sartre n'a pas l'air de se douter criminel ou chez un condamné à mort. plexe, et l'art de l'écrivain est de la vers tout cela l'inquiétante ouverture II n'est pas le premier. Sa particula-
JEAN-PAUL SARTREs f.e Mur qu'il n'y a point d'esprit de parti qui Seulement, ce qu'il fait, même quand saisir toute. Sous prétexte de vérité vers un drame intérieur dont l'évidence rité est qu'il écrit, avec un talent de
(Gallimard). JEAN-ALEXIS n'avilisse le partisan. Tant pis pour lui. c'est bon. n'évite jamais-tout à fait de incontestable, le matérialisme de M. cachée s'impose à nous. jeune homme, le journalintime d'un
prendre l'aspect d'un document patho- Sartre fait le contraire de cet art-là. Le drame est celui-ci. Ce garçon hon- écrivain plus âgé. je n'ose pas dire que
NÈRET L'Ivraie (Ferenczi). J'avais pourtant lu les deux premiers logique. Et j'ai bien peur que, du côté du foie, nête et effacé vit moins réellement dans
L'Eau trouble M. Davray tient son héros pour un
JEAN DAVRAY récits du recueil avec le même senti- On le regrette, mais on le comprend de l'cesophage et des intestins, du côté
sa petite pension arcachonnaise que vieillard, puisqu'il lui donne q u ara n! e-
(Albin Michel). ment que m'avait donné La Nausée assez bien dans l'histoire du fou. On du réalisme viscéral en un mot, M, dans le souvenir d'une existence per- six ans. Mais il s'agit d'un homme cé-
celui de me trouver devant un écrivain le remarque davantage dans la der- Jean-Paul Sartre ne s'enferme dans due son enfance dans une propriété lèbre, à qui les femmes écrivent pour
très fort, dont le défaut le plus grave nière nuit des condamnés à mort qui une littérature bornée. de Sologne, abandonnée après des re- lui demander des consultations rrnM-
serait d'abuser de sa force en jetant abonde surtout en observations physio-
vers de fortune. Or ses souvenirs vont mentales, d'un romancier à gros tirages;
Le premier livre de M. Jean-Paul son lecteur dans des situations trop logiques. Je sais bien que sur ce ter- '"
être avives par la lecture d'un livre que et à luxueux appartement. Mon Dieu,
Sartre, La A'ausee, a été justement sa- tendues. Dans l'un et l'autre de ces ré- rain-là la critique est périlleuse. Le sa sœur, romancière, vient de publier. que c'est beau, la vie littéraire, dans
cits, il s'agit de plonger le regard au romancier aurait beau jeu de railler M. Jean-Alexis Néret fait figure plus Il a perdu sa sœur de vue, mais le ro- l'imagination des jeunes écrivain?
lué, l'année dernière, comme le plus delà de la vie ordinaire ici dans une bien vous y voir et savoir modeste, moins décidée, moins volon-
remarquable début qu'on ait vu depuis « Je voudrais man qu'elle a écrit évoque avec une
vie déjà touchée par la mort, au cours si-, à un tel moment, vous auriez des taire. Il n'a pas la précoce maîtrise de particulière intensité un incident dra- C'est redoutable aussi. Le héros de
quelque temps. II ne faudrait pas que, de la dernière nuit de trois hommes états d'âme intéressants. » 11 est cer- M; Sartre. Il court plutôt la chance de T. 'Eau trouble est un homme pervers.
après un tel départ, M. Sartre écrivît matique d'autrefois, dont sa sensibilité
condamnés à être fusillés au petit jour; tain qu'en réduisant l'homme à une lo- voir son œuvre grandir et s'amplifier enfantine fut d'autant plus troublée 11 a même d'incroyables perversités. 11
n'importe quoi. C'est ce qu'il fait mal- là chez un homme à qui la folie pro- que munie de réflexes on risque de tous les dons qu'il n'a pas encore s'avoue à lui-même, dans son journal,
heureusement en ce moment-ci. Son qu'elle ne l'avait pas bien compris. Il
cure l'évasion du quotidien. J'ai aimé moins d'être déçu par lui, et on ne se pleinement utilisés. peut comprendre maintenant, et savoir qu'à l'enterrement de sa mère, au ci-
article sur Mauriac, dans la Nouvelle surtout l'histoire du fou, qui rend très trompera pas dans bien* des cas. On ne metière, il deshabillait en imagination
Revue Française du mois dernier, était Certains contes que le Ft'yaro litté- ce qu'il y avait de trouble, en effet,
bien compte du monde de la folie.et.de s'en tiendra pas moins à une vérité in- raire a publiés manifestent ces dons de dans cette histoire. Le déclic est donné, une jeune fille au point de se la figurer
une pantalonnade d'agrégé de philoso- sa merveilleuse admissibilité si les pré- férieure et partielle, deux défauts gra-- l'honnête bonhomme se détraque, une toute nue. Voilà à quoi pensent les ro-
phie, mais une pantalonnade quand tendus sages consentent à faire l'effort ves pour une vérité. L'attente de la
romancier-né. Mais quand M. Néret est
liaison banale avec une des pensionnai- tuanciers immoraux de quarante-six
même (et les passages un peu sérieux d'y entrer. II y a dans certaines folies mort immédiate a laissé d'autres té- aux prises avec un roman, il fait songer ans, si l'on en croit leurs cadets. De
de l'article décelaient un matérialisme un mélange d'angoisse et d'espérance moignages que ceux-là, et qui sont à un garçon qui n'a pas achevé sa crois- res de sa villa finira en crime à demi grâce, que nos jeunes écrivains ne fas-
qui n'en élevait pas le niveau). Aujour- sance. Le style est encore un peu mou sadique. Le présent s'est délivré de sent pas un sort littéraire aux petits
infinie que l'histoire contée par M. d'une autre envergure. Il est vrai qu'ils l'obsession du passé.
d'hui, M. Sartre publie un recueil de Sartre évoque avec un admirable ta- mettent en valeur d'autres éléments de parfois le livre un peu étriqué man- prurits qui peuvent leur être restés de
cinq nouvelles, dont les deux premiè- lent. Et le personnage de la femme du l'homme, qui sont pour M. Sartre des que de certains développements qu'on Cela est un peu trop freudien pour leur seizième année
res sont excellentes, les deux suivantes fou, partagée entre les nécessités de la valeurs fort contestées. Je crains bien, attendait, et suit un peu trop vite la mon goût. Surtout, je crois que M. Né- Pour en revenir au cher maître per-
moins bonnes, la dernière fort mé- courbe de sa propre fatalité. Mais la ret a aborde avec trop de timidité et de vers, il entreprend de troubW Famé
diocre. sagesse ordinaire et le désir lede suivre en définitive, que le matérialisme au- qualité d'un tel défaut saute aux yeux: maladresse les chemins vertigineux qui d'un adolescent qui s'est confie à lui
son mari, aussi loin qu'elle pourra, quel je faisais allusion en commençant c'est qu'un roman d'une telle nature a menaient du côté de la sœur roman-
Cette dernière est la plus longue, hé- est une belle création de romancier. ne soit de nature à vicier profondément avec une fervente admirat'on. C'est
las M. Sartre n'a pas consacré moins Que manque-t-il donc à un tel récit tout ce que M. Sartre est capable d'é- une fatalité, son héros aussi. M. J.-A. cière et des souvenirs d'enfance plus surtout lui-même nu'il troublera, pour
Néret est déjà, et sera sans doute de ou moins malsains. Le roman est bien finir. Voilà« l'immoraliste» mini par
à nous racon-
d'une centaine de pagesgarçon pour nous transporter, pour nous jeter crire. C'est grand dommage pour un plus en plus, le romancier de destinées meilleur du cote de la pension de fa- il
ter l'histoire .d'un jeune qui, en- nous aussi entre sagesse et folie, avec écrivain de cette qualité. qui n'échappent pas à elles-mêmes, de
ou a péché. Mais faDait-j) refaire
tout notre être cette Dans une des nouvelles de ce volu- mille et de tous les gens qui la peu- F.' 1 moraliste sans André Gide ?Gela
fant, colle son œil à la serrure pour une adhésion de à vies où tout ce qui éclate d'imprévisi- plent, avec ce qu'on discerne ou ce
m
f:!it un peu penser à l'r>.dai)lat'">n d'un
regarder sa mère faire sa toilette,, et, humanité placée dans l'extrême inquié- me, il fait dire à une amoureuse, au ble aurait pu être prévu si l'on avait qu'on devine sous la vie de chacun
plus tard, se laisse initier à la sodomie. tudeau sujet d'elle-même ? C'est sans sujet de l'homme qu'elle aime « 11 chef-d'œuvre pour le cinéma. Non pas
Cetteinitiation est décrite avec des dé- doute qu'une intelligence trop inhu- m'aime, il n'aime pas mes boyaux si connu certains secrets des êtres. Il a d'eux. Si l'on veut, les dessous sont que M. Jean Davray n'ait pas de talent.
l'art, dès qu'il commence à conter une bien amorces, mais quand le roman- Si je ne lui en reconnaissais pas, je ne
tails si répugnants qu'elle pourrait sans maine se penche sur cette humanité. on lui montrait mon appendice dans histoire, de vous mettre en présence cer s'y engage, il manque trop de
doute être fort utile à décourager des L'auteur de Ln Nausée a le dégoût des un hocal, il ne le reconnaîtrait pas. il m'occuperais pas de. lui. Ce qui me pa-
ne penserait pas « c'est à elle »; on de- d'un drame latent. Le personnage est à puissance. rait curieux, c'est la naïveté avec la-
vocations de Corydons en herhc et, à ce hommes. Il ne l'a pas caché. Dans ce peine évoqué, et déjà nous sentons qu'il
titre, constituer un texte de bonne pro- nouveau volume il fait dire à l'un de vrait pouvoir aimer, tout d'une per- En somme. M. J.-A. Néret est inégal quelle un garçon de cet âge, oui n'est
vous est
et le foie, et les in- dontau bord d'une crise imminente, au sujet qu'il a affronté. 11 faudra pas le premier venu, se représente la
pagande en faveur de l'amour normal. ses personnages « .)'ai vu comme sonne, l'œsophage, il doute lui-même.
rtes hommes mastiquer avec
mesure en testins. » Ne vous récriez pas que cela ne se pas qu'il gagne la force de mettre pleine- vie d'un écrivain immoral comm' une
Mais c'est une autre propagande que M, construction savante et cmnnïiquée.
Sartre a en vue. Sa nouvelle s'intitule «îirrhint1 l'œil pertinent, en feuilletant est déplaisant, car M. Sartre vous en Tel le héros de L'Ivraie, un assez ment en œuvre )es grands romans qu'il
« L'enfance d'un chef H. Comprenex de la main gauche une revue économi- fora voir bien d'autres si vous le lisez. pauvre bonhomme qui tient une petite conçoit naturellement. C'est bien la peine que nos grands im-
Mais dites, et vous aurez raison, que pension de famille à Arcachon. Cet moraux s'efforcent à tant d'authenti-
que son jeune héros est un fils de fa- fme. Est-ce ma faute si je préfère assis- ' # cité, pour que les jeunes gens qui ont
mille bourgeoise qui succédera a son ter au repas des phoques ? » Ne dou- cet amour anatomique est aussi faux échantillon d'humanité précaire est
tons pas que M Sartre préfère lui aussi qu'un amour à prétentions idéales, qui fort bien silhouetté, avec son ca- Méfions-nous de la littérature. Un les yeux fixés sur eux leur prêtent tant
père à la tête d'une industrie.C'est donc rapporter la de littérature
ainsi que les bourgeois élèvent les gar- lé repas des phoques. C'est pourquoi s'écrierait, par exemple « J'aime ta bas provisions pour
à à roman dans un roman est le facteur
cons qu'ils destinent à gouverner Je il essaye de rompre violemment avec petite âme rosé et bleue. » La vérité villa le déjeuner des pensionnaires, ses tragique du livre de M. J.-A. Néret. M. André Rousseaux. `

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