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Introduction
Sitôt que les hommes vivent en groupe, ils soumettent leurs rapports à des règles qui
garantissent à la fois leur statut individuel et la stabilité de la communauté. Ces règles ont porté par la
suite, le nom de lois et sont codifiées et classées en branches de droit. L’évolution permanente de la
complexité de ces rapports sociaux nécessite la mise en place perpétuelle de nouvelles catégories de
droit.
En effet l’évolution du commerce et les transactions commerciales et l’apparition des sociétés
commerciales a entrainé la création du droit commercial ; nouvelle branche de droit privé régissant et
organisant ce domaine et toutes ses composantes.
Cependant le droit commercial a perdu sa netteté et sa suffisante pour se dissoudre
progressivement avec l’avènement de nouveaux acteurs de la vie économique notamment l’artisan
l’agriculteur et le professionnel libéral. Ces derniers ont été rendus progressivement destinataires de ce
droit nouveau embrassant, au delà les seuls commerçants toutes les entreprises commerciales,
artisanales, agricoles et professions libérales.
C’est de ce constat qu’est né le droit des affaires : Ce n’est plus le commerçant qui est aujourd’hui
au cœur de la vie économique mais l’entreprise. Droit des affaires, droit de l’entreprise, droit économique
– la nécessité de fédérer toutes les dispositions intéressant ce nouveau centre de gravité que devenait
l’entreprise, a conduit à rechercher une nouvelle dénomination pour décrire ce droit naissant.
Dire que toutes les matières qui intéressent la vie des affaires sont concernées permet de
percevoir l’immensité du domaine de ce droit : le droit des contrats, le droit des sociétés, le droit du
travail, le droit fiscal, le droit bancaire, le droit comptable, le droit international, le droit pénal des affaires,
également les droits nouvellement apparues à savoir le droit boursier, le droit financier, le droit de la
concurrence.
Tous les droits qui peuvent être sollicités à l’occasion du fonctionnement de l’entreprise, ont leur
place dans cette vaste fédération qu’est le droit des affaires. A vrai dire, s’il fallait dessiner les contours
de la matière, plutôt que de procéder par énumération et se demander quelles disciplines n’ont aucun
rapport avec le droit des affaires. La vérité est qu’il y a bien peu et qu’il sollicite de près ou de loin
l’essentiel du droit privé et même certaines pans du droit public, ce qu’on appelle le droit public
économique.
Certaines de ces branches de droit, ont fait l'objet de réformes depuis une quinzaine d'années ; il
s'agit enparticulierdes réformes suivantes:
réformedelaBoursedesvaleursdeCasablancaen1993
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En1995aétéadoptéelaChartedel'investissement
réforme du droit de la propriété industrielle, littéraire et artistique avec la loi sur les droits
d'auteuretdroits voisins en 1997
créationdes juridictions decommerceen 1997
loisurlalibertédesprixetdelaconcurrenceen2000.
Dire que toutes les matières qui intéressent la vie des affaires et qui sont concernées permet de percevoir
l’immensité du domaine de ce droit. Dès lors, un cours d’initiation au droit des affaires dispensé aux étudiants
des sciences économiques et de gestion est-il contrarié , par cette vocation encyclopédique et universelle de
la matière d’où est la nécessité de la tronçonner et de survoler sur les composantes jugées cruciales pour telle
filière pour être en mesure de l’enseigner. De ce fait, ce cours entamera spécialement et respectivement, les
spécifités du droit des affaires, les sources du droit des affaires, les effets du commerce, l’organisation
judicaire du commerce et les difficultés des entreprises.
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Le droit en général a pour fonction de régir la vie sociale et de régler les rapports qui se nouent entre les
particuliers.Le droit commercial quant à lui, intervient pour rétablir un minimum d’ordre, d’honneteté et de
sécurité dans les relations entre professionnels de la vie des affaires.
Les activités de production et d’échange obéissent à des règles qui ne sont pas toujours celles du droit
civil.
Ce dernier, se préocupe des personnes et des fortunes envisagées sous leur aspect ‘’patrimoine’’, c’est-à-
dire finalement des fortunes stagnantes, le droit commercial réglerait la production et la distribution des
richesses. Il faut signaler cependant, que le droit civil est consacré à la théorie générale des obligations. On y
examine comment les contrats se concluent et s’exécutent. Ce sont là des questions que l’on retrouve aussi
dans le droit commercial. Mais celui-ci donne des solutions différentes celles du droit civil et utilise des
techniques originales.
L’examen du droit positif révèle qu’il existe pour beaucoup de situations de faits identiques, deux
réglementations différentes selon que l’acte envisagé est civil ou commercial ou selon que son auteur est un
comerçant ou un simple particulier.
Deux règles peuvent s’appliquer:
• Celle du droit civil qui constitue le droit commun;
• Celle du droit commercial qui a un caractère exceptionnel.
Deux exemples sont nécessaires pour illustrer cette originalité des solutions.
Le cas des baux d’immeubles permet de prendre conscience de ces différences. A une meme situation,
les rapports entre le bailleur et le locataire, le droit apporte deux réglementations différentes selon que
l’immeuble est loué à usage d’habitation ou à usage commercial.
- Si l’immeuble est loué à usage d’habitation, c’est la loi n° 6-79 organisant les rapports contactuels
entre les bailleurs et les locataires des locaux d’habitation ou à usage professionnel, promulguée par
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le Dahir n° 1-80-315 du 25 Décembre 1980 qui s’applique.
- Si l’immeuble est loué à usage commercial, c’est le Dahir du 24 Mai 1955 relatif aux baux à usage
commercial, industriel et artisanal qui s’applique.
Dans cette législation, le bail civil est conclu en considération de la personne du locataire. En principe,
celui-ci ne peut donc pas modifier la destination des lieux. S’il a loué uniquement pour habiter, il ne peut
exercer sur place une activité professionnelle. Au contraire le locataire commerçant peut adjoindre à son
activité principale des activités connexes ou complémentaires, un boulanger devenir patissier, un libraire
papetier etc. Bien plus il peut meme dans certaines conditions, modifier complément son activité sans
avoir besoin du consentement du bailleur.
Il y a une différence qui est sans doute plus importante. Dans le bail civil, une fois le contrat terminé, le
bailleur peut refuser de renouveler le contrat terminé, le bailleur peut refuser de renouveler le contrat, sans
indémnité, s’il a un motif sérieux et légitime de le faire. Dans le bail commercial, le locataire commerçant a
droit soit du renouvellement de son bail, soit à une indemnité d’éviction, réparant la perte de clientèle
causée par le déplacement du fonds de commerce. Il a donc un droit perpétuel.C’est ainsi que la doctrine
parle de propriété commercial pour insister sur l’importance des prérogatives du locataire commerçant.
Le droit commercial est une branche du droit privé. Il applique de ce fait, beaucoup de techniques du
droit civil, et plus généralement la théorie générale des obligations. La compréhension du droit commercial est
subordonnée à celle du droit civil. Mais, malgré l’existence de ces bases communes, le droit commercial
s’éloigne souvent du droit civil. Les simples particuliers, les techniques juridiques originales qui permettent
d’atteindre ces buts.
Le droit commercial est plus pragmatique que le droit civil. Il se préoccupe relativement peu des théories
générales, parce qu’il cherche uniquement à donner aux commerçants le moyen de réaliser leurs affaires.Il en
résulte cinq conséquences principales.
Comme c’est un droit qui s’adresse à des personnes très expérimentées, tels les banques, les
hommes d’affaires, il donne peu d’importance à la personne des contractants. Les questions de capacité,
de vice de consentement, de protection de la volonté, passent au second plan. Cela est surtout vrai en
matière d’effets de commerce, ainsi que dans les relations internationales. La meme remarque concerne
l’assimilation des personnes physiques et des personnes morales. Les sociétés commerciales ont la
meme capacité que les commerçants – individus.
Le formalisme constitue une entrave à la rapidité du commerce. Cela est vrai pour ce qui concerne le
formalisme des civilisations primitives. C’était un formalisme lourd et entravant. Le formalisme d’aujourd’hui est
un formalisme assoupli, qui favorise au sein de l’activité la rapidité et la sécurité.Les commerçants ne sont
aperçus que les formes juridiques, loin d’etre un obstacle à la conclusion des actes, faciliteraient celle-ci grace
à la précision des textés imprimés utilisés toujours pour un meme genre de contrat. Ce sont les contrats-types.
Il est vrai que la preuve est théoriquement libre en matière commerciale. Pratiquement on ne conçoit pas la
conclusion d’un contrat de prêt, de depot en banque ou d’assurance sans utilisation d’un formulaire préétabli.
Les commerçants ont franchi une nouvelle étape: ils sont passés du formalisme à l’utilisation de mécanisme
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comme les opérations de bourse et les efftes de commerce.
Les opérations commerciales se déroulent rapidement. Chacun n’est donc pas tenu de procéder à des
vérifications minutieuses: il suffit de se fier aux apparences. Le droit commercial ne tient pas à connaitre la
réalité des droits, il se fie à l’apparence. Sans doute il multiplie les formalités de publicité pour éviter les
surprises, mais il admet la régularité des titres sans s’occuper de leur cause juridique, il arrête les
revendications devant la possession, il défigure les créances si elles sont inscrites dans un compte.
Il évite par là beaucoup de contestations. La circulation des biens et des droits en est facilitée puisqu’on
peut traiter avec le titulaire apparent et s’assurer par la publicité ou la possession du titre un droit
incontestable. Par exemple une société est annulée après avoir fonctionnée un certain temps, donc créée en
apparence en concluant des contrats avec les tiers, cette annulations ne rétroagit pas: la société est
simplement dissolute, c’est-à-dire qu’elle cesse d’exister pour l’avenir.
Le droit commercial est plus international que le droit civil. Dans le monde moderne, les droits nationaux se
sont diversifiés par suite des codifications tandis que les affaires s’internationalisent grace aux moyens de
communication. Les relations entre simples particuliers sont régies par le droit interne, tant dans l’ordre
patrimonial que familial. Au contraire tout commerçant qui voit ses affaires atteindre un certain niveau de
développement est appelé à importer et à exporter. Les contrats que les commerçants concluent peuvent etre
soumis à une loi étrangère et les litiges qui les opposent à leurs contractants peuvent etre jugés par un tribunal
étranger.
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A. La constitution
Le terme « loi » désigne tout d’abord la constitution et les principes fondamentaux ou
généraux du droit des affaires tels que le principe de la liberté du commerce. Elles sont
rarement appliquées de manière directe en droit des affaires. Elles sont cependant les
fondements de l’organisation économique.
* La loi bancaire :
Le cadre juridique régissant l’activité des établissements de crédit a fait l’objet d’une
vaste réforme par l’adoption du Dahir portant loi n°1-93- 147 du 6 juillet 1993 relatif à
l’exercice des établissements de crédit et à leur contrôle appelé « crédit bancaire ».
La loi bancaire a pour objectifs d’unifier le cadre juridique, d’élargir la
concertation entre les différents intervenants en vue de faire aux mutations économiques,
financières, monétaires et technologiques et protéger les déposants et les emprunteurs.
Cette loi qui définit notamment les notions d’établissement de crédit et de
l’activité bancaire (réception de fonds du public, distribution de crédits et mise à la disposition
de la clientèle de moyens de paiement ou leur gestion) est complétée par des arrêtés ministériels
du ministre des finances, des circulaires et instructions de Bank Al Maghrib qui a pour mission
de développer le marché monétaire et d’en assurer la stabilité en relation avec l’objectif de
stabilité monétaire.
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Le droit commun :
Autres textes :
Le droit des affaires peut également être soumis à d’autres textes :
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- Toute activité économique a besoin du travail humain. Les salariés constituent les
acteurs de l’entreprise. Ils sont liés à l’entreprise par un contrat de travail et tout litige pouvant
naître en raison de cette relation, doit être soumis à la loi.
Au Maroc, c’était le Dahir du 2 juillet 1947 portant réglementation du travail et
plusieurs autres textes qui réglementent des aspects de ce travail.
N’étant plus adaptée à la réalité économique et sociale, cette réglementation a été
remplacée récemment par le Dahir n°1-03-194 du 11 septembre 2003 portant promulgation de la
loi n°65-99 portant sur le code du travail. Ce code régit essentiellement le contrat du travail qui
comprend les obligations et devoirs des parties.
- L’activité économique peut donner lieu à des conflits entre les différents
intervenants et contractants de l’entreprise. Le règlement de ces litiges doit respecter certaines
règles de procédure. Ainsi les dispositions du Dahir portant loi n°1-74-447 du 28 septembre
1974 approuvant le texte du code de procédure civile modifié doivent s’appliquer chaque fois
que l’entreprise tend à réclamer sa créance ou payer sa dette.
Le parlement peut être amené à ratifier des traités intéressant le droit des affaires. Ces
traités peuvent être:
- Bilatéraux (ex : accords bilatéraux en matière d’exonération fiscale pour éviter la
double imposition, en matière douanière etc.) ou ;
- Multilatéraux, il peut s’agit de :
* Traité d’unification du droit (ex : la convention de Genève du 07 juin 1930 sur la
lettre de change et le billet à ordre et celle du 19 mars 1931 sur le chèque ou ;
* Traité régissant les relations économiques internationales (ex : l’accord général sur
le commerce des services).
2- La jurisprudence
Ce sont toutes les décisions rendues par les juridictions du royaume et plus
particulièrement celle de la cour suprême. La jurisprudence est une source indirecte du droit.
3- La doctrine
La doctrine est l’ensemble des opinions émises par les spécialistes du droit : praticiens
(avocats, juriste d’entreprise, magistrats, conseillers juridiques) et enseignants.
Elle est une simple autorité qui cherche à se faire accepter par les tribunaux et parfois
convaincre le législateur en raison de la pertinence de ses raisonnements et de la qualité de ses
suggestions.
Il faut noter ici à la fin , en matière de sources du droit des affaires, que les institutions
professionnelles qui sont les organismes les plus appropriés pour la représentation des
commerçants, des industriels et des artisans notamment, les chambres de commerce et
d’industrie et d’artisanat et les différents groupements professionnels et syndicats et d’autres
institutions internationales, malgré leur dénomination, leur initiative, leur finalité et leur
apparence, n’ont aucun pouvoir législatif, leurs roles se limitent à donner des avis au
gouvernement dans le cas ou il le demande. Elles peuvent aussi intervenir comme intermédiaire
entre les entreprises nationales et les entreprises étrangères. Elles possèdent aussi la
compétence nécessaire pour secourir les commerçants en leur fournissant les renseignements
divers, les avis sur les changements éventuels de la législation commerciale, et les parères
nécessaires à la preuve des usages et coutumes observées par la prartique.
UNIVERSITE MOULAY SLIMAN
FACULTE POLYDISCIPLINAIRE- KHOURIBGA
2020/2021
Cours de Droit des Affaires S5
Les moyens de paiement se définissent comme étant tout instrument qui, quel que
soit le support ou le procédé technique utilisé, permet à toute personne de transférer
des fonds.
Rentrent dans la catégorie des moyens de paiement: les espèces, les chèques, les
lettres de change, les billets à ordre, etc. A ces moyens de paiement sont effectuées,
très souvent, des garanties qui constituent pour le créancier un moyen de recouvrer
sa créance en cas de non-paiement du débiteur. Ces garanties peuvent être : un gage,
un nantissement, un cautionnement, une hypothèque, etc.
➢ la lettre de change ;
➢ le billet à ordre ;
➢ et le chèque.
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I- LA LETTRE DE CHANGE
.
A- DEFINITION
La lettre de change (ou traite) est un écrit par lequel une personne (tireur), donne
l’ordre à l’un de ses débiteurs (tiré), de payer une certaine somme, à une date donnée
à une troisième personne (bénéficiaire) ou à son ordre (c’est-à-dire à une personne
qu’elle désignera ultérieurement).
B- FONCTIONS
Elle devient ensuite un instrument de paiement par lequel les débiteurs payaient
leurs créanciers. Mais elle n’est pas une monnaie car elle n’est libératoire que si elle
est effectivement payée. Libératoire est l'adjectif qui qualifie la prestation qui éteint une
dette. On dit que le paiement est libératoire.
1- La capacité
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Cours de Droit des Affaires S5
L’article 164 du code de commerce prévoit que «la lettre de change souscrite
par un mineur non commerçant est nulle à son égard, sauf les droits des parties
conformément au droit commun», c’est-à-dire le droit de le poursuivre civilement.
Mais la signature du mineur sur une lettre de change ne porte pas atteinte à la
validité des autres signatures en raison du principe de l’indépendance des
signatures.
3- L’ACCEPTATION
L’acceptation est l’engagement du tiré donné sur la lettre par signature de payer
son montant à l’échéance à la personne qui en sera le porteur légitime. L’acceptation
est exprimée par le mot « acceptée » et la signature du tiré au recto.
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Le plus souvent, elle est présentée à l’acceptation par le tireur lui-même pour
pouvoir la négocier facilement puisque, à l’égard du porteur, elle constitue une garantie
d’être payé à l’échéance.
a- La provision
b- La valeur fournie
Le tiré accepteur ne peut pas opposer au porteur les exceptions que lui-même aurait
pu opposer au tireur ou aux porteurs précédents.
Opposer des exceptions: Lorsque, par exemple, au motif qu'il n'a pas reçu
l'acompte promis, le vendeur refuse de livrer à l'acheteur la marchandise qu'il lui a
vendue, on dit qu'il "excipe" du non-accomplissement d'une des obligations mise à la
charge de son cocontractant.
L'exception est donc un moyen de défense par lequel une des parties paralyse la
prétention de son adversaire. Par exemple, l’exception de compensation à l’égard du
tireur ou d’un porteur antérieur ou l’exception basée sur l’absence de cause
(inexécution de l’obligation du tireur), etc.
La compensation: est une opération par laquelle une créance et une dette s'annulent
mutuellement à concurrence de la somme la plus faible, de sorte que si elles ne sont
pas d'un montant égal, seul le solde en devient exigible.
Dans tous les cas, le porteur ne peut se prévaloir de l’inopposabilité des exceptions
que si le tiré a accepté la traite.
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Cours de Droit des Affaires S5
Cette règle de l’inopposabilité des exceptions n’est cependant pas absolue. Il existe
des exceptions que le tiré peut opposer au porteur.
Les tirages en l’air : C’est le fait de tirer des lettres de changes sur des personnes
imaginaires. Cette pratique est susceptible de sanctions pénales.
❖ La traite de complaisance
Dans ces cas la traite de complaisance est tout à fait licite, c’est ce qu’on peut
appeler les «bons effets de complaisance».
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Lorsque deux personnes émettent simultanément l’une sur l’autre des traites de
complaisance, on dit qu’il y a « effets croisés ». Le plus souvent, durant les périodes
de difficultés économiques, ces tirages se font de manière réciproque, c’est-à-dire que
les commerçants tirent indéfiniment les uns sur les autres ; on est alors en présence
de ce qu’on appelle « les tirages croisés ».
2- La solidarité
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Le signataire poursuivi ne peut opposer au porteur les exceptions fondées sur ses
rapports avec le tireur ou avec les porteurs antérieurs. Ce même droit (la solidarité)
appartiendra à celui qui a remboursé la lettre de change.
3- L’aval
Le donneur d’aval (avaliseur ou avaliste) est celui qui se porte caution de la créance.
Il garantit personnellement le paiement de tout ou partie de la lettre de change.
L’aval est donné sur la lettre avec la mention «bon pour aval» et la signature.
L’avaliseur est la caution solidaire du signataire en faveur duquel il s’est engagé
(l’avalisé). Il doit préciser pour quel signataire il s’engage, à défaut il est réputé donné
au tireur.
S’il a payé pour l’avalisé défaillant, il a un droit de recours non seulement contre lui,
mais contre tout autre signataire de la lettre en vertu du principe cambiaire de la
solidarité.
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Rappelons que s’il est possible d’endosser une lettre de change au porteur, il est
interdit de l’émettre au porteur. Cependant, il convient de préciser que le tireur a la
possibilité d’exprimer sa volonté de ne pas transmettre la lettre ; il lui suffit d’insérer
dans la traite les mots « non à ordre » ou « non endossable ».
3- L’endossement pignoratif
L'adjectif "pignoratif" vient du latin "pignut" mot par lequel on désignait un "gage",
il qualifie la remise faite au créancier par le débiteur principal ou par la caution, d'un
objet mobilier à titre de gage.
Selon l’article 172, l’endossataire peut exercer tous les droits dérivant de la lettre
de change, ce qui veut dire que si son débiteur (l’endosseur) ne lui règle pas la dette
à son terme, il peut présenter la lettre au tiré à l’échéance pour se faire payer de sa
créance.
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1- L’opposition au paiement
La loi interdit l’opposition au paiement de la lettre de change, sauf dans trois cas :
perte ou vol de la traite et la situation de règlement judiciaire du porteur.
Il appartient au porteur ayant perdu le titre de faire opposition auprès du tiré afin
d’empêcher le paiement du titre à tout porteur illégitime : celui qui aura trouvé le titre.
En cas de perte ou de vol, le paiement à qui de droit ne pourra alors se faire que
sur autorisation du président du tribunal, après avoir fait opposition aux mains du tiré,
donné caution, et justifié de sa propriété de la lettre de change.
2- Le refus de paiement
En cas de refus de paiement du tiré, le porteur doit faire dresser un protêt «faute
de paiement». C’est un acte authentique dressé par un agent du greffe du tribunal qui
constate officiellement le refus de paiement et les motifs du refus.
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G- LES RECOURS
Le premier est celui qui présente la lettre de change dans les délais légaux et fait
dresser à temps un protêt en cas de non paiement ; alors que le second est celui qui
n’a pas observé ces prescriptions.
Le porteur négligent perd tous les recours cambiaires contre tous les signataires
de la traite, sauf :
▪ contre le tireur qui n’a pas fourni provision : la déchéance à son égard n’aura
lieu que s’il justifie avoir constitué provision ;
▪ contre le tiré accepteur car, ayant reçu provision, il ne peut se dérober de son
engagement sous prétexte de la négligence du porteur.
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A- SPÉCIFICITÉS
1- Définition
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Le billet à ordre est un titre par lequel une personne, le souscripteur, s’engage à
payer à une certaine date une somme déterminée à une autre personne, le
bénéficiaire, ou à son ordre.
Ceci aurait été vrai si la phrase avait pris fin au niveau de «même s’il est signé par
un non commerçant», mais le même article ajoute: «lorsqu’il résulte d’une transaction
commerciale».
3- Régime cambiaire
La plupart des règles de la lettre de change sont applicables au billet à ordre,
notamment en ce qui concerne l’endossement, le paiement, le recours faute de
paiement, le protêt, les prescriptions, etc. C’est pourquoi le billet à ordre, régi par les
articles 232 à 238 du code de commerce (7 articles), ne comporte que peu de
dispositions qui lui sont propres.
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Cours de Droit des Affaires S5
Ce sont finalement 4 articles qui lui sont consacrés, car le code, par ses articles
234 à 236 (donc 3 articles), ne fait que renvoyer aux règles communes relatives à la
lettre de change.
B- CONDITIONS DE VALIDITÉ
Comme pour la lettre de change, pour être valable le billet à ordre doit comporter
un certain nombre de mentions obligatoires :
Comme dans le billet à ordre il n’y a pas un mandat de payer donné à un tiers (le
tiré), cette promesse de payer (je paierai...) remplace le mandat de la lettre de change.
a- La capacité
La capacité de faire des actes de commerce n’est requise que lorsque l’acte est
commercial. Dans le cas contraire, si le mineur contracte une affaire civile (et c’est là
que le billet à ordre n’est pas commercial par sa forme), le billet sera civil et le mineur
devra seulement être émancipé, sans avoir à être autorisé à faire le commerce. (Sa
signature sur le billet à ordre ne sera pas nulle puisqu’il s’agit d’un acte civil qui
nécessite seulement l’émancipation du mineur).
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III- LE CHÈQUE
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Cours de Droit des Affaires S5
Le chèque est un effet par lequel le tireur dispose de ses fonds déposés chez le
tiré (qui est obligatoirement une banque), en effectuant des retraits à vue, soit à l’ordre
de luimême, soit à l’ordre du bénéficiaire.
Le chèque est obligatoirement tiré sur un banquier, il est payable à vue (dès sa
présentation) et à ce titre il ne peut comporter une mention d’échéance de paiement.
Néanmoins, le chèque n’est pas une monnaie ; sa remise n’est pas libératoire tant
qu’il n’est pas encaissé et n’opère pas novation de la créance.
➢ la dénomination de «chèque» ;
➢ l’ordre de paiement pur et simple (payez) ;
➢ la somme à payer en chiffres et en lettres ;
➢ le nom du tiré (la banque) ;
➢ le lieu du paiement (adresse de l’agence bancaire) ;
➢ le lieu et la date de création ;
➢ le nom et la signature du tireur.
Ce sont les mentions que les parties demeurent libres de porter sur le chèque :
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Cours de Droit des Affaires S5
Elle ne peut toutefois être utile que lorsque le chèque est nominatif ; puisque le
chèque au porteur ou à blanc est transmissible par simple tradition.
Cette clause peut être utilisée dans deux objectifs : comme sécurité (en cas de
perte ou de vol), et comme preuve du paiement des dettes (au moyen du relevé
bancaire) ;
Ainsi, le porteur d’un tel chèque ne pourra se faire payer qu’en l’endossant par
procuration à son banquier qui approvisionnera son compte du montant du chèque
encaissé par ledit banquier.
Comme il ne peut être payé qu’à une banque, le chèque barré a été conçu pour
éviter les risques de perte ou de vol des chèques ; mais l’effet de cette technique reste
limité puisqu’il est possible d’endosser le chèque barré au profit d’un bénéficiaire de
bonne foi.
Comme le chèque est payable à vue, il n’a pas besoin d’être accepté ; l’article 242
interdit expressément l’acceptation du chèque.
La certification est faite par la banque tirée qui porte au recto du chèque la mention
« certifié » et sa signature. Elle doit alors bloquer la provision correspondant au
montant du chèque au profit du porteur, mais seulement jusqu’au terme du délai de
présentation qui est de 20 jours.
C- LA PROVISION DU CHEQUE
1- Le contenu de la provision
La provision est une somme d’argent mise à la disposition du tireur chez le tiré au
moment de la création du chèque. La provision du chèque peut être constituée par :
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Cours de Droit des Affaires S5
2- Le moment de la provision
Contrairement à la lettre de change dont la provision n’est exigible qu’à l’échéance,
le chèque doit avoir provision dès le moment de la présentation du chèque au paiement
(art. 316).
D- LA CIRCULATION DU CHEQUE
S’il est nominatif, il est transmissible par endossement, soit par endossement
translatif de propriété, soit par endossement à titre de procuration (au profit des
banques en pratique).
1- Le système cambiaire
a- La présentation au paiement
Elle peut se faire dès le jour de l’émission puisque le chèque est payable à vue.
Le porteur dispose néanmoins d’un certain délai pendant lequel il doit présenter
le chèque au paiement sous peine de perdre son droit au recours cambiaire.
Les délais sont actuellement de 20 jours de l’émission pour les chèques émis au
Maroc, et de 60 jours pour les chèques émis à l’étranger.
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Cours de Droit des Affaires S5
Après l’expiration du délai de présentation, s’il a provision, le tiré est tenu quand
même de payer (article 271) sous peine d’une amende de 5000 à 50 000 dirhams
(article 319).
b- Le protêt
A défaut de paiement, le porteur doit faire dresser protêt, comme en matière de lettre
de change, pour pouvoir exercer son recours cambiaire.
Le protêt doit être fait avant l’expiration du délai de présentation ; et si celle-ci a lieu le
dernier jour du délai, il peut être établi le premier jour ouvrable suivant.
L’article 295 a prévu trois délais de prescription en fonction des parties en présence :
✓ Pour les actions du porteur contre les endosseurs, le tireur et les autres obligés
la prescription est de 6 mois à partir de l’expiration du délai de présentation ;
✓ Pour les actions des divers obligés les uns contre les autres la prescription est
de 6 mois à partir du jour où l’obligé a remboursé ou du jour où il a lui-même
été actionné en justice ;
✓ Enfin, pour l’action du porteur contre le tiré le délai de prescription est d’1 un à
partir de l’expiration du délai de présentation.
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Lorsque le porteur aura accompli ses obligations de vigilance, il peut alors exercer
ses recours cambiaires contre toutes les personnes obligées en vertu du chèque.
Celles-ci sont en effet tenues solidairement envers le porteur. Ce dernier peut agir
contre ces signataires individuellement ou collectivement et sans avoir à respecter
l’ordre dans lequel ils se sont obligés.
Cependant, en cas de déchéance, le porteur négligent ne perd pas tous ses droits,
il conserve :
Étant donné que nous sommes dans le domaine délictuel, l’infraction ne s’éteindra
que par la prescription correctionnelle de 5 ans.
2- Le système bancaire
2-1- Les obligations des banques
✓ à lui restituer, ainsi qu’à toutes les banques dont il est le client, les formules de
chèques en sa possession et en celle de ses mandataires ;
✓ et de ne plus émettre pendant 10 ans des chèques autres que les chèques de
retrait et les chèques certifiés.
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Le tiré qui a refusé le paiement doit alors déclarer l’incident à B.M. (SCIP)
L’article 309 al. 1 oblige les banques, lorsqu’elles refusent de payer un chèque,
de délivrer au porteur un certificat de refus de paiement.
c- La réparation de l’incident
• La régularisation
Les violations des obligations bancaires sont érigées en infractions passibles d’une
amende de 5000 à 50 000 dirhams, notamment :
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Cours de Droit des Affaires S5
Elle exerce son rôle par une sorte de « casier bancaire » (à l’instar du casier
judiciaire) détenu par le Service Central des Incidents de Paiement (le S.C.I.P.).
Car, en vertu de l’article 322, les banques sont tenues de déclarer à B.M. tous les
incidents de paiement survenus dans leurs agences. Ainsi, le S.C.I.P. centralise tous
les antécédents des clients ayant fait l’objet d’une déclaration et se charge de les
communiquer aux banques.
3- Le système pénal
3-1- Les infractions en matière de chèque
Il s’agit de la fameuse émission de chèque sans provision du dahir de 1939 qui est
l’infraction la plus courante en matière de chèque.
b- L’opposition irrégulière
L’opposition est l’acte par lequel le tireur fait défense au tiré de payer un chèque
qu’il a émis. L’article 271 ne permet de faire opposition que dans des cas limités, à
savoir : la perte et le vol du chèque, l’utilisation frauduleuse et la falsification du chèque,
et le redressement ou la liquidation judiciaire du porteur.
Par conséquent, celui qui fait opposition en dehors des cas prévus par le législateur
encourt les mêmes peines de l’émission sans provision.
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Cours de Droit des Affaires S5
Il est à noter que pour faire respecter les interdictions bancaire et judiciaire par les
titulaires de comptes interdits, le code de 1996 a incriminé l’émission de chèque au
mépris d’une interdiction d’un emprisonnement d’un mois à 2 ans et d’une amende de
1.000 à 10.000 dirhams malgré l’existence de la provision. Et si la provision fait défaut,
ces peines sont portées au double.
L’article 316 prévoit des sanctions communes à toutes les infractions en matière de
chèque à savoir, l’emprisonnement de 1 à 5 ans et une amende de 2.000 à 10.000
dhs sans qu’elle puisse être inférieure à 25% du montant du chèque ou de
l’insuffisance de la provision.
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Cours Droit des affaires
S5
2020/2021
Les tribunaux de commerce sont des juridictions spécialisées, compétentes pour connaître, en
première instance, les affaires commerciales et même celles qui comportent un objet civil. Ces
tribunaux ont été créés par le Dahir n° 1-97-65 du 4 Chaoual 1417 (12 Février 1997) portant
promulgation de la loi n° 53-95 instituant des juridictions de commerce, suite à de nombreuses
réformes législatives qui ont visé ces dernières années le monde des affaires et de commerce au Maroc.
Actuellement, le Royaume compte huit tribunaux de commerce, respectivement dans les villes
suivantes : Rabat, Casablanca, Fès, Marrakech, Tanger, Agadir, Meknès et Oujda.
A coté de ces juridictions officielles il existe aussi des juridictions privées qui peuvent intervenir en
matière commerciale. Ce sont les arbitres et institutions arbitrales auxquelles les parties font appel pour
trancher leurs différends. Le recours à l’arbitrage est assez fréquent dans les relations internes, il est
très répandu dans les relations internationales. Les conditions générales de vente, les contrats-types, les
codes d’usages contiennent souvent des clauses qui y renvoient de manière expresse.
1- Composition
A la tête du tribunal de commerce est placé un président investi de nombreuses attributions. Outre que
celles dévolues au président du tribunal de première instance par le code de procédure civile, la loi
confie au président du tribunal de commerce une compétence générale en matière de référé. Il peut
dans les limites de la compétence du tribunal, ordonner en référé toutes les mesures conservatoires ou
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Cours Droit des affaires
une remise en état pour prévenir un dommage imminent ou pour faire cesser un trouble manifestement
illicite en présence d’une contestation sérieuse. Et même en l’absence d’une contestation sérieuse le
président peut toujours en matière de référé, prescrire toute les mesures qu’il estime nécessaire.
Le président du tribunal de commerce est compétant également pour connaitre des injonctions de
paiement fondées sur les effets de commerce ou des actes authentiques en application des dispositions
du Chapitre III du titre IV du code de procédure civile. Dans ce cas et par dérogation aux dispositions
de l’Article 161 et 162 du code de procédure civile, ni le délai d’appel, ni l’exercice de l’appel ne
suspendent l’exécution de l’injonction du président. Seule la cour d’Appel Commerciale peut en
décider autrement. Toutefois cette compétence du président du tribunal de commerce obéit à trois
conditions :
-Le paiement doit concerner une somme d’argent supérieure à 9 000 Dirhams ;
-La dette doit être établie par un effet de commerce ou un acte authentique.
Pour les magistrats du siège, ils sont chargés de trancher sur les procès qui leur sont soumis, les
magistrats du tribunal de commerce peuvent être chargés de fonctions qui revêtent une très grande
importance dans le domaine commercial.
Les magistrats du parquet (ministère-public) : Il s’agit du procureur du Roi et de son ou ses substituts.
Le parquet prés du tribunal de commerce n’ayant pas le droit d’exercer l’action publique, certains ont
estimé que son rôle était sans importance. Mais un fort courant soutient que le parquet a un rôle qu’il ne
faut pas sous-estimer du moment que le code de commerce et la loi instituant les juridictions de
commerce, en partant de la nécessité de promouvoir le développement par l’encouragement des
investissements nationaux et étrangers, ont reconnu au ministère public d’importantes attributions en
matière de prévention et de traitement des difficultés de l’entreprise, où il a le droit de demander
l’ouverture de cette procédure. Il peut aussi, selon l’Article 620 du code de commerce, lorsque l’intérêt
général ou l’intérêt des créanciers l’exige, demander au tribunal la continuation de l’activité de
l’entreprise soumise à la liquidation judiciaire. Etant partie dans les procédures relatives aux difficultés
de l’entreprise, le parquet peut exercer les voies de recours contre les jugements et arrêts rendus en
cette matière.
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Cours Droit des affaires
Comme dans toutes les juridictions où existe un parquet dans les tribunaux de commerce, il y a un
greffe et un secrétariat du parquet :
-Le greffe : en sus de ses attributions traditionnelles, le greffe dans ces juridictions a des attributions
spécifiques, notamment en matière de registre du commerce et des difficultés de l’entreprise.
2- Fonctionnement
Le tribunal de commerce peut être divisé en chambres suivant la nature des affaires dont il est saisi,
étant précisé que chaque chambre peut instruire les affaires soumises au tribunal et y statuer. C’est
l’assemblée générale qui fixe le nombre des chambres selon la nature des affaires et leur composition,
elle détermine également les jours et heures des audiences, et décide de la répartition des affaires entres
chambres. L’assemblée générale comprend l’ensemble des magistrats du tribunal et du secrétaire
greffier (composition semblable à celle de l’assemblée générale des tribunaux de première instance).
Elle se réunie au moins une fois par an, dans les premiers 15 jours du mois de Décembre et à tout
moment, chaque fois que le président du tribunal l’estime opportun.
Le tribunal de commerce est une juridiction judiciaire du premier de degré, compétente pour
connaître :
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Cours Droit des affaires
Le tribunal de commerce est compétent pour connaître en premier et dernier ressort, des demandes
dont le principal n’excède pas la valeur de neuf mille dirhams (9000 Dh), et des demandes en premier
ressort, de toutes demandes d’une valeur supérieure à ce montant.
Le tribunal de commerce est également compétent pour connaître de l’ensemble des litiges
commerciaux et même ceux qui comportent un objet civil. C’est ainsi que le commerçant et le non-
commerçant peuvent toujours, par voie de compromis, attribuer compétence aux tribunaux de
commerce pour connaître des litiges pouvant les opposer à l’occasion de l’exercice de l’une des
activités du commerçant.
Le tribunal de commerce n’est pas compétent pour connaître des affaires relatives aux accidents de la
circulation, même si ces litiges ce rapportent aux activités commerciales et intéressent les
commerçants.
2- La compétence territoriale
- Lorsque ce dernier n’a pas de domicile au Maroc, mais y dispose d’une résidence, la
compétence appartient au tribunal de cette résidence ;
- Lorsque le défendeur n’a ni domicile, ni résidence au Maroc, il pourra être traduit devant le
tribunal du domicile ou de la résidence du demandeur ou de l’un d’eux s’ils sont plusieurs ;
S’il y a plusieurs défenseurs, le demandeur peut saisir, à son choix, le tribunal du domicile ou de la
résidence de l’un d’eux.
Par dérogation aux dispositions de l’Article 28 du code de procédure civile, les actions sont portées :
Les parties peuvent dans tous les cas convenir par écrit de désigner le tribunal de commerce compétent.
3- L'exception d'incompétence
Contrairement à l'article 17 du code de procédure civile, qui permet au juge de joindre la demande de
l'exception d'incompétence à la procédure de fond, le tribunal de commerce, selon l'article 8 de la loi,
est tenu par jugement séparé de statuer sur l'exception d'incompétence dans un délai de 8 jours. Ce
jugement relatif à la compétence est susceptible d'appel dans un délai de 10 jours à compter de la date
de sa notification. Toute une procédure est alors enclenchée: transmission du dossier par le greffe à la
cour d'appel de commerce qui doit statuer dans un délai de 10 jours "courant à compter de la date où le
dossier parvient au greffe". Lorsque la Cour d'Appel statue sur la compétence, "elle transmet d'office le
dossier au tribunal compétent". Le dossier est transmis par le greffe dans un délai de 10 jours à compter
de la date où l'arrêt a été prononcé. Cet arrêt, indique l'article 8, n'est susceptible d'aucun recours,
ordinaire ou extraordinaire.
De son côté, l'article 9 précise que "le tribunal de commerce est compétent pour connaître de l'ensemble
du litige commercial qui comporte un objet civil".
La procédure applicable devant les tribunaux de commerce est conforme au schéma classique de
quatre phases : la saisine, les convocations aux instances, les jugements ou ordonnances et enfin
l’exécution.
1- La saisine
Le tribunal de commerce est saisi par requête écrite et signée par un avocat inscrit au tableau de l’un
des barreaux du Maroc. La procédure orale est totalement exclue devant ces juridictions.
Les requêtes sont enregistrées sur un registre destiné à cet effet. Le greffier délivre au demandeur un
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Cours Droit des affaires
récépissé portant le nom du demandeur, la date du dépôt de la requête, son numéro au registre et le
nombre et la nature des pièces jointes. Une copie dudit récépissé est déposée par le greffier dans le
dossier. Le président du tribunal désigne dès l’enregistrement de la requête un juge rapporteur auquel il
transmet le dossier dans un délai de 24 heures et ce dernier convoque les parties à l’audience la plus
proche dont il aura fixée la date.
2- Les convocations
Les convocations sont transmises soit par huissier de justice, soit par les voies prévues au code de
procédure civile, c’est à dire par un agent de greffe, par lettre recommandée avec demande d’avis de
réception ou par voie administrative.
A l’issue de l’audience, le juge rapporteur fixe la date du prononcé du jugement lors de la mise en
délibéré de l’affaire. La loi précise que le jugement ne peut être prononcé avant qu’il ne soit dressé in
extenso pour éviter le prononcé avant la rédaction de ses attendus.
Le délai d’appel des jugements rendus par le tribunal de commerce est de quinze jours à dater de la
notification au lieu des trente jours pour les jugements rendus par le tribunal de première instance.
La loi prévoit que le Président du tribunal désigne, sur proposition de l’assemblée générale, un
magistrat chargé du suivi des procédures d’exécution. Celui-ci doit obtenir dans un délai de dix jours, à
dater de la demande d’exécution, soit l’exécution de la décision, soit l’intention de la partie condamnée.
Il doit dresser un procès-verbal de saisie-exécution ou un exposé des motifs l’en ayant empêchée et ce,
dans un délai de 20 jours à compter de l’expiration du délai de mise en demeure.
5- Réduction du délai
Si l'appel des jugements des tribunaux de première instance doit être formé dans le délai de 30 jours
(art.134 du CPC), l'article 18 sur les juridictions commerciales le ramène à 15 jours "courant à compter
de la date de notification du jugement".
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Cours Droit des affaires
Les injonctions aux fins de paiement sont exécutoires après notification et le délai d'appel, et l'appel
lui-même ne suspendent pas l'exécution de l'ordonnance (art 22). Cependant, par arrêt motivé, la Cour
d'appel de commerce "peut surseoir partiellement ou totalement à l'exécution". En règle générale,
l'appel pour l'injonction de payer est de 8 jours, la loi sur les juridictions de commerce ne précise aucun
délai, "à moins que ce soit la même durée, soit 15 jours, annoncée par l'article 18 de cette loi",
s'interrogent les experts.
II- L’ arbitrage
L'arbitrage est un mode alternatif de règlement des litiges par recours à une ou plusieurs personnes
privées, (les arbitres) choisies par les parties en vue d'obtenir une décision impérative , en dehors des
juridictions étatiques. La caractéristique fondamentale de l'arbitrage réside dans la soustraction aux
tribunaux étatiques des litiges qui relèvent normalement de leur compétence.
Il est dès lors, un mode dit parfois amiable ou pacifique mais toujours juridictionnel de règlement d'un
différend par une autorité (le ou les arbitres) qui tient son pouvoir de juger, non d'une délégation
permanente de l'Etat ou d'une institution internationale, mais de la convention des parties.
La conciliation ou la médiation, est également un mode alternatif de règlement des différends, par le
concours d'un tiers, dénommé conciliateur ou médiateur, qui est appelé à trouver ou provoquer un
terrain d'entente entre les parties. Et ceci par l'intermédiaire d'un accord, le plus souvent concrétisé dans
un procès-verbal signé par les parties et le conciliateur ou le médiateur selon le cas.
puisque le domaine des conventions d'arbitrage est limité par une série des règles spécifiques.
Lorsque l'arbitre statue comme amiable compositeur, ceci peut donner l'impression qu'il cherche une
solution équitable et acceptable entre les parties. L'esprit de conciliation plane sur l'arbitrage. Mais la
décision de l'arbitre amiable compositeur est juridictionnelle et s'impose aux parties.
A- Classification de l'arbitrage
Le critère qui parait le mieux approprié, pour distinguer l'arbitrage interne d'un arbitrage
international, est celui de l'application du droit processuel.
1- L'arbitrage interne
Quand le litige met en cause des intérêts purement marocains, sa solution dépend de l'ordre juridique
marocain. L'arbitrage entre en concurrence directe avec la justice étatique. La possibilité d'y recourir,
les règles qui le gouvernent, les effets de la sentence arbitrale et les règles applicables au fond du litige
relèvent de la loi marocaine. Si l'Etat tolère l'arbitrage, il l'encadre étroitement.
2- L'arbitrage international
L'arbitrage international selon les termes de l'article 327-40 du code de procédure civile : « Est
international au sens de la présente section l'arbitrage qui met en cause des intérêts du commerce
international, et dont l'une des parties au moins a son domicile ou son siège à l'étranger ».
L'arbitrage est qualifié comme international lorsqu'il existe une opposition entre des parties qui n'ont
pas la même nationalité ou qui sont domiciliées dans des pays différents.
3- L'arbitrage institutionnel
L'arbitrage institutionnel nommé aussi juridictionnel ou organisé, est l'arbitrage dont les parties ont
confié l'organisation à une institution permanente d'arbitrage, et qui se déroule conformément au
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Cours Droit des affaires
règlement d'arbitrage administré par cette institution. Sa similitude avec la procédure judiciaire est
frappante tout en étant une `'justice privée'' rendue par des personnes physiques de droit privé. Même si
parfois un magistrat peut être sollicité, il officie en dehors du tribunal étatique auquel il est attaché.
Parmi les nombreux avantages que présente l'arbitrage institutionnel, d'abord il évite les risques de
paralyser la procédure arbitrale lorsque celle-ci connaît des difficultés, ensuite il assure aux sentences
arbitrales la qualité, l'efficacité et l'autorité. Ces institutions n'ont pas que des avantages, cependant
l'institutionnalisation de l'arbitrage entraîne une moindre personnalisation et une moindre souplesse de
la procédure.
Les institutions sont variées : privées ou publiques, certaines sont spécialisées dans l'arbitrage
international - la plus connue et la plus importante est sans doute la Cour d'Arbitrage de la Chambre de
Commerce International - d'autres dans l'arbitrage interne ; les unes sont réservés à certains litiges
spécialisés, les autres ont une vocation générale.
L'arbitrage `'ad hoc'' est celui dont la volonté des parties reste prépondérante, de convenir que leur
différend sera réglé par un ou plusieurs arbitres non soumis à la procédure établie par le règlement de
toute institution permanente d'arbitrage, et d'organiser par elles-mêmes dans ses moindres détails (choix
des arbitres, siège du tribunal arbitral, règles de procédure...), en se référent à tel règlement de leur
choix.
Les avantages de l'arbitrage `'ad hoc'' sont évidents. Il s'agit d'une liberté totale laissée aux parties, qui
peuvent adopter des procédures convenant aux spécifiés de leur litige. Peut donc parait plus souple que
l'arbitrage institutionnel car celui-ci est soumis à quelques contraintes, fussent-elles légères, de la part
du centre d'arbitrage qui l'administre ou le contrôle.
B- L'intérêt de l'arbitrage
Il n'est pas possible de contester le succès actuel de l'arbitrage comme mode alternatif de règlement
des litiges, sans s'interroger, sur les raisons qui fonderaient aujourd'hui sa supériorité sur la justice
étatique.
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Cours Droit des affaires
Les promoteurs de l'arbitrage avancent volontiers que les avantages de cette formule procédurale
tiennent à sa rapidité, sa discrétion, sa souplesse, avec la compétence technique et professionnelle des
arbitres.
1- La rapidité
L'arbitrage est en principe plus rapide que la justice étatique, pour la raison essentielle que les parties
ont le pouvoir de fixer le délai dans lequel la sentence arbitrale doit être rendue, ce qui est exclu pour la
justice étatique, laquelle est prisonnière de ses règles de procédure et surtout victime de son
encombrement.
2- Le caractère confidentiel
La discrétion est sans doute l'avantage le plus apprécié des milieux d'affaires, c'est un facteur attractif
très fort. A coté d'une volonté de discrétion à l'égard des autorités publiques ou fiscales, spécialement à
une époque où les médias s'emparent de la moindre information au risque de condamner tout
arrangement. Cette pratique de confidentialité, généralement observée par les parties ainsi que par les
arbitres, a pour conséquence que peu de décisions arbitrales sont portées à la connaissance du public.
La liberté de dialogue des parties et de leurs conseils avec l'organisme arbitral est aussi à mentionner
comme attrait de cette formule.
3- La souplesse
La souplesse de l'arbitrage n'est pas douteuse puisque, la résolution du litige se fait par une procédure
moindre de formalisme, souple, efficace et connue au préalable des deux parties. Ainsi que les arbitres,
choisis parmi des professionnels sensibilisés aux difficultés des activités professionnelles en cause dans
chaque litige, répugnent à mettre l'intégralité des torts à la charge de la partie perdante lorsque celle-ci
n'est pas de mauvaise foi. Il en résulte, surtout pour l'arbitrage interne, un « recentrage » assez fréquent,
l'unanimité des arbitres dérivant de concessions mutuelles, qui joue un peu le rôle d'une assurance
juridictionnelle grâce à laquelle un partenaire sait à l'avance que, même s'il a tort, sa condamnation sera
plus mesurée que devant les tribunaux.
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Cours Droit des affaires
La compétence et la technicité des arbitres est une autre raison souvent avancée qui joue un rôle
décisif : le choix de ces derniers, soumis au principe de liberté, s'effectue en grande partie sur la
connaissance qu'ils ont des problèmes soulevés par le litige ou du secteur d'activité en cause
(informatique, propriété littéraire et artistique...). En faisant ainsi élection de personnes provenant de la
même famille professionnelle les parties peuvent l'espérer, d'une part, faire l'économie d'expertises
pratiquement inévitables devant le juge, d'autre part, instaurer un certain climat de «convivialité»,
permettent dans le meilleurs des cas de conserver entre elles des relations d'affaires pendant et après
l'arbitrage. Cette disposition sociologique a des conséquences inattendues : on a ainsi pu dégager une
certaine « masculinité de l'arbitrage », le milieu des affaires n'étant pas aussi ouvert que la fonction
publique à la féminisation des cadres.
Cet incontestable avantage doit être tempéré par l'observation que l'avènement d'un véritable droit de
l'arbitrage impose de faire une place aux spécialistes juridiques dans la composition des tribunaux
arbitraux. Cela réduit d'autant la place, sinon le rôle des arbitres techniciens.
Pour clore cette liste des avantages de l'arbitrage, on mentionnera que dans le domaine du commerce
international vient s'ajouter une considération importante, si un litige oppose deux sociétés dans un
antagonisme nord-sud (pays économiquement avancés - pays assistés) voire une concurrence
technologique (Occident - Extrême-Orient), le risque que joue inconsciemment dans un sens ou dans
l'autre le nationalisme des juges compétents rationae loci, quelles que soient par ailleurs leur qualité
professionnelle et leur indépendance politique, n'est pas absent. Le recours à l'arbitrage sera alors une
garantie de neutralité.
C- La procédure arbitrale
1- La conventrion arbitrale
Le recours à l'arbitrage trouve sa source dans la volonté des parties, qu'il soit organisé par une
institution ou non, telle qu'exprimée dans une convention qui prévoit et organise ce recours, même dans
l'arbitrage forcé il est utile de procéder à la volonté des parties intéressées.
La convention d'arbitrage est l'engagement des parties de recourir à l'arbitrage pour régler un litige né
ou susceptible de naître concernant un rapport de droit déterminé, de nature contractuelle ou non
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Cours Droit des affaires
contractuelle. La convention d'arbitrage revêt la forme d'un compromis d'arbitrage ou d'une clause
d'arbitrage.
Au Maroc, c'est évidemment le code de procédure civile qui trace les grandes lignes du cadre général
en la matière, tout en signalant dès à présent qu'il est largement insuffisant, même en ce qui concerne
ses aspects processuels. En effet, ce n'est pas uniquement ce texte qui nous permettra de préciser le
régime juridique de la convention d'arbitrage. Des conditions de validité, relatives à la capacité, au
consentement des parties à l'arbitrage, à la cause ou à l'objet seront transportables et fixées par le Dahir
des Obligations et des Contrats (DOC), par la loi n°70-03 portant Code de la Famille `'auxquels renvoie
parfois le code de commerce qui est également applicable''. D'autre règles ou prescriptions déterminant,
d'un coté le domaine de l'arbitrage et, d'autre coté, le régime juridique de la clause d'arbitrage
intervenant avant le litige, et celle qui est passée après le litige à savoir le compromis.
a - La clause d'arbitrage
La clause d'arbitrage est la convention par laquelle les parties à un contrat s'engagent à soumettre à
l'arbitrage les litiges qui pourraient naître relativement à ce contrat.
La clause d'arbitrage n'est pas une promesse de compromis, elle oblige les parties à mettre en œuvre
directement l'arbitrage, en cas de litige. Elle doit donc comporter, dès sa conclusion, les éléments qui le
permettront, sans qu'un nouvel accord intervienne. L'article 317 du CPC énonce, deux séries de
conditions : la forme écrite et la désignation du ou des arbitres.
Il peut s'écouler un certain temps entre la rédaction de la clause et la survenance du litige, et les
arbitres désignés peuvent entre-temps décéder, changer d'activité, partir à l'étranger...La clause
d'arbitrage deviendrait alors inapplicable, il faudrait recourir au juge pour constituer le tribunal arbitral.
b- Le compromis
Le compromis d'arbitrage est la convention par laquelle les parties à un litige déjà né soumettent
celui-ci à un tribunal arbitral.
Rappelons que le compromis intervienne après la clause d'arbitrage puisqu'il suppose la naissance
préalable d'un litige.
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Cours Droit des affaires
Le compromis obéit aux règles qui gouvernent les contrats : La validité du compromis dépend de la
forme écrite énoncée par l'article 313 du CPC, mais également de son contenu décrit par l'article 315 du
même code.
2- Le procès arbitral
Entre l'aspect contractuel de la convention d'arbitrage, et le procès arbitral qui s'en distingue par son
caractère institutionnel très net, il existe une phase de transition centrée autour du tribunal arbitral. En
effet pour passer à la phase juridictionnelle qui aboutira à la sentence, il est indispensable de faire le
choix d'arbitres et de constituer le tribunal arbitral. Il s'agit à l'inverse des juges professionnels ou
magistrats de carrière, de personnes privées choisies par les parties dont le rôle est de trouver une
solution au différend qui leur est soumis par des partenaires à l'arbitrage. Même si chacun d'eux a été
choisi par l'une de ces dernières, l'arbitre n'est ni un mandataire, un défenseur ou un conseil, il est plutôt
une sorte de juge privé.
3- La saisine de l'arbitre
L'arbitre est saisi soit conjointement par les parties, soit à la demande de l'une d'elles, par une
demande d'arbitrage. Rappelons que pour que la saisine produise effet, il est nécessaire que l'arbitre ait
accepté sa mission.
Une fois l'arbitre saisi et la communication des pièces et conclusions effectuée, se déroule
l'instruction qui précède le délibéré.
4- Le délibéré arbitral
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Cours Droit des affaires
Après la clôture de l'instruction, l'affaire est mise en délibéré et à partir de ce moment aucune
demande ne peut plus être formée, ni aucun moyen soulevé. Le délibéré est secret (art 327-22 al 2).
Aucune forme particulière n'est imposée pour le délibéré, c'est-à-dire, les discussions entre arbitres
aboutissant à la rédaction de la sentence. La modalité la plus souhaitable est la réunion physique des
arbitres. Mais rien ne semble interdire un délibéré par téléphone ou par correspondance.
La sentence arbitrale est rendue, après délibération du tribunal arbitral, à la majorité des voix. Tous
les arbitres doivent se prononcer en faveur ou contre le projet de sentence sous réserve des dispositions
du 2e alinéa de l'article 327-16. Cela revient à dire que la voix du président est prépondérante, puisque
chaque partie a désigné le même nombre d'arbitres.
La mise en délibéré met fin à la formulation des demandes ainsi qu'à l'échange des arguments et des
pièces. Les demandes ou arguments tardifs doivent être déclarés irrecevables par la sentence et les
pièces communiquées hors délai écartées des débats.
Une fois le délibéré achevé. Le tribunal arbitral rend sa sentence, c'est-à-dire la notifie aux parties.
Contrairement à un jugement, la sentence ne donne lieu à aucune publicité. Non seulement elle n'est
pas rendue en audience publique, mais elle ne sera connue que des parties et des arbitres, qui sont tenus
au secret professionnel. La sentence ne viendra à la connaissance des tiers qu'en cas de demande
d'exequatur ou d'action en annulation. Si le centre d'arbitrage publie les sentences, il doit prendre toutes
les précautions nécessaires pour que les parties ne puissent pas être identifiées.
5- La Sentence arbitrale
La mission de l'arbitre s'achève donc par le prononcé de la sentence arbitrale qui fixe les droits et
obligations de chacun. La sentence arbitrale est la décision par laquelle les arbitres, conformément aux
pouvoirs que leur confère la convention d'arbitrage, tranchent les questions litigieuses qui leur ont été
soumises par les parties. Elle est l'aboutissement de la procédure d'arbitrage. Etant donné le caractère
juridictionnel de l'arbitrage, beaucoup de sentences arbitrales ont l'apparence d'un jugement. Mais cette
apparence est trempeuse, car la sentence arbitrale est rendue par des juges privés. Les arbitres ne
peuvent pas conférer à la sentence la qualité qui permettrait son exécution forcée. Il faudra pour cela
recourir à la justice étatique par le moyen de la procédure « d'exequatur ».
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Cours Droit des affaires
6- Exécution de la sentence
La sentence arbitrale n'est susceptible d'exécution forcée qu'en vertu d'une ordonnance d'exequatur
du président de la juridiction dans le ressort de laquelle la sentence a été rendue.
En principe, quelle que soit la force probante et l'autorité de la sentence, son exécution ne pourra être
que volontaire et spontanément par les parties. Une telle exécution volontaire emportera évidemment
acquiescement à la sentence, c'est-à-dire renonciation à exercer les voies de recours ouvertes contre la
sentence.
Il arrive souvent que l'une des parties refuse d'exécuter la décision rendue à son encontre et l'arbitre
étant dans l'impossibilité de prononcer une astreinte. Dans ce cas la sentence devra alors faire l'objet
d'une procédure d'exequatur pour permettre une exécution forcée. Par ailleurs la sentence arbitrale peut
être assortie de l'exécution provisoire.
L'exequatur est la décision par laquelle l'autorité judiciaire compétente donne force exécutoire à une
sentence arbitrale ; elle consiste en l'apposition sur la sentence de la forme exécutoire qui est une
prérogative des présidents de juridiction.
La procédure d'exequatur est déclenchée par un arbitre ou par la partie la plus diligente. En principe
le juge compétent pour rendre l'ordonnance d'exequatur est le président de la juridiction dans le ressort
de laquelle la sentence a été rendue. Si la sentence n'indique pas le lieu où elle a été rendue, le juge
territorialement compétent est celui du lieu où les arbitres ont donné connaissance de la sentence aux
parties, à défaut on appliquera probablement la règle gouvernant l'arbitrage international qui renvoie au
juge du lieu où l'on entend exécuter la sentence.
Le tribunal arbitral peut à la demande d'une partie ou même d'office, accorder l'exécution provisoire
de sa sentence, conformément aux dispositions applicables à l'exécution provisoire des jugements, qui
valent pour les sentences arbitrales. Il peut, comme un juge étatique, la soumettre à la constitution de
16
Cours Droit des affaires
garantie, de façon à sauvegarder les droits de la partie perdante au cas où la sentence serait réformée ou
modifiée par la suite.
La question des voies de recours contre les sentences arbitrales était, avant la loi n°08-05, l'une des
plus touffues de la matière. La plus grande nouveauté du nouveau texte sur l'arbitrage réside, selon
plusieurs spécialistes, dans la force exécutoire de la sentence arbitrale. Dans l'ancien texte, celle-ci
n'était pas susceptible d'appel. Mais les parties pouvaient s'attaquer à l'ordonnance de son exequatur.
Les nouvelles dispositions instaurent, en revanche, un recours en annulation contre la sentence
arbitrale. L'ordonnance de son exécution n'est cependant plus attaquable devant la Cour d'appel. Si la
décision arbitrale est annulée, elle ouvre droit à la procédure judiciaire, ou à un autre arbitrage.
L'appel consiste à porter l'ensemble du litige devant la Cour d'appel dans le ressort de laquelle la
sentence a été rendue, qui en réexamine tous les éléments, en droit comme en fait. L'appel est recevable
quel que soit le montant du litige. A moins que les parties n'aient renoncé à l'appel dans la convention
d'arbitrage et à moins que l'arbitre n'ait reçu mission de statuer comme amiable compositeur. Pourtant
les parties peuvent se réserver le droit d'interjeter appel contre la sentence rendue en amiable
composition. Elles doivent le faire expressément et sans équivoque dans la convention d'arbitrage. En
outre, l'appel n'est pas recevable contre les sentences rendues au Maroc en matière d'arbitrage
international. L'exclusion de l'appel a des conséquences graves puisque le perdent ne pourra que
difficilement contester une sentence qui lui est défavorable, même si elle comporte des erreurs de fait
ou de droit.
L'appel peut tendre soit à la réformation de la sentence, par exemple une modification des
dommages-intérêts alloués à l'un des plaideurs, soit à son annulation. Par conséquent, l'appel peut être
interjeté non seulement par le perdant, mais aussi par le plaideur qui n'a obtenu qu'une satisfaction
partielle.
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Université Sultan Moulay Sliman
2020/2021
Chapitre 5 : Les difficultés des entreprises
Droit préventif: pour éviter que l’entreprise sombre, et cela par la mise en
place des procédés non contentieux. C’est la phase avant la cessation de
paiement.
Le nouveau droit des difficultés de l’entreprise est marqué par une forte
prépondérance de la logique économique sur celle juridique. Cette
interférence est caractéristique du droit contemporain des affaires, et
traduit un décloisonnement entre disciplines juridiques et économiques
ainsi qu’une perméabilité de la logique juridique par rapport aux
considérations économiques. On peut observer ce mouvement à la fois au
niveau des mobiles et des objectifs du nouveau droit sur la difficulté des
entreprises. Le droit est mis à contribution dans un but d’abord
économique: préserver une source majeure de richesse et d’emploi en
priorisant l’intérêt de l’entreprise et des salariés.
- Les sociétés commerciales sont les SA, les SARL, SCS, et les
SNC.
- Le groupement d’intérêt économique (GIE) peut être qualifié de
commerçant et faire l’objet de procédure de traitement des difficultés,
pour cela, il faut que son objet soit commercial. Il est important de
souligner une particularité concernant les GIE; en effet, les membres du
GIE sont tenus des dettes de celui-ci sur leur propre patrimoine (il s’agit
de la loi 13-97). Par conséquent, le GIE ne peut être en difficulté
financière que si ses membres le sont.
- Les coopératives peuvent également avoir la qualité de
commerçant et se voir appliquer les procédures de traitement d’entreprises
en difficulté, si l’objet de la coopérative est de nature commercial.
- Les établissements publics, lorsqu’ils exercent une activité
commerciale, ne peuvent être soumis aux procédures de traitement des
entreprises en difficulté. Ils sont soumis à des dispositions légales
spéciales en fonction de leur statut.
- Les associations ne peuvent en aucun cas relever des procédures de
traitement des entreprises en difficulté (PTDF), combien même les membres
seraient des commerçants. Notons en ce qui concerne la compétence
judiciaire que les tribunaux de commerce sont seuls compétents pour
connaître les procédures de traitement des difficultés d’entreprise, et ce
même si la loi 53-95 instituant les juridictions commerciales ne le prévoit
pas expressément.
A- La prévention interne
1- Le déclenchement de l’alerte
B- La prévention externe
2- L’ouverture de la procédure
b- Conditions de fond
- L’accord ne doit pas concerner une entreprise en cessation de
paiement. D’ailleurs, on observe, dans la pratique, que souvent les
créanciers exigent que soit annexée à l’accord une déclaration certifiée
attestant que l’entreprise ne se trouvait pas en cessation de paiement lors
de la conclusion de l’accord.
- L’accord ne doit pas porter atteinte aux intérêts des créanciers non
signataires (principe d’innocuité d’accord vis-à-vis des créanciers non
signataires). Ces derniers conservent leurs droits d’agir en justice contre
l’entreprise et de faire valoir les suretés qu’ils détiennent à son encontre.