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TD LA PERSONNALITE JURIDIQUE

DOCUMENTS
Personnalité juridique
Dans le droit français, une personnalité juridique est l'aptitude, pour une personne, à être titulaire de droits subjectifs et à
être assujettie à des obligations. Les personnes physiques (par leur naissance) et les personnes morales (lors de leur
déclaration ou immatriculation) sont dotées de la personnalité juridique.
La personnalité juridique a deux corollaires : la capacité juridique et un patrimoine. La capacité juridique recouvre, à la fois, la
capacité de contracter (conclure des contrats) et celle d'ester en justice (c'est-à-dire, positivement, d'assigner une personne
en justice et, négativement, d'être attrait en justice). Le patrimoine est une fiction juridique qui a vocation à recueillir l'ensemble
des droits et obligations d'une personne. Toute personne a un patrimoine, toute personne n'a qu'un patrimoine, il n'existe pas
de patrimoine sans qu'une personne ne soit à sa tête.

La personnalité juridique suppose en principe la capacité de jouissance des droits et la capacité d'exercer ces mêmes
droits.

Il existe principalement deux types de personnalités :


• la personnalité juridique physique, qui concerne les êtres humains.
• la personnalité juridique morale, qui concerne les groupements....
La personnalité juridique concerne la titularité de droits et d'obligations. Les règles relatives à l'exercice des droits et obligations
que confère la personnalité juridique sont définies par la capacité juridique de la personne.
(…)
Une fiction juridique
Si la personnalité juridique morale est une fiction juridique, la personnalité juridique physique peut aussi l'être. Si elle est
explicable dans la plupart des situations, il peut arriver qu'elle ne soit pas rationnelle.
Par exemple, une personne déclarée absente est déclarée décédée, et donc, déchue de sa personnalité juridique. Mais cette
personne pourrait ensuite redonner de ses nouvelles : il faudra alors un nouveau jugement pour annuler le décès.
(…)
Wikipedia.fr
Les animaux sont des êtres doués de sensibilité : et concrètement ?
(par Juliette Balatre)
Depuis le 16 février 2015, les animaux sont officiellement considérés par le Code civil comme des êtres vivants doués
de sensibilité.
D'après le nouvel article 515-14 du Code civil, "Les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité. Sous réserve des
lois qui les protègent, les animaux sont soumis au régime des biens". Cette avancée était impatiemment attendue par les
associations de défense et de protection des animaux. Mais concrètement, qu'est ce qui va réellement changer pour nos amis
à 4 pattes ?
Alors que jusque là, les animaux étaient considérés par le Code civil comme des biens meubles (c'est à dire au même niveau
qu'une table), comme de simples choses animées, il semblerait toutefois que l'adoption du statut d'être doué de sensibilité
n'ait aucune autre conséquence que celle d'harmoniser les différents textes juridiques déjà existants entre eux. En effet, le
Code pénal et le Code rural (1) reconnaissent déjà, explicitement ou non, à l'animal son statut d'être doué de sensibilité. Il
s'agirait donc là d'une évolution purement symbolique.
Ainsi, l'animal ne possède pas, en droit français, de personnalité juridique. Il ne peut, par exemple, faire l'objet d'un droit de
garde dans l'hypothèse du divorce de ses maîtres.
Toutefois, la loi du 10 juillet 1976 (2) a pour la première fois reconnu la nature d'être sensible à l'animal domestique, et le
Code pénal prévoit des infractions spécifiques contre les animaux, séparées des infractions contre les biens. Ainsi, les
sévices graves et les actes de cruauté envers les animaux se voient spécifiquement sanctionnés (3), de même que les atteintes
volontaires à la vie d'un animal (4) ou involontaires (5), ainsi que les mauvais traitements envers un animal (6).
La jurisprudence, de son côté, avait également déjà reconnu aux animaux une forme d'intelligence et de sensibilité.
Ce nouvel apport de la loi du 16 février 2015 (7) reste donc sans aucun effet concret sur la condition animale, et ne modifie en
rien le régime juridique auquel ils sont soumis. Une fausse bonne nouvelle pour les défenseurs des animaux, qui espèrent
toutefois que ce symbole soit le commencement d'une évolution des mentalités et des pratiques.
(1) Article L214-1 du Code rural et de la pêche maritime
(2) Loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 relative à la protection de la
nature
(3) Article 521-1 du Code pénal
(4) Article R655-1 du Code pénal
(5) Article R653-1 du Code pénal
(6) Article
R654-1 du Code pénal
(7) Loi n° 2015-177 du 16 février 2015 relative à la modernisation et à la simplification du droit et des
procédures dans les domaines de la justice et des affaires intérieures
© 2015 Net-iris

Le premier code juridique de l’animal voit le jour en France


Cet ouvrage unique, qui rassemble toutes les législations en vigueur concernant les animaux, servira aux magistrats,
procureurs, avocats ou encore aux vétérinaires.

ENVIRONNEMENT JURIDIQUE 1
TC1 ALTER 21-22
C’est un épais ouvrage bleu qui devrait de plus en plus accompagner les robes noires des prétoires. Un code de l’animal,
rassemblant sur plus de 1 000 pages toutes les législations en vigueur concernant les animaux, sera publié jeudi 22 mars aux
éditions LexisNexis, par une équipe de spécialistes du droit animalier et la Fondation 30 millions d’amis. Une première en
France, mais aussi en Europe.
« Nous avons agrégé tous les textes – lois, décrets, arrêtés, règlements et directives – issus de sept codes officiels – civil,
pénal, rural, environnemental, etc. –, de règles européennes, mais aussi des décisions de jurisprudence les plus
significatives qui ont trait aux animaux de compagnie, d’élevage ou sauvages », explique Jean-Pierre Marguénaud, professeur
de droit privé à l’université de Limoges, qui a codirigé, avec Jacques Leroy (université d’Orléans), ce travail colossal mené par
quatre autres universitaires.
« C’est un code privé, c’est-à-dire qu’il ne crée pas de nouvelle législation, mais se contente de regrouper celles existantes,
et qu’il laisse subsister les dispositions dans les textes où elles se trouvent à l’origine », précise-t-il, au même titre que le code
de la montagne ou le code administratif.
Cet ouvrage, principalement destiné aux magistrats, procureurs, avocats, vétérinaires, étudiants ou enseignants, « facilitera
le travail de ceux qui s’intéressent à la protection animale en leur permettant d’avoir une vision générale et complète de la
question », complète Reha Hutin, la présidente de la Fondation 30 millions d’amis.
Etres vivants doués de sensibilité
Parmi les dispositions majeures, se retrouvent ainsi l’article 521-1 du code pénal, qui punit de deux ans d’emprisonnement et
de 30 000 euros d’amende les sévices graves et les actes de cruauté commis envers des animaux domestiques ou tenus en
captivité ; l’article L214-1 du code rural (dont est tiré le nom de l’association L214 de lutte contre l’exploitation animale), qui
prévoit que « tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les
impératifs biologiques de son espèce » ; ou encore l’article 515-14 du code civil, qui dispose, depuis une loi de 2015, que « les
animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité ».
C’est cette dernière évolution, inscrite dans le socle du droit français, « qui a fait progresser la condition animale et la
sensibilisation croissante de l’opinion publique, ouvrant la voie à un code de l’animal, juge Reha Hutin, dont la fondation est à
l’origine de la loi de 2015. Les projets ou propositions de loi ne débouchent sur rien de concret et la protection animale n’est
pas dans les priorités de l’actuel gouvernement. Il faut donc passer par le législateur pour que les choses changent ».
Aujourd’hui, l’ONG, qui s’est portée partie civile dans une centaine de procès pour maltraitance animale l’an dernier, voit une
évolution dans le traitement juridique réservé à cette question. « Avant, la moitié des cas étaient classés sans suite.
Aujourd’hui, les magistrats sont moins frileux pour appliquer les lois : nous assistons régulièrement à des condamnations à de
la prison ferme, ce qui était exceptionnel par le passé », assure sa présidente, citant notamment les six mois de prison ferme
dont auxquels avait été condamné un homme de 28 ans, en septembre 2017, à Draguignan (Var), pour avoir tué un chat
baptisé Chevelu.
« L’évolution du code civil est de plus en plus invoquée dans les jugements de tribunaux de première instance, voire de cours
d’appel ; c’est une question de temps avant que la Cour de cassation ne s’en saisisse », confirme Jean-Pierre Marguénaud,
qui a créé le premier diplôme universitaire en droit animalier de France.
Lire aussi L’université de Limoges lance un diplôme pour défendre les animaux
Personnalité juridique des animaux
Surtout, aux yeux du directeur de la revue semestrielle de droit animalier, cette réforme prépare la voie à une prochaine étape :
la reconnaissance de la personnalité juridique des animaux, qui passerait par une nouvelle évolution du code civil. « Elle
pourrait être calquée sur celle des personnes morales, comme les associations ou les syndicats, ce qui permettrait aux
animaux d’être représentés en leur nom et démultiplierait l’efficacité de leur protection », détaille Jean-Pierre Marguénaud, qui
rappelle que le tribunal de Mendoza, en Argentine, a reconnu le statut de personne juridique non humaine à un chimpanzé
femelle, fin octobre.
« Ce basculement n’irait pas à l’encontre de leur exploitation, reconnaît-il, mais permettrait par exemple de respecter les droits
édictés par la Convention européenne sur la protection des animaux dans les élevages, qui doivent leur éviter de souffrir
inutilement. »
Protéger les animaux tout en les tuant : c’est le paradoxe « qui traverse tout le droit animalier », soulevé par la philosophe
Florence Burgat dans sa préface du code animal. « Nous avons d’un côté une loi qui prévoit des peines très élevées contre la
maltraitance animale, et de l’autre tout un ensemble de règles qui permettent la mise à mort des animaux pour la boucherie,
la fourrure, la chasse ou l’expérimentation, grâce à la saignée, l’électrocution ou encore le gazage », relève-t-elle.
Pour la directrice de recherches à l’Institut national de la recherche agronomique, la reconnaissance des animaux au rang
d’êtres sensibles participe d’un « changement de regard », mais il faudra d’autres évolutions, comme la sensibilisation des
jeunes, l’apprentissage à l’école ou l’instauration d’un menu végétarien dans les lieux de restauration « pour arrêter de voir les
animaux sous un angle commercial ».
Audrey Garric Mis à jour le 21 mars 2018 www.lemonde.fr

➔ Le régime juridique des animaux a-t-il changé ?

ENVIRONNEMENT JURIDIQUE 2
TC1 ALTER 21-22
Absence et disparition en droit français
Un récent fait divers aux États-Unis peut nous permettre de faire un petit point de droit en France sur l’absence et la disparition.
Brenda Heist, 54 ans aujourd’hui, une Américaine mère de 2 enfants qui avait disparu depuis 2002, s’est présentée dans un
commissariat de Floride le 26 avril dernier.
Elle avait été déclarée officiellement morte et son mari avait même était soupçonné d’avoir fait disparaître sa femme. Elle vivait
de petits boulots et était sans domicile fixe, vivant en camping-car ou dans le nord de la Floride
Absence et disparition en droit Français
Afin de déterminer la date d’ouverture de la succession, un extrait d’acte de décès doit être produit car la succession s’ouvre
à la date du décès, indiquée sur l’acte de décès (art. 720 cc).
En cas d’absence, la succession s’ouvre par la transcription du jugement déclaratif d’absence sur le registre des décès (art.
128, alinéa 1er cc). En cas de disparition, elle s’ouvre par la déclaration judiciaire de décès qui contient la date de celui-ci (art.
88 cc).
L’absence : c’est la situation d’une personne qui a cessé de paraître à son domicile ou sa résidence, sans que l’on n’en ait
eu de nouvelles, et dont, par suite l’existence est devenue incertaine. Le juge des tutelles du tribunal d’instance peut, à la
demande du parquet ou du conjoint, des héritiers, créanciers, co-indivisaires, etc… constater qu’il y a présomption d’absence
; il faut alors prouver qu’il y a doute sur l’existence de la personne. La personne concernée étant en fait présumée vivante le
mariage subsiste ainsi que le régime matrimonial ; l’absent ne peut être en aucune manière écarté du règlement d’une
succession et sa succession n’est pas ouverte. Le juge peut désigner une ou plusieurs personnes pour représenter le présumé
absent dans l’exercice de ses droits ou dans tout acte auquel il serait intéressé ainsi que pour gérer tout ou partie de ses biens.
Cette phase de présomption d’absence s’achève avec la réapparition de l’absent, son décès constaté ou encore la déclaration
d’absence lorsque aucune preuve de l’existence ou du décès du présumé absent n’est révélée.
La déclaration d’absence équivaut à une véritable déclaration de décès. L’absence ne peut être déclarée qu’à l’expiration d’un
délai de 10 ans après la décision constatant la présomption d’absence ou de 20 ans depuis la disparition ou les dernières
nouvelles à défaut de constatation de la présomption ; le juge conserve sa liberté d’appréciation et doit statuer d’après les
pièces et documents produits. C’est le tribunal de grande instance qui prononce le jugement dont il est fait mention en marge
de l’acte de naissance de l’absent rendant l’absence opposable aux tiers. Le mariage prend fin et le conjoint présent peut
contracter une nouvelle union, le régime matrimonial est dissous et la succession de l’absent s’ouvre. Mais il peut arriver que
l’absent non décédé revienne ou donne de ses nouvelles. Si l’absence a été déclarée il faut poursuivre un jugement
d’annulation de la déclaration d’absence auprès du tribunal qui l’a prononcée. L’absent dont l’existence est judiciairement
constatée recouvre ses biens, ceux qu’il aurait dû recueillir, le prix de ceux qui ont été aliénés ou les biens acquis en emploi
des capitaux ou des revenus. En cas de réapparition après déclaration d’absence le mariage de l’absent reste dissous.
La disparition : La personne a disparu dans des circonstances qui rendent son décès quasi certain mais dont le corps n’a
pas été retrouvé : accident d’avion par exemple. La loi permet alors d’obtenir un jugement déclaratif du décès. On va considérer
que la personne disparue est décédée si la disparition s’est faite au cours d’un naufrage, d’une catastrophe naturelle, d’un
incendie, d’un accident d’avion ou d’une guerre et que le corps n’a jamais pu être retrouvé, il faudra attendre que le tribunal
de grande instance du lieu de la disparition rende un jugement déclaratif de décès.

http://www.funeraire-info.fr (8 mai 2013)

➔ Quelle différence faites-vous entre l’absence et la disparition, quelles en sont les conséquences juridiques ?

ENVIRONNEMENT JURIDIQUE 3
TC1 ALTER 21-22
APPLICATIONS

Vous formulez le problème de droit dans les applications suivantes.

I. Analyse de décision de justice


Arrêt n° 413 du 5 avril 2012 - Cour de cassation - Première chambre civile
(…)
Sur le moyen unique, pris en ses cinq branches, tel qu’exposé au mémoire en demande [...] :

Attendu que prétendant, selon l’arrêt attaqué (Paris, 19 janvier 2011) que la société Tereos, exploitant la marque Beghin Say,
à l’occasion d’une campagne commerciale dite “Année du Brésil”, avait fait figurer sans son autorisation, sur l’emballage de
morceaux de sucre, reproduit par ailleurs sur son site internet, une photographie de sa personne réalisée lorsqu’elle avait
prêté son concours à une troupe de danse lors de spectacles sur le même thème, Mme X... a introduit une action en justice
pour atteinte portée à son droit sur son image ; qu’elle a été déboutée ;

Attendu que, par motifs propres et adoptés, la cour d’appel, après avoir relevé, outre la taille de trois millimètres sur deux du
visage litigieux, sur une vignette occupant seulement la plus grande face d’un morceau de sucre, la mauvaise définition
générale de l’image, a estimé que la personne représentée était insusceptible d’identification ; qu’à partir de ces constatations
et appréciations souveraines, elle a pu retenir qu’aucune atteinte à l’image n’était constituée ; que le moyen n’est pas fondé ;

PAR CES MOTIFS :


REJETTE le pourvoi
(…)

ENVIRONNEMENT JURIDIQUE 4
TC1 ALTER 21-22
II. Analyse de décision de justice
Arrêt n° 188 du 15 février 2012 - Cour de cassation - Première chambre civile
(…)
Sur le moyen unique :

Attendu, selon l’arrêt attaqué (Versailles, 7 octobre 2010 ), que M. X... a déclaré vouloir prénommer son fils, né le 7 novembre
2009, Titeuf, Gregory, Léo ; que l’officier d’état civil a informé le procureur de la République que le choix du premier prénom,
Titeuf, lui paraissait contraire à l’intérêt de l’enfant ; que, sur le fondement de l’article 57 du code civil, le parquet a fait assigner
les parents afin de voir prononcer la suppression du prénom Titeuf ; que, par jugement du 1er juin 2010, le tribunal de grande
instance de Pontoise, se fondant sur l’intérêt de l’enfant, a ordonné la suppression du prénom Titeuf de son acte de naissance
et dit qu’il se prénommera Grégory, Léo ;

Attendu que M. X... et la mère de l’enfant, MmeY..., font grief à l’arrêt de confirmer le jugement, alors, selon le moyen :
1°/ que la contrariété à l’intérêt de l’enfant qui peut justifier que le prénom choisi par ses parents soit supprimé doit être
appréciée de façon objective ; qu’en appréciant la conformité à l’intérêt de l’enfant du prénom Titeuf uniquement par référence
à un personnage de bande dessinée dont la notoriété est nécessairement éphémère et limitée, dont elle relève au demeurant
qu’il est “plutôt sympathique”, et en se livrant à une analyse subjective des caractéristiques de ce personnage, sans se
prononcer au regard de critères objectifs seuls à même de garantir le principe d’égalité devant la loi, la cour d’appel a violé
l’article 57 du code civil, ensemble l’article 3 de la Convention de New York du 20 novembre 1989 et l’article 8 de la Convention
européenne des droits de l’homme ;

2°/ que toute restriction à la liberté de choix du prénom de l’enfant par ses parents ne peut être justifiée que par l’intérêt de
l’enfant ; qu’en jugeant que le prénom Titeuf n’était pas conforme à l’intérêt de l’enfant et en ordonnant sa suppression de
l’acte de naissance, sans rechercher, ainsi qu’elle y était invitée, si le fait qu’au moins un autre enfant ait reçu ce prénom sans
opposition du ministère public et que d’autres enfants aient reçu les prénoms d’autres personnages de bande dessinée ou
dessins animés n’était pas de nature à mettre en évidence que le choix du prénom litigieux ne portait pas atteinte à l’intérêt de
l’enfant, la cour d’appel a privé sa décision de base légale au regard de l’article 57 du code civil, ensemble l’article 3 de la
Convention de New York du 20 novembre 1989 et l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme ;

Mais attendu que c’est par une appréciation souveraine qu’en une décision motivée la cour d’appel a estimé qu’il était contraire
à l’intérêt de l’enfant de le prénommer Titeuf ; que le moyen qui ne tend en réalité qu’à contester cette appréciation ne peut
être accueilli ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE les pourvois

ENVIRONNEMENT JURIDIQUE 5
TC1 ALTER 21-22
III. Analyse de décision de justice

Arrêt n° 445 du 29 mars 2017 (15-28.813) - Cour de cassation - Première chambre civile -
Cassation partielle

Attendu, selon l’arrêt attaqué, qu’un reportage intitulé “Internet : serial menteuse” a été diffusé, les 8 mai et 24 juillet 2011, sur
la chaîne de télévision M6, ainsi que, les jours suivants, sur son site internet ; que ce reportage, consacré à l’histoire d’une
jeune femme qui avait fait croire, pendant plusieurs années, sur le réseau internet, qu’elle était atteinte d’affections
graves, comportait une séquence, filmée en caméra cachée, au cours de laquelle deux journalistes, se faisant passer, l’un,
pour une amie de celle-ci, l’autre, pour son compagnon, consultaient M. X..., médecin généraliste, auquel ladite jeune femme
s’était adressée à plusieurs reprises ; qu’invoquant l’atteinte ainsi portée au droit dont il dispose sur son image, M. X... a
assigné la société Métropole télévision, éditrice de la chaîne de télévision M6, en réparation du préjudice en résultant ;
Sur le moyen unique, pris en ses première et deuxième branches :
Attendu que la société Métropole télévision fait grief à l’arrêt de retenir l’existence d’une atteinte au droit à l’image de M. X...
et, en conséquence, de la condamner à lui payer la somme de 2 000 euros à titre de dommages-intérêts, alors, selon le
moyen :
1°/ qu’il n’y a atteinte à l’image que si les traits de la personne sont reconnaissables et permettent de l’identifier ; qu’en retenant
que la séquence litigieuse portait atteinte au droit de M. X... sur son image, la cour d’appel n’a pas tiré les conséquences de
ses propres constatations dont il résultait que ses traits n’étaient pas reconnaissables, son visage ayant été flouté et sa voix
déformée, et que les personnes qui l’avaient identifié avaient reconnu son bureau et en avaient ensuite déduit son identité ;
qu’elle a, ce faisant, violé les articles 9 du code civil et 10 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des
libertés fondamentales ;
2°/ que, pour retenir que M. X... était identifiable et avait subi une atteinte à son image, la cour d’appel s’est fondée sur les
témoignages de personnes de son entourage qui précisaient l’avoir identifié après avoir reconnu son bureau ; qu’en ne
recherchant pas elle-même, par le visionnage de la séquence, si M. X... était, en dépit du floutage de son image et de la
déformation de sa voix, objectivement identifiable, la cour d’appel a privé sa décision de base légale au regard des articles 9
du code civil et 10 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales ;
Mais attendu que la cour d’appel a constaté que, même si le visage de M. X... était masqué et sa voix déformée, il ressortait
des témoignages des personnes ayant fréquenté son cabinet, en qualité d’infirmière, de déléguée médicale ou de patients,
qu’elles avaient immédiatement et très clairement reconnu sa silhouette et sa physionomie, ainsi que son cabinet de
consultation, de sorte que le médecin était identifiable ; que le moyen ne tend qu’à remettre en cause ces constatations et
appréciations, qui sont souveraines et échappent, dès lors, au contrôle de la Cour de cassation ; qu’il ne peut être accueilli ;
Mais sur les troisième et quatrième branches du moyen :
Vu les articles 9 et 16 du code civil et 10 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales ;
Attendu que la liberté de la presse et le droit à l’information du public autorisent la diffusion de l’image de personnes impliquées
dans un événement d’actualité ou illustrant avec pertinence un débat d’intérêt général, dans une forme librement choisie, sous
la seule réserve du respect de la dignité de la personne humaine ;
Attendu que, pour décider que l’atteinte au droit à l’image de M. X... est injustifiée et lui allouer des dommages-intérêts,
l’arrêt retient que la séquence litigieuse est précédée et suivie d’un commentaire en voix off de nature à dévaloriser la personne
ainsi montrée au public et que, s’il est constant que le sujet est effectivement un sujet de société en ce qu’il a pour but de
prévenir le public des dérives découlant de l’utilisation du réseau internet, cette présentation de l’image de M. X... comme étant
le médecin qui s’est laissé berner par sa patiente n’était pas, dans la forme qui a été adoptée, utile à l’information des
téléspectateurs ;
Qu’en statuant ainsi, par des motifs tirés des propos tenus par les journalistes, relevant, comme tels, de la loi du 29 juillet 1881
sur la liberté de la presse, mais impropres à caractériser une atteinte à la dignité de la personne représentée, au sens de
l’article 16 du code civil, la cour d’appel a violé les textes susvisés ;
Par ces motifs :
CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu’il dit que M. X... a souffert d’une atteinte à son droit à l’image et subi un
préjudice inhérent à cette atteinte et en ce qu’il condamne la société Métropole télévision à lui payer, à ce titre, une indemnité
de 2 000 euros, l’arrêt rendu le 6 octobre 2015, entre les parties, par la cour d’appel de Metz ;

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IV. Analyse de décision de justice
Cour de cassation, Chambre civile 1, 07 février 2018, 17-11403
Cassation partielle

LA COUR DE CASSATION, PREMIÈRE CHAMBRE CIVILE, a rendu l'arrêt suivant :


Attendu, selon l'arrêt attaqué, qu'un arrêt a prononcé le divorce de M. Y... et de Mme X... et fixé le montant de la contribution
du père à l'entretien et à l'éducation des enfants vivant au domicile de leur mère ; que M. Y... a sollicité la suppression de cette
pension alimentaire ;
Sur le moyen unique, pris en sa première branche, ci-après annexé :
Attendu que ce grief n'est manifestement pas de nature à entraîner la cassation ;
Mais sur la deuxième branche du moyen :
Vu les articles 1315, dans sa rédaction antérieure à celle issue de l'ordonnance n° 2016-131 du 10 février 2016, et 373-2-5 du
code civil ;
Attendu que, pour supprimer la contribution de M. Y... à l'entretien et à l'éducation de Z... à compter du 1er mars 2012, l'arrêt
retient que Mme X... ne justifie ni de son inscription à Pôle emploi ni de sa situation en 2012 et 2013 ;
Qu'en statuant ainsi, la cour d'appel a inversé la charge de la preuve et violé les textes susvisés ;
PAR CES MOTIFS et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres branches du moyen :
CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il supprime la contribution de M. Y... à l'entretien et à l'éducation de Z... à
compter du 1er mars 2012, l'arrêt rendu le 10 novembre 2016, entre les parties, par la cour d'appel de Versailles ; remet, en
conséquence, sur ce point, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les
renvoie devant la cour d'appel de Versailles, autrement composée ;
Condamne M. Y... aux dépens ;
Vu l'article 700 du code de procédure civile, rejette la demande ;
Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de cassation, le présent arrêt sera transmis pour être transcrit en
marge ou à la suite de l'arrêt partiellement cassé ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, première chambre civile, et prononcé par le président en son audience publique du
sept février deux mille dix-huit.

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