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CHAPITRE 1 : INTRODUCTION A L’ECONOMIE

SECTION 1 Définition de l’Economie

Les êtres humains ont toujours cherché à répondre aux 3 questions fondamentales suivantes :

 Quels biens faut-il produire et dans quelles quantités ?: c’est la question Que Produire ?
 Quelles méthodes de Production utiliser : c’est la question Comment Produire ?
 Comment ces biens produits sont – ils distribués au sein d’une économie nationale entre les
différents agents : c’est la question Pour qui produire ?

L’objet de l’économie est donc de fournir une réponse à ces trois interrogations fondamentales.
Selon la définition la plus couramment employée, l'économie est une science sociale dont le but est
d'étudier la manière dont la société emploie des ressources rares à des fins de production, en
réponse aux besoins et aux désirs de chacun et la façon dont elle redistribue les résultats de cette
production.
Elle peut aussi être définie comme la science de la gestion et de l’Administration des Ressources
Rares.

Très générale, cette définition polarise l'attention sur le problème de l'allocation des ressources et
s'applique à des domaines extrêmement divers qui débordent le cadre qu'on octroie
traditionnellement à l'économie. De plus, elle est fréquemment contestée par les économistes
hétérodoxes. Il est donc préférable de présenter l'économie en rappellant que le terme économique
vient du grec oïkos (maison) et nomos (administrer) qui signifie l'art de bien administrer une maison,
de gérer les biens d'un particulier ou de l'État.

Mais cette définition ne permet pas de préciser les contours de la discipline qui fluctuent en fonction
des auteurs. On peut le voir à travers les définitions suivantes de l'économie.
"L'économie est l'étude de la façon dont l'homme et la société choisissent, avec ou sans recours à la
monnaie, d'employer des ressources productives rares qui sont susceptibles d'emplois alternatifs,
pour produire divers biens de la consommation présente ou future des différents individus et groupes
qui constituent la société.", Selon Paul Samuelson.
"L'économie est la science qui étudie comment les ressources rares sont employées pour la
satisfaction des besoins des hommes vivant en société ; elle s'intéresse, d'une part, aux opérations
essentielles que sont la production, la distribution, et la consommation des biens, d'autre part, aux
institutions et aux activités ayant pour objet de faciliter ces opérations.", Selon Edmond Malinvaud.
L’économie est "l’Étude des mécanismes de production, de consommation et d'échange dans une
structure sociale donnée et des interdépendances entre cette structure et ces mécanismes", selon
Jacques ATTALI
Selon Lionel ROBBINS, l’économie est « la science qui étudie le comportement humain en tant que relation
entre les fins et les moyens rares à usage alternatif ».
Selon R.aymond BARRE, l’économie est « la science qui étudie la manière dont les hommes vivant en société
affectent les ressources rares par essence à la production des biens et services et les répartissent entre
eux et entre leurs différentes utilisations immédiates et futures afin de satisfaire leurs besoins
illimités ».

1
L’être humain a des besoins illimités tandis que les ressources permettant de produire des biens destinés à
la satisfaction de ces besoins sont rares. Nous allons maintenant nous intéresser aux biens et au besoin.

SECTION 2 Les Fondements de la Science Economique : le Besoin et le Bien

21 Le besoin.

2.1.1 La Notion

Les êtres humains ont toujours ressenti la nécessité de s’organiser en collectivité (tribu, nation, grands
ensembles régionaux) pour satisfaire leurs besoins (alimentation, logement, habillement…).
On peut définir le besoin comme tout sentiment d’insatisfaction que l’on ne combler qu’en consommant un
bien.

2.1.2 Ses Caractéristiques

Le besoin diffère du besoin économique car le besoin peut être satisfait sans le moindre effort (dormir…).
Les besoins des humains varient dans le temps et dans l’espace.

 La relativité temporelle des besoins.

L’évolution dans le temps des besoins est liée au niveau de développement d’une nation. Elle est aussi liée à
l’âge de l’individu, à sa position sociale, à son revenu, à sa richesse.

 La relativité spatiale des besoins.

Les besoins économiques peuvent varier dans l’espace, au sein d’une même société, d’un être humain à un
autre, selon l’influence de la diversité climatique, de la culture, de la croyance et de l’appartenance socio –
professionnelle.

2.1.3 La Classification des besoins

Du point de vue de nécessité, on peut avoir deux types de besoins :

 Les Besoins physiologiques, leur satisfaction assure la survie : se nourrir, se loger, boire,
procréer… (ils sont définis ; sont en nombre limité et peuvent être satisfaits)

 Les Besoins de civilisation, Un besoin de civilisation est un besoin issu du progrès. Il est lié à
des habitudes acquises par le mode de vie des civilisations modernes : besoin de confort, de
loisir…apparaissent une fois que les besoins physiologiques satisfaits. Ils sont en nombre
illimité.

 Pour M. Twain : « La civilisation est la création indéfinie des besoins dont on n’a pas besoin. »

Du point de celui ou ceux qui l’éprouvent

On peut parler :
 Des besoins individuels,
 Des besoins collectifs (écoles, hôpitaux, routes, etc.) dont l’importance ne cesse de croître dans
les économies modernes.

La classification de Maslow

2
 On peut retenir aussi la classification de Maslow. Cette classification est fondée sur les hypothèses
suivantes :
 Un individu éprouve de nombreux besoins qui n’ont pas tous la même importance et peuvent
donc être hiérarchisés,
 Un individu cherche d’abord à satisfaire le besoin qui lui semble le plus important,
 Un besoin cesse d’exister, au moins pendant quelque temps, lorsqu’il a été satisfait et
l’individu cherche dans ce cas à satisfaire le second besoin le plus important.

 Maslow propose le graphique suivant.

Selon cette classification, il ne sert à d’informer quelqu’un qui meurt de faim, des derniers films sortis
ou se faire accepter dans son groupe d’amis

2.2 Les Biens

2.2.1 La notion

Les besoins humains sont satisfaits par des biens (objet matériel ou immatériel, un service).
 Mais en économie, le bien économique résulte de l’activité économique.
Dans ce cas l’économie fait une différence entre les biens économiques et les biens non économiques
qui sont des biens libres.
 Un bien économique est un bien qui permet de satisfaire un besoin économique. Ce bien est obtenu à
partir d’un travail.

2.2.2 Ses Caractéristiques

 De plus le bien économique évolue dans l’espace et dans le temps.


 Dans l’espace : au pied d’une source, l’eau est un bien non économique, c’est un bien
économique dans un endroit désertique
 Dans le temps : l’eau pure est- elle encore un bien non économique étant donné le
développement de la pollution et la nécessité d’installation d’usines d’épuration des eaux ?1
 On peut retenir trois critères pour caractériser les biens économiques :

La Rareté

1
De plus, une grande partie de l’espace urbain entre maintenant dans la catégorie des biens économiques, puisque ne pouvant
être acquis que contre paiement (stationnement payant, par exemple) Il en va de même du silence isolation phonique des
appartements.

3
Pour l’économiste, est rare tout bien ou service qui existe en quantité

insuffisante par rapport à nos besoins.
Ainsi, la rareté est pour la plupart des économistes du courant libéral, une dimension fondamentale
de la vie économique. Et pour eux, l’activité économique est l’ensemble des activités humaines qui
permettent de lutter et de s’adapter au monde où règne la rareté.
Par conséquent les biens économiques sont par essence rares.
En effet, les quantités disponibles du bien sont largement inférieures aux quantités demandées et
désirées de ce même bien. Cette limitation des ressources permet de différencier les biens rares des
biens libres ou gratuits (air, soleil).

L’utilité.

Le bien économique est tout objet, matériel ou non, apte à satisfaire les besoins humains. Mais
cette condition ne suffit pas : pour considérer un bien comme un bien économique, il importe d’avoir
connaissance de sa faculté de satisfaire les besoins.
 Ainsi pour Henri GUITTON: « Une machine à écrire dans les mains d’une tribu de sauvages ne
serait pas un bien pour elle comme elle l’est pour des hommes devant s’en servir.
 Et Böhm-Bawerk2 d’ajouter: « Tous les biens ont de l’utilité, mais ils n’ont pas tous de la valeur.
Pour qu’il y ait valeur, l’utilité doit s’accompagner de rareté, non pas de rareté absolue, mais
relative par rapport au besoin de bien de l’espèce donnée »

La disponibilité

 Enfin pour David Ricardo3, le bien économique au sens strict, est celui que l’on peut reproduire par
le travail.
 C’est sa capacité à être acquis par un consommateur individuel lorsqu’il dispose d’un certain
pouvoir d’achat.

Les biens économiques peuvent être classés suivant un certain nombre de critères.

2.2.3 La Classification des biens économiques.

Ils peuvent être classés de la manière suivante :

- Selon leur nature physique : Les biens matériels et les biens immatériels
On fait une distinction entre les biens et les services.
 Les biens sont des produits qui ont une consistance physique donc une matérialité.

 Quant aux services, ils constituent des produits qui ne se caractérisent pas par l’apparition
d’un bien matériel. Ils sont donc immatériels et on les rencontre dans les transports, la santé,
l’éducation, les banques, les assurances…

- Selon leur degré de transformation,


On peut parler de biens directs ou finals ou les biens intermédiaires ou indirects

2
Théoricien clé de l’analyse néo-classique et membre de l’école autrichienne viennoise. (voir la section 2)
3
David Ricardo (1772 –1823) est le logicien de l’économie classique.

4
 Les biens finals sont des biens qui sont à un stade final d’élaboration et qui ne subissent
aucune transformation une fois leur production achevée.
 Les biens intermédiaires sont des biens dont la transformation permet de produire un bien
final destiné à la consommation et à l’investissement.

- Selon la finalité recherchée par l’utilisateur on : les biens consommation4

ou de production ou d’investissement;
 Les biens de consommation
 Les biens de consommation sont des biens qui sont détruits au cours de leur utilisation sans
augmentation de la production. On a deux types de biens de consommation :

 Les Biens de consommation durables (réfrigérateur, téléviseur)


 Les Biens de consommation non durable (pain, lait). Les biens de consommation non durables
sont détruits dès leur première utilisation.

 Les biens d’investissement Les biens d’investissement sont utilisés pour la production
d’autres biens ; ces biens sont détruits par usure.

- Selon leur Nature juridique, ou la nature de leur utilisateur : On a les biens privés
ou individuel et les biens publics (collectifs).

 Un bien est un bien privé en vertu de sa capacité d’exclure, lors de son utilisation, les agents
économiques auquel il n’appartient pas. Les biens privés sont destinés à la consommation
individuelle ou familiale de leurs acquéreurs (une moto personnelle, une maison familiale).

 Un bien est public si son utilisation est collective. Les biens collectifs sont généralement produits
par l’Etat qui les met à la disposition de la collectivité (biens que l’on ne peut s’approprier
individuellement). Les biens publics sont composés des services divers rendus par les institutions
publiques : défense nationale, sécurité publique (police, justice), administration générale.

 On a aussi des biens publics mixtes qui se distinguent des biens publics purs par le fait qu’ils
peuvent aussi être fournis par le privé. Sont aussi compris dans cette catégorie les
infrastructures de tout ordre (ponts, routes, éclairage), la santé, l’éducation, les programmes
de radio et de télévision, les activités culturelles.
 Il existe aussi des biens collectifs sous tutelle qui symbolisent le rôle de protection sociale de
l’Etat. Ce dernier peut interdire, imposer ou surveiller la consommation de certains biens et
services (vaccination obligatoire, interdiction de l’usage et du trafic de drogue).

- Selon la relation entre deux ou des biens, on a :

Les biens substituables

 Deux biens sont parfaitement substituables quand ils s’excluent mutuellement pour la
satisfaction d’un même besoin. Exemple : aller en France par avion ou par bateau.
Sous l’angle des prix, deux biens sont substituables si l’utilisation de l’une ou l’autre permet de
satisfaire un besoin. Si c’est le cas, l’augmentation du prix de l’un des biens peut entrainer une
augmentation de la consommation de l’autre.

4 Chaque catégorie de biens pouvant être l’une ou l’autre.

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 Deux biens sont complémentaires s’ils ne peuvent être dissociés pour la satisfaction du même
besoin : la voiture et l’essence.
- Selon leur durée de vie, on a :
 Les biens durables : Un bien est durable si sa durée de vie est longue (exemple automobile).

 Les biens non durables : Un bien est non durable si sa durée d’utilisation est courte. C’est le
cas des denrées ou produits alimentaires périssables.

- Selon leur unité de mesure, on a :


 Les biens indivisibles : Un bien est indivisible s’il est sa propre unité de mesure et s’il n’a pas
d’unités de mesures. Ses différentes modalités appartiennent à l’ensemble des entiers
naturels (exemple un four micro-onde).

 Les biens divisibles : Un bien est divisible s’il a une unité de mesure. Ses différentes
modalités appartiennent à l’ensemble des entiers réels (exemple le sel).

- Selon le rapport avec leur propre prix, on a :

 Les biens normaux : Un bien est normal si une augmentation de son prix de vente entraîne une
baisse de ses quantités consommées. On a une relation inverse entre les quantités
consommées d’un bien et le prix de ce bien.

 Les biens anormaux ou Giffen: Un bien est anormal si une augmentation de son prix de vente
entraîne une hausse de ses quantités consommées. On a un lien positif entre les quantités
consommées d’un bien et le prix de ce bien.
- Selon leur rapport avec le revenu du consommateur, on a :

 Les biens supérieurs : Un bien est supérieur si l’augmentation du revenu du consommateur


entraîne une hausse des quantités consommées de ce bien. On a un lien positif entre les
quantités consommées d’un bien et le revenu du consommateur.

 Les biens inférieurs : Un bien est inférieur si l’augmentation du revenu du consommateur


entraîne une baisse des quantités consommées de ce bien. On a un lien négatif entre les
quantités consommées d’un bien et le revenu du consommateur.

- Selon leur capacité à être numérisés, on a :


 Les biens informationnels : bien est informationnel si on peut le numériser et l’acheminer à
travers un réseau de communication ou de télécommunication comme Internet. Exemple : les
livres, les journaux, la musique, constituent des biens informationnels

 Les biens non informationnels : Un bien est non informationnel si on ne peut pas le numériser
et l’acheminer à travers un réseau de communication ou de télécommunication comme
Internet.

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