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Platon

 le sensible 
La philosophie de Platon est marquée par le rejet et la critique de ce qui enracine l’homme dans le
domaine sensible. Par son corps, l’homme se maintient dans l’illusion, on ne peut atteindre que les
apparences sensibles. D’après Platon, seule la raison peut atteindre les essences ou les idées des
choses. Pour réaliser une sorte de conversion du regard, l’homme doit s'abstraire de ce qui le
maintient dans un rapport sensible aux choses.  

 les idées
Les idées sont d’ordre intelligible, répondent à la question “qu’est-ce que … ?”. Les exemples ne
satisfont pas l’esprit de celui qui cherche à comprendre comment plusieurs choses différentes
peuvent être rangées sous le même principe. Selon Platon, il existe une unité des vertus (le bien, le
beau, le vrai)

 la vérité
Platon laisse entendre, laisse la personne se faire à l’idée, il fait traîner le moment de l’annonce. il ne
dit pas la vérité n’importe comment, par exemple à travers une allégorie. En effet, le choc peut
provoquer un refus de la vérité, comme Ménon ou les prisonniers de la caverne qui lynchent celui qui
s’est échappé sont des exemples de personne. Le choc de la vérité peut renvoyer au déséquilibre
qu’il existe entre celui qui sait et celui qui ignore.
Allégorie de la caverne : accéder à la vérité suppose un travail de conversion du regard, pour
comprendre les principes à l’origine des choses (=Idée). Derrière les idées, il y a l’idée du bien (le
soleil), qui ordonne l’ensemble des choses. 

Aristote 
“Le commencement de toutes les sciences, c'est l'étonnement de ce que les choses sont ce qu'elles
sont”

 la logique 
Aristote établit les règles du syllogisme, défini comme “un discours dans lequel, certaines choses
étant posées, quelque chose d’autre que ces données en résulte nécessairement par le seul fait de ces
données”. Raisonnement valide, servant aussi à repérer et écarter les “sophismes”
Pour Aristote, la vérité n’est que la caractéristique d’une chose. La vérité se caractérise aussi comme
l’adéquation de l’esprit avec la chose.  

 la métaphysique
Étymologie : étude de ce que la physique (phusis) invite à connaître au delà d’elle-même (méta)
Aristote définit cette “philosophie première” comme “connaissance des premiers principes ou
causes". Toute chose est mue par l’effet d’autre chose (le “moteur”). On voit ainsi apparaître une
idée de “premier moteur”, lui-même immobile. Aristote l’appelle “Dieu”, immobile et parfait, un
“acte pur”, “une pensée qui se pense elle-même”

 Le rapport à la vérité
Selon Aristote, tout homme désire savoir. Il postule un instinct de vérité. La bonne règle pour manier
la vérité est de suivre l’exemple de l’ «  homme prudent  », reconnu comme celui qui agit selon la
règle. Il faut aussi savoir saisir le «  kairos  », le moment opportun. Le problème réside dans la
manière dont il faut juger de l’occasion. Il faut savoir reconnaître l’occasion, sans qu’il n’existe de
règles données, ce qui est irrationnel. Cela l’est d’autant plus quand l’opportunité doit être
provoquée.

1
Saint-Bernard
(XIIe siècle) « L’enfer est pavé de bonnes intentions »

Rabelais
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme »

Montaigne
Son scepticisme ne cherche pas à nier la possibilité de la vérité, car il va de pair avec un idéal de
sincérité, d’amitié et d’honnêteté. La difficulté est d’apercevoir la vérité, lorsqu’elle est dissimulée
derrière le mensonge et la fausseté (la “menterie”). Car, la vérité n’a qu’un visage, “mais le revers de
la vérité a cent mille figures” 

Descartes 
La vérité est recherchée : “se rendre comme maître et dominateur de la nature”
La connaissance donne un pouvoir d’action sur le monde. En effet, la science nous fait voir la réalité
au-delà de l’illusion. Pour trouver la réalité au-delà de l’apparence, on pratique le doute, qui devient
une opération méthodique pour découvrir. On reconstruit de réel au-delà des apparences. 

Pascal 
“dire la vérité est utile à celui à qui on la dit, mais désavantageux à ceux qui la disent, car ils se font
haïr"
«  L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature; mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas
que l’univers entier s’arme pour l’écraser : une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer. Mais
quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il
meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien  » ce qui fait la grandeur de l’être
humain, c’est sa connaissance.
«  il faut savoir comment se mettre face au tableau  » c’est le tableau qui nous le dit
On est abreuvé de divertissement, on se divertit de la seule vérité qui fait le bonheur (Dieu)

Spinoza
On peut s’entendre sur les mots dans les dictionnaires. Mais, par exemple, “cheval” n’a pas le même
sens selon qu’on s’adresse à un agriculteur ou à un soldat. Un mot correspond à toute une toile de
signification, et figer la définition du mot, c’est le neutraliser. 

Rousseau
Dans l’essai sur l’origine des langues, il s’oppose à la théorie standard aristotélicienne (théorie de la
vérité comme adéquation, théorie du langage étiquette- Bergson), à savoir que le langage était à
l’origine un chant. 
Selon lui, la liberté passe avant la sécurité «  On est très confortablement installé dans la grotte du
cyclope, jusqu’au jour où on est dévoré  »

Leibniz
Nouveaux essais théorise les « petites perceptions ». C’est une perception qui n’a pas franchit le seuil
de la conscience, c’est imperceptible seul. Leibniz parle de perception non consciente. (ex : le bruit
des vagues se compose de la somme des bruits des petites vaguelettes, qui sont imperceptibles
seules). Une fois ce seuil franchit, on parle d’aperception. Leibniz essaie de penser le seuil de la
conscience. C’est assez vague, on ne sait pas très bien quand ça commence à être perçu.
L’aperception est un moment, un passage dynamique, où la masse des perceptions non consciente
devient si importante qu’elle franchit le seuil de la conscience. On trouve également l’idée du fond
qu’on ne perçoit plus (ex : moulin), l’âme est tapissée de bruissements qu’on ne remarque plus, sur
lesquels se détachent les bruits qu’on perçoit.

2
Kant

 Noumène et phénomène
Les noumènes sont les objets de pure pensée, comme l’âme ou Dieu. Ils ne sont que pensables ou
imaginables. Les phénomènes, eux, sont connaissables. Selon Kant, tous les objets sont inscris dans
un tissu spatio-temporel et on ne peut pas comprendre ce qui y échappe. En effet, la réalité reste en
dehors de la perception, on ne peut accéder à l’ «  en-soi  » des choses.

 le devoir de vérité Sur un prétendu droit de mentir par humanité


Ne pas mentir apparaît comme un devoir moral avant d’être un devoir social. “agit de telle sorte que
la maxime de tes actions soit universalisable” (maxime de ton action = règle à laquelle j’obéis quand
j’agis / universalisable = peut être accrochée dans le ciel des idées). La condition du mensonge est
que les autres croient à mon discours. Or, si tout le monde ment, personne ne me croit. Cette règle
est immorale car une contradiction émerge. Est-ce tenable ? (si un meurtrier cherche un ami, on ne
va pas lui dire où il se trouve) Kant maintient cette interdiction de mentir, il considère que la vérité
est un devoir, quelque soit les circonstances. Sacrifier la vérité, c’est renoncer à la condition
d’humanité. C’est sacrifier l’humanité au nom de l’individu. (Au moins, la réponse de Kant a le mérite
de ne pas présenter de contradiction, et d’être applicable à tous les cas). Selon Kant, un mensonge
par omission est aussi condamnable, car ne pas dire toute la vérité est équivalent à ne rien dire. 

Péguy : “le kantisme a les mains pures, mais il n’a pas de main”. Se plier à la morale kantienne
permet d’éviter le crime, mais plus aucun acte n’est possible.  Si on s’y tient, on ne vit plus car on
reste figé dans les valeurs.

Selon Kant, la fin ne peut jamais justifier les moyens, rien n’est conciliable avec le crime, il refuse
l’impératif hypothétique. Il croit en des normes morales universelles, le devoir est inconditionné (les
circonstances n’ont pas d’effet). Il s’agit d’un impératif moral absolu. (Il n’existe pas d’exemple du
devoir, seulement des exemples de personnes qui agissent conformément au devoir.)

 qu’est-ce que les lumières ? 


Sapere Aude (Aie le courage de te servir de ta propre intelligence) est la devise des lumières. De plus,
il est considéré comme lâche de ne pas apprendre, alors que se donner du mal pour apprendre
s’apparente à de l’audace. Selon Kant, l’audace permet également à la philosophie d’exister.  Les
libres penseurs sont minoritaires face à une majorité qui croyait par la force de la masse avoir raison.
Le principe irrationnel de la philosophie est le désir (désir de savoir, désir de comprendre). La sagesse
est sage tant qu’elle ne se sait pas suffisamment sage.  

Constant
Suite à un texte de Kant sur la morale, Benjamin Constant publie des objections. Contrairement à
Kant qui défend un devoir absolu, Constant le considère comme conditionné au droit à la vérité. En
effet, si la vérité est un devoir, alors elle implique un droit (policier : droit / criminel : pas droit). Une
personne ne s’en tenant qu'à ses principes ne peut s’adapter au monde et agit donc de manière
immorale. C’est pour cela qu’il est indispensable de savoir s’adapter. Mais cette solution laisse
intacte le problème : qui a droit à la vérité ? Sur quels critères ? Qui décide de la légitimité de
certaines personnes ? 

Desproges disait «  on peut rire de tous, mais pas avec n’importe qui  ». Constant adopte quasiment la
même position, mais par rapport à la vérité, à savoir que toute vérité peut être dite, mais seulement
à ceux qui y ont droit.

3
Maine de Biran
Essaie de penser ce qui se passe en lui (flemmard), thématise les idées.
Zone de claire obscure où les perceptions émergent, comment avoir conscience de ces perceptions
absurdes ?

Schopenhauer
(L’art d’avoir toujours raison). A beaucoup influencé Freud ; disciple indirecte de Kant.
Il essaie d’échapper, de contourner l’interdit de Kant (on ne peut pas comprendre les noumènes).
L’apparence est une volonté qui travaille toute chose, désirante et souffrante. Le désir souffrant
(l’autre forme de souffrance est l’ennui). La sagesse consiste à ne plus désirer. L’être humain est ce
pour quoi le monde est phénoménalisé. L’inconscient se signale par une résistance à la conscience

Nietzsche
Le livre du philosophe: études théorétiques “l’Homme convoite les suites agréables de la vérité, celles
qui conservent la vie ; envers la connaissance pure et sans conséquence il est indifférent, envers les
vérités préjudiciables et destructrices, il est même hostilement disposé."
Aurore « Notre instinct de connaissance est trop puissant pour que nous puissions encore apprécier
un bonheur sans connaissance... (…) la connaissance s’est transformée chez nous en une passion qui
ne redoute aucun sacrifice et ne craint rien, au fond, sinon sa propre extinction. Nous préférons tous
la destruction de l’humanité à la régression de la connaissance ! »
“L’homme convoite les suites agréables de la vérité, celles qui conservent la vie ; envers la
connaissance pure et sans conséquences il est indifférent, envers la vérité préjudiciable et destructive
il est hostilement disposé”
Œuvres posthumes “Notre monde, c’est bien plus l’incertain, le changement, le variable, l’équivoque,
un monde dangereux peut-être, certainement plus dangereux que le simple, l’immuable, le prévisible,
le fixe, tout ce que les philosophes antérieurs, héritiers des besoins du troupeau et des angoisses du
troupeau, ont honoré par dessus tout”

 la connaissance : une “volonté d’erreur”


L’homme veut faire apparaître le réel sous une structure logique et rationnelle, de ramener des
phénomènes diversifiés et complexes sous des concepts généraux  ou des principes constants (lois). Il
faut comprendre que le savoir pour lui seul ne doit pas être une fin en soi, mais seulement répondre
aux besoins et nécessités vitales/physiologiques. Le besoin de concevoir le monde de manière
rationnelle (conforme à la raison) force nos sens à une "simplification/falsification" du réel, encore
accentué par le travail de l’esprit. La “volonté de vérité” se transforme en “volonté d’erreur”

 critique de la science
Les sciences sont portées par le même idéal (“volonté de vérité”). La démarche est critique en
apparence, vu qu’elle remet en cause certaines idées métaphysiques ou religieuses, mais ne pose la
vraie question (pourquoi vouloir “la vérité” ? la science continue de chercher un principe ultime aux
choses, au-delà des apparences)

 la fiction d’un “monde vrai”


La conception métaphysique d’une réalité séparée en deux mondes opposés (platonisme), avec le
monde des Idées (“monde vrai”, que l’esprit doit atteindre) et la réalité perçue entraine la
condamnation de la réalité sensible (fausse, mensongère), tandis que les Idées déprécient les
perceptions. La “volonté de vérité” est donc le symptôme d’une forme de vie affaiblie, le “monde
vrai” n’est qu’une illusion forgée par des êtres faibles, pour qui la vérité est une source de souffrance

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 la vérité utile et le mensonge premier
Avec son image (avec allégorie de la caverne), Platon raconte une histoire pour faire croire qu’il faut
lui faire confiance. Mais lui aussi se sert d’une image pour convaincre. Tous ceux qui prétendent dire
la vérité sont des menteurs (Platon). Les seuls à dire la vérité sont ceux qui dénoncent le mensonge,
et qui disent que la vérité n’existe pas (paradoxe). On retrouve le motif du paradoxe du menteur (ex :
Epiménide le Crétois “tous les crétois sont des menteurs”)
Nietzsche fait le constat que l’intelligence de l’homme est la ruse (modèle = Ulysse, caractérisé par la
“métis”, la ruse est une forme d'intelligence). Le mensonge serait-il plus naturel que la vérité ? En
effet, l’homme a pu survivre grâce ruse (corps résiste mal agressions ext...). La dissimulation est une
intelligence qui s’oppose à l’instinct de vérité (=mort, néant, problème). La vérité sert à éviter une
multiplication néfaste du mensonge, elle n’est intéressante que si elle est utile. 

 le “nihilisme”
Les valeurs morales et les grands idéaux sont historiquement adossées à la religion. Il ont donc été
entraînés dans le déclin de la foi. (Le Gai savoir) "Dieu est mort” renvoie à l’écroulement de tout ce
qui donnait jusque là du sens et  de la valeur à l’être humain = “nihilisme” (“nihil” = “rien, néant”).
(Nihilisme = attrait pour le rien) Les hommes ne croient plus en des valeurs, et critiquent celles
passées = rapetissement de l’existence humaine, car apparaît comme absurde, sans fin ni valeur.
(apparition de nouvelles valeurs par le dépassement du nihilisme passif). L’être humain est un animal
malade, qui préfère la mort à la vie. Nietzsche découvre cette attraction derrière des prétentions
contraires “philosopher c’est apprendre à mourir” Platon “le tribunal est au-delà de la vie”,
christianisme avec vie après la mort

 la création de nouvelles valeurs


“transvaluation de toutes les valeurs”, nouvelle morale, pleine de vie (égoïsme, expression spontanée
des instincts). Le nihilisme actif réévalue les systèmes de valeur. En effet, les valeurs figées sont
mortifères, car elles véhiculent une représentation ossifiée du réel.

 la pensée de “l’éternel retour” et le surhomme


Le nihiliste actif se caractérise comme celui qui accepte tout, alors il ne peut rien lui arriver car ce qui
lui arrive est voulu. Il est ainsi vivant, heureux, et dépasse son humanité étriqué. Nietzsche propose
l’épreuve de l'éternel retour : puis-je vouloir  que chacun des instants que j’ai vécus revienne une
éternité de fois, les plus beaux moments comme les pires épreuves ?”. (apparaît comme une
sélection pour éliminer l'homme malade, animé de ressentiment à l’égard de la vie). 
On voit apparaître un nouvel idéal. Ce nouveau type d’homme est le “surhomme”, auprès duquel
l’homme actuel n'est qu'une transition. Le “Surhomme” s’oppose au Stoïcien, même si les deux
acceptent le destin,(amor fati). Pour les stoïciens, la raison est comme un couperet, un rasoir pour
échapper aux passions.  : pour raison (=couperet/ rasoir pour échapper aux passions) accepte destin,
se sépare de ses passions (“il faut préférer changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde”
Descartes, il faut donner raison au monde.) S’engager dans l’existence implique un plus grand risque,
comme celui de recommencer les mêmes erreurs. Cependant, les sentiments sont plus intenses. 

(Influence indirecte de Freud : essaie de donner à la volonté un statut plus scientifique, appelé
inconscience)

Marx 
“la religion est l’opium du peuple” (La religion est un bonheur qui abrtutie, pacifie les consciences,
l’opium : donne l’illusion qu’on est heureux)
“l’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple, c’est l’exigence de son bonheur
véritable”

5
Freud
Il existe deux topiques (figuration spatial d’un processus)

1905
Le passage entre les deux compartiments est contrôlé par un gardien, qui apparaît comme une
instance de censure, personnelle et sociétale.

Toutes les pensées ont un destin dans


l’inconscient :
- provenir de la conscience
- préconsciente : pas présent actuellement
mais peut revenir, latent
- les plus nombreuses : bloquées dans
l’inconscient

Tout le conscient provient de l’inconscient. Tout stimulus n’est qu’un souvenir. (La perception sans
mémoire ne prend forme que sur le fond de la scène psychique, sur un mode fantasmé) On perçoit
tout sur un fond d’inconscient.

 Comment avoir conscience de l’existence des pensées inconscientes ?


A travers les pensées déguisées ou travesties (rêves, lapsus). Une pensée inconsciente est une
pensée refoulée. Comment le gardien peut-il reconnaître les pensées censurées, qui ont quand
même du être pensées pour être reconnues comme censurable. Par exemple, les choses oubliés car
trop traumatisantes peuvent revenir sous une autre forme.

1920
Ça : énergie qui caractérise l’arrière plan psychique, énergie
psychique, libido, fond pulsionnel (différend de l’instinct)
Surmoi : Instance de censure qui vient contrôler les perturbations du
ça sur le moi. Il s’agit de la limite conscient /inconscient à partir de
laquelle le moi peut agir sur lui-même
Moi : Instance consciente sur lequel tape simultanément le réel, le
surmoi et le ça

L’inconscient apparaît comme une


machine thermodynamique dont
l’énergie ne se manifeste que par ses
fluctuations :

- Rêve : déplace et condense (métaphore + métonymie) ; le


gardien du sommeil, utilise l’énergie psychique pour laisser
l’appareil psychique se réveiller (énergie trop grande = réveil)
- Art/rêve = sublimation
- Lapsus, occasions manquées, rêves = signe de l’existence de
l’inconscient
- Pulsion : énergie délié, destruction du désir, poussé d’énergie sans but, ni destination, si bien
qu’elle peut passer d’un objet à l’autre, changer de signe.
- Désir : investit les pulsions, les dirige, liaison des pulsions, économie d’énergie
- Plaisir : baisse d’énergie libidinale

6
Sartre

La mauvaise foi équivaut à s’extirper de la loi générale. Le petit mensonge dissout sa responsabilité
dans la masse de l’humanité. Excepte les cas limites, il faut condamner le plus possible le mensonge.
Nous ne pouvons vivre dans un monde où tout le monde ment. Face au côté anecdotique d’un
mensonge, on peut se demander ce qui pourrait advenir si tout le monde faisait comme ça.
L’attitude éthique est celle qui donne une valeur universelle et exemplaire à l’action. Quand on agit,
on agit devant l’humanité, et non pas que pour soi. L’attitude responsable est d’agir en âme et
conscience, de pouvoir rendre compte de ses actions comme si le monde entier pouvait nous
observer. Il faut être digne du spectacle que l’on donne, en premier à sa propre conscience

Arendt
Elle adopte un point de vue amoral, en commençant par penser le mensonge avant de le
condamner. Le mensonge est associé aux totalitarismes. Il faut encore cerner
totalitarisme/mensonge, car mensonge permet tous types d’actions. Cependant, la liberté semble
indissociable du mensonge : erreur involontaire (ignorance/paresse), mensonge volontaire, choix
(actif). Le mensonge est aussi rapproché de l’imagination, il permet l’action. Ainsi, le mensonge est
de tout temps la possibilité de l’action. 
Cela met en évidence la fragilité de la représentation du réel (séduction de la fausseté). Le mensonge
plaît, le menteur  anticipe ce que veut le public, séduction par le mensonge.
Mensonge ou vérité ?Lla vérité est plus fructueuse, c’est un pari à long terme, tandis que le
mensonge est plus binaire (on s’en sort ou on perd sa crédibilité)

Lévi-Strauss
«  Le barbare est celui qui croit en la barbarie  »

Jankelevitch
“la chose certaine est qu’il y a toute une déontologie du vrai qui repose sur la saisie irrationnelle de
l’occasion opportune” L’instinct nous dit quel est l’instant, c’est irrationnel (L’ironie)
“Nul homme ne peut supporter la charge du secret” ; “Concluons que le secret rapproche, en dire non
à l’un que pour dire oui à l’autre” 
“La chose certaine est qu’il y a toute une déontologie du vrai qui repose sur la saisie irrationnelle de
l’occasion inopportune". 

Hans Jonas Le droit de mourir : il faut sentir le moment, avoir du tact


“Evidemment, le patient a droit à une réponse sincère, mais non moins évidemment, le médecin se
trouve dans une situation inextricable où la sincérité est synonyme de cruauté”
Il y a un déséquilibre entre celui qui ignore et celui qui sait, qui donne un avantage/un pouvoir/une
responsabilité à celui qui sait.

Michel Foucault Le courage de la vérité (1984) 


«  courage de la vérité chez celui qui parle et prend le risque de dire la vérité en dépit de tout  »
parésie :  courage de l’entendre, dignité de l’acceptation d’une vérité difficile

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La vérité

I) difficultés posées par la recherche de la vérité  


 vérité distincte de la réalité. Seul un discours ou une pensée peuvent être dit “vrai”, selon
leur adéquation au réel. Représenter la vérité dans son essence (pas l’apparence sensible et
changeante du réel), demande d’aller au-delà des apparences (Platon, Descartes)
 erreur : représenter le réel en se trompant involontairement (Platon, il s’agit d’une forme
d’ignorance)(Descartes : ex baton rompu dans l’eau, le jugement “corrige l’erreur du sens”)
Mensonge : volontaire
Illusion : erreur volontaire reposant sur un désir (Freud : jeune fille pauvre qui imagine qu’un
prince viendra la chercher et l’épouser). Pas nécessairement faux, donc se distingue de
l’erreur
“les vérités sont des illusions dont on a oublié qu’elles le sont” (Nietzsche, le livre du
philosophe) : les vérités sont des produits des désirs humains (ex : desir de rationalité),
permettent de croire à un monde ordonné par des lois (as raison). Mais l’homme ne se rend
pas compte qu’il s’agit d’illusions (seul l’art peut lui permettre d’accéder à une autre vision
des choses, de saisir le réel dans ce qu’il a d’irrationel et chaotique)
 l’énoncé de la vérité est soumis à une si grande existence qu’il est possible de nier son
existence (scepticisme). La doctrine de la position sceptique (grec skepsis “examen,
recherche”) a été fondée par Pyrrhon d’Elis (-IV/III ème siècle), puis par Sextus Empiricus
(II/IIIe siècle). Face à la pluralité/contradiction des opinions, sans possibilité de les
départager, le scepticisme prône la suspension du jugement. Ainsi, on peut garder une
tranquillité d’esprit (il n’est pas troublé par l’obligation qu’il s’impose de reconnaître des
choses). Pas de vérité, mais seulement des probabilités. 
 “Les choses que nous concevons fort clairement et fort distinctement sont toutes vraies”
(Descartes, discours de la méthode)
Descartes propose l’évidence comme critère permettant de déterminer si une chose est
vraie. Pour mettre à l’épreuve cette théorie, Descartes s’efforce de douter de tout ce qui lui
parait certain. L’affirmation “Cogito ergo sum” résiste à ce doute (douter de sa propre
existence, c’est retrouver cette certitude, car pour douter, il faut exister). 

II) vérité et vérités 


 Leibniz distingue les vérités de fait, contingentes (dont l’opposé est possible, ex : il pleut), et
les vérités de raisonnement, nécessaires (dont l’opposé est impossible, ex : 2+2=4) 
 Kant distingue les sciences (physique, astrophysique) dont les objets rendent possible
l’expérience, et la métaphysique, dont les objets (Dieu, âme, liberté) échappent à toute
expérience. Ces croyances sont alors justifiées par notre vocation morale, Kant en fait des
“postulats de la raison pratique” (on doit y croire, sinon nos actions morales perdraient ce
qui leur donne du sens)
 Le pragmatisme définit les vérités qui nous permettent d’agir sur les choses et sur le monde,
et vise l’action efficace. William James “ “le vrai” consiste, tout simplement, dans ce qui est
avantageux pour notre pensée”
 “vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà” (Pascal, Pensées, il interroge l’incapacité des
hommes à définir une justice universelle)
Les  vérités subjectives portent sur l’intériorité, ou expriment notre point de vue (ex : l’art).
C’est pour cela que Nietzsche dénonce la vérité comme une illusion, cherchant à masquer
l’apparence changeante des choses. 

III) Vérité et morale

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 Bonheur (adapter la réalité à nos désirs) semble incompatible avec la vérité (exigence de
réalisme). Pour Epicure, la recherche de la vérité est subordonnée à la recherche du
bonheur. Pour atteindre la “paix de l’âme” (=bonheur), il faut la débarrasser de toutes sortes
de troubles, et ça l’emporte sur l’exigence de vérité
Cependant, la connaissance, même déplaisante, nous apport une forme de satisfaction.
Platon : le prisonnier de la caverne est plus heureux dans sa nouvelle situation. Descartes : la
connaissance vaut mieux que la joie parce qu’elle est plus conforme au “souverain bien”,
qu’elle s’accompagne d’une satisfaction plus profonde
 la vérité peut prendre un sens moral, et acquérir un statut de valeur : l’homme se devrait de
rechercher et dire la vérité, par respect pour la dimension rationnelle et raisonnable. La
recherche de la vérité délivrerait de l’opinion paresseuse, de l’illusion lâche, du mensonge
facile. Dire la vérité nous engagerait à respecter la vocation du langage et des échanges, et,
plus largement, de l’humanité. 
C’est pourquoi, quand Benjamin Constant critique le devoir absolu de vérité, Kant pose que
le droit de mentir ruinerait les principes même de tout échange et de tout contrat, dans
lequel chacun s’engage envers l’autre par un discours véridique 

Dire la vérité s’oppose 


- au mensonge : dire quelque chose de faux
- au secret : ne pas dire (différence entre mentir par omission et admission de l’existence d’un
secret - ex secret d’Etat)
Le secret exclu mais permet donc de créer des liens plus forts, le secret rapproche (on ne dit
non à l’un que pour dire oui à l’autre; bouc émissaire)

Un mensonge qui aurait des conséquences positives n’en reste pas moins condamnable
Qu'est-ce qu’il faut  condamner dans le mensonge ?Le mensonge en lui-même ou ses
conséquences ? Mieux vaut une une tranquille et fausse ou une agitée et vraie ? Est-ce que l’on
condamne le mensonge car, quand il explose, ça fait encore plus mal ? 
Toute vérité est-elle bonne à dire ? 

Le rire thérapeutique permet de se libérer de ses angoisses. Il s’oppose au rire moqueur


(Schadenfreude).  De la même manière, la vérité en elle-même est neutre, c’est son usage qui est
problématique. On distingue la vérité et les conséquences de la vérité (nuisible, dévoilement, brutal,
choc, produit l'effet contraire/ Vérité : Chaos : déstabilisation : arme). Il faut donc intégrer au devoir
de vérité la manière de le dire à cause du possible choc contre productif. 

Comment dire la vérité pour qu’elle reste bonne à dire ? dire toute la vérité = toutes les vérités/
chaque partie de la vérité ? Toute vérité n’est pas inconditionnellement bonne à dire, le mensonge et
le secret sont souvent bons, profitables à soi et à ceux que l'on protège des effets négatifs de la
vérité. Nietzsche considère que le mensonge peut avoir des vertus. 

Cas limites où la vérité tue (ex : patient qui ne peut entendre la vérité à cause de son état, car ça
l’achèverait. Le devoir d’honnêteté ne peut être un devoir absolu, il ne peut pas toujours être
préférable à la tromperie ou au secret. L’objectif est de réduire au minimum le mensonge, qui
s’avère nuisible à long terme. En effet, il est souvent motivé par la lâcheté et l’intérêt particulier

La vérité manifeste notre humanité  (Socrate)


 ne pas choisir la facilité, a une valeur supérieure à tout ce qui peut s’acheter
 penser exception : penser le risque de la vérité
 Désir de vérité distingue l’être humain

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Le devoir de vérité commence par soi-même (cf Socrate, connais toi toi-même), par la connaissance
de soi, pas seulement reflexive mais passe aussi par la sublimation de ces vérités qui ont besoin du
détour par la fiction. Toute vérité est bonne à dire, mais il faut trouver un moyen de la formuler pour
qu’elle reste bonne.

Politique
L’acte politique leur donne le droit d’utiliser le secret (ex : diplomatie, secret d’Etat). N’est pas
possible sans mensonges ni secrets (différence entre secret et mensonge), le mensonge est-il la
condition de l’action. 
Mais c’est une situation ambivalente. La politique nécessite la confiance, on exige la sincérité. De
plus, ne pas dire la vérité à quelqu’un qui ne veut pas l'entendre revient à le déresponsabiliser 

Psychanalyse
Apparait début XXème, « analyse des profondeurs ». Freud est un des premiers à la théoriser. Le
concept émerge tard, mais avait déjà été partiellement traité auparavant (Leibniz, les petites
perceptions)
Demande détour, nécessite des signes (qui sont en réalité des symptômes). On n’aborde
l’inconscient qu’indirectement. L’inconscient s’intéresse aux symboles.
Est-ce une science ? Comme pour les sciences, Freud fait évoluer sa théorie
La partie la plus importante de la psychanalyse, c’est l’inconscient

Transfiguration du réel
Inconscient : La science doit se retourner sur la conscience, qui devient un sujet d’étude.
Le non conscient est ce qui échappe à la conscience, ce qui est ignoré. Cependant, l’inconscient n’est
pas que ça, l’inconscient échappe structurellement à la construction et à la réflexion.

Le détour par la fiction


Cézanne «  le vrai en peinture  » (moyen détourné de dire une vérité qui ne peut être entendue)
Flaubert «  Mme Bovary, c’est moi  »
Proust «  La vraie vie, c’est la littérature  »
Anthelme : le détour par la fiction (sublimation), dans l’introduction de l’espèce humaine
La Fontaine : apologue

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Langage 

Les Grecs appelaient Barbares ceux qui ne parlaient pas leur langue, car pour eux, ils ne parlaient pas,
étaient au même niveau que les animaux

Ce qui oppose la langage humain au langage non humain, c’est l’articulation. On trouve deux types
d’articulation : 
la première est le “monème” : la syntaxe, lier ensemble des unités de sens
Le deuxième est le “phonème” : les unités de son, les syllabes. Chaque langue a ses sons
caractéristiques qui forment des unités de sens

théorie standard linguistique : Saussure souligne que le signe linguistique est arbitraire. Il s’agit d’une
convention. (il n’a pas de justification logique : le mot « cheval » ne ressemble en rien à l’animal).
Saussure parle de relation immotivée. 
Thèse adverse : parenté entre le son et le sens, il s’agit du cratylisme (du nom d’un personnage de
Socrate), c’est-à-dire lien entre les deux (ex : “serpent” on entend le sifflement)

Bergson théorise le “langage étiquette”, mais la philosophie nécessite du “sur mesure”, plus du “prêt
à porter”. Selon Nietzsche, le mensonge de l’illusion de Platon est de faire croire que l’on parle du
monde, alors qu’on ne peut exprimer que notre propre rapport au monde. 
Pour Nietzsche, le mot est déjà la métaphore de la chose, le mot véhicule déjà une signification.
Ainsi, on assiste à une décoïncidence de la chose et du langage, le langage porte plus loin.
L’ambiguïté du langage permet de créer du sens et donc l’existence de discussions. Néanmoins, le
langage crée une image de la réalité. c’est utile, mais cette représentation figée et ossifiée a pris la
place du réel. 
Cependant, pour Platon, le langage idéal serait un langage transcendant, par la pensée. Il déplore
l’emploi du langage car il crée des interférences. Kant compare Platon à une colombe : l’animal fend
l’air vite, mais veut aller encore plus vite et déplore la résistance de l’air, alors que c’est l’air qui lui
permet de voler. Aristophane, un contemporain de Socrate, parodie le penseur dans son œuvre Les
Nuées, où Socrate apparaît comme totalement déconnecté de la réalité. 

Nietzsche reprend le thème des nuées pour aborder la théorie des idées. Elle tombe du ciel et est
complètement déconnectée de la réalité. Le problème est que cette théorie est qu’elle a été prise au
sérieux. 
La théorie se fige, en emprisonnant le langage dans des cases (columbarium, une urne en latin). Fixer
les significations signifie fixer de manière immuable des concepts, en arrêtant de manière arbitraire
une représentation. Ainsi, pour Nietzsche, définir un mot revient à mettre au tombeau sa
signification. En effet, le mot n’a de sens que dans un contexte. Or, avec Platon, le mot est dissocié
de la situation et perd sa capacité à signifier l’instant. 
On a alors besoin de la métaphysique pour réinventer la pensée. Le perspectivisme, l'idée que la
réalité se compose de la somme des perspectives que nous avons sur elle, donc que ce sont les
différents points de vue que nous avons sur elle qui la constituent, permet aussi de retourner à
l’origine. 

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