Vous êtes sur la page 1sur 32

Université Sidi Mohamed Ben Abdellah

Ecole Supérieure de technologie -Fès

Cours de
Transfert thermique

Pr. Said Hamdaoui


Transferts thermiques

Sommaire :
Chapitre 1: Introduction
Chapitre 2: Transfert de chaleur par conduction et équation de
diffusion thermique
Chapitre 3: Transfert de chaleur par convection
Chapitre 4: Transfert de chaleur par rayonnement
Chapitre 4 : Transfert de chaleur par rayonnement
Chapitre 4 : Transfert de chaleur par rayonnement
I – Généralités, Définitions
I.1. Nature du rayonnement
Tous les corps, quelque soit leur état : solide, liquide ou gazeux, émettent un
rayonnement de nature électromagnétique. Cette émission d’énergie s’effectue au
détriment de l’énergie interne du corps émetteur. Le rayonnement se propage de
manière rectiligne à la vitesse de la lumière, il est constitué de radiations de différentes
longueurs d’onde comme l’a démontré l’expérience deWilliam Herschel :

Figure 4.1 : Principe de l’expérience de William Herschel (T=f(λ))


I – Généralités, Définitions
I.1. Nature du rayonnement
En passant à travers un prisme, les radiations sont plus ou moins déviées selon leur
longueur d’onde. On envoie donc les radiations émises par une source à la
température T0 sur un prisme et on projette le faisceau dévié sur un écran absorbant
(noirci), on obtient ainsi la décomposition du rayonnement total incident en un spectre de
radiations monochromatiques (Figure 4.1).
Si l’on déplace le long de l’écran un thermomètre, on mesure la température Te
caractérisant l’énergie reçue par l’écran dans chaque longueur d’onde. En
construisant la courbe Te = f(λ) (Fig. 4.1), on obtient la répartition spectrale de l’énergie
rayonnée pour la température T0 de la source. On constate alors que:
- L’énergie émise est maximale pour une certaine longueur d’onde λm variable avec T0.
- L’énergie n’est émise que sur un intervalle [λ1, λ2] de longueur d’onde caractérisant le
rayonnement thermique.
I – Généralités, Définitions
I.1. Nature du rayonnement
On trouvera représentés sur la figure 4.2 les différents types d’ondes électromagnétiques et
leurs longueurs d’ondes correspondantes. On retiendra que le rayonnement thermique émis
par les corps se situe entre 0,1 et 100μm. On notera par ailleurs que le rayonnement est perçu
par l’homme :

1m = 10 m−6

log10 (10−6 ) = −6
Figure 4.2 : Spectre des ondes électromagnétiques (λ en m)
I – Généralités, Définitions
I.2. Définitions

Milieu transparent

Emetteur Récepteur
Rayonnement

Emission de rayonnement dépend de Interception du rayonnement,


l’énergie interne du corps qui rayonne la surface en absorbe une partie qui est
alors transformée en chaleur
Lorsque l’on étudiera l’équilibre thermique d’un système, tout corps
composant ce système devra être considéré d’un double point de vue:
- comme émetteur, car il sera toujours la source d’un rayonnement dépendant
de sa température (sauf si ce corps est parfaitement transparent).
- comme récepteur, car il recevra des rayonnements émis, réfléchis ou diffusés
par les corps qui l’entourent. Une partie du flux reçu sera absorbée, et le reste
sera réfléchi ou diffusé.
I – Généralités, Définitions
I.2. Définitions
Le faisceau de radiations peut être décomposé en un spectre formé de
radiations périodiques simples ou monochromatiques ou ondes
électromagnétiques simples que l’on caractérise par :
* Période: T
1
* Fréquence f =
T
* Longueur d’onde  = C.T

où C est la vitesse de propagation des ondes dans le milieu considéré. Dans le vide
ou dans l’air sec, C est la vitesse de la lumière et vaut 3.108 [m.s-1].

Notons que ces radiations monochromatiques se déplacent en ligne droite en


transportant de l’énergie.
I – Généralités, Définitions
I.2. Définitions

Les grandeurs physiques du rayonnement seront distinguées selon :


❖ La composition spectrale du rayonnement
- Si la grandeur est relative à l’ensemble du spectre elle est dite totale.
- Si elle concerne un intervalle spectral étroit dλ autour d’une
longueur d’onde λ elle est dite monochromatique : Gλ.
❖ La distribution spatiale du rayonnement
- Si la grandeur est relative à l’ensemble des directions de l’espace,
elle est dite hémisphérique.
- Si elle caractérise une direction donnée de propagation, elle est dite
directionnelle : Gx.
I – Généralités, Définitions
I.3. Définitions relatives aux sources
- On appelle flux d’une source S la puissance rayonnée notée φ par S dans tout
l’espace qui l’entoure, sur toutes les longueurs d’onde. Le flux φ s’exprime en W.
- Le flux envoyé par un élément de surface dS dans un angle solide
élémentaire dῼ est noté d2φ
- Le flux envoyé dans tout l’espace par une surface élémentaire dS est noté dφ.
- Le flux envoyé par une surface S dans l’angle solide dῼ entourant la direction
Ox est noté dφx.
Nous avons donc les relations suivantes :

d =  d 2 et  =  d  =  d x
 S 
I – Généralités, Définitions
Rappel sur les angles solides élémentaires
En mathématiques, en géométrie et en physique, un angle solide est
l'analogue tridimensionnel de l’angle plan.
L’angle plan est le rapport de la longueur de l'arc sur le rayon.
L'angle solide est dans l'espace le rapport de la surface d'une partie d'une
sphère sur le rayon au carré. Son unité est le stéradian noté sr.
On le note souvent Ω.
Il mesure la surface sur laquelle un objet se projette radialement sur une
sphère de rayon unité.

- Un angle plat délimite une surface


- Un angle solide délimite un volume
I – Généralités, Définitions
Rappel sur les angles solides élémentaires
Pour calculer l'angle solide sous lequel on voit un objet à partir d'un
point, on projette l'objet sur une sphère de rayon R centrée en ce point.
Si la surface que cette projection fait sur la sphère est S, l'angle solide sous
lequel l'observateur voit l'objet est par définition :
S


S
= 2 Rayon 1
R
Rayon R
La notion d'angle solide intervient en
particulier dans la définition de la luminosité.
Rappel sur les angles solides élémentaires

L’angle solide complet, correspondant à l’ensemble de l’espace,


est égal à la surface totale de la sphère de rayon 1 ?

 0 = 4
Rayon = 1

L’angle solide complet, correspondant à un demi-espace, est


égal à la surface d’un hémisphère ?
Rayon = 1

 0 = 2
11/05/2020 13
I – Généralités, Définitions
I.3. Définitions relatives aux sources
Emittance énergétique
- Monochromatique :
Un élément de surface dS émet un certain flux d’énergie par rayonnement dans
toutes les directions du ½ espace. Ce flux est réparti sur un intervalle de longueurs
d’ondes. Si l’on considère le flux d’énergie d + d émis entre les deux longueurs
d’ondes λ et λ+dλ, on définit l’émittance monochromatique d’une source à la
température T par : d  + d
M T = 

dS d
- Totale :
C’est la densité de flux de chaleur émise par rayonnement par dS sur tout le spectre des
longueurs d’ondes. Elle n’est plus fonction que de la température T et de la nature de la
source :  = d
M T =  =0 M T d =
dS
I – Généralités, Définitions
I.3. Définitions relatives aux sources
Intensité énergétique dans une direction
On appelle intensité énergétique Ix le flux par unité d’angle solide émis par une
d 2 X
surface dS dans un angle solide dΩ entourant la direction Ox : I X = (1.1)
d
Luminance énergétique dans une direction
Soit α l’angle fait par la normale à la surface émettrice S avec la direction Ox. La
projection de dS sur le plan perpendiculaire à Ox définit la surface émettrice
apparente dSx = dS cos(α). L’intensité énergétique élémentaire Ix dans la direction
Ox par unité de surface émettrice apparente dSx s’appelle la luminance énergétique
Lx. En partant de la relation (1.1) :

IX IX d 2 X
LX = = =
dS X dS cos d dS cos
Figure 4.3 : Schéma de définition des angles
I – Généralités, Définitions
I.3. Définitions relatives aux sources
Application : Formule de Bouguer
On déduit des définitions précédentes l’expression du flux d2x envoyé par un élément
dSi de luminance Lx sur un autre élément dSk :

d 2 X = I X d = LX dSi cos i d

Figure 4.4: Schéma de définition des angles dans la formule de Bouguer

Où : dΩ est l’angle solide sous lequel on voit la surface dSk depuis la surface dSi donc

dS k cos k dSi cos i dS k cos k


d = d  X = LiX
2

r2 r2
formule de Bouguer
I – Généralités, Définitions
I.4. Définitions relatives à un récepteur
Eclairement
C’est l’homologue de l’émittance pour une source. L’éclairement est le flux reçu
par unité de surface réceptrice, en provenance de l’ensemble des directions.
Réception du rayonnement par un solide
Quand un rayon incident d’énergie frappe un corps à la température T,
une partie  T de l’énergie incidente est réfléchie par la surface S,
une autre partie T est absorbée par le corps qui s’échauffe
et le reste  T est transmis et continue son chemin :
On a évidemment :
 =  T +  T +  T
D’où:  T +  T +  T = 1
I – Généralités, Définitions
I.4. Définitions relatives à un récepteur
Réception du rayonnement par un solide
On définit ainsi les pouvoirs monochromatiques réfléchissant T , absorbant  T et
filtrant  T qui sont fonction de la nature du corps, de son épaisseur, de sa
température T, de la longueur d’onde λ du rayonnement incident et de l’angle
d’incidence.
Si l’on considère l’énergie incidente sur tout le spectre des longueurs d’onde, on
obtient les pouvoirs réfléchissants T , absorbant  T et filtrant T totaux.
I – Généralités, Définitions
I.5. Corps noir, corps gris
Corps noir
C’est un corps qui absorbe toutes les radiations qu’il reçoit indépendamment de son
épaisseur, de sa température, de l’angle d’incidence et de la longueur d’onde du
rayonnement incident, il est défini par:  T = 1
Une surface enduite de noir de fumée est approximativement un corps noir.
Propriétés du corps noir :
- Tous les corps noirs rayonnent de la même manière.
- Le corps noir rayonne plus que le corps non noir à la même température.
I – Généralités, Définitions
I.5. Corps noir, corps gris
Corps gris
Un corps gris est un corps dont le pouvoir absorbant  T est indépendant de la
longueur d’onde λ du rayonnement qu’il reçoit. Il est défini par:  T =  T .
En général, on considère les corps solides comme des corps gris par intervalle et on
utilise un pouvoir absorbant moyen vis-à-vis du rayonnement émis pour λ<3µm
(rayonnement émis par des corps à haute
température comme le Soleil) et un pouvoir
absorbant moyen vis-à-vis du rayonnement émis
pour λ>3µm (rayonnement émis par les corps à
faible température : atmosphère, absorbeur
solaire,...). On pourra à titre d’exemple
considérer les valeurs suivantes pour la peinture
blanche : Représentation simplifiée du pouvoir absorbant
monochromatique de la peinture blanche.
II- Lois du rayonnement
2.1 Loi de Lambert

Une source est isotrope si la luminance est Ix Ix


indépendante de la direction : Lx = L Lx = =
dS x dS cos
Ix
De l’égalité Lx = L on déduit la loi de Lambert = L cos
pour une source isotrope : dS
Ainsi l’indicatrice d’émission est une sphère tangente en O à la Figure 4.6 : Schématisation de
surface émettrice lorsque celle-ci suit la loi de Lambert : l’intensité énergétique
II- Lois du rayonnement
2.1 Loi de Lambert

Remarque: Comme pour un cône de demi-angle au sommet α :  = 2 (1 − cos )


et d = 2 sin  d
 
= =
d 2 2
lorsqu’un corps suit la loi de Lambert : M = = L  cos d = 2L  cos sin  d
dS  =0  =0

Soit : M = L
II- Lois du rayonnement
2.2 Lois physique
2.2.1 Loi de Kirchoff
M T
A une température T donnée et pour une longueur d’onde λ donnée, le rapport
est le même pour tous les corps.  T

Pour le corps noir :  = 1 le rapport M T est donc égal à MoT


T
 T

En appelant MoT l’émmitance monochromatique du corps noir, donc:


M T =  MoT
T

L’émittance monochromatique de tout corps est égale au produit de son pouvoir


absorbant monochromatique par l’émittance monochromatique du corps noir à la
même température, d’où l’intérêt de connaître le rayonnement émis par le corps
noir.
II- Lois du rayonnement
2.2 Lois physique
2.2.1 Loi de Kirchoff
Cas des corps gris : loi de Kirchoff généralisée
Dans le cas du corps gris, on peut généraliser cette loi ce qui facilite les applications.
En effet pour un corps gris  =  , donc :
T T

 =  =  =
MT =  M  d =   
T T MoT d =  T  Mo d
T
=0  =0 =0

En appelant MoT l’émittance totale du corps noir à la température T, nous obtenons


pour un corps gris :
M =  Mo
T T T

L’émittance totale MT d’un corps gris à la température T est égal au produit de son
pouvoir absorbant αT par l’émittance totale MoT du corps noir à la même température.
II- Lois du rayonnement
2.2 Lois physique
2.2.2 Rayonnement du corps noir
Emittance monochromatique: elle est donnée par la loi de Planck :

C1 −5
MoT =
 C2 
exp  −1
 T 
Avec:
C1 = 3,742 10−16 W / m 2
C2 = 1,4385 10−2 mK
II- Lois du rayonnement
2.2 Lois physique
2.2.2 Rayonnement du corps noir
La loi de Planck permet de tracer les courbes isothermes représentant les variations
de MoλT en fonction de la longueur d’onde pour divers températures
II- Lois du rayonnement
2.2 Lois physique
2.2.2 Rayonnement du corps noir

Remarques :
- La longueur d’onde λM pour laquelle l’émission est maximale varie avec la température
de la source :
5
2,897.10 −3
T 
M = et Mo = 0,410 
 10 
MT
T
Avec T: température (K)
II- Lois du rayonnement
2.2 Lois physique
2.2.2 Rayonnement du corps noir
Emittance totale MoT :
L’intégration de la formule de Planck pour toutes les longueurs d’onde donne
l’émittance totale MoT du corps noir qui n’est plus fonction que de la température
T, on obtient la loi de Stefan-Boltzmann :
MoT =  T 4

Avec :  = 5,675.10 W .m .K
−8 −2 −4

Dans les calculs on écrira souvent :


4
 T 
MoT = 5,675 
 100 
II- Lois du rayonnement
2.2 Lois physique
2.2.3 Rayonnement des corps non noirs
Facteur d’émission ou émissivité
On définit les propriétés émissives des corps réels par rapport aux propriétés
émissives du corps noir dans les mêmes conditions de température et de
longueur d’onde et on les caractérise à l’aide de coefficients appelés facteurs
d’émission ou émissivités. Ces coefficients monochromatiques ou totaux sont
définis par :
M T MT
 T = et  T =
MoT MoT
D’après la loi de Kirchhoff, on montre que :

 T =  T
II- Lois du rayonnement
2.2 Lois physique
2.2.3 Rayonnement des corps non noirs
Facteur d’émission ou émissivité
Cas des corps gris
Ils sont caractérisés par αλT = αT soit d’après ce qui précède : ελT = εT
Or, MT = εT MoT, nous en déduisons l’émittance du corps gris à la température T;

M T =  T T 4
II- Lois du rayonnement
4.3 Rayonnement réciproque de plusieurs surfaces
Hypothèses:
- Les surfaces considérées sont supposées homogènes, opaques, isothermes et grises.
- Les éclairement sont supposés homogènes et les réflexions diffuses ;
4.3.1 Radiosité et flux net perdu
Le rayonnement qui quitte une surface Si est la somme de son émission propre
et de la réflexion d’une partie du rayonnement incident sur cette surface. On
appelle radiosité, que l’on note Ji, l’émittance apparente de la surface Si donc :

J i =  i Ti 4 + (1 −  i ) Ei

Avec Ei : Eclairement de la surface Si (W.m-2)


II- Lois du rayonnement
4.3 Rayonnement réciproque de plusieurs surfaces

Considérons maintenant la surface Si choisie parmi n surfaces isothermes et


homogènes qui délimitent un volume :
La densité d’énergie nette perdue par rayonnement
par Si s’écrit :
i =  i Ti −  i Ei
net
4

En introduisant la radiosité Ji par :


1
Ei = ( J i −  i Ti 4 )
1 − i Figure 4.11 : Schématisation des flux de
rayonnement sur une surface
Nous obtenons
i
i = (Ti 4 − J i ) =  i (Ti 4 − Ei ) = J i − Ei
net
1 − i

Vous aimerez peut-être aussi