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ARTICLE ORIGINAL
a
Laboratoire de recherches « A.P.S. et conduites motrices : Adaptations et Réadaptations,
EA3300 », faculté des sciences du sport, allée P.-Grousset, 80025 Amiens cedex, France
b
Centre de réadaptation cardiaque, hôpital de Corbie, Corbie, France
Summary
KEYWORDS Objective. — To determine the physical and physiological profiles of a group of semi-professional
Soccer; soccer and investigate the impact of individualized endurance and strength exercise training
Endurance; on these parameters.
Strength; Methods. — Twenty-eight players carried out an incremental treadmill, sprint, jump and half
Individualization squat test and followed an individualized training regime.
Results. — The training led to an improvement in both cardiorespiratory and explosive parame-
ters.
∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : mehdi.chlif@u-picardie.fr (M. Chlif).
0765-1597/$ – see front matter © 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.scispo.2009.11.005
Suivi physique et physiologique de footballeurs semi-professionnels 133
Conclusions. — Fitness training in football players should be specific and quantifiable to improve
athletic qualities.
© 2010 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Dans notre étude, les exercices réalisés sont les suivants : d’un tapis roulant (Trackmaster TMX 425 Features) asservi à
l’ordinateur, d’un électrocardiogramme avec 12 dérivations
• le squat jump (SJ) : mesure la détente « sèche », non plio- standards et couplé au système de mesure respiratoire.
métrique, sans étirement. Le sujet commence le test en Les volumes étaient calibrés par cinq mouvements inspi-
position fléchie à 90◦ (articulation du genou) pour effec- ratoires et expiratoires successifs effectués à l’aide d’une
tuer une « poussée » maximale vers le haut. Les mains pompe de trois litres avec des débits variables. Les analy-
sont fixées sur les hanches pour éviter la participation seurs rapides d’O2 (cellule au zirconium) et de CO2 (cellule
des bras ; infrarouge) étaient calibrés à partir de l’air ambiant (20,93 %
• le countermovement jump (CMJ) : c’est une épreuve au d’O2 ; 0,03 % de CO2 ) et d’un mélange gazeux aux concen-
cours de laquelle le sujet se trouvant en position debout, trations connues (12 % d’O2 et 5 % de CO2 ). La température
les mains sur les hanches, doit exécuter un saut verti- et l’hygrométrie de la pièce où se déroulait le test étaient
cal après un contre-mouvement vers le bas amenant une enregistrées avant le début de l’épreuve.
flexion de genou à 90◦ . Cet exercice met en jeu le « cycle Le sujet installé sur tapis roulant, était relié à la chaîne
étirement-détente ». Puisque le contre-mouvement vers respiratoire (Vmax 2130 Metabolic Measurement System, Sen-
le bas est accompli avec une accélération très faible, les sor Medics, Anaheim, CA) pendant trois à cinq minutes avant
extenseurs n’étant activés qu’au moment de l’inversion que ne débute le test afin qu’il s’habitue à la respiration
du mouvement, on peut penser que l’étirement des élé- dans l’embout buccal. Les sujets ont réalisé une épreuve
ments élastiques et la réutilisation de l’énergie élastique d’effort maximale sur tapis roulant. Après une période de
qui lui fait suite sont limités. Chaque saut a été répété deux minutes d’adaptation au tapis à 10 km/h, la vitesse
trois fois. Le meilleur essai a été retenu pour l’analyse. était fixée à 12 km/h et augmentait progressivement de
Pour réduire l’effet de la fatigue, une minute de récupé- 1 km/h par paliers de deux minutes jusqu’à l’épuisement
ration a séparé les essais. du sujet. L’athlète arrêtait lui-même l’épreuve lorsqu’il
n’arrivait plus à suivre la vitesse imposée. La récupéra-
La différence CMJ-SJ rend compte d’une qualité tion était active pendant trois minutes (marche) puis le
d’élasticité musculaire du sujet. sujet restait immobile sur le tapis pendant deux autres
minutes. Cette procédure aboutit en général à un effort
maximal, ce qui correspond aux recommandations clas-
2.2.3. Test vitesse 20 m siques pour les tests d’efforts cardiorespiratoires. Le patient
Culturellement utilisés en football, les tests de vitesse respirait à travers un masque, relié à un pneumotachographe
s’effectuent sur 20 m. La littérature montre que 96 % de (Hans Rudolph inc, Kansas City, Missouri, États-Unis) pour
sprint pendant un match de football sont inférieurs à 30 m la mesure des flux respiratoires. Les principaux paramètres
[21] avec 49 % en deçà de 10 m, c’est pourquoi la perfor- métaboliques mesurés, enregistrés en cycle à cycle tout au
mance a été prise sur dix et 20 m. Cette épreuve est un test long de l’exercice et moyennés toutes les 30 secondes sont
de terrain validé pour la mesure de la vitesse et la puis- les suivants :
sance musculaire. Après un échauffement de dix minutes
à la vitesse de course de 12 km/h, suivi de trois accéléra-
tions et d’étirements musculaires des membres inférieurs, • la consommation d’oxygène (VO2 ) ;
trois sprints espacés de trois minutes 30 secondes entre • la production de gaz carbonique (VCO2 ) ;
chaque effort seront réalisés. Ainsi, les lois physiologiques • le quotient respiratoire (QR = VCO2 /VO2 ) ;
de resynthèse des phosphagènes seront respectées, ce qui • la ventilation minute (VE ) ;
permet une performance ultérieure non amoindrie par une • les équivalents respiratoires pour en O2 (VE / VO2 ) et en
fatigue d’ordre musculaire. Des exercices de type neuromus- CO2 (VE /VCO2 ) ;
culaire, n’induisant aucune fatigue tout en maintenant une • la fréquence cardiaque (FC).
stimulation de l’influx nerveux importante, indispensable
à la réalisation de haute performance sur courte distance, L’épreuve d’effort était considérée comme maximale si au
étaient réalisés pendant cette phase inter-sprint. moins trois des quatre critères suivants étaient réunis :
Les sprints ont été réalisés avec des chaussures à cram-
pons sur la pelouse. Le départ s’effectuait debout derrière • stabilité de la consommation d’oxygène (VO2 ) malgré une
une ligne matérialisée au sol par un trait blanc. Des cellules augmentation de la charge d’exercice ;
photoélectriques (Microgate, race time 2, Bolzano, Italie) • un quotient respiratoire > 1,1 ;
étaient placées au départ et à 10 et 20 m. Elles étaient com- • l’atteinte de la FC maximale théorique (FCmax th = (210 —
binées à un système de mesure de la vitesse instantanée 0,65 × âge ± 10 %) [10] ;
par infrarouge (Stalker ATS, Minneapolis, États-Unis). Le pro- • incapacité à maintenir la vitesse imposée malgré des
fil de la vitesse instantanée, maximale et de l’accélération encouragements nourris.
initiale était ensuite déterminé.
Comme la VO2 n’atteignait pas de plateau chez la plupart des
2.2.4. L’épreuve d’effort sujets entraînés ; la VO2 max était définie comme la VO2 la
Tous les tests d’effort ont été réalisés sous la surveillance plus haute mesurée pendant l’exercice progressif correspon-
de deux personnes dont l’une des deux était docteur dant aux trois autres critères obtenus. La vitesse maximale
en médecine. La chaîne respiratoire était composée d’un aérobie (VMA) et la FC maximale étaient respectivement
analyseur des échanges gazeux, de type Vmax 2130 (Meta- définies comme la charge soutenue et la FC obtenue à
bolic Measurement System, Sensor Medics, Anaheim, CA), VO2 max. Nous avons utilisé l’échelle de Borg pour quanti-
Suivi physique et physiologique de footballeurs semi-professionnels 135
2.4. Musculation
2.2.6. Prédiction de la RM
Nous avons utilisé la méthodologie proposée par Brzycki qui
a été validée par Mayhew et al. [17]. L’objectif final est de 2.4.1. Force maximale (coordination intramusculaire)
produire une relation individualisée pour prédire la RM et Nous avons utilisé la méthode des efforts maximaux,
fournir en même temps une information quantitative sur les l’entraînement est individualisé selon la RM). La charge est
capacités d’endurance anaérobie de la personne. Une esti- fixée à 85 — 100 % de la force maximale. Le sujet exécute
mation mathématique permet de prédire la force maximale une à cinq répétitions, cinq à huit séries, avec une période
théorique (RM) à partir de la charge maximale mobilisée et de récupération de 3 à 5 minutes entre chaque série.
le nombre de répétitions réussies jusqu’à l’apparition de la
fatigue, à condition que ce nombre soit inférieur ou égal
2.4.2. Force-vitesse (puissance)
à dix : RM = charge/(1,0278 — [0,0278 × nombre de répéti-
La charge est fixée à 30 à 60 % de la RM. Le nombre de
tions]).
répétitions de six à dix durant les trois à six séries. La récu-
pération est de 1 à 2 minutes entre séries. Le sujet devait
2.3. Contenu des séances d’entraînement réaliser l’exercice en exécution dynamique rapide et explo-
sive.
2.3.1. Programme d’entraînement C’est ce type d’exercice en circuit training pour un travail
Les séances hebdomadaires étaient au nombre de huit (six de force-endurance (la durée de l’effort de 15 à 30 secondes
sur terrain et deux en salle de musculation) réparties selon par exercice avec une récupération de 30 secondes) qui est
la nature du travail proposé. appliqué.
136 M. Chlif et al.
2.4.3. Pliométrie
Tableau 2 Les variables cardiorespiratoires à l’exercice
L’entraînement est majoritairement basé sur des exercices
maximal et au seuil ventilatoire chez les footballeurs avant
de bondissements et de multi-sauts en utilisant la charge
et après entraînement.
du poids du corps (plus éventuellement une charge légère).
C’est six à 12 répétitions (4 à 10 secondes maximum, selon la Avant Après p
forme), trois à cinq séries pour un même mouvement avec
une durée de récupération de 1’après répétitions et de 3 à Paramètres maximaux
4 minutes entre séries. L’exécution dynamique explosive est VO2 (l/min) 4,45 ± 1,8 4,79 ± 1,3 0,01
la forme de réalisation attendue. VO2 (ml/min/kg) 59,1 ± 4,1 65,3 ± 4 0,01
VMA (km/h) 17,2 ± 1,1 17,9 ± 0,82 Ns
FC (bat/min) 190 ± 8 188 ± 7 Ns
2.4.4. Méthode bulgare ou « par contraste » Seuil ventilatoire (SV1 )
Méthode spécifique de contrastes de charges (lourd, léger) VO2 (l/min) 3,65 ± 0,6 3,99 ± 0,5 0,05
alternant la force maximale et des exercices multiformes VO2 (ml/min/kg) 48,2 ± 5,3 56,3 ± 4,1 0,001
orientés et spécifiques au football. VO2 max % 80,4 ± 3,3 84,3 ± 3,1 0,05
Par exemple : le sujet effectue un squat (3 × 90 % de la FCmax % 88,4 ± 2,4 88,6 ± 2,6 Ns
RM), suivi de six sauts de haies enchaînés par un tir au but. Ce VSV1 (km/h) 12 ± 0,7 13,7 ± 0,5 0,05
type d’entraînement favorise le développement de la force-
vitesse. Le sujet effectuera trois à cinq exercices (3 × sur Abréviation : VO2 : consommation d’oxygène ; V : vitesse ; FC :
les jambes et 2 × pour le haut du corps), de 2 à 5 séries fréquence cardiaque ; SV1 : seuil ventilatoire. Le seuil de signi-
ficativité a été fixé à p < 0,05 ; Ns : non significatif.
par exercice, la récupération est de 1 à 2 minutes entre les
répétitions et de 3 à 5 minutes entre les séries.
Tableau 3 Paramètres d’explosivité chez les footballeurs
avant et après entraînement.
2.5. Analyse statistique
Avant Après p
Les données ont été comparées avant et après entraînement
SJ (cm) 37,64 ± 4,63 40 ± 3 0,05
à l’aide d’un test t de Student pour échantillons appariés (si
CMJ (cm) 38,77 ± 5,37 42 ± 3,7 0,05
la normalité passe en utilisant le Smirnov Kolmogorov) ou
CMJ — SJ (cm) 1,13 ± 1,80 2 ± 1,80 Ns
d’un test des rangs de Wilcoxon en l’absence de normalité
Vitesse 10 mètres (s) 1,87 ± 0,03 1,82 ± 0,04 0,01
des variables. La valeur du p < 0,05 était considérée comme
Vitesse 20 mètres (s) 3,03 ± 0,10 2,99 ± 0,09 0,05
statistiquement significative.
Demi-squat (kg) 112 ± 7 150 ± 4 0,001
Abréviation : SJ : squat jump ; CMJ : countermouvement jump.
3. Résultats Le seuil de significativité a été fixé à p < 0,05 ; Ns : non significa-
tif.
3.1. Paramètres anthropométriques
L’entraînement en endurance n’a pas induit de différences à l’exercice maximal et une amélioration du %VSV1 post-
significatives au niveau des paramètres anthropométriques : entraînement au niveau du SV (Tableau 2).
poids, taille et IMC. Cependant, nous avons trouvé des
différences significatives au niveau de la masse grasse.
3.3. Paramètres d’explosivité
(Tableau 1).
L’entraînement a induit une amélioration significative au
3.2. Paramètres métaboliques niveau des paramètres de la détente verticale SJ, CMJ, mi-
squat et de la vitesse 10—20 m. (Tableau 3).
L’analyse statistique indiquait une amélioration significa- Les coefficients de corrélation étaient :
tive de la consommation maximale d’oxygène et de la VMA
• r = 0,78 (p < 0,02) entre RM et la performance au saut ver-
tical ;
Tableau 1 Données anthropométriques avant et après • r = 0,94 (p < 0,001) entre RM et le sprint 10 m ;
entraînement. • r = 0,71 (p < 0,01) entre RM et le sprint de 30 m.
Avant Après p
4. Discussion
Âge (ans) 24 ± 4 25 ± 1 Ns
Poids (kg) 76 ± 6 75 ± 5 Ns
La pratique du football de haut niveau requiert de
Taille (cm) 181 ± 8 181 ± 7 Ns
nombreuses qualités, physiques, techniques, tactiques, psy-
IMC (kg/m2 ) 22,7 ± 1,9 22,5 ± 1,6 Ns
chologiques. Parmi les qualités physiques, l’endurance, le
MG (%) 11,6 ± 2,2 10,8 ± 2 0,01
sprint, l’habileté à répéter des sprints, la force et la qua-
Abréviation : IMC : indice de masse corporel ; MG : masse grasse lité de détente représentent des activités indispensables à la
Le seuil de significativité a été fixé à p < 0,05 ; Ns : non significa- récupération du ballon et à la participation au jeu. Ces para-
tif. mètres sont difficiles à quantifier lors d’un match, si bien
Suivi physique et physiologique de footballeurs semi-professionnels 137
que différents tests de terrain sont utilisés. L’analyse des des valeurs moyennes de 164 + 21,8 kg en mi-squat (RM) (90◦
matchs par vidéo nous permet d’avoir des données fiables entre le fémur et le tibia), tandis qu’une équipe évoluant
sur le comportement en match : distance parcourue, vitesse, à un niveau moins élevé, mais toujours dans la Ligue des
nombre de sauts. . . Autant de données que l’on peut ensuite champions montre une valeur moyenne de 135 ± 16,2 kg.
croiser avec une analyse tactique du match, et qui per- Dans cette étude, la force maximale à été fortement cor-
mettent de faire un suivi individuel de chaque joueur et ainsi rélée au SJ, indiquant des performances au squat vertical
connaître leurs aptitudes physiques [7]. L’un des objectifs de de 564 ± 40 mm en conformité avec les résultats de Reilly
la préparation physique est alors de développer les qualités et al. [20]. On note également une corrélation acquise
d’endurance, de vitesse, de force et de saut par différents entre la force maximale et le sprint, et la performance
entraînements spécifiques. en sprint départ debout. Les coefficients de corrélation
Ainsi, nous avons étudié l’impact d’un entraînement étaient :
individualisé en endurance associé à un entraînement de
force sur les paramètres déterminants la performance en • r = 0,78 (p < 0,02) entre RM et la performance au saut ver-
football. La consommation maximale d’oxygène (VO2 max) tical ;
s’avère être un paramètre essentiel pour quantifier la per- • r = 0,94 (p < 0,001) entre RM et le sprint 10 m ;
formance physique des joueurs. Un niveau de VO2 max élevé • r = 0,71 (p < 0,01) entre RM et le sprint de 30 m [24].
permet au joueur d’être plus actif, sans ressentir précoce-
ment la fatigue, et, dans la mesure où elle autorise un plus Plusieurs équipes participantes à la Ligue des champions
grand nombre d’exercices de haute intensité au cours de en 2000, ont montré une RM moyenne dans le demi-squat de
l’entraînement, elle joue un rôle dans la récupération et la 115,7 ± 23,1 kg et une performance au 10 m et au 20 m res-
capacité qu’a un joueur à supporter d’importantes charges pectivement de 1,87 ± 0,06 et 3,13 ± 0,10 secondes. Raven
d’entraînement au cours d’une saison. L’estimation de la et al. [19] ont déterminé une RM suite à un développé cou-
consommation maximale d’oxygène et la VMA nous donne ché utilisé pour examiner la force des muscles supérieurs
des valeurs respectivement de 59,1 ± 4,1 ml/kg par minute des footballeurs professionnels et ont rapporté une valeur
et de 17,2 ± 1,1 km/h. Nos sujets correspondent aux normes moyenne de 73 ± 4 kg.
par rapport aux valeurs recueillies également chez des foot- L’importance de l’individualisation de la préparation phy-
balleurs (niveau international) par Stolen et al. [21]. sique dans le football, tant au niveau physique que tactique
Les valeurs de référence en termes de sauts, de sprints et mental, est aujourd’hui unanimement reconnue par les
et de force, pour des footballeurs sont peu abondantes. entraîneurs [8,18]. La performance de haut niveau, tou-
Différents examens ont été utilisés pour évaluer les para- jours plus affinée, ne peut être conçue sans elle. Il s’agit,
mètres de force chez des footballeurs d’élite. La puissance en d’autres termes, d’un entraînement différencié en fonc-
musculaire est traditionnellement mesurée au moyen de tion des capacités et besoins personnels des joueurs pour
sauts verticaux. Dans l’ensemble, nos joueurs réalisent l’amélioration des acquis et la poursuite d’objectifs spé-
des résultats satisfaisants au SJ (37,64 ± 4,63 cm). Un haut cifiques d’entraînement. L’individualisation prend toute sa
niveau de performance à ce test semble témoigner d’un valeur lors d’entraînements spécifiques par poste, pour les
rapport fibres rapides/fibres lentes d’autant plus impor- gestes techniques et pour les aspects tactiques (exemple :
tant. Ces résultats au SJ ont été confirmés par le CMJ entraînement des attaquants pour le centre et le tir au
(38,77 ± 5,37 cm). Généralement, les performances réa- but).
lisées lors du CMJ sont meilleures que celles du SJ Nos résultats montrent que l’entraînement
(1,13 ± 1,80 cm). C’est le cas de notre étude, où nous obser- s’accompagne d’un gain de VO2 max qui passe de 59,1 ± 4,1
vons une augmentation moyenne entre ces deux tests. En à 65,3 ± 4 ml/min par kilogramme, pour une durée de
effet, le CMJ met en jeu l’énergie accumulée dans les élé- 24 semaines d’entraînement. La VO2 max déterminée après
ments élastiques dans la première phase excentrique, qui la période de l’entraînement est à la norme déjà citée
est utilisée aussitôt dans la deuxième phase concentrique, dans la littérature [23]. Nous avons trouvé des variations au
ce qui n’est pas le cas dans le SJ. Puisque l’élasticité est niveau des gains résultant des différences interindividuelles
limitée, c’est la rapidité de déclenchement du réflexe myo- dues au niveau initial : la spécificité du poste, la forme
tatique qui est importante dans le CMJ. L’importance de physique, la durée et la fréquence de l’entraînement [11].
l’élasticité et du réflexe myotatique est donc démontrée Cette amélioration de VO2 max est en accord avec les
effective chez des footballeurs de différentes nationalités études précédentes [12—14]. L’amélioration de VO2 max,
et de différents niveaux [21]. est normalement suivie d’une amélioration du SV. Le SV1
Les muscles sont le fondement d’une construction athlé- de nos joueurs s’est amélioré passant de 48,2 ± 5,3 vs
tique solide de tout sportif, et donc pour le footballeur qui 56,3 ± 4,1 ml/min par kilogramme. L’amélioration du SV est
a besoin de force dans n’importe quelle action de jeu. Nos le résultat d’un retard dans l’apparition du métabolisme
données montrent que les sujets ont développé une valeur anaérobie traduisant une amélioration du profil oxydatif.
moyenne en demi-squat de 112 ± 7 kg, une performance Nos résultats sont en accord avec les résultats d’Helgerud
en sprint départ debout 1,87 ± 0,03 et 3,03 ± 0,10 secondes et al. [11] qui ont montré que deux séances spécifiques
respectivement pour des distances de 10 m et 20 m. Ces de 25 minutes par semaine (un entraînement de course à
données sont aux normes par rapport aux résultats rappor- 90—95 % de la FCmax , avec quatre répétitions de 4 minutes
tés par Helgerud et al. [12]. Cependant, ces données sont chacune et une phase de récupération active à faible
faibles par rapport à celles prélevées chez Wisløff et al. intensité de 3 minutes entre les répétitions) sur une période
[23]. Ce dernier a montré qu’une équipe de haut niveau de deux mois, induit, d’une part, une amélioration de la
participant fréquemment à la Ligue des champions obtient consommation maximale d’oxygène (VO2 max.) de 10,8 % et,
138 M. Chlif et al.