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COURS DE DROIT DU
TRAVAIL
Novembre 2011
PARTIE 1 : LES RELATIONS PROFESSIONNELLES ET LES CONDITIONS
GENERALES DU TRAVAIL
Chapitre II : Le salaire…………………………………………………………………………
I. Définition et détermination du salaire………………………………………………..
II. Les modes de fixation du salaire…………………………………………………….
III. Le payement du salaire……………………………………………………………….
IV. Protection du salaire…………………………………………………………………..
Cour de droit du travail Présenté par Yacouba DEMBELE
2
PARTIE 2 : INSTITUTIONS ET CONFLITS DU TRAVAIL
Titre 1 : institutions du travail et sécurité sociale……………………………………...
Chapitre I. L’inspection du travail…………………………………………………………….
I. Définition et rôle de l’inspection du travail…………………………………………..
II. Définition, attributions, pouvoirs et obligations de l’inspecteur du travail………..
II. Caractères
Le droit du travail a plusieurs caractères. Il a entre autres :
- Un caractère autonome car il utilise des règles ou des techniques juridiques
qui lui sont propres ;
- Un caractère impératif ou protecteur : il cherche à compenser l’infériorité du
travailleur en le protégeant de la position favorable ou dominante de
l’employeur lors de la conclusion et de l’exécution du contrat.
- Un caractère dynamique ou évolutif : les règles du droit du travail évoluent
en fonction du régime politique en place, de la conjoncture économique et
même en considération de la nature de l’entreprise ;
- Un caractère ambivalent : Il cherche à la fois un bien être social pour les
travailleurs et une croissance économique poursuivie par l’employeur.
III. Sources
Il y a des sources internes et des sources internationales.
I. Définition et caractères
1. Définition
Le contrat de travail est un accord écrit ou verbal par lequel un travailleur
s’engage à accomplir une prestation déterminée en contre partie d’une rémunération
et de se soumettre aux ordres et instructions de son employeur.
A travers cette définition, pour qu’il y ait contrat de travail, il faut la réunion des
conditions suivantes :
- la conclusion d’un accord entre un employeur et un employé ;
- l’exécution d’une prestation par l’employé ;
- le versement d’un salaire à l’employé ;
- la soumission du travailleur aux ordres et instructions de l’employeur
encore appelée subordination juridique.
C’est cette subordination juridique qui permet de distinguer le contrat de travail
des contrats voisins tels que :
- Le contrat de mandat qui est une convention par laquelle une personne
appelée mandataire accepte d’accomplir des actes juridiques (acheté, vendre,
louer…) pour le compte d’une autre appelée mandant. Ici, le mandataire est
tenu de respecter la volonté du mandant dans la représentation mais pas pour
la conduite générale de son activité. Donc, il a une marge de liberté par
rapport au travailleur lié par un contrat de travail ;
- Le contrat d’entreprise qui a pour objet l’exécution d’un ouvrage déterminé
dans lequel une personne appelée entrepreneur a la liberté de choisir le
matériel ou le personnel qu’il juge nécessaire dans la réalisation dudit
ouvrage. L’entrepreneur n’est pas un employé et n’est donc pas sous la
subordination juridique du maître de l’ouvrage.
- Le contrat de tâcheronnat qui est un contrat écrit par lequel une personne
appelée tâcheron ou sous entrepreneur s’engage envers une autre personne,
2. Caractères
Le contrat de travail est :
- Un contrat bilatéral : il est formé par deux parties (employeur et employé) ;
- Un contrat synallagmatique : les parties à un contrat de travail sont tenue à
des obligations réciproques (exemple : pas de travail, pas de salaire) ;
- Un contrat personnel : Le travailleur ne peut se faire remplacer sans le
consentement de l’employeur car le contrat a été conclu ‘’intuitus personae’’
c'est-à-dire en considération de la qualité de la personne ;
- Un contrat consensuel : Le consentement libre donné par chaque partie suffit
à former valablement le contrat ;
- Un contrat onéreux : il entraîne le payement d’un salaire ;
- Un contrat d’adhésion : dans un contrat de travail, le travailleur doit se
soumettre au règlement intérieur de l’entreprise.
b. Les exceptions
Les trois (3) cas où le contrat de travail doit se faire nécessairement par écrit
sont :
- Le contrat de travail conclu pour une durée déterminée supérieure à trois (3)
mois ;
- Le contrat de travail nécessitant l’installation du travailleur hors de sa
résidence habituelle ;
b. Avantage et inconvénient
Le contrat de travail à durée déterminée a l’avantage de ne prendre fin qu’à
l’échéance prévue. Seulement, il ne permet pas au travailleur de préparer sa retraite
ou de préparer une bonne retraite.
4. L’engagement à l’essai
Il ne faut pas confondre contrat de travail à proprement parler et l’engagement
à l’essai. Ce dernier (l’engagement à l’essai) est une phase préalable à la conclusion
du premier (contrat de travail à proprement parler).
En effet, l’engagement à l’essai est un contrat par lequel le travailleur et
l’employeur, en vue de conclure un contrat de travail définitif, décident d’apprécier si
ce contrat de travail projeté est bien conforme à leurs convenances respectives. Par
1. Définition
La suspension du contrat de travail est l’arrêt momentané des relations de
travail entre l’employeur et le travailleur.
Elle se différencie de la rupture du contrat qui est, elle un arrêt définitif des
relations de travail.
- La rupture abusive
La rupture du contrat de travail est abusive dans les cas suivants :
* Du fait de l’employeur
L’employeur peut provoquer une rupture abusive du contrat de travail :
- lorsque le licenciement du travailleur n’a pas été notifié par écrit ;
- lorsque les motifs qu’il avance pour licencier le travailleur sont inexacts ;
- lorsque le licenciement est motivé par les opinions (politique, syndicale…) du
travailleur, son appartenance au non à un syndicat déterminé, son activité
syndicale ou par son statut sérologique ;
- lorsque le licenciement est motivé par la grossesse de la salariée ou la
naissance de son enfant ;
- lorsque le licenciement est motivé par le fait que le travailleur sollicite, exerce
ou à exercé un mandat de représentant des travailleurs ;
- lorsque le licenciement est motivé par la race, la couleur, le sexe, la
religion… ;
- lorsque le licenciement est motivé par le fait que le travailleur a déposé une
plainte ou a participé à des procédures engagées contre un employeur en
raison de violations alléguées de la législation nationale, ou a présenté un
recours contre les autorités administratives compétentes ; etc.
* Du fait du travailleur
Pour le travailleur, la démission est abusive :
- lorsqu’elle n’a pas été notifiée par écrit à l’employeur ;
- lorsqu’elle n’a pas été justifiée par un motif légitime.
a. L’indemnité de licenciement
L’indemnité de licenciement est une indemnité qui est due à un travailleur
déflaté (licencié) dans le cadre d’un contrat de travail à durée indéterminée.
Pour bénéficier de cette indemnité, le travailleur doit :
- avoir au moins un (1) an d’ancienneté dans l’entreprise ;
- être licencié abusivement ou pour motifs économiques.
L’arrivée du terme d’un contrat n’équivaut pas à un licenciement.
Le licenciement d’un travailleur quelques jours (dans les 15 jours) avant son
départ en congé est interdit. Il en est de même du licenciement intervenu pendant
qu’il jouit de son congé, son contrat étant suspendu pendant cette période.
b- le congé payé
Les employés âgés de moins de dix huit (18) ans peuvent bénéficier, s’ils le
demandent, en plus de leur congé payé, d’un congé de trente (30) jours sans solde.
Le congé payé est majoré de deux (2) jours après vingt (20) ans de service
(continu ou non dans la même entreprise), de quatre (4) jours après vingt cinq (25)
ans et six (6) jours après trente (30) ans de service.
a- le certificat de travail
Le certificat de travail délivré à l’employé doit mentionner entre autres :
- les dates d’entrée et de sortie de l’entreprise ;
- la nature de l’emploi ou des emplois occupés successivement et les
dates des périodes pendant lesquelles ces emplois ont été occupés.
Les mentions qui seraient susceptibles de nuire au salarié
(appréciations défavorables, circonstances de la rupture…) sont
interdites. L’employeur doit éviter d’y faire figurer les mentions jugées
trop positives.
I- Le contrat d’apprentissage
L’apprentissage est la voie d’acquisition de la qualification professionnelle
dans l’entreprise. Il peut se faire de deux manières : l’apprentissage sur le tas qui
s’apparente au travail au noir et celui organisé suivant la réglementation étatique.
C’est cette formation organisée qui fera l’objet d’analyse.
a- Définition
Le contrat d’apprentissage est une convention écrite par laquelle un maître
s’engage à donner ou à faire donner une formation professionnelle méthodique à un
apprenti qui s’oblige, en retour, à se conformer aux instructions qu’il reçoit et à
exécuter les ouvrages qui lui seront confiés en vue de sa formation.
* Le maître
Il doit être majeur (avoir 21 ans au moins), et ne doit pas avoir été condamné
à une peine d’emprisonnement ferme d’au moins trois (3) mois, soit pour crime, soit
pour délit contre les mœurs, soit pour tout autre délit. Quant au maître ne vivant pas
en famille ou en communauté, il ne peut loger en son domicile personnel ou dans
son atelier des apprentis mineurs.
- Les conditions relatives à la forme du contrat d’apprentissage
Le contrat d’apprentissage doit être :
1- Le stage probatoire
Le stage probatoire est un stage qui permet à un travailleur d’occuper
définitivement un emploi exigeant une haute qualification ou comportant des
responsabilités particulières si le travailleur concerné n’a jamais occupé ledit emploi.
Le travailleur peut être licencié au cours de la période de stage soit pour faute
lourde soit pour insuffisance professionnelle.
2- Le stage de perfectionnement
Le stage de perfectionnement est un stage qui permet à un travailleur de se
former ou de se perfectionner. Exemple : un travailleur qui a été recruté sous le plan
OCAM et qui doit suivre un stage de perfectionnement en SYSCOA.
2. Les dérogations
a. Les heures d’équivalence
Ce sont des heures qui excèdent les 40 heures de travail par semaine, mais
que la loi reconnaît comme étant des heures normales de travail dues à la
particularité de certaines professions.
Exemple : la durée hebdomadaire du travail est de 56h/semaine pour les
gardiens ; de 45h/semaine pour les responsable des hôpitaux et des hôtels, café et
restaurants ; de 60h/semaine pour les gens de maison d’une manière générale.
Dans les exploitations agricoles, les heures de travail sont basées sur
2400heures/an.
2. Les congés
a. Le congé payé
Tout travailleur a droit à trente (30) jours de congé après douze mois de travail
effectif. Toutefois, les conventions collectives ou le contrat de travail peut prévoir des
durées plus longues.
2. Détermination du salaire
Le salaire perçu par le travailleur est composé, en général, du salaire de base
et des accessoires du salaire.
a. Le salaire de base
C’est le salaire qui correspond à la catégorie professionnelle du travailleur. Il
peut être au temps ou au rendement.
* Le salaire au temps
Le salaire au temps est la rémunération versée au travailleur en fonction du
temps passé au travail, indépendamment de la production réalisée. Exemple : salaire
payé à l’heure, à la journée ou au mois.
- Avantage : ce type de rémunération a l’avantage d’être sécurisant pour le
travailleur du fait qu’il lui permet de connaître à l’avance sa rémunération et de
s’organiser en conséquence. Pour l’employeur, le salaire au temps lui permet
de prévoir un budget salarial.
- Inconvénient : le salaire au temps à l’inconvénient de ne pas encourager le
zèle au travail car les travailleurs assidus, dévoués sont rémunérés de la
même façon que les travailleurs paresseux. Ce qui pourrait à long terme
décourager les premiers.
* Le salaire au rendement
Le salaire au rendement est celui payé à la tâche ou aux pièces. Autrement dit
le salaire est proportionnel aux quantités produites ou au travail accompli.
- Avantage : le salaire au rendement encourage au travail. Plus le travail est
mieux accompli, plus on est bien rémunéré
b. Le lieu de payement
Le payement du salaire se fait, sauf cas de force majeure, sur le lieu du travail
ou au bureau du travailleur. Le salaire ne doit pas être payé dans un délit de boisson
ou dans un magasin de vente, excepté les salaires des travailleurs qui y travaillent
effectivement.
c. La périodicité du payement
Le salaire doit être payé à intervalle régulier ne pouvant excéder quinze (15)
jours pour les travailleurs engagés à l’heure ou à la journée et un (1) mois pour les
travailleurs engagés au mois. Toutefois, le travailleur journalier, engagé à l’heure où
à la journée pour une occupation de courte durée, est payé chaque jour
immédiatement après la fin de son travail.
Le payement mensuel doit être effectué au plus tard huit (8) jours après la fin
du mois de travail, le payement à la quinzaine, au plus tard quatre (4) jours après la
b. Le registre de paie
Le registre des payements est un document conservé par l’employeur dans
l’établissement. Il comporte toutes les mentions figurant sur le bulletin de paie et doit
être tenu par ordre de date, sans blancs, rature ni surcharges, à la disposition des
inspecteurs du travail ou de leurs préposés. En outre, il doit être coté, paraphé et
visé par le président du tribunal du travail du lieu ou l’employeur a son principal
établissement.
L’employeur doit conserver le registre des payements pendant un délai de dix
(10) ans suivant la dernière mention avant de le détruire.
Cas pratique : dans une entreprise qui compte 3000 travailleurs, on aura à élire :
Pour les 1000 premiers travailleurs : 9DTet 9DS
Pour les 2000 travailleurs restants : 1DR et DS par tranche 500 travailleurs.
On aura donc :
2000/500 4, soit 4 DT et DS
I- DEFINITION DU SYNDICAT
Le syndicat est une institution professionnelle constituée exclusivement pour la
promotion et la défense des intérêts matériels, moraux et professionnels de ses
membres.
b- L’annulation du récépissé
Un récépissé obtenu ou délivré peut être annulé par le ministre chargé des libertés
publiques :
- si le récépissé a été obtenu par fraude ou par erreur ;
- si le syndicat ne rempli plus les conditions requises par les lois en vigueur ;
- si le syndicat a été dissout.
b- Le directeur Général
Nommé par décret pris en conseil des ministres, le directeur général est
chargé, de façon générale, de la gestion quotidienne de la caisse et de :
- engager les dépenses, constater les créances et les dettes, et émettre les
ordres de recette et de payement ;
- soumettre chaque année au conseil d’administration le projet de budget ;
- transmettre chaque année au conseil d’administration un rapport sur le
fonctionnement administratif et financier de la caisse ; etc.
Le plafond de l’assiette des cotisations est fixé désormais à 600 000 F CFA par mois,
soit 7 200 000F CFA par an (confère Arrêté n°2003/0 12/MTEJ/DGTSS/DT du 20 juin
2003). Par ailleurs, les cotisations pour un travailleur à temps plein ne peuvent être
calculées sur la base d’un salaire inférieur au S.M.I.G.
a- La pension de vieillesse
Elle est réservée trimestriellement aux assurés ayant l’âge de la retraite et qui ont pu
cotiser au moins pendant 15 ans (180 mois). Aussi, ces assurés doivent avoir cessé
toute activité salariée.
L’âge de départ à la retraite des travailleurs salariés est fixé à :
- 56 ans pour les ouvriers et assimilés (cat. C)
- 58 ans pour les employés et assimilés (cat. B)
- 60 ans pour les agents de maîtrise, les cadres et assimilés (cat. A)
- 63 ans pour les médecins et enseignants du supérieur officiant dans le privé.
b- La pension anticipée
Elle est prévue pour les assurés ayant au moins 50 ans d’âge et 15 ans de
cotisation. Ces assurés doivent être dans l’incapacité physique ou mentale d’exercer
une activité salariée.
c- L’allocation de vieillesse
Elle est accordée aux assurés ayant 55 ans d’âge et qui ont cessé toute
activité salariée sans avoir atteint 15 ans de cotisation. L’allocation de vieillesse est
versée une seule fois à l’assuré.
d- La pension d’invalidité
L’assuré invalide est celui qui a subi une diminution de ses capacités physiques
ou mentales, suite à un accident de travail ou à une maladie professionnelle. Pour
bénéficier de cette pension l’assuré doit avoir au moins de 55 ans d’âge, être
immatriculé à la caisse depuis au moins 5 ans et totaliser 6 mois d’assurance au
e- La pension de survivants
En cas de décès du titulaire d’une pension de vieillesse ou d’invalidité ou d’une
pension anticipée, ainsi qu’en cas de décès d’un assuré qui, à la date de son décès,
remplissait les conditions requises pour bénéficier d’une pension de vieillesse ou
d’invalidité ou qui justifiait de 180 mois de cotisation, les survivants ont droit à une
pension de survivants.
Il s’agit :
- du conjoint survivant, à condition que le mariage ait été contracté avant le
décès ;
- les enfants à charge du défunt ;
- les ascendants en ligne directe qui étaient à la charge de l’assuré s’il était
célibataire sans enfant. Une pension de réservation au taux de 25% est
octroyée à chaque ascendant.
NB : la prestation d’orphelin est égale à 50% du montant de la pension du
titulaire.
f- L’allocation des survivants
Elle est versée une seule fois à la veuve ou au veuf invalide ou aux orphelin,
si l’assuré ne pouvait prétendre à une pension d’invalidité et comptait moins de
180 mois d’assurance à la date de son décès.
I- Définition
Le conflit individuel du travail est un litige qui naît en cours d’exécution d’un
contrat de travail et qui oppose un ou des travailleurs à leurs employeurs pour la
défense d’un intérêt individuel.
1- La phase conciliatoire
Tout différend du travail doit être porté au préalable devant l’inspecteur du
travail en vue d’une conciliation à l’amiable. Cette phase est obligatoire et
incontournable.
Si l’inspecteur du travail a pu concilier les parties, il dresse et signe un
procès-verbal de conciliation. Dans ce cas, toutes les solutions arrêtées de
commun accord doivent être respectées et exécutées par les parties.
Mais si l’inspecteur du travail n’arrive pas à concilier les parties ou arrive
partiellement a les conciliés, il dresse et signe un procès-verbal de non
conciliation ou conciliation partielle. Une copie conforme de ce procès-verbal est
envoyée sur demande de l’une des parties au président du tribunal du travail. Ce
qui entraîne l’ouverture de la phrase contentieuse.
2- La phase contentieuse
Elle vient donc après l’échec de la conciliation devant l’inspecteur du travail
et se déroule devant un juge. En effet, si l’inspecteur du travail n’a pas pu
concilier les parties, l’action est d’abord introduite par déclaration écrite ou
verbale au greffe du tribunal du travail.
2- Compétence
Le tribunal du travail est compétent pour connaître entre autres :
- des litiges individuels nés à l’occasion du contrat de travail et d’apprentissage,
y compris les accidents du travail et les maladies professionnelles ;
- de tous les différends individuels relatifs aux conventions collectives et aux
arrêts en tenant lieu ;
- des différends nés entre travailleurs à l’occasion du travail ; etc.
Le tribunal du travail compétent en cas de conflit du travail est, en principe,
celui du lieu du travail. Toutefois, si le litige fait suite à un licenciement, le travailleur
aura le choix entre le tribunal de sa résidence habituelle au Burkina Faso et celui de
son lieu de travail.
Au cas où le travailleur a été recruté sur le territoire national et affecté dans un
autre pays, il peut opter pour le lieu de conclusion du contrat (Burkina Faso).
I- Définition
Le conflit collectif du travail est un différend qui naît en cours d’exécution d’un
contrat de travail et qui oppose un ou plusieurs employeurs à un groupe organisé ou
non de travailleurs pour la défense d’un intérêt collectif.
1- La procédure ordinaire
Elle comprend deux phrases : une phase conciliatoire et une phase d’arbitrage.
a- La phrase conciliatoire
Tout différend collectif doit être immédiatement notifié par les parties :
- à l’inspecteur du travail, lorsque le conflit est limité au ressort d’une inspection
du travail ;
- au directeur du travail, lorsque le conflit s’étend sur les ressorts de plusieurs
inspections du travail.
Si le conflit collectif n’a pas pu être réglé à l’amiable, il doit être soumis à la
phase d’arbitrage, c'est-à-dire le règlement de l’affaire devant des arbitres.
b- La phase d’arbitrage
Dans les dix jours qui suivent la réception du procès –verbal de non conciliation,
le ministre chargé du travail doit soumettre le différend à un conseil d’arbitrage. Ce
dernier a jusqu'à un mois suivant la réception du dossier de l’affaire pour se
prononcer.
Le conseil d’arbitrage se prononce en droit sur les points relatifs au litige qui lui
est soumis. Ainsi, si l’une des parties n’est pas toujours satisfaite de la décision
rendue par le conseil d’arbitrage (sentence arbitrale), elle peut former un pourvoi en
cassation devant le conseil d’Etat dans les délais et formes prévus à cet effet.
b- Le lock-out
Le lock-out est une décision par la quelle un employeur interdit aux travailleurs
l’accès de l’entreprise à l’occasion d’un différend collectif du travail.
Cour de droit du travail Présenté par Yacouba DEMBELE
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Grève et lock-out sont interdits avant épuisement des procédures de conciliation
et d’arbitrage fixées par le code du travail. Ils produisent les mêmes effets qu’ils
soient déclenchés ou non conformément à la procédure instituées cet effet.