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La grève n’a jamais été interdite mais elle a été rendue très difficile à cause du délit de
coalition.
Le droit de grève est un droit de valeur constitutionnel. Les salariés et fonctionnaires en sont
titulaires, sauf certaines catégories qui sont privés par la loi (exemple : militaires).
Le droit de grève s’exerce dans le cadre des lois qui le règlemente. Sinon, les salariés
commettraient une faute grave, voire une faute lourde.
I. La notion de grève
Qu’est-ce que la grève ? C’est une notion de droit très strict : « La cessation collective et
concertée du travail, en vue de payer des revendications professionnelles déjà
déterminées, auxquelles l’employeur ne donne pas satisfaction. »
Remarque : il faut réunir de nombreux éléments précis pour qu’il y ait grève. La
jurisprudence dit que dès lors qu’il y a une cessation de travail, elle est considérée licite si
elle comporte tous les éléments de la définition.
L’employeur peut tenter de démontrer que les éléments ne sont pas réunis, et s’il réussit,
alors le salarié deviendra fautif.
Dans certains cas l’arrêt de travail est impossible, et dans un autre cas l’arrêt de travail
n’existe pas du tout.
L’arrêt de travail parfois impossible : lorsque le salarié ne travaille pas, donc une
grève ne peut débuter pendant un temps de pause.
Peu importe la durée : une grève n’a pas besoin d’être longue, dès lors qu’il y a
réellement cessation de travail.
Peu importe le lieu : que les salariés grévistes stationnent dans l’entreprise ou qu’ils
soient hors de l’entreprise, ça ne change rien sur le principe. S’ils restent dans
l’entreprise, on appelle ça la grève sur le tas.
Peu importe que la grève soit sans préavis : totalement licite dans le secteur
privé, même si dans la convention collective celle-ci impose un préavis, car la
jurisprudence autorise les salariés. En revanche, elle n’est pas licite dans le secteur
public.
Peu importe que la grève se déroule à tour de rôle (la grève tournante) :
totalement licite dans le secteur privé, sauf dans le secteur public, car l’heure de
début et de fin de la grève doit être la même pour tous. Cependant, elle ne doit pas
déboucher sur une désorganisation de l’entreprise.
Exceptions :
Lorsque le salarié est l’unique salarié de l’entreprise.
Lorsque le salarié obéit à un mot d’ordre de grève nationale.
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Le droit de grève ne nécessite pas que la majorité des salariés soient d’accord pour
déclencher la grève ; il suffit qu’ils soient plus qu’un.
Il n’est pas nécessaire juridiquement qu’un syndicat soit à l’origine de l’arrêt de travail, dans
le secteur privé ce n’est pas nécessaire. Cependant, dans le secteur public c’est nécessaire.
La grève n’est pas quelque chose de spontané, il faut qu’elle soit décidée collectivement par
les salariés qui veulent la pratiquer. Si par coïncidence, plusieurs salariés arrêtent de travailler
dans des services différents sans s’être concertés, alors ils sont en situation de faute grave.
Il faut que des revendications soient manifestées par les salariés au moment du
déclenchement de la grève. Ce n’est pas toujours le cas, car dans certains cas, les salariés
pensent faire grève, sauf qu’ils n’ont pas de revendications :
La grève est un arrêt de travail pour faire pression sur l’employeur. En principe, on doit avant
l’arrêt de travail avoir présenté les revendications.
La jurisprudence est très aimable, car il suffit que les revendications soient concomitantes
pour qu’il y ait grève.
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Exemples : la grève tournante, la grève brutale avec l’intention de nuire, le piquet de grève (=
bloquer l’entrée de l’entreprise, empêcher l’entrée dans l’entreprise).
L’exercice du droit de grève ne doit pas être confondu avec l’exercice du droit de retrait,
car le droit de retrait n’accorde pas le droit de grève.
a) La situation du salarié
b) La situation de l’employeur
L’employeur n’a pas le droit d’ordonner au salarié de reprendre son activité dans une
telle situation. Remarque : si le salarié est contraint de reprendre son travail, il est alors
exonéré de sa responsabilité pénale car il a subi une contrainte irrésistible.
L’employeur n’a pas le droit de sanctionner le salarié, ni d’opérer à une retenue sur
salaire, dès lors que les conditions du droit de retrait sont réunies. Attention, la
jurisprudence dit que si le salarié a commis une erreur, une retenue de salaire pourra être
opéré par l’employeur. Aussi, la jurisprudence admet que le retrait du salarié peut justifier un
licenciement s’il s’est trompé.
Exemple (arrêt 1990) : un groupe de salariés qui avaient refusés d’exécuter une tâche
dangereuse et qui avaient présenté une revendication professionnelle, ils ont pu exercer leur
droit de grève.
Cependant, si un salarié se retire par erreur de son poste, il n’y a pas d’exercice du droit de
grève.
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7. La situation technique
Par exemple :
L’obligation de loyauté
L’obligation de secret
Autre aspect, si le salarié cause un dommage à un tiers pendant la grève, par définition, il
assumera une responsabilité personnelle, et ne sera pas protégé par la responsabilité civile de
l’employeur.
Interdiction de toute sanction disciplinaire, sauf faute lourde. Faute lourde : faute
intentionnelle d’une exceptionnelle gravité, non rattachables à l’exercice normal du
droit de grève, et non excusable par les circonstances.
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Exception : l’employeur est dispensé de verser le salaire s’il a été dans l’impossibilité
absolue, du fait d’un évènement de force majeure, de fournir du travail.
2. Le gréviste
Remarque 1 : le non-paiement est licite, mais attention il doit être strictement proportionnel à
la durée de cessation de travail, sinon, son comportement risque d’être considéré comme une
sanction pécuniaire déguisée.
Remarque 2 : l’employeur a le droit de ne pas payer certaines primes du fait de l’absence, dès
lors qu’il ne fait pas de différence entre les grévistes et non-grévistes.
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L’affectation des salariés permanents non-grévistes sur les postes de travail des
grévistes.
L’affectation de salariés non-grévistes en CDD ou intérims, sur les postes des salariés
grévistes. C’est licite à certaines conditions :
Il faut que ces salariés aient commencé à travailler avant le début de la grève.
Il faut que le poste de travail des grévistes sur lequel on affecte ces salariés soit
identique ou quasiment identique en termes de qualification.
Il ne faut pas de fraude, l’employeur ne peut pas essayer de neutraliser la grève en
prévoyant d’embaucher des salariés pour les faire travailler au moment du début de la
grève.
L’utilisation de bénévoles.
1. Le lock-out
En fermant l’entreprise, l’employeur viol l’obligation qui pèse sur lui de fournir du
travail à ses employés.
En fermant l’entreprise, l’employeur prive le salarié de l’exercice du droit de grève.
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a) La responsabilité civile
Les fautes commises : ce seront des actes illicites et dommageables, commis personnellement
et directement par les salariés, à l’occasion d’une grève licite. Par exemple, le piquet de
grève illicite et l’occupation des locaux.
Les acteurs : la RC du salarié peut être engagée par l’employeur si le salarié commet une
faute lourde. Elle peut être engagée également par les non-grévistes.
Les exceptions : lorsqu’un syndicat a donné un mot d’ordre politique, lorsqu’un syndicat a
incité des grévistes à commettre des infractions pénales, ou des actes non rattachables au
droit de grève.
b) La responsabilité pénale
À l’encontre de l’employeur :
Il faut que l’employeur ait commis une faute pénale : par exemple, l’entrave à l’exercice du
droit syndical ou l’atteinte à l’exercice des fonctions de représentants du personnel.
Les salariés peuvent être pénalement condamnés s’ils commettent des infractions pénales :
par exemple, les violences physiques ou verbales, l’entrave à la liberté du travail, la
dégradation des biens, la séquestration, la violation de domicile.
Qui va engager la responsabilité panel ? Par l’employeur ou par les salariés non-grévistes.
Lorsqu’il y a atteinte à la liberté du travail, le juge des référés peut accorder des ordonnances
d’expulsion.
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L’accord est conclu entre l’employeur et les grévistes. Quelle est la qualification
juridique ? Nous sommes en présence, non pas d’un acte bilatéral, mais d’un
engagement unilatéral de l’employeur, c'est-à-dire une promesse de l’employeur.
Remarques :
L’engagement unilatéral de l’employeur ne doit pas reposer sur la violence des
salariés. C’est une violence, un vice du consentement.
L’engagement unilatéral de l’employeur ne sera applicable que s’il est plus favorable
à l’employé que la convention collective.
Tous ces accords sont particulièrement nuls dans le secteur public, dès lors qu’il y a
dérogation aux lois et règlements.
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