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Phases I : Caractérisation des sites

I/ Généralités (systèmes énergétiques solaire

I.1/ Le gisement solaire :


La caractérisation du gisement solaire local est obligatoire pour toutes les applications directes de l’énergie
solaire puisqu’il présente des variations spatiales et temporelles et est de faible prévisibilité. On dispose pour cela
d’atlas solaires détaillés, de banques de données et de logiciels de calcul et de simulation. Parfois pour des
applications spécifiques telles que l'installation de centrales solaires à concentrateurs où la connaissance fine de la
répartition entre rayonnement direct et diffus est nécessaire.
Bien que critiquée et critiquable cette appellation (gisement solaire) désigne l’ensemble des caractéristiques de la
ressource locale en énergies solaire et ses fluctuations en fonction du temps.
L’énergie solaire est fluctuante et instantanée. Pour dimensionner un système solaire il faut pour la région
considérée définir le profil des fluctuations annuelles du rayonnement solaire en intensité et en qualité à partir d’une
étude statistique.

I.2/ La constante solaire : C’est le flux solaire moyen reçu par une surface plane orientée perpendiculairement aux
rayons solaires en dehors de l’atmosphère terrestre. Les mesures effectuées par la NASA à bord des satellites
avancent une valeur moyenne de 1353 W / m 2 , certains ouvrages avancent la valeur de1390 W / m 2 et d’autres 1367
Les mesures par satellite ont permit d’établir une formule empirique, d’une précision acceptable, donnant la constante
solaire I en fonction du jour j de l’année : I = 1353. (1 + 0.033. cos (0,984. J))

I.3/ Direction du rayonnement solaire :


Pour repérer la position du soleil dans le ciel, il est utile d'utiliser un système de coordonnées locales (coordonnées
azimutales) défini en un point de la surface terrestre (supposé, situé dans l’hémisphère nord). Ses axes sont définis de
la façon suivante :
- OX vers le sud, OY vers l’ouest et OZ vertical du lieu, vers le haut et. La direction (OS) du soleil est repérée
Zénith Z
grâce à deux angles :

PN
h
Sud X
O δo
α
PS

Ouest
Y

Fig I.1: Système local de coordonnées azimutales


-1-
a) sa hauteur h : Angle compris entre l'horizon astronomique et l'axe issu du point considéré au soleil. Il est compté
de 0° à 90° si le soleil se trouve dans l'hémisphère Nord (Zénith) et de 0 à -90° si le soleil se trouve dans l'hémisphère
Sud (Nadir).
b) son azimut  : Angle entre la projection de la direction du soleil (OS), sur le plan horizontal et le Sud, il est
compté positivement vers l'Ouest et négativement vers l'Est.

Fig I.2 : Coordonnées solaires

Les angles (h) et () varient au cours de la journée à cause de la rotation de la terre sur elle-même, c'est pour cette
raison qu'un second système de coordonnées a été défini et axé sur la direction des pôles, c'est le système des
coordonnées horaires :
OX’ dans le plan (OX, OZ) est perpendiculaire à OZ’, OY’ vers l’ouest et OZ’ vers le pôle nord.

Z X’

ω
PN Z’ δ

Nord Sud X
O δo

PS

Ouest
Y Y’

Fig.I.3 : Coordonnées solaires


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coordonnées horaires
Les coordonnées angulaires du soleil dans ce repère sont alors :
c) sa déclinaison ():
Angle entre la direction terre soleil et le plan équatorial de la terre ou bien la latitude du lieu où le soleil est à la
verticale à midi solaire. Cet angle varie de -23°27' au solstice d'hiver à 23°27' au solstice d'été et il est nul aux
équinoxes. La déclinaison, qui est fonction du jour de l'année est définie par son quantième (Dj), pour le premier
janvier Dj = 1 et ainsi de suite.
Elle est donnée par l'expression suivante :
sin  = 0.398 sin [0.986 (Dj-82)] Ou bien  = 23.45 sin [0.986 (284 + Dj)] Les angles sont exprimés en degré.

25

20

15

10
Déclinaison °

-5

-10

-15

-20

-25
0 50 100 150 200 250 300 350 400
Jour de l'année

Fig I.4. Déclinaison du soleil en degré en fonction du jour de l’année

d) L'angle horaire () :


Entre les plans (oz', os) et (oz', ox') ; L'angle horaire est formé par le plan méridien passant par le centre du soleil et le
plan vertical du lieu. Au midi solaire l'angle horaire () est égal à 0° ensuite chaque heure correspond à 15° car la terre
effectue un tour complet (360°) sur elle-même en 24 heures. L'angle () est compté négativement le matin lorsque le
soleil est vers l'est et positivement le soir. En pratique on exprime les angles (h) et () en fonction de la latitude du
lieu, la déclinaison et l'angle horaire du soleil :

sin h = cos  cos  cos  + sin  sin 



cos( ). sin( )
sin(a) 
cos(h)

-3-
I.4 / Angle d'incidence du rayonnement solaire sur un plan quelconque ():
La question est donc de calculer l'angle () entre un rayon arrivant directement du soleil et la normale à un plan
quelconque (souvent ce plan représente la face avant réceptrice du rayonnement solaire (insolateur par exemple).
L'orientation du capteur solaire est définie par :
a/ son inclinaison (i) : Angle que fait le capteur avec le plan horizontal.
b/ son azimut () : Angle que fait la normale à la surface du capteur et le plan méridien. (voir Figure I.6)
cos  = cos h sin i cos (A- ) + cos i sin h
z

i
sud

x
ouest
Y

Fig I.5 : Azimut (orientation) et inclinaison d'un plan quelconque

 0 vers l'ouest, 0 vers l’est, 0 , direction sud


L'angle  peut être exprimé en fonction de ,  et 
cos  = sin .sin ( - i ) + cos .cos ( - i ) cos 
Au cours d'une journée () est minimale au midi solaire vrai où l'angle () est égal à 0°.
Généralement, le montage de capteurs se fait avec un angle d’inclinaison égale à la latitude. Des inclinaisons moins
fortes favorisent le gain solaire en été. Des inclinaisons plus fortes favorisent le gain solaire en hiver.

Un système qui fonctionne toute l’année devra être dimensionné en prenant les valeurs d’ensoleillement les plus
pessimistes.

I.5/ Composantes du rayonnement solaire :


Les processus affectant les rayons solaires sont trop complexes. D'une façon générale les radiations solaires arrivant
au sommet de l'atmosphère se repartissent deux parties :
La première partie est directement réfléchie vers l'espace avant de s'enfoncer dans l'atmosphère.
La deuxième en pénétrant dans l'atmosphère subit des réflexions et des diffractions pour être à son tour, soit renvoyée
vers l'espace, soit dirigée vers la terre.
La vapeur d'eau et de multiple gaz absorbent de façon très irrégulière certaines radiations caractérisées par leurs
longueurs d'onde.
Les radiations absorbées par les composantes de l'atmosphère sont ensuite émises dans toutes les directions, il en
résulte que parmi les radiations solaires arrivant finalement à la terre, quelques unes sont fournies par les nuages et les
autres composantes de l'atmosphère. Une fois ces radiations arrivées au sol, une fraction est réfléchie directement
vers le ciel, l'autre sera gagnée par la terre.

-4-
En conclusion la terre reçoit l'énergie et du soleil et de l'atmosphère, pour simplifier ces multiples réflexions et
émissions, on subdivise le rayonnement solaire provenant au sol en rayonnement direct et rayonnement diffus,
l'ensemble forme le rayonnement global.

Fig I.6: Composantes du rayonnement solaire

I.6/ Influence de l'atmosphère sur le rayonnement solaire


Notion de la Masse atmosphérique :
Avant d'atteindre le sol le rayonnement solaire traverse une masse atmosphérique. Cette masse est constituée d'air, de
vapeur d'eau, de gaz carbonique et d'autres aérosols. Son épaisseur est évaluée à 8 Km.
Lorsque le soleil est non vertical par rapport à une région, l'épaisseur de la masse atmosphérique devient plus grande,
et ainsi le rayonnement s'affaiblit encore plus

m
m Atmosphère

Fig I.7: Influence de la courbure du globe terrestre sur le trajet parcouru par les RS.

-5-
(m) est la masse atmosphérique lorsque l'incidence est normale à la terre, elle varie quand l'incidence fait un angle α
avec l'horizon. :
m m
 sin   m 
m sin 
Les estimations des différentes masses atmosphériques mα sont rapportées à la masse (m) qui prend arbitrairement la
valeur (m=1) pour un trajet normale au sol sous une pression d'un bar au niveau de la mer. Si par exemple (α) est de
30° alors la masse atmosphérique mα sera double du cas où le soleil est normal à la surface considérée et ainsi le
rayonnement qui atteint le sol la moitié de sa valeur.
Absorption par les gaz atmosphériques :
Le principal constituant de l'atmosphère est l'azote moléculaire N2 très stable chimiquement ce qui explique son
abondance. L'oxygène est le second constituant mais le plus important pour la vie, son origine est la photosynthèse
liée à l'énergie solaire. L'absorption par les gaz atmosphériques (Ozone, gaz carbonique, vapeur d'eau…) est assimilée
à une épaisseur d'eau condensable présentant les mêmes caractéristiques d'absorption représentée par le coefficient
(w), qui varie selon les saisons : En hiver, w=1 cm, en été, w=2 cm
Pour une grande période quelconque de l'année, ce coefficient est pris égale à la moyenne pondérée des deux cas
précédent. Quant à la diffusion moléculaire, elle fait intervenir le trajet optique, caractérisé par (mα).

I.8/ Rayonnement solaire au sol : L’atmosphère ne transmet pas la totalité du rayonnement solaire qu’elle reçoit

- Le rayonnement direct est celui qui traverse l’atmosphère sans subir de modifications.
- Le rayonnement diffus est la part du rayonnement solaire diffusé par les particules solides ou liquides en
suspension dans l’atmosphère. Il n’a pas de direction privilégiée.
- Le rayonnement global est la somme du rayonnent direct et diffus.

Fig I.8 : Rayonnement solaire à la surface de la terre.

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Le rayonnement direct reçu par une surface orientée en permanence vers le Soleil et qui reçoit donc le rayonnement
solaire sous une incidence normale est désigné par I.
Rayonnement direct :
On peut évaluer le rayonnement direct sur un plan perpendiculaire au rayonnement solaire par la relation :

 TL 
I   1370 exp   (w.m-2)
 0.9  9.4 sin(h) 
Où TL est le facteur de trouble de Linke :

TL  2.4  14.6  0.4(1  2 ) ln( pv )

β est le coefficient de trouble atmosphérique que l’on peut prendre égale à :


β = 0,05 en zone rurale
β = 01 en zone urbaine
β = 0,2 en zone industrielle ou polluée
pv est la pression partielle de vapeur d’eau exprimée en mm Hg.

Rayonnement diffus

L’éclairement solaire diffus D sur un plan horizontal peut être déterminé de plusieurs manières en fonction des
données disponibles :

Par utilisation de l’expression suivante : D   54.8 sin(h) TL  0.5  sin(h)  (w.m-2)

I.9/ Autres modèles pour le calcul du rayonnement Solaire :


Rayonnement direct :
Le rayonnement direct est défini comme étant le rayonnement provenant au sol sous un angle solide limité au seul
disque solaire sans aucun intermédiaire et reçu sur une surface normale à l'axe de cet angle solide. Le disque solaire
ayant un rayon de 0,7.109 m, la distance terre soleil étant 1,5.1011 m. L'angle d'ouverture ( ) du cône est tel que :

0,7. 109 -3
tg () = = 5.10
1.5 .10 11

soleil terre
d

Fig I.9 : Angle d'ouverture

Où  = 5.10-3 radians ou 16' d'arc


Ih . cos 
Le rayonnement direct sur un plan incliné est calculé par la formule suivante : Idir= In.cos  = sin h

Où : In : est le rayonnement direct reçu sur un plan normal au rayonnement

-7-
Ih : est le rayonnement direct reçu sur une surface horizontale.

cos 
On défini également le facteur d’inclinaison Rb= tel que : Idir= Ih. Rb
sinh
La composante directe du rayonnement solaire est donnée par les expressions empiriques suivantes :
a) conditions normales par ciel clair :
-1
I= 1230 exp.[3,8 . sin(h + 1,6)]

b) pour un ciel très clair :


-1
I= 1210 exp.[6 . sin(h + 1)]

c) pour un ciel pollué : zone industrielle.


-1
I= 1260 exp.[2,3 . sin(h + 3) ]

Le rayonnement diffus :
Le rayonnement diffus est le rayonnement émis par des obstacles (nuages, sol, bâtiments) et provient de toutes les
directions. La part du rayonnement diffus n’est pas négligeable et peut atteindre 50% du rayonnement global
(selon la situation géographique du lieu).
Les expressions empiriques permettant d'estimer la composante du rayonnement solaire diffus sont ci- dessous :
a) Part du ciel :
* Part du ciel sur une surface horizontale :
- par ciel clair : Dc,h = 125.( sinh )0,4

- par ciel très clair, on multiplie cette dernière expression par 3/4, si le ciel est couvert, on la multiplie par 4/3 .

1 + cos i
* Part du ciel sur une surface d'inclinaison quelconque : Dc(i) = Dc,h. 2

b) Part du sol :

Ds(i) = alb. 1- cos i . Gh


2
Où : Gh = Ih+Dh = Idir. sin h + Dh et (alb) : est l'albédo ou coefficient de réflexion qui dépend de la nature du sol

Le tableau suivant donne quelques valeurs de l'albédo pour divers types de sols :

-8-
Nature du sol Albédo (%) Nature du sol albédo (%)
Terre végétale sèche 10 à 25 Neige fraîche 80 à 90
Terre végétale humide 8à9 Béton 3 à 55
Sable sec 18 à 40 Aluminium poli 85
Sable humide 9 à 18 Eau 07
Herbe verte 15 à 26 Sol calcaire 14
Herbe sèche 19 à 32 Goudron 13
Brique sombre 27

Tab I.1 : Quelques valeurs de l'albédo

I.10/ Variation théorique du rayonnement incident :


Dans la pratique on admet une variation sinusoïdale de l'éclairement global.
Si Gmax : désigne l'éclairement énergétique maximum à midi solaire sur un plan horizontal ett, la durée du jour

entre le lever et le coucher du soleil, le rayonnement instantané a comme expression: G(t) = Gmax.cos(.t)

2.
tel que : = T où T = 2 . t
Calculons Gmax : L'énergie globale reçue du lever jusqu'au coucher du soleil s'écrit :

tc t 
2 
W   G( t ).dt  G max. t cos( .t). dt
tl t
2

t
t 2  
W  .Gmax . t cos( . t).d( . t)
 t t
2
t  
W= Gmax. .[ sin(2 )-sin(-2 )]

t .W
W= 2.Gmax. D’où Gmax=
 2 . t
.W 
Enfin G(t) prend l'expression suivante : G(t)= .cos( .t)
2 . t t
W = G* : représente l'apport en ensoleillement par beaux jours.
Pour les journées non ensoleillées, on remplace (W) par (Gm).
Gm: représente l'apport en ensoleillement par ciel couvert qui se calcule de la façon suivante :

( G - G*)
G = (1-Gm + .G* , Gm =
(1-)
est la fraction d'insolation définie comme suit : On mesure, pour une journée, le temps durant lequel a brillé le
soleil. Cette durée est la durée d'insolation quotidienne notée (S).
S
La fraction d'insolation notée (), est par définition :  =
t
-9-
Où : t est la durée astronomique du jour (intervalle entre le lever et le coucher du soleil).
A titre d'exemple pour la ville d'Alger, au mois de Mai la durée du jour t = 13,95 heures et la durée moyenne
9,9
d'ensoleillement S = 9,9 heures. La fraction d'insolation pour le mois de Mai à Alger est donc : 13,95 = 0,71

(On appelle jour clair, un jour pour lequel est aux alentours de 0,8, G : est le rayonnement solaire global

en [W/m2]. Le terme (1 - ).Gm représente la moyenne des jours par ciel couvert.

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