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Chapitre 5-Thermodynamique des systèmes ouverts. Donc si on remplace par l’expression des ei :
Application à l’écoulement des fluides
(ecin,2+epot,2+u2) dm2 - (ecin,1+epot,1+u1) dm1 +EV(t+dt)-EV(t) = W +Q

Lorsque le régime est stationnaire il n’y a d’accumulation ni de matière ni


I Premier principe de la thermodynamique pour un système ouvert d’énergie soit dm1 = dm2 et EV(t+dt)=EV(t) soit en introduisant w et q par unité
de masse :
Certains systèmes échangent avec l’extérieur, outre de l’énergie, aussi de la
masse. Pour ces systèmes dits « ouverts » le bilan énergétique doit être élargi à (ecin,2-ecin,1)+(epot,2-epot,1)+(u2-u1)= w +q
la matière entrante et sortante.
B. Notion de travail utile, variation d’enthalpie
A. Bilan d’énergie dans un système ouvert, régime stationnaire
Une partie du travail !w est lié au transfert de masse et donné au fluide pour ce
On considère un système qui est augmenté (ou diminué) de masses entrant (ou
sortant) de conduites. Le volume et la surface du système restent fixes. On va transfert (comme on le verra plus loin dans le cas des compresseurs, le fluide
considérer une seule entrée et une seule sortie car c’est le cas le plus usuel mais restituera tout de suite ce travail au piston du compresseur).
la généralisation à plusieurs entrées et sorties est possible. Il est d’usage de différentier ce travail de transfert du reste du travail dit travail
« utile ». On écrit donc :
w = wt+wu
dm2 Autrement dit il y aura du travail lié au changement thermodynamique éventuel
V ainsi que le travail de « circulation ou transfert » de matière.

Evaluons donc le travail nécessaire au transfert de masse, propre aux systèmes


ouverts :
-1
dm1
On considère la masse entrante dm1, de longueur dl1 assez petite pour que les
grandeurs soient invariantes sur le volume qu’elle occupe ; elle est « poussée » à
l’intérieur par le fluide qui la suit et qui exerce sur elle une pression pi :
df1 = p1 dS1 et le travail associé est df1 dl1 = p1 dS1 dl1, ce travail est fourni au
système lorsque la masse est entrante (le travail est >0 pour dm1>0) qui le
Considérons l’énergie massique associée à la masse entrante dm1 (caractérisée restituera au milieu extérieur.
par p1,T1 et v1) et celle associée à la masse sortante dm2 dm1 (caractérisée par D’autre part dS1 dl1 =v1 dm1 puisque v1 est le volume par unité de masse et le
p2,T2 et v2). travail associé à la masse dm1 devient p1 v1 dm1.
A la sortie, la masse dm2 lutte contre la pression extérieure p2 et elle fournit un
ei = ecin,i+epot,i+ui , ecin I, :énergie cinétique, epot I, énergie potentielle et ui énergie travail –p2 v2 dm2.
interne, avec i=1 ou 2. Ainsi lors du transfert de masse wt= p1v1 -p2v2
Lors du passage dans le volume V il y a échange de travail et de chaleur et on écrit w = wu+ p1v1 -p2v2 soit wu = w-wt
(premier principe) pour le système .
Explicitons: il y a variation d’énergie pour la matière qui a traversé le système (ecin,2-ecin,1)+(epot,2-epot,1)+(u2-u1)+ (p2v2- p1v1) = wu +q
mais également variation d’énergie possible de la matière dans V.
Dans l’intervalle de temps dt correspondant au passage de la masse dm1, dm2 On voit apparaître l’enthalpie (ici massique) h=u+pv et on re-formule :
Soit e2 dm2 +EV(t+dt)-(e1 dm1 +EV(t)) = W + Q
(ecin,2-ecin,1)+(epot,2-epot,1)+(h2-h1) = wu +q
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horaire donc le système est récepteur de travail (voir chapitre ultérieur sur les
diagrammes thermodynamiques où ceci sera repris en détail).
Cette expression traduit le premier principe de la thermodynamique pour un
système ouvert. L’enthalpie apparaît naturellement dans l’expression et
représente l’énergie interne augmentée du terme pV qui représente le travail des
forces de pression en entrée et sortie du système.

Interprétation de wu = w-wt
w représente l’ensemble du travail échangé qui intervient dans l’expression de la
conservation de l’énergie (premier principe): dans la transformation
thermodynamique mais aussi dans le transfert de matière (entrée-sortie).
Considérons pour fixer les idées un moteur soit w<0. Si le transfert donne lieu à
un travail reçu (wt>0) on peut récupérer ce travail et le travail utile sera plus
grand (en valeur absolue). Si au contraire le transfert donne lieu à un travail cédé
par le fluide ce travail est perdu est comme travail utile (wt<0). Le fluide en fait
restitue le travail au piston (par exemple) qu’il fait bouger, c’est bien du travail P
utile. B
P2
Dans sa formulation présente l’expression est par unité de masse et l’unité est le
Joule par kg, on l’écrit parfois aussi en fonction du débit massique qm = dm/dt et
P1 A
(ecin,2-ecin,1) qm +(epot,2-epot,1) qm +(h2-h1) qm = Pu +Pth
V2 V1 V
-1
Pu et Pth sont exprimées en J s ce sont donc des puissances utiles et thermiques.
Evaluons le long de la transformation, le travail que le fluide fournit au piston.
Les deux expressions du premier principe des systèmes ouverts sont utiles dans Le calcul se fait à partir de la formule générale !W = -p dV.
la pratique On se place du point de vue du fluide, comme toujours

II Applications Travail d’admission du gaz : -p1V1 , on passe d’un volume nul à V1 sous la
pression p1, ici le travail est fourni au piston par le fluide. Notez qu’il n’y a pas
A. Compression et transvasement contradiction avec le II.A. où à l’admission le fluide est « poussé » donc reçoit
p1V1, car dans le cas d’un piston il rétrocède immédiatement ce travail au piston
On va commencer par un exemple simple d’un compresseur (ou d’un détendeur qui descend.
si on inverse le fonctionnement, qu’on étudiera dans les exercices) avec
transvasement de fluide Travail de compression -"p dV de A à B, c’est un travail positif (dV<0) donc
Le cycle consiste en une phase d’entrée de la matière (à pression constante p1 fourni au fluide par le piston, on fournit toujours du travail pour compresser
jusqu’au point A de volume V1 ) qui est ensuite compressée en vase clos selon (intuitif)
une transformation adiabatique (A ! B) donc "U = W.
Lorsque la pression p2 est atteinte la sortie de la matière est assurée à pression Travail de refoulement p2 V2, le volume final étant nul et le refoulement se
constante p2. Il n’y a pas de modification de l’état thermodynamique à faisant à p2, ce travail est fourni au fluide par le piston qui « pousse » le gaz
l’admission et à la sortie des gaz. dehors. Là encore pas de contradiction avec le II.A où le fluide en sortant
On considère un système sans espace mort (le volume est vide avant l’admission restituait p2V2, en effet le fluide restitue ce que le piston lui donne en le poussant
du gaz), la transformation représentée ci-dessous est décrite dans le sens inverse dehors.
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0 = Q+Wu+H1-H2 et Wu +Q= "H. Wu, travail utile récupéré est ici le travail de
soit en intégrant par parties ("p dV+" V dp = " d(pV)) et en remarquant que A(p1, transvasement (on a multiplié ici pas la masse transvasée, d’où les lettres
V1) et B(p2,V2) on obtient majuscules).
Dans le cas adiabatique Wu = "H
B B
W ="p1V1+ !" p dV + p2V2 =! Vdp , il s’agit du travail échangé entre le piston 3. Si on revient à l’expression des travaux de transvasement : lors de l’entrée de
A A la matière, p1V1 est fourni au fluide entrant qui est poussé, ce travail, le fluide le
et le fluide lors du transvasement+compression. C’est donc le travail restitue tout de suite au piston soit –p1V1. A la sortie le piston donne p2V2 au
globalement utile. Comme c’est un compresseur ce travail doit être positif fluide pour lui permettre de sortir.

On retiendra l’expression générale de l’échange de travail entre fluide et piston 4. Le cas symétrique d’une détente est étudié en TD (exercice IV)
(ici fourni au fluide car >0) lors du transvasement+compression, c’est ce qu’on
appelle le travail utile 5. Le travail des forces extérieures (dus à p0) se compense au cours du cycle
puisque on a la même variation de volume en + et en – (aller et retour du piston)
B
et on retrouve bien les termes écrits dans l’expression de W
Wu = " Vdp .
A

Or on sait que dH = !Q+Vdp B. Echangeur de chaleur


Si on est dans un cas complètement adiabatique alors dH = Vdp et donc HB-
!
HA=W qui constitue le travail utile. La transformation est souvent adiabatique et Il s’agit du dispositif suivant qui permet de « régénérer » un fluide au contact
les phases d’admission et de refoulement sont rapides. d’un autre, les usages pratiques sont nombreux. Les deux fluides 1 et 2 circulent
en sens inverse et rentrent en contact par la surface d’échange centrale (zone
emplie de pointillés sur le schéma)
Dans le cas d’une transformation adiabatique : Wu = #H
dm1
Remarques :

1. Interprétation graphique :
B
correspond à l’aire sous la courbe du diagramme p,V où p est considérée dm2
! Vdp
A

comme l’abscisse, l’intégration se faisant alors de p1 (A) à p2 (B). On voit tout Dans ce cas il n’y a pas de travail utile puisqu’il s’agit simplement d’un échange
de suite sur le graphique que l’intégrale sera positive donc on fournit du travail thermique Wu=0.
au fluide pour le compresser. Un compresseur est un récepteur.

2. On peut retrouver la formule comme application directe du premier principe Echangeur thermique idéal:
des systèmes ouverts. En effet en régime permanent : On se place dans le cas où il n’y a pas de pertes latérales et qui constitue un cas
idéal, le système global ne fait pas d’échange de chaleur (pas de pertes ni
(ecin,2-ecin,1)+(epot,2-epot,1)+(h2-h1) = wu +q d’apport extérieur) et il n’y a que l’échange entre les deux fluides. Dans ce cas
Q=0, l’échange thermique à l’intérieur du système étant pris en compte dans la
variation d’enthalpie.
S’il n’y a pas de variation d’énergie cinétique ou potentielle (on ne considère
que le transvasement) La surface d’échange est supposée infinie pour assurer un échange thermique
complet aboutissant à l’égalité des températures des deux fluides au final.
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En pratique on définit un coefficient d’efficacité. Supposons que le fluide 1 soit


chaud et le fluide 2 et qu’on veuille réchauffer le fluide 2 au contact du fluide 1 : Souvent la source d’énergie potentielle est la pesanteur et epot= gz et l’énergie
T1 restera fixe et T2 variera dans le cas idéal : cinétique a pour expression ! V2.
On obtient alors :
"H(réel,fluide 2) = m2 (h2S-h2e) et Q+Wu= dm (h2+g z2+1/2 V22-h1-g z1-1/2 V12)
"H(idéal,fluide 2) = m2 (h2Sid -h2e)
et l’efficacité # = "H(réel)/"H(idéal) Si les échanges de chaleur et de travail sont nuls alors par unité de masse
La pression est souvent maintenue constante, dans ce cas "H(réel) = Cp (T2s - h+gz+1/2 V2= Cte. Cette relation est souvent appelée équation de bilan
T2e) énergétique
Et "H(idéal) = Cp (T2s id-T2e).
Soit # = (T2s-T2e)/(T2sid-T2e) Remarque : le fonctionnement des tuyères et diffuseurs répond à cet équation
L’échange est maximal dans le cas idéal, le fluide 1 est maintenu à température
constante et à la fin de l’échange le fluide 2 a idéalement atteint la température
du fluide 1. 2. Fluide incompressible, loi de Bernouilli
T2s id=T1e=T1s=T1 et # = (T2s-T2e)/(T1-T2e)<1
Dans le cas d’un fluide incompressible, " est constante et on écrit
h = u+p/".
C. Tuyères et diffuseurs
On définit aussi "u la densité volumique d’énergie interne, or u est l’énergie
interne par unité de masse et u = !u/!. On déduit :
Une tuyère est un élément servant à accroitre la vitesse d’un fluide la traversant.
h = (!u+p)/!
Cela est possible par une réduction de la pression.
Lorsque l’énergie interne reste constante (fluide non visqueux) on obtient la loi
Un diffuseur sert à diminuer la vitesse d’écoulement d’un fluide. Cela est
de Bernouilli :
possible par une augmentation de la pression.
gz+1/2 V2+p/!=Cte
C’est cette équation qu’on applique pour décrire le fonctionnement des pompes
Dans un diffuseur il n’y a pas d’apport de travail ni de transfert de chaleur
à eau
(transformation supposée isentropique) et si on suppose qu’il n’y a pas de
modification de l’énergie potentielle, e premier principe devient donc :
3. Fluide compressible, loi de St Venant
(ecin,2-ecin,1)+(epot,2-epot,1)+(h2-h1) = wu +q
! (ecin,2-ecin,1)+(h2-h1) = 0
Le fluide est supposé compressible mais toujours non visqueux sans échange de
! V22-V12+Cp (T2-T1) = 0
chaleur ou d’énergie. Supposons de plus le gaz comme parfait, on a dh = cp dT,
T1 et T2 sont reliées aux pressions par l’équation de Laplace
cp étant la capacité calorifique à pression constante et par unité de masse. On
obtient " V2+gz+cpT=Cte qui constituent la loi de saint Venant.
D. Bilan énergétique d’un écoulement
Pour la résolution complète du système on ajoute l’équation d’état du gaz parfait
1. Régime permanent dans une conduite
et l’équation d’isentropicité puisque la transformation a lieu sans échange de
chaleur
Il s’agit d’un fluide circulant dans un tuyau, donc avec 1 entrée (dm1) et 1 sortie
(dm2). On reprend la formulation du 1er principe. Si le régime est permanent il
n’y a pas d’accumulation d’énergie ou de matière donc "E=0 et le débit de
4. Détente isenthalpique de Joule-Thomson
matière est permanent (cas d’une conduite).
Ainsi : On va reprendre l’étude de cette détente (déjà étudiée en TD) comme application
des concepts développés dans ce chapitre.
0=Q+Wu+(h1-h2) dm+ (ecin,1-ecin,2+epot,1-epot,2)dm
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Par définition, une détente de Joule-Thomson est une détente qui conserve dans ce cas la température de l’état final est égale à celle de l’état initial (2 ème loi
l’enthalpie, on parle d’isenthalpique de Joule pour le gaz parfait, soit H ne dépend que de T) et la variation d’entropie
Voyons comment la réaliser avec un gaz : on considère un fluide se déplaçant se fait en calculant :
dans une tuyère qui peut être de section variable, il s’agit pratiquement de parois dH = dU+pdV+Vdp = T dS-p dV+p dV+ Vdp = TdS+Vdp pour une
poreuses ou de laminages. L’axe de déplacement sera appelé x. On néglige les transformation réversible :
effets de pesanteur et toutes les grandeurs sont supposées ne dépendre que de x. p2

#S = " ! v / T dp = " nR ln( p 2 / p1 )


La paroi de la tuyère est adiabatique et les composantes des forces exercées par p1
la paroi sur le gaz dans le sens du mouvement sont supposées nulles. Si on Comme #S>0 , l’écoulement se fait dans le sens de la diminution de pression.
applique le premier principe au système qui n’a aucun échange thermique ni de
travail alors H se conserve.
Nous allons le re-démontrer afin de bien mettre en évidence l’introduction de H
III. Transformations adiabatiques réelles-Rendement isentropique
sur ce cas particulier et simple de système ouvert.
A. Diagramme T, S
On délimite un volume V entre deux surfaces S1 et S2. La masse de gaz contenue
dans V est constamment renouvelée par l’écoulement : une masse m passe par S1
Compression ou détente d’un système ouvert
puis par S2, m est assez petite pour que les grandeurs soient uniformes dans le
volume qu’elle occupe.
Une compression ou une détente modifie la pression, on passe d’une isobare à
A l’entrée la masse m est poussée vers l’intérieur par le gaz derrière elle qui
l’autre. Les flèches en traits pleins représentent une transformation réelle, celles
exerce une pression p1 et la force f1= p1S1 >0 (dans le sens du mouvement). Plus
en pointillés une transformation idéale, expliquons pourquoi :
précisément pour faire rentrer m dans V le travail fourni est :
f1 dx1 = p1S1dx 1= p1V1.
On fait le raisonnement inverse pour la sortie de m : on lutte alors contre la
pression p2 du gaz au niveau de S2 et f2 dx2=-p2V2
Au total le milieu extérieur fournit p1V1-p2V2 T T
p2
Appliquons alors le premier principe : p2
la variation d’énergie du système est U2-U1+1/2 m V22-1/2 m V12 p1 p1
elle est égale au seul travail p1V1-p2V2 puisque la transformation est adiabatique
et qu’il n’y a pas de travail échangé sur les parois :
donc H2+1/2 m V22 = H1+1/2 m V12
S S
Lorsque la variation d’énergie cinétique est négligeable l’enthalpie est Compression Détente
conservée. On voit que cette enthalpie est naturellement introduite quand on
tient compte de l’écoulement pour faire le bilan du travail nécessaire à cet Rappel : dS = Cp dT/T+h dp/T et dS = Cp dT/T pour une isoP
écoulement de matière. On obtient donc un arc d’exponentielle dans un diagramme T,S (cf TD)
Pour connaître la position relative de deux isoP on travaille à T constant alors dS
On peut bien sur retrouver directement cette formule en appliquant le premier = h dp/T = -V dp/T donc si S croit p décroit et p2>p1
principe des systèmes ouverts sans travail ni chaleur échangé. La propriété reste vraie pour la plupart des gaz réels

Bilan entropique Dans les systèmes ouverts on fait un bilan d’enthalpie. On utilise donc souvent
le diagramme T,S.
Calculons la variation d’entropie dans le cas d’une détente de Joule-Thomson Dans le cas du gaz parfait la variation d’enthalpie est proportionnelle à celle de
pour un gaz parfait : la température et on lit directement les effets de la transformation sur l’enthalpie
sur l’axe des ordonnées.
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B. Rendement isentropique
Chapitre 6
Dans le cas d’une transformation adiabatique irréversible on définit souvent le
Etude des cycles moteurs usuels
rendement isentropique qui compare la transformation considérée à une
isentropique.
On retiendra que une transformation réelle est toujours moins efficace
qu’une isentropique I Les moteurs à fonctionnement séquentiel
A. Moteurs à combustion interne
• Dans le cas d’une compression, on définit #isoS = Wu (isoS)/Wu (réel) 1 Propriétés générales
En effet, une compression nécessite du travail et lorsque la transformation
Le fluide est l’air, l’atmosphère est la source froide.
est irréversible le travail à fournir est plus grand que dans le cas réversible
On a montré que " = (T1-T2)/T1 dans le cas de référence d’un cycle de Carnot,
pour atteindre la même pression(#isoS<1). Puisque qu’il s’agit d’un travail de
donc si T1-T2 croît " également. Ainsi si on peut
transvasement adiabatique on peut écrire (voir cours sur les systèmes élever la différence de température entre le fluide et l’extérieur le rendement
ouverts): sera meilleur. Pratiquement on va brûler directement le carburant dans le
#isoS = (H2(isoS)-H1)/(H2(réel)-H1) fluide à l’intérieur du cylindre moteur. Le système obtenu sera léger car il ne
ou dans le cas du gaz parfait #isoS= (T2(isoS)-T1)/(T2(réel)-T1) contient pas de sources de chaleur, c’est ce qui a permis l’essor de l’automobile
H2(isoS) et T2(isoS) sont les enthalpie et température qu’on aurait obtenu et de l’avion.
dans le cas idéal d’une transformation isentropique, H2(réel) et T2(réel) sont On utilise des produits pétrolier comme carburant : essence, gas-oil parfois gaz.
les grandeurs réelles après la transformation adiabatique irréversible
Dans la réalité on n’utilise pas le cycle de Carnot car il nécessiterait une pression
• Dans le cas d’une détente, on définit #isoS= W’(réel)/W’(isoS). En trop importante pour la température haute (point A sur le diagramme), les
effet une détente fournit du travail donc le travail de transvasement W’ est moteurs usuels ne permettent pas une telle compression.
négatif. Une détente irréversible va fournir moins de travail pour une On préfère donc modifier le cycle et on enlève les deux transformations
même différence de pression qu’une détente réversible donc isothermes AB et CD qu’on remplace par
|W’(réel)|<|W’(isoS)|. • Deux isochores et on obtient le moteur à essence A1 B C1 D
On en déduit donc : #isoS = (H2(réel)-H1)/(H2(isoS)-H1) ou dans le cas du gaz • une isobare et une isochore et c’est le moteur Diesel A2 B C1 D, du nom
parfait #isoS= (T2(réel)-T1)/(T2(isoS)-T1) de son inventeur

IV Rendement d’un cycle A


P X
B
Il est parfois nécessaire d’exprimer le rendement d’un cycle à l’aide du X X
A2
travail utile lorsque le système aura été traité comme un système ouvert :

• Dans le cas d’un moteur $ = -Wu/Qc = -W/Qc


En effet sur un cycle % d(Vp)=0 ou %V dp +%p dV =0 A1
X C1
% Vdp = -%p dV soit Wu = W X
• Dans le cas d’une machine frigorifique
& = Qf/Wu D X C
X
et d’une pompe à chaleur
& = -Qc /Wu V
Sur un cycle on peut aussi écrire "H=0, "U=0 ou "S=0
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Ces systèmes sont en fait des systèmes ouverts avec combustion interne. Leur
évolution est irréversible.
On idéalise cependant le moteur par un modèle de cycle fermé à air.
C’est surtout la méthode de combustion qui distingue les moteurs, comme on va
le voir. 1er temps 2ème temps 3ème temps 4ème temps

2. Le cycle à volume constant ou cycle de Beau de Rochas

C’est le cycle du moteur à essence A1 B C1 D du diagramme précédent plus une


phase d’admission, on reprend donc le diagramme :

a. Cas théorique idéal


Au départ le moteur est lancé par un moteur électrique annexe. Remarques
• Phase 0-1 ou 1er temps : c’est la phase d’admission de l’air, la soupape • 1 temps correspond à une course complète du piston (et pas
d’admission s’ouvre, un peu de combustible (essence vaporisée) est aussi nécessairement à une phase de transformation thermodynamique)
aspirée. A la fin de cette phase, la soupape d’admission se ferme et on • Le cycle est quasi-statique : le piston a une vitesse typique de quelques m
travaille avec l’air enfermé à la température T1. s-1 alors que l’agitation des molécules du gaz est de plusieurs centaines de
• Phase 1-2 ou 2ème temps : Le piston remonte et le gaz est comprimé, la phase ms-1, donc le piston se déplace très lentement par rapport au gaz
est rapide et comme les échanges thermiques sont lents, la transformation est • Les soupapes sont commandées par un arbre à came
adiabatique (cas idéal), on la suppose en général aussi quasi-statique et donc • Le vilebrequin transforme le mouvement de translation en mouvement de
isentropique. rotation
Phase 2-3 : explosion, à cet instant une étincelle provoque l’explosion du • La cylindrée correspond au volume balayé entre le PMB et le PMH, on
mélange, il y a accroissement de la pression par l’explosion, à volume multiplie par le nombre de cylindres
constant car le piston n’a pas le temps de réagir (cas idéal)
• Phase 3-4 ou 3ème temps : détente et effet moteur, l’air chauffé se détend en b. Rendement théorique
repoussant le piston et en fournissant un travail (!W =-p dV<0), on l’idéalise
par une transformation isentropique On va considérer un cycle idéal réversible, donc le rendement calculé sera
• Phase 4-1 ou 4ème temps : la soupape d’échappement s’ouvre, la pression maximal.
interne retombe instantanément à la pression atmosphérique (donc à volume Considérons également pour simplifier que CV la chaleur massique isochore est
constant), puis le piston remonte en repoussant l’air restant (retour à 0). constante.
L’échappement est possible car le moteur est lancé par la détente. De 1 à 2, isentropique Q=0
De 2 à 3, isochore Q(2,3) = m CV (T3-T2) (CV est par unité de masse)
P 3 De 3 à 4, isentropique Q=0
De 4 à 1, isochore Q(4,1) = m CV (T1-T4)

Le rendement théorique est :


2 4
Q(4,1) T !T
" = 1+ = 1! 4 1
0 1 Q(3,2) T3 ! T2
Remarque : On peut refaire très rapidement le calcul à partir de la définition
Vm VM != -W/Q(reçue)
V
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Q(2,3) + Q(4,1) T #T Il y a une avance à l’allumage c’est à dire que l’explosion a lieu avant que le
En effet W = -Q(2,3)-Q(4,1) (1er principe) et " = = 1+ 1 4 piston ait atteint sa position haute
Q(2,3) T3 # T2
Le gaz n’est pas parfait
La combustion n’est pas instantanée et le volume ne reste pas constant (cf
Supposons à présent le gaz parfait, sur une isentropique on a la relation
Schéma)
p V =constante ainsi de 1 à 2 puis de 3 à 4
'

! Compression et détente ne sont pas isentropiques


A l’expulsion le travail nécessaire est plus grand que celui récupéré lors de
T1 VM -1=T2Vm -1
' '

l’admission : ainsi l’admission-expulsion coute du travail comme on le voit sur


T3 Vm -1=T4VM -1
' '

le schéma avec la partie basse du cycle parcourue en sens inverse des aiguilles
d’une montre. Dans le cas idéal ce petit cycle n’existait pas (admission-
et on déduit que expulsion selon la même droite 0…1)
) =1! T4 !T1 =1! 1( !1
' V ( !1
$ ' V ( !1
$ a
T4% M( !1 "!T1% M( !1 "
& Vm # & Vm # 3. Le cycle avec isochore et isobare : le moteur Diesel
Où a= VM/Vm et ' = Cp/CV ( 1.4, a est le taux de compression volumétrique,
a. Le cycle
c’est un paramètre clé dans les moteurs
C’est A2 B C1 D dans le premier diagramme, on le reprend ici avec d’autres
Si a croît alors " croît aussi, mais une compression trop forte (Vm petit) favorise
les explosions et il faut ajouter à l’essence un anti-détonant. notations plus allégées.

L’aire du cycle (calculée avec le sens de parcours du cycle) correspond au


travail effectivement fourni par le moteur. P 2
3

c. Cas réel

Le cycle réel s’éloigne en fait pas mal du cycle idéal : 4

0
1

Vm V’ VM V

On injecte uniquement de l’air sans combustible puis


1-2 : compression plus forte que dans le cas du moteur à essence (comparer
sur le premier diagramme de la partie II), T est plus forte aussi.
2-3 : le gas-oil est injecté et s’enflamme automatiquement (T,p élevées) sans
besoin d’étincelle donc de bougies. Pendant la combustion p est constante
(on règle l’injection pour que ce soit réalisé).
Puis à la fin de la combustion on passe sur l’isentropique 3-4
L’admission crée une légère dépression (non représentée ci dessus)
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b. Le rendement • compression isotherme (par un piston) le fluide reçoit du travail et fournit


de la chaleur (1!2)
Q(2,3) = m Cp (T3-T2) et Q(4,1) = m CV (T1-T4) • On impose au fluide de passer dans une zone d’échange thermique pour
un chauffage à volume constant (2 !3)
mC p(T3 !T2)+mCV (T1!T4) • On fait alors de détendre le fluide de façon isotherme en fournissant du
et # =!W /Q(recue)= =1! 1 .T4 !T1 travail et en recevant de la chaleur (3 !4)
mC p(T3 !T2) " T3 !T2
• On impose au fluide de repasser dans la zone d’échange thermique où
cette fois il est refroidi, toujours à volume constant (4 ! 1)
On peut calculer le rendement en fonction des taux de compression
Les principaux organes sont les suivants, le cycle parcouru n'est pas tout à fait
volumétriques
un cycle de Joule
r=V1/V2=VM/Vm et rc = V3/V2 = V’/Vm
• T1V1'-1= T2V2'-1 et T1/T2 = 1/r'-1
• T2/V2 = T3/V3 et T3/T2 = rC P 3
• T4/p4= T1/p1 et T4/T1 = p4 V4'/p1 V1' car V1 = V4
4
Et T4/T1 = p3 V3'/p2 V2' = rC' car p3=p2
En remplaçant dans l’expression de $ : 2

1 T1 T4 /T1 #1 1 1 r$ #1 1
" =1# = 1 # $ #1 C
$ T2 T3 /T2 #1 $ r rC #1 V2 V1 V

Calculons le rendement du cycle :


Remarques :
" = -W/Qc
La pression maximale atteinte est plus grande dans le cas du moteur Diesel, On suppose le gaz parfait.
donc les parois du moteur seront plus épaisses et le moteur plus lourd. Il Le travail échangé est nul sur les isochores.
! est plus lent aussi. Pas employé dans l’aviation Sur les isothermes, le gaz étant parfait U est constante donc W+Q =0
Aujourd’hui, le cycle Diesel est modifié, l’injection est plus rapide et plus W3-4 = -% p dV = n R T3 ln (V2/V1)=-Q3-4
courte et la combustion se fait à V constante puis à p constante, c’est le
et W1-2= -% p dV = n R T1 ln (V1/V2)=-Q1-2
cycle de Seiliger qui remplace 2-3 isobare par un tronçon isochore
(vertical) puis une isobare. Ainsi le travail échangé est W = W1-2+W3-4 = n R ln (V1/V2) (T1-T3) <0
Q absorbée auprès de la source chaude = Q3-4, on vérifie que Q3-4 >0
et " = -W/Q3-4
B. Le moteur de Stirling à combustion externe soit " = (T3-T1)/T3= 1-T1/T3, on retrouve l’efficacité d’un moteur de Carnot.

Ce type de moteur connaît un regain d’intérêt car il peut être écologique. En


effet la combustion est externe, on ne brûle donc pas de gaz qu’on rejette, le
système est fermé. II Les moteurs à réaction/fonctionnement continu
Il a été développé pour aider à la sécurité lors de l’utilisation des machines à
vapeur. A. Le principe : le cycle de Joule (turbines à gaz)
Le système est fermé, l’enceinte est chauffée par une source thermique
extérieure. La combustion est externe et autorise donc toutes sortes de Le cycle utilisé dans les fusées mais aussi les turbines à gaz, est le cycle de Joule
combustibles. Il est aussi utilisé pour transformer l’énergie solaire en énergie (dit aussi de Brayton). Dans le cas des turbines, le travail sert à la mise en
électrique comme alternative aux cellules photovoltaïques. Le cycle contient rotation d’une machine tournante (par exemple un alternateur pour produire de
deux isothermes et deux isochores. l’électricité).
19 20

En aéronautique les moteurs précédents sont remplacés par les moteurs à Le rendement du cycle s’exprime " = -Wu /Qabs = -Wu /Qc, Qc étant la chaleur
réaction dont le mode de fonctionnement est l’éjection de gaz de combustion, échangée (en fait reçue) avec la source chaude, qui ici est de température
ces moteurs font intervenir des turbines à air (turboréacteurs et turbopropulseurs variable
(on entraîne alors une hélice)). Qc = H3-H2 (sur une isobare)
Wu = (H2-H1)+(H4-H3)
Soit $ = 1+ (H1-H4)/(H3-H2)
1. Schéma classique Puisque #H = Cp #T

Un compresseur axial est entraîné par une turbine, les échanges thermiques se donc " = 1-(T4-T1)/(T3-T2)
font dans la conduite entre le compresseur et la turbine
Remarque : si on le traite comme un système fermé :
Chambre de ! = 1+Qf/Qc Qc = Cp (T3-T2) = H3-H2 et Qf = Cp (T1-T4)= H1-H4
combustion
On peut introduire le taux de compression a = V1/V2= VM/Vm.
compresseur Turbine
Ecrivons $ = 1- (T1/T2) {(T4/T1-1)/(T3/T2-1)}
On suppose le gaz parfait pour pouvoir traiter aisément les isentropiques :
T1/T2 = (V1/V2)1-' (T V'-1 = cte) et T1/T2=a1-'
Or T2/T1=T3/T4 car reliées par deux transformations isentropiques de même
pressions initiale et finale donc T4/T1=T3/T2
L’air frais entre dans le compresseur, il ressort pour être chauffé dans la
chambre de combustion où le combustible est injecté, puis la détente a lieu dans On en déduit que " = 1-T1/T2=1-1/a'
-1
la turbine, une grande partie, parfois la totalité du travail recueilli lors de la
détente sert à la compression
3.En pratique

Les écoulements dans le compresseur et la turbine ne sont pas isentropiques, le


Les diagrammes thermodynamiques sont les suivants : diagramme est donc le suivant. Le système est ouvert : l’agent
thermodynamique ne revient pas à son état initial
P 2 3

1 4

V2 V1 V

On définit # (C, isoS) = Wu (C,isoS)/Wu (C,réel)


2. Principe
# (T, isoS) = Wu (T,réel)/Wu (T, isoS)
Il s’agit d’un système ouvert par essence
Le cycle est constitué de deux isentropiques et une isobare. Il présente Remarque : Parfois le système peut fonctionner en circuit fermé avec un
l’avantage technique d’assurer des échanges de chaleur à pression constante. échange thermique à la sortie de la turbine pour rejoindre le compresseur
Plaçons nous dans le cas réversible :
21 22

B. Les différents moteurs à réaction parfaitement isentropique et il faudra tenir compte en général du
rendement isentropique de la turbine
1. Turboréacteur
• La tuyère va permettre l'accroissement de l'énergie cinétique. Elle doit
a. Turboréacteur à simple flux avoir la forme requise pour que la pression des gaz à la sortie du moteur
soit la plus faible possible et qu'ils soient rejetés à la vitesse la plus grande
L’éjection de gaz à grande vitesse va créer la poussée nécessaire au possible (voir cours sur les systèmes ouverts). On calculera également la
fonctionnement de l’avion. variation d’énergie cinétique dans cette phase

Ci-dessous un schéma caractéristique d’un turboréacteur à simple flux : b. Poussée et puissance de propulsion

• Poussée

chambre On montre en mécanique des fluides que la résultante des forces dues au
diffuseur
compresseur
de cheminement de l'air dans un système à une entrée et une sortie et qu'on appelle
combustion turbine tuyère
"poussée" s'exprime:
F = p = dm/dt (Vs-Ve) Vs et Ve étant les vitesses de sortie et d'entrée,
colinéaires

Ainsi, la poussée d'un moteur à réaction se définit comme le produit du débit-


masse d'air (dm/dt) par la différence entre les vitesses de sortie ( Vs) et d'entrée (
Les principaux organes sont les suivants, le cycle parcouru n'est pas tout à fait Ve) du flux gazeux : p=(dm/dt)(Vs-Ve).
un cycle de Joule
• Puissance réelle, rendement thermodynamique
• L'entrée d'air: lorsque l'avion avance, l'air pénètre par ce conduit en
fournissant l'air requis au compresseur. On évaluera "Ec à ce stade La puissance réelle, récupérée, est donnée par le bilan d'énergie, ici le bilan
enthalpique puisque le système est ouvert
• Le compresseur qui fournit la quantité maximale d'air sous pression qui On écrit alors sachant de hs-he = Cp (Ts-Te) pour un gaz parfait:
puisse être chauffée dans l'espace limité de la chambre à combustion. qm Cp (TS-TE) +1/2 qm (VS2-VE2)= Pth en régime stationnaire, il n’y a pas de
Cette compression n'est pas en général isentropique. On introduira le puissance utile.
rendement isentropique du compresseur On définit dW/dt = Pr = 1/2 qm (VE2-VS2) comme la puissance réelle, négative
puisque nous avons un moteur. Un turbo-réacteur est un moteur destiné à
• La chambre de combustion sert à transformer l'énergie chimique du produire de l'énergie cinétique, sous forme de "vent".
carburant en énergie calorifique. Une fois l'air compressé, il est dirigé
dans la chambre de combustion. Plus il y a d'air et plus on peut y injecter Le rendement thermodynamique résultant sera la comparaison entre la chaleur
du carburant Le mélange air-carburant s'enflamme, la chaleur produite fournie et l'énergie cinétique récupérée:
provoque une forte élévation de température. La combustion est supposée # = -Pr /Pth
isobare
• Puissance utile de propulsion
• La turbine transforme l'énergie thermique et cinétique des gaz en énergie
mécanique. La turbine est reliée au compresseur par un axe central. Le On peut définir la puissance au sens mécanique (P= f v) en considérant la force
principal rôle de la turbine est donc de faire fonctionner le compresseur. de poussée et en notant que la vitesse de l'avion est sensiblement égale à celle de
De même que pour le compresseur la transformation n'est pas l'air entrant dans le réacteur.
23 24

Ainsi si Pu est la puissance utile de propulsion, alors si p est la poussée et Ve la


vitesse d'entrée de l'air, donc la vitesse de l’avion i. Détermination du rendement du turbo-réacteur
Pu = p V e
Schéma les différents élements du turboréacteur
c. Turboréacteur à double flux avec les états 1 à 5, l’état 4 correspondra à la sortie de la turbine.

La mise au point du turboréacteur à double flux fut un perfectionnement


particulièrement important. Au cours d'études sur un nouveau turboréacteur à
arbre double, des ingénieurs découvrirent qu'à condition d'augmenter le diamètre
du compresseur à basse pression, il était possible de prélever l'air circulant à la
périphérie des ailettes du compresseur, au moyen d'une canalisation entourant le Détermination des pressions et températures à chaque étape, Ti, pi pour
compresseur HP, la chambre de combustion et les turbines , et de l'amener au i=1 à 5
niveau de la tuyère pour le mélanger aux gaz chauds éjectés. Sa faible
consommation et un niveau sonore moins important que le turboréacteur à
simple flux ont permis son utilisation sur les avions de ligne.
Par rapport au turboréacteur à simple flux, on ajoute donc à l'entrée un
compresseur de grande taille appelé "la soufflante" et qui compresse les deux
voies d'air: celle qui va servir de comburant et celle qui se dirige directement
vers la tuyère.

Dans un turboréacteur à double flux, les gaz à la sortie des tuyères sont animés
d'une vitesse plus faible qu'a la sortie du turboréacteur simple flux. Cependant la
quantité d'air déplacée est bien plus grande donc la poussée l'est aussi. Une
partie seulement de l'énorme quantité d'air aspiré est utilisée comme comburant
alors qu'un conduit dévie le reste à l'arrière du réacteur.
Détermination de la la vitesse de l’air v5 à la sortie de la tuyère
d. Etude très simplifiée d’un turboréacteur simple flux avec post-
combustion

On étudie le fonctionnement d’un turboréacteur en régime permanent.


• L’air est supposé parfait cp= 1000 J kg-1K-1 et '=1.4 Chaleur fournie lors de la combustion par unité de masse d’air
• L’énergie potentielle est négligée, l’énergie cinétique est négligée
SAUF à la sortie de la tuyère
• L’air ambiant est défini par p1=1 bar et T1=288K Energie cinétique massique à la sortie de la tuyère
• On ne considèrera pas la transformation thermodynamique du
diffuseur, c’est à dire que c’est l’air ambiant qui pénètre dans le
compresseur On en déduit le rendement défini comme le rapport de l’énergie cinétique à
• Les évolutions à l’intérieur du compresseur et de la turbine et dans la la chaleur fournie lors de la combustion
tuyère sont adiabatiques et réversibles
• La combustion est isobare, à la sortie de la chambre de combustion ii. Introduction d’une post-combustion
T3=1250K
• A la sortie de la tuyère p5=p1 et on donne p2/p1= 6.15
25 26

On insère une deuxième chambre de combustion entre la turbine et la Le principal inconvénient du statoréacteur est qu'il ne fonctionne que si le
tuyère, l’air est alors chauffé jusqu’à T5= 1930K, la détente s’effectue dans la véhicule a déjà acquis une grande vitesse. Il ne peut donc fournir la poussée
tuyère jusqu’à la pression ambiante p6 (cette fois p5=p4 car la combustion est initiale qui est en général créée par un turboréacteur.
isobare)
T2, T4 et p4 sont inchangés et on peut calculer la quantité de chaleur par 4. Compression étagée
unité de masse d’air apportée par la seconde combustion.
La compression dans les avions est tout le temps étagée (c’est à dire avec
plusieurs étages de compression) afin de la rendre la plus efficace possible.
Nous allons en présenter ici le principe
On en déduit la nouvelle énergie cinétique massique à la sortie de la On envisage deux scénarii :
tuyère. • Une compression isotherme simple
• Une compression adiabatique suivie d’un retour isobare à la température
initiale
Et le rendement devient
p

En fait l’intérêt de la double combustion est d’augmenter la poussée puisque


la vitesse d’éjection des gaz est fortement augmentée au détriment d’un
rendement qui chute et d’une augmentation de consommation de carburant. v
Pas très écologique en somme…. )
2

2. Turbopropulseur
Il est clair sur le graphique que la compression isotherme nécessite moins de
Dans le cas du turbopropulseur (antérieur au turboréacteur en aéronautique), la travail que l’adiabatique+ iobare. Malheureusement une compression isotherme
turbine entraîne directement l’hélice, alors que ce sont les gaz éjectés qui jouent n’est pas réalisable en pratique
ce rôle dans le turboréacteur (voir TD) On va tenter de s’en rapprocher en procèdant à la compression complète en
deux étapes : on comprime isentropiquement le gaz jusqu’à la pression p’ puis
on ramène le gaz à Ti. On renouvelle l’opération de p’ à pf en ramenant encore le
3. Statoréacteur gaz comprimé à Ti.
Les grandes vitesses produites par les turboréacteurs sont paradoxalement un
inconvénient qui limite leur emploi à partir d'une certaine vitesse. En effet les p
énormes quantités d'air qui s'engouffrent dans les conduits d'admission créent pf
une pression dynamique qui engendre une élévation de la température de
Isotherme à Ti
fonctionnement insupportable pour le moteur, se sont les ailettes de compresseur
et de turbine qui en souffrent les premières. Donc pour réaliser des vitesses p’
élevées, il est nécessaire d'envisager de nouveaux types de propulseurs.
pi
Le statoréacteur est alors utilisé: il ne comporte pas de pièces mobiles, l'air
pénètre directement et est comprimé par la vitesse même de l'avion, l'air v
VF V’ v’ Vi
comprimé sert à la combustion et la totalité des gaz d'échappement fournit la
poussée en s'écoulant dans une tuyère: il n'y a plus ni turbine ni compresseur.
27 28

Il apparaît clairement sur le graphique que le travail mis en jeu est alors inférieur Soit p2/p1= p3/p2= p4/p3 lorsque les trois compressions ont le même taux de
à celui mis en jeu dans le scénario adiabatique + isobare présenté ci-dessus. compression.
On généralise le résultat à n étages de compression. Pour des raisons techniques
Il s’agit à présent de savoir à quelle pression p’ il faut s’arrêter pour avoir un le nombre d’étages n’excède pas en général 4 à 5.
travail à fournir minimal

Le travail minimal à fournir s’obtient en calculant le travail sur la compression à


deux étages et en minimisant l’expression obtenue en fonction de p’
Tout d’abord on rappelle l’expression du travail lors d’une transformation
isentropique de l’état 0 à l’état 1 :
W(isoS) = (p0V0-p1V1)/(1-')
Et pour une isobare : W(isoP) = -p0(V1-V0)
On applique ces formules à chacun des étages de compression :
• 1ère compression : Ti,pi,Vi ! p’ v’! p’, V’, Ti
p’ sera la variable du calcul, v’ est obtenu après une isentropique pv =cte donc
'

v’ = (pi/p’)1/ Vi et W(isoS) = piVi/(1-')-(p’(pi/p’)1/ Vi)/(1-')


' '

on note que p’V’=piVi puisqu’on est sur l’isotherme Ti et


W(isoP) = -p’(piVi/p’)+p’(pi/p’)1/ Vi
'

et en sommant les deux travaux W1 = '/(1-') piVi (1-(pi/p’)(1- )/ )


' '

• 2ème compression : On raisonne de manière identique pour cette transformation


Ti, V’, p’ ! pf ! pf, Vf Ti
On remarque qu’on déduit ce calcul du précédent en changeant les valeurs
suivantes
pi !p’, Vi ! V’ et p’ !pf et puisque p’V’=piVi
W2='/(1-') piVi (1-(p’/pf)(1- )/ )
' '

Et W = W1+W2
W est minimal lorsque dW/dp’=0 (toutes les autres grandeurs étant fixes)
Et on obtient p’2=pipf

Ainsi la pression intermédiaire est la moyenne géométrique des deux pressions


extrêmes

On peut généraliser le résultat à trois, voire n étages de compression.

Après chaque compression le gaz est réfrigéré de façon isobare pour retrouver sa
température initiale.

3 étages de compression :
Le premier compresseur a un taux de compression p2/p1, le second p3/p2 et le
troisième p4/p3
p1 ! p2 !p3 !p4 chaque compression est une isentropique+isobare
Le travail est minimum est p22 = p1p3 et p32=p2p4

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