LES PLANS PARCELLATRES
J. Le PLAN PARCELLAIRE DOCUMENT HISTORIQUE
“Le Recueil méthodique des lois, déeete, riglements, instructions et désisions
‘sur le cadastr de la France, Batis, Imprimerie Nationale, 1811, n’olfre peut-
tre pas uae lecture particulitrement attrayante ; mais c'est, comme beat
Coup d'écrits émanés des administrateurs de ce temps, un ouvrage d'un fort
bon style, On y trouve une definition parfaitement précice de 1a parclle =
une portion de terrain... (9) située dans un méme canton, trlage ou Tiew
‘gi, >) présentant une méme nature de culture... (89 appartenant 8 un meme
Droprigtaie». Supposons que, Ievant le plan d'un terroir rural ou d'uoe
Lhetes sections, on reporte tur Te payier Tes limites de toutes les parcelles;
hnous aurons ce qu'on est convenu dappeler le plan parcellaie de cette sur-
face, Supposons encore — Te cas est réalisé asser souvent dans les plans
fancions que le cartographe, au lieu de s'attacher & reproduire toutes tes
pareelles, A atérieur d'un eapace donné, se soit contenté de dessin les
feontours de certaines dentre elles, choisies en raison de tel ou tel caractire
particulier, Ie plus souvent Vappartenance & un méme propriétaire (par
‘{xemple, sous un régime seigneurial, celles qui eonstituaient le domaine):
plan ainsi obteng, $1 incomplet qo'l soit, sera encore ait : parcellare
‘Documents historiques, ces plans, cauvre menue de seigneurs penchés sur
leurs redevances ou d’edministrations en mal de fiscalité? documents vivants,
‘ces mornes feilles ot Peril inexpétimenté napergoit qu'une foule de petits
traite,rayant le papier danstous lessens ? Dans les bureaux des Contributions
Directes, of, comme on le verra plus loin, un grand nombre de plans parcel-
Inires frangais sont déposés, parfois un propriétaire rural, inquiet sur son
borage, vient fes consulter; mul ne s'en étonne. Mais si, d’aventure, c'est
tm historien qui en demande communication, Pamusement qui pergoit
ous la courtoise de Paceueil a vite fait de Ini donner Te juste sentiment de
fe que sa curiosite, aux regards du grand public, de paradoxal, Par malheur,
it semble bien que, en France, le personnel des Finances ne soit pas seul &
pensr de fa sorte, Alors que,en Allemagne, les Plurkerten, en Angleterre,
‘elgique, les plans analogues sont depats longtemps explotés par les histo-
ren, les plans parcellaies francais qui, pourtant, ne manquent point, n'ont
presque jamais CL ctudies, lest urgent d"attirer sur eux Vattention des tr
‘ailleurs, et notamment de ces chercheuts, préoccupés histoire régionale ou
Tocale, dont nous expérous wn si grand secours pour nos études :éerie Vhs
1. ark, 130 Cf, pour des présisone de deta eo artis suivants On remarquera Is
mots: "Tatton, age ou He dts ar rss et par beaueau aie fon en trovera
‘Misqacsans chameees dave ¥-il-W. Wotan, buteadae, a 1800, 40.0.2) 18
Muze rare dot te termisloic varie 8 Fonte etsigne des groupes de paren,
Aan uate crt da a paged amp rer
serie buh eu yee auurees const ge une parr ae treat
‘Shvartenant su incon pogetesire, reront coofours tetas cone dex pares die
{inci fVeeatation der ies eo erentLES PLANS PARCELLAIRES a
toire d'un village, sans avoir méme jté les yeux sur la carte cadastrale, est
se priver, de galeté de cozur, d'un instrument entre tous efficace ; pourtant,
‘combien de fois cette erreur n’artelle pas ét6 commise | Bn inscrivant les
plans pareeliaires en téte de nos enquétes, nous nous propnsons la réparation,
un trop long oubli
Cette raison, si forte soit-elle, n'est d'lleurs pas la soule qui ait déterminé
notre choix. Nous ne nous bornerons pas aux plans frangais. Les collabora
‘ions, qui sont amicalement venues 4 nous, permettront détenday és les pro-
chains numéros, la recherche & divers pays étrangers?. Car sur ee terra
‘comme sur tat d'autres, plus encore que sur beaucoup d'autres, la méthode
‘comparée simpose ct les vieux cadres nationaux, oi trop souvent s"onforment
les bistoriens, doivent enfin étre brisés, Aussi bien, quelques mots éehangés
au dernier Congrts d’Oslo nous Vont prowvs + partir & Ia rechercho de ronsei
fgrements sur les plans au dela des frontieres do son propre pays et revenit
Dredouille. ce faitdivers d'érudition n'a rien dimaginaire. Nous sommes
done certains de répondre, par notre entiupriee, aun heroin réullement res
senti. Bnfin, poursuivant ici avant tout une auvre de liaison et d’éehanges,
inoue a paru tentant de porter tout d'abord notre effort sur des documents
ui, par leur uature méme, les informations quis apportent, et les eonnais-
sanoes qu'ils exigent pour dire correctement iaterpestis et utilisé, appellent
Ja coopération de spécialistes trés divers.
Car les plans parvellaires, comme tous les documents, ne demeureat
‘monotones et exsangues que jusqu’au jour oi le coup do baguette de V'intui
tion historique leur a rendu une &me. Kn leurs traits figés, une vie mouvante,
pleine de travaux ot d'aventures, s'est insrite et se révéle, toute chaude, &
‘quiaV‘artdola saisir: la vie rurale, dans ses piripéties et 'nfinideses varietes
sigionalos. La forme ot ln disposition des champs, qu'ls font apparaltro & nos
yeux, élairent les prémices de occupation da sol, t révélent entre ls usages
agraires selon ls contries, des ressemblances et des oppositions oi Phistorien
ds civilisations les plus rvculies, rcouvertos aujounthui par des peuples
et des Btats plus jeunes, puise des suggostions qu'il ehercheeait vainement
ailleurs. Le long effort de défrichement, qui, dans la suite des Lemps, par
‘coups, entama landes et fordts, acerut ow morcela los terrors, onda des
centess habitat nouveaux, y a déposé ses traces, Les vicissitudes du régime
‘eigneurials'y traduisent pac les variations du domaine, duns son étendue et
‘a constitution topographique. La repartition des fortunes foncires, Vhis-
toire sociale des communautés paysannes s'y montrent au grand jour. Voici,
parexomple, un plan beauceron du début du xvii" sibel cola de Monaerville,
1. Now avons de entre tox maton des notions, tortie, aar Allemase (ae
Protester Walter Vor de Bern et TAmelctore are Poteswnr RH Tawney ee
Dr'hfugere Wall de kandren nour omar tn tte aauees Se lx cnlabortion ‘We
1M. ¥Berny: pout fa ehccnovanele
2 ues plas ont tek pliers Fprieawiica pour Fetyde eta dapsttion desma
ot ded racy dans ie ee ne (ctea de toute pepe at owe
‘ranch catichements "ef tou racemaeat . Livenax, Wature ue Purchtetrt
‘wlan et QurntngurFarbanenr >, (Vahl Franc doin, on a senate
elit Ge fousane fanatyue juny’ ain torersforaux de maou conte: do peuple.
tent sur &s pola ewe fein parcllate auraitson aot sire Ces des co es plas
{ante naéeen's4t qu eas de tery, 1s commane fe nitan 31s vie eto
[ee eaampe te tourant sues dans a comanues Yoiea62 ANNALES D'HISTOIRE BCONOMIQUE ET SOCIALE
exéouté entre 4699 et 17024, Les exploitations y sont moreelées et dispersées
‘a Pextréme. Pourtant, au milieu de cette poussiére de parcelles, quelques
‘grandes places d'un seul tenant marquent de larges taches blanches ; quelle.
legon de constater qu’elles appartiennent toutes, les unes au seigneur, les
autres — eonstituées certainement par la réuaion patiemment poursuivie de
pareeles plus petites — & quelques familles de noblessedotfice et & un cor
tain Sébastien de Villers, «marchand et laboureurs, que tout le plan dénonce
comme un acharné raseemblour de terres probablement un de ces petits capi-
talistes curaux, un de cee «cogs de villages, commercants et usuriers, qui
‘ont si souvent Tait souche de grands propritaires| La comparaison métho-
‘dique entre les plans de dates diverses, 16 oi il en existe pour le méme terroir,
apporte sur Phistoire de la propriété plus de précisions parfois qu'un monceea
‘de Lextes, Repronons notre plan de Monnervlle de 1699-1702; mettons-leen
regard du plan cadastral, établi en 1834, en commentant les deux cartes &
Vaide des pidees annexes, le terrier pour Pune, In matrice pour V'autre ; nows
urons face & face, en deux images conerdtes, Ie point de départ ot le point
@Varvivée des grandes mutations révolutionnaies®
nest guére de documents qui se suffsent & eux-mémes. Les plans par-
collaires pas plus que les autres. Ce sont des tSmoins prévieux qu’on a cu tort
‘de ne pas interroger d’assez prés; mais ils no livrent leurs secrets qu'une fois
Confronts avee d'autres témoins, J'ai dgja fait allusion aux textes annexes;
Yaurai Poceasion d’y revenie plus loin. Cos textes méme, sorte de glose per~
pétuelle des plans, ne nous donnent pas tout le nécessaie. Le dépouillement
des pidees darchives de tout ordre, de la littérature juridique, Vexamen des
noms de lieux ~ notamment ees noms de «ieux-dits», dont les plans eux
‘mémes fournissont le relevé et que Ta toponyrmie a jusquviet trop négligés —
les rwcherches archéologiques, un grand nombre de sources et de méthodes
diverses doivent tout & tour dtre mies & contribution, Aussi bien l'étude des
plans n'est évidemmont pas une fin en sol. Las traits matériels qu'on y voit
inserits ne valent que par ce qu’ils rivélent. Ils donnent anatomic. Ce qui
nous importe, c'est la physiologie de V'animal vivant, je veux dire dela com-
‘munautd rurale, Mais Panatomie est la connaissance premiére dont le physio
Togiste ne saurait se passer, et, réeiproquement, ello ne devient intelligible
‘quiine fois ses dessous physiologiques serutés et décsts. De méme le plan par-
cellar se place au dsbat et la fin de 'étude agraire: au début comme instru
iment d'investigation, un des plus pratiques et des plus srs qui soient ; 8 la
fin, — une fois Bien connue et hien comprise ln petite sociebe dont le terroir
‘est ln carapace, — comme Pimage la plus irumédiatement sensible de rélités
soviales profondes.
£. Avisos de Seneatois, tle, fonds do Saint-Cye: ntrprté ide du ees,
x da tecSfuements suc toe personnes Tours par asime ieowant, Plampex pie
‘Seen. Lurrmarment 1 {002, Be sot. Mommy, Seect-olse, ean Merde
eb nicerenes dane ies Ares de Slut newt porte gusta Tre que grace 3
‘Fonisae coligeanon de Farchivisty Least, et au dévouement de sen employ
aur sae ins ata nce gue, me Magen ana snn
tive nur Le sri ftonoteaton fran repo soraie dane (a Baettoae
{hea oyster Betyg, iv, Sot, 1, 1906) andennte du pan de Grier
inp 6-100 lt ee eer comie ur mote eso ea tateizuce,LBS PLANS PARCELLAIRES 63
2. Cove D'a:IL SUR LES PLANS PARCELLAIRES FRANGAIS;
LE CADASTRE
Du point de yue qui nous occupe, los pays de Europe peuvent se classer
fen deux calégories: ceux qui oat été, & une époque plus ou moins rapprochée
de nous, Vobjet d'un eadastre général, accompagné de levés topographiques,
de tele sorte que pour chaque tertor i existe au moins un plen parcelaire ;
ceux oi aucune opération densemble n'a eu Heu. Type de la premiere eati=
gorie : la France. De la seonde : Angleterre.
‘Nous pouvons, dans ce premier coup dil, envisager d'ensemble toute
territoire de la France métropolitaine, en excluant toutefos la Savoie et le
Gomté de Nice, qui, par suite de Jeur réunion tardive (1860), ont une histoire
‘eadastrale toute particulite, Nous aurons it revenir sur ees deux provinces.
Dansa France, ainsi entendue, I faut distinguer, par ordre chronologiqae,
trois groupes de plans parcellaires : Ies plans antérieurs au grand cadastre
‘eux de ce cadaste Iui-méme les plans plus écents, Commengons parl'étude
des plans de Ia deuxiéme catégorie, dent P'établissement marque, dans ce
Aéveloppement, Ie point tournant?.
Le eadastre général de Ia France, entrepris pour servir a levée de Ia con-
tribution fonciére (plus tard contribution fonciére des propriétie non
Dities), fut commencé sous le Premier empire, en 4808; achevé sous la
‘Deuxiéme république, en 1850. En réalité il doit étre considers, pour Vessen-
tiel, comme Neuve de Ia Monarchie Consitaie. Neuf mile communes & peu
prés — mais dont beaucoup devaient, par Ia suite, étre détachées du term
toire francais — avaient été levées sous Empire ; en 4840, il n’en restait
plus que trois cents ou environ & ne pas avoir été vistées par les géométres,
‘Teansposées du plan de l'histoire politique dans celui de Ihistoire agaite, cos
dates expriment un fait dune grande importance : Vimage que Ie eadastre
rnous donne de la France rurale, est celle de campagnes qui étaient dja
touchées, mais n'étaiont pas encore atteintes bien profondément, ni dans
toute leur étendue, par Ia ervolution agricole»; cette grande métamorphuse,
dont les deux traits principaux sont, comme Von sait, la suppression de la
jachére morte et la disparition des servitudes collectives, suivit, dans notre
pays, une marche particuliéremont lonte
Te dossier du eadastre, pour chaque commune, comprend :
4° Un plan parcollaire, généralement établi & M'sehelle du 2 $00 avant
1827, du 2 000° depuis #, ct accompagné dun tableau a’assemblage:.
2° Un état de sections, donnant par ordre topographique, et parcelle par
parcelle, les noms des propristaires, en possession au moment de V'exécution
‘ducadastre,Ia nature de culture, la contenance,et diverses indications, ordre
fiscal sur esquelles je mo cantenterai dn renvoyer aux ouvrages spéclsux.
8 Une matrice qui reproduit les indieations des états de sections, mais
4. eagulse de ristote yeadaere dans FolL-V. Noxtry, Bu case ot deta inte
im de hetage, Be 183
Saree le nombre des parcelosdepase cing A Vhoctare es Ges grecrts sont
eapectvement du 4250" et du tie. Pang cerns resony estan fadateape ds
‘ramie empire Sout, me dito, eta § geile lon pete que e 2s
5. Le Service Toperaphigue de Armes orem Princnn cle det iableaux as:
seantagey iva desl qu ceus-el ne cannes oli es alten des parcel64 ANNALES D'HISTOIRE BCONOMIQUE ET SOCIALE,
classées par ordre alphabstique des propriétaies. Plans et états de sections
“ont considénés comme immuables, & moins de éfection totale du cadastre ;
les matrices, au contraite, devaient, en principe, ére tenues réuliroment
faa courant des mutations ;en fait elles ont toujours cté assez mal, le travail,
pour toutes sortes de raisons techniques, présentant de grandes difficultst
‘Oi trouver ces documents ? Las états de sections n’existent qu’en un seul
‘exemplaite, dans la commune méme, ala mairie; les plans et les matrices
‘en deux exeiplaites, Pun conservé Ala mairi, Pautre au ehef-tiew du dépar-
‘ement, dans les bureaux de Ia Direction des Contributions Directes. Cest
fans ce dernier dépot que les historions, lorsqu'lss'ntéressent & une région
fet non uniquement & un village pris & part, devront aller les consulter. En
foutee des copies des plans (sans les matrices), se rencontrent dans certaines
‘Archives Départementales*, doat Il serait bion désirable que Vadministea-
tion centrale fit dresser et pablier Ta liste : le chemin en est plus familie aux.
frudits que celui des Directions des Contributions Directes, et les conditions
Ietérielles du travail, 4 Vordinaire, plus propices.
Les ouvrages histoire, en France, ayant, comme il a été dit, générale
iment ngligé Vetude des plans parcellaires, il n'a guere été publié de repro-
actions des plans eadastraux. Des reproductions isolées ont pu m'éehapper ;
mais qu'aucune collection d’ensemble des principaux types, dans une région
Gonnée oudans la France entidee, n't été publige ni méme constituée a état
‘do dépdt de cartes et mise ainsi & la disposition des travailleurs, c'est un fait
rmalheureusement trop certain. Une tentative en ce sens sera sans doute
fmorcée d'ei peu, la fois pour le cadastro et ls plans plus ancien.
(Cavres de géométres qui n'avaient tous ni la mime valeur technique
ni le méine degré de conscience professionnelle, et qui ne furent pas partout
Airigis et survelllie avee Ie méme soin, les plans cadastraux ne présentent
rnaturellement pas, en tous Vieux, une valour égale. Quelques observations
easemble, néanmoins, peuvent élre formules.
‘Sur un point particulier, Vexactitude des plans a été vivement attaquée
pareertains critiques. Instrument purement fiscal, lecadastre, dans la ponsée
Ge ses auteurs, n'avait rien d'un «liver fonciers, appelé & fourair la preuve
des droits de propristé. Aussi les rdglements ne prescrivirent-ils, pour la
‘étermination des limites ontre les bions, que des procédés assez sommaires.
Le résultat fut, nous dit-on, que trop souvent les gom@tres acceptarent sans
‘contrile les déelerations de cultivateurs empressés as'attsibuer, de our propre
fnutorité, quelques metees carrés des Lens voisines®. Le reproche n'est proba
4 in eeto de In old 1 Januar 1485, de nowslles mations
uate de sinante ans dotveat tre partow deablet. Les ancien
seis aia Sox admin aon enarct do ecenent Nt
TINE AC ok hard earnest cies oe we
Ehiuieans, pote Doubs} et elon Ps Laveoae, Qeect-r que urbane P26,
Bir a1 tauiourn, et gahaman ago ato aarti
"eps ale aetnaon dram. to fo appre para Sf Dae
IRIE Que sont Geanon hex exerpaina nupcmentairen dew lnm leven ee athLES PLANS PARCBLLAIRES 65
‘blement pas dénué de fondement, Maisil n'intéresse gudre V'tiisation histo-
rique des plans; ear lee erreurs ne portent évidemment que sur un assez petit,
nombre de parcelles — et, pour chacune delle, sur une quantité de terrain
relativement faible? nila forme générale des champs, ni la répartition des
propristés, qui est affaire de moyennes, n'en sont sérieusement affects.
‘Plus dangereuses, sans doute, de notze point de vue, sont certaines omis
sions graphiques : la premidre générale et inévitabe, les autres, matheureuse-
tment, top fréquentes. En principe la planimétrie seule est tracce ; le relief
n'est qu'exceptionnellement figuré et, dans ee eas, ’une fagon toujours sché=
‘matique et approximative. D'ot la nécessté, pour comprende vraiment le ter-
roir, de s'ader autres documents topographiques — Les iglements veulent
{que les natures de culture soiont indiquées par des lettre, qui, ailleurs, faute
dde tableau de correspondance uniforme, exigent, pour étre comprises, une
Initiation préalable et, parfos, la connaissance de la Jangue agraire locale =
passe encore que ¢ et Lalternent capricieusement dans la disignation des
terres Iahourses ! mais, dans le Midi, il arrive que les terres incultes solent
rnotées par un h (du provengal herm, l'eremus latin), petite énigme posée aux
hommes da Nord. Le pis est quo certains géometres, en dépit des instructions
rministérieles, ont absolument néghigé d'inscrire les précieuses lettres. Leurs
plans, of rien ne distingue un champ dune vigne et une prairie d'un boque-
‘eau, ne pourraient guére étre utiisés qu’a P'aide d'une comparaison perpé=
‘tuello aver les Glats de sections, traval que son énormité méme rend. presque
inéalisable. ~ Dans les pays d'onclos, comme V'Ouest de la France, exrtains
‘géométres,partiuliérement attentifs, ont pris soin de distinguer les sépar
tions par clotures permanentes (par haios le plus souvent) de celles qui ne
sont manquées que par de simples bornages ou méme par des lignes tout
ales ; sux premidres ils risorvont le trait plein, les secondes n'ont droit
«qv'au pointilé, Par malheur, ce serupule est demeuré ineonnw & beaucoup de
urs collagues: dessinateurs paressvus, dont la négligence risque ¢induire en
de curieuses erreurs les historions plus familie avec la earte qu’avec Ie pays.
Dans POvest, en effet, il arrive fréquemment que, & Vintésieur dun méme
fnclos, Ja terre at ét, aw cours des temps, partagée entre plusieurs proprié
taires, qui Font déeoupée, & Vordinaiee, en minces parcelles, toutes allongées
ans le méme sens. Supposons que tout signe spécial pour la haie manque;
Sseules ces laniéres apparaltront sur le plan, dont V'aspect alors reproduit, &
s'y méprendre, image des terrirs de a Beauce, par exemple, ou dela Picardie,
vee leurs champs sans clitures, étroits et longs : Voubli du cartographe
‘masque ainsi un des contrastes los plus frappants de la vie agraire frangais.
‘Jo rois bien que Je grand historien anglais Secbohm s'y est un jour laisé
‘tromper*. Tant il est vrai que les cartes agraires, comme toutes les cartes,
£. guantté non néserable, cependast, dans es pays de cham erots et along 0
tout ddpucrment des lait, paruhtlennt a Iaxe dee sone, entrap, meme Sit
Puhpitede wae table, use modifaton onairabie tan ls setace totale aww «mane
AanPje ices um ieesdoportcment de a charin, aries ova zavebe, aon: anorent
Sour realie ean sro.
i alfonso ud ei Nlrial impartan, A046, 9488 et aa. notes, en face
ta pr tbs te une Careat Le pasage su es hale. 124 moire la soured Ferteur
‘lias en meme temas Seep n'a pac tte Wtetoln de Taper Malscomment,
aber da eereitaes calectvescractrstique, atl pute alert a pair
heaton opens system =? I wet que Juste de Fajoutr, fe vee, poshume, et u
Festell decade
‘awn, insTounE: — 1 an, 566 ANNALES D'HISTOIRE ECONOMIQUE ET soctALt
‘comme tous les documents, exigent, pour étee correctement intorprétés, une
tude critique sur leurs procédés d'stabissement.
4, LES PLANS PARCELLAINES ANCIESS, EN FRANCE:
PLANS SEIGNEURIAY,
Les tentatives de eadastre iteal esquiesées& plusioure reprises par PAnclen
[Régime ne semblent pas avoir jamais comporté I'établisement de levéstopo-
{graphiques. Les plans parcellaires frangais antérieurs & 1700 (Savoie excep-
{e) sont tous — au moins & ma connaissance ~ d'origine seigneuriale, Ts
accompagnent ginéralement dos terriers ot sont, comme ceuxcel, destings &
fassurer eur des bases certaines Fexploitation du domaine et de la directo,
parfois, mais heaueoup plus rarement, 12 perception de dimes placées en
autres mains que celles du scigneur foncier!. La. «féodalité» ~ comme
dlisaient les hommes du xviu sie — élabora les méthodes dont fe eadastz+
inapoléonien devait faire son profit; & son service, une grande partie du per-
sonnel, employé plus tan! anx operations eadastrales avait, selon touteappa
rence, regu sa premiére formation.
Licuvre topographique des administrations selgneuriales fut «ailleurs
considerable, Son ampleur a frappé les contemporains. En 1789, Babeuf, dont
Pexperience do commissaire a torrior n'étail pas négligeable, estimait- aux
‘dows tiers du {otal des seigaeuries, dans tout le royaume, celles qué avaient
416 ecartéosot, IL exagérait certainement, et de heaucoup. Mais ee sont sur
tout los mots : + dans tout le roysume», qui appellent une séxieuse retifica-
ton. Restevinte & cortaines régions, comme I'lle-de-Franee, ot Ia propristé
sejgneurlale était fort conceotrée et les signeurs assez riches el desprit assez
‘ouvert pour pratiquer une gestion rationnelle, Vaffirmation dépasse encore
Ja érith, mais de moins loin qu'on ne pourrait le croie : émnoin —~ malgré
incalculables dilapidations — Vadmitable série de plans parcellaires que
ppostide encore aujourd'hui la Seine-et-Oise, soit dans les Archives du dépar-
tement, soit dans eelles des communes, soit enfin dans diverses collections
particuliéres. D’autres contées, dans le Midi notamment, cont infiniment
moins favotisées. L'inventaire général dos plans parcellaires francais, si
‘pout jamais dre divsss, apportera, entre autres renseignements précions, des
‘suis d'un grand intérét eur les différences, travers le royaume, des méthovies
de Texploitation seignouriale. Sur leurs variations dans lo temps, aussi.
Existe-til des levis, parcello par parcelle, antéricurs & la seconde moitié du
xvut sidele? Peut-dtre; mais je wen ab, pour ma part, jamais renconté
‘au mieux, ils sont extrémement rares. Bien rares encore, ceus qui furent es:
‘eatds entre 1650 ot 1900. La plupart des plans-terrers datent du xvi sic
iis se multiplient, en méme temps qurils aequidrent une remarquablo por-
fection technique, surtout a partir de 1740. Symptome d’ordre éeonom
1g Rats de Thiveva Selno-t Oe, cat Poe, ecu au xe ie ot
Sopavtensent vraamblalement 9 ta eatevie Ges plas shales 7
's Cadnane perp hoy po 3 thet Ch, bu La Pole bE Fubuanciotn, La
praise purl rnin doe eras td sa, tt, pb Beuen T
relent fun trie sa eve les pags ee tare? isa et. posse
ules lor wevenaatons en Taveut Gu san geomtisiuen, ben reiLES PLANS PARCELLAIRES. 6
‘cost lo moment de la «réaction féodale.; d’ondre intelectuel ; les meéthodes
scientifiques, applications des selenees mathématiques, commencent & péné=
trer la vie quotidienne.
Un tris grand nombre de fonds seigncuriaux ayant 616 contisqués en vertu
‘dos loisrévolntionnaires, la plupart des plans anciens sont prisent conservés,
soit & Paris, aux Archives Nationales (oi, au mépris de Ia régle tutéaite du
‘rrespect des fonds», ils ont é14, en principe, maisnon toujoursen fait, dstraits
des papiers terriers auxquels, originellement, ils rattachaient, pour former,
avec toutes sortes d'autres cartes, une sre spéciale: la séxio N), soit dans les
Archives Départementales. Certains, pourtant, sont demeunés enter les mains
Ge particuliers, ayants deoit des ci-devant ehdtelains, de leurs intendants,
notairest, ou arpenteurs. D'autees encore nvont quillé, sous Ia Révolution,
les coffres du sefgneur ou de son fermier qun pour ceux de la mairie vosine,
04, bion souvent, en attendant Ia confection plus ot moins tardive du cadastre
officiel, la municipatité les emaploya asset la contribution foncior. Crest
ainsi que les beaux plans du marquisat de Baville, exseutés de 1786 4.1789,
sont aclucllemont dispersés entre plusieurs communes de la Seine-e-Ois
Enfouis dans des bibliothéques privées, los plans éehappent presque
récossairement a tout inventaire général, Déposés dans les mainies de villages,
ils courent également grand risque de pastor inapergus on les versa pourtant
quclquefois mentionnés, au milicu de beaucoup d'autres pices, dans les
collections 'inventaires d'archives communales que publient certains dépar-
toments, ou bien encore dans les rappor's annuels des archivisles départemen-
taux, bourrés, & Pordinaire, de renseignements précioux, mais diffciles & se
procurer et lamentablement dépourvus «index. 11 somblerait que dans les
Archives Départementales ou Nationales la situation dit étre plus favorable
De fait, wn certain nombre d'Archives Départementales possédent des réper:
toirvs des cartes et plans, généralement sur fiches ;& Pars la série N est dotée
«un inventaire manuserit. Mais que ces instruments sont insuftsants | Sans
‘vouloir diminuer en rien le mérite des admirables travailleurs qui, depuis le
tlie du sigste dernier, ont accompli, dans nos archives, une s utile besogne
de classement et do deseription, il faut bien reconnattre quo lear formation
les avait mieux préparés a dresser la fiche signalétique d'une charte que calle
aun document topographique. Le ehercheur, préoveupé histoire rurale,
demande essentiellement & un répertoire de plans quatre indications : 1° 1a
date (laquelle, dans beaucoup de eas, ne peut tre déterminée quo par Vext-
‘men dos pifoesjointes, es cartes manquant fréquemment de mentions chrone-
logiques, les terriers jamais) ; 2° T'éehelle (souvent tres delicate & fixer);
8° a surface levée ; 4° le plan est-il parcellaire ou non ? Dans Tes répertoires
clues, les trois promidres indications sont rarement toutes trois néunies, et
nn'on to plus rarement encore Ja précision nécessaire. La quateiomo, 1a
rie do Montmart 6017 p14, m8 anal ds pans-
ny dass hide ta de ite ait hen eaconte eset
aln-Sulpice-de-Pavivea teat. ourdan) «448 vers aux Archives Dépar~
tementate . Mais pour un effort
‘ensemble, es ressources manquaieat ; et exécution méme des plans, pris &
part, était rendu difficile par Vabsence — qui se profongea jusqu’au mois
@Paodt 1793 — Wun systime de mesures capables d'assune7 « Puniformilé du
travail, Aussi le 40 juin 1798, une cireulaire du ministre Clavie vinl donner
faux directoires des départements le conseil de» retarders, jusqu’a une
nouvelle mesure ligislative les opérations prévues par les Tois d’aodt et sep
tembre 1791", Siélait-il trouvé, dans Vintervalle, quelques communes pour
mettre & profit Vonéreuse faculté qui leur était reconnue ? Je Tignore. On
peut, en tout cas, assurer qu'eles ne furent pas bion nombreuses.
reste, par contre, plus que des vestiges d'une entreprise pestérieure,
table prelude du grand cadastre parcellare : Je cadastre par natures de cu!
tures, qui fut Pauvre du Consulat ®, Mettre en Tes mains du fise les éléments
Saritnts ce acne po inte Genoa on meme tenes que nat
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sarin Chet debate du instee des Floanes 3° Qvon" Gano on ecu els89% ANNALES D'HISTOIRE KCONOMIQUE ET SOCIALE,
une juste évaluation des fortunes individuelles, la tdche était longue et co6:
teuse. Le gouvernement consulaire pensa qu'il y avait une autre besogne plus
Aisée & la fois ot plus urgente ; impst de répartition, la contribution fonciére
pesait tris inégalement sur les différents départements ; une appréciation
approximative de leur richesse devatt permettre @obtenir un meilleur équi
libre des charges. Tel fut Pobjet que se proposa 'arrété du 12 brumaize an X1
(@ novembre £802), Dans un certain nombre de communes — deux au moins
st huit au plus par arrondissement, — il devaitétre procédé & Marpentage des
teres et & Mévaluation des revenus, non parcelle par parcelle, mais seule
‘mont par masses de terrain soumises chacutno & une wnéme nature de cultures
les revenus des autres communes du département, et, par conséquent, Ia
{faculti contsibutive de celui-ei, dans son ensemble, seraient ensuite caleules
par comparaison. Dix-huit eents communes, en tout, se trouvérent finale
‘ment choisies. Plus tard (arrété du 2? vendémiaire an X11 — 20 octobre 1403},
on dévida d’étendre le travail a tout le Lervtoive. H nesagissai, ce moment
‘encore, que de péréquation enter les cizconscriptions, jusqu'aux communes
cette fois. Mais Tadministration des finances eut ensuite Pidée dutiliser ces
plans sommatres pour feciliter la nipartition individuelle, selon un procédé
compliqué et sans doute médiocrement efficace, que chercherent & mettre en
‘uve les citculaires des 29 octobre et 10 novembre 1895, Pui, en 1808, Pope
ration tout entiére fut brusquement interrompue, aa profit du cadastre par-
cellaire Ine semble pas qu'on en edt jamais retin fiscalement parlant, tous
Jes avantages que ses inspirateurs avaient escomptés. Du point de vue dela
technique topographique, cependant, eotto sorte de sondage préalable ne fut
pas sans d°heureux résultats ; pour lentroprondre, il avait fallu recruter et
en partie insteuire des géomélis; ainsi, aprés une premiére préparation par
4a pratique des terriers, acheva dese former Ie corps excellent qui devait, plus
tan, exéeuter les levés du eadastre proprement dit,
Quelle fut, en fait, Pamplour de operation et quien reste-il aujour-
hui? 1°6tat present de nos connaissances ne permet pas de répondre avec
beaucoup de précision ni & Tune ni & Pautre question. Nous savons, par des
eirculairrs ministérielles, que Te premier arpentement — celui qui devait
porter, en tout, sur dix-hult cents communes ~ était termins, le 30 vendé-
‘minire an X11, dans neuf départements, en bonne voie dans onze autres,
Aillours, au contraire, il avait fait «peu de progrést», Vers los débuts de
Yan XUf, on estimait 4 deux mille neuf cents’ Ie nombre des coramunes qui
avaiont oté levées®, Je ne sais trop ee que sont devenus la plupart de ces plans,
Gertains, assument, ont ols consorvés. Mr Max Bruchet en a signalé en
Savoie, J'ai moi-méme manié ceux quisont aujourd'hui déposés aux Archives
e la Vienne, au nombre de dix-nouf?. Leur échelle, rlativement petite —
ht 1803" 4800 5 wo nas
ato hore dea tron
rane: Votrauat il, p. 87" cottenouveleeielaieadiquecomive aches ave
aro Fearne at ae cviut fo aren *
{ESetlbtctte ds plans, lass lt 819, Voie alist dea communes BaltLES PLANS PARCELLAIRES 395
ment 1 : 5.000, parfolst: 10 0001 ~ a permis de figurer chaque fois
sur une feuille Ia commune tout entitre. L'exécution est dune remarquable
‘légance, Sans doute, ne reproduisant ni les limites de parcels, ai meme
celles des différents quartiers ou chantiers, ils ne nous donnent des teroirs
qu'une vue trés sommaire. Leur objet est de renseigner sur la disposition et
sur la proportion des cultures ; ne leur demandons pas autre chose. Mais
image qu’ils présentent de cette répartition est admirablement, prévise et
parlante ; dans les régions ot les habitudes culturates se sont, au cours du
xix* sitele, profondément modifiées — tel dans la Vienne, le Montmorillon-
‘ais, ~ elle préterait & des rapprochements da pls haut intérst
8 Les REVISIONS DU CADASTRE PRANGAIS
Le cadastre, d'origine napoldontenne, n'était pas encore terminé que déja
il était jugé insuttisant. On y relevait des inexactitudes,incontostables, mais
ont il ne faudrait pas exagérer le nombre ou Pimportance ; on tui en voutait
de ne pas avoir été établi de fagon & posséder la valeur juridique d'un livre
foncler ; surtout, considérant les mutations de proprigté et les variations dans
les modes dexploitation qui, dans certaines régions, s'étaient produites en
grand nombee, on Paccusait de ne plus donner des terrors et de la. matiere
imposable qu'un dessin ridiculement périmé, Pendant tout le cours du
x1 sidole, depuls 1825 environ, et encore au moment méme ou ris, Ia
«revision du cadastrey a été Tordee du jour. Une multitude de systémes
divers a été échatandée, toute une littérature ost sortie des presses; des com-
missions oat #4 réunies, des lois votées; ot 'on a méme abouti en ordre dis-
Dersé, un certain nombre de réalisations pratiques, Je men tiendrai il aux
résultats fondamentaux, laissant, bien entendu, de cbté tout ce qui touche la
technique financiéne®
1 taut distinguer quatre pétiodes : 1895-1850 ; 1850-1898 ; 1898-1916 ;
Aepuls 1918,
Do 1835 a 1850, en dehors de toute conception d'easemble, tantot sur
initiative de Vadministration, tant6t sur celle des communes t i leurs frais,
‘un certain nombre de plans furent refsits : environ 1900, dispersés sur tout le
territoit,
[ua lol du 7 aodt 1850 nigla la procédure, mais laissa les dépenses & la
change des communes, qui ne mirent pas beaucoup denthousiasme & Tes
‘engager : on évalue &395 le nombee de colles qui sy hasardérent.
‘Une impulsion plus vive fut donnée aw mouvement par la loi du 17 mars
Incmer La Fereitre : Lees; Magne; Mazeut Mouterres SslaeCitrige. Saint
Sora; Saiatsoermain' Saio-Roman > Saintstees Warpes Vellches Oa sesiens
svalairement ie caaste dean Xt nous fe nm de cadres par ames Ge clare
4 Lean Saintcrce ts upc ers; ete demir cel aval le
aistigues, dans tne iterature aa fait Sbondants ot Hnéeae, es thses de ak Se
oem, Le macea enianre cbator), ah eH, Miuuee, a lome de a
ote ae in A, Vola wr cig dan Sone
‘eUuir, ety natureltement, fev divers inaasets delegation financiefes